THÈME
LE SYSTÈME DE RÈGLEMENT
BRUT EN TEMPS RÉEL (RTGS)
Cas pratique : Projet algérien
Je dédie ce mémoire à…
Toute ma famille…
I
REMERCIEMENTS
Fares
II
Liste des abréviations
Abréviation Signification
III
Liste des abréviations
Abréviation Signification
PVP Payment-Versus-Payment
RTGS Real-Time Gross Settlement
SEBC Système Européen des Banques Centrales
SGMT Système des Virements de Gros Montants Tunisien
SIBTEL Société Interbancaire de Télécompensation
Sicovam Société Interprofessionnelle pour la Compensation des Valeurs
Mobilières
SIMT Système Interbancaire Marocain de Télécompensation
SIT Système Interbancaire de Télécompensation
SLBE Servicios de Liquidación del Banco de España
SPGT Sistema de Pagamentos de Grandes Transacções
SPIS Système de paiement d’importance systémique
SSS Securities Settlement System
SWIFT Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication
TARGET TransEuropean Automated Real-Time Gross Settlement Express
Transfer System
TBF Transferts Banque de France
UGP Unité de Gestion de Projet
VGM Virements de Gros Montants
IV
Sommaire
SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE
PREMIÈRE PARTIE :
LE SYSTÈME DE RÈGLEMENT BRUT EN
TEMPS RÉEL (RTGS)
V
Sommaire
DEUXIÈME PARTIE :
CAS PRATIQUE : EXPÉRIENCE DES PAYS
DU G-10 ET PROJET DU SYSTÈME RTGS
ALGÉRIEN
VI
Sommaire
CONCLUSION GÉNÉRALE
VII
Introduction générale
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Le système de paiement et de règlement dans un pays est pour son économie ce que
le système cardiovasculaire est pour le corps humain. Plus particulièrement, le
système de paiement de type RTGS (Real-Time Gross Settlement)(1) est au cœur du
système de paiement dans un pays. Il représente sa plaque tournante et le carrefour
des flux monétaires provenant des systèmes exogènes (système de paiement de
masse, système de règlement de titres et autres). Il est en relation avec les principaux
marchés de capitaux (marché financier, de change et monétaire) et traite des
montants de valeur très importante. Ainsi, la place occupée par ce système se révèle
capitale vu la gravité des conséquences qui en découleraient en cas de
dysfonctionnement en son sein. C’est pourquoi il est classé parmi les systèmes de
paiement systémiquement importants.
(1) L’acronyme français RBTR correspondant à « Règlement Brut en Temps Réel » étant peu usité,
nous avons préféré d’utiliser l’acronyme anglais RTGS tout au long de notre travail.
(2) Les pays du G-10 sont les premiers pays à travers le monde en termes de mise en place et de
développement de systèmes RTGS. Il s’agit de l’Allemagne, la Belgique, les États-Unis, la France,
l’Italie, le Japon, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse.
1
Introduction générale
Aussi, notre travail est divisé en deux parties. Une première partie réservée pour le
cadre théorique et subdivisée à son tour en cinq chapitres. Et une deuxième partie
qui, quant à elle, traite d’un cas pratique et comprend trois chapitres.
Dans le souci d’obtenir une vue globale sur la conception et l’exploitation générales
des systèmes de paiement et de règlement et de bien cerner le fonctionnement du
système RTGS, la première partie traite du cadre général de ce système c’est-à-dire
sans s’intéresser à un pays particulier. C’est pourquoi, les éléments présentés dans
chaque chapitre de cette partie sont traités pratiquement du point de vue de la BRI.
Nous entamerons la première partie par la définition des notions de base ayant trait
aux systèmes de paiement en général dans un premier chapitre. Ensuite, nous
passerons à la présentation du système RTGS dans le second chapitre. Le troisième
chapitre est consacré à une présentation globale des différents autres systèmes de
paiement (systèmes de paiement de masse, de règlement de titres, etc.) et leur
relation avec le système RTGS. Nous enchaînerons par un quatrième chapitre qui
exposera les différents risques liés aux systèmes de paiement et de règlement en
général. Nous finirons la première partie par les mesures de prévention des risques
liés au système RTGS qui seront traitées dans le cinquième chapitre.
La deuxième partie (cas pratique), quant à elle, s’intéresse aux normes et pratiques
appliquées dans les pays du G-10 concernant le système RTGS afin d’observer la
(3) Créée en 1930 en Suisse, la BRI est une organisation internationale qui favorise la coopération
monétaire et financière internationale et fait office de banque des banques centrales. Elle assure le
secrétariat du Comité du G-10 sur les systèmes de paiement et de règlement (CSPR) et de ses
groupes de travail. Ce comité concentre son attention sur l’efficience et la stabilité des systèmes
nationaux et transfrontières de paiement et de règlement. Il associe de plus en plus des banques
centrales hors du G-10 à ses travaux, notamment au sujet des Principes fondamentaux pour la
conception et l’exploitation des systèmes de paiement.
2
Introduction générale
tendance générale de ces pays et, partant, tirer des conclusions pour le projet du
système RTGS en Algérie en termes de conformité avec ces pratiques étant donné
que les pays du G-10 sont les leaders dans ce domaine.
À cet effet, nous allons mettre en évidence les différentes caractéristiques des
systèmes RTGS des pays du G-10 dans un premier chapitre. Nous dresserons ensuite
un état des lieux du système de paiement en Algérie pour déceler les lacunes et les
atouts du système existant dans un second chapitre. Nous présenterons enfin le
projet du système RTGS algérien afin de l’appréhender par rapport aux pratiques
internationales dans un troisième chapitre qui conclura notre travail.
3
PREMIÈRE PARTIE :
LE SYSTÈME DE
RÈGLEMENT BRUT EN
TEMPS RÉEL (RTGS)
4
Chapitre 1
Généralités sur
les systèmes de
paiement et de
règlement
5
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
1. Le paiement et le règlement
Payer ou régler dans le langage courant veut dire pratiquement la même chose. Mais
dans le langage technique, ces termes renvoient à deux notions différentes que nous
allons définir ci-après :
1.1. Le paiement
1.2. Le règlement
6
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
— Le règlement brut
Il est effectué sur une base brute et instantanément (cela veut dire qu’il
coïncide avec le paiement) dans la mesure où la provision est suffisante ;
— Le règlement net
Le montant net bilatéral est issu du solde net des montants bruts portés pour
chaque couple de banque dans la matrice « Montant bruts dû ». Par exemple :
A à B – B à A = 230 – 320 = – 280 d’où B doit un montant net bilatéral de 280
M.u.m. à A. Tandis que le montant net multilatéral est égal au solde net des
montants nets bilatéraux inscrits pour chaque banque dans les matrices « Total
(4) Principes fondamentaux pour les systèmes de paiement d’importance systémique (SPIS), page 88,
CSPR, BRI, Janvier 2001.
7
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
De ce qui précède, on peut résumer les principales différences qui existent entre
ces deux notions dans les points suivants :
— Elle est une unité de compte (la valeur d’un bien s’exprime en unités
monétaires) ;
— Elle est une réserve de valeur (les unités monétaires peuvent être
conservées pour un usage futur).
2.1. Définition
Les moyens de paiement sont constitués par les supports dont disposent les
particuliers et les entreprises pour solder le prix d’un bien ou d’un service. Ce
sont donc des instruments qui permettent à un débiteur d’acquitter sa dette à
8
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
À cet égard, les moyens de paiements sont définis en Algérie par l’article 69 de
l’Ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit
comme suit : « Sont considérés comme moyens de paiement tous les instruments qui
permettent à toute personne de transférer des fonds et ce, quel que soit le support ou le
procédé technique utilisé ».
Nous présenterons ci-après les différentes formes que peuvent revêtir les
moyens de paiement.
9
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
10
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
— L’opérateur du système,
— Les participants,
— L’agent de règlement,
(5) Principes fondamentaux pour les SPIS, page 15, Paragraphe 6.4.
11
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
— L’environnement légal.
Banque Banque
émettrice destinataire
Centre de
traitement
— L’opérateur du système
12
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
— L’agent de règlement
Il gère les comptes de règlement ouverts dans ses livres et permettant aux
participants d’effectuer leurs opérations de paiement pour leur propre
compte ou pour le compte de leurs clients en effectuant des transferts
d’actifs. Ainsi, l’agent de règlement doit fournir l’actif de règlement le plus
sûr. C’est pourquoi, ce rôle est du ressort de la banque centrale dans la
majorité des systèmes étant donné que les avoirs en compte auprès de la
banque centrale représentent une créance sur celle-ci et constituent ainsi
un actif de règlement très sûr.
— Les participants
Ce sont les parties autorisées par les règles d’un système de paiement à
échanger et régler des paiements avec les autres participants par
l’intermédiaire du système soit directement, soit indirectement :
13
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
(6) REAL-TIME GROSS SETTLEMENT SYSTEMS, pages 4, 5 et 6, CSPR, BRI, Mars 1997.
14
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
Caractéristiques
Brut Net
du règlement
(a)
Il ne faut pas confondre ces systèmes avec les systèmes hybrides que nous présenterons plus tard
dans le chapitre 3. Le système de règlement interbancaire quotidien DIS en Irlande et le système du
marché monétaire STMD en Espagne sont des exemples des systèmes de règlement brut différé mais
qui seront convertis à des système RTGS.
(b) Dits systèmes RND ou en anglais DNS (Deferred Net Settlement) systems.
(c)Par définition, solder comporte l’accumulation d’un certain nombre de transactions de sorte que
des crédits puissent être soldés avec des débits. Ainsi, l’opération de compensation peut prendre du
temps ce qui est incompatible avec le règlement véritablement continu.
Une autre classification est celle qui retient comme critère le fait que le
règlement des opérations soit effectué en monnaie de banque centrale ou en
monnaie commerciale. Cette classification donne lieu à : des systèmes de
paiement en monnaie de banque centrale dont les comptes des participants sont
ouverts dans les livres de la banque centrale et des systèmes de paiement en
monnaie commerciale dont les comptes des participants sont ouverts dans les
livres d’une ou plusieurs banques commerciales.
