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NF X 50-156
Décembre 2003
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Éditée et diffusée par l’Association Française de Normalisation (AFNOR) — 11, avenue Francis de Pressensé — 93571 Saint-Denis La Plaine Cedex
Tél. : + 33 (0)1 41 62 80 00 — Fax : + 33 (0)1 49 17 90 00 — www.afnor.fr
M AGOPIAN AFAV
M BAHLOUL EDF R&D
M BERNARD-BOUISSIERES EADS SPACE TRANSPORTATION SA
M BRUN
M CHEVALIER CENTRE NATIONAL D’ÉTUDES SPATIALES (CNES)
M CHEVENIER EDF R&D
M COSSARD SNCF
M CRAFF MINISTERE DE LA DEFENSE — DGA DPM
M DESVIGNES SNCF
M FOURE AFAV
M JOUINEAU AFAV
M LYOT MINISTERE DE LA DEFENSE — DCN
M MORICEAU AFAV
M NAVIER AXIALES SA
MME NEEL DASSAULT AVIATION
M SANS
M SCHOULLER MINISTERE DE L’ÉCONOMIE, DES FINANCES
ET DE L’INDUSTRIE — DIGITIP STSI
M SOBOLEVICIUS CHAMBRE REGIONALE DU COMMERCE
ET DE L’INDUSTRIE (CRCI) DE HAUTE NORMANDIE
M VILLENAVE CENTRE NATIONAL D’ÉTUDES SPATIALES (CNES)
Sommaire
Page
Introduction ......................................................................................................................................................... 4
Bibliographie ..................................................................................................................................................... 52
NF X 50-156 —4—
Introduction
Pour étayer toute décision relative à un projet, le responsable doit appréhender et maîtriser des facteurs de natures
différentes comme l’ouverture à la concurrence, le niveau visé de performances, la contraction des délais et des
coûts de réalisation, la multiplicité des acteurs. La démarche Conception à Objectif Désigné conduit notamment
à prendre en compte, en plus des acteurs directs d'un projet et des parties intéressées, le contexte économique
général et particulier des acteurs, et les contextes environnementaux au sens large du terme. À ceux-ci s'ajoute
la volonté du donneur d'ordres d'insuffler chez ses partenaires concepteurs une dynamique de développement de
l'innovation au bénéfice des clients qu'il représente et de confronter toute idée novatrice au marché existant ou
potentiel.
La maîtrise de ces facteurs dans un contexte incertain repose sur la rencontre de la stratégie du donneur d'ordres
et de celle du concepteur. Elles s’expriment de façon efficace dans un partenariat effectif appelé «Conception à
Objectif Désigné» (COD). Cette démarche résulte d'un choix stratégique du donneur d'ordres auquel le concep-
teur est appelé à adhérer.
Dans la pratique de la Conception à Coût Objectif (CCO), le coût fixé comme objectif est généralement associé à
un petit nombre de performances spécifiques exigées du produit ou service et à des contraintes générales à
respecter. Le terme CCO met en lumière que toute solution ne respectant pas l’objectif de coût ne peut être
retenue. Toutefois, la suprématie déclarée du coût est souvent perçue comme un obstacle à une juste prise en
compte d’autres critères de valeur considérés comme majeurs. Ainsi, il y a lieu de préciser, et tel est l'objectif de
la COD, la démarche à suivre quand un objectif composite, comprenant le plus souvent le coût, est à atteindre
pour répondre au besoin. La Conception pour un Coût Objectif est un cas particulier de la Conception à Objectif
Désigné.
L’Objectif Désigné prend en compte des intérêts économiques, techniques, de marché, sociaux (éthique et
valorisation des ressources internes) et environnementaux (développement durable, etc.) intégrés sur la vie du
système. Il les traduit de façon unifiée dans un ensemble ordonné par des règles d'arbitrage ou des lois
d'échanges.
L’Objectif Désigné est établi sous la responsabilité du donneur d’ordres avec l’aide des parties concernées. Une
fois structuré, il synthétise l’ensemble des attentes. Il sert de base pour une recherche de partenaires et de
solutions.
La démarche COD s’applique essentiellement aux activités en amont d’un choix de solution et de fournisseurs et
de la décision de réaliser. Elle débouche sur la production d’un dossier de clôture de conception qui présente tous
les éléments nécessaires à cette prise de décision.
Par comparaison avec une démarche classique, cette approche suppose un allongement significatif des phases
préliminaires accompagné d’un accroissement du rythme d’investissement correspondant. L’expérience montre
que l’un et l’autre sont le plus souvent largement récupérés en aval grâce à la pertinence des choix et l’efficacité
accrue du développement, de la réalisation et de l’utilisation de la solution retenue.
La COD est une stratégie de projet qui engage un ou plusieurs partenariats autour de la recherche et l’établisse-
ment d’une solution optimale satisfaisant à un objectif désigné.
Facteurs essentiels de la réussite de la démarche, ces partenariats «gagnant-gagnant», tendus vers l’obtention
de l’objectif désigné, sont appelés ci-après «partenariats à objectif». Ces partenariats doivent obéir à des règles
de transparence et d’éthique.
Visant la meilleure garantie de satisfaction des différentes parties prenantes et intégrant dès le démarrage du projet
les stratégies des entreprises concernées, la COD est par essence une démarche de compétitivité et d’efficience
au service des parties prenantes d’un projet.
La présente norme expose les conditions de la réussite de la Conception à Objectif Désigné et en établit les
exigences auxquelles doivent se conformer les partenaires. Elle constitue un prolongement de la norme générique
sur le Management par la Valeur EN 12973:2000.
—5— NF X 50-156
1 Domaine d’application
La présente norme constitue un outil à l’usage des partenaires (donneur d’ordres et concepteur) pour la mise en
œuvre d’une stratégie de Conception à Objectif Désigné. Dans ce but elle :
— définit les concepts et termes indispensables à la mise en œuvre de la Conception à Objectif Désigné
(article 3) ;
— expose le but et les principes de la Conception à Objectif Désigné (article 4) ;
— définit le processus de la Conception à Objectif Désigné dans un projet (article 5) ;
— décrit les exigences applicables pour mettre en œuvre la Conception à Objectif Désigné (articles 6 à 9) ;
— propose en annexe des recommandations associées aux exigences.
Cette norme articule une part purement normative dans laquelle ne figurent que les exigences garantissant la
bonne application de la démarche et une annexe qui intègre des recommandations et compléments pour en
faciliter la compréhension, en préparer la mise en œuvre et proposer des modulations d’application prenant en
compte la taille de l’entreprise ou du projet, les besoins, contraintes et maturité des acteurs du projet.
Pour en faciliter l'exploitation, l’approche proposée dans ce document est structurée par processus. Elle ne traite
des processus, activités ou exigences relatifs au management et à l’ingénierie que dans la mesure où ils sont
spécifiques de la démarche Conception à Objectif Désigné ou concernés par sa mise en œuvre, les processus de
base étant ceux communément utilisés, dans l’ingénierie de systèmes 1) notamment.
Le corps de la norme exprime des exigences applicables :
— aux activités globales relevant de la COD ;
— aux activités spécifiques de la COD ;
— aux activités complémentaires de celles qui sont mises en œuvre dans tout projet (ingénierie, management de
projet).
Cette norme est applicable dans son principe à tous types et dimensions de projets ou de programmes impliquant
une participation active du client ou du donneur d'ordres en accompagnement de la conception. Elle est à adapter
en fonction des caractéristiques spécifiques du produit ou du projet. Elle peut également être utilisée dans le cadre
d'une relation Client/Fournisseur interne à une entreprise. De telles adaptations sont évoquées dans les recom-
mandations de mise en œuvre.
La COD ne doit pas être confondue avec ce que l’on entend couramment par management par objectifs, auquel
elle peut et doit contribuer pour fonder les prises de décisions depuis l’émergence du besoin jusqu’à la réalisation.
La démarche donne toute sa place à une mise en concurrence systématique. Cette mise en concurrence peut se
concrétiser à différents niveaux pour le choix des concepteurs, le choix des solutions et le choix du ou des
réalisateurs. Une telle mise en concurrence oblige les partenaires à une déontologie rigoureuse.
NOTE L'ensemble des processus, activités et exigences relatifs à la démarche de COD est détaillé de la manière la plus
exhaustive possible dans la présente norme. Il ne faudrait pas cependant déduire de son statut de norme homologuée que
les exigences doivent être impérativement respectées sans exception. La démarche n'est pas imposée dans sa globalité,
ce qui pourrait être contraire aux objectifs de compétitivité, elle peut être modulée dans un cadre contractuel. Seules les
exigences pertinentes par rapport aux enjeux du projet et à la culture des acteurs peuvent alors être conservées.
1) Voir bibliographie.
NF X 50-156 —6—
2 Références normatives
La présente norme comporte par référence datée ou non datée des dispositions d'autres publications. Ces
références normatives sont citées aux endroits appropriés dans le texte et les publications sont énumérées
ci-après. Pour les références datées, les amendements ou révisions ultérieurs de l'une quelconque de ces
publications ne s'appliquent à ce document que s'ils y ont été incorporés par amendement ou révision. Pour les
références non datées, la dernière édition de la publication à laquelle il est fait référence s'applique (y compris les
amendements).
NF EN ISO 9001:2000, Systèmes de management de la qualité — Exigences (ISO 9001:2000) (indice de classe-
ment : X 50-131).
3 Termes et définitions
Pour les besoins de la présente norme les termes et définitions contenus dans la norme NF EN 1325-1, la norme
NF ISO 10006, ainsi que les suivants s'appliquent.
3.1
objectif
niveau prédéterminé pour une performance donnée dont l’obtention est déclarée prioritaire par rapport à celle
d’autres performances et caractéristiques du produit à concevoir et à réaliser
NOTE 1 La démarche de caractérisation définie par la norme NF X 50-151 peut être appliquée à la définition d'un objectif.
NOTE 2 La performance concernée peut être intrinsèque au produit tel que conçu et réalisé (par exemple sa masse, une
puissance, une vitesse, un rayon d’action, une évolutivité, une consommation, un niveau de pollution, etc.). D’autres
performances dépendant pour partie de paramètres extérieurs à la conception du produit (paramètres «programme» tels
que quantités ou cadences de production, paramètres caractéristiques de l’environnement de réalisation et/ou d’utilisation)
peuvent être retenues comme objectifs. Il peut s’agir par exemple de ses coûts (récurrents ou non) de production ou
d’utilisation, ou encore de son coût global, de sa date de livraison ou d’achèvement (ou d’autres délais de réalisation), du
coût et/ou de la durée du développement. De telles performances doivent être reconnues étroitement dépendantes de la
conception et les paramètres extérieurs influents doivent avoir été circonscrits, fixés et l’influence d’écarts éventuels les
concernant doit avoir été estimée.
