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Calculer Une Structure de La Theorie A L Exemple
Calculer Une Structure de La Theorie A L Exemple
________
Chapitre 1
Bases
12 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
1. PRELIMINAIRE
On aborde aussi quelques notions plus avancées telles que les éléments finis,
l'instabilité d'ensemble, la dynamique des structures ou les effets du second
ordre.
Comme le résume le schéma de la page 14, le présent ouvrage occupe une place
de transition dans le contexte général de la mécanique des structures appliquée
aux constructions. En effet, le stade ultime et préliminaire à toute construction,
c'est-à-dire le dimensionnement définitif d'une structure et des éléments qui la
composent, nécessite avant tout :
Jusqu'ici, il n'a été fait mention que du calcul des structures. Il est clair que la
réalisation d'une structure passe nécessairement par un stade essentiel de
conception. Celle-ci doit faire intervenir de nombreux facteurs : le respect du
programme et des possibilités financières du maître d'ouvrage tout en
s'inscrivant dans un contexte de développement durable et écologique, les
normes en vigueur, les nombreuses contraintes architecturales, les coûts et la
disponibilité de la main-d'oeuvre, et bien d'autres facteurs encore. Mais cette
conception ne peut se faire sans une connaissance suffisante de toutes les
composantes de la mécanique des structures : comment porter son choix sur tel
ou tel matériau si on ne connaît pas les contraintes structurales qu'il implique au
niveau des assemblages, des dimensions des éléments, du comportement à long
terme ou des fondations ? Comment déterminer la hauteur à la clé d'un arc de
portée donnée pour que son poids propre soit le plus petit possible (et donc le
coût global de la structure) ? Comment déterminer l'impact visuel des
contreventements d'une structure sans pouvoir évaluer les efforts qu'ils devront
supporter, et ceci dès le stade de la conception ? ... Dans ce contexte, on assiste
malheureusement trop souvent à un dialogue difficile entre des auteurs de
projets qui imaginent des structures aussi audacieuses que peu réalistes et des
ingénieurs chargés de les faire tenir, de les calculer et les dimensionner, de
produire leurs plans d'exécution et de les mettre en oeuvre. Dès lors, un
dialogue constructif et ouvert entre ingénieurs et architectes est indispensable,
dès les premiers stades de la conception.
1 Il est toutefois utile de rappeler qu'on ne peut pas toujours calculer une structure si on
ne connaît pas, à l'avance, les dimensions et les matériaux qui la caractérisent. L'étape
de conception initiale s'accompagne donc toujours d'un prédimensionnement
indispensable et préliminaire à tout calcul et à tout dimensionnement définitif. Le
choix de la structure définitive nécessitera d'ailleurs bien souvent une démarche
itérative faite d'essais et de retours en arrière successifs.
16 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
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Les structures planes les plus fréquemment rencontrées, qui peuvent être
isostatiques ou non, sont les suivantes :
Q [kN]
Le chargement se trouve
dans le plan de définition
q [kN/m]
géométrique et tous les
types d'efforts peuvent co-
exister, excepté le moment
de torsion.
Dans un treillis, l'extrémité de chaque barre est reliée aux autres par
l'intermédiaire d'une rotule qui permet une rotation libre. Si les efforts sont
appliqués aux nœuds 2, les barres ne peuvent être le siège que d'un seul
type d'effort : l'effort normal. Celui-ci sera de plus constant au sein d'une
même barre. Cette particularité permet l'emploi de méthodes de résolution
simplifiées et systématiques qui seront décrites au chapitre 8.
En pratique, leurs nœuds sont rarement matérialisés par une rotule parfaite,
mais il est prouvé que si les efforts extérieurs ne s’appliquent qu’aux
nœuds et que si les axes des barres sont concourants, le modèle à rotules
approche la réalité de façon relativement précise (voir chapitre 8, §3).
Dans le cadre de cet ouvrage, seules les structures planes dont le chargement
s'applique dans le plan de définition géométrique de la structure seront
considérées. Le moment de torsion sera donc toujours absent.
Selon les cas, on peut avoir une, deux ou trois réactions d'appui. Les appuis les
plus fréquents sont les suivants :
Tablier de passerelle vu
du dessous : poutres
principales isostatiques
supportées par des
colonnes. (conception et
études de stabilité :
bureau Greisch, Liège.
Louvain-la-Neuve,
Belgique ; photo de
l’auteur)
Même passerelle : les poutres principales reposent sur la tête des colonnes
par l’intermédiaire d’un appui en néoprène permettant ainsi un
mouvement rotatif des extrémités. On peut donc faire l'hypothèse que les
poutres reposent sur des appuis à rotule. (photo de l’auteur)
Chapitre 1. Bases 19
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Même passerelle, vue détaillée sur le pied d'une colonne : l’encastrement est
presque réalisé grâce à la présence d'une large plaque d'about et de grands
plats épais entre celle-ci et les écrous. (photo de l’auteur)
N
V
20 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
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Pour qu'une structure plane quelconque soit à l'équilibre, il faut que les trois
équations fondamentales de la statique soient respectées :
⎧
⎪∑F x, i = 0
⎪ i
Structure
⎪
⎨∑ Fy , i = 0 y plane
⎪ i
⎪
⎪
⎩
∑M i
i = 0 x
Chapitre 1. Bases 21
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Section A
Allongement ∆ E,k
ε,∆
⎧ F
⎪⎪σ = A
⎨ Loi de Hooke : σ = Eε (ou F = k∆ avec k = EA / L)
⎪ε = ∆
⎪⎩ L
Avec : σ : contrainte normale en [N/mm2]
ε : allongement spécifique [adimensionnel]
E : module d'élasticité ou module de Young en [N/mm2]
22 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
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8. EFFORTS ET CONTRAINTES
L'effort normal sera donc positif si la barre est en traction et l'effort tranchant
sera positif s'il a tendance à faire tourner la barre dans le sens horlogique.
dM (x )
V (x ) =
dx
M:
M L M
+V
V = + M/L
V:
−V V = − M/L
Chapitre 1. Bases 23
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Il est utile de rappeler les lois qui lient les efforts internes aux contraintes
normales et aux contraintes de cisaillement dans un élément constitué d'un
matériau élastique homogène :
N Fibre moyenne N
Traction simple : σ =
A
y
Flexion simple : σ ( y ) = −
My Fibre moyenne M
I
y
Flexion composée : σ ( y ) =
N My Fibre neutre (σ = 0)
− Fibre moyenne M
A I N
VS ( y ) ysup y
τ (y) =
Fibre moyenne b(y)
V
Ib( y ) yinf
(Inertie I, aire A)
ysup ysup
S = ∫ ydA = ∫ yb
y y
( y ) dy est le moment statique de la partie hachurée de la
Rappelons que les efforts ainsi considérés sont les efforts appliqués par les
barres sur le nœud. On en déduit donc que :
Flèche ?
Déplacement
angulaire ?
Q Q
Variation de l'angle
entre les deux
éléments ?
26 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
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M 0m0 N 0n0 V 0v 0
δ = ∫ EI
dl + ∫ EA
dl + ∫ GAv
dl
Il est important de faire remarquer que le dernier terme, qui provient des
déformations d'effort tranchant, est négligeable dans la plupart des cas. De plus,
le deuxième terme, qui se rapporte aux déformations d'effort normal, est aussi
d'un ordre de grandeur inférieur au premier, sauf pour les structures dans
lesquelles l'effort normal est prépondérant, comme les treillis ou les arcs (voir
exemple 2 du §16). L'expression ci-dessus peut donc souvent se simplifier pour
devenir :
M 0m0
δ = ∫ EI
dl
Q Q
M0 Structure M0
A de base A
1 [kN]
Structure
0 soumise m0
m A
A à effort
unitaire 1 [kNm]
Q Q
M0 m0
28 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
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Excepté dans certains cas particuliers (inertie ou section variable des barres,
structures mixtes, ...), le calcul des intégrales sera relativement simple puisque,
d'une part, les diagrammes des efforts internes sont linéaires ou paraboliques et,
d'autre part, il existe des tables spécifiques, appelées tables de Mohr, qui
donnent une solution immédiate à ces intégrales.
Ces tables de Mohr sont d'une utilisation très simple puisqu'elles indiquent la
valeur de l'intégrale suivante :
1 L
L 0
M i M j dl ∫
dans laquelle :
Il est évident que ces tables s'appliquent aussi bien au calcul des intégrales
relatives au moment fléchissant, à l'effort normal et à l'effort tranchant. Elles
sont reprises à la fin de ce chapitre et ne sont applicables qu’à des éléments
d’inertie ou d'aire constante. Leur utilisation est décrite dans l'exemple 2 du
§16.
Dans le cas des structures en béton armé, la présence d’armatures, d’une part, et
de zones fissurées, d’autre part, complique le calcul des déplacements et les
levées d’hyperstaticité de façon non négligeable. En effet, il faut en principe
calculer les inerties transformées de chaque section : cette étape est complexe
car la quantité d’armatures est rarement constante et les caractéristiques des
zones fissurées varient en fonction de la valeur des efforts internes. Le calcul
rigoureux des déplacements et les levées d'hyperstaticité qui en découlent pour
une structure en béton armé est donc d’une difficulté bien réelle.
Chapitre 1. Bases 29
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e0 ∆e1 ∆e2
Q ≤ Ncrit
Génère ∆e1 Génère ∆e2 Génère ∆e3
N N N
y π 2 EI
N crit =
L2fl
x
6 Ainsi que les autres phénomènes d'instabilité comme le voilement (flambement d'une
plaque mince) ou le déversement (flambement de la zone comprimée d'une poutre
fléchie).
30 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
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Ainsi, plus les appuis sont rigides, plus la longueur de flambement Lfl est petite
et plus la situation est favorable :
Lf = 2L Lf ≅ 0,7L Lf = L/2
Lf = L
π 2E
σ crit =
λ2
λ Sensibilité au flambement
0 à 20 aucune
20 à 50 faible à moyenne
50 à 80 forte
80 à 200 très forte
> 200 à proscrire
λ = 10 λ = 20 λ = 50 λ = 80 λ = 200
σ crit
Formule d’Euler σ crit = π E
2
λ
2
A
λ = L fl
I
Par ailleurs, la formule d'Euler est incorrecte pour les éléments trapus, peu
élancés (λ petit), car elle autorise alors des valeurs infinies de la contrainte de
compression, ce qui est incompatible avec la propriété fondamentale de tout
32 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
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matériau d'avoir une limite de rupture. Elle doit donc être corrigée pour les
petits élancements, comme l'indique la figure ci-dessus.
Bien que chaque matériau soit caractérisé par une ou plusieurs formules de
flambement particulières établies en fonction d'essais expérimentaux, la relation
suivante (dite de Rankine) approche relativement bien la réalité pour tous les
matériaux. Pour l'acier, elle induit cependant un surdimensionnement des
sections comme le montre la figure ci-dessous (comparaison avec les courbes a,
b ou c définies pour les aciers dans l'Eurocode 3).
⎧ σ crit
⎪⎪ ΛLim = 1 (insensibilité au flambement)
Et :
→0 σ
⎨
⎪ Lim σ crit = 1 (→ 0 ) (forte sensibilité au flambement :
⎪⎩ Λ → ∞ σ Λ2 on retrouve la formule d'Euler)
1.0
σ
0.9 crit
σ
a
0.8 λ = L fl A / I
b
0.7 c
0.6
1 1
0.5 (EULER)
1 + Λ2 Λ2
0.4
0.3
0.2
0.1 λ
Λ=
0.0 π Eσ
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Qcosθ
Qsinθ θ
QLcosθ Q QL3cosθ/3EI
+ (Qsinθ)( QL3cosθ/3EI)
34 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
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Notons d'emblée que l'effet P-∆ ne doit pas être confondu avec l'effet P-δ. Le
premier est en effet associé au comportement d'une structure alors que le second
correspond au comportement individuel d'un élément.
Dans une ossature, les défauts de verticalité inévitables ont pour conséquence
que les charges gravitaires s'appliquent sur les colonnes avec une certaine
excentricité, créant ainsi des moments fléchissants additionnels qui s'ajoutent
aux efforts calculés au premier ordre. Si la structure est souple ou mal
contreventée, ces effets s'amplifient et peuvent être aggravés par les charges
horizontales, le plus souvent dues au vent qui agit sur les façades.
Chapitre 1. Bases 35
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1/(1 − N/Ncrit)
Au niveau de la structure :
• établir, pour chacun de ces éléments, une relation entre les déplacements et
les efforts qui règnent à ses extrémités, relation qui se traduit par une notion
de matrice de rigidité locale;
• le coefficient critique, qui est la valeur par laquelle il faut multiplier le cas de
charge considéré pour que l'instabilité se produise (ce coefficient doit donc
être supérieur à l'unité);
• la forme de la structure déformée associée au mode d'instabilité lié à ce
coefficient critique.
Une telle approche repose sur la résolution d'un problème aux valeurs propres λ
(à ne pas confondre avec l'élancement λ = Lf A I ) s'exprimant comme suit :
(K − λG )d = 0
Dans cette expression, K est la matrice de rigidité 11 de la structure et G est la
matrice des contraintes initiales (calculée pour le cas de charge considéré). Une
valeur propre λ fournira le coefficient critique et le vecteur propre d qui lui est
associé. La dimension de ce vecteur propre est égale à 3 fois le nombre de
noeuds pour une ossature plane et 2 fois ce nombre pour un treillis plan ou une
poutre. Il donne les déplacements de tous les noeuds et représente donc la
déformée associée à la valeur propre considérée et à ce mode d'instabilité.
10 En principe, la démarche devra être menée pour toutes les combinaisons de cas de
charges auxquelles la structure peut être soumise.
11 Pour de plus amples informations sur la matrice de rigidité, consulter le chapitre 14.
Chapitre 1. Bases 39
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qui lui est relative. Dans la pratique, en effet, une analyse dynamique est si
complexe qu'elle passe automatiquement par l'emploi d'un ou plusieurs logiciels
de calcul. Il semble donc plus judicieux dans un ouvrage comme celui-ci de
développer des notions qui permettront au lecteur d'utiliser ces logiciels de
manière efficace et en connaissance de cause plutôt que de se lancer dans de
longs développements qui, en fin de compte, ne lui seront pas d'une grande
utilité (sauf dans le cas où il devrait lui-même implémenter le code du
programme).
En effet :
12 Ou, dans le cas de colonnes en béton, y noyer un profilé métallique. Ceci génère des
colonnes minces mais bourrées d'acier, et donc plus onéreuses, difficiles à réaliser ou
à recycler et impliquant des assemblages complexes. Des colonnes de diamètre
légèrement supérieur (celui-ci intervenant avec un carré dans la résistance à la
compression), en béton normalement armé, assainiraient pourtant la structure tout en
respectant le parti architectural. Les maîtres d'ouvrages, mais aussi parfois les
architectes, sont malheureusement rarement conscients du surplus financier que de
telles décisions impliquent.
Chapitre 1. Bases 41
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• les rafales de vent : leur spectre d'excitation est aléatoire et peut dépendre
très fortement de la configuration topologique du lieu. Les fréquences qui y
sont associées sont rarement supérieures à 2 Hz;
• les tourbillons de Von Karman (1911) : un vent constant qui rencontre un
profil génère, au droit de ce profil, des turbulences ou des tourbillons qui se
détachent de celui-ci avec une certaine fréquence et qui sollicitent la
structure de manière dynamique. Ainsi, les tabliers de certains ponts
suspendus ou haubanés sont profilés, à la manière d'une aile d'avion, afin de
minimiser l'importance des ces tourbillons 13. Les fréquences de ces
tourbillons dépendent de la vitesse du vent, de sa direction par rapport à la
structure et de la géométrie de celle-ci;
• les piétons : sur une passerelle, l'action dynamique des piétons peut être
d'une grande importance. Un petit groupe de piétons, voire un seul piéton
dont la course ou le pas est proche de l'une des fréquences de résonance de la
structure, peut solliciter celle-ci de manière non négligeable. Ici encore,
l'analyse est complexe car une infinité de cas doivent en principe être pris en
compte : un piéton qui marche (fréquence approximative 2 Hz), un piéton
qui court (fréquence approximative 3 Hz), un groupe de piétons qui
marchent ou qui courent de manière synchronisée, une foule dont l'effet
global résulte d'une somme de comportements aléatoires, etc.;
• les séismes : ce sont des actions dynamiques redoutables caractérisées par
des spectres et des amplitudes difficiles à évaluer et qui dépendent du lieu
géographique;
• autres : chocs ou explosions, charges roulantes (par exemple passage d'un
train sur un pont), charges tournantes (moteur mal équilibré), etc.
Vue du dessus :
Passerelle métallique haubanée de 140 mètres de portée. Deux des modes propres de
vibration (Projet – architectes et ingénieurs Samyn and Partners avec le bureau
d'études Setesco; source : Pierre Latteur, simulation sur le logiciel ROBOT Millennium,
2002).
Chapitre 1. Bases 43
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La plupart des logiciels sont capables de fournir les modes propres de vibration
de structures très complexes. Les figures de la page précédente illustrent ces
propos pour une passerelle métallique haubanée de 140 mètres de portée.
14 Ce fut le cas de la passerelle Solferino sur la Seine (des masses pendulaires ont été
placées sous le tablier, au centre de la passerelle) et du Millenium Bridge à Londres
(des amortisseurs ont été rajoutés sous le tablier).
44 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
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Vue du dessus
Vue de face
Mode 1 : 5,5 Hz
Vue de profil
Structure en coque mince métallique de 8 mètres de
diamètre. Les deux premiers modes propres de
vibration se situent très loin des fréquences
d'excitation dues au vent : dans ce cas toute
investigation complémentaire est superflue. (Oeuvre
du sculpteur J. M. Mathot destinée au rond-point des
trois clés à Gembloux (Belgique), atelier Moker,
Bureau d'études Setesco; source : Pierre Latteur,
simulation sur le logiciel ROBOT Millennium, 2001)
Réaction d'appui temporelle au noeud 2 (kN) Réaction d'appui temporelle au noeud 2 (kN)
500 500
400 400
4 Hz
300 1,5 Hz 300
Réaction (kN)
Réaction (kN)
200 200
100 100
0 0
-100 -100
-200 -200
-300 -300
-400 -400
-500 -500
0 1 2 3 4 5 6 0 1 2 3 4 5 6
(Simulations effectuées
par la firme NUMECA
International,
Bruxelles, 2004)
Exemple 1
Une grue pourvue d'un contrepoids de P [kN] est prévue pour supporter une
charge de Q [kN] à son extrémité.
B
L A D E
P [kN] C Q [kN]
H L 2L 2L
P [kN] Q [kN]
L 2L 2L
RH
RV
M
N
M
V
RH = 0
RV = Q+P
M = 4QL−PL
Si on effectue une coupure fictive entre les points D et E et que l'on fait
l'équilibre du "morceau" de droite, on trouve :
x
N E
M
V Q [kN]
M(x) = Qx [kNm]
V(x) = Cste = + Q [kN]
N(x) = 0 [kN]
Soit NAB et NAC respectivement les efforts normaux dans les barres AB et
AC. B
NAB NAB
P
A
NAC C
NAC
P
On obtient :
NAB = P/sin45° = + 2 P (traction)
NAC = − P (compression)
NBD B
L θ D E
N
V C Q [kN]
2L 2L
Les barres AB et BD, qui ne sont le siège que d'un effort normal, exercent
chacune en B un effort qui peut se décomposer en deux composantes
respectivement parallèle et perpendiculaire à la barre BC.
45° θ
(2Q/sinθ)cosθ
P
x P/sin45° 2Q/sinθ = 2Q/tgθ = 4Q
P 2Q θ
P/sin45° V 2Q/sinθ
N M
⎧V ( x) = 4Q − P
⎪
⇒ ⎨M ( x) = (4Q − P ) x
⎪ N ( x) = − (2Q + P )
⎩
2QL +(4Q−P) −Q
P Q P Q
+Q
(4Q −P)L M V
52 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
+P/sin45° +2Q/sin26,6°
(*)
−P Q
−4Q
P
− (Q+P) N
(*) : − (2Q−P)
Exemple 2
3L
Q Q
0
M M = QL/2
Q Q
V0
V = −Q V = +Q
Q Q
N0
N = +Q
54 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
1 [kN] 1 [kN]
m0 m=L
1 [kN] 1 [kN]
v0 v = −1 v = +1
1 [kN] 1 [kN]
n = −1
n0 (compr.)
n = +1
(traction)
M1 = QL/2 M1 = QL/2
M2 = L M2 = L
2x M3 = L/2 +
L/2 3L
0
M m
0
⎧⎪ ⎡⎛ L ⎞ ⎛ 1 QL ⎛
1 L ⎞ ⎞⎤ ⎛ QL ⎞ ⎫⎪
∫ dl = ⎨ 2 ⎢⎜ ⎟ ⎜⎜ ⎜ 2 L + ⎟ ⎟⎟ ⎥ + (3L ) ⎜ L⎟ ⎬
struct .
EI ⎪⎩ ⎣⎝ 2 ⎠ ⎝ 6 2 ⎝
EI 2 ⎠ ⎠⎦ ⎝ 2 ⎠ ⎪⎭
41QL ³
=
24 EI
Chapitre 1. Bases 55
_____________________________________________________________________________________________________________
0 0
V v 2(1 + ν) ⎧ L ⎫ 2(1 + ν)QL
⎨ (− Q )(− 1) + (+ Q )(+ 1) ⎬ =
L
∫
struct.
GAv
dl ≈
EA ⎩ 2 2 ⎭ EA
(on approche la section réduite par la section totale Av ≈ A)
0 0
1
{ 3L( (+Q) ∗ (+1) ) } = 3QL
N n
∫
struct .
EA
dl =
EA EA
QL ⎛ L² 3 2,6 ⎞
Ecartement total = ⎜ 1,71 + + ⎟
E ⎝ I A A ⎠
∫ EI dl
Mm
Dans la majorité des cas, on se limitera donc au calcul du terme qui est
nettement supérieur aux deux autres. Le terme relatif aux efforts normaux ne
sera pris en compte que dans le cas de structures soumises principalement aux
efforts normaux comme les treillis, les arcs funiculaires ou les câbles.
