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Analyse de La Valeur: Correspondance
Analyse de La Valeur: Correspondance
X 50-153
Mai 1985
Analyse de la valeur
Recommandations pour sa mise en œuvre
correspondance Il n´existe pas de norme internationale publiée par l´ISO sur le sujet. Il faut noter
l´existence de la norme DIN 69910 (Analyse de la Valeur - Vocabulaire -
Méthode), de novembre 1973, actuellement en révision.
modifications
corrections
édité et diffusé par l´association française de normalisation (afnor), tour europe cedex 7 92049 paris la défense - tél. : (1) 42 91 55 55
SOMMAIRE
Page
AVANT-PROPOS 3
1 OBJET ET DOMAINE D´APPLICATION 3
2 RÉFÉRENCES 3
3 CONCEPTS 3
4 ANALYSE DE LA VALEUR ET ENTREPRISE 4
4.1 Pourquoi faire de l´Analyse de la Valeur ? 4
4.2 Sur quels types de produits peut-on la pratiquer ? 4
4.3 À quel moment de la vie d´un produit faut-il l´appliquer ? 4
4.4 Choix des sujets d´action « Analyse de la Valeur » 6
4.5 Modalités d´application 6
4.6 Rapports avec d´autres disciplines 6
5 MOYENS UTILISÉS 7
5.1 Attribution des rôles 7
5.2 Analyse du besoin et analyse fonctionnelle 9
5.3 Cahier des charges fonctionnel (CdCF) 13
5.4 Coûts 15
5.5 Recherche, comparaison et présentation des solutions 17
5.6 Autres outils et moyens d´organisation de l´étude 18
AVANT-PROPOS
L´Analyse de la Valeur permet de concevoir, reconcevoir, ou rechercher un produit assurant, au meilleur coût, la
satisfaction de l´utilisateur. Le vocable « produit » peut signifier un produit au sens propre du terme, un processus
industriel ou administratif, une prestation de service, etc.
Le but du présent document est de donner les indications relatives à la mise en œuvre de la méthode. L´Analyse de
la Valeur est applicable dans les petites ou moyennes entreprises comme dans les grandes entreprises ou les
administrations. Pour des raisons pédagogiques et de simplification du présent document, la méthode a été
considérée comme appliquée dans une entreprise industrielle sur un produit qu´elle conçoit, fabrique et distribue.
Il convient par ailleurs de noter que l´optimisation technico-économique d´un produit passe par un choix
judicieux des fonctions et performances définies dans ses spécifications.
Cet aspect, en amont de la conception elle-même, fait l´objet de la norme « Guide pour l´élaboration d´un cahier
des charges fonctionnel » (expression fonctionnelle du besoin) - (X 50-151).
La norme « Analyse de la valeur - Vocabulaire » (X 50-150) qui définit les termes fondamentaux utilisés en
Analyse de la Valeur, et la norme « Analyse de la Valeur - Caractéristiques fondamentales » (X 50-152) qui
expose en particulier les différentes phases du plan de travail d´une action d´Analyse de la Valeur, sont des
documents indispensables à la compréhension du présent document.
Le présent document :
- contient une présentation de l´Analyse de la Valeur (AV) et de ses buts,
- fournit des indications sur son application,
- situe dans leur contexte les documents cités en référence.
Il est destiné aux utilisateurs de l´Analyse de la Valeur afin de leur faciliter l´application de cette méthode.
2 RÉFÉRENCES
3 CONCEPTS
Dans l´Analyse de la Valeur un produit est considéré non comme un assemblage de pièces mais comme un
assemblage de fonctions, réponse à un besoin. Un produit est toujours le résultat du travail de personnes de
compétences très diverses. L´Analyse de la Valeur fait intervenir ces compétences simultanément et non
successivement.
Les termes nécessaires pour aborder convenablement la méthode tels que besoin, produit, fonction, analyse
fonctionnelle, coût, valeur, Analyse de la Valeur, sont définis dans la norme X 50-150 « Analyse de la valeur -
Vocabulaire ».