NOTE 3 D'autres résultats importants (une avancée technologique, la concrétisation d’un avantage concurrentiel, etc.)
peuvent également être pris comme objectif(s), en cohérence avec la stratégie de l’entreprise, voire des partenaires.
NOTE 4 Une fois convenu, un objectif est réputé stable. A contrario, les autres performances et caractéristiques, au
même titre que les performances excédant l’objectif, constituent un champ ouvert aux compromis pour la recherche
systématique d’une conception à la fois conforme à l’objectif et optimisée dans le cadre de la flexibilité identifiée.
NOTE 5 Quelles que soient son origine et sa nature, l’objectif visé doit être reconnu et approprié par les différents
partenaires du demandeur. Il doit être poursuivi simultanément par tous les acteurs impliqués selon une démarche
partenariale qui ordonne leurs efforts tout au long de l’optimisation et du pilotage de l’acquisition du produit.
NOTE 6 La mesure porte aussi bien sur des grandeurs physiques que sur des caractéristiques fonctionnelles et
non-fonctionnelles identifiées.
—7— NF X 50-156
3.2
objectif désigné
combinaison identifiée d'objectifs reconnus majeurs régie par des règles d'arbitrages
NOTE 1 Les objectifs reconnus majeurs doivent être indépendants. Chacun est concrétisé par un ensemble d'exigences
le précisant, caractérisant le besoin et les contraintes du demandeur. L’objectif désigné précise le niveau de priorité des
objectifs les uns par rapport aux autres.
NOTE 2 Une flexibilité interne, intégrant des zones d’acceptation associées aux objectifs majeurs ainsi que des règles
d’arbitrage, peut compléter l’objectif désigné. Elle est alors définie pour guider et cadrer l’optimisation de la conception.
NOTE 3 La règle d’arbitrage peut se limiter à une hiérarchisation dans la combinaison des objectifs majeurs.
NOTE 4 Le nombre d'objectifs majeurs constituant un objectif désigné doit être limité à deux ou trois pour garantir une
réelle efficacité opérationnelle de la démarche concertée. Ils découlent de choix stratégiques du donneur d'ordres et du
marché.
NOTE 6 Intégrant par définition des possibilités d’évolution prédéfinies, l'objectif désigné est à priori non négociable.
NOTE 7 L’objectif désigné est volontairement mis au singulier et non au pluriel (comme mentionné dans les normes
citées en référence) car, par définition, il est considéré comme une cible unique à atteindre.
3.3
règles d'arbitrage
relations spécifiées qui définissent les termes d'échanges entre les objectifs majeurs désignés
NOTE Les règles d’arbitrages guident l’évolution des objectifs majeurs dans leur zone d’acceptation pour tendre vers
l’objectif désigné. Toute évolution d’un des objectifs majeurs a fatalement des répercussions sur les autres objectifs
majeurs retenus dans l’objectif désigné.
3.4
Conception à Objectif Désigné
méthode de management anticipative qui, dès le début du programme de développement d'un produit ou d'un
système, vise à satisfaire de façon optimisée un objectif désigné
NOTE 1 Démarche partenariale associant un donneur d’ordres et un (ou plusieurs) fournisseur concepteur dans une
recherche de compétitivité.
NOTE 2 La conception du produit (y compris processus associés) satisfaisant de façon optimum aux conditions d’envi-
ronnement s’appuie sur un ensemble de décisions dont la démarche COD permet d’explorer toutes les facettes pour
augmenter l’intervalle de confiance, limiter les risques et justifier les ressources prévisionnelles.
NOTE 3 L’objectif désigné n’est a priori pas négociable, par contre la façon d’y satisfaire doit être établie d’un commun
accord, notamment les règles d’arbitrage pour utiliser les flexibilités allouées aux objectifs majeurs du demandeur.
NOTE 4 L’objectif désigné doit être ambitieux, sans être irréaliste et demander un effort certain en vue d’arriver au
respect des exigences souhaitées. Ceci implique un accord général sur ces objectifs après une phase d’échanges et de
discussions.
NOTE 5 Quelle que soit sa nature, l’objectif visé doit recueillir l’adhésion des différents partenaires. Chacun d’eux se doit
de se l’approprier dans son contexte et sa stratégie spécifiques.
3.5
Coût Objectif (d’après NF EN 1325-1)
objectif relatif au coût du produit final dans des conditions données de réalisation
NOTE 1 Il peut être limité au seul coût récurrent du produit (coût unitaire de production) ou être constitué d’une
combinaison de coûts englobant des coûts non récurrents (de développement, d’industrialisation), les coûts d’acquisition
d’éléments du support logistique et opérationnel, voire même des coûts d’utilisation (coût global).
NOTE 2 On rappelle que le coût objectif pour le donneur d’ordres correspond au prix anticipé pour le produit final.
NOTE 3 Seul, il constitue une forme particulière d’objectif désigné qui peut comprendre le seul coût de production ou une
combinaison de coûts allant jusqu’au coût global.
3.6
coût global (d’après la NF EN 1325-1)
coût d'acquisition et de possession d'un produit pendant une période déterminée de son cycle de vie
NF X 50-156 —8—
3.7
Conception pour un Coût Objectif (d’après NF EN 12973:2000 et NF EN 1325-1:1996)
méthode de management d'un projet qui permet de gérer celui-ci dès son début afin d'obtenir les performances
définies en respectant des objectifs pré-établis de
NOTE 1 Une visibilité permanente des coûts devrait être assurée pendant le développement.
NOTE 2 Méthode de management anticipative qui, dès le début du programme de développement d'un produit ou d'un
système, prend en compte les coûts futurs de production.
3.8
donneur d'ordres
entité responsable du besoin et des objectifs fixés, qui assure la conduite du projet, la sélection des concepteurs,
pilote l’action en partenariat avec eux, et assure le financement de l’action
NOTE 1 La dénomination peut varier selon les secteurs d’activités concernés. Dans ses fonctions de responsable du
besoin, on l’appelle également «demandeur» ou «Maître d'ouvrage».
NOTE 2 S'il n'est pas l'utilisateur final du produit étudié, le donneur d'ordres doit transmettre au(x) concepteur(s) toutes
les informations disponibles sur les besoins à satisfaire pour permettre de rechercher une véritable optimisation.
3.9
concepteur ou concepteur-réalisateur (d'un produit)
entité, responsable de la conception d'un produit qui, outre les exigences techniques, prend en compte les condi-
tions, coûts et délais de réalisation
NOTE Dans certains métiers, on l'appelle couramment Maître d’œuvre.
3.10
partenariat à objectif
ensemble structuré des relations entre acteurs et de leurs échanges régis par des dispositions convenues entre
eux
NOTE 1 Les acteurs, engagés dans une démarche de Conception à Objectif Désigné ou à Coût Objectif, comprennent
au moins un donneur d’ordres et un concepteur.
NOTE 2 Les dispositions convenues sont mises en œuvre pour piloter la conception de façon concertée vers l’obtention
de l’objectif désigné.
NOTE 3 Dans une approche COD plusieurs partenariats à objectif peuvent être construits pour le même objet.
3.11
Cahier des Charges Fonctionnel (CdCF — d’après la norme NF EN 1325-1)
document par lequel le demandeur exprime ses besoins (ou ceux qu'il a la charge d'exprimer) en termes de fonc-
tions de service et de contraintes. Pour chacune d'elles, sont définis des critères d'appréciation ainsi que leurs
niveaux, chacun d'entre eux étant assorti d'un certain degré de flexibilité
3.12
flexibilité (d’après la norme NF EN 1325-1)
ensemble d'indications donné par le demandeur quant à la possibilité d'adapter le niveau visé pour un critère
d'appréciation
NOTE Pour la COD, la flexibilité de la définition du produit est de deux ordres : l’ensemble des flexibilités associées aux
performances négociables (voir la NF X 50-151) et les flexibilités associées aux objectifs majeurs dans la stratégie du
demandeur. Ces dernières flexibilités doivent se resserrer au fur et à mesure des choix de conception et être arrêtées pour
le concept retenu, toute évolution négociée restant possible par ailleurs. Ces évolutions peuvent être accompagnées
d'éditions successives des documents de référence ; par exemple CdCF.
3.13
zone d’acceptation
domaine de performances acceptable pour chacun des objectifs majeurs exploitable pour la satisfaction d'un
objectif désigné
NOTE 1 La zone d’acceptation constitue un domaine de variation et d’évolution autorisée, négociée au début de l’action,
qui est non négociable pendant sa durée.
NOTE 2 La zone d’acceptation est issue des limites d’acceptation associée à chaque critère ou performance (au sens de
la norme NF X 50-151).
—9— NF X 50-156
3.14
sondage
examen d'éléments présélectionnés en vue d'établir la crédibilité de tout ou partie d'un concept ou d'une solution
NOTE 1 L’échantillon retenu doit être un compromis entre l'étendue nécessaire à la représentativité visée pour établir la
confiance des acteurs concernés et les ressources mobilisées pour établir une conclusion (délai, coût).
NOTE 2 Ces éléments peuvent être de type «carottage» ou base de simulation, modélisation ou toute autre technique.
3.15
dossier de Clôture de la Conception
ensemble des éléments permettant au demandeur de sélectionner une solution et de décider du lancement de
son développement
NOTE 1 Il constitue le livrable principal de l'action et son contenu dépend des informations nécessaires à la prise de déci-
sion.
NOTE 2 Les éléments constitutifs du dossier de clôture de la conception concernent la définition du produit, générale-
ment sous forme de STB, et des processus de réalisation, les justifications (exigences, solutions, etc.), l’expression des
risques résiduels, les maquettes si nécessaire, etc., et l'ensemble des éléments requis par le demandeur pour fonder sa
décision.
NOTE 3 Le dossier de clôture de la conception est partie intégrante du «référentiel» de conduite du développement en
aval, en particulier pour piloter la définition dans le respect de l’objectif désigné.
NOTE 5 Il rappelle et présente les solutions abandonnées avec les éléments de justification.
3.16
Spécification Technique de Besoin (STB)
ponctue la faisabilité organisée par les processus COD. Elle traduit et complète le besoin à satisfaire dans un
concept de solution. Elle constitue un des piliers du Dossier de Clôture de la Conception
NOTE 1 Document à caractère contractuel établi par le demandeur d'un produit, à l'intention du concepteur, et par lequel
il exprime son besoin (ou celui qu'il est chargé de traduire) en termes d'exigences techniques. La Spécification Technique
de Besoin fixe également les conditions de vérification du respect de ces exigences (RG Aéro 000 40A)
NOTE 2 La traduction en termes d'exigences techniques s'appuie sur un choix de concepts pour construire la solution.
NOTE 3 Lorsqu'elle est rédigée par le concepteur, la Spécification Technique de Besoin doit être approuvée par le
donneur d'ordres.