56 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
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Exemple 3
L L
L q [kN/m]
C
L
A B
RHA RHB
RVA RVB
⎧ RVA = 3qL / 4
⎪
⎪ R HA = − 3qL / 4
La résolution des 4 équations fournit le résultat suivant : ⎨
⎪ RVB = − 3qL / 4
⎪⎩ R HB = − qL / 4
A partir des réactions, il est aisé de dessiner les diagrammes des efforts
internes :
3qL2/4 qL2/4
qL2/2 −qL
C C +3qL/4
3qL2/4 −qL/4
M V
−3qL/4
3qL/4 qL/4 3qL/4 qL/4
3qL/4 3qL/4 3qL/4 3qL/4
C −3qL/4
+3qL/4
N
−3qL/4
3qL/4 qL/4
3qL/4 3qL/4
58 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
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1 L
TABLE 1 Intégrales de Mohr
L ∫ 0
M 1 M 2 dl
M1 M1 1 2
M 12 M1
3
L L
1
M2 M 1M 2 M2 M 1M 2
2
1 1
M2 M 1M 2 M2 M 1M 2
2 3
1 1
M2 M 1M 2 M2 M 1M 2
2 6
M2
1 M2
1
M 1M 2 M 1M 2
2 4
1 x 1 ⎛ x⎞
M2 M 1M 2 M2 M 1M 2 ⎜ 2 − ⎟
2 6 ⎝ L⎠
1 1
M2 M3 M 1 (M 2 + M 3 ) M2 M3 M 1 (2 M 2 + M 3 )
2 6
1 1
M 1 (M 2 − M 3 )
M2 M2
M (2M 2 − M 3 )
M3 2 M3 6 1
M2 M2 1
M2 0 M2 M 1M 2
6
M2 1 M2 1
M 1M 2 M 1M 2
3 4
M2
1 M2
1
M 1M 2 M 1M 2
3 12
M2
2 M2
1
M 1M 2 M 1M 2
3 3
M2 2 M2 1
M 1M 2 M 1M 2
3 4
M2 2 M2 5
M 1M 2 M 1M 2
3 12
Chapitre 1. Bases 59
_____________________________________________________________________________________________________________
1 L
TABLE 2 Intégrales de Mohr
L ∫ 0
M 1 M 2 dl
M1 M2 1
( ) M1 1
( )
M 12 + M 1 M 2 + M 22 M 12 − M 1 M 2 + M 22
3 M2 3
L L
1 ⎡2(M 1M 3 + M 2 M 4 )⎤ 1 ⎡2(M 1 M 3 − M 2 M 4 )⎤
M3 M4 ⎢ ⎥
6 ⎣ + M 1M 4 + M 2 M 3 ⎦
M3 M4 ⎢
6 ⎣+ M 1 M 4 − M 2 M 3 ⎦
⎥
1 ⎡ M 1 (2M 3 + M 4 ) ⎤ 1 ⎡2(M 1 M 3 − M 2 M 4 )⎤
M3 M4 ⎢ ⎥
6 ⎣+ M 2 (2M 4 + M 3 )⎦ M3 M4 ⎢
6 ⎣+ M 1 M 4 − M 2 M 3 ⎦
⎥
M3 1 ⎡2(M 1 M 3 − M 2 M 4 )⎤ M3 1 ⎡2(M 1 M 3 + M 2 M 4 ) ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
M4 6 ⎣+ M 2 M 3 − M 1 M 4 ⎦ M4 6 ⎣− (M 1 M 4 + M 2 M 3 )⎦
M3 1 M3 1
M (M − M 2 ) M 3 (M 1 + M 2 )
M3 6 3 1 M3 6
1 1
M3 M 3 (3M 1 + M 2 ) M3 M 3 (3M 1 − M 2 )
12 12
1 1
M3 M 3 (M 1 + 3M 2 ) M3 M 3 (M 1 − 3M 2 )
12 12
1 1
M3 M 3 (M 1 + M 2 ) M3 M 3 (M 1 − M 2 )
3 3
1 1
M3 M 3 (3M 1 + 5M 2 ) M3 M 3 (3M 1 − 5M 2 )
12 12
1 1
M3 M 3 (5M 1 + 3M 2 ) M3 M 3 (5M 1 − 3M 2 )
12 12
60 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
1 L
TABLE 3 Intégrales de Mohr
L ∫ 0
M 1 M 2 dl
x1 x2
M1 1 2 M1 1 2
M1 M1
3 3
L L
x1 x2 x1 x2
M2
1 M2 M 1M 2 ⎛ L 2 x12 ⎞
⎜ − ⎟
M 1M 2 2 x2 ⎜⎝ 2 3L ⎟⎠
3
M2 M 1M 2 ⎛ L 2 x12 ⎞
⎜ − ⎟ M2
1
2 x2 ⎜⎝ 2 3L ⎟⎠
M 1M 2
3
M 1 ⎡ M 2 (1 + x2 L )⎤ 1
M2 M3 ⎢ ⎥
6 ⎣+ M 3 (1 + x1 L ) ⎦
M2 M3 M 1 (M 2 + M 3 )
4
M2 M 1 ⎡ M 2 (1 + x2 L )⎤ M2 1
M3 ⎢ ⎥
6 ⎣− M 3 (1 + x1 L ) ⎦ M3 4 M 1 (M 2 − M 3 )
M2 M 1M 2 ( x2 − x1 ) M2
M2 M2 0
6 L
1 ⎛ 3x x2 ⎞ 7
M2 M 1M 2 ⎜⎜ 2 + 12 ⎟⎟ M2 M 1M 2
12 ⎝ L L ⎠ 48
M2 1 ⎛ 3x x2 ⎞
M2
7
M 1M 2 ⎜⎜ 1 + 22 ⎟⎟ M 1M 2
12 ⎝ L L ⎠ 48
M2 1 ⎛ x x ⎞ M2 5
M 1M 2 ⎜⎜1 + 1 2 2 ⎟
⎟ M 1M 2
3 ⎝ L ⎠ 12
M2 1 ⎛ 3x x2 ⎞
M 1M 2 ⎜⎜ 3 + 1 − 12 ⎟⎟ M3
17
12
M 1M 2
⎝ L L ⎠
48
M2 1 ⎛ 3x x2 ⎞
M 1M 2 ⎜⎜ 3 + 2 − 22 ⎟⎟ M3 17
12
M 1M 2
⎝ L L ⎠
48
Chapitre II : Degré d’hyperstaticité 57
__________________________________________________________________________________________________________________
___
Chapitre 2
Détermination du degré
d'hyperstaticité
58 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
On ne considère dans l'exposé ci-dessous que les ossatures planes chargées dans
leur plan.
Prenons l’exemple d’un cadre soumis à un cas de charge quelconque. Les trois
réactions d'appui peuvent être déduites directement des trois équations
d'équilibre, mais les trois efforts internes M, V et N au sein même du cadre
restent inconnus. On a donc un degré d'hyperstaticité externe nul mais un degré
d'hyperstaticité interne valant trois. Le degré d'hyperstaticité total est alors la
somme des deux degrés d'hyperstaticité partiels.
coupure totale
Is,ext = 0
Is,int = 3 Is,ext = Is,int = Is = 0
Is = 3
On voit qu'une coupure totale dans le cadre (qui correspond à la réunion de trois
dispositifs de libération d'effort, voir chap. 1, §5) transformera celui-ci en une
structure isostatique dans laquelle tous les efforts internes pourront être calculés
à partir des seules réactions d'appui et des charges. En conclusion :
3 appuis = 3 noeuds
® Un point de discontinuité dans la structure
Bien qu'une procédure systématique soit décrite plus loin au §4, il est souvent
possible, avec un peu d'habitude, de déterminer très rapidement le degré
d'hyperstaticité d'une structure. En effet, le degré d'hyperstaticité total étant égal
au nombre de coupures simples à effectuer pour rendre la structure isostatique,
il suffira d'introduire ces coupures simples de manière judicieuse pour se
ramener à une structure que l'on sait isostatique ou dont on connaît le degré
d'hyperstaticité.
Exemple 1 : poutre
E E
B D B
66 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
A E H A E H
Si aucune charge ne s'applique sur
l'élément DG lui-même, il ne peut être le
siège que d'un effort normal. Sa
suppression diminue donc de 1 le degré F
d'hyperstaticité de la structure. B
C
Par ailleurs, si l'unique réaction en H est
connue, tous les efforts internes dans
l'élément FH peuvent être déterminés. La
suppression de l'élément FH diminue donc
lui aussi de un le degré d'hyperstaticité de
la structure. La structure ainsi obtenue
étant isostatique (de type portique à 3 A E
rotules), il en résulte que la structure
initiale est 2 fois hyperstatique.
• équilibre horizontal;
• équilibre vertical;
• équilibre de rotation.
Mais, si un nœud est, par exemple, une rotule pour chacune des barres
qu'il relie 1, l'équilibre de rotation en ce nœud perd tout son sens 2 et il ne
reste que deux équations d'équilibre en ce nœud. On définit donc un
paramètre m qui représente le nombre total d'équations inexploitables dues
à la présence d'un tel dispositif. De même, si on considère deux barres
reliées par une coulisse normale, m=1 en ce nœud puisque les efforts
normaux y sont a priori nuls.
Ne = 3n − m
Nombre d'équations Nombre d'équations
disponibles inexploitables
1 Dans le troisième cas du §2, la rotule ne relie qu'une seule des trois barres du nœud D
(l'horizontale) : le paramètre m y vaut alors zéro.
2 De par la nature même de la rotule, les barres qu'elle relie ne peuvent exercer aucun
couple sur le nœud. L'équilibre est donc une identité 0 = 0 inutile.
68 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Si trois de ces six efforts sont déterminés, les trois autres peuvent être
obtenus immédiatement par application des trois équations d'équilibre de la
statique. Si b est le nombre total de barres de la structure et r le nombre de
réactions d'appui, il y a donc, a priori, (3b + r) inconnues à déterminer.
Mais, si l'extrémité d'une barre est constituée d'une rotule, d'une coulisse
normale ou d'une glissière tangente, l'effort correspondant (respectivement
M, N ou V) y est nul et il n'y a plus que deux efforts à déterminer à cette
extrémité, donc une inconnue en moins. Si e est le nombre d'efforts
d'extrémités de barres annulés par l'un de ces dispositifs, on aura :
Nombre d'efforts
Ni = 3b + r − e d'extrémités de barres
annulés par des dispositifs
Nombre d'efforts inconnus Nombre de réactions d'appui
I s = Ni − N e = (3b + r − e) − (3n − m)
m = 0, e = 0 m = 1, e = 2 m = 1, e = 1 m = 2, e = 2
Chapitre 2. Détermination du degré d’hyperstaticité 69
____________________________________________________________________________________________________________
A
C
m = 1, e = 5 m = 0, e = 3 m = 0, e = 1 m = 1, e = 3
(AC et CB sont
solidaires en C)
m = 1, e = 2 m = 1, e = 2 m = 0, e = 2 m = 1, e = 4
Remarques :
I s = (2b + r − e) − (2n − m )
• dans les barres des treillis, seul l’effort normal est non nul. De plus, au
niveau des appuis, la réaction de moment est inexistante. On peut donc en
déduire la relation suivante :
I s = b + r − 2n
5. HYPOSTATICITE, MECANISMES
Une structure hypostatique est une structure instable 3 qui, sous l’application des
charges ou sous le simple effet de son poids propre, se transforme en un
mécanisme dont la géométrie peut être très différente de la géométrie initiale.
3 Par instable on entend mobile, ce qui n'a aucun lien avec le phénomène de flambement.
70 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Exemple :
4 Les structures hyperstatiques en béton précontraint sont un cas particulier car elles
peuvent, en cas de disparition d'un seul appui, atteindre un état de rupture.
5 Par exemple, les deux parties d'un arc en bois peuvent être transportées séparément et
assemblées sur chantier via des rotules aux appuis et à la clé, ce qui en fera un arc
isostatique.
Chapitre 2. Détermination du degré d’hyperstaticité 71
____________________________________________________________________________________________________________
7. EXEMPLES
Exemple 1
Comme il n'existe pour les trois structures aucune barre pourvue à ses
extrémités d'un dispositif au droit duquel l'un des efforts est nul a priori, on
peut affirmer que m = e = 0.
Exemple 2
B B B B
C C C C
A D A D A D A D
Tout d'abord remarquons que le nombre de nœuds et de barres est le même pour
les 4 structures : n = 4, b = 3.
Exemple 3
F
B D B
C
A F D G
C E
A E H
B (m=0,e=1) D (m=0,e=1)
A (m=e=0) F (m=e=0)
C E
(m=0,e=1) (m=0,e=1)
® Structure 2
F
(m=e=0)
B (m=1,e=2)
Le degré d'hyperstaticité de la C (m=e=0)
structure vaut : D G
(m=0,e=1) (m=0,e=1)
(3b+r−e) − (3n−m)
= (3∗8+5−8) − (3∗8−5) = 2
A E H
(m=e=1) (m=e=1) (m=e=2)
Chapitre 2. Détermination du degré d’hyperstaticité 75
____________________________________________________________________________________________________________
Exemple 4
C D E C D E
B B
F F
I H I H
A G A G
A C
B D
® Structure 1
C (m=e=0) D E (m=e=0)
Le degré d'hyperstaticité de la
structure vaut : B (m=1,e=2)
(m=1,e=3)
(3b+r−e) − (3n−m)
= (3∗10+3−8) − (3∗9−3) = 1 I (m=e=0) (m=e=0) H
F (m=1,e=3)
A G
(m=e=0) (m=e=0)
® Structure 2
C (m=e=0) D E (m=e=0)
Le degré d'hyperstaticité de la B (m=1,e=2)
structure vaut : (m=0,e=1)
® Structure 3
A (m=e=2) C (m=e=0)
B D
(m=0,e=1)
(m=e=1)
________
Chapitre 3
Levée d'hyperstaticité : la
méthode des forces
78 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
1. AVERTISSEMENT
2. LE PRINCIPE DE SUPERPOSITION
Les effets statiques engendrés sur une structure par une combinaison
d’actions sont égaux à la somme des effets statiques engendrés sur cette
même structure par chaque action prise séparément.
Par effet, on entend un effort interne, une réaction d'appui, une contrainte, un
déplacement, etc.
Par action, on entend une force, une charge répartie, une action thermique, un
mouvement d'appui, etc.
Q Q
q
= q
+
On sait que le degré d'hyperstaticité total d'une structure est égal au nombre de
coupures simples nécessaires à la rendre isostatique (voir chapitre 2). Rappelons
que, par coupure simple, on entend l'introduction d'un dispositif de libération
d'effort interne (qui annule un effort interne : moment fléchissant ou effort
tranchant ou effort normal) ou la suppression d'une réaction d'appui.
Structure Structure
hyperstatique isostatique
de base de référence
A A
X1
q [kN/m]
M ∑F0
δ 10 m10
δ ∑F
0
1 [kN]
Chapitre 3. Levée d'hyperstaticité : la méthode des forces 81
_____________________________________________________________________________________________________________
X 1 δ 10 + δ 0∑ F = 0
4. NOTATIONS
n
Symboliquement : S ∑nF = S ∑0F + ∑ X i S i0
i = 1
Cette équation, dont le principe est illustré à la page suivante, est telle que :
M ∑0 F mi0
• δ i0, ∑ F = ∫
EI
dl représente le déplacement absolu ou relatif au droit de
la coupure i dans la structure isostatique de référence soumise au chargement
de base;
mi0 m 0j
• δ ij = ∫
0
dl représente le déplacement absolu ou relatif au droit de la
EI
coupure i dans la structure isostatique de référence soumise à l'effort unitaire
d'indice j.
Notons que l'expression même des déplacements montre que δij = δji.
⎛ δ 110 δ 120 .. .. δ 10n ⎞ ⎛ X 1 ⎞ ⎛ δ 10,∑ F ⎞ ⎛ 0 ⎞
Si on écrit les n équations de ⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
compatibilité relatives aux n ⎜ δ 210 δ 220 .. .. δ 20n ⎟ ⎜ X 2 ⎟ ⎜ δ 20,∑ F ⎟ ⎜ 0 ⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
coupures, on obtient un système
⎜ .. .. .. ⎟ ⎜⎜ ⎟⎟ + ⎜ ⎟=⎜ ⎟
de n équations linéaires dont les
inconnues sont les n efforts Xi :
⎜ .. .. .. ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜⎜ 0 ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎝ δ n1 δ n 2
0
.. .. δ nn0 ⎟⎠ ⎝ X n ⎠ ⎜⎝ δ n0,∑ F ⎟⎠ ⎝ 0 ⎠
Chapitre 3. Levée d'hyperstaticité : la méthode des forces 83
_____________________________________________________________________________________________________________
Q [kN] q [kN/m]
Q [kN] q [kN/m]
=
X1 X1 Xi Xi Xn
Moment Effort Réaction
tranchant d'appui
Q [kN] q [kN/m]
S ∑0 F : M ∑0 F , V∑0 F , N ∑0 F
=
δ 10,∑ F δ i0,∑ F δ n0,∑ F Structure isostatique de
référence soumise au
chargement de base
Structure isostatique de
1 [kN] 1 [kN]
référence soumise à
δ 1i0 δ ii0 δ ni0 effort(s) unitaire(s) n°i
+ ...
⎧ n
⎪M n∑ F = M o∑ F + ∑ X j m 0j
⎪ j =1
⎪
⎪ n
Soit donc : ⎨V n∑ F = V o∑ F + ∑ X j v 0j
⎪ j =1
⎪
⎪ n = o + n X n0
⎪N ∑ F N ∑ F ∑ j j
⎩ j =1
q [kN/m]
1 [kN]
A
M ∑3F m10
M ∑3F m10 δA = ∫
tronç. supérieur
EI
dl
q [kN/m]
1 [kNm]
B B
M ∑3F m10
M ∑3F m10 δB = ∫
tronç. droit
EI
dl
Les deux exemples précédents montrent que l'on peut choisir la structure
isostatique de la manière la plus judicieuse, de façon à minimiser les calculs
d'intégration.
4 S'il s'agit d'un déplacement relatif, il faudra introduire deux efforts unitaires opposés,
un sur chaque lèvre de la coupure (voir chapitre 1, §9).
86 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
7. QUELQUES REMARQUES
Bien que l'on puisse en principe lever l'hyperstaticité par n'importe quel choix
de coupure, on choisira de préférence (mais pas nécessairement !) l'introduction
d'une rotule ou la libération d'un appui, ce qui conduit souvent à des structures
isostatiques plus rapides à résoudre, ou plus faciles à comprendre
"physiquement".
On gardera à l’esprit qu'une barre limitée par une rotule à chacune de ses
extrémités ne peut être le siège que d'un seul type d'effort : l'effort normal 5.
M=V=0
N≠0
M=C
C2 M = C2
M = C1 M = C1
M = C2 C2
C1 C1
5 Sauf si des efforts extérieurs s'appliquent sur la barre elle-même (voir chapitre 8 relatif
aux treillis).
Chapitre 3. Levée d'hyperstaticité : la méthode des forces 87
_____________________________________________________________________________________________________________
8. EXEMPLES
Exemple 1
E,I E,I
L/2 L/2
Que vaut la flèche en milieu de travée ?
RA RB RC
V∑0F = − qL / 2
q [kN/m] m10 = L / 4
v10 = − 1 / 2
= + RB∗
1 [kN] v10 = +1 / 2
M ∑0 F = qL2 / 8
qL/2 qL/2 1/2 1/2
⎧ 0 5qL4
⎪δ ∑ F = −
⎪ 384 EI
A l'aide des tables de Mohr (cf chap. 1), on trouve : ⎨
3
⎪ 0 = L
⎪⎩δ 11 48 EI
® Equation de compatibilité
3 4
5qL L 5qL
δ 0
∑F
+ δ 0
11 R B =0 ⇔ − + RB = 0 ⇔ RB =
384 EI 48EI 8
88 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
qL 5qL 3qL
R A = RC = − 0,5 ∗ =
2 8 16
Efforts tranchants :
− qL / 2 V∑1 F :
− 5qL / 16 − 5qL / 16
+ =
+ qL / 2 + 5qL / 16 + 3qL / 16
L/4
1 [kN]
L
M ∑1 F m10
m10
Flèche en L/4 = ∫ 0
EI
dl
3L/16
0,75 [kN] 0,25 [kN]
Pour utiliser plus facilement les tables de Mohr, il est plus commode de
considérer le diagramme de M ∑1 F comme étant la superposition de ses
Chapitre 3. Levée d'hyperstaticité : la méthode des forces 89
_____________________________________________________________________________________________________________
∫ ∫
qL2 / 8 M 11 M 12
+
∑F ∑F
L L
m10
m10
3L / 16 3L / 16
L L
M ∑11F m10 M ∑12F m10 5qL4 5qL4 qL4
δ = ∫
0
EI
dl + ∫
0
EI
dl =
6144 EI
−
2048EI
=
3072 EI
Exemple 2
q [kN/m]
E,I E,I
L/2 L/2
q [kN/m]
RA RB RC
q [kN/m] m10 = 1
1 [kNm] 1 [kNm]
= + MB∗
2/L 2/L
qL/4 qL/2 qL/4 4/L
M ∑0 F = qL2 / 32
⎧ 0 qL3
δ
⎪⎪ ∑ F = −
A l'aide des tables de Mohr, on trouve : ⎨ 96 EI
⎪ 0 = L
⎪⎩δ 11 3EI
Chapitre 3. Levée d'hyperstaticité : la méthode des forces 91
_____________________________________________________________________________________________________________
® Equation de compatibilité
3
qL L qL ²
δ 0∑ F + δ 11
0
MB = 0 ⇔− + MB =0 ⇔ MB =
96 EI 3EI 32
L/4
1 [kN] L/2 1 0
M ∑ F m1
Flèche en L / 4 = ∫
0
EI
dl
m1 = L / 8
0
qL 2 / 32
∫ ∫
M 12
∑F
qL 2 / 32
+
11
M∑ F
L/2 L/2
m10
L /8 m10 L /8
92 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
L/2 L/2
M ∑11F m10 M ∑12F m10 5qL4 5qL4 qL4
δ = ∫
0
EI
dl + ∫0
EI
dl =
6144 EI
−
2048EI
=
3072 EI
Un exemple de structure soumise essentiellement à son poids propre. Dans ce cas, une
attention particulière doit être portée à la flèche de l'élément horizontal. On remarquera
la fixation particulière de la poutre sur les colonnes, permettant une rotation des
extrémités. Une telle liaison peut être modélisée par une rotule (voir photo détaillée au
chapitre 5, page 134). (Gare de Louvain-la-Neuve, Belgique, photo de l'auteur)
Chapitre 3. Levée d'hyperstaticité : la méthode des forces 93
_____________________________________________________________________________________________________________
Exemple 3
A B C D E F
L L L L L
2L L qL3
δ ij0 = pour i = j , δ ij0 = ou 0 pour i ≠ j , δ i0,∑ F = − ∀i
3EI 6 EI 12 EI
En simplifiant les deux membres par L/3EI, le système à résoudre est alors
le suivant :
⎛ 2 1/ 2 0 0 ⎞ ⎛ M B ⎞ ⎛ 1⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ 2
⎜1 / 2 2 1 / 2 0 ⎟ ⎜ M C ⎟ ⎜1⎟ qL
⎜ 0 1/ 2 2 1/ 2⎟ ⎜ M ⎟ = ⎜ 1⎟ 4
⎜ ⎟ ⎜ D⎟ ⎜ ⎟
⎜ 0 0 1 / 2 2 ⎟⎠ ⎜ M ⎟ ⎜ 1⎟
⎝ ⎝ E⎠ ⎝ ⎠
4qL2 3qL2
Et la solution est : MB = ME = MC = MD =
38 38
94 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
q [kN/m]
S ∑0 F
qL/2 qL qL qL qL qL/2
m10 = 1
1 [kNm] 1 [kNm]
+ MB∗ S10
1 [kNm] 1 [kNm]
+ MC∗ S 20
1 [kNm] 1 [kNm]
+ MD∗ S30
1 [kNm] 1 [kNm]
+ ME∗ S 40
M min = 0,0332qL2
M min = 0,0778qL 2
M min = 0,0460qL2
Si le nombre de travées devient très grand, le moment sur appui dans les
travées centrales tend vers qL2/12. A mi-travée il tend vers qL2/24. Quant
aux réactions d'appui dans les travées centrales, elles tendent vers qL.