Les caractéristiques fondamentales de l´Analyse de la Valeur avec en particulier la description des différentes
phases du plan de travail d´une action « Analyse de la Valeur » sont développées dans la norme X 50-152
« Analyse de la Valeur - Caractéristiques fondamentales ».
Un schéma synthétique du déroulement d´une action « Analyse de la Valeur » est donné en Annexe 1.
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L´Analyse de la Valeur doit être l´affaire de chacun dans l´entreprise, quels que soient son activité et son niveau
de responsabilité. Il s´agit d´une méthode permettant de solliciter la contribution, à la recherche de l´optimum
sur un cas précis, de ceux qui sont les plus directement concernés et les plus compétents.
Ce chapitre a pour but d´apporter des éléments de réponse aux questions relatives à l´application de l´Analyse de
la Valeur dans une entreprise (ou dans tout autre organisme).
L´Analyse de la Valeur est un outil permettant d´atteindre ces objectifs de façon optimisée après avoir éventuel-
lement contribué à les définir lors de l´élaboration du Cahier des Charges Fonctionnel (1) de chaque produit.
Elle contribue à l´amélioration de la compétitivité, l´aboutissement de l´innovation et l´amélioration du dialogue
entre partenaires concernés tant au sein de l´entreprise qu´à l´extérieur.
La seule limitation à l´application de l´Analyse de la Valeur est que son coût de mise en œuvre doit rester faible
devant l´enjeu.
b) Les produits justifiables de l´Analyse de la Valeur sont généralement classés en trois grandes catégories :
- les produits (1) industriels : notamment leur conception et celle de leurs méthodes de réalisation, de
conditionnement et de maintenance,
- les processus industriels,
- les produits immatériels, notamment :
- procédures et organisations administratives et commerciales (par exemple optimisation des stocks et
de la distribution),
- organisation et programmes informatiques,
- problèmes à caractère social (ergonomie, hygiène et sécurité).
Sont également justifiables de l´Analyse de la Valeur des systèmes comprenant un ensemble de produits ou
processus industriels ou produits immatériels (systèmes d´armes, grands programmes, etc.).
(1) Voir définition de ce terme dans la norme X 50-150 « Analyse de la Valeur - Vocabulaire ».
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Une liste des secteurs d´activité ayant déjà pratiqué de façon convaincante l´Analyse de la Valeur est donnée
à titre indicatif ci-après :
- industries mécaniques et électromécaniques : automobiles et camions, moteurs thermiques de toutes
tailles, matériel de travaux publics, machines-outils, réfrigérateurs, machines à laver, moteurs électri-
ques, alternateurs, contacteurs et disjoncteurs, équipements et accessoires de tous ordres,
- industries aérospatiales : avions, moteurs, hélicoptères, lanceurs de satellite, missiles, et leurs équipe-
ments,
- industries électroniques : téléviseurs, émetteurs-radio, radars, matériel téléphonique et de transmis-
sion,
- construction navale,
- habillement, industries du cuir,
- bâtiment et travaux publics : maisons individuelles, bâtiments industrialisés et traditionnels (habita-
tions, bureaux), éléments préfabriqués (panneaux de façade, éléments de plancher), barrages, auto-
routes, jetées de port,
- armes, munitions.
c) L´Analyse de la Valeur s´applique à des produits complexes comme à leurs constituants, que ceux-ci soient
conçus et réalisés par la même entreprise ou achetés à une autre entreprise.
Pour celui qui concentre son attention sur un constituant, ce constituant peut être traité comme un produit : ses
fonctions techniques (1) vis-à-vis du produit d´ensemble sont alors prises comme fonctions de service (1).
d) La maintenance et les autres éléments du coût d´exploitation peuvent être considérés comme des produits
et à ce titre faire l´objet d´une étude par l´Analyse de la Valeur.
e) À l´occasion de l´analyse d´un produit, il peut convenir d´examiner l´utilisation des diverses ressources que
l´on souhaite ménager (2) (matières premières, énergie, certains moyens propres à l´entreprise, etc).
On fait parfois une analyse d´un poste déterminé de dépenses pour l´ensemble des produits (3) de l´entre-
prise : matières premières, énergie, achats, stocks, etc.
