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BIOCHIMIE ALIMENTAIRE
solide (glace),
liquide
gazeux (vapeur).
b) Distinction entre l’eau libre et l’eau liée
Dans les aliments on peut distinguer deux types d’eau :
Eau libre : C'est l'eau retenue par effet capillaire dans les
pores des aliments, l'eau liée par effet osmotique, l'eau
d'hydratation des macromolécules et l'eau solvante.
L'eau libre est mobile et conserve toutes les propriétés de
l'eau pure.
Eau liée : Elle forme une couche monomoléculaire
étroitement associée par divers types de liaisons aux
protéines et aux glucides.
Cette eau est fixe et elle possède la particularité de
s'échapper à la congélation car les interactions eau-
macromolécules sont plus fortes que celles des
molécules d'eau cristallisées entre elles.
Cette eau n'est pas disponible.
c) Propriétés physiques et chimiques de l’eau
aw = n1/(n1 + n2)
n1 = nombre de moles du solvant (eau).
n2 = nombre de moles du soluté.
Tableau II : Aw de solution de NaCl et de saccharose
(Concentration en g/100 g d'eau, aw msurée à 25°C)
Aw NaCl Saccharose
0,99 1,75 11
0,96 7,01 25
0,94 10,34 93
Isotherme de désorption
si elle a été déterminée
expérimentalement en partant
d’un produit saturé en eau. Isotherme d’absorption et de
désorption
les acides gras indispensables, les acides gras que le corps est
incapable de les synthétiser lui-même. Ces acides gras doivent donc
être apportés obligatoirement par l’alimentation. A partir d’eux
l’organisme est ensuite capable de synthétiser les autres acides gras,
dont le corps en a besoin pour fonctionner.
Les acides gras essentiels sont au nombre de deux : l’acide
linoléique (C18:2, w-6) et l’acide alpha linolénique (C18:3, w-3).
2. Lipides simples
1. Glycérides
Les glycérides sont des lipides simples aussi appelés graisses. Ce
sont des esters du glycérol et d'acides gras (un, deux ou trois acides
gras). Selon le nombre d'acides gras combinés au glycérol, on
distingue les monoglycérides, les diglycérides et les triglycérides.
Les triglycérides sont les constituants principaux des graisses animales
et des huiles végétales (plus de 95%).
Les monoglycérides et les diglycérides sont beaucoup moins
abondants que les triglycérides.
Dans l'organisme, les lipides sont stockés essentiellement sous forme de
triglycérides.
2. Cérides
Les cérides sont également appelés cires. Ce sont des esters d'un
alcool aliphatique primaire de longue chaîne, appelé alcool gras, et
d'acides gras supérieurs à l'acide palmitique (16 atomes de carbones).
Ils se trouvent aussi bien chez les végétaux que chez les animaux. Chez
les végétaux, ils sont représentés par une cuticule plus au moins
imperméable à la surface des feuilles et des fruits et jouent un rôle
protecteur.
3. Stérides
Les stérides sont des esters d'acides gras et de stérols.
Les stérols sont des alcools tetracycliques rattachés au groupe des
stéroïdes.
Suivant l'origine des stérides, on distingue 3 groupes :
les fungistérols (qui sont spécifiques aux champignons),
les phytostérols (constituants de la partie insaponifiable des végétaux)
les zoostérols (présents dans les tissus animaux). Le représentant
principal des zoostérols est le cholestérol.
La plupart de nos cellules fabriquent du cholestérol. Près de 80% du
cholestérol de l' organisme est ainsi synthétisé. Le reste provient de
l'alimentation. La consommation d'aliments riches en cholestérol et en
gras saturés tend à faire augmenter le taux de cholestérol sanguin.
Le cholestérol est présent sous deux formes dans l'organisme : le
bon cholestérol et le mauvais cholestérol. Le bon cholestérol (HDL
: High Density Lipoproteins) est celui qui, uni aux acides gras
essentiels des huiles vierges, est assimilable par l'organisme. Le
mauvais cholestérol (LDL : Low Density Lipoproteins) est celui qui ne
faisant qu'accompagner les graisses et se dépose n'importe où.
3. Lipides complexes
Les lipides complexes sont des lipides qui contiennent en plus du
carbone, hydrogène et oxygène un ou plusieurs hétéroatomes (azote,
phosphore, soufre).