Les efforts tranchants n'ont pas été représentés dans les illustrations
précédentes afin de ne pas surcharger les figures : cependant le diagramme
des efforts tranchants de la structure hyperstatique peut bien entendu lui
aussi s'obtenir par la combinaison pondérée (par MB, MC, MD et ME) des
diagrammes isostatiques :
V = − 23qL / 38 V = −18qL / 38
Exemple 4
L L
q [kN/m]
® Décomposition de la structure
qL2/8
1
1 1 [kN]
1 [kNm]
0
M ∑°F
+X1 m10 +X2∗ m20
L
Chapitre 3. Levée d'hyperstaticité : la méthode des forces 97
_____________________________________________________________________________________________________________
∫
EI 16 EI
⎪δ 22 = dl =
⎩ EI 3 EI
⎛ 3 / 2 − L / 2 ⎞ ⎛ X 1 ⎞ qL ⎛ 7 L / 3 ⎞ ⎛ 0 ⎞ ⎧ X 1 = − 5 qL2 / 72
⎜⎜ ⎟
⎟⎜⎜ ⎟
⎟ + ⎜
⎜ 2 ⎟
⎟ = ⎜ ⎟
⎜ ⎟ ⇒ ⎨
⎝ − L / 2 L / 3 ⎠ ⎝ X 2 ⎠ 16 ⎝ − L ⎠ ⎝ 0 ⎠ ⎩ X 2 = qL / 12
2
q [kN/m]
® Diagramme des moments
fléchissants
qL2/18 qL2/18
La superposition des
diagrammes isostatiques
pondérés de leur
coefficient respectif mène
au diagramme suivant : 5qL2/72
qL2/36 qL2/36
0
1 [kN]
+ qL/2 1 [kNm] −1
V∑0F +X1∗ 0 v10 +X2∗ v20
98 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
− qL/12 qL/12
7qL4
δ =
1152EI
L/2 1 [kN]
m10
A intégrer avec :
qL2/8
5qL2/72
qL2/12
Exemple 5
Une charge verticale Q se répartit en chaque nœud d’un cadre rigide dont les
éléments sont semblables (E, I, L identiques).
L
L
⎧nombre de noeuds : n = 4
⎪m = 0
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 4 ⇒ I s = (3 ∗ 4 + 3 − 0) − (3 ∗ 4 − 0) = 3
⎪nombre de réactions d ' appui : r = 3
⎪
⎩⎪e = 0
M0
∑F
V0
∑F
−Q/2
QL/4 Q/4
Q/2
Q/4 Q/4 Q/4 Q/4
L 0
+1
0
1 [kN] 1 [kN]
+ X1∗ m10 v10
1 [kN] 1 [kN]
0
L −1
0
0
L/2 −1
+ X2∗ m20 v20 +1
1 [kN] 1 [kN] 1 [kN] 1 [kN]
0
L/2
0
0
1 1 [kNm] 1 [kNm]
+ X3∗ m30 v30
1 [kNm] 1 [kNm]
0
102 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
⎧ 0 0 0
5 L3 ⎧ 0 0 0
∫
m1 m 2
∫
m1 m1
⎪δ 11 = dl = ⎪δ 12 = δ 21 = dl = 0
0
⎪ EI 3EI ⎪ EI
⎪ 0 0 0 ⎪ 0 0 0
2 L3
∫ ∫
m1 m 2 m2 m2
⎨δ 21 = δ 12 = dl = 0 ⎨δ 22 = =
0
dl
⎪ EI ⎪ EI 3EI
⎪ 0 0 0 2 ⎪ 0 0 0
∫ ∫
m1 m 3 2L m 2 m3
δ
⎪ 31 = δ 0
13 = dl = − ⎪δ 32 = δ 23 =
0
dl = 0
⎩ EI EI ⎩ EI
⎧ 0 0 0 2 ⎧ 0 0 0
M ΣF m1
∫ ∫
m1 m 3 2L = dl = 0
⎪δ 13 = δ 31 =
0
dl = − δ
⎪ 1,ΣF
EI EI ⎪ EI
⎪
⎪ 0 0 0 ⎪ 0 0 0
M ΣF m 2 QL3
∫ ∫
m 2 m3
⎨δ 23 = δ 32 = dl = 0 ⎨δ 2,ΣF = dl = −
0
⎪ EI ⎪ EI 6 EI
⎪ 0 0 0
4L ⎪ 0 0
M ΣF m3
0
∫ ∫
m3 m3
⎪δ 33 = dl = ⎪δ 3,ΣF = dl = 0
⎩ EI EI ⎩ EI
⎛ 0 ⎞ ⎛ 5L / 3 0 − 2 ⎞ ⎛ X1 ⎞ ⎛ 0⎞
QL3 ⎜ ⎟ L2 ⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ −1 / 6 ⎟ + ⎜ 0 2L / 3 0 ⎟ ⎜ X 2 ⎟ = ⎜ 0⎟
EI ⎜ ⎟ EI ⎜ − 2
⎝ 0 ⎠ ⎝ 0 4 / L ⎟⎠ ⎜⎝ X 3 ⎟⎠ ⎜⎝ 0 ⎟⎠
⎧X1 = X 3 = 0
⇒ ⎨
⎩X 2 = Q / 4
QL/8 +Q/4
Q
Q/4 Q/4 Q/4 Q/4
Q/2
QL/8
3
M ∑F V3
∑F
−Q/4 −Q/4
QL/8 +Q/4
QL/8
Q/2
Q/4 Q/4 Q/4 Q/4
Chapitre 3. Levée d'hyperstaticité : la méthode des forces 103
_____________________________________________________________________________________________________________
Exemple 6
q [kN/m] L
A B C D
L L L
q [kN/m] L
A B C D
L L L
qL2/2
1[kN ]
1[kN ]
+ X1∗
L
2
L 1[kN ]
2 1[kN ]
+ X2∗
⎧ 0 0 0
m1 m1 L3
⎧ 0 0 0
qL4
⎪δ 11
⎪
= ∫EI
dl =
3EI
∫
M ΣF m1
⎪δ 1, ΣF = dl =
⎪ EI ⎪ 0 0 0
m1 m2 9 L3
∫
8 2 EI
⎨ ⎨δ 12 = dl = −
⎪ 0 = M ΣF m 2 dl = − qL
0 0 4
⎪ EI 24 EI
⎪⎩δ 2 , ΣF ∫ ⎪ 0 0 0
m2 m 2 L3
∫
EI 3 2 EI = =
⎪δ 22 dl
⎩ EI 2 EI
Il est important de faire remarquer qu'il faut en toute rigueur tenir compte
des déformations des câbles : celles-ci peuvent être importantes et
influencer sensiblement la répartition des efforts dans la structure.
0
m1 m1
0 0 0
n1 n1 L3 2L
δ 11
0
= ∫ EI
dl + ∫ Ec Ac
dl =
3EI
+
E c Ac
0
m2 m2
0 0 0
n2 n 2 L3 2L
δ 022 = ∫ EI
dl + ∫ E c Ac
dl =
2 EI
+
E c Ac
⎛ 1/ 3 − 9 / 24 ⎞ ⎛ X 1 ⎞ ⎛ 1 / 8 ⎞ qL ⎛ 0 ⎞ ⎧ X 1 = 1,697 qL
⎜⎜ ⎟⎟ ⎜⎜ ⎟⎟ + ⎜⎜ ⎟⎟ = ⎜⎜ ⎟⎟ ⇒ ⎨
⎝ − 9 / 24 1 / 2 ⎠ ⎝ X 2 ⎠ ⎝ − 1 / 3⎠ 2 ⎝ 0 ⎠ ⎩ X 2 = 1,744 qL
Où X1 et X2 sont donc les efforts normaux dans chacun des deux câbles.
M ∑2F
7 qL2
60
qL2
30
⎛ a b ⎞ ⎛ X1 ⎞ ⎛ e ⎞ ⎛ X1 ⎞ 1 ⎛ d − b⎞⎛ e ⎞
6 ⎜⎜ ⎟⎟ ⎜⎜ ⎟⎟ = ⎜⎜ ⎟⎟ ⇒ ⎜⎜ ⎟⎟ = ⎜⎜ ⎟⎟ ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ c d ⎠⎝ X2 ⎠ ⎝ f ⎠ ⎝ X 2 ⎠ ad − cb ⎝ − c a ⎠ ⎝ f ⎠
106 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
V∑2F
qL
+
37qL 30
−
60 25qL
−
60
23qL 35qL
+ +
60 60
Remarque importante :
2L
pour cette structure, rappelons qu'omettre le terme relatif à l'allongement
Ec Ac
des câbles dans l'expression des déplacements revient à considérer qu'ils sont
infiniment rigides, ce qui est une hypothèse simplificatrice très contestable.
On vérifiera aisément que les solutions fournies dans l'analyse précédente sont
approximatives, surtout lorsque les câbles sont de faible section.
Passerelle en bois au Népal : bel exemple d'une structure à inertie variable qui illustre
la capacité de l'homme à construire, depuis des millénaires, selon son intuition et sans
aucune maîtrise des théories de la mécanique des structures (photo Valérie Mahaut).
LE Chapitre I : Rappels généraux. 1
________
Chapitre 4
Symétrie des structures
108 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
1. INTRODUCTION
Par symétrie géométrique, on entend une symétrie totale des dimensions, des
matériaux, des aires et des inerties par rapport à un axe.
Par symétrie des charges, on entend une symétrie totale des charges appliquées
par rapport à ce même axe (ceci étant aussi valable pour les actions thermiques
et les déplacements imposés).
Par antisymétrie des charges, on entend une symétrie des charges modifiée par
un changement du sens de celles-ci de part et d'autre de l'axe de symétrie
géométrique.
2Q
= Q Q + Q
110 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
q [kN/m]
Is = 3
=
q/2 [kN/m] q/2 [kN/m] q/2 [kN/m]
q/2 [kN/m]
+
=
q/2 [kN/m] q/2 [kN/m]
Is = 2 Is = 1
+
Dans la suite de ce chapitre, on suppose l'axe de symétrie vertical car c'est le cas
le plus souvent rencontré dans la pratique. Si tel n'est pas le cas, il conviendra
d'adapter les notions développées.
Chapitre 4. Symétrie des structures 111
____________________________________________________________________________________________________________
partie partie
gauche droite
Dans ce cas, la barre située sur l'axe de symétrie n'est soumise qu'à un
effort normal (M=V=0) et le type d'appui situé à son pied n'a aucune
importance pour autant qu'il bloque le déplacement vertical.
S'il n'y avait pas de rotule sur l'axe de symétrie, il faudrait choisir un appui
encastré :
RV
partie partie partie
gauche droite gauche
L
E,A
Chapitre 4. Symétrie des structures 113
____________________________________________________________________________________________________________
Remarque :
RV2
Remarque :
1 Ce qui n'est approprié que pour des structures dont les éléments sont essentiellement
soumis à de l'effort normal comme les treillis ou les arcs funiculaires (voir chapitre 1,
§9), ou si la barre centrale est très déformable (EA/L petit).
2 Voir chapitre 5.
114 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
partie partie
partie partie
gauche droite
gauche droite
Par contre, la ou les barres centrales n'étant encore soumises qu'à un effort
normal, la levée d'hyperstaticité sera grandement simplifiée car on pourra
effectuer des coupures totales dans ces barres en n'extériorisant qu'un seul
effort par coupure (l'effort normal).
Vue en plan de la
toiture de la structure
illustrée en première
page de ce chapitre :
Chapitre 4. Symétrie des structures 115
____________________________________________________________________________________________________________
Dans ce cas, c'est le moment fléchissant et l'effort horizontal qui sont nuls au
niveau de l'axe de symétrie géométrique pour un élément traversant cet axe.
Appliquons ensuite la
superposition des efforts
relatifs aux deux cas ci- 2FH 2M 2FH
dessus sur cette même
structure. Le résultat de
cette superposition est une
structure non chargée dans
laquelle les efforts FV
s'annulent l'un l'autre, alors
que subsistent des efforts
2FH et 2M sur l'axe de
symétrie. La structure étant
non chargée, FH et M ne
peuvent qu'être nuls.
116 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
partie partie
gauche droite
partie partie
gauche droite
Chapitre 4. Symétrie des structures 117
____________________________________________________________________________________________________________
partie partie
gauche droite
partie partie
gauche droite
4. EXEMPLES
Exemple 1
q [kN/m]
∆T = 100°
uniforme
2→1
3→2
q [kN/m] q [kN/m]
q [kN/m]
6→4 7→4
Chapitre 4. Symétrie des structures 119
____________________________________________________________________________________________________________
® Structure I
q [kN/m]
2→1
⎧nombre de noeuds : n = 6
⎪m = 7
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 5 ⇒ I s = (3 ∗ 5 + 5 − 7) − (3 ∗ 6 − 7) = 2
⎪nombre de réactions d' appui : r = 5
⎪
⎩⎪e = 7
q [kN/m]
Structure équivalente simplifiée :
⎧nombre de noeuds : n = 4
⎪m = 5
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 3 ⇒ I s = (3 ∗ 3 + 4 − 5) − (3 ∗ 4 − 5) = 1
⎪nombre de réactions d' appui : r = 4
⎪
⎪⎩e = 5
® Structure II
∆T = 100°
uniforme
3→2
® Structure III
⎧nombre de noeuds : n = 2
⎪m = 2 Q
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 1
⎪nombre de réactions d' appui : r = 4
⎪
⎩⎪e = 2
⇒ I s = (3 ∗ 1 + 4 − 2) − (3 ∗ 2 − 2) = 1
⎧nombre de noeuds : n = 2
⎪m = 2
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 1 Q/2
⎪nombre de réactions d' appui : r = 4
⎪
⎪⎩e = 2
⇒ I s = (3 ∗ 1 + 4 − 2) − (3 ∗ 2 − 2) = 1
Chapitre 4. Symétrie des structures 121
____________________________________________________________________________________________________________
® Structure IV
q [kN/m] q [kN/m]
6→4
⎧nombre de noeuds : n = 13
⎪m = 6
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 15 ⇒ I s = (3 ∗ 15 + 3 − 9) − (3 ∗ 13 − 6) = 6
⎪nombre de réactions d' appui : r = 3
⎪
⎩⎪e = 9
q [kN/m]
⎧nombre de noeuds : n = 9
⎪m = 8
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 8 ⇒ I s = (3 ∗ 8 + 7 − 8) − (3 ∗ 9 − 8) = 4
⎪nombre de réactions d' appui : r = 7
⎪
⎩⎪e = 8
122 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
® Structure V
q [kN/m]
7→4
⎧nombre de noeuds : n = 9
⎪m = 2
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 12 ⇒ I s = (3 ∗ 12 + 6 − 10) − (3 ∗ 9 − 2) = 7
⎪nombre de réactions d' appui : r = 6
⎪
⎪⎩e = 10
q [kN/m]
⎧nombre de noeuds : n = 5
⎪m = 1
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 6 ⇒ I s = (3 ∗ 6 + 5 − 5) − (3 ∗ 5 − 1) = 4
⎪nombre de réactions d' appui : r = 5
⎪
⎪⎩e = 5
Chapitre 4. Symétrie des structures 123
____________________________________________________________________________________________________________
Exemple 2
® Structure I
⎧nombre de noeuds : n = 6
⎪m = 0
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 5 ⇒ I s = (3 ∗ 5 + 9 − 0) − (3 ∗ 6 − 0) = 6
⎪nombre de réactions d' appui : r = 9
⎪
⎩⎪e = 0
⎧nombre de noeuds : n = 3
⎪m = 0
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 2
⎪nombre de réactions d' appui : r = 6
⎪
⎪⎩e = 0
⇒ I s = (3 ∗ 2 + 6 − 0) − (3 ∗ 3 − 0) = 3
® Structure II
Chapitre 4. Symétrie des structures 125
____________________________________________________________________________________________________________
⎧nombre de noeuds : n = 9
⎪m = 6
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 9 ⇒ I s = (3 ∗ 9 + 4 − 7) − (3 ∗ 9 − 6) = 3
⎪nombre de réactions d' appui : r = 4
⎪
⎪⎩e = 7
⎧nombre de noeuds : n = 5
⎪m = 4
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 4
⎪nombre de réactions d' appui : r = 5
⎪
⎪⎩e = 4
⇒ I s = (3 ∗ 4 + 5 − 4) − (3 ∗ 5 − 4) = 2
® Structure III
⎧nombre de noeuds : n = 7
⎪m = 1
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 8
⎪nombre de réactions d' appui : r = 9
⎪
⎪⎩e = 3
⇒ I s = (3 ∗ 8 + 9 − 3) − (3 ∗ 7 − 1) = 10
Structure équivalente
simplifiée :
⎧nombre de noeuds : n = 4
⎪m = 1
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 3
⎪nombre de réactions d' appui : r = 8
⎪
⎪⎩e = 1
⇒ I s = (3 ∗ 3 + 8 − 1) − (3 ∗ 4 − 1) = 5
126 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
Chapitre 5
Les déplacements imposés
128 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
La "respiration thermique" d'un édifice de grande taille comme une cathédrale peut
générer des déplacements importants dont l'ampleur est de nature à perturber
grandement l'interprétation de mesures de déplacement effectuées dans un but de
contrôle de la stabilité.
1. INTRODUCTION
Par ailleurs, dans la plupart des cas réels, un déplacement imposé se combine à
une ou plusieurs autres actions. Dans le cadre de ce chapitre, on supposera
toujours que le déplacement imposé agit seul. Si ce n'est pas le cas, on
appliquera le principe de superposition en combinant les résultats obtenus (en
termes d'efforts, de contraintes ou de déplacements) avec ceux générés par les
autres actions ou même d'autres déplacements imposés.
130 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
Pour rappel, la méthode des forces consiste à effectuer des coupures simples,
doubles ou triples (totales) en y extériorisant les efforts internes ou les réactions
d'appui et en écrivant pour chaque coupure une équation qui exprime que celle-
ci doit se "refermer" :
n
δ i0,∑ F + ∑ X j δ i0, j = 0
j =1
Lorsque cette association est possible, c'est la voie plus simple et la plus
élégante pour résoudre le problème.
Q
A
= δ ∑0 F
1 [kN]
+ R∗ δ 110
Q
A
∆
⎛ M M M M M ⎞ ⎛ X 1 ⎞ ⎛ δ 10, ∑ F ⎞ ⎛ 0 ⎞
⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ M M M M M ⎟⎜ M ⎟ ⎜ M ⎟ ⎜ M ⎟
⎜ 0 ... ⎜ ⎟ ⎜ 0 ⎟
⎜ δ i1 δ ii0 ... δ in0 ⎟⎟ ⎜ X i ⎟ + ⎜ δ i , ∑ F ⎟ = ⎜⎜ ∆ i ,imposé ⎟⎟
⎜ M M M M M ⎟⎜ M ⎟ ⎜ M ⎟ ⎜ M ⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜⎜ 0 ⎟⎟ ⎜ ⎟
⎝ M M M M M ⎠ ⎝ X n ⎠ ⎝ δ n, ∑ F ⎠ ⎝ 0 ⎠
Remarques :
⎛ M M M M M ⎞ ⎛ X 1 ⎞ ⎛ δ 10, ∑ F ⎞ ⎛ ∆1,imposé ⎞
⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ M M M M M ⎟⎜ M ⎟ ⎜ M ⎟ ⎜ M ⎟
⎜ 0 ... 0 ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ 0 ⎟ ⎜∆ ⎟
⎜ δ i1 δ ii ... δ in ⎟ ⎜ X i ⎟ + ⎜ δ i , ∑ F ⎟ = ⎜ i ,imposé ⎟
0
⎜ M M M M M ⎟⎜ M ⎟ ⎜ M ⎟ ⎜ M ⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜⎜ 0 ⎟⎟ ⎜ ∆ ⎟
⎝ M M M M M ⎠ ⎝ X n ⎠ ⎝ δ n, ∑ F ⎠ ⎝ n, imposé ⎠
⎛ M M M M M ⎞ ⎛ X 1 ⎞ ⎛ 0 ⎞ ⎛ ∆1, imposé ⎞
⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ M M M M M ⎟ ⎜ M ⎟ ⎜M⎟ ⎜ M ⎟
⎜ ⎟
⎜ 0 ...
⎜ δ i1 δ ii0 ... δ in0 ⎟⎟ ⎜⎜ X i ⎟⎟ + ⎜⎜ 0 ⎟⎟ = ⎜ ∆ i ,imposé ⎟
⎜ M M M M M ⎟ ⎜ M ⎟ ⎜M⎟ ⎜ M ⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜∆ ⎟
⎝ M M M M M ⎠ ⎝ X n ⎠ ⎝ 0 ⎠ ⎝ n, imposé ⎠
⎛ M M M M M ⎞ ⎛ X 1 ⎞ ⎛⎜ ⎛ δ 10, D ⎞ ⎛ δ 10, ∑ F ⎞ ⎞⎟ ⎛ 0 ⎞
⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ M M M M M ⎟ ⎜ M ⎟ ⎜ ⎜ M ⎟ ⎜ M ⎟ ⎟ ⎜M⎟
⎜ ⎜ ⎟⎟
⎜ 0 ...
δ δ 0 ⎟ ⎜
ii ... δ in
0
X i ⎟ + ⎜ ⎜⎜ δ i0, D ⎟⎟ + ⎜ δ i0, ∑ F ⎟ ⎟ = ⎜ 0 ⎟
⎜ i1
⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ M M M M M ⎟ ⎜ M ⎟ ⎜ ⎜ M ⎟ ⎜ M ⎟ ⎟ ⎜M⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜⎜ ⎟ ⎜ ⎟⎟ ⎜ ⎟
⎝ M M M M M ⎠ ⎝ X n ⎠ ⎜⎝ ⎜⎝ δ 0n , D ⎟⎠ ⎜⎝ δ 0n , ∑ F ⎟⎠ ⎟⎠ ⎝ 0 ⎠
Remarque importante :
Le premier cas (§3.2) sera généralement plus aisé à traiter que le second
puisqu'il ne nécessite pas la détermination des termes δ i0,D . En effet, leur calcul
engendre souvent certaines difficultés (voir exemples au §5) car il faut imaginer
la façon exacte dont les lèvres des coupures vont se déplacer dans la structure
isostatique de référence suite au déplacement imposé ∆... et ceci n'est pas
toujours évident pour une structure un peu complexe, même si elle est
isostatique. Toutefois, le premier cas n'est pas toujours possible car la
suppression de la réaction d'appui correspondant au déplacement imposé peut
conduire à des structures isostatiques qui sont instables (mécanismes).
