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cycle de l’azote en 10 minutes
L’azote est un élément essentiel à la nutrition des végétaux. Il est prélevé par les plantes
essentiellement sous les formes ammoniacale (NH4+) et nitrique (NO3‐) au niveau de la
rhizosphère. Assimilé au niveau de la feuille où on le retrouve à des concentrations variant
entre 10 et 20 g kg‐1, il entre dans la composition des protéines, de la chlorophylle et de d’autres
molécules organiques de nature et aux fonctions diverses.
L’azote moléculaire (N2), lequel compose 78% de notre atmosphère, est le principal
réservoir d’azote dans l’écosystème. Il n’y en a pratiquement pas dans les roches. Cet azote
n’est cependant pas disponible pour les plantes. D’abord, l’azote moléculaire doit être réduit
sous forme ammoniacale avant d’être assimilé par les organismes autotrophes. Ce travail est
accompli par ce que l’on appelle des organismes fixateurs d’azote. Il s’agit majoritairement
d’organismes en association symbiotique avec des plantes. L’actinomycète Frankia que l’on
retrouve chez l’aulne et la bactérie du genre Rhisobium chez les légumineuses en sont des
exemples. C'est par la réduction de N2 en ammoniac (NH3) et par sa transformation
subséquente en acides aminés, puis en protéine, que ces organismes ou leur hôte produisent du
N organique.
Outre le travail des fixateurs d’azote, les plantes et les autres organismes du sol peuvent
compter sur une autre source d’azote ; celui qui provient de la décomposition de la matière
organique. La litière qui est composée principalement de feuilles, de fruits et de ramilles,
constitue une nourriture pour les organismes saprophytes. En décomposant la matière
organique, ces organismes libèrent les éléments nutritifs contenus dans celle‐ci. Ce travail que
l’on nomme la minéralisation, libère l’azote organique contenu dans la litière et le transforment
en azote ammoniacal (NH4+).
L’azote ammoniacal ainsi produit dans le sol peut connaître différents destins. Il peut être
prélevé par les plantes ou d’autres organismes pour la synthèse de leurs tissus, puis,
subséquemment retourner au sol lors de leur sénescence. Certains organismes l’utiliseront
toutefois, non pas pour la synthèse de leurs tissus, mais comme source d’énergie. C’est le cas
notamment de deux bactéries autotrophes, Nitrosomonas et Nitrobacter. Ces Bactéries oxydent
l’azote ammoniacal pour en tirer de l’énergie et le transforme en nitrates. C’est la nitrification.
Les nitrates constituent une forme assimilable d’azote pour la végétation. Ils sont
cependant très mobiles dans les sols de sorte que lors des épisodes intenses de nitrification, une
part de cet azote est perdue par lixiviation et se retrouve dans les cours d’eau. La lixiviation des
nitrates constitue une perte nette d’azote pour l’écosystème mais ce n’est pas la seule perte
d’azote possible. En effet, dans les sols mal drainés, lorsque l’oxygène se fait plus rare, certaines
bactéries, dites anaérobies, utiliseront les nitrates pour oxyder la matière organique dont elles
se nourrissent. Ce processus, connu sous le nom de dénitrification, est responsable de la
transformation des nitrates en azote moléculaire gazeux et complète en quelque sorte le cycle
de l’azote.