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Chapitre 3.

1 – Cas pratique 4 – corrigé

Face aux 5 situations suivantes, la mission du COMMISSAIRE AUX COMPTES peut-elle être
maintenue ?

Situation 1 :
Monsieur V est le COMMISSAIRE AUX COMPTES historique de la société A. Il est au cours de son 4ème
mandat. La société A est devenue une PME florissante et a décidé de se développer par croissance
externe en acquérant deux filiales dans des activités complémentaires. Les comptes compilés de ces
trois entités pour les deux derniers exercices montrent le dépassement des seuils de consolidation.
Pour l’exercice N, l’entité doit donc nommer un 2ème COMMISSAIRE AUX COMPTES et établir des
comptes consolidés.
Monsieur X connait parfaitement la société A et son secteur d’activité, et réalise une mission d’audit
des comptes sociaux efficace. Pour autant, ni lui ni ses collaborateurs n’ont de compétences pratiques
en matière de comptes consolidés. Envisageant la cession de son cabinet dans les 5 ans à venir,
Monsieur V ne souhaite pas s’investir en formation dans ce domaine.

Corrigé
Monsieur V doit pouvoir assurer sa part dans l’audit des comptes consolidés de N, cette partie ne
pouvant être attribuée uniquement au COCOMMISSAIRE AUX COMPTES (cf. avis du H3C 2012-01).
Monsieur X n’a pas les compétences nécessaires et ne souhaite pas les acquérir. Il doit donc
démissionner impérativement avant la clôture de l’exercice N. Si son suppléant a ces compétences,
il pourra lui succéder. Dans le cas contraire, l’entité A devra désigner un nouveau COMMISSAIRE
AUX COMPTES pour la fin du mandat de Monsieur V.

Situation 2 :
Madame W est COMMISSAIRE AUX COMPTES de l’entité B. Elle est en–cours du 2ème mandat. Le
dirigeant historique, Monsieur L, a cédé l’entité en N-1. C’était un dirigeant éthique et responsable
avec lequel Mme W avait réussi à tisser une relation de confiance et d’échange. Exigeant sur la qualité
des comptes, Monsieur L, démontrait une grande transparence qui facilitait la mission d’audit. Les
nouveaux dirigeants de B n’ont pas du tout le même profil. La mission N a été compliquée pour Mme
W. Les comptes ont été produits tardivement. La comptable a pris sa retraite en cours d’exercice et a
été remplacée par quelqu’un avec une qualification beaucoup plus faible. Les dirigeants sont très
souvent absents et absolument pas intéressés par la mission de Mme W. Ils n’ont d’ailleurs pas voulu
signer sa lettre de mission et lui demandent une baisse d’honoraires. La situation entre les dirigeants
et Mme W est devenue conflictuelle, lorsqu’elle a demandé la justification de certaines opérations les
concernant directement et la correction des anomalies qu’elle avait relevées. Les dirigeants refusent
de lui signer la lettre d’affirmation. Mme W s’achemine vers une certification avec réserves. Par
ailleurs, la situation financière de la société B se dégrade.

Corrigé
Madame W peut accepter le maintien de sa mission, mais elle peut aussi considérer qu’elle n’est
plus en situation d’exercer sa mission dans des conditions normales (refus des honoraires, non
obtention de documents, dissensions graves avec les dirigeants) et démissionner. Cette démission
entre dans le 3ème motif légitime de l’article 19 du code de déontologie, mais la situation s’assimilant
à un délit d’entrave, Mme W devra la révéler au Procureur de la République. Par ailleurs, la situation
financière de l’entité se dégradant, Mme W devra préalablement à son éventuelle démission,
apprécier si elle doit engager la procédure d’alerte et, si c’est le cas, la poursuivre jusqu’au niveau
requis avant de démissionner (avant la clôture de l’exercice N). Mme W informera le H3C de sa
démission. Le suppléant averti de la situation, appréciera lui-même s’il est dans les conditions
d’accepter les fonctions de COMMISSAIRE AUX COMPTES titulaire et, dans le cas contraire, le
signifiera à la société B. Celle-ci devra alors désigner un nouveau COMMISSAIRE AUX COMPTES pour
la fin du mandat de Madame W.

Situation 3 :
Monsieur X est COMMISSAIRE AUX COMPTES de la société C. Il est en–cours du 2ème mandat. Sa mission
d’audit se passe sans problème depuis l’origine. Monsieur C, dirigeant de la société, a bien compris le
rôle respectif de Monsieur X et de Monsieur M, son expert-comptable. Début N, Monsieur X engage
des pourparlers de rapprochement avec le cabinet O. Après analyse du portefeuille, il s’avère que le
cabinet O est expert-comptable d’une société dirigée par Mme C, épouse de Monsieur C.

Corrigé
La nouvelle situation de Monsieur X, suite à son rapprochement avec le cabinet O, génère un risque
de dépendance, sans pour autant constituer une situation interdite. Monsieur X devra apprécier s’il
y a absence d’influence de la mission d’EC rendue par le cabinet O sur sa mission de COMMISSAIRE
AUX COMPTES chez C, ou si des mesures de sauvegarde sont possibles. Si c’est le cas, il pourra
maintenir son mandat chez C. Dans le cas contraire, il devra démissionner avant la clôture de
l’exercice N et son suppléant accédant normalement aux fonctions de titulaire. Monsieur X
informera le H3C de sa démission.

Situation 4 :
Le cabinet Y est COCOMMISSAIRE AUX COMPTES de la société D avec le cabinet P. En 07/N, les associés
de Y et de P décident de créer une holding à laquelle ils vont faire apport de leurs titres, les entités
étant destinées à fusionner après le temps nécessaire au renouvellement des mandats.

Corrigé
Les CO COMMISSAIRE AUX COMPTES devant être totalement indépendants l’un de l’autre (art. 17
du code de déontologie), l’un des deux cabinets devra démissionner avant la clôture de l’exercice
N et le suppléant accédant normalement aux fonctions de titulaire. Le cabinet démissionnaire en
informera le H3C.

Situation 5 :
Le cabinet Z est COMMISSAIRE AUX COMPTES d’une entité E, filiale d’un groupe. Début N, la société
mère F décide d’apporter ses titres à la négociation sur marché réglementé de la bourse de Paris dans
le compartiment C. Les dirigeants de E ont prévenu le cabinet Z que la société va devoir ajuster ses
méthodes comptables des comptes sociaux au plus près des normes IFRS et produire une liasse de
consolidation d’ajustement aux normes IFRS pour les divergences. Le cabinet Z sera sollicité,
parallèlement à l’audit des comptes de N, pour valider cette liasse dans le cadre d’un SACC.
Le cabinet Z n’a pour l’instant pas de compétence en normes IFRS, mais le stagiaire EC faisant partie
de l’équipe d’audit est intéressé par le sujet, qui ferait un très bon thème de mémoire. Il est prêt à
s’investir dans une formation approfondie en IFRS et le cabinet est d’accord pour la financer.

Corrigé
Le cabinet Z se donnant les moyens d’acquérir les compétences nécessaires, peut maintenir sa
mission chez E.

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