Enfin, il peut arriver que les deux cas se présentent simultanément dans la
même structure.
134 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
Modèle mathématique
du noeud :
(presque)
équivalent à :
Dans cet exemple, le nœud relie la tête de la colonne aux extrémités des
poutres par l’intermédiaire d’une fixation non rigide qui permet, entre autres,
d'éviter la naissance d'efforts internes si le pied de poteau tasse (Photo de
l'auteur).
M1 1 x 2 M2
E, I, A, L
F1,x F2,x
F1,y d1,y F2,y
d1,rot d2,y
d1,x d2,rot
y d2,x
⎛ EA EA ⎞
⎜ 0 0 − 0 0 ⎟
⎜ L L ⎟
⎜ 0 12 EI 6 EI
0 −
12 EI 6 EI ⎟ ⎛ d ⎞ ⎛ F ⎞
L2 ⎟ ⎜ d ⎟ ⎜ F ⎟
1, x 1, x
⎜ L3 L2 L3
⎜ 6 EI 4 EI 6 EI 2 EI ⎟ ⎜ 1, y ⎟ ⎜ 1, y ⎟
⎜ 0 0 − 2 ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ L2 L L L ⎟ ⎜ d1, rot ⎟ = ⎜ M 1 ⎟
⎜d ⎟
⎜ − EA 0 ⎟ ⎜ 2, x ⎟ ⎜ F2, x ⎟
EA
0 0 0
⎜ L L ⎟ d ⎜ ⎟
F
⎜ 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI ⎟ ⎜ 2, y ⎟ ⎜⎜ 2, y ⎟⎟
⎜ 0 − − 0 − 2 ⎟ ⎜ d 2, rot ⎟ ⎝ M 2 ⎠
L3 L2 L3 L ⎝ ⎠
⎜ 6 EI 2 EI 6 EI 4 EI ⎟⎟
⎜⎜ 0 0 − 2 ⎟
⎝ L2 L L L ⎠
Cette notion de matrice de rigidité a une très grande importance car elle est à la
base de la méthode des éléments finis, développée au chapitre 14 pour les
poutres, les treillis et les ossatures 2D.
Enfin, la façon de calculer les coefficients de cette matrice de rigidité locale est
en partie expliquée dans l'exemple 3 de ce chapitre (§5).
136 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
5. EXEMPLES
Exemple 1
L L
On propose de calculer le diagramme des moments fléchissants généré par ce
déplacement imposé.
Dans ce cas précis d'une structure très simple de degré hyperstatique 1, pour
laquelle l'appui déplacé ne peut être le siège que d'une seule réaction, il existe
un moyen intuitif et raccourci de calculer les efforts internes.
En effet, la flèche au centre d'une poutre de portée (2L) soumise à une charge Q
à mi-portée vaut QL3/(6EI) :
Q
0,5Q L L 0,5Q
Les efforts internes générés par le déplacement imposé ∆ sont donc équivalents
à ceux produits par une charge de valeur 6EI∆/L3 appliquée au centre d'une
poutre isostatique de portée 2L. Le diagramme des moments est le suivant :
6EI∆/L3
Exemple 2 :
L L
EI = Cste
45° 45°
Par les deux cas développés aux §3.2 et 3.3, on désire calculer les réactions
d'appui et le diagramme des moments fléchissants générés par ce déplacement
imposé.
⎧nombre de noeuds : n = 3
⎪m = 2
⎪⎪
⎨nombre de barres : b = 2 ⇒ I s = (3 ∗ 2 + 5 − 3) − (3 ∗ 3 − 2) = 1
⎪nombre de réactions d' appui : r = 5
⎪
⎪⎩e = 3
+ X1∗
1 [kNm]
138 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
® Equation de compatibilité
= + X1∗
1 [kNm]
1
1 1 1 1
L 2 L 2 L 2 L 2
L 3EI∆
On trouve : δ 11
0
= ⇒ X1 =
3EI L
3EI∆
2 L2 3EI∆ 3EI∆ 3EI∆
3EI∆ 2 2
2L 2L 2 L2
L
Chapitre 5. Les déplacements imposés 139
____________________________________________________________________________________________________________
∆ imposé
= +X1∗
1 [kN]
∆ imposé
L
∆ L
π/4 - ∆
2Lcos(π/4)
δ 10,D
2Lcos(π/4 - ∆)
δ 10,D = 2 L cos(π / 4 − ∆ ) − 2 L cos(π / 4) = 2 L cos(π / 4 − ∆ ) − 2 L
⎛π ⎞ π π 2 2 2
cos ⎜ − ∆ ⎟ = cos cos ∆ + sin sin ∆ = cos ∆ + sin ∆ ≅ (1 + ∆)
⎝4 ⎠ 4 4 2 2 2
140 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
⎛ 2 ⎞
Et on en déduit : δ 10, D = 2 L⎜⎜ (1 + ∆ )⎟⎟ − 2L = 2 ∆L
⎝ 2 ⎠
2L
1 [kN]
1
2L 1
1
3
2L
A l'aide des tables de Mohr, on trouve : δ 11
0
=
3EI
3EI∆
δ 11
0
X 1 + δ 10, D = 0 ⇒ X1 = −
2 L²
3EI∆
2 L2 3EI∆ 3EI∆ 3EI∆
3EI∆
2 L2 2 L2 2 L2
L
Chapitre 5. Les déplacements imposés 141
____________________________________________________________________________________________________________
Exemple 3
L'appui droit d’une poutre doublement encastrée se voit imposer une rotation
de ∆ radians dans le sens horlogique :
A B
∆
L
On désire calculer le diagramme des moments fléchissants qui en résulte par
deux méthodes de levée d'hyperstaticité différentes : en supprimant l'appui B
d'une part et en supprimant l'appui A d'autre part.
X1∗
1 [kN]
X2∗ 1 [kNm]
X3∗
1 [kN]
142 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
⎧ 0 0
L3 ⎧ 0 0
∫ ∫
⎪δ 11 m1 m1 ⎪δ 13 m1 m3
0
= dl = 0
= δ 31
0
= dl = 0
⎪ EI 3EI ⎪ EI
⎪ ⎪
⎪ 0 0 0
L ⎪ 0 0 0
L²
∫ ∫
m2 m2 m1 m2
⎨δ 22 = dl = ⎨δ 12 = δ 21 = dl =
0
et
⎪ EI EI ⎪ EI 2 EI
⎪ 0 0 ⎪ 0 0
⎪δ 0 = m3 m3 dl = 0 ⎪δ 0 = δ 0 = m2 m3 dl = 0
⎪ 33 ∫
EI ⎪ 23 32 ∫ EI
⎩ ⎩
0 0 0 0
m 3 m3 n3 n3 L L
δ 33
0
= ∫ EI
dl +
EA ∫ dl = 0 + =
EA EA
® Diagramme hyperstatique
⎛ L3 / 3EI L2 / 2 EI 0 ⎞ ⎛ X 1 ⎞ ⎛ 0 ⎞ ⎛ −∆ y ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ L2 / 2 EI L / EI 0 ⎟ ⎜ X 2 ⎟ + ⎜ 0 ⎟ = ⎜ +∆ ⎟
⎜⎜ ⎟ ⎜ X ⎟ ⎜ 0⎟ ⎜ 0 ⎟
⎝ 0 0 L / EA ⎟⎠ ⎝ 3⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠
∆
L∗tg∆ ≈ L∗∆
∆
L
X1∗
1 [kN]
1
X2∗
1 [kNm]
X3∗
1 [kN]
⎛ L3 / 3EI L2 / 2 EI 0 ⎞ ⎛ X 1 ⎞ ⎛ − L∆ ⎞ ⎛ 0 ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ L2 / 2 EI L / EI 0 ⎟ ⎜ X 2 ⎟ + ⎜ − ∆ ⎟ = ⎜ 0⎟
⎜⎜ ⎟ ⎜ X ⎟ ⎜ 0 ⎟ ⎜ 0⎟
⎝ 0 0 L / EA ⎟⎠ ⎝ 3⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠
144 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
On obtient :
6 EI∆ 2 EI∆
X1 = + X2 = − X3 = 0
L2 L
Les signes négatifs viennent du fait que les déplacements dans la structure
isostatique soumise au déplacement imposé ∆ se font dans un sens opposé
aux efforts unitaires choisis.
Chapitre 6. Les appuis élastiques 145
_____________________________________________________________________________________________________________
Chapitre 6
Les appuis élastiques
146 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
1. INTRODUCTION
Dans le premier chapitre ont été décrits les différents types d’appuis, se
distinguant par un blocage total d'un ou plusieurs déplacements rectilignes ou
rotatoires. Lorsque le blocage n'est pas total mais qu'il rend possible un
déplacement, dont l'amplitude est proportionnelle à la valeur de l'effort qui
s'applique, on parle d'appui élastique.
La notion d'appui élastique est aussi très utile pour modéliser une structure ou
une partie de structure reposant directement sur le sol. Dans une certaine mesure
en effet celui-ci peut avoir un comportement tel que le déplacement vertical
qu'il permet est linéairement proportionnel à la charge qu'il supporte. Le schéma
statique d'une poutre ou d'un radier déposé sur un sol dit élastique est le
suivant :
Colonnes en façade
Dalles
Vent Vent
Noyau de
contreventement Modèle :
Radier
Barrettes profondes ou pieux
148 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Il se caractérise par une rigidité ktrans [kN/m] qui exprime le rapport entre
la force appliquée Q (qui est aussi la réaction d'appui) et le déplacement
rectiligne ∆ qu'elle engendre :
Q
∆
Q = k trans ∆
Pour un sol, la rigidité dépend bien sûr de ses caractéristiques : une valeur
de 104 [kN/m3] signifie qu'il faut appliquer une charge de 104 [kN] sur une
surface de sol de 1 [m2] pour provoquer un tassement de 1 [m].
En gardant à l'esprit que, d'une part, le sol n'est pas un matériau vraiment
élastique et que, d'autre part, sa composition est rarement homogène, on
pourra adopter les valeurs suivantes de la rigidité k appelée, pour un sol,
module de réaction :
Par contre, les colonnes de façade étant davantage chargées d'un côté, elles
sont en flexion composée 1, et il se crée une rotation θ au niveau de
l'assemblage avec la poutre. Tout se passe donc comme si cette dernière se
terminait par un appui élastique rotationnel dont la rigidité dépend des
inerties respectives de la poutre et de la colonne de façade :
k rot≅ ∞ k rot≅ 0
A B
kr,A kr,B
kh,A kh,B
A B
kv,A kv,B
Déformée Moments
2 Pour de plus amples informations sur le sujet, consulter : Pierre Latteur, Charge
critique et longueur de flambement des éléments à inertie variable et aux conditions
d'extrémités élastiques, revue scientifique des Instituts supérieurs industriels
francophones de Belgique, n°15, Avril 2001.
Chapitre 6. Les appuis élastiques 151
_____________________________________________________________________________________________________________
Par contre, l'application de cette même charge sur l'élément horizontal isolé du
reste de la structure et dont les rigidités d'extrémité sont connues ne donne
naissance qu'à un effort normal sans créer de moment fléchissant :
kr,A kr,B
kh,A kh,B
M=0
Q A B
kv,A kv,B
Les efforts internes et les réactions d'appui d'une structure isostatique ne sont
pas influencés par un déplacement d'appui (chap. 5, §2). Ils ne le sont à fortiori
pas non plus lorsque ce déplacement se fait par l'intermédiaire d'un appui
élastique.
Cette propriété n'est évidemment valable que si ces déplacements restent
limités, car, dans le cas contraire, il faut passer à un calcul au second ordre (voir
chapitre 1, §12). Dans la mesure où ces déplacements sont suffisamment petits
que pour que l'on puisse se contenter d'un calcul au premier ordre, le calcul des
efforts internes d'une structure isostatique pourvue d'appuis élastiques est
immédiat. En effet, il suffit de la calculer après avoir remplacé chaque appui
élastique par un appui fixe :
Il est important de garder à l'esprit que cette démarche n'est pas applicable pour
une structure hyperstatique.
152 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
5.1. Exemple 1
Déformées ISSD M
q = 1 [kN/m]
5.2. Exemple 2
10 [kN/m]
Comme autre exemple, considérons le portique
isostatique ci-contre, composé d'éléments
tubulaires carrés (150 [mm]∗5 [mm]), de 3 [m] de
longueur en acier (E = 210.000 [MPa]), soumis à
une charge répartie de 10 [kN/m] sur la partie
supérieure. L'appui droit est un appui élastique
dont la rigidité est de 1000 [kN/m].
k = 1000
[kN/m] 10 [kN/m]
10 [kN/m]
10 [kN/m]
31,6 [mm]
Pour le calcul des déplacements relatifs à une telle barre de substitution, les
intégrales se simplifient :
Mm Nn NnL Nn
∫ EI
dl + ∫ EA dl = 0 + EA
devient
k trans
Par ailleurs, on sait qu'un appui élastique rotationnel ne peut reprendre qu'un
moment fléchissant. On montre aussi que l’extrémité d’un élément soumis à un
couple M subit une rotation θ égale à M/(EI/L). Il y a donc équivalence entre
une barre de caractéristiques E, I, L munie d'une glissière tangente et d'une
coulisse normale à son extrémité et un appui élastique rotationnel de rigidité
krot=EI/L :
krot E, I, L
Équivalent à :
Avec EI/L = krot
Pour le calcul des déplacements relatifs à une telle barre de substitution, les
intégrales se simplifient également :
Mm Nn MmL Mm
∫ EI
dl + ∫ EA dl = EI
+ 0 devient
k rot
Après substitution des appuis élastiques par leur barre équivalente, la structure
se résoudra selon la méthode habituelle.
Cette méthode très élégante adopte une démarche identique à celle utilisée pour
la résolution d'une structure soumise à un déplacement d'appui imposé (Chapitre
5, 3.1 et 3.2), à la seule différence près que le déplacement imposé dépend cette
fois de l'effort Xi régnant dans l'appui élastique : il vaut Xi/k. La condition
nécessaire à l’application de cette méthode est d’effectuer les coupures au droit
des appuis élastiques :
S ∑2 F Q
k1 k2
S ∑0F Q
=
S10
+X1∗
1 [kN]
S 20
+X2∗
1 [kN]
Les efforts unitaires étant appliqués dans le même sens que la réaction d'appui
correspondante, X1 et X2 seront positifs, donc les termes X1/k et X2/k le seront
aussi. Comme ces déplacements se font en réalité dans le sens opposé aux
156 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
⎛ δ 11
0 0
δ 12 ⎞⎛ X 1 ⎞ ⎛ δ 10,∑ F ⎞ ⎛ − X 1 k1 ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ δ 0 δ 0 ⎟⎜⎜ X ⎟⎟ + ⎜ δ 0 ⎟ = ⎜⎜ − X k ⎟⎟
⎝ 21 22 ⎠⎝ 2 ⎠ ⎝ 2,∑ F ⎠ ⎝ 2 2⎠
Remarque importante :
Dans l'exemple qui vient d'être traité, le nombre d'appuis élastiques est égal au
degré d'hyperstaticité. Si le nombre d’appuis élastiques est inférieur au degré
d'hyperstaticité, cette méthode est évidemment encore applicable : le système
d’équations ci-dessus comportera alors un ou plusieurs éléments nuls dans le
terme situé à droite de l'égalité.
6.3. Troisième méthode : prise en compte des appuis élastiques dans les
structures isostatiques
Cette méthode est une variante de la précédente et est à comparer avec le second
cas décrit dans le chapitre 5 relatif aux déplacements imposés (§3.3). Elle devra
s’appliquer dans le cas où le nombre d'appuis élastiques est plus grand que le
degré d'hyperstaticité de la structure (à moins d'utiliser la méthode de
substitution qui est valable dans tous les cas de figure).
0 0
Notons que les déplacements entachés d'un indice D ( δ11, D , δ1, D , etc...)
correspondent aux déplacements d'ensemble de la structure considérée comme
infiniment rigide (voir §5) alors que les autres ( δ110 , δ10,∑ F , etc...) résultent d'une
Chapitre 6. Les appuis élastiques 157
_____________________________________________________________________________________________________________
S ∑nF Q
k1 k2 k3
S ∑0F ,D Q
=
δ 10, D δ 20, D k3
S10,D 1 [kN]
+X1∗
δ 110, D δ 210 , D k3
S 20,D 1 [kN]
+X2∗
δ 120, D δ 220 , D
k3
⎡⎛ δ 11
0 0
δ 12 ⎞ ⎛ δ 11
0 0
δ 12 ⎤
,D ⎞ ⎛ X 1 ⎞
⎡⎛ δ 10,∑ F ⎞ ⎛ δ 10, D ⎞ ⎤ ⎛ − X 1 k1 ⎞
⎢⎜⎜ 0 ⎟+ ⎜ 0 , D ⎟⎥ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
δ δ 0 ⎟ ⎜
δ δ 0 ⎟ ⎜ X ⎟ ⎢⎜ δ 0 ⎟+
+ ⎜ δ 0 ⎟⎥ = ⎜ − X k ⎟
⎣⎢⎝ 21 22 ⎠ ⎝ 21 , D 22 , D ⎠ ⎦⎥ ⎝ 2 ⎠ ⎢
⎣⎝ 2,∑ F ⎠ ⎝ 2 , D ⎠ ⎥⎦ ⎝ 2 2⎠
Notons que les termes δi0, D sont, comme d'habitude, considérés positifs s'ils
vont dans le même sens que les efforts unitaires.
4 Choix des efforts unitaires dans le sens opposé aux réactions d'appui ⇒ X1 et X2 sont
négatifs ⇒ X1 /k1 et X2 /k2 sont aussi négatifs. Or, les déplacements se font vers le bas,
c’est-à-dire dans le sens des efforts unitaires. Donc les termes du membre de droite
doivent être positifs, d'où le signe négatif (−X/k > 0).
158 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
7. EXEMPLES
Exemple 1
Une poutre est supportée à son extrémité droite par un appui élastique de
rigidité k [kN/m] :
L Q [kN]
k [kN/m]
® Décomposition de la structure
L Q
1
S∑F
M ∑0F N ∑0F
QL
Q Q
0
=
0 0
m10 n10
+ R∗ 1 [kN]
0
1 [kN]
1 [kN] 1 [kN]
0 −1
L
⎧ 0 0 0
m1 m1
0 0
n n L3 1
⎪δ 11 =
⎪ ∫ EI
dl + 1 1 =
k 3EI
+
k
⎨ 0 0 0 0
⎪ 0 M ∑ F m1 N ∑ F n1 QL3
δ
⎪⎩ 1, ∑ F = ∫ EI
dl +
k
= −
3EI
+0
0
δ 11 R + δ 10, ∑ F = 0
⎛ L3 1⎞ ⎛ QL3 ⎞
⇒ ⎜ ⎟ ⎜− ⎟
⎜ 3EI + k ⎟ R + ⎜ 3EI ⎟= 0
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
Q
⇒ R=
3EI
+ 1
kL3
160 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
⎧ 0 0 0
m1 m1 L3
⎪δ 11
⎪
= ∫ EI
dl =
3EI
⎨ 0 0
⎪ 0 M ∑ F m1 QL3
δ
⎪⎩ 1,∑ F = ∫ EI
dl = −
3EI
⎛ L3 ⎞ ⎛ QL3 ⎞
R + δ 10,∑ F = − R k ⇒ ⎜⎜ ⎟ R +⎜− ⎟
⎜ 3EI ⎟ = − R k
0
δ 11 ⎟
⎝ 3EI ⎠ ⎝ ⎠
Q
⇒ R=
⎛ 3 EI ⎞
⎜ 3 + 1⎟
⎝ kL ⎠
Chapitre 6. Les appuis élastiques 161
_____________________________________________________________________________________________________________
Q [kN]
S ∑1 F
k
M ∑0F
Q [kN]
= ∆ = Q/k
δ 1, D
0
k
1 [kNm] m10
+M∗ ∆ = (1/L)/k
δ 0
k
1 11, D
réaction = 1/L
réaction = 1/L
⎧ 0 0 0
m1 m1 L
⎪⎪δ 11 ∫
=
EI
dl =
3EI
⎨
⎪δ 0 = (1 kL) = 1 (car θ ≅ tgθ pour θ petit )
⎪⎩ 11, D L kL2
162 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
⎧ 0 0
M ∑ F m1
0
et
⎪⎪δ 1,∑ F = ∫ EI
dl = 0
⎨
⎪ 0 = (Q k ) = Q (car θ ≅ tgθ pour θ petit )
⎪⎩δ 1, D L kL
0 0
( δ 11 + δ 11, D ) M + (δ 1, ∑ F + δ 1, D ) = 0
0 0
⎛ L 1 ⎞ ⎛ Q⎞
⇒ ⎜ + 2
⎟ M + ⎜0 + ⎟= 0
⎝ 3EI kL ⎠ ⎝ kL ⎠
Q / kL
⇒ M= −
⎛ L 1 ⎞
⎜ + ⎟
⎝ 3EI kL2 ⎠
R = Q + M (1 / L)
Q
⇒ R=
3EI
+1
kL3
Exemple 2
flotteur de flotteur de
section A section A
IPE160
A = 4 [m2]
q [kN/m]
S ∑1 F
k k
L L L
® Décomposition de la structure
S ∑1 F S ∑1 F
q [kN/m] q [kN/m]
k k k k
M ∑0F N ∑0F
13,5 [kNm]
=
− 20,25 [kN]
6,75 [kN] 6,75 [kNm] 6,75 [kN]
(3qL/4) (3qL/4)
x 20,25 [kN] 20,25 [kN]
(9qL/4) (9qL/4)
m10 n10
+ X1 ∗ 1 [kN] 1 [kN]
1 [kN] 1 [kN]
L/2 = 1,5 + 1 [kN] − 0,5 [kN]
[kNm]
0,5 [kN] 0,5 [kN]
1 [kN] 0,5 [kN] 1 [kN] 0,5 [kN]
Le calcul de δ110
ne pose pas de problème. Celui du terme δ10,∑ F est, par
contre, plus laborieux car les tables ne permettent de le calculer que si on
décompose le diagramme de M0ΣF en deux diagrammes, respectivement
linéaire et parabolique. On peut toutefois, exceptionnellement, faire
l'exercice de procéder à une intégration analytique en fonction des
expressions de M(x) et m(x), calculées en fonction d'une abscisse x prise à
partir de l'appui gauche :
⎧ m10 ( )
2
(0,5)2 + (1)2 = L3 + 1 + 1 = L3 + 5
⎪δ 11 =
⎪
0
∫EI
dl +
k k 6 EI 4k k 6 EI 4k
⎪ 0
M ∑ F m10
(9qL 4)(0,5) = 1 L ⎛⎜ 3qLx − q x2 ⎞⎟⎛ x ⎞ dx
⎪ 0
⎨δ 1,∑ F
⎪
= ∫
EI
dl +
k EI 0 ⎜⎝ 4 ∫ ⎜ ⎟
2 ⎟⎠⎝ 2 ⎠
⎪ 1 2 L ⎛ 3qLx q x 2 ⎞⎛ x⎞ 9qL qL4 9qL
⎪
⎪⎩
+
EI L ⎝ 4
⎜⎜∫ − ⎟⎟⎜ L − ⎟ dx +
2 ⎠⎝ 2⎠ 8k
= +
12 EI 8k
Chapitre 6. Les appuis élastiques 165
_____________________________________________________________________________________________________________
⎛ L3 5 ⎞ ⎛ qL4 9qL ⎞
⇒ ⎜⎜ + ⎟X1 + ⎜ + ⎟= 0
⎟ ⎜ 8k ⎟⎠
⎝ 6 EI 4k ⎠ ⎝ 12 EI
qL4 9qL
+
11,093 + 253,125
⇒ X 1 = − 12 EI 8k = − = − 7837 [N]
L 3
5 2,465.10 −3 + 31,250.10 −3
+
6 EI 4k
On voit que les déformations de flexion de la poutre, relatives aux termes
en 1/EI, sont bien inférieures aux déformations d'ensemble dues à
l'enfoncement des flotteurs (termes en 1/k).