15
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
Les critères retenus dans ces différentes classifications portent sur la forme et le
moment du règlement, et non sur le mode de traitement ou de transmission des
paiements (cf. chap. 1 – 3.4). Aussi, ces classifications ne tiennent compte que
des systèmes qui contiennent un seul aspect (l’aspect paiement) dans le
traitement d’une transaction donnée. Ainsi, ces classifications s’intéressent aux
systèmes d’espèces c’est-à-dire les systèmes de paiement proprement dits. Il
existe des systèmes qui comprennent deux aspects pour une transaction. Il
s’agit de systèmes qui intègrent un système d’espèces dédié pour le règlement
d’une transaction qui porte sur des titres, des devises étrangères, etc. Par
exemple, le système de règlement de titres, que nous allons présenter dans le
chapitre 3, comprend un aspect livraison (le système de titres proprement dit) et
un aspect paiement (le système de paiement dédié).
3.4.2. Le règlement
16
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
Le tableau suivant résume l’évolution d’un paiement une fois que le système a
reçu les instructions de paiement.
Enchaînement
17
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
18
Chapitre 1 Généralités sur les systèmes de paiement et de règlement
En conclusion
Nous avons défini dans ce premier chapitre les différentes notions de base utilisées
dans ce travail et ce, pour une bonne compréhension des éléments qui seront abordés
dans les chapitres qui suivent. En effet, dans ce contexte des systèmes de paiement,
même la terminologie doit être définie de manière très précise vu le fait que ce
domaine est étroitement lié à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information
et des télécommunications qui ne cessent d’évoluer et qui nécessitent ainsi une
définition claire et précise des termes utilisés.
Nous avons abordé les différents critères de classification des systèmes de paiement
dans le chap. 1 – 3.3, à savoir que le règlement soit effectué en net/en brut, en
différé/en temps réel, en monnaie de banque centrale/en monnaie commerciale, etc.
Mais nous retenons dans ce travail un seul critère, celui qui donne lieu à des
systèmes de gros montants et des systèmes de masse. Ce choix étant, parce que cette
distinction englobe certains autres critères (règlement net/brut, différé/en temps
réel).
19
Chapitre 2
Présentation du
système de
règlement brut
en temps réel
(RTGS)
20
Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
Le schéma ci-dessous donne une illustration sur le mode de règlement brut et ce, en
reprenant l’exemple du Tableau 1 (chap. 1).
A 320 à A
B
150 à C
230 à B
230 de A
320 de B
150 de B
190 à A 380 à B
(8) Les systèmes RTGS sont typiquement des systèmes électroniques, utilisant des réseaux de
télécommunications qui transmettent et traitent l’information en temps réel.
21
Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
2. Objectifs du système
Le système RTGS vise comme objectifs de :
Ce sont les membres qui disposent d’un compte à la banque centrale et qui
répondent aux exigences techniques et de garantie du système. Ainsi, une
banque qui n’est pas connectée au réseau de transmission (privé ou SWIFT – cf.
note de bas de page n° 13 en page 85 –) ne peut pas adhérer au système.
Il convient de noter que les conditions ainsi que les règles de participation au
système sont régies par une convention dite « de participation ». Il en est de même
pour la représentation des participants indirects par des participants directs.
Pour les besoins de leurs opérations, deux (2) types de comptes sont mis à la
disposition des participants par la banque centrale :
Afin de leur faciliter la gestion de leur liquidité selon leurs propres besoins
d’organisation, les participants et groupes bancaires peuvent utiliser
plusieurs comptes courants de règlement bénéficiant d’une consolidation
permanente tout au long de la journée. La liquidité intrajournalière est
alors appréciée au niveau du groupe de comptes, lors de l’imputation
d’une opération sur un des comptes du groupe.
Tout virement est imputé sur un CCR tant au débit qu’au crédit. Par
contre, le contrôle de la provision est effectué au niveau du groupe de
comptes (GC) auquel appartiennent les CCR de l’émetteur. Ces règles
d’imputation sont destinées à procurer une plus grande souplesse dans la
gestion de la liquidité.
Tous les ordres de paiement sont traités dans l’ordre de leur réception par le
système selon la règle FIFO (« first in, first out »), c’est-à-dire que le premier
paiement entré dans le système est le premier à être réglé.
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Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
Les opérations sont comptabilisées une à une en temps réel dans la mesure où
le solde du compte du participant débiteur (payeur) permet cette imputation. À
défaut d’une provision suffisante pour effectuer le règlement, plusieurs
possibilités sont envisageables. Les ordres de paiement peuvent être :
Ces trois (3) possibilités (crédit intrajournalier, rejet avec mise en file d’attente
interne, mise en file d’attente centralement localisée) ne sont pas mutuellement
exclusives. Par exemple, lorsque l’octroi de crédit par la banque centrale est
contraint d’une manière quelconque, les ordres de paiement suspendus pour
lesquels la banque émettrice peut ne pas obtenir le crédit de la banque centrale
seront rejetés ou placés en file d’attente centralement localisée. Ces dernières
années, la conception des systèmes RTGS a tendance à appliquer une
combinaison de ces possibilités plutôt qu’à être basée sur une seule forme de
traitement concernant les paiements suspendus.
24
Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
Définie d’une manière générale, une file d’attente est un dispositif par
lequel les ordres de paiement sont suspendus par la banque émettrice ou
par le système dans un certain ordre afin de prévenir la banque émettrice
d’être en infraction lorsque l’ordre de paiement est accepté par le système
en vue de son règlement.
Dans les systèmes RTGS, les files d’attente sont générées lorsque les
banques émettrices ne disposent pas d’une provision suffisante dans leur
compte à la banque centrale.
25
Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
By-pass FIFO : P1 est réglé (le solde résultant est 600) et P2 est mis en
file d’attente exactement comme dans la règle FIFO. Le système va
alors sauter (by-pass) P2 (parce que sa valeur est trop grande pour
être réglée avec le solde restant) et tester P3 pour la provision.
Puisque le solde de 600 est suffisant pour régler P3, celui-ci sera réglé
(le solde restant est de 400). Le système reviendra alors à P2 pour
tester la provision à nouveau. Néanmoins, P2 ne sera pas réglé et
continuera à être placé dans la file d’attente. (Notons que dans cet
exemple, le solde est supposé ne pas augmenter. Si cette hypothèse
était levée, P2 pourrait être réglée si le solde augmente jusqu’à 700 ou
plus avant que le système teste P2 encore pour la provision.) Le
système sautera P2 à nouveau et testera P4 pour la provision. P4 sera
réglé et P2 sera testé à nouveau. Ce processus d’itérations continuera,
et permettra à P5 également d’être réglé, en laissant P2 seulement
dans la file d’attente. (Le nombre de paiements réglés est quatre (04)
et la valeur réglée est 1000.)
27
Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
28
Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
Total réglé 400 Total réglé 1000 Total réglé 400 Total réglé 1000 Total réglé 700
Total en FA 1300 Total en FA 700 Total en FA 1300 Total en FA 700 Total en FA 1000
Les ordres de paiement ne sont plus transmis via un support physique mais ils
sont formulés à travers des messages sous forme normalisée et acheminés au
moyen de liaisons fortement sécurisées.
4.5.1. La structure en « V »
29
Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
4.5.2. La structure en « Y »
4.5.3. La structure en « L »
4.5.4. La structure en « T »
30
Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
Il est important de noter que les trois premiers types de structure se partagent
tous la caractéristique commune que la banque destinataire recevra le message
de paiement (comprenant la confirmation du règlement) après son règlement
par la banque centrale. Ce n’est pas le cas pour la structure en « L ».
Les schémas ci-après illustrent les différentes formes des structures de flux des
messages de paiement.
Structure en « V » Structure en « Y »
Structure en « L » Structure en « T »
(1) message
Banque de paiement
(2) règlement
centrale Banque Banque
émettrice destinataire
(1) demande (3) confirmation
de règlement
(1) message
de paiement (3) confirmation
Système de (4) message de
passage paiement avec
la confirmation
Banque Banque Banque
(2) règlement
émettrice destinataire centrale
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Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
Les VGM sont constitués par les opérations de banque centrale ainsi que les
ordres électroniques de paiement émis par les participants pour :
Les opérations de banque centrale bénéficient d’une priorité plus élevée. Les
opérations de cette nature sont imputées avant toute opération de priorité
normale.
Dans certains pays, les ordres de paiement doivent porter sur des valeurs
supérieures à un montant plancher (par exemple en France, il est de 1 million
d’euros).
Les soldes de tous les systèmes exogènes sont imputés dans ce système. Ainsi,
tous les participants à l’un de ces systèmes ont vocation de participer
indirectement au système RTGS.
32
Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
Ces soldes sont présentés pour imputation selon une chronologie quotidienne
fixe. Lors de leur présentation pour imputation, les soldes de ces systèmes sont
soumis aux mêmes contrôles de provision que les virements proprement dits en
tenant compte toutefois de leur priorité plus élevée.
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Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
RÉSEAU
SYSTÈME SYSTÈME
EXOGÈNE EXOGÈNE
Plate-forme centrale
Le système est techniquement conçu pour ne pas connaître des pannes (doublement
des équipements centraux et basculement automatique de l’un sur l’autre). En cas de
panne au niveau du réseau de transmission d’un participant, il y a lieu d’utiliser le
réseau de secours.
C’est la banque centrale qui est chargée de mettre à jour les paramètres
ainsi que le référentiel du système (fichiers des banques, mode de routage,
gestion des priorités, gestion des comptes, gestion des files d’attente, etc.).
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Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
Tous les virements échangés entre les participants sont transmis via le
réseau de transmission (avec l’existence d’un réseau privé de secours).
Pour la gestion des échanges, la plate-forme centrale assure :
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Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
Des liaisons entre plusieurs systèmes RTGS domestiques sont possibles et ce, dans le
but d’assurer les transferts transfrontaliers de gros montants, c’est-à-dire le
mouvement de fonds vers l’extérieur d’un pays. Ces systèmes consistent en une
interconnexion des différents systèmes RTGS nationaux des pays participants.
L’exemple le plus illustre de ces systèmes est le système TARGET (TransEuropean
Automated Real-Time Gross Settlement Express Transfer System) mis en place
depuis 1999 dans l’Union européenne dans le cadre de l’Union économique et
monétaire.
TARGET associe les banques centrales nationales (BCN) des pays de l’Union
européenne et assure les paiements transfrontaliers en euro entre ses participants. Sa
supervision incombe principalement à la Banque Centrale Européenne (BCE). Il se
compose des systèmes RTGS nationaux qui sont interconnectés par un réseau de
télécommunications échangeant des messages de paiement selon un format commun
et des procédures communes : le Système d’Interconnexion.
L’utilisation de TARGET n’est obligatoire que pour les paiements directement liés
aux opérations de politique monétaire dans lesquelles le SEBC (Système Européen
des Banques Centrales) est impliqué soit en tant que destinataire ou en tant
qu’émetteur.
