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COUTS D'INVESTISSEMENT

3.1 Introduction
3.2 Investissements fixes
3.3 Evaluation des investissements fixes
3.4 Coûts d'investissement pour des navires de pêche
3.5 Coûts d'investissement pour les conteneurs de poisson
3.6 Investissements dans des unités de transformation des produits de la pêche
3.7 Fonds de roulement (IW)
3.8 Estimation du fonds de roulement (IW)

3.1 Introduction

3.1.1 Définitions

Lorsqu'on analyse un projet de construction d'une nouvelle usine de traitement du poisson, d'agrandissement ou de
rénovation d'une unité existante, ou encore de changement d'une ligne de production existante, la première et plus
importante décision concerne les différentes possibilités d'investissement et, le cas échéant, de savoir s'il faut investir
ou non.

Les décisions sur les investissements sont prises en tenant compte de la rentabilité et de la durabilité de l'option
technique retenue et des capitaux disponibles ou empruntés. Les variables qui peuvent affecter le profit sont
nombreuses mais généralement se classent en trois groupes: marché, investissements et coûts.

L'étude de marché aide à déterminer le volume probable de produits de la pêche qui peuvent être mis sur le marché et
cette information permet de fixer la capacité minimum de l'usine. A son tour, la capacité de l'usine est directement
reliée à l'investissement et se répercute sur les coûts de production. De façon générale, toutes les études de faisabilité
sont basées sur une étude de marché préliminaire qui fournit les réponses aux questions suivantes:

1. Quel volume est-il possible de vendre sur le marché? (Avec un minimum de 5 ans de prospective à partir de la date
prévue pour le démarrage de l'activité industrielle)

2. A quel prix les produits doivent-ils être vendus?

La capacité du projet peut être fixée à partir des informations ci-dessus et les études nécessaires peuvent être
entreprises pour savoir s'il est judicieux d'investir ou non. Dans le cas d'unité existante, l'analyse de l'investissement
est nécessaire pour déterminer les coûts fixes de chaque produit; par la suite, la connaissance des coûts
d'investissement des principaux équipements est utile pour les études techniques et économiques concernant la
maintenance et les rénovations.

3.1.1 Définitions
Le montant financier total nécessaire pour mettre en oeuvre un projet est appelé "Coût d'investissement en capital".
Cet investissement peut être réalisé avec des capitaux propres, des crédits d'institutions financières nationales ou
internationales, et de fournisseurs. Les capitaux nécessaires pour réaliser et mettre en oeuvre le projet se composent de
deux parties:

1) LES CAPITAUX FIXES (I F) qui représentent les capitaux nécessaires pour la construction complète de l'usine de
transformation avec ses services auxiliaires et sa préparation jusqu'au moment du démarrage de l'activité. Ils
représentent pratiquement la valeur totale des actifs de l'entreprise.

Les actifs immobilisés peuvent être tangibles ou intangibles. Les actifs tangibles comprennent les équipements (y
compris les coûts de montage), les bâtiments, les installations auxiliaires, etc., et les actifs intangibles comprennent les
brevets, le savoir-faire technique, les dépenses d'administration, les coûts de fonctionnement et de démarrage, etc.

2) LE FONDS DE ROULEMENT (Iw) qui comprend les capitaux nécessaires pour atteindre le niveau de production
prévu par les études techniques et économiques, après que les installations aient été réalisées et que la production ait
débuté.

Le montant de ce fonds de roulement varie dans de très larges proportions, suivant le marché auquel sont destinés les
produits, les caractéristiques du procédé de production et les conditions concernant l'origine et la disponibilité des
matières premières.

3.2 Investissements fixes

3.2.1 Etude d'avant-projet et coûts d'analyses


3.2.2 Principaux équipements
3.2.3 Installation des équipements
3.2.4 Réseaux et conduites
3.2.5 Instruments de mesurage et équipements de contrôle
3.2.6 Installations électriques
3.2.7 Bâtiments (y compris les annexes)
3.2.8 Services auxiliaires
3.2.9 Terrain
3.2.10 Coûts de démarrage
3.2.11 Intérêts pendant la phase de construction
3.2.12 Ingénierie et direction
3.2.13 Frais liés à la construction
3.2.14 Honoraires des entrepreneurs
3.2.15 Imprévus

Les capitaux fixes se répartissent en différentes composantes qui sont:

A. Coûts directs B. Coûts indirects


(1) Etude d'avant-projet et coûts d'analyses (12) Ingénierie et direction
(2) Principaux équipements (13) Frais liés à la construction
(3) Coûts de montage et d'installation (14) Honoraires d'entrepreneurs
(4) Réseaux et conduites (15) Imprévus
(5) Equipements et instruments de contrôle
(6) Installation électrique
(7) Bâtiments (y compris les annexes)
(8) Services auxiliaires
(9) Terrain et aménagements
(10) Frais de démarrage
(11) Intérêts pendant la période de construction

Chacune de ces composantes peut être estimée séparément, et son ampleur varie considérablement suivant la nature
du projet. Ces composantes d'investissement stable sont décrites brièvement ci-après:

A. Coûts directs

3.2.1 Etude d'avant-projet et coûts d'analyses


Les études économiques préliminaires sont en général effectuées avant de décider de soutenir la mise en oeuvre d'un
projet; elles comprennent les voyages d'études d'avant-projet, les études de marché, les études de laboratoire et études
pilotes, etc. Toutefois, la méthode d'imputation de ces coûts varie d'un projet à l'autre.

En particulier, dans le cas de projets publics, l'administration n'a pas l'habitude de prendre en compte ces frais dans le
coût total du projet et les considère comme des coûts de promotion à fonds perdu. Tous les fonds attribués à un projet
doivent être considérés comme faisant partie des coûts, y compris ceux de la phase de recherche et les coûts d'avant-
projet.

3.2.2 Principaux équipements


Dans certains cas, les factures pro-forma des équipements ne comprennent que leur valeur intrinsèque, et dans d'autres
cas, leur valeur installation comprise. Lorsqu'elles comprennent l'installation, les composantes (2) et (3) peuvent être
calculées conjointement, et comprennent toutes les installations complémentaires. Lorsque l'équipement nécessite
l'emploi de matériaux importés, on fournira les informations sur les termes de livraison: FOB (prix de l'équipement au
port d'origine franco bord), CAF (prix comprenant le fret et l'assurance) et sur le site d'utilisation (frais d'importation,
fret, etc.).

Les équipements et le matériel utilisés pendant le montage et qui peuvent être utilisés pour la production doivent
également être inclus. Leur valeur peut être déterminée en tenant compte d'un amortissement suivant leur utilisation,
en ne retenant que la valeur résiduelle (voir le concept d'amortissement et de valeur résiduelle au Chapitre 4).

3.2.3 Installation des équipements


Lorsque cette composante est considérée séparément, il faut inclure une provision pour l'installation des équipements
importés. Le coût d'installation comprend souvent la rémunération d'un personnel qualifié expatrié. Cela est
recommandé à cause de l'expérience que devrait avoir le personnel du fournisseur, et parce que dans certains cas les
fournisseurs de l'équipement ne le garantissent que lorsqu'il est monté, réglé et démarré par leur propre personnel ou
par des techniciens mandatés par eux.

Lorsqu'aucune autre donnée n'est disponible, le coût d'installation des équipements peut être estimé à 20% de leur
valeur.

3.2.4 Réseaux et conduites


Selon plusieurs méthodes d'estimation, cette composante est calculée séparément du reste des équipements. Dans une
estimation détaillée, le calcul du coût des conduites est fait sur plan de leur installation. Le coût des conduites peut
varier considérablement dans les industries de transformation des produits de la pêche, allant de valeurs assez faibles à
des valeurs relativement élevées.

Les conduites dans les industries de transformation des produits de la pêche sont utilisées pour véhiculer de l'eau (eau
douce et eau de mer), de la saumure, des réfrigérants (par exemple de l'ammoniac), de l'air comprimé, des eaux usées
et des effluents liquides, le transport hydraulique des produits, de la vapeur, des huiles comestibles, des sauces et des
gaz spéciaux (par exemple CO2 ou des mélanges pour conditionnement sous atmosphère modifiée).

3.2.5 Instruments de mesurage et équipements de contrôle


Cette composante comprend tous les équipements auxiliaires et les instruments pour le contrôle et l'enregistrement des
différentes variables à chaque étape du procédé de fabrication; elle augmentera avec la mise en oeuvre de l'HACCP et
des méthodes basées sur l'HACCP dans les industries de transformation des produits de la pêche.

3.2.6 Installations électriques


Les coûts inclus dans les installations électriques comprennent principalement la main-d'oeuvre et les matériaux
nécessaires pour l'approvisionnement en énergie et l'éclairage de l'unité de production, alors que les coûts d'éclairage
des bâtiments administratifs sont normalement compris dans les coûts des services auxiliaires.

3.2.7 Bâtiments (y compris les annexes)


Les coûts de construction comprennent la main-d'oeuvre, les matériaux et les fournitures nécessaires à la construction
de tous les bâtiments en rapport avec l'usine. Ils comprennent la plomberie, l'installation électrique, la ventilation, l'air
conditionné, et le reste des équipements des bâtiments. Le coût de construction varie en général suivant le pays et
suivant l'implantation de l'usine.

Le Tableau 3.1 présente des données internationales pour les coûts de construction suivant le pays et le procédé de
fabrication. Lorsqu'aucune autre donnée n'est disponible, les besoins en surface de bâtiment peuvent être estimés à
150 m2 par tonne de matière première traitée journellement.