NOTE 4 Chaque secteur économique intéressé attribue à la notion de STB une dénomination différente, par exemple
avant-projet sommaire, spécification fonctionnelle, architecture fonctionnelle, etc.
Un exemple d’articulation des composantes d’un Objectif Désigné définies ci-dessus est donné en Figure 1.
NOTE 2 Au contraire, l’Analyse Fonctionnelle est l’une des étapes du processus CCO. Cela souligne les relations entre
les méthodes et les outils du Management par la Valeur (MV).
4.2 Intérêt
La Conception à Objectif Désigné est une démarche de compétitivité qui apporte une meilleure garantie de satis-
faction des besoins en restant dans un cadre prédéfini.
En particulier pour le donneur d'ordres :
— elle lui apporte une meilleure garantie de trouver le juste compromis entre la satisfaction des besoins et des
contraintes et le respect des coûts, budgets et délais ;
— elle lui permet de lancer des programmes innovants ou de provoquer l'innovation ;
— 11 — NF X 50-156
— elle favorise la mise en compétition de solutions et de concepteurs, et le travail collaboratif dans le cadre d'une
ingénierie simultanée ;
— elle suppose, par comparaison avec une démarche classique, un allongement significatif des phases prélimi-
naires accompagné d’un accroissement du rythme d’investissement correspondant. L’expérience montre que
l’un et l’autre sont le plus souvent largement récupéré en aval grâce à la pertinence des choix et l’efficacité
accrue du développement et de la réalisation.
Pour le concepteur :
— elle propose un guide pour orienter la conception en fonction des priorités du client, ainsi que les critères
objectifs de comparaison entre options examinées ;
— elle donne la possibilité d'exprimer et voir prendre en compte sa stratégie ;
— elle lui procure une opportunité de valoriser ses efforts de recherche, voire de les développer.
Pour les deux partenaires elle offre un cadre commun qui :
— incite le donneur d’ordres à moduler son besoin ;
— oblige le concepteur à alimenter par un flux de propositions et d’alternatives les différents choix du donneur
d’ordres ;
— établit les bases d’un dialogue constructif dans le cadre d'un partenariat «gagnant-gagnant».
Ces trois composantes constituent des conditions essentielles de la réussite de la COD.
4.3 Principes
La Conception à Objectif Désigné associe un donneur d'ordres et un ou plusieurs concepteurs concurrents, et
consiste :
— pour le donneur d’ordres, à faire connaître les objectifs économiques et techniques attendus d’un système pour
satisfaire les besoins d’un utilisateur ;
— pour le fournisseur-concepteur, à soumettre la définition de plusieurs solutions en les positionnant par rapport
aux objectifs affichés avec les justificatifs nécessaires ;
— pour l'ensemble des acteurs concernés, à définir et mettre en œuvre les règles de partenariat qui les engagent
en précisant sans ambiguïté leurs domaines d’actions et de responsabilités ;
— pour les deux partenaires, à piloter les choix de conception pour aboutir à un dossier de conception conforme
aux objectifs mutuellement acceptés.
La COD considère par nature le produit dans tous ses environnements successifs de son cycle de vie. Elle intègre
donc aussi les préoccupations du développement durable.
Le principe de la COD consiste à définir un objectif désigné initial, à fort taux d'incertitude, à mettre en place des
processus de projet conduisant les partenaires impliqués à établir progressivement des propositions de solutions
étudiées dans un large éventail de concepts envisageables, de retenir une de ces solutions correspondant à un
optimum, et qui constitue un résultat établi comportant des incertitudes résiduelles et des risques circonscrits et
acceptés par les parties.
L’objectif désigné avec ses composantes est symbolisé (à titre d'exemple) par un triangle dont les transformations
montrent l’évolution concertée pendant la durée de l’action (voir Figure 2). L’objectif désigné initial, base du
contrat, intègre du fait de son caractère ambitieux un fort taux d’incertitude considéré comme réaliste et admis par
les parties. L’application de la COD se traduit par une définition crédible de la solution et comportant un niveau de
risque résiduel maîtrisable pendant le développement.
NF X 50-156 — 12 —
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Cette démarche apporte une visibilité permanente sur les objectifs, par exemple les coûts engagés et prévision-
nels, et sur la réduction associée des niveaux d’incertitudes, permettant d'en faire un outil de décision. Une dérive
inacceptable par rapport à l’objectif désigné peut conduire à l'arrêt de l'action.
La COD implique que le donneur d’ordres, après une sélection rigoureuse du (des) partenaire(s), confie à celui-ci
la responsabilité de conception sur l’ensemble du produit et la totalité du processus. Elle s’intègre généralement
dans un projet auquel elle apporte une dimension complémentaire dans la suite de rendez-vous et prises de
décision qui jalonne la vie du projet. Il peut être opportun de conserver plusieurs partenaires en concurrence pour
la conception. Dans ce cas des règles déontologiques fortes doivent être mises en œuvre pour garantir le bon
fonctionnement des partenariats qui vivront en parallèle.
La démarche peut s’appliquer également dans le cas où donneur d’ordres et fournisseur appartiendraient à une
même entité (COD dite «interne»). Elle peut alors faire l’objet d’un formalisme adapté, mais doit conserver la
rigueur voulue pour les prises de décisions jalonnant son déroulement.
La COD est particulièrement mise en œuvre pour la conception de produits et services complexes ou à forte
innovation technologique. Cette complexité peut être d’ordre technologique, organisationnel, liée au nombre ou à
la nature des acteurs concernés. Cette complexité peut se traduire également par une durée importante de la
conception.
La démarche COD s’applique essentiellement aux activités en amont d’un choix de solution et de fournisseurs et
de la décision de réaliser. Elle débouche sur la production d’un dossier de clôture de conception qui présente tous
les éléments nécessaires à cette prise de décision.
Toutefois, pour en faciliter la compréhension, sont préalablement proposés, à titre de référence, les processus et
les jalons d’une stratégie d’acquisition COD (voir la Figure 4).
Les résultats attendus de la COD consistent en la fourniture d’un «dossier de clôture de la conception» démontrant
que l’objectif désigné est effectivement atteint par une ou plusieurs voies de solutions et que celle retenue est
optimale. Son contenu en est précisé pour chaque affaire ; il peut être demandé, dans un souci de traçabilité, de
présenter les solutions abandonnées avec les motifs de rejet.
En aval de la conception proprement dite, la démarche a des retombées sur le pilotage du développement. À partir
de cet instant, le dossier de clôture de la conception constitue une référence pour obtenir (rectification des écarts
constatés) et qualifier une définition finale tout à la fois conforme à l’objectif désigné et optimisée.
NF X 50-156 — 14 —
NOTE 1 Le positionnement de la démarche est illustré en annexe pour des produits complexes ou des phasages plus
détaillés.
NOTE 2 Les avant-projets peuvent constituer un support aux interactions entre les processus d’expression du besoin du
donneur d’ordres et les processus de conception/définition de concepteur(s).
— l’exigence à laquelle se conformer, qui est comprise entre titre et but (exemple : «Le donneur d’ordres doit exa-
miner et déterminer si une démarche COD est facteur de succès pour un produit donné») ;
— un but, qui explique et valide l'intérêt de l'exigence et permet de la mettre en perspective (exemple : «S’assurer
de la pertinence de la démarche COD vis-à-vis du projet»).
Une exigence peut intégrer des listes ou une décomposition de buts. Les exigences s’accompagnent de
recommandations de mise en œuvre placées en annexe A. Le numéro ainsi que la finalité font le lien avec les
tables de cette annexe A.
Les exigences relatives à ces quatre composantes sont décrites dans les paragraphes 6.1 à 6.4.
Afin de garantir la mise en œuvre et le pilotage du partenariat à objectif, il est impératif de satisfaire les exigences
suivantes, dont les recommandations associées sont détaillées dans le Tableau A.1 de l’annexe A.
— Décision étayée d’adoption de la démarche COD [01.001]
Le donneur d'ordres doit examiner et déterminer si une démarche COD est facteur de succès pour un produit
donné.
But : S’assurer de la pertinence de la démarche COD vis-à-vis du projet (exemple : rentabilité).
— Responsabilité du donneur d’ordres dans la COD [01.002]
Le donneur d'ordres a la responsabilité :
- d’établir le référentiel de besoin ;
- d’identifier les objectifs majeurs ;
- de proposer les bases de traitement des arbitrages ;
- d’entériner l’objectif désigné ;
- d’assurer le suivi des arbitrages entre besoin et solutions pour tendre vers l’objectif désigné.
But : Situer les rôles spécifiques du donneur d’ordres dans le partenariat.
NF X 50-156 — 16 —
Pour ce faire :
a) le donneur d’ordres fait un examen des composantes de sa stratégie d’acquisition à partir de l’environnement
de partenariat et les affiche comme faisant partie de son besoin. Les exigences correspondantes sont définies
dans l'article 6.1.1,
b) le concepteur désigné (ou les concepteurs postulants) examine(nt) cette stratégie et la confronte(nt) à sa (leur)
propre(s) stratégie(s). Les exigences correspondantes sont définies dans l'article 6.1.2,
c) chaque couple de partenaires (donneur d’ordres et concepteur retenu) converge vers une stratégie d’acquisi-
tion convenue. Les exigences correspondantes sont définies dans l'article 6.1.3.
La stratégie d'acquisition convenue peut être obtenue en plusieurs itérations successives. À l’origine le donneur
d’ordres propose un objectif désigné et un cadre de travail. Le(s) concepteur(s) participe(nt) à la définition précise
du cadre dès lors qu’il(s) accepte(nt) l’objectif désigné du donneur d’ordres.
— 17 — NF X 50-156
Préalable à toute action COD, cette négociation débouche normalement sur un protocole, cadre de la démarche
partenariale de conception/définition du produit, qui en concrétise les dispositions générales (y compris propriété,
confidentialité, etc.).
Les exigences sont les suivantes et les recommandations associées sont détaillées dans le Tableau A.4 de
l’annexe A :
— Règle pour la distinction entre exigences non-négociables et exigences modulables [01.301]
Les dispositions convenues doivent permettre de séparer clairement, et dans les mêmes termes par les deux
partenaires, les domaines respectifs de la stricte conformité et de la recherche de l’optimisation.
But : Faire connaître sans ambiguïté, lors de la recherche et de la sélection du concept, les exigences
non-négociables, d’une part, et les exigences qui supportent la recherche de l’optimisation, d’autre part.
— Pilotage concerté de la COD [01.302]
Toute décision de pilotage de la démarche COD qui engage les deux parties doit être prise en partenariat.
But : Établir entre les partenaires les conditions d’un partenariat «gagnant-gagnant».
— Critère de réorientation ou d’arrêt de la COD
Les clauses de réorientation ou d’arrêt, les critères d’évaluation et les dispositions associées doivent avoir été
prévues au contrat.