Suivant la nature de l'hétéroatome, on distingue : les lipides
phosphorés, les lipides azotés et les lipides soufrés.
1. Lipides phosphorés
• On appelle phospholipides (ou lipides phosphorés) les composés
lipidiques contenant du phosphore.
• Ce sont les constituants principaux des membranes biologiques.
• On désigne sous le terme "phospholipides" l’ensemble des
glycérophospholipides et des sphingophospholipides.
Les glycérophospholipides sont des esters de glycérol, 2
acides gras, un phosphate et un alcool. Selon le type d'alcool, on
distingue:
le phosphatidylcholine (alcool = choline),
le phosphatidyléthanolamine (alcool = éthanolamine),
le phosphatidylsérine (alcool = sérine)
le phosphatidylinositol (alcool = inositol).
Les phosphatidylcholine sont connues sous le nom de " lécithine ".
Ce composé est présent dans tous les tissus vivants, en particulier dans
les tissus nerveux et dans les globules rouges du sang.
On trouve également des lécithines dans les végétaux et le jaune
d'œuf.
La lécithine est utilisée comme émulsifiant dans la margarine et dans
d'autres préparations alimentaires.
Les lécithines commerciales sont produites principalement à partir de
soja.
Les sphingophospholipides sont des lipides membranaires ne
contenant pas de glycérol.
ils sont composés d'un acide gras à longue chaîne, un alcool gras
aminé comme la sphingosine ou un de ses dérivés et un phosphate.
La sphingosine est un composé de 18 atomes de carbone, une
double liaison trans, un groupement aminé et 2 hydroxydes.
2. Lipides azotés
On appelle lipides azotés les composés lipidiques contenant de l'
azote.
Ce sont des constituants des membranes biologiques.
On distingue dans ce groupe :
les acyles sphingosine ou céramides.
les sphingosidolipidiques ou glycolipides (cérébrosides).
3. Lipides soufrés
Les lipides soufrés sont aussi appelées sulfolipides ou sulfatides.
Il s' agit d'esters sulfuriques des cérébrosides (glycolipides).
4. Lipides polyisopréniques
1. Réaction de saponification
Les acides gras sont des acides faibles. Ils réagissent avec des bases
minérales pour obtenir du savon. Les savons les plus connus sont les
savons proprement dites de sodium (savons dures) ou de potassium
(savons moues).
En industries agroalimentaires, la réaction de saponification est utilisée
pour éliminer l'excès d'acidité des huiles alimentaires brutes (Opération
de neutralisation) et pour la production du savon. La quantité de KOH
(en mg) nécessaire pour neutraliser 1 g de lipides est appelée " Indice
de Saponification (I.S) " :
3. Réaction d'hydrogénation
L'hydrogénation des acides gras insaturés se fait en employant
l'hydrogène (H2) sous une pression de 100 à 200 bar, une température de
200 à 400 °C et en présence de catalyseurs, en particulier les métaux de
transition comme le platine (Pt), le nickel (Ni), le zinc (Zn), etc. Dans ces
conditions réactionnelles, les acides gras insaturés fixent l' hydrogène pour
donner des acides gras saturés.
L'hydrogénation des lipide est un procédé visant à rendre les huiles
solides ou semi-solides (margarines) moins sensibles à l'oxydation
(rancissement). Les acides gras partiellement hydrogénés sont utilisés
dans l'industrie agro-alimentaire comme agent de texture pour rendre
les aliments plus fermes et moins humides, comme conservateur pour
éviter le rancissement, ou comme désodorisant dans certaines huiles
de poisson.
4. Réaction d'intérestérification
L’intérestérification correspond à la modification de la structure
glycéridique des corps gras par réarrangement moléculaire des acides
gras sur le glycérol. Ceci entraîne des modifications importantes des
propriétés physiques d' un corps gras. C' est une méthode qui permet de
transformer une huile à une graisse sans modifier la nature de ses acides
gras, seule leur « distribution » sur le glycérol étant changée. Lorsque cette
opération est réalisée, non sur un seul corps gras, mais sur un mélange de
deux huiles ou graisses différentes, on parle de transestérification. Ce
procédé ne conduit à la formation d’aucun acides gras "trans".