Tableau 3.1 Coût de construction des usines de traitement des produits de la pêche

Type Pays $EU/m2


Références
Usines de traitement du poisson Argentine 200-250
Vaaland et Piyarat,
Brésil 100-150
1982
Bâtiment pour congélation Pays 97,8Street et al., 1980
tropicaux
Bâtiments pour production de poisson de première 250-350 UK Myers, 1984
catégorie, avec bureaux, bassins de stockage, etc.
Construction avec bassins de stockage et quelques 150-250 UK Myers, 1984
bureaux
Hangars et autres types de bâtiments élémentaires 100-150 UK Myers, 1984
ouverts
Séchage, bâtiment 75 Pays africains Waterman, 1977
Conserverie 80-100 Indonésie Bromiley et al.,
1973
Type, capacité $EU Pays Références
'000
Usines de traitement du poisson Pays Shaw, 1976
tropicaux
1-5 tonnes matière première/jour 30-60
6-20 tonnes matière première/jour 40-90
21-50 tonnes matière première/jour 65-190
51-100 tonnes matière première/jour 100-240
3.2.8 Services auxiliaires
La définition communément acceptée pour les services auxiliaires dans un procédé de fabrication comprend les
structures, les équipements et les services non-directement impliqués dans la fabrication. Normalement cela inclut les
équipements pour la fourniture de vapeur, d'eau, d'électricité, d'air comprimé et de carburant. Certains de ces services
peuvent être fournis par des entreprises extérieures, auquel cas ils sont considérés comme des coûts de production et
ne sont pas inclus dans les investissements. Les installations de décharges, les extincteurs, les cafétéria, etc. sont
également compris dans les coûts de services auxiliaires.

3.2.9 Terrain

3.2.9.1 Aménagement foncier

Le coût du terrain dépend de sa situation et peut varier de 30 à 50% selon qu'il s'agisse d'une zone rurale ou hautement
industrialisée. La valeur du terrain ne décroît pas avec le temps et elle n'est donc pas comprise dans les
investissements stables lors du calcul des amortissements. Même si le terrain représente un investissement, on préfère
en général inclure dans les capitaux stables les seuls éléments autorisés par la réglementation pour le calcul des
amortissements, excluant ainsi le terrain. En moyenne le coût du terrain industriel s'élève à 4-8% du coût des
équipements soit 1-2% du total de l'investissement (Peters et Timmerhaus, 1978).

3.2.9.1 Aménagement foncier

La part de l'investissement utilisé pour l'aménagement du terrain comprend le coût des matériaux pour les clôtures, le
nivellement du terrain, les routes, les zones de parking, et autres coûts similaires.

3.2.10 Coûts de démarrage


Il se passe un certain temps entre la finition réelle de la construction et le commencement de la production normale,
période de mise en route, dont la durée peut aller de quelques semaines à plusieurs mois. Evidemment, plusieurs coûts
interviennent pendant cette période. Ils peuvent être divisés en deux groupes principaux:

- Les coûts de construction pendant le démarrage (pertes sur les lignes de production et sur les équipements, défauts
de conception à résoudre, mauvais fonctionnement des équipements, besoins en équipements supplémentaires, etc.)

- Coûts opérationnels de démarrage (salaires, matières premières, produits semi-finis ou finis ne respectant pas les
spécifications, etc.)

Alors que les premiers sont toujours compris dans les capitaux stables et en tant que tels s'amortissent pendant la
période d'activité de l'usine, il n'y a pas de critère unique pour les seconds. Suivant la stratégie comptable du secteur
d'activité, on peut également les capitaliser ou les considérer comme des coûts opérationnels exceptionnels et les
imputer aux pertes. Malgré tout, dans ce dernier cas, ils ne sont pas pris en compte dans l'évaluation économique du
projet. Cependant la tendance générale est de réduire les coûts de démarrage autant que possible par une meilleure
préparation au niveau de la conception.

3.2.11 Intérêts pendant la phase de construction


En général, on distingue deux situations: a) lorsque le capital nécessaire au développement du projet provient de fonds
propres, ou b) lorsqu'une partie des fonds a son origine à l'extérieur (crédits bancaires). Dans le dernier cas, l'intérêt
est composé à partir du moment où le crédit est mis à disposition jusqu'à la fin de la construction. Cet intérêt vient
s'ajouter au prêt principal, et le total forme la composante d'investissement.
B. Coûts indirects

3.2.12 Ingénierie et direction


Ces dépenses comprennent non seulement la rémunération des services techniques et administratifs nécessaires à la
direction et à la gestion du projet durant la phase de construction, mais aussi l'ingénierie et les tirages (les "bleus")
nécessaires pour préparer les plans définitifs et les cahiers des charges pour les appels d'offre ou la passation de
contrats pour des services ou des équipements.

3.2.13 Frais liés à la construction


Ces frais sont indispensables pour la bonne réalisation de la construction de l'usine. Ils comprennent normalement
l'ingénierie sur le terrain (contrôles, mise en place du matériel, etc.), les approvisionnements du chantier, les
équipements, et les services temporaires.

3.2.14 Honoraires des entrepreneurs


Ils varient en fonction de la situation et peuvent être nuls lorsque la même entreprise est responsable de la construction
et de la réalisation du projet.

3.2.15 Imprévus
Cette composante couvre les incidents imprévus. Son montant est variable et dépend de la précision des estimations.

3.3 Evaluation des investissements fixes

3.3.1 Evaluation des coûts d'équipement et d'installation


3.3.2 Méthodes d'évaluation des investissements
3.3.3 Niveau de précision dans les estimations par facteurs

L'évaluation du coût d'un projet peut aller d'une estimation rapide à un calcul détaillé soigneusement préparé en
utilisant un organigramme complet, avec des spécifications, selon ce que l'on connaît du produit et selon le temps et
les moyens disponibles pour l'évaluation.

3.3.1 Evaluation des coûts d'équipement et d'installation

3.3.1.1 Indices de coût


3.3.1.2 Facteur coût-capacité

Les données concernant les coûts d'équipement et de construction des usines sont largement disponibles dans
plusieurs publications. Ces données sont précieuses pour l'ingénieur, mais doivent être utilisées avec précaution (car
dans la majorité des cas, les données sur les coûts sont publiées sans aucune explication quant à leur origine). Deux
facteurs doivent être pris en compte:
- Indices du coût de la construction - temps
- Facteur de coût - capacité
3.3.1.1 Indices de coût

L'un des problèmes habituellement rencontrés par quiconque est chargé de l'évaluation est que l'information
disponible sur le coût d'équipement ou d'usine similaire est en général obsolète, et doit être ajustée selon l'évolution
des conditions économiques. Cette mise à jour peut être faite grâce à l'utilisation des indices de coût.

Un indice de coût est un chiffre qui indique le rapport entre le prix des produits au temps "t" et leur prix au temps "t o"
(temps de référence). Si on dispose d'une date précise pour un prix passé, le coût actuel peut être déterminé au moyen
de la formule suivante:

Les indices de coût peuvent être utilisés pour faire une évaluation générale, mais aucun ne prend en compte la totalité
des facteurs, tels qu'une avance technologique particulière ou les conditions locales. Les indices les plus courants
permettent une évaluation plus précise lorsque la période concernée est inférieure à 10 ans. Des indices de plusieurs
types sont publiés régulièrement. Certains peuvent être utilisés pour des évaluations de coûts, d'autres s'appliquent
spécifiquement à la main-d'oeuvre et à des domaines particuliers tels que la construction, les matériaux, etc. Par
exemple, en Argentine, les indices les plus facilement accessibles sont ceux publiés par:

- INDE: Instituto Nacional de Estadísticas y Censos (Institut National de Statistiques et de Recensement)


Coût de construction
Indice des prix de consommation
Indice des prix de gros des produits non-agricoles

- Cámara Argentina de la Construcción (Syndicat argentin de la construction)

- Fundación Atlantica (Fondation Atlantique): Indices du prix des intrants dans le secteur de la pêche

- Redes-Letter (Revue Redes)

Des publications extérieures contiennent également des indices sur les équipements, tels que ceux publiés
régulièrement dans Chemical Engineering for Processing Equipment [Marshall and Stevens Indexes (Indices Marshall
et Stevens), maintenant renommé Marshall and Swift Index (Indice Marshall et Swift)], et sur les matériaux. Une
description complète de ces indices se trouve dans Stevens (1947).

Parmi d'autres indices on peut citer l'Engineering-News Record Indexes (Indices de la Revue de l'Ingénierie) pour la
construction, le Nelson Index pour la construction de raffineries, etc. Des indices similaires sont disponibles dans la
plupart des pays. Cependant, l'une des difficultés habituelles dans les pays en développement est la rareté ou l'absence
complète d'indices fiables.

Les indices de coût fiables donnent une indication sur le degré de développement d'un pays. Dans la plupart des pays
développés certains indices sont mis à jour très fréquemment, même journellement, tout au moins chaque semaine.
Cependant, pour d'autres, la mise à jour est faite mensuellement, annuellement ou n'est pas faite du tout. Dans des cas
extrêmes, en général associés à un manque de statistiques (par exemple, pour les débarquements de la pêche), les
investissements, en particulier les investissements importants, deviennent problématiques et risqués.

Si les indices ne sont pas disponibles, il est recommandé d'utiliser les données et les indices du pays d'où la plupart
des équipements seront importés.

3.3.1.2 Facteur coût-capacité


En général, les coûts n'augmentent pas de façon directement proportionnelle à la taille. Néanmoins, les coûts d'une
usine ou d'équipements peuvent être évalués lorsque des données sont disponibles pour un projet similaire mais d'une
taille différente, en utilisant la relation suivante:

I2 = I1 × (Q2/Q1)x..........(3.2)

où:

I2 = investissement requis pour la capacité Q2


I1 = investissement connu pour la capacité Q1;

L'exposant x dans l'équation (3.2) est le facteur coût-capacité (Chilton, 1950). Sa valeur moyenne tend vers 0,6 et pour
cette raison la relation est également connue comme la règle du facteur des six dixièmes. Néanmoins, 0,6 est une
valeur moyenne et ses valeurs vont de 0,2 à plus de 1,0.