Il y a avantage à appliquer l´Analyse de la Valeur dès le Cahier des Charges Fonctionnel, document par lequel un
demandeur (1) exprime son besoin à un concepteur-réalisateur (1) afin d´obtenir, en réponse, la proposition du
produit le plus apte à rendre le service attendu, dans les conditions prévues, en vue de sa réalisation ultérieure.
Ceci est valable, que les deux partenaires appartiennent ou non à la même entreprise, et quel que soit le niveau
de formalisation de ce document.
(1) Voir définition de ce terme dans la norme X 50-150 « Analyse de la Valeur - Vocabulaire ».
(2) En général, les choix en Analyse de la Valeur sont faits par arbitrage entre considérations de coûts et
satisfaction des besoins ; les économies d´énergie ou de matières premièrespar exemple peuvent, en tant
que critères (et à satisfaction de besoin égale), s´opposer au moins à court terme au critère de coût
minimum.
(3) Notamment lorsqu´une étude antérieure sur un produit en a montré l´intérêt.
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L´expérience montre que les délais et les moyens nécessaires à la mise en œuvre d´une action « Analyse de la
Valeur » sont compensés, et très au-delà, par une importante réduction des reprises d´étude et modifications des
moyens industriels.
Une telle action dès la conception exige dans les équipes concernées de l´aptitude à établir les lignes
essentielles du programme des travaux ultérieurs, à estimer les performances et les coûts associés aux
solutions envisagées, et à les comparer entre eux et aux objectifs retenus.
Qu´il y ait eu ou non Analyse de la Valeur dès la conception, il est possible et souhaitable de la mettre en pratique
avant l´industrialisation du produit, c´est-à-dire avant que ne soient figés les dessins, les méthodes, les
procédures, les outillages de fabrication et, en général, les investissements de tous ordres. Le champ des
optimisations est alors plus étroit que lors de la conception, mais il est plus précis et permet encore des gains
substantiels, tant sur le coût que sur la qualité du produit. Il arrive alors qu´on doive se contenter de solutions
compatibles avec les délais, bien que d´autres soient plus prometteuses. Il est alors recommandé de garder ces
dernières en mémoire ou de leur consacrer un développement parallèle.
Il est, en effet, fréquent qu´après mise en service, d´autres évolutions apparaissent (notamment celles des
besoins de l´utilisateur) qui nécessitent des modifications du produit à l´occasion desquelles les solutions
jusqu´alors écartées (en particulier pour des raisons de délai) peuvent être introduites.
Lorsque l´organisation de l´entreprise prévoit un responsable par produit qui pilote l´ensemble des activités qui y
sont relatives (marketing, technique, production, après-vente), celui-ci est naturellement désigné pour jouer le
rôle de décideur (1) des actions d´Analyse de la Valeur sur son produit.
(1) Voir définition de ce terme dans la norme X 50-150 « Analyse de la Valeur - Vocabulaire ».
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Suivant l´écart entre le niveau atteint dans chaque discipline par une entreprise en regard du niveau requis, il
peut être nécessaire de mettre davantage l´accent sur l´une d´entre elles. On s´aperçoit néanmoins que la prise
en considération simultanée (lors de la conception et pour satisfaire le besoin) des fonctions et des coûts relatifs
au produit, telle qu´assurée par l´Analyse de la Valeur, est une nécessité.
5 MOYENS UTILISÉS
L´ordre de présentation des moyens et des outils décrits dans ce chapitre ne correspond pas à une hiérarchie
donnée ou à un ordre chronologique d´utilisation.
5.1.1 Décideur
C´est la personne mandatée pour prendre les décisions relatives à une action « Analyse de la Valeur » et les faire
connaître ; elle intervient au départ, au cours de l´action « Analyse de la Valeur », chaque fois que nécessaire, et
impérativement lors du choix final et des décisions sur les suites à donner.
Le décideur doit être connu dès l´origine de l´action « Analyse de la Valeur » ; il représente la direction de
l´entreprise et a reçu les pouvoirs nécessaires. C´est par lui ou vers lui que les décisions relatives à l´étude seront
connues ou recherchées. Le circuit de décision de l´entreprise peut être adapté pour l´exercice de l´Analyse de la
Valeur ; il ne doit pas être perturbé.