36
Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
États Agent de
Nom du système Lieu
membres règlement
Belgique Electronic Large-value Interbank Banque nationale de Bruxelles
Payment System (Ellips) Belgique/ Nationale
Bank van België
Deutsche
Allemagne Euro Link System (ELS) Francfort
Bundesbank
Hellenic Real-time Money Transfer
Grèce Banque de Grèce Athènes
Express System (Hermes)
Servicios de Liquidación del Banco
Espagne Banco de España Madrid
de España (SLBE)
France Transferts Banque de France (TBF) Banque de France Paris
Irish Real-time Interbank Central Bank of
Irlande Dublin
Settlement System (IRIS) Ireland
Sistema di regolamento lordo BI-
Italie Banca d’Italia Rome
REL
Luxembourg Interbank Payment Banque centrale du
Luxembourg Luxembourg
Systems (LIPS-Gross) Luxembourg
De Nederlandsche
Pays-Bas TOP Amsterdam
Bank
Austrian Real-time Interbank Oesterreichische
Autriche Vienne
Settlement System (ARTIS) Nationalbank
Sistema de Pagamentos de Grandes
Portugal Banco de Portugal Lisbonne
Transacções (SPGT)
Finlande Bank of Finland (BoF) Suomen Pankki Helsinki
37
Chapitre 2 Présentation du système de règlement brut en temps réel (RTGS)
En conclusion
De nos jours, les paiements de gros montants deviennent de plus en plus une
préoccupation primordiale pour les banques centrales. Comme nous l’avons vu, les
caractéristiques du système RTGS, lui permettent d’être, par excellence, un système
de paiement de gros montants grâce à sa capacité de fournir l’efficacité, la rapidité et
la sécurité nécessaires pour le traitement de telles opérations. De plus, le système
RTGS contribue au développement des échanges extérieurs d’un pays et de son
économie dans l’ensemble et ce, s’il est connecté aux systèmes RTGS des pays
partenaires. En effet, les paiements transfrontaliers seront plus rapides et sécurisés,
ce qui assurera une dynamique des échanges extérieurs et de l’économie nationale en
général.
Aussi, le système RTGS joue un rôle central dans le système de paiement global d’un
pays. En effet, comme nous le verrons dans le chapitre suivant, il permet le
déversement des soldes des autres systèmes de paiement. Ainsi, le chapitre suivant a
pour objet de présenter globalement les autres systèmes de paiement qui puissent
exister en parallèle avec le système RTGS et ce, en vue d’avoir une idée sur la relation
qui existe entre le système RTGS et les systèmes exogènes afin de mieux situer et de
bien cerner le système RTGS considéré par rapport aux autres systèmes de paiement
et de règlement.
38
Chapitre 3
Le système RTGS
et les autres
systèmes de
paiement et de
règlement
39
Chapitre 3 Le système RTGS et les autres systèmes de paiement et de règlement
1.1.1. Définition
Les paiements de détail (retail payments) sont traités par des systèmes de
règlement net différé –RND– (Deferred Net Settlement –DNS– systems).
En effet, les règlements sont effectués en séance unique après calcul des
soldes en fin de journée ou à chaque cycle de compensation dans le cas où
les règles de fonctionnement prévoiraient plusieurs séances par jour après
compensation de toutes les opérations initiées entre le règlement
précédent et le règlement en question.
Ainsi, les systèmes RND sont des systèmes conçus pour absorber de très
gros volumes de transactions quotidiennes avec de faibles montants par
transaction. Ils traitent un grand nombre de paiements de petits montants.
La position nette d’un participant peut être calculée sur une base bilatérale
(paiements envers un seul autre participant) ou, dans la majorité des
systèmes RND, sur une base multilatérale (paiements envers plusieurs
participants) comme la somme des valeurs de tous les transferts reçus
moins la somme des valeurs de tous les transferts émis jusqu’à un moment
donné. Elle peut être donc une position nette débitrice ou créditrice. La
position nette au moment du règlement est appelée position nette de
règlement et c’est elle qui est définitivement réglée.
40
Chapitre 3 Le système RTGS et les autres systèmes de paiement et de règlement
A B
140
280
SYSTÈME
420
Les systèmes RND sont gérés soit par des chambres de compensation soit
par la télécompensation du fait de l’automatisation sans cesse croissante
des opérations.
41
Chapitre 3 Le système RTGS et les autres systèmes de paiement et de règlement
• Le système de télécompensation
42
Chapitre 3 Le système RTGS et les autres systèmes de paiement et de règlement
d’un tel système en Algérie est prévu pour le début du 2ème trimestre
2006.
44
Chapitre 3 Le système RTGS et les autres systèmes de paiement et de règlement
Ainsi, vu l’importance de ces opérations, ces transferts doivent être gérés par
des systèmes qui puissent garantir un haut niveau de sécurité et de rapidité, en
l’occurrence, le système de règlement brut en temps réel. Une autre variante de
systèmes, conçue sur la base d’une combinaison de certains principes des
systèmes RTGS avec d’autres principes des systèmes RND, traite aussi ces
transferts de gros montants : les systèmes hybrides. Le moyen de paiement
utilisé par les systèmes de paiement de gros montants pour effectuer les
transferts est le virement.
45
Chapitre 3 Le système RTGS et les autres systèmes de paiement et de règlement
46
Chapitre 3 Le système RTGS et les autres systèmes de paiement et de règlement
Les banques, dont le rôle est la conservation des titres des investisseurs,
tiennent ces derniers sous forme d’inscription en compte. Chaque
investisseur dispose généralement de deux (2) comptes :
— Un compte titres
47
Chapitre 3 Le système RTGS et les autres systèmes de paiement et de règlement
Tout comme les systèmes RTGS, il existe aussi des centrales de clearing
supranationales. Ces centrales offrent à leurs participants, de différents
pays, une compensation internationale qui s’étend à toute transaction
transfrontalière. Cette compensation permet d’effectuer des règlements de
titres contre espèces multidevises, de manière fiable et en toute sécurité.
48
Chapitre 3 Le système RTGS et les autres systèmes de paiement et de règlement
Le deuxième type de liaison concerne les mécanismes des titres DVP (Delivery-
Versus-Payment). Ce mécanisme permet d’effectuer les transactions sur titres de
manière à ce que le transfert des fonds de l’acheteur au vendeur a lieu si et seulement
49
Chapitre 3 Le système RTGS et les autres systèmes de paiement et de règlement
si le transfert des titres a lieu aussi. Selon que le système de titres maintient des
comptes espèces et des comptes de titres pour les participants, le mécanisme DVP en
temps réel peut être réalisé soit (a) par une liaison en ligne entre le système RTGS et
le système de règlement de titres (par exemple la liaison SIC-SECOM en Suisse - voir
Figure 13) ou (b) dans le système de règlement de titres même (par exemple le
système de transfert de titres de Fedwire). Dans les deux cas, les aspects paiement
des transactions sur titres sont réglés en continu par le système RTGS, qui crée une
liaison étroite et en temps réel entre le système RTGS et le SSS.
D’autres formes de liaison se produisent quand le système RTGS est impliqué dans le
règlement différé de l’aspect paiement des transactions de titres ; c’est-à-dire les
positions nettes résultant de l’aspect paiement des transactions sur titres.
50
Chapitre 3 Le système RTGS et les autres systèmes de paiement et de règlement
51
Chapitre 3 Le système RTGS et les autres systèmes de paiement et de règlement
En conclusion
Nous avons fait un survol sur les systèmes de paiement et de règlement dans ce
chapitre. Nous pouvons conclure que le système RTGS est le pilier du système de
paiement d’un pays parce qu’il permet le déversement des soldes de tous les autres
systèmes de paiement et de règlement. En plus, il permet un niveau de rapidité et de
sécurité assez élevé qui lui permet d’effectuer les transferts de gros montants.
Le chapitre suivant a pour objet de présenter les risques auxquels les systèmes de
paiement et de règlement peuvent être confrontés. Nous verrons brièvement
comment ces risques se présentent dans chacun des systèmes de paiement déjà
exposés et ce, toujours afin de bien situer le système RTGS par rapport aux autres
systèmes de paiement mais aussi dans le but de mieux appréhender les risques
auxquels il peut être confronté.
52
Chapitre 4
Les risques liés
aux systèmes de
paiement et de
règlement
53
Chapitre 4 Les risques liés aux systèmes de paiement et de règlement
Cependant, ces risques sont souvent mal perçus ou sous-estimés par les banques,
étant donné la confiance qu’elles accordent à leurs contreparties. En effet, certaines
banques estiment que les mesures de prévention contre les risques coûtent trop cher
par rapport à la probabilité de défaillance d’un participant.
Ces risques découlent d’une part, de l’imperfection des informations relatives aux
événements futurs (mauvaises anticipations) et aux coûts qu’engendrent l’obtention
et le traitement des renseignements qui peuvent servir à bien anticiper les situations
à venir. D’autre part, ils sont le résultat de l’interdépendance des institutions qui
participent aux systèmes de paiement et du décalage entre le moment de la
transaction et celui du règlement définitif du paiement étant donné que ce dernier
intervient après la transaction.
— Le risque de liquidité ;
— Le risque de crédit ;
— Le risque opérationnel ;
— Le risque juridique ;
— Le risque systémique.
Les risques de crédit et de liquidité sont regroupés dans une catégorie dite de risques
financiers. Nous nous proposons de présenter ci-après ces différents risques ainsi que
la manière dont ils se présentent dans chacun des systèmes de paiement sans nous
intéresser cependant aux mesures à prendre pour les prévenir.
54
Chapitre 4 Les risques liés aux systèmes de paiement et de règlement
55
Chapitre 4 Les risques liés aux systèmes de paiement et de règlement
— Le risque de règlement
— Le risque de pré-règlement
56
Chapitre 4 Les risques liés aux systèmes de paiement et de règlement
Certains risques sont étroitement liés au risque opérationnel, tels que le risque
de fraude, qui expose une partie à des pertes financières, ou le risque qu’un
tiers entre illégalement en possession de renseignements confidentiels sur les
paiements, et qui sont susceptibles de l’aider à exploiter la situation financière
de quelqu’un d’autre. C’est pourquoi, les travaux de la BRI qui ont trait aux
risques inhérents aux systèmes de paiement, préconisent que les systèmes
informatiques doivent être conçus de telle manière à sécuriser l’information et à
permettre la mise en œuvre des règles et procédures liées à la surveillance et au
contrôle des risques financiers.