On peut trouver dans les publications (Happel, 1958; Bauman, 1964) des tableaux donnant les valeurs de ce facteur
pour les industries chimiques et les équipements. Si l'on trace la courbe du coût total en fonction de la capacité sur une
double échelle logarithmique, on obtient une ligne droite dont la pente est égale au facteur coût-capacité. Cependant,
ce n'est pas toujours le cas, et on peut obtenir des courbes montrant la présence de deux facteurs coût-capacité ou plus,
chacun couvrant un certain domaine de capacité et permettant de meilleurs résultats qu'un facteur général moyen.

En ce qui concerne les industries de transformation des produits de la pêche quelques valeurs de l'exposant x sont
présentées dans le Tableau 3.2; des exemples de corrélation relatifs aux équipements sont montrés dans les Figures
3.1, 3.2 et 3.3, et d'autres coûts d'équipements sont mentionnés à l'Annexe Cl (Zugarramurdi, 198 la).

Tableau 3.2 Facteurs coût-capacité pour les équipements d'usines de traitement du poisson

Equipement Plage Facteur coût- Taille Coût nominal


capacité nominale (annuel)
Condensateurs à 80 000-320 0,57 140 000 $EU 5 000 (1989)
évaporation rapide 000 kcal/h
Evaporateurs 12 000-24 000 0,67 12 000 $EU 3 000 (1989)
Congélateurs à plaques 10-18 tonnes/j 0,31 18 tonnes/j $EU 28 000
(1989)
Congélateurs à phase liquide 2-8 tonnes/h 0,869 8 tonnes/h $EU 702 600
(1984)
Congélateur continu à spirale 0,5-1,5 0,514 1,5 tonne/h $EU 272 220
tonne/h (1984)
Congélateur continu à bande 0,2-0,6 0,583 0,6 tonne/h $EU 130 560
unique tonne/h (1984)
Congélateur vertical 5,5-14 0,13 14 tonnes/j $EU 23 250
tonnes/j (1984)
Congélateurs à ventilation 5-20 tonnes/j 0,31 5 tonnes/j $EU 10 000
forcée (1989)
Chambres froides 500-10 000 m3 0,628 2 000 m3 $EU 60 000
(taux de remplissage (10 (1984)
m3/tonne)
Machine à glace en écailles 20-30 tonnes/j 0,38 20 tonnes/j $EU 18 000
(1989)
Séparateur d'arêtes
Baader 500-1 600 0,65 500 kg/h DM 50 000
kg/h (1990)
Bibun 1 800-2 600 1 1 800 kg/h $EU 16 000
kg/j (1977)
Paoli 200-1 000kg/j 0,69 500 kg/h $EU 14 800
(1977)

La valeur du facteur coût-capacité des équipements frigorifiques pour des unités de congélation avec des capacités de
10-100 tonnes/j est 0,795, alors que pour des équipements de traitement elle est de 0,868. En Argentine, l'intervalle de
variation est très large, étant donné que quand des usines mécanisées augmentent leur capacité, le volume des
équipements augmente, alors que des unités manuelles augmentent leurs équipements frigorifiques.

En ce qui concerne les facteurs coût-capacité des usines dans leur ensemble, les valeurs pour différentes activités,
aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement, sont présentées au Tableau 3.3.

Figure 3.1 Coûts en fonction de la capacité pour des condensateurs à évaporation rapide (partie de matériel de
réfrigération)

Figure 3.2 Coûts en fonction de la capacité des évaporateurs (partie de matériel de réfrigération)

Figure 3.3 Coûts en fonction de la capacité de séparateurs d'arêtes de poisson

Il va de soi que des différences importantes existent suivant la localisation des entreprises et suivant les technologies
de transformation, mais on peut conclure que pour les usines de transformation du poisson (à l'exception des unités de
production de farine de poisson) un facteur de 0,85, tel qu'il est proposé pour des unités de transformation de produits
solides, est représentatif (Wilson, 1978), alors que ce facteur est d'environ 0,6 pour les unités de production de farine
de poisson.

Tableau 3.3 Facteurs coût-capacité pour des usines de traitement du poisson

Type d'usine Intervalle Facteur Taille Coût Pays Calculé à partir


(tonnes/j) coût- (tonnes/j) nominal de
capacité ($EU
'000)
Conserveries 8-35 (°) 0,89 11,3 1 100 Argentine (Cerbini et
Zugarramurdi,
1981a)
Congélation 10-100 (°) 0,6-0,81 20 2 500 Argentine (Zugarramurdi et
Parin, 1988)
Moyenne pour des 0,875 20 3 270 Plusieurs (Parin et al, 1990)
unités de pays
congélation d'autres
aliments (°)
Production de glace
écailles 2-200(°) 0,895 50 420 UK (Myers, 1984)
blocs 10-200(°) 0,646 50 460 UK (Myers, 1984)
plaques 2-200(°) 0,960 50 400 UK (Myers, 1984)
Farine de poisson: 20-1 000 (') 0,5 66,7 806 Brésil (Vaaland et
Piyarat, 1982)
0,459 n/d n/d Canada (Mensinkai,
1967)
2-2 000 (') 0,5 20 400 Pays (Shaw, 1976)
tropicaux
- sans concentration 15-30 (') 0,60 25 235 Europe (Atlas, 1975)
d'eaux résiduaires
- avec 60-250 (') 0,618 60 455 Europe (Atlas, 1975)
concentration
d'eaux résiduaires
CPP**, biologique
50-1 000 0,585 50 1 350 USA (Almenas, 1972)
CPP, extraction à 50-1 000 (') 0,502 50 1 570 USA (Almenas, 1972)
l'alcool 20-68 (') 0,477 68 1 757 Sénégal (Vaaland et
isopropylique Piyarat, 1982)
(°) tonnes de produit
(') tonnes de matière première
* (0-100% suivant le degré de mécanisation)
** Concentré de protéines de poisson fixes

3.3.2 Méthodes d'évaluation des investissements

3.3.2.1 Méthode du Facteur universel


3.3.2.2 Méthode du Facteur de Lang (f L)
3.3.2.3 Méthodes d'évaluation par facteurs

3.3.2.1 Méthode du Facteur universel

On peut calculer le capital stable total à partir du prix de vente réel des produits et la capacité annuelle de l'usine
(Woods, 1975). Les investissements fixes sont calculés de la manière suivante:

I = V × Q/W..........(3.3)

où:

I = Investissement
V = Prix de vente par unité produite
Q = Capacité annuelle de l'usine, exprimée dans les mêmes unités de production que V
W = Facteur Universel

Le Tableau 3.4 montre les valeurs de W. Pour l'application de cette méthode, les prix de vente et les intervalles de
capacité dans l'industrie des pêches sont données au Tableau 3.5.

Tableau 3.4 Valeurs du Facteur Universel

- Utilisation générale 1,0


- Productions dans lesquelles les principaux coûts sont la 1,4
matière première ou la main-d'oeuvre
- Intervalle 0,2-8,0

Tableau 3.5 Valeurs moyennes de V et Q dans les industries de transformation des produits de la pêche

Produits Prix de vente Plage de Q Pays Références


par unité (V) (1)
($EU)
Soles fraîches 1 928/tonne 914 tonnes/an USA (Georgianna et
Hogan, 1986)
Merlu congelé 1 470/tonne 5-20 tonnes/j Argentine (1990) Cette
(pelé, sans arêtes, en publication
blocs)
Sardines congelées 0,46/kg 30 tonnes/j Indonésie (Haywood et Curr,
1987)
Filets congelés 2 874/tonne 3 000 tonnes/an Sénégal (Jarrold et Everett,
1978)
Anchois d'Argentine 0,6-0,7/boîte 15-100 × 103 boîtes/j Argentine (1989) Cette
à l'huile, boîtes de publication
170 g
Conserves de sardines 0,46/kg 120 tonnes/j Indonésie (Haywood et Curr,
1987)
Conserves de thon 2 704/tonne 5 500 tonnes/an Sénégal (Jarrold et Everett,
1978)
Anchois salés 1,3-2,0/kg (tonnes/campagne) 40/4 Argentine (1989) Cette
tonnelets × 200 kg 000 publication
Farine de poisson 0,1/kg 1 200 tonnes de poisson/an Indonésie (Haywood et Curr,
1987)
Farine de poisson 312/tonne 25 000 tonnes/an Sénégal (Jarrold et Everett,
1978)
Note: (1) Dans les mêmes unités que V

L'intérêt de cette méthode réside dans sa simplicité. Cet avantage disparait lorsqu'on essaye de trouver dans la liste des
valeurs de W celle qui correspond au cas particulier que l'on est en train d'étudier. Ainsi le terme "Facteur Universel"
est utilisé car il est supposé être applicable à n'importe quel type de fabrication. Le peu de temps nécessaire pour faire
une évaluation (5 minutes) par cette méthode est en sa faveur, mais les résultats sont entachés d'une très grande marge
d'incertitude (entre -70% et +200%).

3.3.2.2 Méthode du Facteur de Lang (fL)

Cette méthode est fréquemment utilisée pour estimer l'ordre de grandeur d'un investissement. Elle est basée sur le
principe que l'on peut obtenir le coût d'une unité industrielle en multipliant le coût des principaux équipements de
production par un certain facteur (Jelen et Black, 1983). Deux facteurs sont utilisés: l'un pour estimer les
investissements fixes, l'autre pour estimer l'investissement total. Les valeurs moyennes de ces facteurs sont
disponibles dans les publications. Leur utilisation est très simple:

Estimation de l'investissement = fL × (Coût des équipements de production)

Cette méthode est utilisée lorsque l'on ne dispose que de peu ou pas d'informations sur les plans de réalisation d'un
projet. Elle représente une approximation préliminaire (±20-30%). La méthode a été employée à l'origine dans les
industries chimiques et les facteurs généraux pour ces industries sont présentés dans le Tableau 3.6.