5.1.2 Animateur
a) C´est la personne chargée de l´organisation et du déroulement d´une action « Analyse de la Valeur » ; elle en
est responsable devant le décideur.
(1) Voir définition de ce terme dans la norme X 50-150 « Analyse de la Valeur - Vocabulaire ».
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5.1.3 Groupe
Le groupe d´étude « Analyse de la Valeur » est la structure opérationnelle de l´action.
Sa composition et son fonctionnement sont régis par des règles méthodologiques particulières qui lui donnent
ce surcroît d´efficacité analytique et créative nécessaire à l´obtention des résultats visés.
Ces règles sont essentiellement les suivantes :
a) À chaque action d´Analyse de la Valeur correspond la mise sur pied d´un groupe qui lui est propre.
L´importance de certains sujets peut justifier la création de plusieurs groupes dont les actions seront alors
coordonnées.
b) Le principal critère de choix des membres est leur compétence directe et leur implication tout aussi directe
sur le sujet traité ; les représentations de convenance sont à exclure. Pour l´efficacité des travaux, on s´en
tiendra, pendant la durée de l´action, à un noyau constant de 7 à 8 personnes au maximum. Parmi les
compétences, on veillera à ce que celles relatives au chiffrage des coûts soient assurées. En cas de besoin,
ce groupe pourra s´adjoindre momentanément les personnes ou les experts nécessaires.
c) Le consensus sur la progression des travaux selon la méthode « Analyse de la Valeur », et particulièrement
sur son plan de travail, doit être complet; les membres auront été au préalable informés sur la méthodologie
que l´animateur aura la responsabilité de mettre en œuvre.
d) Le groupe n´a pas de hiérarchie interne ; chacun devra pouvoir s´y exprimer sans contrainte. Pour ce faire,
les travaux et les débats du groupe resteront d´une diffusion limitée pendant la durée de l´étude (voir
paragraphe 5.6.2. « Moyens de conduite de l´étude »).
e) Le groupe est une instance de réflexions et de propositions qui travaille au profit du décideur. Il est
solidairement responsable de la qualité de l´étude et de la validité des propositions qu´il présente.
f) Il classera ses propositions en fonction de leur valeur intrinsèque, de critères prédéterminés s´ils existent, et
chaque fois qu´il le jugera utile selon des critères qui lui sont propres et dont il est responsable.
g) La durée de vie du groupe d´étude « Analyse de la Valeur » est limitée à la durée de l´action dont il a la charge.
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Le tableau 1 de la page 12 fournit une liste d´outils et indique leurs utilisations principales. Cette liste n´est pas
exhaustive et les utilisations mentionnées ne sont que les plus courantes, celles-ci pouvant varier selon les
pratiques en vigueur chez différents utilisateurs.
Aux outils répertoriés ici, on peut aussi ajouter l´ensemble des outils que fournit le Marketing dans le but
d´analyser le besoin (outils d´études qualitatives et quantitatives des marchés, etc).
(1) Voir définition de ce terme dans la norme X 50-150 « Analyse de la Valeur - Vocabulaire ».
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Figure 1
Statistiquement, un bon nombre de fonctions est ainsi recensé. La recherche intuitive trouve sa pleine efficacité
en travail de groupe, dont la dynamique valorise l´apport individuel.
Cette approche, souvent utilisée en premier lieu, doit être obligatoirement complétée par l´apport d´autres
méthodes plus analytiques.
Figure 2
(1) Voir définition de ces termes dans la norme X 50-150 « Analyse de la Valeur - Vocabulaire ».
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La figure 3 ci-après illustre l´exploitation conjointe et complémentaire d´outils issus de l´Analyse de la Valeur et
du Marketing pour une appréhension rationnelle d´un besoin mal connu.
Dans un premier temps l´analyse fonctionnelle et la première perception du besoin servent de base à une étude
qualitative de marché. Lorsque le marché se prête à une segmentation sur des bases fonctionnelles, celle-ci est
mise en évidence. On obtient ainsi un ensemble caractérisé de fonctions apte à satisfaire le besoin (pour chaque
segment fonctionnel du besoin).