On désigne par ce risque, les incertitudes ou les failles du cadre juridique qui
peuvent entraîner des risques de liquidité ou de crédit pour les participants à
un système de paiement. Le manque de clarté de certaines lois et conventions
peut susciter des incertitudes et des mauvaises interprétations concernant les
obligations et droits des parties.
Ainsi, il est possible qu’un transfert de paiement ne soit pas accompagné des
documents précis stipulés dans l’accord conclu entre les contreparties, ce qui
pourrait entraver le bon déroulement des opérations. Le fait qu’un paiement ne
soit pas mené à terme, entraîne un engagement imprévu.
Pour maîtriser ce risque, il importe que les règles et procédures du système, les
lois et règlements relatifs aux paiements, soient définis d’une manière claire et
précise.
57
Chapitre 4 Les risques liés aux systèmes de paiement et de règlement
Exemple sur les aspects du risque juridique dans les systèmes de paiement :
le droit de la faillite et « la règle zéro heure »
Un certain nombre de pays ont pris un ensemble de mesures pour apporter des
amendements au droit de la faillite et ce, en supprimant « la règle zéro heure »
et garantissant l’application des contrats de compensation.
C’est donc le risque que la défaillance d’une banque entraîne celle d’autres
banques et de proche en proche celle du système bancaire et menacer ainsi la
stabilité du système ou des marchés financiers.
Cet effet domino est de nature à créer des problèmes de liquidité voire même
d’insolvabilité pour d’autres institutions participant au système de paiement.
En effet, le 26 juin 1974, l’agrément de cette banque allemande a été retiré et donc elle
est mise en liquidation et ce, pendant les heures de travail des banques, mais après la
fermeture du système de paiement interbancaire allemand. Au cours de la journée,
avant l’annonce du retrait d’agrément, plusieurs banques avaient, par le biais de
leurs correspondants, payé irrévocablement des marks à la banque Herstatt en
utilisant un système de paiement allemand, dans l’attente de la réception de dollars
plus tard dans la même journée à New York.
59
Chapitre 4 Les risques liés aux systèmes de paiement et de règlement
En résumé, il est fort probable qu’un système soit d’importance systémique s’il
répond au moins à l’un des critères suivants :
60
Chapitre 4 Les risques liés aux systèmes de paiement et de règlement
Bien que les Principes fondamentaux soient destinés aux systèmes de paiement
au niveau d’un pays, ils sont également applicables lorsque la structure du
système de paiement ou réseau de systèmes interconnectés couvre une zone
économique plus large qu’un pays. Ces principes valent aussi pour les systèmes
de paiement multidevises et les systèmes de paiement transfrontières.
62
Chapitre 4 Les risques liés aux systèmes de paiement et de règlement
En conclusion
Tous les systèmes d’importance systémique devraient se conformer aux dix (10)
Principes fondamentaux, et la banque centrale devrait jouer un rôle clé dans la
réalisation des objectifs de sécurité et d’efficience, en mettant en évidence les quatre
(4) Responsabilités qui leur incombent plus particulièrement.
Nous avons vu aussi, dans ce chapitre, les différents risques liés aux systèmes de
paiement et de règlement. Nous allons nous intéresser dans le chapitre qui suit aux
mesures préventives des risques liés au système RTGS en tenant compte du fait que
c’est un système de paiement d’importance systémique.
63
Chapitre 5
Prévention des
risques liés au
système RTGS
64
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
Sans informatique rien n’est envisageable. Ainsi, l’action doit être mené sur le
système lui-même dans la conception des mesures de sécurité et de fiabilité liées
au système. Le Principe fondamental VII (voir Annexe 1) définit les normes
auxquelles devrait se référer tout système de paiement d’importance
systémique (SPIS) en matière de sécurité et de fiabilité opérationnelle. Dans le
système RTGS qui est considéré comme étant un SPIS, il suffit de se conformer
aux recommandations du Principe fondamental VII qui préconise la mise en
place d’installations de secours appropriées de systèmes informatiques conçus
pour fonctionner en parallèle et pour remplacer en cas de besoin le système
principal et prévenir ainsi tout blocage du système. De plus, les systèmes
informatiques et procédures de contrôle doivent être bien conçus pour
permettre la mise en œuvre des règles et procédures liées à la surveillance et au
contrôle des risques financiers. Il recommande aussi que :
65
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
66
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
même les utilisateurs auraient pris des précautions pour les éviter. Il peut
donc survenir des « évènement risqués » comme :
L’idéal est de combiner les deux approches, avec d’une part l’analyse
approfondie des processus, et d’autre part une mémorisation de tous les
évènements et des pertes liées au risque opérationnel, qui pourront être
mis en correspondance avec les processus qui ont failli.
D’une façon générale, des bases juridiques solides et saines sont indispensables
à la gestion et la limitation des risques.
67
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
Le Principe fondamental I (voir Annexe 1) insiste sur le fait que des bases
juridiques saines sont indispensables pour la conception et l’exploitation des
systèmes de paiement. Il recommande principalement :
68
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
Comme nous l’avons déjà vu, le risque de crédit, qui est souvent associé au défaut
d’une contrepartie, est le risque qu’une contrepartie ne puisse pas faire face à
un engagement pour la totalité de sa valeur, soit à échéance ou à tout autre
moment ultérieurement. Le risque de liquidité, quant à lui, se rapporte au risque
qu’une contrepartie ne soit pas en mesure de faire face à un engagement à
échéance mais qu’elle peut l’honorer à une date ultérieure non spécifiée. Ceci
peut compromettre la position de liquidité prévue du bénéficiaire. Le retard
peut forcer le bénéficiaire à couvrir ses besoins de liquidité, dans un délai très
court, par un financement provenant d’autres sources, qui peut avoir comme
conséquence une perte financière due à des coûts de financement plus élevés ou
des dommages à sa réputation.
69
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
défaut d’une banque) et elle ne reçoit pas les fonds anticipés au temps de
règlement, elle peut ne pas pouvoir récupérer ses fonds.
Les étapes que peut suivre une instruction de paiement pendant le délai entre le
moment d’entrée dans un système de paiement (temps t1) et celui du règlement
(temps t4) sont décrites ci-dessous :
t1 t2 t3 t4
Dans certains cas, il peut également y avoir une étape antérieure, se situant
entre t1 et t3 à laquelle la banque destinataire reçoit une information partielle sur
le paiement en cours de traitement, ou à laquelle elle peut recevoir
l’information complète mais seulement sur sa demande. Ce point est indiqué
par t2.
70
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
De plus, comme nous l’avons déjà vu, les risques opérationnel et juridique
peuvent entraîner des risques financiers. D’où, ils peuvent être considérés
comme sources de ces risques financiers. Par conséquent, la prévention des
risques opérationnel et juridique fait partie de la prévention des risques
financiers.
71
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
Les Principes fondamentaux II, III et VI (voir Annexe 1) décrivent les normes
auxquels un SPIS doit se conformer pour se prémunir contre les risques de
crédit et de liquidité. Dans le système RTGS, comme nous l’avons mentionné
plus haut, le risque de crédit est absent. Néanmoins, il peut survenir un risque
de crédit lié à l’actif de règlement. En effet, si ce dernier ne constitue pas une
créance sûre et facilement échangeable, des retards de règlement peuvent surgir
et le système est exposé à un risque de crédit ou de liquidité. C’est pourquoi, le
Principe fondamental II recommande l’utilisation d’actifs de règlement sous
forme de créances sur la banque centrale comme moyen de se prémunir contre
le risque de crédit dans un système RTGS.
72
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
ou d’un changement de son code de priorité (dans les deux cas, l’effet
étant semblable à celui d’annuler et de réintroduire le paiement).
73
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
Optimisation
74
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
Changement de l’ordre
• Le rôle de l’opérateur
75
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
Par ailleurs, les paiements relatifs aux opérations sur titres et devises devraient
se faire sur la base « Livraison contre paiement » (Delivery-Versus-Payment –
DVP–) et « Paiement contre paiement » (Payment-Versus-Payment –PVP–),
pour protéger la partie qui déclenche le processus contre le défaut de livraison
des instruments financiers ou du paiement.
76
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
77
Chapitre 5 Prévention des risques liés au système RTGS
En conclusion
Nous avons essayé dans ce chapitre de donner les principaux axes qui permettent la
prévention des différents risques liés particulièrement au système RTGS et ce, en
tentant de détecter les sources de chacun de ces risques et en donnant ensuite les
mesures à prendre pour permettre l’élimination de ces sources.
Ainsi, nous avons présenté les différentes mesures préventives de ces divers risques.
Nous sommes parvenus à ce que l’application des Principes fondamentaux de la BRI
pour les systèmes de paiement d’importance systémique et le respect par les banques
centrales des Responsabilités qui leur incombent et que le CSPR a définies pour
veiller à l‘application des Principes fondamentaux constituent les mesures les plus
appropriées de prévention des différents risques et plus particulièrement le risque
systémique.
Par ce chapitre, nous venons de conclure la partie théorique de notre travail. Nous
nous intéresserons dans le cas pratique, qui fera l’objet des chapitres qui suivent, à
l’expérience des pays leaders dans le domaine du système RTGS, à savoir les pays du
G-10 et ce, afin de tirer des enseignements pour le projet du système algérien et
appréhender son degré de conformité par rapport aux pratiques les plus courantes
dans ce domaine au niveau international.
78
DEUXIÈME PARTIE :
CAS PRATIQUE :
EXPÉRIENCE DES PAYS
DU G-10 ET PROJET DU
SYSTÈME RTGS EN
ALGÉRIE
79
Chapitre 1
Aperçu sur les
systèmes RTGS
des pays du G-10
80
Chapitre 1 Aperçu sur les systèmes RTGS des pays du G-10
Dans les années 90, de nouveaux systèmes RTGS ont été introduits au sein du G-10,
alors que certains systèmes existants ont amélioré leurs capacités de gestion des
risques et l’architecture du système. Par exemple, la Federal Reserve a commencé à
prélever un intérêt pour les découverts intrajournaliers dans Fedwire à compter du
mois d’avril 1994, alors que SIC a été mis à jour pour introduire des services
d’attribution de priorités dans la file d’attente centralement localisée en juillet 1994.
(10) BOJ-NET prend en charge le RND et le RTGS. Dans BOJ-NET, la part des transactions réglées par
le RTGS est très petite. FA fonctionne également sur une base brute en tant que système RTGS
(avec des paiements irrévocables) et sur une base nette ; actuellement presque 95% de toutes les
transactions en termes de volume et de valeur sont traités par le RTGS. Dans RIX, quelques
modifications dans l’architecture ont été effectuées en 1997 comme l’introduction de files d’attente
centralement localisées.