Tableau 3.6 Facteur fL pour l'estimation de IF et IT pour des industries chimiques (d'après Arnold et Chilton, 1963)

Type d'usine fL pour IF fL pour IT


Produits solides 3,9 4,6
Produits solides-liquides 4,1 4,9
Produits liquides 4,8 5,7
Pour des industries de transformation des produits de la pêche, les facteurs I F et IT calculés à partir de données
publiées, sont donnés dans le Tableau 3.7 pour la transformation artisanale de poisson et dans le Tableau 3.8 pour la
transformation industrielle.

Tableau 3.7 Facteur fL moyen pour l'estimation de IF pour la transformation artisanale du poisson

Type de transformation Facteur moyen


Conserves 2,485
Congélation 2,6
Séchage et salage-séchage 2,43
Farine de poisson et ensilage biologique 2,265

On peut remarquer dans les Tableaux 3.6, 3.7 et 3.8 une différence significative entre les facteurs utilisés pour les
industries de transformation des produits de la pêche et ceux des industries chimiques. Cela tient probablement au fait
que les industries chimiques ont souvent des infrastructures auxiliaires importantes, ce qui n'est pas toujours le cas
dans les industries de l'alimentation.

Par ailleurs, les unités mécanisées des pays industrialisés, avec des coûts d'équipements élevés, présentent un facteur
qui est sensiblement plus bas pour le même type de transformation. On note également que cette différence n'est pas
compensée par les coûts de construction plus bas dans les pays en développement (voir Tableau 3.1).

Tableau 3.8 Facteur fL moyen pour l'estimation de IF et IT pour la transformation industrielle du poisson

Usines de poisson
Données calculées à partir
Type d'usine fL pour fL pour Pays
de
IF IT
Conserverie Manuelle 2,5 3,1 Argentine
Conserverie Manuelle 2,47 2,97 Indonésie (Haywood et Curr, 1987)
Conserverie Mécanique 2,05 Norvège (Myrseth, 1985)
Congélation 2,6 3,3 Argentine (Parin et al., 1990)
Manuelle 2,29 Pays tropicaux (Street et al., 1980)
Manuelle, crevettes 2,93 UK (Graham, 1984)
Mécanique, crevettes 2,11 USA (Bartholomai, 1987)
Mécanique, poissons-chats 2,31 USA (Bartholomai, 1987)
Traitement salé-séché 2,2 Brésil (Vaaland et Piyarat, 1982)
2,67 Pays africains (Waterman, 1977)
Concentré de protéines de poisson 1,64 Sénégal (Vaaland et Piyarat, 1982)
CPP 1,59 USA (Almena, 1972)
2,89 Brésil (Vaaland et Piyarat, 1982)
3.3.2.3 Méthodes d'évaluation par facteurs

Il est possible en utilisant cette méthode d'extrapoler le coût d'une installation complète à partir du coût des principaux
équipements de production (Chilton, 1949), et de fournir une évaluation des investissements fixes totaux avec une
erreur de 10-15% sur la valeur réelle, si les facteurs appropriés sont utilisés. Il est recommandé de compléter
l'ensemble des résultats sur les facteurs avec des cas différents successifs.

On peut utiliser les données recueillies pour développer des relations de coût pour optimiser certaines étapes
particulières d'un procédé. Le point de départ de cette méthode est l'estimation du coût des principaux équipements,
que l'on appellera IE. On peut remarquer que le coût des équipements complémentaires peut être corrélé avec
l'investissement principal et que l'investissement total peut être estimé en appliquant un facteur expérimental à
l'investissement de base IE.
On obtient ainsi l'équation (3.4), dans laquelle les facteurs expérimentaux f sont obtenus en étudiant diverses
fabrications similaires.

IF = IE × (1 +S fi) × (1 +S FIi) .......... (3.4)

où:

IF = Investissements fixes pour l'ensemble du système


IE = Coût des principaux équipements après installation
fi = Facteurs de multiplication pour l'évaluation des principaux coûts directs, tels que conduites, instrumentation,
bâtiments, etc.
FIi = Facteurs de multiplication pour l'évaluation des coûts indirects, tels que honoraires d'ingénierie, entrepreneurs,
imprévus, etc.

Le Tableau 3.9 présente des données caractéristiques résultant de l'analyse d'usines chimiques existantes (Rudd et
Watson, 1968), en même temps que des valeurs calculées pour des usines de transformation des produits de la pêche.
Il est intéressant de noter que l'investissement des principaux équipements peut être à un niveau aussi bas que la
moitié, le tiers et quelquefois le quart de l'investissement total suivant la nature de la production.

Quand dans un complexe industriel, les services auxiliaires sont largement utilisés et de façon continue, un prix de
cession interne est généralement appliqué aux quantités utilisées par le projet. Quand les quantités ne peuvent pas être
mesurées de manière précise, on applique un coefficient proportionnel à I F, généralement sous forme de redevance
annuelle. A l'autre extrême, on trouve le cas de l'usine totalement isolée de tout complexe industriel ("à partir de
zéro") qui doit assurer tous ses services auxiliaires, et dont les investissements correspondants sont inclus dans I F.

Il faut souligner qu'étant donné les coûts très importants que nécessitent la mise en place des services auxiliaires,
l'établissement de relations avec les terminaux d'état, les terminaux de chargement et de déchargement, les transports
et autres services nécessaires dans un site non développé, le total des investissements fixes pour une nouvelle usine
dans un site reculé peut être jusqu'à 100% plus élevé que pour une usine établie près d'un site développé.

La Figure 3.4 montre les relations entre les investissements fixes pour des activités chimiques et pétrochimiques
comparées à des activités alimentaires (Parin et Zugarramurdi, 1994). De façon claire, on dénote, pour une capacité de
production donnée, une différence dans l'ampleur des investissements entre les deux types de production.

Figure 3.4. Investissements pour des usines chimiques et alimentaires

Réf.: 1. Sardines, conserves (Norvège); 2. Citrons, conditionnement (Californie, USA); 3. Sardines, conserves
(Argentine); 4. Petits pois, conserves (Californie, USA); 5. Fèves, conserves (Californie, USA); 6. Poires, production
(Californie, USA); 7. Petits pois, congélation (Californie, USA); 8. Fèves, congélation (Californie, USA); 9. Epinards
congelés (Californie, USA); 10. Polyéthylène (USA); 11. Alkylation (USA); 12. Acide acétique (USA); 13.
Ammoniac (USA); 14. Méthanol (USA); 15. Recyclage (USA); 16. Acide nitrique (USA); 17. Craquage (USA); 18.
Nitrate d'ammonium (USA); 19. Polymérisation (USA).

*Note: Tonneau EU (US barrel) = 0,119 m3

Tableau 3.9 Facteurs nécessaires pour l'estimation des investissements totaux dans des usines de traitement des
produits de la pêche

Coût des équipements de production installés IE=Iéquipement × Données calculées à


Facteurs expérimentaux en pourcentage de IE 1,2(*) partir de
f1
1. Conduites
Usines chimiques (produits solides) 0,07-0,10 (Rudd et Watson, 1968)
Conserveries (Argentine) 0,03
Congélation (Argentine) 0,05 (Parin et al., 1990)
Crevettes (USA) 0,056 (Batholomai, 1987)
Poissons-chats (USA) 0,023 (Batholomai, 1987)
Salage et salage-séchage (Argentine) 0,01
Farine de poisson (Argentine) 0,05
2. Instrumentation et contrôles
Usines chimiques (peu automatisées) 0,02-0,05 (Rudd et Watson, 1968)
Conserveries (Argentine) 0,01
Congélation (Argentine) 0,03 (Parin et al., 1990)
Salage et salage-séchage (Argentine) 0
Farine de poisson (Argentine) 0,01
3. Infrastructures, Bâtiments
Usines chimiques (structures ouvertes) 0,05-0,2 (Rudd et Watson, 1968)
Usines chimiques(structures semi-ouvertes) 0,2-0,6 (Rudd et Watson, 1968)
Usines chimiques(structures fermées) 0,6-1,0 (Rudd et Watson, 1968)
Conserveries, Argentine 0,6
Conserveries Norvège 0,63 (Myrseth, 1985)
Conserveries Thon, Indonésie 0,607 (Bromiley et al., 1973)
Conserveries Pays tropicaux 0,43 (Edwards et al.,1981)
Congélation, Argentine 0,6 (Parin et al., 1990)
Congélation Pays tropicaux 0,43 (Street et al., 1980)
Congélation Crevettes, USA 0,88 (Bartholomai, 1987)
Congélation Poissons-chats, USA 0,76 (Bartholomai, 1987)
Congélation UK 0,49 (Graham, 1984)
Salage, Argentine 0,6 (Waterman, 1977)
Séchage, Pays africains 0,71 (Vaaland et Piyarat, 1982)
Séchage Brésil 0,4 (Almenas, 1972)
Farine de poisson, Argentine 0,5 (Vaaland et Piyarat, 1982)
CPP**, USA 0,1
CPP**, Sénégal 0,44
CPP**, Brésil 0,4
Total coûts physiques IE(1+S fi)
Facteurs de coût direct moyen pour
Conserveries 1,61
Salage et séchage-salage 1,57
Farine de poisson 1,51
Congélation 1,69
Facteurs expérimentaux en pourcentage des fLi
coûts physiques
Ingénierie et construction
Ingénierie et Usines chimiques 0,2-0,35
Ingénierie et Traitement du poisson, Argentine 0,1 (Edwards et al., 1981)
Ingénierie et Pays tropicaux 0,1
Facteur taille
Petite unité commerciale, usine chimique 0,05-0,15
Traitement du poisson, conserverie, Argentine 0,1
Traitement du poisson, congélation, Argentine 0,1
Frais généraux (imprévus) 0,1-0,2
Usines chimiques 0,1
Traitement du poisson, Argentine 0,1 (Edwards et al., 1981)
Pays tropicaux
Facteurs de coûts indirects fIi = (1 + S fIi)
Facteur de coût indirect moyen 1,3
Total des investissements fixes IE = IE (1+S fi)/fI =
Facteur expérimental total Iéquipement × fT
fT
Conserverie 2,51
Congélation 2,63
Salage et salage-séchage 2,45
Farine de poisson 2,36
(*) voir section 3.2.3
** CPP: Concentré de protéines de poisson

3.3.3 Niveau de précision dans les estimations par facteurs


Les erreurs dans ces méthodes proviennent principalement de: changements d'échelle, extension à des cas différents
de ceux sur lesquels les facteurs ont été estimés, et variations des relations entre les équipements et le coût de l'unité
suivant le fabricant des équipements et leur qualité. Il faut faire attention aux erreurs qui peuvent résulter de
l'utilisation de la méthode des facteurs.