Dans un deuxième temps, on introduit les éléments d´une valorisation fonctionnelle qui consiste à affecter
chaque fonction d´un poids économique. On obtient ainsi un ensemble caractérisé et valorisé de fonctions apte à
satisfaire le besoin (pour chaque segment fonctionnel du marché).
Dans un troisième temps, après avoir introduit les critères de sélection de profils fonctionnels valorisés et tenu
compte d´éventuelles contraintes limitatives, on procède à une enquête quantitative de marché qui fournit des
indications sur le volume et la sensibilité du marché aux valorisations introduites et sélections effectuées. On
obtient ainsi une définition fonctionnelle, pour chacun des segments retenus, répondant à un besoin validé.
Cela se traduit par la 1ere édition externe du CdCF.
Les premier et troisième temps de cette approche fournissent des orientations qualitatives (domaines à
maîtriser) puis quantitatives (conditions de rentabilité) pour une politique de développement technologique
associée.
Le CdCF apparaît bien comme un outil de l´application de l´Analyse de la Valeur entre demandeur (1) et
concepteurs-réalisateurs (1). Son élaboration par le demandeur fait elle-même appel à l´analyse fonctionnelle et
au travail en groupe, principes de base de l´Analyse de la Valeur.
Lorsque le CdCF est fourni au départ d´une opération AV, au titre de l´orientation, il appartient au groupe de
travail, lors de la phase 3 du plan de travail (2), d´en faire une critique constructive et d´en faire valider la mise au
point auprès du demandeur par l´intermédiaire du décideur.
Lorsqu´il n´y a pas de CdCF fourni au départ par le demandeur, il appartient au groupe de travail du concepteur-
réalisateur de l´établir dans le cadre du plan de travail A.V. et de le faire valider par le décideur (1) (auprès du
demandeur si ce dernier est externe à l´entreprise).
Les principes généraux, le contenu, les modalités d´utilisation du Cahier des charges fonctionnel sont précisés
dans la norme X 50-151 « Analyse de la Valeur - Cahier des charges fonctionnel (expression fonctionnelle du
besoin) ».
(1) Voir la définition de ce terme dans la norme X 50-150 « Analyse de la Valeur - Vocabulaire ».
(2) Voir dans la norme X 50-152 chapître 6 « Plan de travail d´une action ´Analyse de la Valeur´ ».
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Légende :
Figure 3
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5.4 Coûts
Il convient de définir le but poursuivi et le rôle assigné au coût dans l´analyse considérée avant de choisir le type
de coût utilisé et les méthodes permettant de le déterminer.
Une marge d´incertitude subsiste sur chacune de ces bases. La confrontation entre plusieurs approches
indépendantes permet de réduire cette marge d´incertitude.
La fixation des objectifs de coût d´une opération « Analyse de la Valeur » est souvent extérieure à la responsabi-
lité des personnes qui en sont chargées. Néanmoins, l´élaboration de ces objectifs peut s´appuyer sur une action
spécifique d´Analyse de la Valeur.
Le coût est un critère d´optimisation dans la recherche de solutions nouvelles. Il permet la comparaison des
différentes solutions en cours d´étude ; il doit pour cela être rapidement accessible. Ceci est rarement le cas
lorsqu´il résulte d´un chiffrage analytique basé sur une séquence d´opérations de fabrication (tel que le
pratiquent couramment les agents de méthodes et de devis) même si les temps, les débits de matière, le coût des
outillages et des matières spécifiques ne sont qu´estimés. C´est pourquoi, il convient d´avoir recours à des
méthodes analogiques ou paramétriques, où le coût est estimé par comparaison intuitive ou déductive à des
données recueillies antérieurement. Le chiffrage analytique peut et doit cependant être utilisé dans le cas
d´amélioration de détail de produits et/ou sur le processus de fabrication, c´est-à-dire dans le cas où l´erreur
d´estimation risque d´être supérieure au gain recherché.
À ces coûts peuvent être adjoints les autres frais supportés par le producteur jusqu´aux coûts de distribution, on
obtient le « coût de revient » (1).
(1) Voir définition de ce terme dans la norme X 50-150 « Analyse de la Valeur - Vocabulaire ».