But : Provoquer les décisions nécessaires éventuelles et prévenir les situations d’enlisement dans l’échec.
— Réactivité du pilotage d'une acquisition dans une démarche de COD [01.304]
Les acteurs d’une démarche de COD doivent anticiper les événements et sollicitations susceptibles de
compromettre la tenue de l’objectif désigné.
But : Éviter de prolonger les travaux et les engagements dans des voies contre-productives.
— Choix sur le produit [01.305]
Les décisions de choix relatives au produit doivent :
- pour chacun des concepts sélectionnés, être fondées sur la conformité stricte démontrée à l’objectif
désigné ;
- être associées au meilleur compromis sur l’ensemble des performances.
But : Traduire la démarche retenue et l’objectif désigné dans les choix de conception.
— Traitement des exigences client et exigences autres parties prenantes [01.306]
Le concepteur doit obtenir le consentement du demandeur lors du règlement des conflits entre besoins d’origines
différentes et formaliser les accords des parties prenantes concernées.
But : Appliquer les dispositions convenues du partenariat.
— Allocation fonctionnelle [01.307]
Le concepteur doit formaliser l’allocation des objectifs et des exigences aux constituants du produit ou des
processus.
But : Tracer l’objectif désigné dans la déclinaison des exigences exprimées dans l’arborescence produit et
l’organigramme des tâches.
— Allocation de l’objectif désigné [01.308]
À partir de l’objectif désigné et compte tenu de l’organigramme des tâches et de l’arborescence produit prévue,
le concepteur doit le décomposer et le redistribuer, sur les différentes tâches du projet et les différents consti-
tuants de la fourniture, en tenant compte des incertitudes initiales aussi bien économiques que techniques.
But : Rendre l’Objectif Désigné opératoire dans la structuration du projet et du produit, en assurant la cohé-
rence globale.
NF X 50-156 — 20 —
7.3 Incitations
L’incitation est de plusieurs ordres. D’un côté, elle sanctionne le respect de l’objectif et rétribue le concepteur pour
les apports dus à l’optimisation du concept, d’un autre elle incite à l’innovation pour favoriser des voies de
solutions nouvelles, et, le cas échéant, elle permet au donneur d’ordres de percevoir des pénalités lorsque les
prévisions du concepteur ne se sont pas révélées exactes.
NOTE Le rapprochement du résultat établi avec l’objectif désigné initial peut être à la base d’une sanction économique
pour le concepteur sous forme de bonus ou malus constituant fréquent d’un mécanisme d’incitation.
NF X 50-156 — 24 —
Les exigences sont les suivantes et les recommandations associées sont détaillées dans le Tableau A.9 de
l’annexe A :
— Mécanisme d’incitation [02.301]
Le donneur d’ordres doit mettre en place un mécanisme incitatif sanctionnant, d’une part, le respect de l’objectif
désigné initial, d’autre part, le degré d’optimisation globale de la solution.
But : Sanctionner la mise à disposition d’un produit performant.
— Définition du mécanisme d'incitation [02.302]
Le mécanisme d'incitation doit prendre en compte les enjeux et le taux de risques associés aux objectifs.
But : Créer et entretenir une réelle motivation.
— Incitation à l’innovation [02.303]
Le donneur d’ordres doit afficher des mécanismes de reconnaissance permettant de valoriser des efforts de
recherche.
But : Inciter les concepteurs à proposer des technologies en rupture avec les pratiques ou les technologies
usuelles.
À partir de l’Expression de Besoin Généralisée, le concepteur explore l’ensemble le plus vaste possible de
concepts de solution. Un examen des concepts ainsi identifiés au regard de critères de sélection, tels que straté-
gie, environnement, image, etc., réduit l’espace à un nombre maîtrisable de concepts (deux ou trois). L’évaluation
détaillée de ces concepts met en évidence des alternatives susceptibles d’exploiter au mieux les flexibilités afin
de converger vers une (voire des) solution(s) envisageable(s) satisfaisant au plus près de l’objectif désigné.
Ce processus est illustré par la Figure 9 ci-dessous.
Les exigences sont les suivantes et les recommandations associées sont détaillées dans le Tableau A.11 de
l’annexe A :
— Identification et soumission des solutions envisageables [03.001]
Le concepteur doit déterminer et recenser, en fonction de ses compétences, les concepts de solutions à
examiner.
But : Ouvrir le champ des possibles pour la recherche de solutions.
— Définition du nombre d’étapes de choix [03.002]
Les partenaires doivent déterminer le nombre d’étapes de sélection progressive des solutions candidates.
But : Prévoir un nombre d’itérations et planifier des jalons de choix.
— Critères de sélection des solutions proposées [03.003]
Les partenaires doivent déterminer les critères permettant de réduire progressivement l’éventail des solutions
et variantes à étudier de plus en plus finement.
But : Cibler les études et fermer progressivement le champ d’investigation.
Pour garantir la pertinence des choix de conception et le bon déroulement de la démarche en partenariat, il
importe que chaque acteur impliqué dispose, en fonction de son besoin à en connaître, d’une information homo-
gène, validée et à jour sur les caractéristiques physiques et fonctionnelles de chacune des solutions en concur-
rence ainsi que sur l’expression du besoin à laquelle elles se réfèrent.
Les exigences sont les suivantes et les recommandations associées sont détaillées dans le Tableau A.18 de
l’annexe A :
— Mise en place du système de gestion de la configuration [04.301]
Le donneur d’ordres doit requérir, dès le démarrage de la démarche COD, la mise en place d’un système de
Gestion de la Configuration pour le projet.
But : Assurer l’efficience de la démarche sans préjuger des choix de conception à intervenir.
— Gestion en configuration de l’expression du besoin [04.302]
La Gestion de la Configuration mise en place doit prendre en compte de façon adéquate la progression dans
le temps de l’expression du besoin depuis la décision de lancement de la démarche, en passant par l’identifi-
cation des objectifs majeurs, leur combinaison en objectif désigné et l’ajustement des spécifications associées
aux solutions possibles puis à la solution retenue.
But : Disposer à tout instant de références convenues et validées pour instruire les choix de conception.
— Gestion en configuration des solutions examinées [04.303]
La Gestion de la Configuration mise en place doit prendre en compte de façon adéquate chaque solution ou
variante proposée restant en concurrence et les choix successifs de conception décidés tout au long du
processus de conception.
But : Assurer la traçabilité au cours de la conception et garantir une transition rigoureusement maîtrisée vers
la phase de réalisation.
— 31 — NF X 50-156
Annexe A
(informative)
Recommandations de mise en œuvre de la norme
[01.001] Décision étayée — Le donneur d’ordres doit analyser le positionnement du produit attendu vis-à-vis
d’adoption de la du marché, de la concurrence, etc. (étude d’opportunité). Cet examen doit porter
démarche COD a minima sur les critères suivants :
- complexité du problème posé vis-à-vis des acquis, risques d’échec identifiables ;
- criticité de certaines performances ou caractéristiques identifiées (effets de
seuil) ;
- perspectives de convergence avec la stratégie d’au moins un fournisseur ;
- possibilité de mobiliser les outils ;
- disponibilité des procédures et ressources adéquates.
— L’adoption d’une démarche COD postule la mise en évidence :
- des enjeux forts (liés au type de produit par exemple) ;
- des risques non négligeables (liés à l’environnement, à la sécurité des biens et
des personnes, à la sûreté d’une installation ou aux limites de production
industrielle en volume ou en durée par exemple) ;
- une volonté de s’inscrire dans une rupture (liée à un concept ou à la technologie
par exemple) ;
- une volonté de favoriser l’innovation ;
- etc.
— L’adoption d’une démarche COD est un choix de stratégie du donneur d’ordres.
Il doit être formalisé. Les attendus de cette décision doivent pouvoir être tracés.
[01.004] Responsabilité conjointe — Identifier et définir de quelle manière les processus applicables de la présente
dans la COD norme seront intégrés en sus des processus standards de l’entreprise.
— Assurer et suivre leur mise en œuvre.
— Convenir d'un plan de communication des informations modificatives du périmètre
ou du contenu (exemples : ambiguïté dans l'expression du besoin, cycles auteur
— lecteur, fiches question — réponse, classification des informations, etc.).
— Définir les règles de traçabilité, des schémas d'allocation du besoin à l'architecture
de solution, les protocoles format et contenus des données échangées entre les
outils d'ingénierie.
NF X 50-156 — 32 —
[01.101] Stratégie d’acquisition — La stratégie d’acquisition convenue doit tenir compte des aspects reconnus com-
COD convenue me pertinents pour le programme dans la liste suivante éventuellement complé-
tée à partir de caractéristiques particulières :
- politique industrielle ;
- maîtrise(s) d’œuvre(s) et structure du réseau industriel ;
- périmètre d’exploration du champ de concepts potentiels et limites de
fourniture ;
- métrique, modèle ou processus pour suivre la convergence vers le Coût Global
de Possession cible au fil des processus ;
- réutilisation de conceptions hors du programme ;
- innovation, risques acceptés, stratégie de maîtrise des risques ;
- rôle du client/donneur d’ordres, décisions stratégiques, nature et calendrier ;
- organisation, rendez-vous et règles de partage de l’information ;
- interfaces, relations avec les autres parties prenantes identifiées ;
- domaine et modalités des recherches des termes d’échange («trade-off») et de
compromis ;
- tâches spécifiques à la COD, identifiées et planifiées ;
- identification des méthodes et outils ;
- procédures, responsabilités et attributions pour l’instruction et les prises de
décisions ;
- structures de pilotage en partenariat ;
- règle de traitement des manques et contradictions du besoin exprimé apparais-
sant en cours de conception ;
- conditions de mesure et d’évaluation des caractéristiques du produit.
— Les règles de partage de l’information couvrent en particulier les aspects proprié-
té industrielle et confidentialité et peuvent comprendre un plan de communication
entre les partenaires.
— Les tâches spécifiques de la COD d’un projet doivent être positionnées par rap-
port aux tâches classiques d’un projet (exemple : revues économiques associées
à des revues management et technique pour ne pas alourdir le management de
projet). Elles doivent être planifiées et gérées et les ressources nécessaires doi-
vent être affectées à leurs responsables désignés. Des indicateurs spécifiques
peuvent accompagner leur suivi dans la gestion de projet.
— Une (ou plusieurs) structure(s) partenariale(s) ad hoc est(sont) souvent
constituée(s) pour garantir la réactivité du pilotage de la COD.
— Les prises de décisions peuvent alimenter le processus de capitalisation
d’expérience.
[01.102] Pré-définition — Cette action prolonge l’étude d’opportunité effectuée au titre de l’exigence
de la stratégie [01.001] ci-dessus.
d’acquisition COD — Les paramètres constitutifs de la stratégie d’acquisition du donneur d’ordres sont
identifiés lors de cette étude d’opportunité, une valeur préliminaire leur est
attribuée, les conditions pour en déduire les valeurs définitives doivent être
identifiées.