81
Chapitre 1 Aperçu sur les systèmes RTGS des pays du G-10
Cependant, la valeur totale des transactions de masse durant la même année était de
4 648 milliards d’euros alors que celle des transactions de gros montants était de
110 925 milliards d’euros soit 95,97 % en valeur de toutes les transactions en France.
La part en valeur des transactions de gros montants étant très élevée par rapport à un
volume de 0,11 %, cela prouve des montants unitaires très élevés de ces transactions
qui sont traitées par des systèmes de paiement de gros montants tels que le système
RTGS.
Dans les autres systèmes RTGS du G-10, les banques centrales octroient des
crédits intrajournaliers. Dans ELLIPS (Belgique), EIL-ZV (Allemagne), BI-REL
(Italie), TOP (Pays-Bas), RIX (Suède) et Fedwire (États-Unis), le crédit
intrajournalier est octroyé par découverts intrajournaliers. Les découverts
intrajournaliers doivent être entièrement garantis au niveau de tous ces
systèmes à l’exception de Fedwire(11). Dans Fedwire, une institution qui encourt
un découvert supporte des agios calculés sur la base de son découvert
quotidien moyen et le montant du découvert est limité par un plafond
prédéterminé ; la garantie est exigée dans certains cas rares où l’institution
(11) Dans l’Union européenne, la garantie totale du crédit de la banque centrale est une condition
provenant du statut du Système Européen des Banques Centrales (SEBC).
82
Chapitre 1 Aperçu sur les systèmes RTGS des pays du G-10
Nous remarquons ainsi, que la tendance générale dans l’ensemble des pays du
G-10 en termes de mise à disposition de crédits intrajournaliers, est de
permettre des découverts intrajournaliers plutôt que l’octroi d’avances
intrajournalières.
Concernant les files d’attente, elles sont centralement localisées dans les
systèmes SIC, ELLIPS, EIL-ZV, TBF, BI-REL, TOP et RIX, bien que leur
architecture montre une diversité considérable (voir Annexe 3).
L’éventail des types de files d’attente centralement localisées oscillent entre les
mesures par lesquelles le système central intervient activement dans les files
d’attente en réordonnant les ordres de paiement et/ou en optimisant les files
d’attente, et les mesures où aucune intervention du système central ou des
banques n’est possible. À l’autre extrémité de l’éventail, il y a les files d’attente
« entièrement décentralisées » dans lesquelles la responsabilité de la mise en file
d’attente est laissée entièrement aux différentes banques, sans aucune file
d’attente au système central. Il y a également un certain nombre de mesures
hybrides. Par exemple, dans EIL-ZV et TOP, et le système central et les banques
ont la possibilité de changer l’ordre dans la file d’attente.
CHAPS est basé principalement sur les files d’attente internes ; chaque banque
doit décider de la nature du processus de contrôle des flux de paiement (et de
tout algorithme associé) à appliquer aux ordres de paiement dans la file
d’attente interne. En effet, les règles de fonctionnement de CHAPS exigent que
la banque émettrice devrait seulement libérer les demandes de règlement si la
provision est suffisante dans son compte à la banque centrale. Cependant, si
une banque libère de manière erronée une demande quand la provision est
insuffisante, la demande sera mise dans une file d’attente au système central. La
Bank of England a également la capacité de fournir un mécanisme
(12) En Belgique, ELLIPS permet également aux participants de se servir des avances intrajournalières
pour obtenir le crédit intrajournalier de la banque centrale.
83
Chapitre 1 Aperçu sur les systèmes RTGS des pays du G-10
d’optimisation (circle processing) pour résoudre les blocages, dans quel cas les
banques concernées sont invitées à libérer leurs paiements bloqués et les
introduire dans le système pour leur permettre d’être traités par le système
central. Aux États-Unis, les files d’attente internes sont également employées
par certains grands participants dans Fedwire. Nous pouvons aussi noter que
beaucoup de grandes banques utilisent des processus de files d’attente internes
même dans des systèmes RTGS avec file d’attente centralement localisée (c’est
le cas dans SIC et BI-REL). Cela suppose que les participants aux systèmes
RTGS gèrent souvent activement leurs propres flux de paiement. Enfin, la
majorité des systèmes RTGS des pays du G-10 fournissent des mécanismes
d’optimisation des files d’attente.
Le tableau suivant résume les deux critères discutés ci-dessus dans les pays du G-10 :
Aucun crédit
intrajournalier de la SIC (Suisse) BOJ-NET (Japon)
banque centrale
La plupart des systèmes RTGS des pays du G-10 sont possédés et opérés
par les banques centrales. ELLIPS et CHAPS sont possédés et opérés par
une association ou une compagnie dont les membres sont les participants
84
Chapitre 1 Aperçu sur les systèmes RTGS des pays du G-10
(13) SWIFT (Society For Worldwide Interbank Financial Telecommunication) est une société
coopérative de droit belge dont le siège est établi à la Hulpe. Créée en 1973 par un petit groupe de
banques, elle est possédée et contrôlée par ses adhérents dont le nombre à la date de sa création
était 239 banques de 15 pays, en 1999 elle compte 6648 utilisateurs de 184 pays. Elle consiste en
l’établissement et la gestion d’un réseau informatique de télétransmission de messages financiers
entre les membres et sous membres de la société et ce, dans les meilleures conditions de vitesse, de
fiabilité et de confidentialité. En 1999, SWIFT a traité plus de quatre (4) millions de messages par
jour.
85
Chapitre 1 Aperçu sur les systèmes RTGS des pays du G-10
(14) Les réserves obligatoires sont des dépôts des établissements de crédit auprès de la banque
centrale, imposés par cette dernière dans le cadre de la politique monétaire. Elles sont exprimées
en pourcentage des dépôts de la clientèle de la banque.
(15) Un système de titres DVP en temps réel est un système qui règle les instructions de paiement pour
les titres et les fonds sur un base brute, avec un transfert final des titres du vendeur à l’acheteur
(livraison) se produisant en même temps que le transfert final des fonds de l’acheteur au vendeur
(paiement) et en temps réel c’est-à-dire au moment de la conclusion de la transaction.
86
Chapitre 1 Aperçu sur les systèmes RTGS des pays du G-10
L’agent de règlement dans tous les systèmes RTGS des pays du G-10 est la banque
centrale. Ainsi, le risque de crédit lié à l’actif de règlement est réduit au minimum
dans ces pays.
Notons aussi que les juridictions des pays du G-10 se mettent à jour avec toutes les
nouvelles technologies utilisées dans le domaine des systèmes de paiement. Par
exemple, la règle « zéro heure » a été supprimée dans tous ces pays. Ainsi, le cadre
juridique est en compatibilité avec les systèmes RTGS des pays du G-10 ce qui
réduirait le risque juridique.
Par ailleurs, l’efficacité et la sécurité des systèmes RTGS des pays du G-10 sont
renforcées par l’utilisation de technologies très avancées de secours à condition
qu’elles répondent à un besoin effectif du système (pour réduire les coûts). Le risque
opérationnel est alors, quant à lui, réduit au minimum dans les pays du G-10.
Par conséquent, le risque systémique semble être bien maîtrisé par tous les systèmes
des pays du G-10 étant donné qu’il se déclenche de la propagation de l’un des
risques financiers (de liquidité et de crédit) et structurels (juridique et opérationnel)
auxquels divers dispositifs sont mis en œuvre pour les prévenir. De plus, les
systèmes RTGS des pays du G-10, qui revêtent par définition une importance
systémique vu les valeurs importantes qu’ils traitent, se conforment largement aux
Principes fondamentaux du CSPR pour les systèmes de paiement d’importance
systémique et aux Responsabilités de la banque centrale dans l’application des
Principes fondamentaux (voir Annexe 1 et 2). C’est la raison pour laquelle les crises
systémiques pouvant être déclenchés dans ces systèmes sont rares, voire même
absentes.
87
Chapitre 1 Aperçu sur les systèmes RTGS des pays du G-10
En conclusion
L’examen des systèmes RTGS des pays du G-10 a fait ressortir plusieurs différences
concernant leur conception. Ces différences sont, notamment, relatives au dispositif
de crédit intrajournalier dont la tendance générale est plutôt en faveur de son
existence, aux files d’attente avec prédominance des files d’attente centralement
localisées et à bien d’autres que nous résumons en ce qui suit :
— Dans la majorité des systèmes, il existe des liaisons avec d’autres systèmes
(exogènes).
Comme nous venons de le voir dans ce chapitre, les risques liés au système RTGS
dans les pays du G-10 semblent être bien maîtrisés en mettant en œuvre les différents
dispositifs présentés ci-dessus et notamment l’application des Principes
fondamentaux pour se prémunir contre le risque systémique.
Avant de voir ces différents aspects dans le cadre du projet du système RTGS
algérien, nous présenterons, dans le chapitre suivant, un état des lieux du système de
paiement en Algérie.
88
Chapitre 2
État des lieux
du système de
paiement en
Algérie
89
Chapitre 2 État des lieux du système de paiement en Algérie
1. Le cadre institutionnel
Les institutions intervenant dans le système de paiement en Algérie sont :
— La Banque d’Algérie ;
— Le Trésor public ;
Les banques commerciales jouent un rôle central dans les systèmes de paiement
en tant qu’intermédiaires financiers. Elles effectuent les services bancaires de
base dont les services de paiement, conformément à l’articles 70 de
l’Ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit. Cet
article stipule que seules les banques sont habilités à effectuer à titre de
profession habituelle toutes les opérations de banque comprenant la réception
de fonds du public, les opérations de crédits ainsi que la mise à la disposition
de la clientèle des moyens de paiement et la gestion de ceux-ci. Les banques
actuellement établies en Algérie et qui contribuent ainsi à l’activité de paiement
sont les suivantes :
— La Natexis Banque ;
— La Citibank ;
— Al Rayan Bank ;
— Arco Bank ;
91
Chapitre 2 État des lieux du système de paiement en Algérie
La plupart des banques ont acquis, ainsi des progiciels conçus pour la mise en
place d’un système intégré, suffisamment large et surtout sécurisé.
— Les télécommunications ;
— Transports divers.
92
Chapitre 2 État des lieux du système de paiement en Algérie
Ils sont actuellement au nombre de huit (8) : Algerian International Bank (AIB),
El Mouna Bank, la SOFINANCE, la Banque Algérienne de Développement
(BAD), la FINALEP, la Société de Refinancement Hypothécaire (SRH), la
SALEM et Arab Leasing Corporation (société de crédit-bail).