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Entre le coût de revient et le prix de vente subsiste un écart appelé marge nette.
Ce qui précède concerne l´entreprise qui produit. Par contre, pour une entité qui achète, il faut considérer le
« coût d´acquisition » ; celui-ci est égal au prix d´achat augmenté des autres frais relatifs au produit et supportés
par cette entité.
Le développement de cette notion de coût global amène le fournisseur à introduire une prévision des compo-
santes de ce coût dans les objectifs d´optimisation du produit à analyser. Ceci nécessite généralement une
enquête préparatoire auprès des utilisateurs.
Dans le cas où l´utilisateur est au sein de l´entreprise, le coût d´acquisition est un coût de cession.
Lors de certaines phases de l´étude, les coûts doivent pouvoir être aisément déterminés et exploités sans
nécessiter le recours à des spécialistes.
Pour les études à long terme, on tiendra compte de l´évolution prévisible de l´entreprise et de celle de ses charges
de structure.
(1) Voir définition de ces termes dans la norme X 50-150 « Analyse de la Valeur - Vocabulaire ».
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Les résultats du tableau ci-dessus peuvent être fixés par un histogramme de coûts par fonction dont
l´interprétation est rendue particulièrement intéressante si les fonctions sont reportées dans l´ordre d´im-
portance qui a été préalablement défini (marché, consensus du groupe). On détecte ainsi des anomalies.
On peut, d´autre part, lui superposer des coûts objectifs par fonction et analyser les écarts.
Fonction ou pièce n°
Figure 4
- Organigramme technique
L´organigramme technique du produit avec les coûts par éléments et/ou par fonctions permet de faire
apparaître la distribution des coûts.
Lors des choix importants, laissés au décideur, l´Analyse de la Valeur clarifie la comparaison. Pour cela, on
utilise particulièrement, outre les tableaux de comparaison, les méthodes et outils suivants :
- Le diagramme satisfaction du besoin/coût (dans le cas où cette satisfaction peut être quantifiée), par
exemple :
+ Solutions proposées
Figure 5
Il permet de situer les solutions les unes par rapport aux autres ; la pente de la droite reliant une solution à
l´origine n´est autre que sa « valeur ».
- Le Cahier des charges fonctionnel, chaque fois qu´il a été formulé, fournit un guide de choix grâce à :
- ses critères d´appréciation des solutions proposées,
- leurs niveaux assortis d´une flexibilité.
Sur ces bases, il a été proposé d´utiliser un indice de valeur pour la comparaison des solutions (voir annexe 2).
- L´évaluation des risques, élément souvent fondamental de comparaison, même si elle est en général
difficile.
- Des ratios, par exemple :
- total des gains/total des frais restant à investir,
- total des frais restant à engager/gain par unité produite, ce qui donne le nombre d´unités assurant la
récupération des frais engagés, ce nombre étant souvent traduit en terme de délai d´atteinte du seuil de
rentabilité,
- ceux généralement employés dans l´entreprise à l´occasion des études de rentabilité.
Il est enrichi en permanence, notamment par les travaux relatifs à chacune des actions d´Analyse de la Valeur
dans l´entreprise.
Il est souhaitable qu´il préexiste au moment du début de l´analyse considérée, c´est le cas dans les entreprises
(ou organismes) où l´Analyse de la Valeur est couramment pratiquée.
Ces répertoires sont présentés de façon synthétique pour permettre des interpolations (ou extrapolations) et
sont éventuellement complétés par des formules représentatives de l´influence des facteurs principaux (coût
paramétrique (1)).
6.1 Rappel
Au sein du contrat liant deux partenaires d´affaire peuvent exister des dispositions favorisant explicitement
l´utilisation de l´Analyse de la Valeur.
Le donneur d´ordre peut aussi avoir unilatéralement mis en place des procédures et des structures favorisant
l´exploitation de la méthode en interne et chez ses partenaires.
On peut donc distinguer trois classes d´utilisation, par le donneur d´ordre, de la méthode Analyse de la Valeur :
- en interne,
- conjointe avec ses partenaires,
- contractuelle.