® Diagrammes hyperstatiques
13,5 [kNm]
M ∑0F 2,25 m
4,5 m
20,25 [kN]
11,757 [kNm]
+ X 1m10
3,919 [kN]
7,837 [kN] 3,919 [kN]
13,50 [kNm]
5,00 [kNm]
1,888 [m]
1
= M ∑F 0,556 m (4,541 [kNm])
2,832 [kN]
7,837 [kN] 16,332 [kN]
166 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Les efforts dans les flotteurs gauche et droit valent, respectivement, 7,837
[kN] et 16,332 [kN]. Leur enfoncement vaut donc :
196 [mm]
408 [mm]
flotteur de
flotteur de
section A
section A
1 9qL
,D = et δ 10, D =
0
δ 11
4k 8k
Chapitre 6. Les appuis élastiques 167
_____________________________________________________________________________________________________________
S ∑1 F
q [kN/m]
k k
M ∑0F
=
k
3qL/4
δ 10,D
9qL/4
m10 1 [kN]
+ X1 ∗
® Calcul de X1
Chapitre 7
Les actions thermiques
170 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
(Photos ci-dessous)
Chapitre 7. Les actions thermiques 171
____________________________________________________________________________________________________________
1. INTRODUCTION
Les fibres extrêmes d'un élément peuvent être portées chacune à des
températures différentes de la température uniforme initiale T0 :
T0 T0 Ts Ti
Dans tous les cas, une action thermique quelconque peut être décomposée en
deux actions distinctes :
• une variation thermique uniforme et identique pour les deux fibres extrêmes
de l'élément, notée ∆Tunif;
• une variation thermique différentielle s'exprimant par des variations de
température égales mais de signes opposés sur chaque fibre extrême de
l'élément. L'écart de température entre les deux fibres est noté ∆Tdiff.
T0 T0 T0
= +
Tinf Tsup ∆Tunif ∆Tdiff
A partir des températures Tinf et Tsup connues, les variations ∆Tunif et ∆Tdiff se
calculent comme suit. Notons que T0, Tinf et Tsup sont positives si elles sont
supérieures à zéro degrés Celsius.
⎧ Tsup + Tinf
⎪∆Tunif = − T0
⎨ 2
⎪∆Tdiff = Tsup − Tinf
⎩
L'analyse de ces deux effets distincts est décrite aux §2.1 et 2.2.
Chapitre 7. Les actions thermiques 173
____________________________________________________________________________________________________________
T0
ε =α∆Tunif
Remarquons qu'un effort normal N exercé sur cet élément de section A peut
produire le même effet (voir chapitre 1, §7, loi de Hooke) :
σ N
ε= =
E EA
∫ (α ∆T )n dl = α ∆T ∫ n dl
Nn
∫ EA dl devient : unif unif
h : distance y
entre fibres
extrêmes
Fibre inférieure
∆Tdiff
On notera ∆Tdiff l'écart de température entre les fibres extrêmes. Comme α est le
coefficient de dilatation thermique du matériau, la variation relative de longueur
de chaque fibre extrême vaut :
∆T
ε =α diff
2
Or, un même effet de courbure peut être obtenu dans un élément dont les
sections sont soumises à un moment fléchissant M. La variation relative de
longueur des fibres extrêmes vaut alors, en valeur absolue :
⎛ h⎞
σ ⎛⎜⎜⎝ y = h2 ⎞⎟⎟⎠ 1 Mh2 Mh
ε ⎜⎜ y = ⎟⎟
⎝ 2⎠
= = =
E E I 2 EI
Mm ⎛ α ∆Tdiff ⎞ α ∆Tdiff
∫ EI
dl devient : ∫ ⎜
⎜
⎝ h
⎟ m dl =
⎟
⎠ h ∫ m dl
Cette expression permet aussi :
Le comportement d'un élément soumis à une action thermique pourra être très
différent, selon que les appuis se trouvent au niveau de la fibre moyenne, de la
fibre supérieure ou de la fibre inférieure. Pour davantage d'informations sur ce
sujet, se reporter à l'exemple 1 du §5.
∫ m dl = ∫ 1∗ m dl
Mathématiquement, un tel
appui peut se modéliser par un
appui à rouleaux, pour autant
que les déplacements ne
dépassent pas une certaine
limite. Celle-ci dépend des
caractéristiques de l'appui :
composition, frettage,
dimensions... (Photos de
l'auteur)
176 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
Comme on le sait, une action thermique sur une structure isostatique ne pourra
créer aucun effort interne. Par contre, des déformations pourront naître et leur
détermination se fera comme suit :
Notons que, sur la figure ci-dessus, les déformations ont été amplifiées car les
déplacements thermiques d'une structure restent en général très petits par
rapport à ses dimensions. Si les déplacements d'ordres infiniment petits sont
négligés, les déplacements horizontaux et verticaux de la rotule valent,
respectivement, α∆TunifL1 et α∆TunifL2.
1 (δ horiz )
L1
1 [kN]
δ horiz = α ∆Tunif ∫n dl = α ∆Tunif L1
0
n0 L2 0
L1
Chapitre 7. Les actions thermiques 177
____________________________________________________________________________________________________________
∆Tdiff/2
(diminution de T°)
L1
L2
∆Tdiff/2
(augmentation de T°)
m=0
L1
α ∆Tdiff 1 [kN]
Mm 0
∫ dl = ∫m dl = 0
0
EI h m0 L2 m = 0
L1 1 [kN]
α ∆Tdiff m = L1/4
Mm 0
∫ dl = ∫
0
m dl L2 m = 0
EI h m0
α ∆Tdiff ⎛ L ⎞ α ∆Tdiff L1
2
= ⎜ L1 ∗ 1 ∗ 1 ∗ 1 ⎟ =
h ⎜ 2 4 ⎟⎠ 8h
⎝
178 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
⎧ 0 α∆Tdiff
⎪δ i ,T =
⎪ h ∫
m10 dl + α∆Tunif n10 dl ∫
r calculer les valeurs des déplacements : ⎨
⎪ 0 mi0 m 0j ni0 n 0j
δ
⎪⎩ ij =
EI
dl +∫ EA
dl ∫
s résoudre le système et calculer les inconnues Xk : [δ ]{X
0
ij k } + {δ k0,T } = {0}
Si on désire combiner l'action thermique à un cas de charge, il suffit de
{ }
rajouter le vecteur correspondant δ k0,∑ F dans le terme de gauche.
5. EXEMPLES
Exemple 1
⎧ ∆ T sup + ∆ T inf τ
⎧∆ T sup = +τ ⎪∆T unif = =+
⎨ ⇒ ⎨ 2 2
⎩∆ T inf = 0 ⎪∆T = ∆ T sup − ∆ T inf = τ
⎩ diff
T0 T0 T0
= +
Tinf Tsup = T0 + τ ∆Tunif = τ/2 ∆Tdiff = τ
S0 S0
α∆Tdiff ατ ατ
= α ∆Tunif = +
h h 2
1 [kN] 1 [kN]
+X1∗ +X1∗
m10 = 0 n10 = + 1
180 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
ατEA
et donc : δ 11
0
X 1 + δ 10,T = 0 ⇒ X 1 = −
2
il n'y a donc qu'une seule réaction horizontale à chaque appui et ces deux
forces sont égales en norme et de sens opposés :
ατEA ατEA
2 2
ατEA
NT1 ° = − (compression)
2
Remarques importantes :
Vu sous cet aspect, le calcul des réactions d’appui est immédiat. En effet, la
fibre supérieure voudrait se dilater d’une valeur ∆L = ατL et la longueur de
la fibre inférieure n'a pas tendance à varier puisque sa température est
invariable. En supposant une répartition linéaire de la température d’une
fibre extrême à l’autre, la variation de longueur de la fibre moyenne devrait
valoir, si elle était libre de se dilater :
Cet effort normal se traduit par des réactions d’appui horizontales de sens
opposés mais de valeur identique et on retrouve la valeur des réactions
d’appui obtenue précédemment.
L
∆2
θ ∆1
⎧2 L cosθ = 2 L − ∆ 2
⎪ ∆21
⎨ ∆1 ⇒ ∆2 ≈ ≈0
⎪⎩sin θ = L L
(On élève les 2 équations au carré et on les
combine, sachant que cos2θ + sin2θ = 1)
1 [kNm]
0
mrot
1
L
(0
nrot = 0 ) 1
L
⎛ α∆Tdiff X m0 ⎞ ⎛ X n0 ⎞
∫
∆ = m0rot ⎜⎜
⎝ h EI ⎠ ⎝
∫
+ 1 1 ⎟⎟ dl + n0rot ⎜⎜α∆Tunif + 1 1 ⎟⎟ dl
EA ⎠
=0 =0
⎧ m0rot : triangulaire
⎪⎪ ατ ατL
avec : ⎨ X 1 m1 = 0
0
⇒ ∆= ∫m 0
rot dl = [rad]
⎪ 0 h 2h
⎪⎩ n rot = 0
Chapitre 7. Les actions thermiques 183
____________________________________________________________________________________________________________
Exemple 2
L ⎧⎪∆Tunif = τ [°C ]
⎨
⎪⎩∆Tdiff = 0
L
Les 3 éléments ont les mêmes caractéristiques A, I, E.
® Hyperstaticité de la structure
+ατ 1
−1 1 [kN]
1 [kNm]
+ατ + X1 ∗ + X2 ∗
1
⎧ 0 0 0 0 0 3
m1 m1 dl + n1 n1 dl = L + L ≈ L
3
⎪δ 11
⎪
= ∫ EI ∫
EA 3EI 2 EA 3EI
⎪ 0 0 0 0 0
m 2 m 2 dl + n 2 n 2 dl = 3L + 0 = 3L
⎨δ 22 =
⎪
∫ EI ∫EA 2 EI 2 EI
⎪ 0 0 0 0 0 2
m1 m 2 dl + n1 n 2 dl = − L + 0 = − L
2
⎪δ 12 =
⎩
∫ EI ∫EA 2 EI 2 EI
⎧ 0 α ∆Tdiff ατL ατL
⎪δ 1,T =
⎪ h ∫ 0
∫
m1 dl + α ∆ T unif n1 dl = 0 −
0
2
=−
2
⎨
⎪ 0 = α ∆ T
∫ ∫
m2 dl + α ∆ T unif n2 dl = 0 + 0 = 0
diff
⎪⎩δ 2,T
0 0
h
On remarquera que les intégrales relatives aux efforts normaux dans les
structures soumises à effort unitaire peuvent (comme souvent) être
négligées. Le système à résoudre est le suivant :
⎛ L2 L⎞ ⎧ 3ατEI
⎜ − ⎟ X ⎛ ατEI ⎞ ⎪⎪ X 1 = L2
⎜ 3 2 ⎟ ⎛⎜ 1 ⎞⎟ + ⎜− ⎟ ⎛0⎞
Ou encore : ⎜ 2 ⎟ = ⎜⎜ ⎟⎟ ⇒ ⎨
⎜ L 3 ⎟ ⎜⎝ X 2 ⎟⎠ ⎜ ⎪ X = ατEI
0 ⎟⎠ ⎝ ⎠
0
⎜− ⎟ ⎝
⎩⎪
2
⎝ 2 2⎠ L
® Diagrammes hyperstatiques
M ∑3 F
+ =
ατEI/L
3ατEI/L
2ατEI/L
186 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
− 3ατEI/L2 −3ατEI/L2
N ∑3 F
0 + 0 = 0
® Déformée
________
Chapitre 8
Les treillis
188 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
• les fibres moyennes des barres concourent en un même point, matérialisé par
un nœud;
• chaque noeud est une rotule parfaite : on parle de noeud articulé ou rotulé,
par opposition au noeud rigide;
• les efforts sont appliqués aux nœuds et jamais sur les barres elles-mêmes
(dans la mesure où le poids propre des barres est négligé).
B NB
B L
NA A VB
L
A
VA
⎧V A = V B
⎪ ⎧V A = V B = 0
Equations d'équilibre de la barre : ⎨ N A = N B ⇒ ⎨
⎪V L = 0 ⎩N A = N B
⎩ B
Chapitre 8. Les treillis 191
_____________________________________________________________________________________________________________
L'effet des barres voisines sur la barre AB peut être modélisé par 4 composantes
NA, NB (selon l'axe de la barre) et VA, VB (perpendiculaires à la barre). Si on écrit
les équations d'équilibre de cette barre, il apparaît que l'effort tranchant est nul
(VA=VB=0) et que l'effort normal dans la barre est constant. La résultante des
efforts exercés par les autres barres sur chacune des extrémités A et B est donc
alignée avec la barre et aucun moment fléchissant ne peut y régner :
Dans une structure quelconque soumise à tous les types d'efforts, on sait que les
∫
déformations de flexion ( Mm EI dl ) sont nettement plus importantes que
∫
celles de traction/compression ( Nn EA dl ) et d'effort tranchant ( Vv GA v dl ) ∫
(voir chapitre 1 : §9 et exemple 2 du §16). Les treillis étant essentiellement
soumis à des efforts normaux, la propriété précédente doit cependant être
nuancée : l'expression du déplacement d'un point d'un treillis résultant du
théorème de la force unité (chap.1, §9) ne comporte au contraire plus que le
terme provenant de l'effort normal. L'intégrale est en outre remplacée par une
somme puisque cet effort normal est invariable au sein d'une même barre :
Nbre de barres
∑
Mm Nn Vv N i ni
δ = ∫ EI
dl + ∫ EA
dl + ∫ GAv
dl devient δ =
i =1 E i Ai
Li
Il est légitime de penser que les articulations des treillis doivent poser certains
problèmes de conception et de construction. C'est en effet pour cette raison que
la plupart d'entre eux sont construits avec des noeuds rigides, par exemple
soudés ou boulonnés.
Si les nœuds sont rigides, des contraintes de flexion apparaissent, du fait même
que les barres ne peuvent pas tourner librement autour de leurs extrémités
respectives et qu'elles doivent donc fléchir pour suivre le déplacement des
noeuds. Le treillis se comporte alors comme un cadre rigide (treillis à noeuds
rigides). La figure ci-dessous illustre cet effet : elle compare les déformées (à
192 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
une échelle amplifiée) d'un même treillis, dans deux situations où les noeuds
sont articulés d'une part (au-dessus) et rigides d'autre part (en dessous) :
Noeuds
articulés
Noeuds
rigides
Notons cependant dès à présent que la présence ou non de rotules aux noeuds
ne modifie quasiment pas la valeur des efforts normaux et des déplacements des
noeuds.
I s ,treillis = (b + r ) − (2n)
N1
N2
N3
3 efforts inconnus,
3 équations disponibles
Réaction connue
Chapitre 8. Les treillis 195
_____________________________________________________________________________________________________________
Il s'agit ici de tracer le polygone des forces pour chaque nœud, l'un après
l'autre. Cette méthode n'est pas applicable en un nœud si plus de deux
efforts y sont inconnus. Pour plus d'informations sur la méthode de
Cremona, on se reportera à l'exemple 1 de ce chapitre (§9) ainsi qu'au
chapitre 1 (§8.4).
Cette méthode n'est pas vraiment intéressante lors d'un calcul manuel car
elle nécessite la résolution d'un système dont le nombre d'équations devient
vite important (2 équations par noeud). De plus, lors d'un calcul par
ordinateur, on lui préférera la méthode des déplacements (voir chapitre 14),
nettement plus systématique et applicable également aux treillis
hyperstatiques. Cette méthode est donc d'un intérêt limité.
x
barre 3 : effort N3 (N3x,N3y)
Si αbarre est l'angle que fait une barre concourante au nœud i avec
l'horizontale, les deux conditions précédentes s'expriment sous la forme
suivante :
Noeudbarre
Barre : effort Nbarre (xbarre,ybarre)
Noeud i αbarre
y (xi,yi)
x
⎧ ∑
⎪ barres
N barre cos α barre = 0
⎪ concourantes
⎪ au noeud i
⎨
⎪ ∑ N barre sin α barre = 0
⎪ barres
⎪⎩ concourant
au noeud i
es
Noeud i αbarre
y (xi,yi)
x
⎧ xbarre − xi
⎪ Q x ,i + ∑ N barre
Lbarre
=0
⎪ barres
⎪
concourantes
au noeud i
⎨
y Barre − y i
⎪Q +
⎪ y ,i ∑ N barre
Lbarre
=0
⎪
barres
concourantes
⎩ au noeud i
⎧ xbarre − xi
⎪ R x ,i + Q x ,i + ∑ N barre
Lbarre
=0
⎪ barres
⎪
concourantes
au noeud i
⎨
y barre − y i
⎪R + Q +
⎪ y ,i y ,i ∑ N barre
Lbarre
=0
⎪
barres
concourantes
⎩ au noeud i
Avant toute résolution d'un treillis, il est utile de vérifier si certaines barres
correspondent à un effort nul :
• si deux barres concourent en un noeud non chargé, l'effort normal est nul dans
ces barres :
N=0
N=0
• l'effort relatif à une barre joignant, en un noeud non chargé, deux autres
barres alignées, est le siège d'un effort nul. De plus Na=Nb :
Nb
Cette propriété s'explique de la même façon que
dans le cas précédent.
Na
N=0
198 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Notons que les treillis hyperstatiques peuvent aussi être résolus par la méthode
des déplacements décrite au chapitre 14.
Notons que, dans de nombreux cas, le flambement global peut être empêché par
des dispositifs de construction. C'est le cas lorsque la présence d'une toiture ou
d'un tablier stabilise le treillis, ou que des éléments secondaires relient les
noeuds de treillis voisins (voir photo en page 198).