— La liste des paramètres à examiner en priorité est la suivante :
- concepteur connu à priori ←→ concurrence (jusqu’à quel niveau ?) ;
- politique industrielle, restrictions (externalisation, etc.) ;
- maîtrise d’œuvre unique ←→ pluralité de contractants
(+ architecte industriel ?) ;
- exploration d’un champ de concepts potentiels (quelle diversité ?) ;
- conception nouvelle ←→ achat (partiel) sur étagère ;
- innovation, risques acceptés, stratégie de maîtrise des risques ;
- rôle du client/donneur d’ordres, décisions stratégiques, nature et calendrier ;
(à suivre)
— 33 — NF X 50-156
[01.103] Orientations en matière — L’intérêt du maintien en concurrence est de susciter chez les candidats créativité
de concurrence et émulation.
au cours — Le risque est de disperser les efforts dans certains domaines hautement
de la conception spécialisés.
— Le maintien de plusieurs concepteurs en lice se concrétise par la mise en œuvre
d’autant de partenariats spécifiques entre donneur d’ordres et concepteurs.
— Ces orientations sont traduites dans la stratégie d’acquisition.
[01.104] Orientations en matière — La perspective d’obtenir la réalisation dans le prolongement des études est
de concurrence souvent considérée par le concepteur comme la seule sanction valable de l’effi-
au cours cience de la démarche COD ; néanmoins, il ne saurait être question d’encourager
de la réalisation une rente de situation qui pourrait devenir abusive si le cycle de conception est
important.
— Il peut être aussi nécessaire de susciter une «double source» d’approvisionne-
ment pour faire face aux volumes requis, à la pérennisation et aléas industriels à
long terme.
— Le concepteur n’a pas obligatoirement des compétences de réalisateur équiva-
lentes dans tous les domaines industriels impliqués par le concept retenu. Il est
systématiquement consulté dans la mesure de ses compétences de réalisateur.
— Dans tous les cas, le concepteur conserve des droits légitimes du fait de son ac-
tivité de conception (confidentialité, priorité, propriété intellectuelle, etc.). Des en-
gagements précis du donneur d’ordres à leur sujet conditionnent le plus souvent
le bon déroulement du partenariat.
— La perspective de mise en concurrence et les dispositions spécifiques associées
font partie de la stratégie d’acquisition affichée et sont prises en compte
dans le partenariat.
[01.105] Appropriation — La stratégie d’entreprise du concepteur, dans laquelle la démarche proposée doit
par le(s) concepteur(s) s’inscrire, peut prendre en compte des paramètres tels que :
de la stratégie - culture propre de l’entreprise ;
d’acquisition COD
- politique commerciale et industrielle, orientations à long terme ;
proposée
- autres cibles «marketing» potentielles pour le produit à concevoir ;
- existence d’un réseau privilégié de partenaires industriels et de fournisseurs ;
- relations antérieures avec le donneur d’ordres ;
- maîtrise du problème posé et de la démarche de COD.
(à suivre)
NF X 50-156 — 34 —
[01.106] Négociation Il importe que la concertation soit menée dans la perspective détaillée ci-après :
de la stratégie — la réussite du programme doit dans un premier temps être clairement :
d’acquisition COD
convenue — - identifiée comme un enjeu majeur dans la stratégie propre de chacune des
Concertation parties ;
fondamentale - perçue comme tributaire de la mise en œuvre d’une stratégie COD adéquate.
— les dispositions retenues dans la stratégie après négociation doivent être
reconnues par chacune des parties comme adéquates vis-à-vis des objectifs
ci-dessus, dans la mesure où :
- elles respectent les enjeux et priorités de chacun ;
- elles ménagent les meilleures chances de bonne fin pour le programme ;
— l’adhésion obtenue des deux parties doit être formalisée par écrit (protocole).
[01.107] Stratégie d’acquisition — Un postulant concepteur ne peut être retenu comme partenaire d’une action COD
COD convenue — s’il n’a pas signifié au préalable son adhésion écrite à un ensemble convenu de
Fondement principes et modalités pertinents.
de la démarche — Une fois le concepteur sélectionné, le protocole conclu est intégré ou référencé
dans la spécification de management du programme.
— Les conditions de mise en œuvre d’une action COD s’appuient sur l’objectif
désigné ainsi que sur sa position par rapport aux autres composantes du besoin
exprimé par le donneur d’ordres sur l’initiative de la négociation.
— Une spécification de management de la COD ne suffit pas à elle seule à garantir
le succès d’une telle démarche, par contre elle peut constituer une première
expression à la définition de thèmes opérationnels.
[01.201] Prospection — L’appel à candidature doit porter d’emblée sur la totalité du problème posé, y
des concepteurs compris sur la stratégie d’acquisition du donneur d’ordres et les objectifs qu’il a
potentiels désignés.
— Lorsqu’il n’est pas raisonnable de susciter plusieurs candidatures de concep-
teurs, il convient de veiller à conserver, malgré un monopole de fait au niveau
système, une diversité d’options de conception suffisante, le cas échéant en spé-
cifiant au concepteur de consulter plusieurs candidats aux niveaux sous-systè-
mes/composants.
— Pour engranger l’essentiel des effets favorables de la compétition, la prospection
de deux ou trois candidats compétents est bien souvent suffisante
et il est rarement efficient d’en approcher un très grand nombre.
— La sélection d’un candidat et d’une ébauche de solution est d’ordinaire
simultanée ; Toutefois, il est possible que chaque candidat puisse soumettre plu-
sieurs propositions de solutions, le choix entre celles-ci pouvant alors être décon-
necté de celui du candidat concepteur. L’évaluation porte dans tous les cas sur
la capacité à concevoir plusieurs voies et non sur les voies présupposées par le
concepteur lors de la consultation. Il est fortement recommandé que les partenai-
res ne restent pas dépendants des seules voies proposées lors de l’appel à
candidature.
[01.203] Concrétisation — L’opportunité de maintenir effectivement la concurrence doit être analysée objec-
des orientations tivement sur la base des propositions des candidats concepteurs.
retenues en matière — Elle suppose que plusieurs offres sont effectivement démontrées prometteuses
de concurrence vis-à-vis de l’objectif désigné.
entre concepteurs
— La capacité de chaque concepteur à satisfaire les exigences de la stratégie
d’acquisition a été vérifiée.
[01.204] Transparence — Les dispositions en ce sens sont à mettre en œuvre en temps utile pour que les
de la sélection nécessaires échanges d’information se déroulent sans heurt ni restriction.
— Lorsque le donneur d’ordres se fait assister par un tiers pour organiser et instruire
la sélection du concepteur et/ou du fournisseur, il est vivement recommandé que
ce tiers soit effectivement indépendant de chacun des compétiteurs présumés et
s’engage à ne pas faire, directement ou non, acte de candidature.
(à suivre)
NF X 50-156 — 36 —
[01.205] Traduction — La relecture conjointe du contrat doit examiner particulièrement les dispositions
de la démarche relatives au partenariat et à la démarche COD, et notamment au travers :
dans le contrat - de l’objectif désigné ;
- des exigences relatives aux «résultats», accompagnées des éléments de preu-
ves requis, à fin de la conception ;
- des exigences relatives au contenu et à la gestion du système documentaire
(dossier de suivi des objectifs, rubriques spécifiques COD dans le dossier de
clôture de la conception, autres documents de référence et de suivi, etc.) ;
- du mécanisme d’incitation (ou système de prime(s) à fin de la conception) ;
- des mesures de protection de la confidentialité ;
- du rôle de l’objectif désigné en aval de la conception proprement dite (amélio-
rations ultérieures de la définition, monitoring de la réalisation, etc.) ;
- de la déclinaison des dispositions dans l’arborescence des contrats fournis-
seurs, de façon à conclure un accord satisfaisant, aussi bien au niveau légal et
réglementaire qu’au niveau de l’entreprise et du projet
— Enregistrer l’accord conclu dans une forme approprié à l’effort, inclure si néces-
saire dans les exigences, celles des autres parties prenantes, ainsi que les
contraintes de l’entreprise et celles du projet.
[01.206] Déploiement — Toutes les dispositions convenues au titre de la stratégie d’acquisition doivent
de la démarche COD être mises en place et/ou finalisées.
— Une priorité particulière est attachée à la mise en place de certaines d’entre elles,
notamment :
- interfaces, relations avec les autres parties prenantes identifiées (plan de
communication, «workflow», etc.) ;
- structure de pilotage en partenariat (projet plateau, équipe intégrée, ingénierie
système intégrée, etc.) ;
- structure pour le traitement des manques et contradictions du besoin exprimé ;
- plan de maîtrise des risques, méthodes et outils associés ;
- organisation, jalons et rendez-vous (levées d’options, prises de décisions,
enchaînements, etc.) ;
- modalités d’actions du client/donneur d’ordres, nature et calendrier des déci-
sions stratégiques ;
- méthodes et outils des recherches des termes d’échange («trade-off») et de
compromis (bases de compromis (critères), ingénierie des exigences, paramé-
trie, simulation, gestion de la connaissance, statistiques, etc.) ;
- planification des tâches spécifiques à la COD ;
- déclinaison des dispositions de partenariat dans l’arborescence des contrats
fournisseurs (obtention d’un engagement des fournisseurs, sous-traitants,
etc.) ;
- dispositions pour l’appropriation par le donneur d’ordres du dossier de
conception ;
- adaptation/calibration spécifique au projet des méthodes et outils de mesures
(estimation de coût, évaluateur risques, modélisations logiques et physiques
orientées objectifs et partenariat, analyses combinées sur les objectifs, tri
croisé, etc.).
— Un plan de management de la COD peut constituer le «référentiel» pour le projet.
— Il peut être opportun d’établir une base de données pour permettre de rassembler
toutes les informations concernant le projet et les rendre disponibles.
(à suivre)
— 37 — NF X 50-156
[01.207] Cadrage de l’évolutivité — Il convient d’expliquer au(x) concepteur(s) la mise en place d’une contractualisa-
du projet tion progressive par un découplage des contrats pour assurer aux donneurs d’or-
dres une plage d’évaluation de «l’atteignabilité» de l’objectif désigné, sans pour
autant attendre plusieurs années.
— Une contractualisation progressive avec des levées d’options peut ménager des
plages de réflexion et d’appropriation par le donneur d’ordres ou d’approfondis-
sement de la viabilité technique ou technologique pour la solution retenue.
— Étapes prédéfinies avec jalons vérifiables et livrables identifiés.
— Conditions de levée d’option, de mesure du résultat, de poursuite ou d’arrêt du
projet.