L´exploitation conjointe sera celle des actions à groupe mixte : Donneur d´ordre - Fournisseur.
L´exploitation contractuelle se fera au moyen de clauses, stipulations, prestations, inscrites dans le contrat et
exécutées par le concepteur-réalisateur.
(1) Voir définition de ce terme dans la norme X 50-150 « Analyse de la Valeur - Vocabulaire ».
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Ces clauses de prestations ont un caractère obligatoire. Un financement y est attaché. Elles ont principalement
pour but de faire jouer complètement les mentions de flexibilité inscrites dans les Cahiers des charges, voire
d´en instaurer la pratique, si elles n´existaient pas. Leur domaine priviligié d´application est en phase étude et
développement.
Il s´agit d´obtenir, en cours de définition du produit, que le concepteur-réalisateur établisse systématiquement
des bilans économiques concrets illustrant sa recherche des solutions fonctionnelles alternatives et justifiant
ses choix techniques ou technologiques, à chaque stade d´évolution du projet.
Elles induisent la confrontation permanente et itérative : fonction, valeur, solution, coût, en phase de concep-
tion, qui constitue un ressort important de l´Analyse de la Valeur.
Chaque affaire ayant son contexte propre, il est difficile de donner un exemple dans l´abstrait; néanmoins, dans
la plupart des cas, on insère une clause destinée à détecter les paramètres directeurs de coût par tracé des
relations coûts/performances et analyses des allures de ces courbes.
C´est notamment à partir de ces données que pourra s´instaurer le dialogue utilisant les flexibilités.
6.2.2 Structures AV
Ces clauses font obligation, dans un cadre déterminé, au titulaire de posséder une structure spécifique AV.
Selon les cas, il pourra s´agir de la structure permanente AV d´entreprise ou seulement de la mise en place, pour
l´action considérée, d´un groupe AV. Elles intéressent tous les types de contrat.
L´aspect strictement contractuel concerne davantage le second cas ; le premier pouvant être résolu une fois pour
toutes par la notion d´agrément de l´entreprise en matière d´AV.
Ces clauses de spécifications de moyens AV pourront aussi imposer un résultat à obtenir sous forme d´objectif
quantifié.
6.2.3 Actions AV
Ces clauses permettent, en cours d´exécution du contrat, de développer les actions « Analyse de la Valeur »
jugées nécessaires sur telle ou telle partie du projet, voire sur l´ensemble. Elles ont la même gamme d´applica-
tion que la méthode elle-même.
Généralement sous forme de lot spécifique, elles prévoient, à cet effet, une provision financière et un délai. La
forme des actions entreprises dans ce cadre pourra d´ailleurs être aussi bien conjointe que purement contrac-
tuelle.
Ces clauses de spécification de résultat, si elles font une référence directe à l´AV, par l´intermédiaire de la norme
X 50-152 « Analyse de la Valeur - Caractéristiques fondamentales » par exemple, sont en général dépourvues
d´une véritable obligation de moyens. Par contre, elles seront à la fois d´action et de structure si elles prévoient,
par exemple, la présence obligatoire d´un professionnel de l´animation AV, interne ou non.
Il est à souligner qu´elles ne contrarient nullement l´équité des appels d´offres éventuels puisqu´elles figurent
dans le dossier initial remis aux concurrents lesquels peuvent apprécier alors la meilleure manière, en ce qui les
concerne, de les faire jouer et établir leur offre en conséquence.
La mise en œuvre d´une PMAV entrainant à la fois pour les deux parties des frais et des profits, ces clauses
devront prévoir une répartition des uns et des autres ressentie comme motivante par les partenaires.
Plus qu´une clause, cette approche détermine le mode de relation contractuelle entre les partenaires. Elle se
traduit néanmoins par des stipulations contractuelles précises et souvent strictes, comme :
- la fixation d´un prix objectif prévisionnel plafond du produit (conditions économiques et séries précisées),
- l´engagement par le fournisseur sur ces prix (ou une courbe prix/quantité),
- la fixation d´un cadre de suivi des objectifs dans le déroulement, avec des échéances décisionnelles,
- la fixation d´une structure de gestion du programme capable d´arbitrer sur les taux d´échanges internes du
CdCF.