Ces erreurs peuvent provenir d'essais de corrélation de coûts à partir d'une variable indépendante (erreur de
corrélation), de l'utilisation de données au travers d'une simple relation exponentielle (erreur de corrélation linéaire),
de la non-prise en considération dans la corrélation d'incidences du comportement humain dans les techniques et dans
leur apprentissage, ou enfin de circonstances particulières. Chacune de ces causes va être analysée séparément.

On recherche un compromis entre la simplicité et la précision. En général, on cherche à sélectionner une variable
indépendante qui permet de minimiser les erreurs. Cependant cette simplification peut entraîner des erreurs
significatives.

Dans la Figure 3.3, les coûts occasionnés par les séparateurs de chair de poisson sont retenus comme la variable
indépendante la plus significative vis-à-vis, dans ce cas, de la capacité de production par unité de temps. Les
différences entre les courbes montrent bien la difficulté de l'évaluation des coûts par une simple corrélation et les
erreurs qui résultent d'une telle simplification. Cette difficulté s'amplifie lorsque l'on compare des données de divers
fabricants de matériel et lorsque l'on considère un plus grand nombre de cas que ceux utilisés pour l'exemple.

Le. second type d'erreur résulte de l'essai de corrélation sous une simple forme exponentielle, telle que dans l'équation
(3.3), et telle que dans l'approximation faite pour les unités de congélation des Figures 3.5 (Zugarramurdi et Parin,
1988) et 3.6 (Cerbini et Zugarramurdi, 1981b).

Les "queues" ou les extrêmes de capacité de production ne sont en général pas corrélés. Ils sont considérés comme les
tailles maximale et minimale des équipements ou des unités de traitement pour des productions techniques habituelles.
Dans ce cas, les "queues" sont remplacées par des limitations de tailles. Une augmentation de capacité au-delà de ce
maximum est obtenue par un doublement de l'équipement ou de l'unité.

Pour des équipements de taille inférieure à la taille minimale, on ne peut que s'en tenir à la taille minimale avec les
modifications éventuelles appropriées. On voit sur la Figure 3.7 concernant des conserveries, que les valeurs
d'investissement pour les plus petites tailles d'unité s'écartent de la direction normale par rapport à la droite
d'estimation, indiquant par là que les extrapolations pour les tailles inférieures à la taille minimale ne peuvent pas
s'effectuer sans entraîner des erreurs significatives (Parin et Zugarramurdi, 1987).
Figure 3.5 Investissements en fonction de la capacité de traitement pour des unités de congélation de poisson à
divers niveaux de mécanisation

Le troisième type d'erreur est en relation avec les développements technologiques Quand de nouvelles méthodes de
production d'équipements se développent, les "vieilles'' corrélations sont en général abandonnées. Etant donné que
beaucoup de corrélations sont actualisées avec les indices d'inflation, il faut prendre garde à ce que la corrélation
utilisée s'applique à des techniques de production en cours. Les erreurs dues à des circonstances spéciales viennent de
ce que les corrélations sont basées sur la liste de prix d'un fournisseur de matériel, sur le prix d'achat réel d'une
entreprise, ou sur une combinaison des deux.

Figure 3.6 Relation entre investissements et capacité de production pour des unités de filetage mécanique et des
unités de congélation de poisson

Figure 3.7 Investissements fixes en fonction de la capacité de production pour des conserveries de poisson
Le prix de vente final dépend de ces facteurs (sur la base de l'offre et de la demande), par exemple quelle est l'urgence
pour le producteur de vendre ses équipements, quelles ont été les relations antérieures entre le fournisseur et son
acheteur. Il est également possible dans l'industrie des pêches d'acheter du matériel d'occasion convenable (adapté
et/ou remis en état), ce qui permet de réduire les investissements. Cependant, les estimations faites dans ce cas, en se
basant sur les données présentées dans les Tableaux 3.7 et 3.9, conduisent à des surévaluations des investissements.
Les marges d'erreur dépendront de la proportion de matériel d'occasion utilisé. Les taux de change, les stratégies de
promotion des industries et le type de technologie utilisée peuvent également biaiser les corrélations.

Certains équipements (par exemple pour la production de glace) peuvent être meilleur marché lorsqu'ils sont fabriqués
dans un pays en développement (par exemple Argentine, Brésil, Chine, Inde). On ne peut pas généraliser cet aspect
étant donné que la situation évolue avec le temps (et le même équipement deviendra plus cher). Il est conseillé de
prendre la méthode exposée ici comme point de départ et d'affiner l'évaluation suivant les conditions locales.

3.4 Coûts d'investissement pour des navires de pêche


Une industrie de la pêche est un ensemble composé de diverses activités telles que la capture, la transformation et la
commercialisation des produits, qui s'exercent dans un certain contexte socio-économique et politique et qui
interfèrent avec d'autres secteurs de l'économie. Suivant les grandes lignes examinées dans l'Introduction, deux
groupes économiques principaux sont pris en considération: les pêcheries artisanales à petite échelle et les pêcheries
industrielles à grande échelle. Les données du Tableau 3.10 sont reportées sur le graphique de la Figure 3.8, et l'on
obtient pour les navires un facteur coût-capacité de 0,65.

Figure 3.8 Coûts d'investissement en navires de pêche


Les pêcheries artisanales à petite échelle opèrent généralement dans les eaux marines côtières des pays en
développement, dont la majorité se trouve sous les latitudes tropicales (Stevenson et al., 1982). Les pêcheries à petite
échelle sont caractérisées par une variété d'engins de pêche et d'embarcations. Les techniques de pêche demandent en
général une main-d'oeuvre importante et les types d'engins de pêche sont divers et relativement économiques à
utiliser.

Le facteur le plus important dans la détermination du coût est la combinaison embarcations/engins de pêche utilisés.
L'importance des coûts pour une quelconque de ces combinaisons de pêche dépend de la durée de la marée, de
l'éloignement du lieu de pêche, etc. Les pêcheries à petite échelle exploitent une grande variété d'espèces, en utilisant
différents types d'embarcations, engins de pêche et nombre d'intervenants. Ces diverses unités de pêche ou types
d'activité ont des effets variés sur la ressource, de même que dans leurs résultats économiques. Pour chacun d'eux
l'effort de pêche effectif sur une espèce donnée est différent, de même que la taille moyenne des prises pour chacune
d'entre elles.

Tableau 3.10 Coûts d'investissement pour des navires de pêche

Taille Coût
Type Longueur CV tonnes ('000 Pays Références
(m) $EU)
Pêche côtière 18,5-21 380 40 200-250 Argentine (Parin et al., 1990)
Chalutiers 33 500 182 500 Argentine (Otera et al., 1986)
Pirogues (sans 10 - 0,075 1,9 Sénégal (Jarrold et Everett,
moteur) 1978)
4-5 - 0,020 0,163- Paraguay (FAO, 1991)
0,285
Pirogues (sans 14 20 3 19,15 Sénégal (Jarrold et Everett,
moteur) 1978)
20 300 15 355,2 Sénégal (Jarrold et Everett,
1978)
Pirogues (avec 40 1 000 50 2 220 Sénégal (Jarrold et Everett,
moteur) 1978)
Senneurs 50 1 700 540 4 400 Sénégal (Jarrold et Everett,
1978)
Chalutiers 55 1 800 175 6 216 Sénégal (Jarrold et Everett,
1978)
Navires-usines 3-4 - 0,009 0,230 Inde (Kurien et Willmann,
1982)
Thonniers senneurs 3-4 - 0,008 0,210 Inde (Kurien et Willmann,
1982)
Catamarans 5-6 - 0,009 0,230 Inde (Kurien et Willmann,
1982)
pour sardines 7-15 - 0,173 0,972 Inde (Kurien et Willmann,
1982)
pour crevettes 12 100- - 23 Bangladesh (Eddie et Nathan,
125 1980)
pour anchois 12 22 - 5 Bangladesh (Eddie et Nathan,
1980)
Pirogues - - 100-600 120-595 Pérou (Engstrom et al., 1974)
Bateaux - - 100-600 120-595 Pérou (Engstrom et al., 1974)
13 20 - 35,65 Indonésie (Haywood et Curr,
1987)
Grands chalutiers 13,72 102 34,1 108 Inde (Haywood et Curr,
1987)
20,5 220 12,6 111 Thaïlande (Haywood et Curr,
1987)
Senneurs 22 300 8,1 194,3 Maroc (Haywood et Curr,
1987)
- 37 1,1 33 Seychelles (Parker, 1989)
- 56 2 67 Seychelles (Parker, 1989)
11,6 70 2 72 Seychelles (Parker, 1989)
Goélettes (standards) 13,26 15-20 - 76,2 Inde (Nordheine et
Teutscher, 1980)
Goélettes (spéciales) - 35 - 267 Inde (Nordheine et
Teutscher, 1980)
Goélettes (nouvelles)
Bateaux/RSW*
* Refrigerated Sea Water: Eau de mer réfrigérée

Cette analyse ne prétend pas couvrir le thème de l'investissement dans des navires de pêche qui mériterait un volume
séparé (comme l'aquaculture continentale et l'aquaculture marine), mais indique simplement que l'approche technico-
économique peut également s'appliquer aux navires et aux engins de pêche.