[01.301] Règle pour la distinction — Une règle de pilotage destinée à guider la sélection du meilleur concept de solu-
entre exigences tion, puis le pilotage de son développement, doit distinguer sans ambiguïté celles
non-négociables des exigences qui sont considérées comme non-négociables (contraintes et
et exigences objectif désigné), d’une part, et les exigences de besoin modulables d’autre part.
modulables — Tout concept de solution doit se conformer strictement aux exigences non-négo-
ciables (contraintes spécifiées et objectif désigné). Les performances en excé-
dent des objectifs majeurs et la satisfaction à toutes autres exigences sont
susceptibles de modulations, en premier lieu, pour atteindre l’objectif désigné et,
secondairement, pour départager (optimisation) les solutions qui y satisfont. Les
règles d’arbitrage applicables à cet effet devraient s’appuyer sur des dispositions
spécifiques relatives aux processus opérationnels, modèle d’information, format
d’échange des conditions d’applicabilité et de variation des exigences de besoin.
[01.302] Pilotage concerté — Un processus concerté de prises de décisions en partenariat est le support
de la COD fondamental pour tendre vers un objectif reconnu.
— Même dans les cas où la responsabilité finale d’une décision particulière est du
ressort d’un seul d’entre eux, la prise de décision implique toujours à des degrés
divers l’assentiment des deux partenaires.
— La typologie des décisions en cause, leur calendrier (pour les décisions program-
mées) et les modalités applicables au processus de prises de décisions doivent
être convenues au titre de la stratégie.
— Le cheminement vers l’objectif doit être jalonné de décisions concertées de pilo-
tage. Les jalons ainsi définis sont l’occasion de «revues» destinées à confronter
les éléments ou possibilités de solutions avec ceux de l’objectif désigné.
Les décisions associées au cheminement vers l’objectif peuvent porter sur :
- la poursuite (l’arrêt ou la suspension) du programme ;
- des choix de solutions ou des réorientations de la conception ;
- une remise en cause de l’objectif ;
- des changements dans les exigences ;
- des modifications ou ajustements des exigences souhaitées par le
fournisseur ;
- etc.
(à suivre)
NF X 50-156 — 38 —
Les décisions concernées et les dispositions qui leur sont applicables ont été
convenues au titre de la stratégie d’acquisition. Elles peuvent concerner par
exemple :
- le franchissement de jalons programmés ;
- la validation du besoin exprimé (y compris objectif désigné et flexibilité exploi-
table), ou d’une évolution de celui-ci ;
- le choix d’un concept, d’une solution ou d’une variante ;
- le prononcé de conformité de la définition acquise (qualification).
— Il appartient au concepteur de tenir compte, en proposant un choix, de toutes les
exigences exprimées et notamment des répercussions que l’acquéreur devra
supporter sur l’environnement du produit. L’impact de ces répercussions sera
évalué en fonction de l’environnement spécifié par l’acquéreur.
— Les justifications présentées par le concepteur à l’appui de sa proposition doivent
porter sur la conformité du choix aux exigences exprimées et notamment sur sa
pertinence en terme d’optimisation sur la base de la grille d’évaluation compara-
tive spécifiée.
[01.303] Critère de réorientation Arrêter (ou suspendre) le programme est impératif si les résultats enregistrés à
ou d’arrêt de la COD chaque instant s’écartent de la progression programmée d’une façon telle que la
marge restant disponible pour les décisions de pilotage ne permet plus de garantir
le respect final de l’objectif désigné (ou de toute autre exigence non-négociable).
Les dispositions en ce sens sont nécessaires à la crédibilité de la démarche, en
particulier en cas d’incertitude forte sur les chances de succès.
Elles doivent être convenues en temps utile pour éviter la poursuite des travaux dans
une direction qui s’écarterait de plus en plus des perspectives convenues.
Une telle décision peut intervenir :
— à l’occasion d’un jalon programmé (si on a manqué une «porte» sur le parcours) ;
— à tout instant, et sans attendre le jalon suivant, si un événement survient qui
remet en cause un des fondements reconnus en amont pour le cheminement
vers une solution conforme.
Dans ce dernier cas, il est souvent nécessaire de provoquer une revue ad hoc.
[01.304] Réactivité du pilotage Une liste d’événements risquant de compromettre la tenue de l’objectif est à convenir
d'une acquisition tôt entre les partenaires. Elle est tenue à jour en fonction des décisions prises au
dans une démarche cours du programme.
de COD
Les partenaires s’engagent à communiquer sans délai toute information pertinente
sur ces risques.
[01.305] Choix sur le produit Les dimensions à couvrir sont développées et justifiées séparément dans le «dos-
sier de choix», qui peut être complété par :
— un descriptif et un argumentaire pour chaque concept dans le cas d’un petit
projet ;
— un ensemble de «STB» préliminaires complété d’une synthèse globale.
[01.306] Traitement La maîtrise de la mise en perspective des exigences des autres parties prenantes
des exigences client par rapport aux exigences client fait appel à une démarche d'ingénierie des exigen-
et exigences autres ces structurée par l'expérience, un modèle conceptuel de la nécessaire caractérisa-
parties prenantes tion des exigences (condition, justification, exigence d'origine, critères
d'appréciation, niveau, flexibilité, élément de preuve, etc.), et un système d'informa-
tion support («workflow», base de données, gestion techniques des données et de
leur configuration, etc.). Cela débouche sur un ensemble qualifié d'exigences systè-
me cohérentes.
(à suivre)
— 39 — NF X 50-156
[01.307] Allocation fonctionnelle Il est recommandé d’utiliser des architectures types ou attestés pour tirer profit d’ex-
périences antérieures. Il convient d’expliciter l’adaptation de l’architecture résultante
au projet. Il convient de porter une attention particulière aux constituants réutilisés et
à ceux qui font appel à de nouvelles technologies.
[01.308] Allocation de l’objectif Cette redistribution est progressive et itérative. Son ampleur dépend de l’importance
désigné et de la complexité du projet.
[01.309] Choix sur le couple L’impact des choix sur la conformité et l’optimisation d’ensemble des différentes op-
produit/fournisseur tions est développé et justifié dans le dossier de clôture de la conception.
[01.401] Alignement sur le juste Cette action peut se faire en deux temps : de façon globale et à priori, puis à partir
besoin d'un dessin d'architecture, dans le cadre d’une solution envisagée, en fonction des
écarts relevés qui lui sembleraient peu significatifs pour accompagner l'optimisation.
[01.402] Réduction de l’écart — Positionner les objectifs pour chacune des solutions possibles.
à l’objectif désigné — Allouer les objectifs dans le cas où la recherche d’optimisation du système
nécessite sa décomposition en sous-systèmes.
— «Lotir/répartir sur plusieurs couples produit(s)/concepteur(s) de la réalisation et
fourniture».
— Envisager une contractualisation progressive multiple pour favoriser l’innova-
tion/optimisation.
— Caractériser le(s) concept(s) de solution en terme de capacité à satisfaire
l’Expression du Besoin Généralisée (EBG).
— Ajuster les «exigences flexibles» pour «toucher» toutes ou certaines valeurs
objectifs pour optimiser.
— S’assurer du suivi du respect du domaine de validité (zone d’acceptation +
flexibilités).
— Définir et suivre des hypothèses de conception dans le domaine de validité du
produit.
— Monitorer la conception et la définition du système en regard des objectif désigné
et exigences.
[01.404] Traçabilité La mise en place d’un processus et d’un modèle spécifique de gestion de la traçabi-
des allocations lité est recommandée. Une démarche outillée peut supporter durablement la gestion
des enregistrements ainsi réalisés.
(à suivre)
NF X 50-156 — 40 —
[01.406] Études d’impact L’environnement d’utilisation est spécifié dans l’Expression du Besoin Généralisée.
des solutions Toutefois les concepts d’emploi et de mise en œuvre spécifiés ne sont pas toujours
proposées également adaptés aux particularités de chaque solution envisageable.
dans un environnement
L’optimisation d’ensemble passe souvent par un certain ajustement des concepts
d’utilisation
d’emploi retenus.
L’ajustement convenu sera pris en compte dans la spécification (STB) de la solution
à développer.
[01.407] Analyse d’impact Les aspects suivants doivent être pris en compte :
d’emploi — élaboration de scénarios d’emploi ;
— analyse de ces scénarios sous l’angle de la conception, performances critiques,
mesures ;
— expression du besoin, élaboration d’objectifs, itérations éventuelles ;
— élaboration d’indicateurs appropriés.
[01.408] Analyse des scénarios Un scénario initial est établi au titre de l’Expression du Besoin Généralisée. Il est à
de déploiement ajuster en fonction de la stratégie industrielle dans le cadre de l’optimisation globale
de chaque solution.
[01.409] Étude d’impact Le concepteur/réalisateur examine les interfaces entre sa stratégie industrielle, cha-
des solutions que solution proposée et le besoin exprimé. Il soumet sur cette base à l’accord du
proposées donneur d’ordres d’éventuelles suggestions d’adaptation du besoin et les justifie
dans l’articulation vis-à-vis de l’optimisation visée.
industrielle
L’ajustement convenu sera pris en compte dans la spécification (STB) de la solution
de réalisation/
à développer.
production
[01.410] Analyse des risques Le donneur d’ordres devrait réactualiser ses estimations pour intégrer les contribu-
pour les concepts tions progressives de la filière ou de sources multiples
et alternatives
[02.001] Expression de besoin — Les acteurs qui sont pris en compte pour son élaboration sont :
généralisée - donneur d’ordres : utilisateur, marché, acheteur, maître d’ouvrage ;
- autres parties prenantes dans la définition : concurrence, position dans la filière
(articulation industrielle, chaîne industrielle), organisme de contrôle, normalisa-
tion, écologie, R&D (innovation, évolution technologique) ;
- autres parties prenantes dans l’utilisation : maintenance, soutien, installateur,
concepteur, fournisseur(s).
— Il convient d’identifier (et d’acquérir si nécessaire) les documents appropriés et
les exigences qui s’y rapportent qui pourraient affecter le projet ;
— Les composantes de l’OD sont les objectifs majeurs identifiés, auxquels il
convient d’associer :
- des règles d’arbitrage entre ces objectifs ;
- une première définition des critères, indicateurs et grille d’évaluation
pour les concepts et solutions potentiels.
— Une fois l’objectif désigné défini et structuré, il est intégré dans l’expression du
besoin qui devient «Expression de Besoin Généralisée».
(à suivre)
— 41 — NF X 50-156
[02.101] Expression — L’expression du besoin dans le cahier des charges ne devrait comporter que les
fonctionnelle du besoin objectifs et besoins attendus indépendamment de toute solution présupposée.
— La structuration du cahier des charges peut respecter celle du CdCF proposée
dans la NF X 50-151.
— Identifier toutes les parties prenantes et leurs exigences.