Elles sont réalisées par les agents comptables publics des trois
administrations : impôts, douanes et domaines.
Elles sont effectuées par les agents comptables publics des administrations
centrales, c’est-à-dire des ministères, des wilayas, des communes et des
établissements publics au titre des crédits de fonctionnement et
d’équipement inscrits au budget de l’État.
— Les particuliers.
Le service des chèques postaux est placé sous l’autorité du Ministère de la Poste
et des Technologies de l’Information et de la Communication (MPTIC). Les
centres créés par l’administration des postes et télécommunications assurent la
tenue des comptes courants postaux. Ils effectuent certaines opérations
93
Chapitre 2 État des lieux du système de paiement en Algérie
bancaires telles que la collecte des fonds du public et la gestion des moyens de
paiement.
Le nombre de comptes gérés par ce réseau est passé de 4 200 000 en fin 1998 à
près de 5 500 000 en fin 2000, ce qui traduit un volume de trafic considérable.
2.2. Le chèque
— La valeur unitaire des effets est très importante (utilisés pour des
gros montants) ;
2.4. Le virement
2.5. Le prélèvement
95
Chapitre 2 État des lieux du système de paiement en Algérie
2.6. La carte
Elle a été introduite en Algérie en 1989 mais elle n’existe pas sous forme de
carte de paiement, elle est limitée à la carte de retrait. Le nombre de cartes
émises est actuellement restreint avec une prédominance des cartes d’Algérie
Poste sur le marché (plus de 80 %).
Par ailleurs, le réseau des cartes bancaires reste très peu développé en raison de
l’insuffisance du nombre de DAB et leur faible taux de disponibilité (pannes
et/ou défaut d’approvisionnement) ainsi que les critères d’attribution des cartes
qui sont très restrictifs.
En ce qui concerne les chèques, le nombre d’impayés est assez important (3 %) avec
comme cause principale le défaut de provision (78 % des impayés).
Quant aux effets de commerce, le taux d’impayés est particulièrement élevé. Il tourne
autour de 10 % en volume et 19 % en montant.
4. Le cadre juridique
En prenant l’exemple d’émission de chèques sans provision ou provision
insuffisante, le constat général en Algérie est que les taux de rejet et de fraude sont
élevés et que les délais de traitement par l’appareil judiciaire sont trop longs, cela est
dû essentiellement à l’insuffisance du dispositif législatif et réglementaire.
96
Chapitre 2 État des lieux du système de paiement en Algérie
Au plan réglementaire, nous pouvons dire que le droit algérien ne contient pas de
dispositions réglementaires appropriées à l’objectif de réhabilitation du chèque
comme instrument de paiement privilégié.
De ce qui précède, nous constatons que le cadre juridique lui-même présente des
insuffisances en matières de lutte contre l’émission de chèques sans provision et
décourage ainsi l’utilisation du chèque.
titres de créance négociables (TCN). Ce dernier n’existe pas en Algérie alors que
le marché monétaire interbancaire est le cadre privilégié pour la mise en œuvre
de la politique monétaire par la Banque d’Algérie et pour la gestion par les
banques et les établissements financiers de leur liquidité. Il a enregistré, depuis
son ouverture le 18 juin 1989, une évolution importante en termes de
diversification des instruments, des intervenants et d’accroissement du volume
des échanges.
Le marché financier est le marché des capitaux à long terme. En Algérie, il est
de création récente. Il intervient dans le système de paiement depuis le 13
septembre 1999, date de sa création. À fin 2000, il a enregistré l’agrément des
98
Chapitre 2 État des lieux du système de paiement en Algérie
Les comptes courants en monnaie nationale (en dinar) sont alors débités et
une copie de l’avis de débit est envoyée à la succursale d’Alger qui est
chargée de la gestion de ceux-ci.
99
Chapitre 2 État des lieux du système de paiement en Algérie
Ce n’est pas le cas pour les opérations d’achat de devises par les banques
sur le marché de change. Celles-ci sont enregistrées dans les comptes des
banques en dinars ouverts auprès de la Banque d’Algérie, et dans leurs
comptes devises ouverts auprès des correspondants.
Ainsi, la volonté de moderniser le système existant est motivée d’une part par la
constatation des faiblesses de l’environnement dans lequel sont effectués les
paiements en Algérie, d’autre part par l’ambition de s’aligner aux normes et
standards internationaux en matière de systèmes de paiement et de règlement.
Néanmoins, il faut signaler qu’il y a des atouts à confirmer dans le contexte actuel.
Le système actuel présente plusieurs lacunes que nous résumons en ce qui suit :
100
Chapitre 2 État des lieux du système de paiement en Algérie
Les facteurs et les moyens qui peuvent être mis en œuvre pour mener à terme
ce projet de modernisation sont les suivants :
• Le Comité de pilotage
101
Chapitre 2 État des lieux du système de paiement en Algérie
— Le système RTGS.
102
Chapitre 2 État des lieux du système de paiement en Algérie
103
Chapitre 2 État des lieux du système de paiement en Algérie
En conclusion
Par ailleurs, d’autres lacunes sont constatées sur le plan organisationnel par la
lourdeur et la complexité des procédures de transferts de fonds tant en matière de
coûts que de délais de recouvrement, et sur le plan social par le faible taux de
bancarisation et l’ampleur des incidents de paiement.
104
Chapitre 2 État des lieux du système de paiement en Algérie
Les pouvoirs publics en général et les autorités monétaires en particulier ont pris
conscience des problèmes auxquels se heurte le système de paiement existant et ont
décidé de lancer un plan de réforme du système de paiement algérien. Ce projet de
modernisation est axé principalement sur trois systèmes dont le premier à mettre en
place, le système RTGS, constitue le pilier de ce projet et est considéré comme
d’importance systémique. Le système RTGS en projet fera l’objet d’une présentation
détaillée dans le chapitre suivant.
105
Chapitre 3
Le projet du
système RTGS
en Algérie
106
Chapitre 3 Le projet du système RTGS en Algérie
1. Définition
Le système RTGS en projet est un système de paiement dans lequel le traitement et le
règlement des ordres de paiement s’effectuent en continu en temps réel (sans différé)
et sur une base brute c’est-à-dire opération par opération.
2. Rôle du système
Le système cible, composant essentiel du projet de modernisation du système de
paiement algérien, aura pour rôle de traiter :
— Le volet espèces des opérations sur titres initiées par le dépositaire central
Algérie Clearing.
— La Banque d’Algérie ;
107
Chapitre 3 Le projet du système RTGS en Algérie
— Le Trésor public ;
— Algérie Poste ;
Étant entendu que les deux types de participants devront assumer pleinement
leur responsabilité financière vis-à-vis des ordres qu’ils auront initiés.
La Banque d’Algérie qui aura à gérer et administrer le système, ouvrira dans ses
livres des comptes de règlement qui pourront être subdivisés en sous-comptes,
et qui seront gérés en temps réel.
109
Chapitre 3 Le projet du système RTGS en Algérie
3.6. Optimisation
Pour résoudre tout blocage des files d’attente, la Banque d’Algérie déclenchera,
en sa qualité d’opérateur du système, un mécanisme d’optimisation permettant
le calcul des balances nettes de manière à régler en bloc simultanément les
ordres en attente.
Quant au format des messages, quel que soit le type de réseau qui sera utilisé
(réseau privé ou réseau SWIFT), le système aura recours à des messages de
format SWIFT (MT103, MT202, MT204, MT298, MT950, MT971, MT992, MT999).
111
Chapitre 3 Le projet du système RTGS en Algérie
Systèmes de
paiement
exogènes (titres,
monétique, etc.)
Système RTGS
central implanté
à la Banque
d’Algérie
Banque d’Algérie
112
Chapitre 3 Le projet du système RTGS en Algérie
113
Chapitre 3 Le projet du système RTGS en Algérie
114
Chapitre 3 Le projet du système RTGS en Algérie
En conclusion
Ainsi, il est recommandé, de bien définir et mettre à jour le cadre juridique des
systèmes de paiement basés sur l’utilisation des nouvelles technologies de
l’information et des télécommunications. Enfin, le système RTGS en projet est
considéré comme étant un système de paiement d’importance systémique en raison
de l’importance des valeurs qu’il aura à traiter et du fait qu’il sera le seul système de
paiement automatisé du pays. Par conséquent, la Banque d’Algérie doit, de par son
rôle d’opérateur du système d’une part et de banque centrale d’autre part, veiller au
bon fonctionnement du système et tout mettre en œuvre pour atteindre les objectifs
qu’elle s’est assignés et, partant, assurer la stabilité financière de l’économie
nationale.
115
Conclusion générale
CONCLUSION GÉNÉRALE
Comme le système RTGS est le lieu de déversement des soldes des systèmes
exogènes, le risque de paralysie du système de paiement global pour quelque facteur
que ce soit est plus que probable. Ainsi, est-il exposé à plusieurs risques que nous
avons eu l’occasion de recenser et de développer. Ils sont principalement de deux
nature : les risques financiers (risques de crédit et de liquidité) et les risques
structurels (risques opérationnel et juridique). Les causes peuvent en être aussi bien
la mauvaise santé financière des participants au système que les dysfonctionnements
liés au système lui-même (d’ordre technique ou juridique). Par ailleurs, la structure
en réseau du système et les montants élevés qu’il traite peuvent déclencher la
propagation de ces risques ce qui expose le système à un risque systémique.
Par ailleurs, à travers l’analyse des systèmes RTGS des différents pays du G-10, il en
ressort plusieurs différences en matière de conception et, partant, de fonctionnement.
116
Conclusion générale
Toutes ces conclusions doivent servir de bases de réflexion pour le cas algérien dans
la mise en place du système RTGS en veillant à ce que son cadre juridique soit bien
défini et mis à jour avec l’évolution des technologies utilisée par le système. Enfin, le
caractère de système de paiement d’importance systémique que revêt le système
RTGS en projet exige des autorités qui le gère, en l’occurrence la Banque d’Algérie,
de veiller au fonctionnement du système dans les meilleures conditions afin d’éviter
tout risque y afférent notamment le risque systémique.
117
Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
1. Dragon C., Geiben D., Kaplan D., Nallard G., Les moyens de paiement : Des
espèces à la monnaie électronique, Ed. La Revue Banque Éditeur, Paris, 1997.
2. Karyotis C., Les systèmes de règlement-livraison de titres européens, Ed. La
Revue Banque Éditeur, Paris, 2003.