Les auteurs sont également conscients que la séparation entre pêche et transformation n'est peut-être pas aussi claire
dans la pratique au niveau d'une entreprise que lorsque le même sujet est analysé d'un point de vue théorique ou
administratif. Les technologues des pêches doivent également en prendre conscience.

3.5 Coûts d'investissement pour les conteneurs de poisson


Les conteneurs sont utilisés pour la manutention et le transport des produits de la pêche depuis le moment de leur
capture, stockage et transformation jusqu'à la consommation. Dans beaucoup de pays, la manutention du poisson sans
conteneurs appropriés entraîne des pertes de produits de l'ordre de 20-30%. Le poisson frais perd rapidement ses
qualités, et par conséquent des conteneurs appropriés sont nécessaires pour prévenir les contaminations, dommages
physiques et détériorations.

On trouve une grande variété quant aux tailles, à la conception et fabrication des caisses et conteneurs utilisés de par
le monde. Les matériaux de construction dépendent des techniques de pêche, de la taille des navires, du niveau
d'organisation de l'industrie, de la valeur des prises et, très souvent, des traditions locales. Le Tableau 3.11 présente
des données sur les coûts d'investissement pour des caisses et conteneurs pour les deux types de pêcheries, artisanale'
et industrielle.

Tableau 3.11 Coûts d'investissement pour des bacs et conteneurs pour poisson

Type Capacité Coût Durée de Pays Références


(kg) ($EU) vie
(années)
Paniers 25 0,94 1-2 Ghana (Essuman et West,
1990)
Poisson frais:
Paniers en palmes tressées 20-25 0,94 6-12 mois Ghana (Essuman et West,
1990)
Récipients portés sur la tête
aluminium 20-25 8,3 5-10 Ghana (Essuman et West,
1990)
plastique 20-25 3 3-5 Ghana (Essuman et West,
1990)
Anchois sèches:
sacs en jute 45-50 1,9 3-4 Ghana (Essuman et West,
1990)
sacs en polypropylène 20-25 0,57 3-5 Ghana (Essuman et West,
1990)
Caisses en bois 16 4,2 n/d Norvège (Brox et al., 1984)
30 5,3 n/d Norvège (Brox et al., 1984)
Caisses en aluminium 12 7 n/d Norvège (Brox et al., 1984)
33 25,5 n/d Norvège (Brox et al., 1984)
Caisses en plastique 12 5,5 n/d Norvège (Brox et al., 1984)
33 15,2 n/d Australie (Brox et al., 1984)
Conteneurs isolés
Conteneur isolé (Métal box 70) 70 litres 90 n/d Danemark
Conteneur métallique (artisanal) 144 76 n/d Paraguay (FAO, 1991)
Conteneur en polystyrène 50 litres 25 n/d Paraguay (FAO, 1991)
expansé avec armature en bois et
peint (artisanal)
Conteneur en polystyrène 37 litres 14 n/d Paraguay (FAO, 1991)
expansé

3.6 Investissements dans des unités de transformation des


produits de la pêche
En utilisant les méthodes décrites ci-dessus, il est possible d'estimer avec un certain degré de précision les
investissements nécessaires pour une unité de transformation des produits de la mer, une ligne de production ou
seulement une modification de procédé de fabrication. En fait les publications traitant de ce sujet ne présentent pas de
calculs détaillés, mais seulement la description et le coût des principaux équipements, les coûts de construction et
l'investissement global. Ces données permettent d'estimer les coûts des autres composantes de l'investissement.

Le Tableau 3.12 rassemble les coûts d'investissement pour des unités de transformation des produits de la mer dans
des pays en développement et développés. On pourra tirer des conclusions en interprétant ces données.

Tableau 3.12 Coûts d'investissement pour des unités de transformation des produits de la pêche

Type d'unité Capacité Investissement Pays Références


(tonnes produit ('000 $EU)
fini/jour)
Poisson frais
Soles 3,6 115 USA (Georgianna et
Hogan, 1986)
Conserves 11,3 (manuelles) 1 100 Argentine (Cerbini et
Zugarramurdi,
1981a)
12 500 Pays (Shaw, 1976)
tropicaux
Sardines 1,25 170 Pays (Edwards et al.,
tropicaux 1981)
Thon 3 359 Indonésie (Bromiley et al.,
1973)
Crevettes 2,5 (mécan.) 810 Indonésie (Bromiley et al.,
1973)
Thon 22 2 088 Sénégal (Jarrold et Everett,
1978)
Sardines 9,75 (mécan.) 2 500 Norvège (Myrseth, 1985)
Congélation 20 (manuelle) 2 500 Argentine (Zugarramurdi et
Parin, 1988)
20 (mécan.) 3 270 Argentine (Parin et al., 1990)
Filetage et congélation 12 528 Sénégal (Jarrold et Everett,
1978)
Crevettes 0,9 (manuels) 202 UK (Graham, 1984)
Crevettes 0,9 (manuels 144 Pays (Street et al, 1980)
tropicaux
Poissons-chats (vivants) 13,36 2 400 USA (Bartholomai, 1987)
Crevettes 2 (mécan.) 431 USA (Bartholomai, 1987)
Fabrique de glace
écailles 50 420 UK (Myers, 1984)
tubes 50 460 UK (Myers, 1984)
plaques 50 400 UK (Myers, 1984)
blocs 50 800 UK (Myers, 1984)
50 791 Sénégal (Jarrold et Everett,
1978)
Transformation 20 175 Pays (Shaw, 1976)
tropicaux
Séchage 0,2 (mécan.) 20 Pays (Waterman, 1977)
africains
0,2 (naturel) 6 Pays (Waterman, 1977)
africains
Fumage 0,15 10 Chili (FAO, 1986a)
Farine de poisson (indust.) 16,7 806 Brésil (Vaaland et Piyarat,
1982)
5 400 Pays (Shaw, 1976)
tropicaux
12 258 Sénégal (Jarrold et Everett,
1978)
Sans concentration d'eaux 4,5 235 Europe (Atlas, 1975)
résiduaires
Avec concentration d'eaux 34,5 800 Europe (Atlas, 1975)
résiduaires
Farine de 0,02 0,111 Tanzanie (Mlay et
poisson(artisanale) Mkwizu,1982)
Unité CPP, biologique 6,8 1 350 USA (Almenas, 1972)
Alcool isopropylique 2,8 2 820 USA (Almenas, 1972)
Alcool isopropylique 8,5 1 757 Sénégal (Vaaland et Piyarat,
1982)
Aquaculture de crevettes 1 ha 5-10 Pays (Magnet, 1989)
tropicaux

Les données du Tableau 3.12 sont reportées sur le graphique de la Figure 3.9 où l'on peut voir que les relations entre
les coûts et les capacités proposées plus haut s'appliquent toujours, même lorsque certaines unités des pays en
développement sont artisanales, et en général plus petites que les unités industrielles des pays développés.

Pour les conserveries la corrélation graphique indique un coefficient coût-capacité de 0,868 (r = 0,9998), alors que
pour les unités de congélation on obtient un coefficient de 0,825 (r = 0,921). Cela veut dire que, pour une même
technologie, les unités industrielles de tailles variées de différents pays (conditions) montrent une corrélation claire
entre l'investissement et la capacité de production installée. Si la technologie change, on peut rencontrer deux
possibilités: soit la technologie change partiellement (changement d'une ou d'un nombre limité d'étapes dans le
procédé); soit la technologie utilisée pour obtenir le même produit change significativement. Le premier cas est
illustré à la Figure 3.5 où l'on trouve les données pour des unités de congélation manuelles ou mécaniques. On trouve
les mêmes types de données pour des conserveries à la Figure 3.7. Le deuxième cas est illustré à la Figure 3.9 pour la
production de farine de poisson aux niveaux industriel et artisanal (point  ).

Figure 3.9 Coûts d'investissement pour des unités de transformation des produits de la pêche (PF: Produits
Finis)

Il y a pratiquement une limite minimale pour la capacité de production industrielle. Cette limite est fixée par la
capacité minimum des principaux équipements disponibles sur le marché. Il est évident d'après la Figure 3.9 que
l'investissement nécessaire pour le niveau de production minimale est également corrélé avec ceux nécessaires pour
les niveaux maximums. De plus, ces données montrent que les unités les plus petites dans les pays en développement,
avec des technologies partiellement modifiées, ne sont pas moins chères si on les compare aux unités de grande taille
des pays développés.

La notion de taille minimale peut être confrontée aux résultats de la Figure 3.7 et aux unités pilotes des instituts de
technologie, dans le sens où l'investissement pour des unités à la taille minimale ou en dessous de la taille minimale
peut être même plus élevé que celui qui correspondrait à la corrélation illustrée dans la Figure 3.9. En général, cela
résulte de la nécessité d'inclure dans le montage un élément, ou plus d'un élément, surdimensionné (ou dépassant la
taille minimale). Tous ces aspects doivent également être intégrés dans les coûts, ainsi qu'il sera examiné aux
Chapitres 4 et 5.