[02.102] Couverture — Les attentes peuvent être associées aux phases et acteurs concernés pour
de la définition améliorer leur compréhension.
des attentes
[02.103] Support à l’innovation L’efficience de la démarche COD est largement tributaire de la possibilité d’ouvrir et
et la conception d’explorer nombre de voies technologiques. Il importe que le besoin exprimé n’en
referme pas sans motif.
[02.104] Identification — La communication de ces deux aspects au(x) partenaire(s) doit être suffisante
des enjeux et objectifs pour construire la dimension partenariale de la démarche COD.
stratégiques des parties — Les enjeux concernent les données macroscopiques du programme et doivent
prenantes tenir compte des aspects reconnus comme pertinents pour le programme, par
exemple :
- type de marché à couvrir ;
- retour sur investissement quantifié ;
- disponibilité de tant de points de l’outil industriel ;
- gain de production ;
- etc.
— Les objectifs stratégiques doivent tenir compte des aspects reconnus comme
pertinents pour le programme dans la liste suivante :
- positionnement sur le marché ;
- développement d’une nouvelle filière ;
- maîtrise d’une technologie ;
- acquisition ou pérennisation d’un savoir-faire ;
- etc.
— Les parties prenantes à considérer ne se limitent pas aux seuls partenaires de la
démarche. Il importe que ceux-ci confrontent leurs évaluations de ces tierces
parties (environnement, social, etc.) et en recensent ensemble les attentes.
(à suivre)
NF X 50-156 — 42 —
[02.105] Inventaire de données Il importe que le donneur d’ordres développe sa propre vision de l’environnement du
marché, filière produit envisagé, indépendamment de celle du concepteur/réalisateur. La confronta-
et concurrence tion de ces deux visions aide à cadrer la diversité des voies à explorer.
[02.106] Hiérarchisation L’examen des attentes des différentes parties intéressées et prenantes et l’identifi-
des attentes prises cation des éventuelles contradictions impliquent les deux partenaires. Il appartient au
en compte de toutes donneur d’ordres, après consultation du concepteur/réalisateur, de retenir les atten-
des parties prenantes tes pertinentes et de leur attribuer un ordre de priorité.
Les attentes jugées secondaires peuvent départager des solutions par ailleurs équi-
valentes.
— Identifier les approches associées au processus de développement, production,
tests, déploiement/installation, formation, maintien et le retrait de service qui né-
cessitent le développement ou l’acquisition de produits intermédiaires.
— Cette hiérarchisation est de la responsabilité du donneur d’ordres.
[02.201] Sélection des objectifs Il importe que les objectifs majeurs identifiés soient indépendants par nature et en
majeurs nombre limité (2 ou 3). Les objectifs majeurs peuvent être caractérisés au sens de la
NF 50-151. Il faut faire une distinction claire entre les deux niveaux d’exigences :
— les éléments dimensionnants que sont les objectifs majeurs ;
— les éléments plus flexibles descriptifs de la cible à atteindre formalisés par les
autres exigences du cahier des charges.
[02.203] Appropriation — L’appropriation doit se prémunir de bonne foi. Des écarts d’appréciation, des
des objectifs majeurs contradictions et ambiguïtés et des risques d’interprétation erronée peuvent
intervenir, en toute bonne foi de la part du partenaire en cause. L’appropriation
vise à les prévenir.
— Le concepteur peut rendre visible au donneur d’ordres sa compréhension par une
reformulation (exemple : analyse globale des objectifs et attentes du client).
[02.204] Définition de l’objectif — La désignation de l’objectif désigné découle, au travers des objectifs majeurs :
désigné - de données extraites du CdCF : fonctions de service prioritaires, flexibilités
associées ;
- de la prise en compte de paramètres influents de la stratégie d’acquisition et de
l’environnement programme (nombre d’exemplaires, cadence de production,
environnement industriel, de déploiement et d’utilisation, etc.).
— Il importe que les objectifs majeurs pris en compte dans l’objectif désigné soient
en nombre réduits et indépendants les uns des autres afin que l’optimisation
recherchée soit effective et «à plusieurs dimensions».
— Les performances et caractéristiques non prises en compte en tant qu’objectifs
majeurs contribuent à l’optimisation.
— Il importe que l’objectif désigné soit affiché au même titre que les autres compo-
santes du besoin exprimé et que le donneur d’ordres examine les réponses argu-
mentées des postulants concepteurs, de façon à apprécier leur possible
adhésion à la stratégie et à l’objectif désigné.
(à suivre)
— 43 — NF X 50-156
[02.205] Propriété de l’objectif — La valeur à laquelle il est fixé doit être acceptée et partagée par tous les
désigné : ambition intervenants. À cet effet une négociation ou un échange doit intervenir entre les
partenaires.
— La démarche COD se révèle exigeante dans sa mise en œuvre. Le plus souvent,
elle ne se justifie pleinement que dans la mesure où elle entraîne ou accompagne
une «rupture» significative par rapport à l’environnement prévalant auparavant.
[02.206] Propriété de l’objectif Une utilisation possible de la mesure est de définir un plan de remontée en
désigné : mesure performances à mettre en place lorsque la mesure montre une performance non
de conformité atteinte.
[02.207] Définition des règles Les règles d’arbitrage autorisent une flexibilité pour chaque objectif majeur au sein
d’arbitrage d’une zone globale d’acceptation in fine, compatible avec les enjeux du programme.
Elles permettent de définir et de maintenir un équilibre entre les objectifs majeurs.
Il importe qu’elles soient établies en temps opportun pour supporter les prises de dé-
cisions (compromis à trouver entre la nécessaire anticipation et la réactivité effective
dans les prises de décision).
[02.301] Mécanisme d’incitation Les incitations peuvent s’appuyer sur un système de primes en fin de conception,
sans toutefois exclure d’autres mécanismes au cours de la réalisation en aval, tels
que des incitations à variantes pour améliorer la réponse à l’objectif si l’opportunité
s’en présente, des redevances, etc.
L’application de la COD, associée à l’Analyse de la Valeur (AV) ou à l’Analyse Fonc-
tionnelle (AF) constituent un effort pour l’industriel qui doit générer des bénéfices
pour le donneur d’ordres, pour un coût global moindre et satisfaisant son budget, et,
pour l’industriel, par une marge bénéficiaire mieux maîtrisée.
[02.302] Définition — L’incitation peut-être sous forme monétaire mais aussi prendre la forme de
du mécanisme possibilité de réutilisation des concepts ou avancées technologiques acquises au
d'incitation cours de la réalisation du projet.
— La non atteinte de l’objectif est sanctionnée par des pénalités.
(à suivre)
NF X 50-156 — 44 —
[02.303] Incitation à l’innovation Il s’agit par exemple d’inciter le concepteur à risquer un «bond» technologique
important qui lui donnera un avantage significatif dans son domaine, avantage dont
peut également bénéficier le donneur d’ordres dans le futur.
La démarche COD favorise par essence l’innovation mais se révèle exigeante dans
sa mise en œuvre. Le plus souvent, elle ne se justifie pleinement que dans la mesure
où elle entraîne ou accompagne une «rupture» significative par rapport à l’environ-
nement prévalant auparavant.
Une telle rupture peut être de nature à remettre en cause tout ou partie du besoin
exprimé.
Il importe donc de convenir d’une démarche d’incitation et de maîtrise de l’innovation
prévoyant par exemple :
— l’identification de l’impact des concepts innovants sur les conditions et scénarios
d’emploi ;
— le réexamen en tant que de besoin des expressions de besoin et d’objectifs ;
— la réactivité dans la mise en œuvre en aval (plans d’actions spécifiques, outils
d’évaluation).
[02.401] Adaptation concertée Le concepteur/réalisateur examine les particularités de chaque solution proposée
du besoin vis-à-vis vis-à-vis de l’expression du besoin. Il identifie et soumet, le cas échéant, des
des capacités suggestions relatives au besoin dans une optique d’optimisation globale. Il revient au
des solutions donneur d’ordres d’entériner les éventuels ajustements du besoin convenus entre les
envisageables partenaires,
[02.402] Évaluation L’innovation est bien souvent freinée par la crédibilité insuffisante des outils
de l’innovation d’évaluation usuels qui ne sont effectivement calibrés que dans le champ des
références reconnues et prennent mal en compte les incertitudes attachées aux
solutions innovantes.
Il importe donc de programmer toutes les investigations nécessaires pour :
— adapter les outils d’évaluation ;
— élaborer et recueillir les bases de calibration ;
— circonscrire les incertitudes de mesure ;
— qualifier les outils.
(à suivre)
— 45 — NF X 50-156
[02.404] Grille d’évaluation Il importe que soit démontrée la cohérence de la grille d’évaluation avec le besoin
des propositions exprimé, et donc sa traçabilité :
— à partir des exigences et objectifs exprimés ;
— vers l’indicateur global de performance.
Les évaluations doivent être assorties d’intervalles de confiance basées notamment
sur une évaluation objective des capacités du concepteur.
Des outils peuvent être nécessaires en fonction du volume de données à traiter et
rapprocher (exemples : tri croisé, Monte Carlo, suivi des performances en
conception, etc.)
[02.405] Grille d’évaluation Les aspects suivants doivent être pris en compte :
des capacités — références justifiées dans la maîtrise du type de produit et des processus ;
industrielles
— références justifiées dans la maîtrise de l’innovation ;
— références justifiées dans la démarche COD ;
— performances intrinsèques et calibration (références utilisées) des outils mis en
œuvre ;
— maîtrise démontrée dans la manipulation des outils.
[03.001] Identification — Il est recommandé que le recensement soit le plus vaste possible, compte tenu
et soumission du champ de compétence de chaque candidat concepteur.
des solutions — Il est recommandé en conséquence de n’évincer un concept candidat que s’il est
envisageables prouvé, en accord entre les partenaires, qu’il ne peut répondre à l'objectif désigné
sans risques incompatibles avec la stratégie et les ressources mobilisables.
[03.002] Définition du nombre — Il est recommandé de s’appuyer typiquement sur trois étapes distinctes :
d’étapes de choix - présélection de concepts possibles au regard de critères d’ordres stratégiques
et économiques ;
- sélection de concepts et solutions candidates au regard de leurs capacités
satisfaisant à l’objectif désigné ;
- justification de concepts et solutions sélectionnés par rapport à l’objectif
désigné.
— Toutefois les partenaires peuvent convenir d’un nombre différent d’étapes.
— À chacune des étapes du processus, l’ensemble des concepts et alternatives
maintenus en lice pour évaluation résulte d’un accord formel entre les
partenaires.
— Ces étapes permettent, à partir de l’identification du plus grand nombre de voies
de solution possibles, d’évaluer la satisfaction à l’objectif désigné de plusieurs
concepts et/ou alternatives, pour que le donneur d’ordres sélectionne progressi-
vement la (voire les) solution(s) à développer.