Mémoires et rapports
1. Boubguel C., Les systèmes de paiement et de règlement, Mémoire de fin
d’études, octobre 2002.
2. Djedour B., Les systèmes de paiement et de règlement, Mémoire de fin d’études,
décembre 2003.
3. Haddad N.-E., Les systèmes de paiement et de règlement : Organisation,
gestion et oversight, Rapport de stage effectué auprès de la Banque Nationale
de Belgique, 2001.
4. Rapport sur « Les Principes fondamentaux pour les systèmes de paiement
d’importance systémique », Banque des Règlements Internationaux, janvier
2001.
5. REAL-TIME GROSS SETTLEMENT SYSTEMS, Rapport du Comité sur les
systèmes de paiement et de règlement, Bâle, mars 1997.
6. Le système de paiement en Algérie (État des lieux), Banque d’Algérie, décembre
2001.
Sites web
1. www.bis.org
2. www.bank-of-algeria.dz
3. www.banque-de-france.fr
4. www.bnb.be
118
Liste des figures
119
Liste des tableaux
120
ANNEXES
121
Liste des annexes
Annexe 3 Tableau comparatif des systèmes RTGS dans les pays du G-10.............. xi
i
Annexe 1 Principes fondamentaux pour les systèmes de paiement d’importance systémique
I. Le système devrait avoir une base juridique solide dans toutes les
juridictions concernées.
1.1 Les règles et procédures d’un système devraient être applicables et leurs
conséquences prévisibles. Un système qui n’est pas juridiquement solide ou
dans lequel les aspects juridiques sont mal compris pourrait mettre en danger
ses participants. Une mauvaise compréhension peut leur donner un sentiment
fallacieux de sécurité, qui les amènerait, par exemple, à sous-estimer leur
exposition aux risques de crédit ou de liquidité.
1.2 Aux fins de l’application de ce principe, le cadre juridique englobe les règles
générales des juridictions concernées (telles que droit relatif aux contrats,
paiements, titres, activités bancaires, relations débiteurs/créanciers et à
l’insolvabilité) ainsi que les dispositions spécifiques légales, jurisprudentielles et
contractuelles (par exemple, règlement du système de paiement) ou tout autre
élément approprié.
(1) Source : Rapport du CSPR sur les Principes fondamentaux pour les systèmes de paiement
d’importance systémique, Janvier 2001, dans sa première partie. Plus de détails sur l’application
des Principes fondamentaux sont fournis dans la deuxième partie du même rapport.
ii
Annexe 1 Principes fondamentaux pour les systèmes de paiement d’importance systémique
3.1 Les règles et procédures des systèmes d’importance systémique ne servent pas
seulement à déterminer où sont supportés les risques de crédit et de liquidité au
sein du système ; elles permettent aussi d’assigner les responsabilités en matière
de gestion et de maîtrise des risques. Elles constituent donc un outil de premier
ordre pour traiter les risques financiers pouvant apparaître dans les systèmes de
paiement. Les règles et procédures devraient donc garantir que toutes les
parties sont à la fois incitées et aptes à gérer et maîtriser chacun des risques
qu’elles supportent et qu’un plafond est fixé au risque de crédit que chaque
participant peut engendrer. De telles limites seront particulièrement
appropriées dans les systèmes comportant un mécanisme de compensation.
3.2 Les risques peuvent être gérés et maîtrisés de diverses manières par recours à
des procédures analytiques et opérationnelles. Les premières comprennent une
surveillance et une étude en continu des risques de crédit et de liquidité
engendrés pour le système par les participants. Les secondes reposent
notamment sur la mise en œuvre de décisions de gestion des risques par la
fixation de limites sur les expositions, sous forme d’obligations de
préfinancement ou de constitution de sûretés, par la conception et la gestion des
files d’attente ou par d’autres mécanismes. Pour de nombreux systèmes,
l’utilisation d’un processus de gestion du risque en temps réel constituera un
élément clé du respect de ce Principe III.
4.2 Dans la plupart des pays, un système de paiement au moins devrait avoir pour
objectif d’aller au-delà de cette norme minimale en assurant le règlement
définitif en temps réel durant la journée. Cela est particulièrement souhaitable
dans les pays disposant de marchés financiers développés et où se traitent
d’importants volumes de paiements de gros montant. Un mécanisme efficace de
iii
Annexe 1 Principes fondamentaux pour les systèmes de paiement d’importance systémique
5.2 Les systèmes qui se contentent de cette norme minimale restent exposés aux
risques financiers liés à la défaillance de plus d’une institution au cours d’une
même journée. Les circonstances dans lesquelles un gros débiteur net serait
incapable de faire face à ses obligations de règlement envers le système peuvent
bien, par la même occasion, créer des problèmes de liquidité pour d’autres
institutions. Les meilleures pratiques internationales consistent donc à présent,
pour ces systèmes, à se doter des moyens permettant de faire face à une
incapacité de s’exécuter qui ne se limiterait pas au participant présentant la plus
grosse obligation de règlement. Il conviendrait de considérer attentivement
cette approche et d’évaluer ses implications en tenant compte de ses avantages
sur le plan de la réduction du risque de règlement et dans d’autres domaines,
gestion de la liquidité par exemple. En outre, il est de plus en plus fait appel à
une conception différente des systèmes (règlement brut en temps réel ou
architecture hybride) pour restreindre ou éliminer le risque de règlement.
5.3 Ce Principe fondamental, qui reprend presque mot pour mot la norme
(2) Les normes Lamfalussy, au nombre de six, ont été établies par les banques centrales des pays du
G-10 en 1990 comme exigences minimales pour les systèmes de paiement nets transfrontières et
multidevises. La norme IV stipule que de tels systèmes doivent assurer le règlement en fin de
journée pour, au moins, le participant qui a la position nette débitrice la plus élevée.
iv
Annexe 1 Principes fondamentaux pour les systèmes de paiement d’importance systémique
Lamfalussy IV, reste une obligation universelle minimale pour les systèmes de
compensation multilatérale, au-delà de laquelle il conviendrait d’aller dans
toute la mesure du possible. Il est sans objet pour les systèmes à règlement brut
en temps réel. Pour d’autres dispositifs, à architecture hybride par exemple,
pratiquant la compensation multilatérale ou à règlement différé, la banque
centrale devra peut-être voir si les risques sont de nature identique. Dans ce cas,
une approche semblable devrait être suivie, consistant à appliquer, pour le
moins, la norme minimale et, de préférence, des critères plus contraignants.
6.1 La plupart des systèmes comportent le transfert d’actifs entre participants, afin
de régler les obligations de paiement. Comme cela est préférable, ces actifs sont,
le plus souvent, des avoirs en compte auprès de la banque centrale,
représentant une créance sur celle-ci. Il arrive cependant que soient utilisés
d’autres actifs de règlement, correspondant à des créances sur une institution
soumise à contrôle.
6.2 L’actif de règlement doit être accepté par tous les participants. Lorsqu’il ne
s’agit pas d’une créance sur une banque centrale, la sécurité du système dépend
en partie de la présence d’un risque de crédit ou de liquidité significatif pour le
détenteur. Dans cette situation, un risque de crédit apparaît s’il existe une
éventualité non négligeable de défaillance de l’émetteur de l’actif ; un risque de
liquidité est encouru si l’actif ne peut être facilement échangé (par exemple, en
créances sur une banque centrale ou en d’autres actifs liquides). Dans chaque
cas, le système peut alors être exposé à une crise de confiance qui déboucherait
sur un risque systémique. Les soldes en compte auprès de la banque centrale
sont généralement les actifs les plus satisfaisants pour le règlement ; en effet,
comme ils ne présentent pas de risque de crédit ni de liquidité pour leur
détenteur, ils sont normalement utilisés dans les systèmes de paiement
d’importance systémique. Si l’exécution du règlement fait intervenir d’autres
actifs, telles les créances sur une banque commerciale, ces derniers doivent
comporter un risque financier faible ou nul.
7.1 Les intervenants du marché font confiance aux systèmes de paiement pour
v
Annexe 1 Principes fondamentaux pour les systèmes de paiement d’importance systémique
8.1 Les opérateurs, utilisateurs (participants, tels que les banques et leurs clients) et
superviseurs ont tous intérêt à ce que le système soit efficient. Chacun veut
éviter de gaspiller des ressources et, toutes choses égales par ailleurs, souhaite
réduire les dépenses. Un compromis s’impose normalement entre cette volonté
de réduire au maximum les coûts et d’autres objectifs, tels que le souci
d’accroître le plus possible la sécurité. S’agissant de ces autres objectifs, la
conception du système, notamment sous l’aspect des choix technologiques,
devrait viser à diminuer les coûts des ressources concernées en adoptant une
approche pratique correspondant aux spécificités du système et en tenant
compte de ses effets sur l’ensemble de l’économie.
8.4 La fourniture de liquidités dans un système peut avoir une grande importance
pour son bon fonctionnement. Les créanciers aiment être payés en fonds
immédiatement réutilisables et apprécient donc les avantages de systèmes à
règlement intrajournalier. Les débiteurs, pour leur part, peuvent supporter des
frais pour obtenir des ressources leur permettant de s’acquitter de leurs
paiements tôt dans la journée. Lorsque les mécanismes de liquidités
intrajournalières sont inadéquats, les systèmes sont exposés à des rotations
lentes, voire à des blocages (chaque participant attendant que les autres paient
d’abord). Pour des raisons d’efficience, les systèmes devraient offrir aux
participants des incitations adéquates à payer rapidement. La fourniture de
liquidités intrajournalières est particulièrement importante dans le cas des
systèmes à règlement en temps réel ; à cet égard, deux facteurs sont à prendre
en compte : la profondeur du marché monétaire interbancaire et la disponibilité
de sûretés appropriées. Soucieuse du traitement harmonieux des flux de
paiements, la banque centrale devrait envisager des modalités de fourniture de
liquidités intrajournalières pour faciliter le fonctionnement quotidien d’un
système.
8.5 La technologie et les procédures d’exploitation mises en œuvre pour fournir les
services de paiement devraient être conformes aux types de services demandés
par les utilisateurs et en rapport avec le stade de développement économique
des marchés. La conception du système devrait ainsi être adaptée aux
caractéristiques du pays : géographie, répartition de la population et
infrastructures (télécommunications, moyens de transport et système bancaire).