L’intérestérification permet ainsi une meilleure maîtrise de la qualité à la fois
fonctionnelle et nutritionnelle des matières grasses et constitue une
alternative à la méthode d' hydrogénation.
La réaction d’intérestérification peut être chimique (par chauffage
au dessus de la température de fusion du triglycéride) ou
enzymatique
5.Réaction d' oxydation des lipides
Les principaux facteurs déterminant la durée de vie des lipides sont les
réactions d’oxydation qui peuvent être classées, selon leur mécanisme,
en : autooxydation, photooxydation et oxydation enzymatique. Les
substrats des réactions d’oxydation sont principalement les acides gras
insaturés. Ils s’oxydent en général plus vite lorsqu’ils sont libres et plus
insaturés. Les acides gras saturés ne s’oxydent qu’à une température
supérieure à 60°C, tandis que les acides polyinsaturés s’oxydent même
lors de l’entreposage des aliments à l’état congelé. Le principal problème
posé par ces réactions réside dans la formation de composés volatils
d’odeur désagréable (rancissement) et la formation des peroxydes qui
sont des molécules cancérigènes.
6. Réaction des acides gras avec les halogènes
Les acides gras insaturés fixent les halogènes par une réaction
d'addition.
CH2 — CH = CH — CH2 — + I2 ————> — CH2 —CHI — CHI — CH2
—
Cette réaction est surtout exploitée avec l'iode et le brome pour évaluer le
degré d'insaturation des acides gras. Il s’agit en fait d’une évaluation de
l’aptitude des acides gras à rancir : plus il y’a des insaturations sur l’acide
gras, plus il serait sensible à l’O2.
La quantité d'iode (en gramme) nécessaire pour fixer 100 gramme d'un
acide gras est appelée " Indice d'iode".
Utilisation des lipides
• Outre leurs rôles métaboliques, les lipides sont utilisés dans
plusieurs préparations alimentaires :
• Les huiles végétales hydrogénées sont utilisées comme matière
première pour la fabrication de la margarine et comme ingrédients
dans d'autres préparations comme les biscuits.
• Certains lipides comme la lécithine sont utilisés comme émulsifiants
dans les margarines, les mayonnaises et autres préparations.
• Les lipides sont également utilisés pour la fabrication des savons.
Dans les huileries, le savon est un sous produit qui provient de la
neutralisation des huiles alimentaires brutes.
Chapitre 5
Altérations Alimentaires
Introduction
Brunissement
non
enzymatique
Hydrolyse réactions
Brunissement
enzymatique des chimiques de
enzymatique
constituants dégradation
Oxydation des
lipides
I. Brunissement Enzymatique
Le brunissement enzymatique correspond à la conversion des
composés phénoliques en polymères colorés, le plus souvent bruns ou
noirs qui sont désignés mélanines.
Les réactions de brunissement enzymatique concernent surtout les
produits alimentaires d'origine végétale.
• Cependant ces activités ont aussi été caractérisées chez les micro-
organismes et chez les invertébrés (crustacés).
• Ces réactions entraînent une modification de :
– l'apparence,
– la flaveur
– et de la qualité nutritionnelle du produit.
• Toutes ces conséquences sont préjudiciables à la qualité organoleptique de
l'aliment.
Le brunissement peut dans certains cas être recherché
lorsqu'il permet d'améliorer l'aspect et le goût des produits
alimentaires.
• Exemples :
– le cas du café,
– de la maturation des dattes,
– la fermentation du thé
– la fabrication du cidre.
Mécanisme du brunissement enzymatique
Le brunissement du fruit/légume apparait à l’occasion de différents
traumatismes qui peuvent être d’origine :
– mécanique,
– pathologique
– ou physiologique.
• Les cellules végétales renferment des composés phénoliques qui s’oxydent
facilement en quinones en présence d’oxygène,
sous l’action d’enzymes : les polyphénoloxydases/ peroxydases
Les quinones formées s’oxydent à leur tour, sans faire appel à des enzymes
particulières, et se polymérisent en donnant des composés bruns qui sont
responsables du brunissement superficiel ou profond.
La réaction peut être schématisée selon le modèle ci-après
Les organes végétaux ne brunissent que si leurs tissus sont blessés ou si leur
métabolisme est profondément perturbé.