[03.003] Critères de sélection Il importe que la grille soit établie indépendamment (et en amont) des solutions
des solutions proposées.
proposées
NF X 50-156 — 46 —
[03.101] Exploration Si l’objectif est suffisamment ambitieux, les solutions d’emblée conformes risquent
des Concepts d’être très peu nombreuses, voire inexistantes. Il importe donc que l’exploration soit
et variantes possibles dans un premier temps aussi vaste que possible et sans «censure» injustifiée.
Utilisation maximale des ouvertures offertes par les flexibilités présentes dans
l'expression de besoin généralisée
[03.102] Sélection de concepts Il importe de ne pas écarter prématurément des concepts qui, après examen détaillé
candidats et optimisation (ingénierie de valeur), laisseraient entrevoir des perspectives sérieu-
ses de convergence avec l’objectif désigné
[03.204] Optimisation Les flexibilités à exploiter sont tout à la fois internes à l’objectif désigné (pour obtenir
d’un concept donné la conformité à celui-ci) et externes (optimisation).
par les flexibilités
— 47 — NF X 50-156
[03.302] Sondages — Idem ci-dessus à grain plus fin et/ou plus ciblé.
de la couverture — Bases de Données d’expériences et de coûts comme base de justification.
des exigences
[03.303] Sondages des risques — Donner des éléments pour les analyses de risques projet (pour le demandeur).
— Méthode d’analyse de risques projet (identification, caractérisation, hiérarchisa-
tion, gestion des moyens de prévention, etc.).
[03.305] Positionnement — Élaborer des aides à la décision synthétiques (exemple : bilan performance/coût,
des Concepts prix au m2/temps, prix au kg/type de distribution, bilan masse/altitude, poids/dis-
et alternatives tance, etc.).
— Analyses coût — efficacité du système (En général celles-ci sont faites de façon
régulière par le moyen du Coût Global de possession (CGP)).
[03.306] Contribution à l’analyse — Les incertitudes affectant chaque solution contribuent, selon des règles conve-
des risques nues, à les départager.
— Il importe de réduire les divergences d’appréciations des risques par les deux
partenaires pour entraîner leur adhésion réciproque sur les choix à intervenir.
[03.401] Indicateurs Les règles d’arbitrage doivent aider à établir les termes d’échange en utilisant les
pour l’équilibre réserves et les marges identifiées sur les diverses variantes étudiées.
de l’objectif désigné
(à suivre)
NF X 50-156 — 48 —
[03.404] Identification des points Plusieurs cas peuvent être rencontrés. La pertinence d'une partie ciblée d'une solu-
singuliers, sortant tion a été apportée à un niveau macroscopique, ou certaines investigations peuvent
du niveau de confiance être lourdes à mener vis-à-vis des échéances de l'action ou n'apporteraient pas les
global preuves suffisamment tangibles, ou les outils de mesure et d'appréciations n'ont pas
été qualifiés au moment de l'action, etc. Ces éléments sont précisés au donneur d'or-
dres et l'heuristique utilisée est mentionnée.
[03.405] Mémoire des éléments — Traçabilité et restitution de la zone d’acceptation (Objectif + exigences afférentes)
de démonstration (dans le système de rang supérieur), choix de principes et concepts, limites et
interfaces.
— Traçabilité des évolutions d’exigences et de concept.
— Enregistrer les motifs des décisions et des hypothèses admises.
— Enregistrer les exigences et leurs évolutions.
[03.406] Constitution du dossier Justification du choix consignée dans le dossier de clôture de la conception.
d’aide à la sélection
des concepts
et solutions
[03.407] Ouverture — Si les dispositions convenues le prévoient, la conception n’est considérée comme
à la concurrence close que si toutes les informations nécessaires pour spécifier
au stade la consultation ont bien été fournies.
de la réalisation — Il appartient au donneur d’ordres, lors de la consultation, de respecter et de faire
respecter les droits spécifiques du concepteur.
— 49 — NF X 50-156
[04.101] Identification des outils — Les outils et méthodes spécifiques comprennent en particulier la relation client —
et méthodes fournisseur dans la conduite d’un projet (partenariat, échange d’information, etc.)
concepteur spécifiques et les performances des prévisions et évaluations comparatives de solutions.
de la démarche COD — Les choix de conception reposent en effet sur des évaluations dont la fiabilité doit
être telle que les partenaires puissent se convaincre mutuellement que les dits
choix sont fondés vis-à-vis des objectifs convenus et non pas «à la tête du client».
— La grille des justifications requises doit tenir compte des expériences accumulées
par les deux partenaires et des données et événements mesurables pouvant être
recueillis et confrontés aux prévisions au cours du processus de conception.
— Il est souhaitable à cet effet que le donneur d’ordres développe une compétence
propre dans ces domaines, compétence qui lui sera utile par ailleurs pour jouer
pleinement son rôle (incitation notamment) dans le partenariat.
[04.102] Justification — L’appréciation correcte du donneur d’ordres sur la pertinence des méthodes et
par le concepteur outils du concepteur est essentielle à l’efficience de la démarche.
de sa maîtrise — Le concepteur doit s’engager à fournir les justifications convenues selon la grille
des outils et méthodes convenue, sur la base de son expérience accumulée hors projet à l’appui de sa
spécifiques proposition, puis en fonction des résultats acquis en cours de conception pour
supporter le pilotage en partenariat.
— La qualité du processus de capitalisation d’expérience est essentielle à l’établis-
sement et au maintien des fondamentaux du partenariat.
[04.103] Évaluation L’évaluation doit être conduite en amont du choix du concepteur et réactualisée en
du concepteur tant que de besoin en aval, en particulier lors de revues adéquates et en prévision
par le donneur d’ordres des choix de pilotage les plus significatifs.
[04.301] Mise en place — Adapter le référentiel et les pratiques de l'entreprise en matière de gestion de la
du système de gestion configuration pour gérer en cohérence les produits de la démarche COD.
de la configuration — La mise en place du système de gestion de la configuration est dans tous les cas
une initiative du donneur d’ordres.
— Le donneur d’ordres doit spécifier et négocier avec chacun des postulants
concepteurs la constitution d’un système de Gestion de la Configuration (GdC) à
l’appui de la démarche de conception entreprise en partenariat.
— La mise en place doit en être progressive et concerner à chaque instant les
seules données de configurations nécessaires pour instruire les choix de
conception et assurer la traçabilité vers le besoin et vers le développement en
aval (ainsi que vers la production, si une remise en concurrence est envisageable
à ce stade).
[04.302] Gestion — La gestion en configuration du besoin exprimé est lancée sur l'initiative du
en configuration donneur d’ordres. Elle est appelée à devenir partie intégrante du système de
de l’expression gestion de la configuration à mettre en place progressivement (dont la gestion
du besoin pourra un jour être confiée au concepteur retenu).
— Les données à prendre en compte couvrent les différentes étapes du CdCF, les
objectifs majeurs identifiés puis combinés en objectif désigné ainsi que
l’ajustement progressif et négocié des spécifications (STB) attachées à chacune
des solutions proposées puis retenues.
— Au fil des choix de conception, les données devenues non pertinentes sont
archivées, la traçabilité entre ces données et les choix de conception devant
rester assurée.
— 51 — NF X 50-156
Annexe B
(informative)
Déroulement de la démarche et documents-types associés
Bibliographie
[1] RG.Aéro 000 08 (BNAE, 1995), Expression du besoin — Guide pour l’élaboration de la spécification techni-
que de besoin (STB).
[2] RG.Aéro 000 40-A (BNAE, 1999), Recommandation générale pour la spécification de management des
programmes.
[3] RG.Aéro 000 61 (BNAE, 1998), Recommandation générale pour la maîtrise des coûts et délais dans le
déroulement d’un programme.
[4] FD X 50-410:1999, Recommandation générale pour la spécification de management de programme.
[5] EN ISO/DIS 21351:2002, Systèmes spatiaux — Cahier des charges fonctionnel et spécification technique
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[6] ISO/CEI 12207:1995, Technologies de l’information — Processus du cycle de vie des logiciels.
[7] ANSI/EIA 632:1999, Processes for engineering a system.
[8] ISO 10005:1995, Management de la qualité — Lignes directrices pour les plans qualité.
[9] CEI 300-3-3:1995, Gestion de la sûreté de fonctionnement — Partie 3 : Guide d’application — Section 3 :
Coût du cycle de vie.
[10] ECSS-M-60:1996, Management des projets spatiaux — Maîtrise des coûts et délais.
[11] ISO 14300-1:2000, Systèmes spatiaux — Management de programme — Partie 1 : Structuration d’un
programme.
[12] ISO 14300-2:2000, Systèmes spatiaux — Management de programme — Partie 2 : Assurance produit.
[13] ISO 10007:2000, Système de management de la qualité — Lignes directrices pour la gestion de la
configuration.
[14] AFNOR, 2000, Conception de produits et de services (recueil de normes).
[15] PMI, AFNOR, 1998, Management de projet : un référentiel de connaissances.
[16] J. BERNARD-BOUISSIÈRES, AFNOR, 2000, Aide à l’élaboration d’un cahier des charges fonctionnel.
[17] AFITEP, AFNOR:1995, Estimation des coûts d’un projet industriel.
[18] AFITEP, AFNOR:2000, Dictionnaire de Management de Projet.
[19] EN 13290-7:2000, Management des projets spatiaux — Exigences générales — Partie 7 : Maîtrise des coûts
et des délais.
[20] ISO/CEI 15504:1999, Technologies de l’information — Évaluation du processus logiciel (SPICE).
[21] CEI 60300-3:1996, Gestion de la sûreté de fonctionnement — Partie 3 : Guide d’application — Évaluation
du coût du cycle de vie.
[22] X 50-430:1994, Management des systèmes — Gestion de la configuration — Concepts généraux et intro-
duction aux méthodes d'application.
[23] FD X 50-171:2000, Management Qualité — Indicateurs et tableaux de bord.
[24] FD X 50-176:2000, Management Qualité — Management des processus.
[25] FD X 50-179:2000, Management de la Qualité — Guide pour l’identification des exigences des clients.
[26] CEI 1160, Revue de conception formalisée (Formal Review Design).
[27] IEEE Std. 1220-1998 : IEEE, Standard for Application and Management of the Systems Engineering
Process.
[28] Analyse des décisions en conception, Girard P., Techniques de l’Ingénieur, traité L’entreprise industrielle
AG 2 220.
[29] Les décisions absurdes, Morel C., Gallimard 2002 (ISBN 2-07-076302-1).
— 53 — NF X 50-156
[30] La conduite de systèmes à risques, Amalberti R., PUF 1996 (ISBN 2-13-047359-8).
[31] L’analyse de systèmes, Lapierre J.-W., Syros 1992 (ISBN 2-86-738838-4).
[32] L’erreur humaine, Reason J., PUF 1993 (ISBN 2-13-045187-x).