3.7 Fonds de roulement (IW)

3.7.1 Stock de matière première


3.7.2 Produits en cours de fabrication
3.7.3 Produits semi-finis ou en attente de résultats de contrôle
3.7.4 Produits finis
3.7.5 Stocks de pièces de rechange et matériaux de fabrication
3.7.6 Trésorerie
3.7.7 Factures à recouvrer ou crédits acheteurs
3.7.8 Crédit fournisseurs

Le fonds de roulement comprend essentiellement:

- l'inventaire (matière première, produits semi-finis, stock de pièces de rechange, matériaux de fabrication)
- la trésorerie

- le crédit acheteurs et les factures à recouvrer

- le crédit fournisseurs (en considérant cette section, il faut garder en mémoire que sa valeur doit être déduite du reste
du fonds de roulement).

3.7.1 Stock de matière première


Logiquement, la quantité de matière première qui doit toujours être en stock dépend de plusieurs facteurs, mais
principalement de son origine (locale ou importée), de sa disponibilité, du nombre de fournisseurs, etc.

En cas d'approvisionnement local, une valeur moyenne représentant l'équivalent de 15 à 30 jours de production, prix
usine, doit être incluse dans le fonds de roulement. Si la matière première est importée, cette valeur correspondrait
plutôt à 90-120 jours de production, y compris le prix du transport jusqu'à l'usine. La tendance actuelle consiste à
réduire autant que possible le stock de matière première, produits finis, pièces de rechange, etc., à cause des inhérents
et croissants de stockage et à l'immobilisation du capital. C'est la technique de gestion appelée "Just in time: Juste à
temps".

3.7.2 Produits en cours de fabrication


Cette rubrique comprend la valeur de la matière première, les services et la main-d'oeuvre nécessaires pour la
production. Sa magnitude dépend essentiellement du procédé de fabrication: continu ou discontinu.

3.7.3 Produits semi-finis ou en attente de résultats de contrôle


Il s'agit de produits qui doivent encore subir certaines opérations de transformation avant d'être mis sur le marché ou
de produits en attente de résultats de contrôle. Leur coût peut être assez élevé pour les industries nécessitant des délais
relativement longs avant la certification des produits.

3.7.4 Produits finis


Plusieurs facteurs concourent pour déterminer la quantité de produits finis en cours de stockage. Par exemple, le
stockage de produits finis dans une unité de congélation qui fabrique des filets en blocs sera très différent de celui
dans une conserverie qui fabrique une gamme diversifiée de produits. De même, certains produits sont consommés en
grande quantité lors d'occasions particulières (comme au nouvel an chrétien) alors que d'autres le sont de façon
régulière toute l'année. Dans le cas du poisson salé, comme les anchois salés, le procédé inclut une phase de
maturation qui peut durer 4 à 6 mois avant que le conditionnement et l'expédition n'aient lieu, ce qui représente une
charge importante sur le fonds de roulement, charge qui peut parfois égaler en importance celle des investissements
fixes. La contribution des produits finis au fonds de roulement peut être estimée à 30 jours de production, lorsqu'il ne
s'agit pas de cas particulier ou en l'absence de données spécifiques. Comme il l'est signalé à la section 3.7.1, la
tendance actuelle dans l'industrie alimentaire et halieutique est de réduire autant que possible les stocks en vertu du
"Just in time". La bonne application de cette stratégie permet une réduction des stocks de produits finis (capital
immobilisé), de la capacité de stockage et donc des coûts d'investissements et de fonctionnement (par exemple
l'électricité).

3.7.5 Stocks de pièces de rechange et matériaux de fabrication


La valeur des pièces de rechange peut varier grandement, surtout au début de la mise en route de l'usine qui aurait
importé son équipement, avec généralement un stock de pièces de rechange pour couvrir les besoins de plusieurs
années de production. Du point de vue du projet d'investissement, la contribution des pièces de rechange est estimée à
l'équivalent de 1 à 3 mois de production, en gardant en tête la quantité totale qui a été retenue pour calculer les coûts
des ventes.
Une approche similaire sera choisie pour estimer la contribution des matériaux de fabrication qui seront gardés en
stock de façon permanente.

3.7.6 Trésorerie
La trésorerie représente la quantité d'argent, à portée de main, qui doit être disponible pour assurer le fonctionnement
de l'usine, le paiement de la matière première, des salaires, services, etc. Elle représente généralement l'équivalent du
coût de 30 jours de production moins la dépréciation.

3.7.7 Factures à recouvrer ou crédits acheteurs


C'est souvent un des éléments les plus importants du fonds de roulement. Plusieurs facteurs influencent le calcul de
son volume, le plus important est représenté par les conditions d'octroi du crédit, qui sont fixés par les marchés.
Chaque activité possède ses propres règles de crédit qui peuvent aller de 30 à 60 à 365 jours.

Sur les marchés domestiques, il est d'usage d'accorder un crédit aux supermarchés qui distribuent les produits de la
pêche. C'est ainsi que 30 jours de crédit sont accordés aux supermarchés argentins pour les conserves de poisson.

3.7.8 Crédit fournisseurs


Tous les éléments précédemment mentionnés constituent le fonds de roulement global. Bien qu'il soit recommandé de
ne pas prendre en considération le crédit qu'il est possible d'obtenir des fournisseurs, il doit être considéré dans
l'analyse financière d'un projet afin d'obtenir des valeurs corrigées. Dans le cas d'intrants d'usines de poisson en
Argentine, ce crédit est alloué par les fournisseurs de poisson avec une limite de 15 jours pour les produits
domestiques et 30 à 90 jours pour les produits importés.

3.8 Estimation du fonds de roulement (IW)


Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour l'estimation du fonds de roulement, parmi lesquelles:

a) Prendre 10-20% des investissements fixes. En général on considère 10% comme une approximation acceptable
pour les industries de transformation des produits de la pêche lorsque les données de base font défaut.

b) Prendre 10% du chiffre d'affaires annuel. Le Tableau 3.13 donne les pourcentages moyens du chiffre d'affaires pour
ses différentes composantes, la durée (fraction décimale de l'année) pendant laquelle le fonds de roulement est
nécessaire, le coût moyen pour chaques composante en pourcentage du chiffre d'affaires. On peut observer que le
fonds de roulement moyen est approximativement 10% du chiffre d'affaires (Bauman, 1964).

c) Calculer les coûts d'inventaire de la matière première pour un mois de production, plus deux mois de production de
produits finis et ajouter les créances d'exploitation correspondant à un mois de vente (Woods, 1975).

Tableau 3.13 Calcul du fonds de roulement

% des ventes Temps Coûts moyens en % des ventes


annuelles moyen annuelles
Actif circulant
Matière première 30 0,04 1,2
Produits finis 60 0,08 4,8
Créances à court terme 100 0,10 10,0
Trésorerie 1-5 1,00 2,5
Total: 18,5
Dettes à court terme
Taxes 8 0,60 4,80
Salaires 14 0,03 0,42
Services extérieurs 4 0,10 0,40
Transport 2 0,01 0,02
Matière première 30 0,10 3,00
Total: 8,64
FONDS DE ROULEMENT: ACTIF CIRCULANT - DETTES A COURT TERME = 9,86

Exemple 3.1 Calcul de l'investissement total pour une unité de congélation de poisson

L'objectif des exemples 3.1 et 3.2 est d'expliquer la méthode pratique de calcul du besoin total en capital. Les
méthodes décrites peuvent être appliquées à des technologies aussi différentes que la congélation, la mise en conserve,
la production de farine de poisson, à des unités individuelles dans un site déjà industrialisé, ou à des tailles aussi
différentes que des unités pilotes et des unités de grande capacité, tant que le lecteur suit, comprend et utilise
correctement les informations fournies. Les indications de prix, aussi bien pour les équipements que pour les
matériaux, ne sont que des estimations, et un fournisseur dont les conditions de travail sont déjà établies sera la
meilleure source d'information à ce sujet. Le lecteur devra adapter l'approche à son problème spécifique. Les données
de coûts varient avec le temps, la taille de l'équipement, la localisation du site, les spécifications du fournisseur, les
matériaux de construction, le procédé de fabrication concerné et autres facteurs.

L'Annexe C1 n'est qu'un guide pour des estimations et présente des données valables pour les dimensions spécifiées et
pour l'année de référence. La méthode des six-dixièmes peut être employée comme approximation générale pour
d'autres tailles, mais l'utilisateur doit être averti que cela peut conduire à des erreurs potentielles considérables.
L'expérience et l'analyse peuvent réduire la marge d'erreur, mais des coûts précis ne peuvent être obtenus qu'auprès
des fournisseurs. Les méthodes utilisées dans les exemples ne sont pas les seules que l'on peut trouver dans la
bibliographie, et le lecteur peut être intéressé par la recherche de modèles plus précis et par conséquent plus élaborés.
Certains cas peuvent demander des modèles plus détaillés. En ce qui concerne les données de coûts publiées, il faut
souligner qu'elles ne sont satisfaisantes que pour des estimations de coût approximatives. Lorsque des valeurs plus
précises sont recherchées, il est nécessaire d'obtenir des devis des fournisseurs pour la pièce ou l'équipement concerné.

1) Calculez l'investissement fixe pour l'unité de congélation de merlu de l'exemple 2.1 par les méthodes suivantes:
a) Méthode de Lang
b) Méthode des facteurs multiples:
c) Facteur coût-capacité pour l'unité complète
2) Evaluez le fonds de roulement
3) Calculez l'investissement total, à l'exclusion du terrain

Réponses:

1) Le Tableau 3.14 liste les principaux équipements (d'après l'exemple 2.1) et leur coût rendu. L'investissement fixe
est calculé à partir du prix d'achat de chacun des équipements (devis des fournisseurs, 1991), le système de
réfrigération n'est pas inclus à ce stade. Les termes coût d'équipement fourni ou acheté se réfèrent au coût des
équipements livrés sur le site de construction et non installés. La valeur I E obtenue peut être comparée avec les
estimations faites suivant la corrélation proposée par Zugarramurdi et Parin (1988):

Investissement pour les principaux équipements dans une unité de production manuelle de filets de merlu (sans
système de réfrigération) = 59 485 $EU × Q0,51 = 84 709 $EU.