Vue en plan
9. EXEMPLES
Exemple 1
L L Q [kN]
L
Module E et section A
identiques pour toutes les
barres
(RVA=0) Q [kN]
A 1 C 5
E
RHA
2
4 6
RVB
3
RHB B D
nœud E :
Q
5
Q 6
2Q
⎧⎪ N 5 = Q (traction)
⎨
⎪⎩ N 6 = − 2 Q (compression)
2Q
6 4 Q
3
Q
⎧ N 3 = − Q (compression)
⎨
⎩ N 4 = Q (traction)
1
2Q
⎧⎪ N 1 = 2Q (traction)
⎨
⎪⎩ N 2 = − 2 Q (compression)
Chapitre 8. Les treillis 203
_____________________________________________________________________________________________________________
® Calcul des efforts dans les barres par la méthode des sections
Q [kN]
A 1 C 5
E
RHA
2
4 6
RVB
3 Section 2
RHB B D
Section 1
Section 1 : Q [kN]
1 C 5
N1 E
2
4 6
N2 3
N3
D
Section 1
⎧ N1 = 2Q (traction)
⎪
Sachant que cos45° = 1/ 2 , on obtient : ⎨ N 2 = − 2 Q (compression)
⎪ N = − Q (compression)
⎩ 3
Section 2 :
Q [kN]
5
N5 E
• équilibre des efforts verticaux :
N6 cos45° + Q = 0 6
• équilibre des efforts horizontaux : N6
N5 + N6 cos45°= 0
Section 2
Il faut considérer chaque nœud et écrire les équations d'équilibre qui lui
sont relatives :
⎧ − xi
∑
x
⎪ R x ,i + Q x ,i + N barre barre
Lbarre
=0
⎪ barres
⎪
concourantes
au noeud i
⎨
− yi
∑
⎪R + Q + y
N barre barre =0
⎪ y ,i y ,i
Lbarre
⎪
barres
concourantes
⎩ au noeud i
RyA Q [kN]
A 1 C 5
E
RxA 2
y
4 6
RyB
3
RxB B x D
Nœud A :
⎧ ⎛ L−0⎞
⎪ R xA + 0 + N 1 ⎜ ⎟=0
R xA + N 1 = 0
⎪ ⎝ L ⎠
⎨ ⇒
⎪ R + 0 + N ⎛⎜ L − L ⎞⎟ = 0 R yA = 0
⎪⎩ yA 1
⎝ L ⎠
Nœud B :
⎧ ⎛ L−0 ⎞
⎪ R xB + 0 + N 2 ⎜⎜ ⎟ + N 3 ⎛⎜ L − 0 ⎞⎟ = 0 R xB +
N2
+ N3 = 0
⎪ ⎟ ⎝ L ⎠
⎝ 2 L⎠ 2
⎨ ⇒
⎛ L−0 ⎞
⎟ + N 3 ⎛⎜ 0 − 0 ⎞⎟ = 0
⎪ N2
⎜ R yB + =0
⎪ R yB + 0 + N 2 ⎜ ⎟
⎩ ⎝ 2 L⎠ ⎝ L ⎠ 2
Nœud C :
⎧ ⎛ 0− L ⎞ ⎛ 0−L ⎞ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞
⎪0 + 0 + N 1 ⎜ ⎟ + N 2 ⎜⎜ ⎟ + N 4 ⎜ L − L ⎟ + N 5 ⎜ 2L − L ⎟ = 0
⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎪ ⎝ L ⎠ ⎝ 2 L⎠ ⎝ L ⎠ ⎝ L ⎠
⎨
⎛ L−L⎞ ⎛ 0−L ⎞ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞
⎪ ⎜ ⎟ + N4 ⎜ 0 − L ⎟ + N5 ⎜ L − L ⎟ = 0
⎪0 + 0 + N 1 ⎜ L ⎟ + N 2 ⎜ ⎟ ⎜ L ⎟ ⎜ L ⎟
⎩ ⎝ ⎠ ⎝ 2 L⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠
N
− N1 − 2 + N 5 = 0
2
⇒
N
− 2 − N4 = 0
2
Nœud D :
Nœud E :
⎧ ⎛ L − 2L ⎞ ⎛ L − 2L ⎞
⎪0 + 0 + N 5 ⎜ ⎟ + N 6 ⎜⎜ ⎟=0
⎟ − N5 −
N6
=0
⎪ ⎝ L ⎠ ⎝ 2L ⎠ 2
⎨ ⇒
⎪ ⎛ L−L⎞ ⎛ 0− L ⎞ N6
0 − Q + N ⎜ ⎟ + N ⎜ ⎟=0 Q+ =0
⎪ 5 6 ⎜ 2 L⎟
⎩ ⎝ L ⎠ ⎝ ⎠
2
R xA + N 1 = 0 N2 N6
− N1 − + N5 = 0 N4 + =0
R yA = 0 2 2
N2 N2 N
R xB + + N3 = 0 − − N4 = 0 − N5 − 6 = 0
2 2 2
N2 N6 N
R yB + =0 − N3 + =0 Q+ 6 =0
2 2 2
⎛1 0 0 0 0 0 1 0 0 0⎞ ⎛ N1 ⎞ ⎛ 0 ⎞ ⎛0⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0⎟ ⎜ 2 ⎟ ⎜0⎟
N ⎜0⎟
⎜ 0 1/ 2 1 0 0 0 0 0 1 0⎟ ⎜ N ⎟ ⎜0⎟ ⎜0⎟
⎜ ⎟ ⎜ 3 ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ 0 1/ 2 0 0 0 0 0 0 0 1⎟ ⎜ N4 ⎟ ⎜ 0 ⎟ ⎜0⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ − 1 − 1/ 2 0 0 1 0 0 0 0 0⎟ N
⎜ 5 ⎟ + ⎜ ⎟ = ⎜0⎟
0
⎜ 0 − 1/ 2 0 −1 0 0 0 0 0 0⎟ ⎜ N6 ⎟ ⎜ 0 ⎟ ⎜0⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ 0 0 −1 0 0 1/ 2 0 0 0 0⎟ ⎜ RxA ⎟ ⎜ 0 ⎟ ⎜0⎟
⎜ 0 0 0 1 0 1/ 2 0 0 0 0⎟ ⎜R ⎟ ⎜ 0⎟ ⎜0⎟
⎜ ⎟ ⎜ yA ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ 0 0 0 0 − 1 −1 / 2 0 0 0 0⎟ ⎜ xB ⎟ ⎜ 0 ⎟
R ⎜0⎟
⎜ ⎜R ⎟ ⎜ ⎟
⎝ 0 0 0 0 0 1/ 2 0 0 0 0 ⎟⎠ ⎝ yB ⎠ ⎝ Q ⎠
⎜Q⎟
⎝ ⎠
⎧ N 1 = 2Q
⎪
⎪ N2 = − 2 Q ⎧ R xA = − 2Q
⎪ ⎪
⎪ N3 = − Q ⎪ R yA = 0
⎨ et ⎨
⎪ N4 = Q ⎪ R xB = 2Q
⎪ N5 = Q ⎪ R yB = Q
⎪ ⎩
⎪⎩ N6 = − 2 Q
® Calcul de la flèche en E
On obtient :
1 ⎛⎜ 2Q ∗ 2 L + 2Q ∗ 2 ∗ 2 L + Q ∗ 1 ∗ L ⎞
⎟ = 12,657 QL
δE =
EA ⎜⎝ + Q ∗ 1 ∗ L + Q ∗ 1 ∗ L + 2Q ∗ 2 ∗ 2 L ⎟
⎠ EA
Les figures ci-dessous montrent les résultats obtenus à l'aide du logiciel ISSD
pour les données suivantes : L = 2 [m], Q = 20 [kN], sections tubulaires
identiques (diamètre 50 [mm], épaisseur 5 [mm] : aire 706,86 [mm2]), E =
210.000 [MPa] :
Exemple 2
L L L
Q [kN]
A 1 C 6 E 11
G
5 10 12
L
4 2 8 7 Module E et section A
identiques pour toutes les
B 3 D 9 F barres
® Levée d'hyperstaticité
Q [kN]
Q [kN]
A 1 C 6 E 11
S 0
∑F G
δ 10, ∑ F 5 δ 2,∑ F
0
10 12
4 2 8 7
B 3 D 9 F
A 1 C 6 E 11
S01
1 kN G
5 δ 12
0
0 1 kN
δ 11 10 12
+ N2∗
4 2 8 7
B 3 D 9 F
A 1 C 6 E 11
S0 2
1 kN
G
δ 21
0
5 δ
1 kN
10 12
+ N7∗
0
22
4 2 8 7
B 3 D 9 F
1 L 3Q −1/√2 0
2 √2L 0 1 0
3 L -2Q −1/√2 0
4 √2L −√2Q 1 0
5 L Q −1/√2 −1/√2
6 L 2Q 0 −1/√2
7 √2L 0 0 1
8 √2L −√2Q 0 1
9 L −Q 0 −1/√2
10 L Q 0 −1/√2
11 L Q 0 0
12 √2L −√2Q 0 0
Chapitre 8. Les treillis 211
_____________________________________________________________________________________________________________
⎛ N 0 F , i n10, i ⎞ ( )
⎛ n0 ⎞
( ) EAL
( )
12 2
12
= ∑ ⎜ L ⎟ = 21+
QL
= ∑ ⎜ ∑ Li ⎟ = − 2 + 2 δ 22 2, i
δ 0 0
2
1, ∑ F
⎜ ⎟ ⎜ EA i ⎟
i = 1⎝
EA ⎠ EA i = 1⎝ ⎠
⎛ N 0 F , i n20, i ⎞ ⎛ n10, i n20, i ⎞ 1 L
( )
12
δ 120 = ∑ ⎜ Li ⎟ =
12 QL
δ 0
= ∑ ⎜ ∑ Li ⎟ = − 2 + 2 + 1 2 ⎜ ⎟ 2 EA
2, ∑ F
⎜ EA ⎟ EA i = 1⎝
EA ⎠
i = 1⎝ ⎠
12 ( )
⎛ n10, i 2 ⎞
( )
L δ 21
0
= δ 120
δ 11 = ∑ ⎜ Li ⎟ = 3 / 2 + 2 2
0
⎜ EA ⎟ EA
i = 1⎝ ⎠
1 3Q −1/√2 0 2,5061Q
2 0 1 0 0,6985Q
3 −2Q −1/√2 0 −2,4939Q
4 −√2Q 1 0 −0,7157Q
5 Q −1/√2 −1/√2 −0,0465Q
6 2Q 0 −1/√2 1,4476Q
7 0 0 1 0,7812Q
8 −√2Q 0 1 −0,6330Q
9 −Q 0 −1/√2 −1,5524Q
10 Q 0 −1/√2 0,4476Q
11 Q 0 0 Q
12 −√2Q 0 0 −1,4142Q
212 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
5
4 7
3 9 F
1 [kN]
1 L 2,5061Q 2 5,0122QL
2 √2L 0,6985Q 0 0
3 L −2,4939Q −1 2,4939QL
4 √2L −0,7157Q −1,4142 1,4314QL
5 L −0,0464Q 0 0
6 L 1,4476Q 0 0
7 √2L 0,7812Q 1,4142 1,5624QL
8 √2L −0,6330Q 0 0
9 L −1,5524Q −1 1,5524QL
10 L 0,4476Q 0 0
11 L Q 0 0
12 √2L −1,4142Q 0 0
________
Chapitre 9
Les éléments à faible courbure
216 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
1. LA FAIBLE COURBURE
On considère dans ce chapitre les éléments dont la fibre moyenne est une
courbe située dans un plan. En un point de cette fibre, soit R le rayon de
courbure et h la dimension de la section dans le plan. Par faible courbure, on
entend un rapport h/R inférieur ou égal à 1/10 :
dl=Rdθ
dθ
h
Faible courbure : h/R ≤ 1/10
R
θ
• la méthode des forces (voir chapitre 3) peut être employée sans aucune
modification car les déplacements se calculent de la même manière que pour
les éléments droits :
Mm ⎛⎜ Nn Vv ⎞⎟
δ =∫ dl +
⎜ ∫
dl + dl ∫
EI EA GAv ⎟
⎝ ⎠
N My
σ ( y) = −
A I
• la fibre moyenne reste confondue avec la fibre neutre lors d'une flexion
simple, comme c'est le cas pour les éléments droits.
B M>0
dl
A y ϕ>0
v>0
x
u>0
⎧
( ) ( y B − y ) dl
BM
⎪u B − u A = − ϕ A y B − y A −
A EI ∫
⎪
⎪
⎨v B − v A = ϕ A (x B − x A ) + A (x B − x ) dl
BM
⎪ EI ∫
⎪ BM
⎪ϕ B − ϕ A = A EI dl
⎩ ∫
Dans ces équations, M représente le moment fléchissant en chaque point (x,y)
du tronçon AB. Remarquons que ces équations devraient en toute rigueur
contenir les termes relatifs à l'effort normal et à l'effort tranchant (termes en
1/EA et 1/GAv).
Le flambement des éléments courbes n'est pas un sujet vraiment nouveau, mais
la littérature et les recherches antérieures se contentent souvent de décrire
quelques cas simplifiés, comme par exemple ceux qui caractérisent les arcs
funiculaires paraboliques (voir chapitre 11) ou les arcs circulaires soumis à des
charges de type hydrostatique, donc également funiculaires (voir §4, exemple 4
de ce chapitre).
N + déformée
M
Mmax = 7,9 [kNm] approchée
Nmax = 7,7 [kN]
4. EXEMPLES
Dans tous les exemples traités ci-dessous, les courbes sont circulaires et les
éléments sont à facteur EI constant.
Exemple 1
q [kN/m]
+qR/2
M(θ) V(θ) N(θ)
qR2/2 − qR
π /2
M (θ )m(θ )
(Rdθ ) =
π /2
(− 0,5qR 2
)
cos 2 θ (− R cos θ )
(Rdθ )
δ = ∫
0
EI ∫ 0
EI
4 π /2 4
qR qR
= ∫ cos θ dθ =
3
2 EI 0
3EI
Exemple 2
R
θ
Q [kN] Q [kN]
On propose :
N M
Q
M (θ ) = R sin θ
2 V
Q R
N (θ ) = sin θ θ θ
2 Q/2 [kN]
Q A
V (θ ) = cosθ
2
0
R
1 [kNm] θ
A
⎧ 0 π / 2 m2 πR
=
⎪⎪δ 11 0 ∫ EI
( Rdθ ) =
2 EI
⎨ 2
⎪ 0 = π / 2 Mm ( Rdθ ) = QR π /2 QR 2
δ
⎪⎩ 1,∑ F ∫0 EI 2 EI ∫ 0
sin θ dθ =
2 EI
⇒ M A = − δ 10,∑ F δ 11
0
= − QR π
Chapitre 9. Les éléments à faible courbure 225
____________________________________________________________________________________________________________
⎧ QR ⎛ sin θ 1 ⎞
⎪M (θ ) = 2 sin θ + M A ∗ 1 = QR⎜ 2 − π ⎟
⎪ ⎝ ⎠
⎪ Q Q
⎨ N (θ ) = sin θ + M A ∗ 0 = sin θ Diagramme des
⎪ 2 2
moments
⎪ Q Q
⎪V (θ ) = 2 cos θ + M A ∗ 0 = 2 cos θ fléchissants
⎩
B m
R 1 [kN] R
θ θ
A A
1 1
Racc.vert. π /2 QR ⎛ sin θ 1 ⎞ QR 3 ⎛ 1 1 ⎞
2
= ∫ 0
⎜
EI ⎝ 2
− ⎟ R(1 − cosθ ) ( Rdθ ) =
π⎠
⎜ − ⎟
EI ⎝ π 4 ⎠
Par ailleurs, le moment fléchissant M(θ) en une section quelconque définie par
un angle θ peut s'exprimer en fonction de la réaction d'appui inconnue MB :
Q/2
B
MB
M(θ) R
θ
Q
M (θ ) = − R(1 − sin θ ) + M B
2
⎧ π /2 M
−
⎪ A u = −
0∫ EI
( R − R sin θ ) ( Rdθ )
⎪
⎪ π /2 M Q
⎨v B = 0
⎪
∫ EI
( R cos θ ) ( Rdθ ) avec M =−
2
R(1 − sin θ ) + M B
⎪ π /2 M
∫
⎪0 = 0 EI ( Rdθ )
⎩
On obtient ainsi un système de trois équations où les trois inconnues sont uA, vB.
et MB La résolution de la troisième équation fournit :
⎛1 1⎞
M B = QR⎜ − ⎟
⎝2 π ⎠
On constate que ces résultats sont identiques à ceux obtenus par la méthode des
forces.
Chapitre 9. Les éléments à faible courbure 227
____________________________________________________________________________________________________________
Exemple 3
q [kN/m]
q [kN/m]
q [kN/m]
⎛ R cos θ ⎞
Avec M (θ ) = − (qR cos θ ) ⎜ ⎟
⎝ 2 ⎠ M(θ)
q
= − ( R cos θ )2 R
2
θ
⎧ 0 π / 2 ( R − R sin θ )
2 3
∫
= θ = R
δ
⎪ 11 0 ( Rd ) 0 ,3562
⎪ EI EI
⎨
⎪ 0 = π /2− q qR 4
δ ∫ θ − θ θ = −
2
⎪⎩ 1, ∑ F ( R cos ) R (1 sin ) ( Rd ) 0, 2260
0 2 EI EI
⇒ X 1 = − δ 1, ∑ F δ 11 = 0,6346qR
0 0
q ⎛1 ⎞
M (θ ) = − ( R cos θ )2 + X 1 R(1 − sin θ ) = − qR ² ⎜ cos ² θ + 0,6346 (sin θ − 1) ⎟
2 ⎝2 ⎠
230 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
R
y
θ
A x
Les seuls mouvements autorisés par l'appui simple à rouleaux sont vB et ϕB. Par
conséquent, on a :
⎧ϕ A = 0 ⎧x A = y A = 0
⎪ ⎪
⎪u A = 0 ⎪xB = y B = R
⎨ et ⎨
⎪v A = 0 ⎪ x = R(1 − cosθ )
⎪⎩u B = 0 ⎪ y = R sinθ
⎩
q [kN/m]
RB
q ( R cosθ )2 M(θ)
M (θ ) = R B R (1 − sin θ ) − R
2
⎧ π /2 M
∫
⎪0 = − 0 EI ( R − R sin θ ) ( Rdθ )
⎪
⎪ π /2 M q ( R cos θ )2
⎨v B = 0
⎪
∫ EI
( R cos θ ) ( Rdθ ) avec M = R B R (1 − sin θ ) −
2
⎪ π /2 M
∫
⎪ϕ B = 0 EI ( Rdθ )
⎩
On obtient alors un système de trois équations dans lequel les trois inconnues
sont RB, ϕB et vB. La première équation donne "directement" RB par
intégration...mais la résolution devient fastidieuse ...
Exemple 4
q [kN/m2] hydrostatique
R Profondeur h [m]
α α
q [kN/m]
q [kN/m]
θ R
⎛π /2 − α − θ ⎞
La longueur du tronçon AB vaut : 2 R sin⎜ ⎟
⎝ 2 ⎠
⎛π 2 − α − θ ⎞
Q = 2qR sin ⎜ ⎟
⎝ 2 ⎠
⎧ AB ⎛π / 2 − θ − α ⎞
⎪ M (θ ) = − Q = − 2qR 2 sin 2 ⎜ ⎟
⎪ 2 ⎝ 2 ⎠
⎨
⎪ N (θ ) = − Q sin ⎛⎜ π / 2 − θ − α ⎞⎟ = − 2qR sin 2 ⎛⎜ π / 2 − θ − α ⎞⎟ = M (θ )
⎪ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠
⎩ 2 2 R
234 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
1 [kNm]
v(θ) A
m(θ)
m(θ ) = − 1
n(θ)
n(θ ) = 0 R
α θ
α θ
⎧ 0 π / 2−α (1) 2
⎪δ 11= 0∫ (Rdθ )
⎪ EI
⎪ 0 π / 2 −α (R − Rsin (α + θ ) )
2
⎪δ 22 = ∫ (Rdθ )
⎪ 0 EI
⎪ 0 π / 2 −α (R − Rsin (α + θ ) )
⎨δ 12 = 0 ∫ (Rdθ )
⎪ EI
⎪ 0 π / 2 −α 2 qR ² ⎛ π (θ + α ) ⎞
⎪δ 1, ∑ F = 0 ∫ sin 2 ⎜ − ⎟ (Rdθ )
⎪ EI ⎝ 4 2 ⎠
⎪ 0 π / 2 −α 2qR ² ⎛ π (θ + α ) ⎞
⎪δ 2,∑ F = ∫ sin 2 ⎜ − ⎟(R − Rsin (α + θ ) ) (Rdθ )
⎩ 0 EI ⎝4 2 ⎠
Chapitre 9. Les éléments à faible courbure 235
____________________________________________________________________________________________________________
⎛ π (θ + α ) ⎞
1 − sin(θ +α ) = 2 sin 2 ⎜ − ⎟
⎝4 2 ⎠
⎧ 0 π / 2 −α (1) 2
⎪δ 11= 0∫ (Rdθ )
⎪ EI
⎪⎪ π / 2 −α (1− sin (α + θ ) )
2
⎨qRδ 22= δ 2, ∑ F = qR 0 ∫ dθ
0 0 4
⎪ EI
⎪ π / 2 −α (1− sin (α + θ ) )
⎪qRδ 12= δ 1, ∑ F = qR 0 ∫ dθ
0 0 3
⎪⎩ EI
⎧⎪δ 11
0
X 1 + δ 12
0
( X 2 + qR ) = 0
⎨ 0
⎪⎩δ 12 X 1 + δ 22 ( X 2 + qR ) = 0
0
X1 = 0 X 2 = −qR
⎛ π (θ + α ) ⎞
M (θ ) = − 2qR ² sin 2 ⎜ − ⎟ + 0 − X 2 R(1 − sin(θ + α ) )
⎝4 2 ⎠
⎛ ⎛π (θ + α ) ⎞ ⎞
= − qR ² ⎜⎜ 2 sin 2 ⎜ − ⎟ − (1 − sin(θ + α ) )⎟⎟ = 0 ∀θ
⎝ ⎝4 2 ⎠ ⎠
Cette dernière relation montre que le moment fléchissant est nul en toute
section (de même que l'effort tranchant qui est la dérivée de M) et ceci
quelle que soit la valeur de l'angle α. On en déduit donc qu'un arc de cercle
d'angle quelconque est le funiculaire de la charge hydrostatique (pour la
définition du terme funiculaire, consulter le chapitre 11, §1).
Remarquons toutefois que la prise en compte des termes en 1/EA dans le
calcul des déplacements servant à la levée d'hyperstaticité, c'est-à-dire des
déformations de compression de la structure, fournit une expression petite
mais non nulle des moments. En effet, l'arc comprimé a tendance à
diminuer son rayon (ce qu'il ne peut pas faire aux appuis), ce qui induit une
valeur de M d'autant plus grande que l'on se rapproche des encastrements.
Ceci est illustré à la figure ci-dessous (en haut : déformée; en bas :
moments fléchissants; simulation sur le logiciel ROBOT Millennium) :
⎛π
N (θ ) = − 2qR sin 2 ⎜ −
(θ + α ) ⎞ + X sin (θ + α )
⎟ 2
⎝4 2 ⎠
⎡ ⎛π
= qR ⎢ − 2 sin 2 ⎜ −
(θ + α ) ⎞ − sin (θ + α )⎤
⎟ ⎥
⎣ ⎝4 2 ⎠ ⎦
2⎛π
or, on sait que 2 sin ⎜ −
(θ + α ) ⎞ = 1 − sin (θ + α )
⎟
⎝4 2 ⎠
N (θ ) = − qR
LE Chapitre I : Rappels généraux. 1
________
Chapitre 10
Les éléments à forte courbure
238 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
1. INTRODUCTION
La répartition des contraintes dans la section n'est plus linéaire. Elle est
hyperbolique et augmente rapidement du côté des fibres les plus proches
du centre de courbure. De plus, la fibre neutre s'écarte de la fibre moyenne
d'une valeur e en flexion simple (N=0).
Compression (−)
Section
Fibre neutre
dl (N) CG
Fibre moyenne M e
y
Traction (+)
R R r v
h
Centre de courbure
N M y 1
σ ( y) = +
A Ae (r − y )
avec : r= A ∫ v dA
A
et e = R −r
240 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Mm Mm
∫ EI
Rdθ remplacé par ∫ EAe dθ
Par ailleurs, comme à un tronçon de longueur dl de la fibre moyenne
correspond des tronçons de fibres extrêmes de longueurs très différentes,
deux nouveaux termes, appelés termes de couplage, apparaissent :
Mn Nm
∫ EA dθ et ∫ EA dθ
⎡ Mm Mn ⎤ ⎡ Nn Nm ⎤ Vv
δ = ⎢∫ dθ − ∫
dθ ⎥ + ⎢ ( Rdθ ) − ∫ ∫ dθ ⎥ + ∫ GA ( Rdθ )
⎢⎣ EAe EA ⎥ ⎢ EA
⎦ ⎣
EA ⎥
⎦ v
Quelques remarques :
1 Fibre neutre : ε =σ =0, à ne pas confondre avec la fibre moyenne qui correspond au
centre de gravité.
2 Le dernier terme relatif à l'effort tranchant n'est pas toujours négligeable (voir
l'exemple du §4, qui montre l'influence des différents termes).
Chapitre 10. Les éléments à forte courbure 241
_____________________________________________________________________________________________________________
CG
⎛R ⎞ h
r = h ln⎜⎜ s ⎟⎟ e
A = bh
⎝ Ri ⎠ y dCG
h I = bh 3 12
d CG = b
2 Rs R r Ri
CG
R + R2 − d 2 4 d π d2
r= e A=
2 y dCG 4
d π d4
d CG = d I=
2 Rs R r Ri 64
bs
A
r=
bi Rs − bs Ri ⎛ Rs ⎞
⎟⎟ − (bi − bs )
h
A= (bi + bs )
ln⎜⎜ CG h 2
h ⎝ Ri ⎠ e
dCG
I=
(
h3 bi2 + bs2 + 4bi bs )
h bi + 2bs
( )
y
d CG = 36 bi + bs
3 bi + bs bi
Rs R r Ri
Atot
Atot = ∑ Ai ⇒ r =
⎛ 1 ⎞
∑ ⎜⎜ ∫ dA ⎟
⎟
v
⎝ Ai ⎠
242 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
4. EXEMPLE
bs = 45 [mm]
A
200 [mm]
h = 130 mm
130 [mm]
B A B 60 [mm]
bi = 110 [mm]
E = 210000 [MPa] θ
µ = 0,3
Q = 100 [kN]
On propose de calculer l'expression des efforts internes dans la partie courbe
de l'élément et d'en déduire dans quelle section se produisent les plus grandes
contraintes.