Remarque importante : L´intérêt évident, pour le donneur d´ordres, de stipuler ce type de clauses pour induire
chez ces partenaires le recours à l´Analyse de la Valeur ne le dispense nullement de
l´exploiter lui-même en amont ou en aval, notamment par le biais des CdCF.
La conception pour un coût objectif est une méthode de gestion de projet, basée sur un coût objectif plafond
prédéterminé et un cahier des charges fonctionnel ouvert et négociable.
La fixation par le demandeur du coût objectif repose principalement sur des données extérieures au produit
(budget, marché, système dans lequel le produit est appelé à s´intégrer...).
La CCO trouve une application privilégiée pour les études de faisabilité, de définition et de développement
débouchant sur une production, dans la relation contractuelle entre un demandeur et un ou plusieurs
concepteurs-réalisateurs. Elle est également praticable au sein d´une même entreprise.
La CCO induit entre chaque phase du projet une négociation sur la base de l´édition du CdCF en vigueur. La
possibilité d´infléchir le coût objectif reste quasi nulle. Par contre, bien que l´architecture fonctionnelle du
produit se précise au long des phases, la flexibilité, attribuée au niveaux de chacun des critères d´appréciation,
se doit de rester large pour permettre les optimisations soumises à arbitrage.
Le coût objectif, dans le cadre de cette gestion, représente un engagement contractuel pour le concepteur-
réalisateur. La motivation pour son respect (ou pour l´obtenir avec une meilleure performance) devra être
soutenue par un principe d´intéressement basé sur les résultats obtenus en fin de développement au moment de
passer en production de série.
L´Analyse de la Valeur Administrative s´adresse particulièrement aux activités du secteur tertiaire, aux services
générant des coûts indirects dans les sociétés industrielles publiques, ou privées (services administratifs ou
fonctionnels) et aux administrations.
Elle peut s´appliquer :
- aux organisations : problèmes de structures, de relations entre services...
- aux procédures et procédés administratifs : gestion de personnel, de magasins, de stocks, de documents,
traitement de bordereaux, diffusion de circulaires...
ANNEXE 1
SCHÉMA DU DÉROULEMENT D´UNE ACTION AV.
Phase A.V.
ANNEXE 2
« L´INDICE DE VALEUR »
(Référence au chapitre 5.5.2 « Outils et méthodes de comparaison de solutions) »
On considère un produit (objet, processus ou service) destiné à être introduit dans un système ou sur un marché
et ayant fait l´objet d´un Cahier des charges fonctionnel établi par le demandeur ou par le groupe de travail.
Cela signifie que :
- Une étude fonctionnelle qualitative du système ou du marché, faite par le demandeur du produit, a permis de
définir les critères d´appréciation du produit.
- Une étude complémentaire, celle-ci quantitative, a permis de définir, pour un segment de marché ou une
zone d´optimisation du système :
- les niveaux objectifs à atteindre A, ..., I, ... N sur chaque critère d´appréciation (1) et le prix objectif P,
- les taux d´échange sur chacun des critères entre :
. La valeur relative d´un écart de prix d´une solution 1 par rapport au prix objectif P, et :
. L´écart relatif entre le niveau atteint sur un critère par cette solution 1 et le niveau objectif sur ce même
critère.
Pour comparer les solutions suivant le concept de valeur, c´est-à-dire de rapport qualité/prix, la convention
consiste à exprimer la qualité en termes de prix à partir :
- du prix objectif P,
- des niveaux objectifs A, ..., I, ..., N,
- des taux d´échange exprimés en valeur relative ta,... ti, ... tn,
- des niveaux atteints A1, ... I1, N1 par la solution 1.
Soit, pour la solution 1 :
Q1 = P + Pt a(A 1 - A)/A + ... + Pt i(I 1 - I)/I + ... + Pt n(N 1 - N)/N
P 1 = P [1 + (P 1 - P)/P]
et en s´en tenant au premier terme du développement du rapport Q1/P1 :
= 1 + ta(A1 - A)/A + ... + ti(I1 - I)/I + ... + tr(N1 - N)/N - (P1 - P)/P