La différence entre les deux estimations est due à l'évolution des prix des équipements et au fait que la capacité de
l'usine se situe en dehors des limites de validité (10-100 tonnes de produits finis par jour), entraînant ainsi une certaine
imprécision.

On peut calculer les spécifications des équipements à partir de celles présentées dans l'exemple 2.1. Le Tableau 3.2
donne les données nécessaires pour calculer l'estimation du congélateur à plaques et de la chambre froide en utilisant
l'équation 3.2.
Icongélateur à plaques = 28 000 $EU × (2/18)0,31 = 14 200 $EU
Ientrepôt frigorifique = 60 000 $EU × (60/200)0,62 = 14 200 $EU
Icongélateur à ventilation forcée = 10 000$EU

Tableau 3.14 Coût des principaux équipements

Equipement Quantité Coût rendu ($EU)


Equipement de pesage du poisson entier 2 000
Equipement de lavage du poisson entier 13 000
Table de triage (*) 2 400
Table de filetage (*) (**) 16 3 200
Table de désarêtage et inspection 5 3 000
Table de conditionnement des filets (*) 3 2 700
(avec convoyeur à bande)
Table de pesage avec balance 1 3 600
Equipement d'évacuation des plateaux 1 200
Table de finition d'emballage (*) 3 250
Fardeleuse 5 800
Bandes pour convoyeurs 2 500
Laveuse pour plateaux 14 000
Laveuse pour bacs 20 000
Bacs en plastique contenant 35 kg de poisson chacun 400 4 000
Plateaux de congélation 200 6 400
Chariot élévateur 6 000
Coût total rendu pour les principaux équipements IE 91 050
(*) Acier inoxydable.

(**) Le nombre de postes calculé dans l'exemple 2.13 est de 15. Cependant, les tables de filetage ayant un nombre de
postes pair, le nombre de postes de la table est de 16 au lieu de 15

L'Annexe C1 présente les données de coût pour une capacité donnée; on peut utiliser la règle des six-dixièmes lorsque
les facteurs coût-capacité ne sont pas disponibles.

Ichambre froide positive = 10 000 $EU × (20/10)0,6 = 15 200 $EU


Congélateur à plaques, 500 kg/cycle 14 200
Chambre froide, 0°C, capacité: 20 tonnes 15 200
Chambre froide, -30°C, capacité: 60 tonnes 28 500
Congélateur à ventilation forcée, capacité: 5 tonnes 10 000
Equipement de réfrigération (compresseurs, évaporateurs, etc.) pour la production de 2 70 000
tonnes de poisson congelé/jour (devis fournisseur)
$EU 137
900

Investissement dans les principaux équipements = 91 050 $EU + 137 900 $EU = 228 950 $EU

a) En utilisant le facteur de Lang (à partir du Tableau 3.7)

Investissement fixe = 228 950 $EU × 2,6 = 595 270 $EU


b) Avec la méthode des facteurs multiples, chaque facteur présente une gamme d'application et l'expert doit se référer
à son expérience pour décider dans chaque cas quelle est la valeur à utiliser, basse, moyenne ou élevée. Le Tableau
3.15 présente ce type de calcul.

Cette approche donne des résultats présentant une forte corrélation avec les estimations d'investissements fixes
obtenus avec des techniques plus raffinées. Ces méthodes de facteurs, correctement utilisées, peuvent permettre
d'évaluer les besoins en capital pour investissements fixes avec une précision acceptable pour la plupart des études
économiques.

c) Suivant le Tableau 3.3 et l'équation (3.2):

IF = 2 500 000 $EU × (2/20)0,6 = 627 970 $EU

Cette valeur est relativement plus élevée que les estimations précédentes du fait que la capacité de 2 tonnes se trouve
en dehors de la gamme de validité pour le facteur coût-capacité présenté dans le Tableau 3.3.

On considérera que l'investissement fixe, terrain exclus, se chiffre à 600 000 $EU.

2)

Iw = 10% IF (d'après la section 3. 8a)


Iw = 0,1 × 600 000 $EU = 60 000 $EU

3)

IT = IF+IW
IT = 600 000 + 60 000 = 660 000 $EU

Tableau 3.15 Utilisation des facteurs du Tableau 3.9 pour l'évaluation des besoins en capitaux (poisson congelé)

Poste Facteur Coût


multiplicateur ($EU)
Coût d'équipement rendu 1,00 228 950
Coût d'équipement installé 0,20 45 790
IE 274 740
Facteurs expérimentaux en pourcentage de IE fi
Conduites de fluides pour la production 0,05 13 740
Instrumentation 0,03 8 240
Bâtiments (*) 0,60 164 840
S fI 0,68 186 820
Coût total physique, IE (1 + S fi), 461 560
Facteurs expérimentaux en pourcentage du coût physique total fIi
Ingénierie 0,10 46 160
Facteur d'échelle 0,10 46 160
Imprévus 0,10 46 160
Coût total indirect S fI 0,30 138 480
Total investissement fixe, IE= IF (1 + S fi) (1 + S fI) 600 040

Exemple 3.2 Calcul de l'investissement total pour une conserverie de poisson

1) Calculez l'investissement fixe pour la conserverie de thon de l'exemple 2.2 en utilisant les méthodes suivantes:
(a) Méthode de Lang
(b) Méthode des facteurs multiples
(c) Comparez avec les données relatives aux conserveries du Tableau 3.12
(d) Facteur coût-capacité du Tableau 3.3

2) Evaluez le fonds de roulement

3) Calculez l'investissement total

Réponses:

1) La première étape est de calculer le coût de l'équipement primaire. Le Tableau 3.16 montre le mécanisme de
l'estimation, les principaux équipements (à partir de l'exemple 2.2) et leur coût rendu. Les prix d'achat de chaque
équipement ont été évalués à partir d'unités similaires au cap Vert.

Tableau 3.16 Coût des équipements primaires

Equipement Quantité Coût rendu ($EU)


Réception, grue 1 2 000
Pesage, bascule de 0,5 tonne 1 1 700
Lavage, bac de 2 000 litres 1 300
Etêtage et éviscération, grande table avec scie 1 4 500
Lavage, bac 1 300
Découpe, grande table avec scie 1 4 500
Lavage, bac 1 300
Placement sur les grilles, grande table 1 200
Capacité des grilles, 40 kg 20 200
Matériel de levage et 2 transporteurs pour les grilles 1 1 900
Cuisson, enceinte isotherme 1 1 128
Préparation du poisson cuit, grande table pour deux ouvriers 1 400
Mise en boîtes, grande table 1 200
Remplissage d'huile et sertissage, sertisseuse, 10 boîtes/min 1 6 900
Stérilisation, autoclave: 700 boîtes/cycle 1 16 000
Etiquetage, grande table 1 100
Chaudière, 250 kg vapeur/h 1 8 900
Coût total du matériel rendu Iéquipement 49 528

a) En utilisant le facteur de Lang approprié (à partir du Tableau 3.8)

Investissement fixe = 50 000 $EU × 2,485 = 124 500 $EU

b) Avec la méthode des facteurs multiples, chaque facteur présente une gamme d'application et l'expert doit se référer
à son expérience pour décider dans chaque cas quelle est la valeur à utiliser, basse, moyenne ou élevée. Le Tableau
3.17 présente ce type de calcul.

c) Suivant les données du Tableau 3.12, l'investissement fixe pour une conserverie manuelle avec une capacité de 1,25
tonne de produits finis/jour dans les pays tropicaux est de 170 000 $EU. Cette valeur est environ 30% plus élevée que
l'investissement calculé précédemment.

Les données du Tableau 3.12 ne doivent être utilisées qu'en l'absence d'informations spécifiques.
d) Il faut noter que la gamme de capacité pour l'application du facteur coût-capacité est 8-35 tonne/jour. L'estimation
peut malgré tout être utilisée comme ordre de grandeur de l'investissement nécessaire.

Suivant le Tableau 3.3 et l'équation (3.2):

IF = 1 100 000 $EU × (1/11,3)0,89 = 127 000$EU

On considérera que l'investissement fixe est de 130 000 $EU, terrain exclus.

2)

Iw = 10% IF (d'après la section 3.8a)


Iw = 0,1 × 130 000 $EU = 13 000 $EU

3)

IT = IF + Iw
IT = 130 000 + 13 000 = 143 000 $EU

Tableau 3.17 Utilisation des facteurs du Tableau 3.9 pour l'évaluation des besoins en capitaux (conserverie de
poisson)

Elément ou Poste Facteur multiplicateur Coût


Coût d'équipement rendu 1,00 50 000
Coût d'équipement installé 0,20 10 000
IE 60 000
Facteurs expérimentaux en pourcentage de IE fi
Conduites de fluides pour la production 0,03 1 800
Instrumentation 0,01 600
Bâtiments (*) 0,60 36 000
S fI 0,64 38 400
Coût total physique, IE (1 + S fi), 98 400
Total coût direct 100 000
Facteurs expérimentaux en pourcentage du coût physique total fIi
Ingénierie 0,10 10 000
Facteur d'échelle 0,10 10 000
Imprévus 0,10 10 000
Coût total indirect S fI 0,30 30 000
Total investissement fixe, IE = IF (1 + S fI) (1 + S fI) 130 000
(*) On peut également estimer le coût des bâtiments selon Myrseth (1985) en considérant que: 20 tonnes de matière
première nécessitent une surface de 4 000m 2 et que le coût de construction est de 200 $EU/m 2 Dans ce cas il faut
200m2 pour 1 tonne de matière première, pour un coût de 40 000 $EU. Cette valeur est comparable aux 36 000 $EU
obtenus dans le Tableau 3.17. Il en résulte que les deux estimations totales sont de 98 400 $EU et 102 400 $EU. On
retiendra une moyenne de 100 000 $EU pour les coûts directs.

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