Quelle est la valeur des contraintes dans la section AB ?
Quelle est la flèche verticale au point d'application de Q ?
® Efforts internes
⎧M (θ ) = QR sin θ M V
⎪ R
⎨ N (θ ) = Qsin θ N
⎪V (θ ) = Q cos θ CG
⎩
θ
Q = 100 [kN]
® Calcul de r et e
A
r= =104,54 [mm]
bi R s − bs Ri ⎛ R s ⎞
ln⎜⎜ ⎟⎟ − (bi − bs )
h ⎝ Ri ⎠
bi + bs
Avec A = h = 10075 [mm 2 ] et donc e = R−r = 11,37 mm
2
Fibre extérieure A :
⎧ Q QR (−85,46)
⎪σ ( y = − (h − d CG + e)) = σ (−85,46) = A + Ae r − (−85,46)
⎪
⎨
⎪ 10
5
10 5 ∗ 115,91 85,46
= − = − 35,58 [N/mm 2 ]
⎪⎩ 10075 10075 ∗ 11,37 104,54 + 85,46
Fibre intérieure B :
⎧ Q QR ( 44,54)
⎪σ ( y = d CG − e) = σ (44,54) = A + Ae r − (44,54)
⎪
⎨
⎪ 10
5
10 5 ∗ 115,91 44,54
= + = 85,04 [N/mm 2 ]
⎪⎩ 10075 10075 ∗ 11,37 104,54 − 44,54
⎡ Mm Mn ⎤ ⎡ Nn Nm ⎤ Vv
δ = ⎢∫ dθ − dθ ⎥ + ⎢ ∫
( Rdθ ) − ∫ ∫ dθ ⎥ +∫ ( Rdθ )
⎢⎣ EAe EA ⎥ ⎢ EA
⎦ ⎣
EA ⎥ GAv
⎦
⎧M (θ ) = QR sin θ ⎧m(θ ) = 1 ∗ R sin θ
⎪ ⎪
avec ⎨ N (θ ) = Qsin θ et ⎨n(θ ) = 1 ∗ sin θ
⎪V (θ ) = Q cos θ ⎪v(θ ) = 1 ∗ cos θ
⎩ ⎩
⎧ Mm π Q ( R sin θ )² π QR ²
⎪
⎪ ∫ EAe dθ = ∫ 0 EAe
dθ =
2 EAe
= 0,08773 [mm]
⎪
⎪ Mn π QR sin ²θ π QR
⎪ ∫ EA dθ = ∫ 0 EA
dθ =
2 EA
= 0,00861 [mm]
⎪
⎪⎪ Nn π Q sin ²θ π QR
⎨
⎪
∫ EA ( Rdθ ) = ∫ 0 EA
Rdθ =
2 EA
= 0,00861 [mm]
⎪
⎪ Nm π QR sin ²θ π QR
⎪ ∫ EA dθ = ∫ 0 EA
dθ =
2 EA
= 0,00861 [mm]
⎪
⎪ Vv π Q cos ²θ π QR π QR
⎪
⎪⎩
∫ GA v
( Rdθ ) = ∫ 0 GAv
Rdθ =
2GAv
≈
2GA
= 0,02237 [mm]
Chapitre 10. Les éléments à forte courbure 245
_____________________________________________________________________________________________________________
I =
(
h 3 bi2 + bs2 + 4bi bs ) = 13,36.10 6
[mm 4 ]
36 (b i + bs )
Mm π Q ( R sin θ )² π QR 3
∫ EI
Rdθ = ∫ 0 EI
Rdθ =
2 EI
= 0,08719 [mm]
Nn π Q (sin θ )² π QR
∫ EA Rdθ = ∫ 0 EA
Rdθ =
2 EA
= 0,00861 [ mm]
0,08719+0,00861+0,02237 = 0,118
74,09 [mm]
Poutres droites CG
e = 11,37 [mm]
55,91 [mm]
y
Winkler
Fibre intérieure
tendue
Comparaison entre les contraintes calculées par la théorie de Winkler d'une part, et la
théorie des poutres droites, d'autre part (application à l'exemple traité). Dans ce cas, les
valeurs relatives de M et N sont telles que les contraintes calculées à partir de la théorie
de Winkler sont par hasard nulles sur la fibre moyenne. Ce n'est jamais le cas en flexion
simple ni pour d'autres combinaisons de M et N.
LE Chapitre I : Rappels généraux. 1
________
Chapitre 11
Les arcs funiculaires
248 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
On sait que le treillis est une structure particulière dont les éléments ne sont
soumis qu'à des efforts normaux, pour autant que les charges s'appliquent aux
noeuds. Ceci reste vrai même si ces charges changent de répartition et c'est l'un
des grands avantages du treillis.
L'arc, enfin, est une structure à laquelle il est aussi possible, pour un
chargement particulier, de donner une géométrie telle qu'il travaille uniquement
en compression, à l'exclusion de tout moment fléchissant et effort tranchant 1.
On parlera alors d'arc funiculaire. Cette propriété lui confère un double
avantage : d'une part, il se déforme peu et, d'autre part, l'absence de contraintes
de traction est un atout si le matériau constitutif est du béton ou de la
maçonnerie. C'est cette propriété fondamentale qui a permis la construction des
voûtes, des arcs romains et des arcs gothiques.
Sur le plan structural, l'arc n'est ainsi réellement efficace que lorsque les charges
variables qui s'y appliquent sont faibles par rapport à son poids propre et aux
charges permanentes. C'est particulièrement le cas des structures en pierre ou en
maçonnerie et des arcs de grande portée. L'arc est dès lors l'une des solutions
fréquemment adoptées par les concepteurs pour franchir de grandes portées sans
appuis intermédiaires. Il faut dire aussi que son intérêt esthétique est tel qu'il est
souvent utilisé, même lorsque les conditions précédentes ne sont pas satisfaites
et qu'il n'est donc pas le funiculaire des charges.
Depuis des siècles, les arcs sont construits sous différentes formes : arcs
romains, gothiques, arabes... Ces formes ne sont pas innocentes puisqu'elles ont
un objectif commun : faire de l'arc une structure funiculaire soumise
H ARC
H CÂBLE
q [kN/m]
Par ailleurs, la géométrie funiculaire d'un arc soumis à des charges ponctuelles
grandes par rapport à son poids propre est le polygone funiculaire, qui est la
forme naturelle d'un câble soumis aux mêmes charges ponctuelles :
Q [kN] Q [kN]
H ARC
H CÂBLE
Q [kN] Q [kN]
Chapitre 11. Les arcs funiculaires 251
____________________________________________________________________________________________________________
q [kN/m]
Is = 2
Il est aisé de démontrer que l'arc parabolique est le funiculaire d'une charge
uniformément répartie.
q [kN/m]
RH qL/2 qL/2 RH
L
En effet :
qL L qL L
M=0 ∗ − RH ∗ H − ∗ =0
H 2 2 2 4
qL2
RH qL/2 ⇒ RH =
8H
L/2
• enfin, l'équation parabolique s'obtient en imposant que le moment fléchissant
soit nul en tout point (x,y) de l'arc :
q [kN/m]
qL qL2 x
M ( x, y ) = x− y − qx = 0
y 2 8H 2
M(x,y) = 0
qL2/8H x
x (L − x )
4H
qL/2 ⇒ y=
L2
N
α
y Ncosα = qL2/8H
qL2/8H x
qL/2
L'effort de compression dans l'arc est donc d'autant plus grand que l'on se
rapproche des appuis puisque l'inclinaison α augmente vers ceux-ci.
2
⎛ qL2 ⎞ 2 2
⎟ + ⎛⎜ ⎞⎟ = ⎛ 4H ⎞
qL qL2
N max = ⎜ 1 + ⎜ ⎟
⎜ 8H ⎟ ⎝ 2 ⎠ ⎝ L ⎠
⎝ ⎠ 8H
4H 2 dy 8 Hx
sachant que y = 2
x et = 2 x dl
L dx L dy
y α
dx
dx dx 1 1
on a : cos α = = = =
dl dx 2 + dy 2 ⎛ dy ⎞
2
⎛ 8 Hx ⎞
2
1+⎜ ⎟ 1+⎜ 2 ⎟
⎝ dx ⎠ ⎝ L ⎠
Et l'effort normal en une abscisse x prise par rapport à la clé vaut donc :
2
qL2 1 qL2 ⎛ 8Hx ⎞
⇒ N (x ) = = 1+ ⎜ 2 ⎟
8H cos α 8H ⎝ L ⎠
254 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
L/2 L/2 2
⎛ dy ⎞ dy 8 Hx
Larc = dl = ∫l −L/2
∫ dx 2 + dy 2 = ∫
−L/2
1+ ⎜ ⎟ dx
⎝ dx ⎠
avec
dx
= 2
L
L⎛ ⎞⎞
2
L ⎛ 4H ⎛ 4H ⎞
⇒ Larc = ⎜⎜ β + ln ⎜ + β ⎟ ⎟⎟ avec β = 1+ ⎜ ⎟
2⎝ 4H ⎝ L ⎠⎠ ⎝ L ⎠
5
⎛ 2 ⎤⎞
L ⎡⎢ 4 H
2
Larc 1 ⎜ ⎛ 4H ⎞ ⎛ 4H ⎞ ⎥ ⎟
4,5 = ⎜ 1+ ⎜ ⎟ + ln + 1+ ⎜ ⎟ ⎟
L 2⎜ ⎝ L ⎠ 4H ⎢ L ⎝ L ⎠ ⎥⎟
⎝ ⎣ ⎦⎠
4
3,5
3
H
2,5 L
2
1,5
0,5
L /H
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
y=
4H
( βL )2
x ( βL − x ) avec β =
2H
D
1− ( 1 − D/H )
Par ailleurs, la distance verticale maximale entre l’arc et sa corde se trouve
toujours à mi-travée et permet de calculer la réaction d’appui horizontale :
R H = qL2 8δ max
x(2 L − x )
D
y = avec D=H
L2
Entre cette forme limite et la droite joignant les appuis, il existe une infinité
d'équations de paraboles qui correspondent à des arcs de plus en plus "tendus" :
clé fictive
y corde D H
x
L
⎛ D − aL2 ⎞
y = ax 2 + ⎜⎜ ⎟x
⎟ avec −D/L2 ≤ a négatif ! ≤ 0
⎝ L ⎠
Pour a = 0, on trouve l'équation y = Dx/L de la corde joignant les appuis.
256 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
y Ncosα = qL2/8H
qL2/8H x
qL/2
L'effort normal croît donc de la clé vers les appuis et vaut qL2/(8Hcosα).
Supposons un arc de section rectangulaire (A = largeur b ∗ hauteur h). On
suppose la largeur b constante et la hauteur h variable de telle façon que le
matériau ne soit pas gaspillé et travaille à la même contrainte σ partout (par
exemple sa limite d'élasticité entachée de son coefficient de sécurité). Soit
encore A0 cette section à la clé et h0 la hauteur qui lui correspond. On a :
N qL2 1 qL2
A= = et A0 = (car cosα = 1 à la clé)
σ 8 Hσ cos α 8 Hσ
A0 h0
Ou encore : A= et h=
cosα cosα
Gain de matière
L /H obtenu par l'arc à
"pattes d'éléphant"
L/H = 1
1 33,9%
2 29,5%
3 23,3%
4 17,9% L/H = 2
5 13,7%
10 4,7%
Ci-contre : arcs à "pattes
d'éléphant" de même portée et L/H = 5
soumis à une même charge
uniformément distribuée mais
d'élancements L/H différents,
travaillant tous les trois à la même contrainte dans toutes les sections. Le volume
minimal de matière est obtenu pour L/H = 2,309 (voir §9 et chapitre 15).
L'ordre de grandeur de la flèche verticale à la clé est toutefois peu différent dans
les quatre configurations et la valeur qui correspond à l'arc tri articulé majore les
autres, sauf celle de l'arc bi encastré à rotule centrale qui est légèrement plus
grande (max. 20%).
H N
qL2/8H qL2/8H
qL/2 qL/2
1 [kN]
H n
y Ncosα = qL2/8H
qL2/8H x
qL/2
m
n
α α
y
v
L/4H
α x
1/2 n = (1/2)sinα + (L/4H)cosα
Chapitre 11. Les arcs funiculaires 259
____________________________________________________________________________________________________________
Nn 1 ⎛ qL2 ⎞⎛ sin α L ⎞
δ = ∫
l
EA
dl = ⎜
⎜ ∫ ⎟⎜
⎟
EA l ⎝ 8H cos α ⎠⎝ 2
+
4H
cos α ⎟ dl
⎠
2
qL L qL ⎛ L ⎞
=
16 EA H l ∫
tgα dl + ⎜ ⎟
32 EA ⎝ H ⎠ ∫ dl
l
⎧ 4H 2
⎪ y = L2 x dl
⎪ α dy
⎪ dy = 8H x
⎪ dx L2
dx
⎪
⎨ dy 8H
⎪tgα = = 2 x
⎪ dx L
⎪ 2 2
⎪dl = dx 2 + dy 2 = 1 + ⎛ dy ⎞ ⎛ 8H ⎞
⎜ ⎟ dx = 1 + ⎜ 2 x ⎟ dx
⎪⎩ ⎝ dx ⎠ ⎝L ⎠
x=L / 2 2
16 H ⎛ 8H ⎞
On obtient : ∫ l
tgα dl =
L L ∫
x =0
x 1 + ⎜ 2 x ⎟ dx
⎝L ⎠
1 ⎡⎛ 2 L2 ⎞ ⎤
L/2 2 3/ 2
⎛ x⎞
Et sachant que ∫
x 1 + ⎜ ⎟ dx =
⎝a⎠
⎢⎜ a + ⎟ − a 3 ⎥
3a ⎢⎜⎝ 4 ⎟⎠ ⎥
0 ⎣ ⎦
2⎡ 3 / 2 3⎤
16 L ⎛ H ⎞ ⎢⎛⎜ ⎛ L ⎞ ⎞⎟
2
⎛ L ⎞ ⎥
on trouve : ∫
tgα dl = ⎜ ⎟
3 ⎝ L ⎠ ⎢⎜⎝
1 + ⎜ ⎟
⎝ 4 H ⎠ ⎟⎠
− ⎜ ⎟
⎝ 4H ⎠ ⎥
l
⎣ ⎦
⎡ ⎛⎛ 3/ 2
3⎞ ⎤
⎛ L ⎞ ⎞⎟
2
⎢1 H ⎜⎜ ⎛ L ⎞ ⎟ ⎥
⎜ ⎜1 + ⎜ ⎟ −⎜ ⎟ ⎟
⎢3 L ⎜⎝ ⎝ 4 H ⎠ ⎟⎠ ⎝ 4H ⎠ ⎟ ⎥
qL2 ⎢ ⎝ ⎠ ⎥
δ=
EA ⎢ 2⎛ 2 ⎤⎞
⎥
⎢ L ⎡⎢ 4 H ⎛ 4 H ⎞ ⎥ ⎟⎥
2
⎛ L ⎞ ⎜ ⎛ 4H ⎞
⎢+ ⎜ ⎟ ⎜ 1+ ⎜ ⎟ + ln + 1+ ⎜ ⎟ ⎟⎥
⎢ ⎝ 8H ⎠ ⎜ ⎝ L ⎠ 4H ⎢ L ⎝ L ⎠ ⎥ ⎟⎥
⎣ ⎝ ⎣ ⎦ ⎠⎦
4.5
3.5
2.5
H
2
L
1.5
1
0,703
0.5
L /H
0
1,77
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Chapitre 11. Les arcs funiculaires 261
____________________________________________________________________________________________________________
M=V=0.
262 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
De même, le poids propre d'un arc, ou d'une couverture qui lui serait
directement appliquée, ne correspond pas à une charge uniformément
distribuée, comme le montre la figure ci-dessous. Ce poids propre, pris par unité
de longueur horizontale, est en effet plus important aux appuis qu'à la clé. Cette
différence tend toutefois à disparaître si l'arc est élancé (on parle aussi d'arc
surbaissé) :
Arc très Arc peu
élancé élancé
(L/H grand) : (L/H petit) :
dx dx
dx
dl2 dl2
dl1
dx
dl1
Longueurs semblables : Longueurs différentes :
dl1 ≈ dl2 = dx dl1 >> dl2 = dx
Le funiculaire d'une telle charge n'est plus une parabole mais une chaînette, dont
l'équation s'exprime avec les fonctions hyperboliques.
En référence avec l'analogie entre l'arc et le câble dont il a été question au §2, la
chaînette est la forme naturelle que prend un câble suspendu entre deux appuis,
sous l'effet de son poids propre. Elle est d'autant plus semblable à la parabole
que le câble est tendu, comme le montre la figure de la page suivante. Pour cette
Chapitre 11. Les arcs funiculaires 263
____________________________________________________________________________________________________________
L/H = 0,5
______
Parabole
________
Chaînette
L/H = 1
H
L/H = 2
L/H = 3
L/H = 4
L
Comparaison entre la parabole et la chaînette
pour différents élancements L/H.
264 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
Les deux structures ci-dessous ne méritent pas vraiment le nom d'arcs. En effet,
elles ne génèrent aucune poussée horizontale aux appuis et ont un
comportement de poutre, essentiellement soumise à des moments fléchissants
(et efforts tranchants) :
Les deux réactions d'appui verticales peuvent être différentes si les charges sont
dissymétriques ou les appuis à des niveaux différents. L'équation d'équilibre
horizontal servant à prouver que les deux réactions horizontales sont égales,
trois équations au moins sont encore nécessaires (si l'arc est bi encastré et non
funiculaire, il en faut six). Si l'arc est funiculaire2, on peut encore profiter du fait
que le moment fléchissant est nul en tout point pour établir une nouvelle
équation d'équilibre des moments, par exemple par rapport à la clé.
Si un arc n'est soumis qu'à des forces verticales, les deux réactions horizontales
sont forcément de sens opposés mais sont égales. De ce fait, l'équilibre des
efforts horizontaux sur tout tronçon de l'arc montre que la composante
2 Ou qu'il ne l'est pas mais qu'il est pourvu d'une rotule, le plus souvent située à la clé.
266 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
Q2
Q1
Q3
Q1 N
B
RH
NH
RH
RVB
RVA
NH = Cste = RH
RH
RVA
Mx
On a alors : Hx =
RH
Q1 Q2
Q3
Hx
RH
V1
RH
L V2
Q1 Q2 Q3
V'1 Mx V'2
Les arcs étant des éléments essentiellement comprimés, ils peuvent flamber, non
seulement dans leur plan, mais aussi latéralement (on parlera alors de
déversement). Les figures ci-dessous, issues du logiciel ISSD, illustrent les
modes de flambement plan pour des arcs paraboliques soumis à des charges
uniformément distribuées et ayant des degrés d'hyperstaticité différents :
0 articulations 1 articulation
2 articulations 3 articulations
EI
Fcrit = γ
L2
Tout comme la formule d'Euler relative aux éléments droits, la formule ci-
dessus n'est pas correcte pour les arcs trapus, peu sensibles au flambement. Elle
γ
Fcrit =
γ cor L2
+
σAappui EI
2
⎛ 4H ⎞
⎟ = fonction (L / H )
L
avec : γ cor =γ 1+⎜
8H ⎝ L ⎠
Dans l'expression ci-dessus, Aappui est, par définition, la section aux appuis alors
que I désigne encore l'inertie à la clé. Par ailleurs, σ est la limite d'élasticité du
matériau, entachée de son coefficient de sécurité (contrainte de
dimensionnement).
4 Latteur P., Optimisation et prédimensionnement des treillis, arcs, poutres et câbles sur
base d'indicateurs morphologiques, application aux structures soumises en partie ou
en totalité au flambement, thèse de doctorat, Vrije Universiteit Brussel, 2000.
270 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
200
γ
190
180
170 Arcs de section
160 Arcs deconstante
section constante
150
140
130
120
110 0
100
90 1
80
70
60
50
2
40
30 3
20
10 L/H
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
200
190
180 γ
170 Arcs desection
Arcs de section variable
variable
0/cosα
160
ΩA==ΩA0/cosε
150
140
130
120
110 0
100
90
80 1
70
60
50
2
40
30 3
20
10 L/H
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Valeurs du paramètre γ en fonction de L/H pour les arcs de section variable (de
type "pattes d'éléphant") à 0, 1, 2 et 3 articulations.
Chapitre 11. Les arcs funiculaires 271
____________________________________________________________________________________________________________
Remarque importante :
Les propos qui précèdent ainsi que l'expression de la charge critique et les
valeurs de γ qui sont données concernent uniquement les arcs paraboliques
soumis à une charge uniformément distribuée.
Ccrit = 0,48
5 Pour de plus amples informations sur le sujet, le lecteur pourra se reporter au chapitre
15 (partie 2) et à :
• Latteur P., Optimisation et prédimensionnement des treillis, arcs, poutres et câbles
sur base d'indicateurs morphologiques, application aux structures soumises en
partie ou en totalité au flambement, thèse de doctorat, Vrije Universiteit Brussel,
2000.
• Samyn P., Etude de la morphologie des structures à l'aide des indicateurs de
volume et de déplacement, publication de la Classe des Sciences de l'Académie
royale de Belgique, collection in-4°, 3e série, tome V, 2004, 481 pages.
Chapitre 11. Les arcs funiculaires 273
____________________________________________________________________________________________________________
10. EXEMPLES
Exemple 1
H C D
A B
RH RH
L/4 L/2 L/4
RVA L RVB
⎧ 1⎡ ⎛ L⎞ L ⎤ 3qL
⎪ RVA = RVB = ⎢2⎜ q ⎟ + 2q ⎥ =
⎪ 2⎣ ⎝ 4⎠ 2⎦ 4
⎨
⎪ R L = R H + ⎛ q L ⎞⎛ 3L ⎞ + ⎛ 2q L ⎞⎛ L ⎞ ⇒ R = 7 qL
2
⎪ VA 2 H ⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟⎜ ⎟ H
⎩ ⎝ 4 ⎠⎝ 8 ⎠ ⎝ 4 ⎠⎝ 8 ⎠ 32 H
q [kN/m]
® Calcul de la géométrie de l'arc sur
le tronçon AC
y
M(x,y) = 0
A x
7qL2/32H
3qL/4
274 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
7 qL2 qx 2
M ( x, y ) =
3qL
x− y−
4 32 H 2
32H ⎛ 3Lx x 2 ⎞
M =0 ⇒ y= ⎜ ⎟
⎜ 4 − 2 ⎟
7 L² ⎝ ⎠
y M(x,y) = 0
C
A x
7qL2/32H
3qL/4
7 qL2 ( x − L / 4) 2
M ( x, y ) =
3qL qL
x− y− ( x − L / 8) − 2q
4 32 H 4 2
32H ⎛ L2 ⎞
M =0 ⇒ y= ⎜ Lx − x 2 − ⎟
7 L2 ⎜⎝ 32 ⎟⎠
4
Equation valable pour x < L /4 Géométrie finale
Jonction en L /4 Jonction en 3L /4
2
L = 10 [m], h = 3 [m]
1
Vue détaillée de la rotule centrale d'un arc isostatique en bois lamellé collé.