Une conception ou une solution technologique valable pour un pays peut ne
pas l’être pour un autre.
vii
Annexe 1 Principes fondamentaux pour les systèmes de paiement d’importance systémique
10.2 Une gouvernance efficace offre des incitations adéquates à la direction pour
qu’elle poursuive des objectifs conformes aux intérêts du système, de ses
participants et du public en général. Elle garantit également que la direction
dispose des outils et compétences appropriés pour réaliser les objectifs fixés.
Les procédures de gouvernance devraient instituer la responsabilité vis-à-vis
des propriétaires (par exemple, actionnaires dans un système privé) et, en
raison de l’importance systémique du système, à l’égard de la communauté
financière dans son ensemble, de façon que les participants au système de
paiement puissent avoir une influence sur ses performances et objectifs
globaux. Pour que cette responsabilité s’exerce, il est essentiel de garantir que
les procédures de gouvernance sont transparentes, afin que toutes les parties
concernées aient accès à l’information sur les décisions touchant le système et
sur le processus d’élaboration de ces décisions. Une gouvernance à la fois
efficace, responsable et transparente est la base du respect de tous les Principes
fondamentaux.
viii
Annexe 2 Responsabilités de la banque centrale dans l’application des Principes fondamentaux
A.2. La banque centrale devrait donc s’assigner des objectifs clairs en matière de
systèmes de paiement. Elle devrait aussi définir clairement et rendre publiques
les grandes orientations ayant une incidence pour les opérateurs et utilisateurs
des systèmes, afin qu’elles soient bien comprises et recueillent l’adhésion des
parties concernées.
B.1. Il est fréquent que la banque centrale soit l’opérateur d’un ou plusieurs
systèmes de paiement d’importance systémique. Elle peut donc, et devrait,
s’assurer qu’ils se conforment aux Principes fondamentaux.
(3) Source : Principes fondamentaux pour les systèmes de paiement d’importance systémique,
Janvier 2001.
ix
Annexe 2 Responsabilités de la banque centrale dans l’application des Principes fondamentaux
condition que la formule soit acceptée par les institutions soumises à cette
surveillance. Dans les pays qui mettent en place ou révisent fondamentalement
cette fonction de surveillance et les politiques qui y sont liées, il conviendrait
toutefois de prendre attentivement en compte les avantages que peut procurer
l’approche législative.
C.2. La banque centrale devrait s’assurer qu’elle possède l’expertise et les ressources
nécessaires pour exécuter efficacement ses missions de surveillance. Elle ne
devrait pas tirer parti de cette fonction pour désavantager les systèmes privés
par rapport à ceux qu’elle détient et exploite ; elle devrait plutôt veiller à ce que
la coexistence de services publics et privés permette d’atteindre les objectifs
officiels.
D.3. La coopération est particulièrement importante lorsque les systèmes ont une
dimension transfrontière ou multidevise. Les principes relatifs à l’exercice
d’une surveillance concertée par les banques centrales, exposés dans la partie D
du Rapport Lamfalussy, fournissent un cadre pour une telle collaboration.
x
Annexe 3 Tableau comparatif des systèmes RTGS dans les pays du G-10
Annexe 3 Tableau comparatif des systèmes RTGS dans les pays du G-10(4) : Informations Générales (1)
Royaume-
Allemagne Belgique États-Unis France Italie Japon Pays-Bas Suède Suisse
Uni
Fedwire
[Fedwire
Nom du système EIL-ZV1 ELLIPS Funds TBF BI-REL1 BOJ-NET TOP1 CHAPS RIX SIC
Transfer
Service]
Année de mise en
1988 1996 1918 1997 1997 1988 1997 1984 1986 1987
service
BC2/
Propriété du système BC BC BC BC BC BC CHAPS3 BC BC4
ELLIPS
Opérateur du réseau BC S.W.I.F.T. BC S.W.I.F.T. SIA5 BC BC/ACH CHAPS BC Telekurs AG
(Transmetteur des (Deutsche (S.W.I.F.T.) (compagnies (S.W.I.F.T.) (SIA) (compagnies (PTT (British (Swedish (Telekurs AG)
messages) Telekom AG) de de Telecom) Telecom) Telecom)
téléphonie) téléphonie)
Horaires d’ouverture et
08:15-15:00 06:30-16:45 08:30-18:306 07:30-18:30 08:00-16:20 09:00-17:00 07:30-16:307 08:30-15:458 08:00-16:30 18:00-16:15
de fermeture du
(GMT+1) (GMT+1) (GMT-5) (GMT+1) (GMT+1) (GMT+9) (GMT+1) (GMT) (GMT+1) (GMT+1)
système (temps local)
Horaires du marché
09:30-13:00 09:00-16:45 08:30-18:30 08:15-17:00 08:00-16:20 09:00-17:00 08:00-15:30 07:30-15:30 09:00-16:15 09:00-16:00
monétaire (temps local)
1BI-REL et TOP ont remplacé les anciens systèmes RTGS (BISS et FA respectivement). Pour l’Allemagne, le tableau décrit le nouveau système RTGS restructuré a
partir de l’ancien système EIL. 2 BC = banque centrale. 3 Le système RTGS central est la propriété de la Bank of England. Le réseau CHAPS est la propriété de
CHAPS Clearing Company. 4 La Swiss National Bank est l’opérateur du SIC. Telekurs AG (une compagnie privée possédée par des banques suisses) fournit les
services informatiques. Le hardware et software appartiennent à Telekurs AG. 5 Une organisation interbancaire. 6 Les horaires d’ouverture sont de 00:30 à 18:30
depuis le 8 décembre 1997. 7 Entre 16:30 et 17:30 (temps de fermeture interne), la Netherlands Bank effectue des procédures de fin de journée, qui peut inclure les
paiements résultant, par exemple, de la gestion des files d’attente. 8 Horaires d’ouverture de CHAPS. Le système central géré par la Bank of England ouvre plus
tôt et ferme plus tard.
xi
Annexe 3 Tableau comparatif des systèmes RTGS dans les pays du G-10
Annexe 3 Tableau comparatif des systèmes RTGS dans les pays du G-10 : Informations Générales (2)
Allemagne Belgique États-Unis France Italie Japon Pays-Bas Royaume-Uni Suède Suisse
xii
Annexe 3 Tableau comparatif des systèmes RTGS dans les pays du G-10
Annexe 3 Tableau comparatif des systèmes RTGS dans les pays du G-10 : Informations Générales (3)
Allemagne Belgique États-Unis France Italie Japon Pays-Bas Royaume-Uni Suède Suisse
Coexistence avec des systèmes de
o n o o n o n n n n
règlement net ou hybrides
(nom du système le plus
(EAF2) (CHIPS) (PNS) (FEYCS)
important)
Le système est-il utilisé pour le
règlement des paiements de n14 o o o o o o o o o
détail ?
- Règlement en temps réel n n n n n n n o15 n o
- Règlement différé des
n o o o o o o o o n
positions nettes
Le système supporte-t-il le
mécanisme de DVP de règlement o o o o o o o o o o
des titres ?
- DVP en temps réel o n n16 n o o o n o17 o
- Règlement différé des
positions nettes du volet n o o18 o19 o o o o o n
espèces
14Règlement dans des systèmes spécifiques. 15 Les paiements de petits montants peuvent être effectués via CHAPS, mais leur nombre est très limité en
comparaison avec le nombre total des paiements de détail effectués chaque jour. 16 Un système séparé, le Fedwire Securities Transfer Service, fournit le service
DVP en temps réel pour les titres de trésorerie américains et certains autres titres. 17 Opérationnel depuis le 1er décembre 1995. 18 Des organisations privées de
clearing et les dépositaires de titres. 19 RGV (le système DVP français) traite des règlements multiples tout au long de la journée.
xiii
Annexe 3 Tableau comparatif des systèmes RTGS dans les pays du G-10
Annexe 3 Tableau comparatif des systèmes RTGS dans les pays du G-10 : Sources de liquidité intrajournalière
Allemagne Belgique États-Unis France Italie Japon Pays-Bas Royaume-Uni Suède Suisse
A. De la banque centrale
Structure de comptes à la
banque centrale
- Un seul compte (unifié) o o o o o o o20 n − o
- Mobilisation des réserves
o − o o o21 o o o − n
obligatoires
- Compte centralisé n o o n o n o o o o
Découverts intrajournaliers
o o o n o n o n o n
(DI)
- Limites sur le montant n o o − o − n − n22 −
- Garantis o o o23 − o − o − o −
- Non garantis n n o − n − n − n −
- Charges sur les DI n n o − n − n − n −
Avances intrajournalières (AI) n o n o n n n o o n
- Limites quantitatives − o − n − − − n n −
- Charges sur les AI − n − n − − − n n −
B. Du marché monétaire
Marché monétaire
intrajournalier n n n n o o24 n n n n
Marché monétaire Overnight o o o o o o o o o o
20En 1997, la Netherlands Bank a changé la structure de comptes pour faire du compte des réserves obligatoires un compte de règlement. 21 Le
taux plafond de mobilisation est de 12.5% de réserves obligatoires. 22 La seule limite est la valeur de la garantie engagée. 23 Dans des cas
spécifiques. 24 le marché monétaire intrajournalier au Japon n’est pas toujours disponible pendant les horaires d’exploitation du système. Les
transactions intrajournalières peuvent être effectuées sur seulement deux des quatre intervalles de temps suivants : 09:00-13:00, 13:00-15:00,
15:00-17:00.
xiv
Annexe 3 Tableau comparatif des systèmes RTGS dans les pays du G-10
Annexe 3 Tableau comparatif des systèmes RTGS dans les pays du G-10 : Files d’attente, disponibilité de l’information, révocabilité des
paiements et structure de flux des messages
Allemagne Belgique États-Unis France Italie Japon Pays-Bas Royaume-Uni Suède Suisse
globale pour les paiements avec la priorité 2 à la fin des cycles de traitement. 30 Seulement si le participant destinataire accepte. L'annulation ne peut être
faite que par la Netherlands Bank.
xv
Table des matières
DÉDICACES........................................................................................................................... I
REMERCIEMENTS ............................................................................................................... II
LISTE DES ABRÉVIATIONS ............................................................................................... III
SOMMAIRE ........................................................................................................................... V
INTRODUCTION GÉNÉRALE........................................................................................... 1
PREMIÈRE PARTIE :
LE SYSTÈME DE RÈGLEMENT BRUT EN
TEMPS RÉEL (RTGS)
xvi
Table des matières
xvii
Table des matières
DEUXIÈME PARTIE :
CAS PRATIQUE : EXPÉRIENCE DES PAYS
DU G-10 ET PROJET DU SYSTÈME RTGS
ALGÉRIEN
xix
Table des matières
xx
Table des matières
xxi