(Photo de l'auteur)
276 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
Exemple 2
Q [kN] Q [kN]
C H D
A B
RH RH
L/4 L/2 L/4
RVA L RVB
⎧ RVA = RVB = Q
⎪
⎨ L L QL
⎪⎩ RVA 2 = R H H + Q 4 ⇒ RH =
4H
y
M(x,y) = 0
A x
QL/4H
Q
Q [kN]
y
M(x,y) = 0
A x
QL/4H
Q
⎛ L⎞
Sur le tronçon CD, on a : M ( x, y ) = − Q⎜ x − ⎟ + Qx −
QL
y
⎝ 4⎠ 4H
M =0 ⇒ y=H
Q [kN] Q [kN]
H C D
A B
L/4 L/4
L
Exemple 3
C H D E
A B
RH RH
L/4 L/4 L/4 L/4
RVA L RVB
On peut ici tirer profit du théorème d'analogie avec la poutre (§7.5) qui
permet de dire que l'abscisse de moment maximal dans la poutre de même
portée et soumise aux mêmes charges correspond à l'abscisse de la clé de
l'arc funiculaire. Le diagramme des moments dans la poutre est le suivant :
3Q Q Q
L/4 L/4 L/4
A B
C E
M =2QL/4 2Q
3Q
M = 3QL/4 M = 3QL/4
3Q Q
Q
L/4 L/4
L/4
C D E
H 2H/3
A B
RH RH
L
RVA RVB
Pour obtenir la valeur de RH, il est possible de faire l'équilibre des moments
en C en considérant la partie AC de la structure :
L 3QL
RVA = RH H ⇒ RH =
4 4H
L/4 1
cos α = =
2 2 2
⎛L⎞ ⎛H⎞ ⎛ 4H ⎞
⎜ ⎟ +⎜ ⎟ 1+ ⎜ ⎟
⎝4⎠ ⎝ 3⎠ ⎝ 3L ⎠
2 2
RH 3QL ⎛ 4H ⎞ ⎛ 3L ⎞
= 1+⎜ ⎟ =Q 1+⎜ ⎟
cos α 4H ⎝ 3L ⎠ ⎝ 4H ⎠
Exemple 4
H C D
A B
RH RH
L/4 L/4
RVA L RVB
4H
y= x avec y(x=L/4) = H
L
qL2 x
M ( x, y ) =
qL
x− y−
qL
(x − L / 4) = 0
2 8H 2
qL2/8H
Et on en déduit que le tronçon BD doit être horizontal, qL/2
ce qui confirme le calcul de la géométrie du tronçon
BD : y=H
® Géométrie complète
C D
A B
Pratiquement, cette structure pourrait être idéale dans les deux cas suivants.
-1 P
282 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
Sur la partie droite, les suspentes convergent toutes vers le point haut et y
exercent un effort dont la résultante est verticale et égale à qL/2. Dans ce
cas la partie droite du tablier reçoit des efforts de compression qui
proviennent des composantes horizontales des efforts de traction dans les
suspentes.
On peut aussi envisager le cas dual d'un tablier qui repose sur la structure
par l'intermédiaire de colonnettes rigides. Dans ce cas la partie droite du
tablier est soumise à des efforts de traction qui proviennent de la
composante horizontale des colonnettes obliques comprimées :
-1 P
Exemple 5
H y
x
L
H y
x
L
Pour l'arc simplement encastré de géométrie parabolique, on propose de calculer
la flèche à l'extrémité pour une charge uniformément répartie valant q [kN/m].
⎧ 4H 2
x ⎪⎪ y = L2 x
H y ⎨
⎪ dy = 8 H x
⎩⎪ dx L2
L
Chapitre 11. Les arcs funiculaires 285
____________________________________________________________________________________________________________
L
3
Mm q ⎛L ⎞
Ainsi, la flèche à l'extrémité vaut : δ = ∫ l
EI
dl = ∫
⎜ − x ⎟ dl
2 EI l ⎝ 2 ⎠
dl = dx ² + dy ² = dx 1 +
dy
dx
() 2
8Hx
= dx 1 + 2
L
( ) 2
dl
dy
L/2 3 2
α
q ⎛L ⎞ ⎛ 8 Hx ⎞
⇒ δ =
2 EI ∫ ⎜ − x⎟
−L / 2 ⎝
2 ⎠
1 + ⎜ 2 ⎟ dx
⎝ L ⎠
dx
( )
5000
∫ (5000 − x )
−14
δ = 2,777.10 1 + 1,6.10 − 4 x dx = 79 mm
3 2
− 5000
Remarquons que, toutes autres choses restant égales, si l'arc est remplacé
par une poutre droite, la flèche à mi-portée vaut : qL4/8EI = 69,4 [mm].
286 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
Exemple 6
Une passerelle piétonne est composée d'un tablier supporté par deux arcs
parallèles à 3 rotules (non dessinées) par l'intermédiaire de suspentes.
Des butons latéraux combinés à des croisillons (non dessinés) relient les arcs
et empêchent tout risque de flambement transversal.
H = 6 [m]
L = 20 [m]
D = 5 [m]
La charge surfacique maximale à reprendre en service, incluant le poids propre
du tablier, est de 6 [kN/m2]. En supposant que cette charge provenant du tablier
est uniformément redistribuée sur les arcs par les suspentes, on désire :
15 [kN/m]
6 [m]
Si la section est rectangulaire et deux fois plus haute que large, ses
dimensions seront donc de 10 [cm] ∗ 20 [cm].
La charge totale maximale Fcrit supportable par un arc est donnée par la loi
suivante (voir §8) :
γ
2
⎛ 4H ⎞
⎟ = fonction (L / H )
L
Fcrit = avec γ cor = γ 1+ ⎜
γ cor L2 8H ⎝ L ⎠
+
σAa EI
γ 48
Fcrit = ⇔ 15 ∗ 20.000 =
γ cor L 2
31 20.000 2
+ +
σAa EI 10 Aa 10.000 I
288 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
200
γ
190
180
170
160 Arcs de section constante
150
140
130
120
110 0
100
90 1
80
70
60
50
2
40
3
γ = 48
30
20
10 L/H
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
48
15 ∗ 20000 = ⇔ b = 158 [mm]
31 20000 2
+
10 ∗ (2b 2 ) 10000 ∗ 2b 4 / 3( )
Les dimensions seront donc de 16 [cm] ∗ 32 [cm], soit 512 [cm2]... au lieu
de 200 [cm2]. On voit donc toute l'importance de la prise en compte du
flambement qui augmente de manière très significative les dimensions
des sections calculées sans en tenir compte.
® Flèche à la clé
________
Chapitre 12
Les arcs non funiculaires
290 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
Dans le chapitre 11, il a été prouvé que les efforts internes et les contraintes qui
règnent dans un arc funiculaire sont indépendants de son degré
d'hyperstaticité 1. La résolution d'un arc hyperstatique funiculaire s'en trouve
donc très simplifiée car il suffit de le rendre isostatique de façon quelconque
pour calculer les efforts de compression qui y règnent et les réactions d'appui.
Cette propriété remarquable est valable tant que l'on ne tient pas compte des
déformations de compression de l'arc funiculaire, qui sont souvent négligeables.
Ces figures confirment que l'hyperstaticité d'un arc non funiculaire conditionne
grandement la répartition et la valeur des efforts internes et des déformations.
Par ailleurs, il est important d'être conscient du fait qu'une charge réduite, mais
placée de telle sorte que l'arc ne soit plus funiculaire, peut engendrer des
contraintes et des déformations bien plus importantes. Afin d'illustrer ces
propos, reprenons l'exemple 6 du chapitre 11 (§10) avec une section
rectangulaire constante en bois de 16 [cm] ∗ 32 [cm]. La contrainte maximale
(de compression puisque l'arc est funiculaire) vaut 3,8 [MPa] aux appuis et la
flèche verticale à la clé est égale à 6,8 [mm] :
15 [kN/m]
6 [m]
6 [m]
Comparaison des
déformées, à la même
échelle, d'un arc
parabolique soumis à
une charge distribuée
sur toute sa portée (en
bas, déformée presque
invisible) avec le
même arc sur lequel
la charge ne
s'applique plus que
sur la moitié droite
(en haut).
Y
dl
∫ X
EI
=0
l
Structure quelconque CME X
dl
∫
l
Y
EI
=0
y b
dl
∫l
XY
EI
=0
x
a
La position du CME par rapport à un repère initial (x,y) quelconque est définie
par les relations suivantes :
x y
∫ EI dl ∫ EI dl
position en x : a= l
position en y : b= l
dl dl
∫
l
EI ∫ EI
l
Dans le cas d'une structure symétrique comme un arc parabolique, le CME est
toujours situé sur l'axe de symétrie (a=L/2) :
Y
X
H y CME
b
x
L
Chapitre 12. Les arcs non funiculaires 295
____________________________________________________________________________________________________________
Pour un arc parabolique (chap. 11, §3), la valeur de b s'obtient comme suit :
⎧ dl
⎪ y = 4 H x (L − x ) dy
⎪ L2 α y
⎪ dx
⎪ dy 4 H
⎨ = 2 (L − 2 x ) x
⎪ dx L
⎪ 2 2
⎪dl = dx 2 + dy 2 = 1 + ⎛⎜ dy ⎞⎟ dx = 1 + ⎛⎜ 4 H (L − 2 x )⎞⎟ dx
⎪⎩ ⎝ dx ⎠ ⎝ L
2
⎠
⎧
⎪ ydl = 1 4 H x(L − x )dl
ydl ⎪∫l EI EI L2 ∫l
∫ EI
⎪
⎪ x= L 2
avec ⎪⎨ 1 4H ⎛ 4H ⎞
x(L − x ) 1 + ⎜ 2 (L − 2 x )⎟ dx
EI L2 x ∫= 0
b= l
=
dl ⎝ L ⎠
∫ EI
⎪
⎪
l x= L 2
⎪ dl 1 ⎛ 4H ⎞
⎪∫ ( )
EI x ∫= 0
= 1 + ⎜ 2
L − 2 x ⎟ dx
⎪⎩ l EI ⎝ L ⎠
Les valeurs exactes de b/H sont aussi données au tableau de la page suivante.
296 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
y H
A B
x
L
X1
RVA
Chargement quelconque
= y M0
x
RVA
Les réactions d'appui X1 et RVA étant connues, il est alors aisé de calculer les
efforts internes en toute section de l'arc. Notons que les relations établies ne
sont pas uniquement valables pour les arcs paraboliques.
298 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
Soit (x,y) un repère lié à l'appui gauche et (X,Y) un autre repère lié au CME.
Chargement quelconque
Y
H y X
CME b
A x B
L
X1
X3
X2 Y=y−b X = x − L/2
Chargement quelconque
Y
= y M 0 (x ) X
CME
x M 0 (X )
Y
+ X1∗ y m10
m10
X
( y) = − 1∗ y = − y
1 [kN] x m10 (Y ) = − b − Y
Y
+ X2∗ y m20
m20
X
(x ) = 1 ∗ x = x
x m2 ( X ) = X + L 2
0
1 [kN]
Y
+ X3∗ y m30 X
x m30 = −1
1 [kNm]
Chapitre 12. Les arcs non funiculaires 299
____________________________________________________________________________________________________________
M ( X , Y ) = M 0 ( X ) + X 1 m10 (Y ) + X 2 m 20 ( X ) + X 3 m30
= M 0 ( X ) − X 1 (b + Y ) + X 2 ( X + L / 2 ) − X 3
B B B
M 0Y M 0X M0
∫ EI
dl ∫ EI
dl ∫ EI
dl
L
X1 = A
X2 = − A
X3 = A
+ X 2 − bX 1
B
Y²
B
X²
B
dl 2
∫ EI dl
A
∫ EI dl
A
∫ EI
A
Il va de soi que les relations des pages précédentes peuvent dans certains cas
poser quelques problèmes lors de leur résolution. Il faut toutefois nuancer ces
propos puisque beaucoup de machines à calculer actuelles sont capables de
résoudre n'importe quelle intégrale définie (sans parler des ordinateurs).
dl dx
≅
EI EI 0
Cette hypothèse est d'autant plus valable que l'arc est élancé (car alors dx ≈ dl)
et que son inertie est peu variable.
7. EXEMPLES
Exemple 1
H = 6 [m]
A B
RH RH
RVA RVB
L = 20 [m]
On désire calculer les réactions d'appui et les efforts internes.
L'arc est isostatique. L'équation d'équilibre horizontal sert à montrer que les
deux réactions d'appui horizontales sont égales. Par ailleurs, on peut écrire
l'équation d'équilibre des efforts verticaux et deux équations d'équilibre des
moments (équilibre de l'ensemble de la structure par rapport à B et
équilibre de la partie gauche par rapport à la rotule de clé) :
⎧ ⎧
⎪ RVA + RVB = qL / 2 ⎪ R = qL / 8 = 37,5 kN
⎪ ⎪⎪ VA
⎪ qL L
⎨ RVA L = ∗ ⇒ ⎨ RVB = 3qL / 8 = 112,5 kN
⎪ 2 4 ⎪ 2
⎪ L ⎪ R = qL = 62,5 kN
⎪⎩ RVA 2 = R H H ⎪⎩ H
16 H
302 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
4H
y = x (L − x ) = 0,06 x (20 − x ) [m]
L2
M
N
α α
y dl
V dy
62,5 [kN] α
α x dx
37,5 [kN]
⎧
⎪ y = 0,06 x(20 − x )
dy
[m] et = 1,2 − 0,12 x
dx
⎪
⎪ ⎛ dy ⎞
2
⎪⎪dl = dx 2 + dy 2 = 1 + ⎜ ⎟ dx = 1 + (1,2 − 0,12 x )2 dx
⎨ ⎝ dx ⎠
⎪
= 1 1 + (1,2 − 0,12 x )
dx
⎪ ⇒ cos α =
2
⎪ dl
⎪
⎪⎩ sin α = 1 − cos α = (1,2 − 0,12 x ) 1 + (1,2 − 0,12 x )
2 2
Avec : N(x=0) = 68,820 [kN], N(x = 5 [m]) = 72,887 [kN] et N(x = 10 [m])
= 62,5 [kN].
Chapitre 12. Les arcs non funiculaires 303
____________________________________________________________________________________________________________
15 [kN/m]
N
M
α α
y
V 62,5 [kN]
x α
112,5 [kN]
15 x 2
M ( x ) = 112,5 x − 62,5 y − = − 3,75 x 2 + 37,5 x [kNm]
2
L'effort normal s'équilibre avec la somme des projections selon son axe des
réactions d'appui et de la résultante de la charge distribuée agissant sur la
longueur x (égale à (15x) [kN]) :
(
N (x ) = 197,5 − 31,5 x + 1,8 x 2 ) 1 + (1,2 − 0,12 x )
2
[kN]
L'effort tranchant s'équilibre avec la somme des projections selon son axe
des réactions d'appui et de la résultante de la charge distribuée agissant sur
la longueur x (égale à (15x) [kN]) :
150
100
N [kN]
50
V [kN]
0
-50
-100
M [kNm]
-150
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Chapitre 12. Les arcs non funiculaires 305
____________________________________________________________________________________________________________
Exemple 2
H = 2 [m]
y
x
X1
X3 L = 10 [m]
X2
⎧− QX pour 0 ≤ X ≤ L / 2
M0 = ⎨
⎩0 pour X < 0
⎧
⎪Equation de l' arc : Y = 0,713 − 4 H X 2 = 0,713 − 0,08 X 2
⎪ L2
⎪ dl
⎪ dY dY
⎨ = − 0,16 X α
⎪ dX dX
⎪ 2
⎪dl = dX 2 + dY 2 = 1 + ⎛⎜ dY ⎞⎟ dX = 1 + (0,16 X )2 dX
⎪⎩ ⎝ dX ⎠
Chapitre 12. Les arcs non funiculaires 307
____________________________________________________________________________________________________________
5 5
∫M ∫ (− QX )Ydl = − Q ∫ XYdl
0
Ydl =
l 0 0
5
l 0
On obtient :
∫M
0
Ydl
4,694Q
X1 = l
= = 1,1545Q = 11,545 [kN]
∫Y 4,066
2
dl
l
X 2 = 0,5Q = 5 [kN]
∫M
0
dl
L − 14,326Q
X3 = l
+ X 2 − bX 1 = + 5 ∗ (5) − 1,287 ∗ 11,545
∫ dl
l
2 10,982
= − 2,905 [kNm]
M
N
α α
y
V
11,545 [kN]
α x
5 [kN] N = 5sinα + 11,545cosα
2,905 [kNm] V = 5cosα − 11,545sinα
Moments fléchissants :
4H
Et comme y = x(L − x ) = 0,08 x(10 − x ) , on obtient finalement :
L2
Avec : M(x=0) = 2,905 [kNm], M(x = 2,5 [m]) = −1,912 [kNm] et M(x = 5
[m]) = 4,815 [kNm].
⎧ 4H
⎪ y = L2 x(L − x )
⎪
⎪ dy = 4 H − 8 H x
⎪ dx L L2
⎪
⎨ dx dx 1 1
⎪cos α = dl = = =
⎪ dx + dy 2
2
⎛ dy ⎞
2
⎛ 4H 8H ⎞
2
⎪ 1+⎜ ⎟ 1+⎜ − 2 x⎟
⎪ ⎝ dx ⎠ ⎝ L L ⎠
⎪sin α = 1 − cos 2 α
⎩
Chapitre 12. Les arcs non funiculaires 309
____________________________________________________________________________________________________________
® Déformée
Exemple 3
q [kN/m]
y θ
x
X1
X2
X3 L = 2R
En supposant que les appuis sont encastrés (ce qui est discutable), que la
théorie des éléments à faible courbure est applicable, que le matériau est
élastique linéaire et isotrope, que le chargement est uniforme et que la
section est rectangulaire d'aire invariable, on propose :
3 Le Pont du Gard en France, construit en l'an 20 avant notre ère, en est un exemple
célèbre.
Chapitre 12. Les arcs non funiculaires 311
____________________________________________________________________________________________________________
Cercle
Parabole
R
θ
Dans le cas de la parabole, seul l'effort normal subsiste lorsque la charge est
uniformément distribuée. Si on exprime cet effort par rapport à un repère situé à
la clé, on a (voir chapitre 11, §3.3) :
2
x
qL2 ⎛ 8 Hx ⎞
N (x ) = 1+⎜ 2 ⎟ y
8H ⎝ L ⎠
2
⎛ 2x ⎞
Puisque dans ce cas L = 2R et H = R, on obtient : N (x ) =
qR
1+⎜ ⎟
2 ⎝ R⎠
1 + 4 cos 2 θ
N (θ ) = qR
2
Cette expression fournit des valeurs très semblables à celles de l'arc circulaire
mais ce dernier est, en plus, le siège de moments fléchissants et d'efforts
tranchants. La figure qui récapitule les diagrammes d'efforts internes pour les
deux géométries est donnée en page 314.
312 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
____________________________________________________________________________________________________________
A l'aide des équations développées aux §2 et §4, calculons les efforts internes
relatifs à l'arc circulaire :
Y
CME X
R
b
y A θ B
x
X1
X2
X3
Avec l'inertie constante (section rectangulaire), et si on exprime y et dl en
fonction de l'angle θ, le calcul est immédiat :
π
dl
⎧ y = R sin θ
∫y
EI
∫ ydl ∫ (R sin θ )(Rdθ ) R
π
2R
π ∫
⎨ → b = l = l = 0
= sin θ dθ =
⎩dl = R dθ ∫
dl ∫ dl πR 0
π
l
l EI
2 X 2 = 2qR ⇒ X 2 = qR
⎧ qR 2 (1 − cos θ )
2
⎪M ° = −
⎪⎪ 2 M0
⎨ X = − R cos θ Y
⎪Y = R sin θ − b R CME X
⎪
⎩⎪ = R (sin θ − 2 / π ) b = 2R/π
y θ
x
π
M 0 Y dl
B
1
∫ ∫ qR (1 − cosθ ) (sin θ −2 / π ) Rdθ
3 2
−
EI 2
X1 = A
= 0
π
B 2
∫ R (sin θ −2 / π )
Y dl
∫
2
2
Rdθ
A
EI 0
qR (− 0,333333)
=− = 0,560qR
2 (0,297557)
A
EI
= − 0,1065qR 2
α
R
α
θ
X1 = 0,5600qR
α
X2 = qR
X3 = 0,1065qR2
⎧ qR 2
⎪ M (θ ) = − 0,5600 qR sin θ + qR ( R − R cosθ ) + 0,1065qR 2
− (1−cos θ )2
⎪ 2
⎪
⎪
(
= qR − 0,5600 sin θ + 0,6065 − 0,5cos θ
2 2
)
⎨ N (θ ) = 0,5600qR cos α + qR sin α − q(R − R cos θ ) sin α
⎪
⎪ (
= qR 0,5600 sin θ + cos 2 θ )
⎪V (θ ) = − 0,5600qR sin α + qR cos α − q(R − R cos θ ) cos α
⎪
⎩ = qR (− 0,5600 cos θ + sin θ cos θ )
1,3
1,2
1,1 N (θ ) qR = 0,56 sin θ + cos 2 θ
1
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5 Variation des efforts internes
0,4 pour θ allant de 0° à 180° PARABOLE : N (θ ) qR = 0,5 1 + 4 cos 2 θ
0,3
0,2
0,1
0
-0,1
-0,2
-0,3 M (θ ) qR 2 = − 0,56 sin θ + 0,6065 − 0,5cos 2 θ
-0,4
-0,5 V (θ ) qR = − 0,56 cos θ + sin θ cos θ
-0,6 θ
-0,7
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180
Chapitre 12. Les arcs non funiculaires 315
____________________________________________________________________________________________________________
N(θ)
N(θ) e(θ) = M(θ)/N(θ)
⇔
M(θ)
Sur la figure ci-dessous ont été représentés l'arc circulaire, la fibre moyenne et
le lieu des excentricités e(θ) en chaque section pour un rapport R/h égal à 3.
R /h = 3
R + e( θ )
R (fibre moyenne)
N( θ )
θ
h
0,12
e (θ )/R
e(θ ) − 0,56 sin θ + 0,6065 − 0,5cos 2 θ
0,10 =
R 0,56 sin θ + cos 2 θ
0,08
0,06
0,04
0,02
0,00 θ
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180
-0,02
-0,04
-0,06
⇒ R/h ≥ 1,565
R/h = 1,565
LE Chapitre I : Rappels généraux. 1
________
Chapitre 13
Les câbles
318 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
Mât haubané servant de soutien au tilleul classé de Doyon en Belgique, plusieurs fois
centenaire.
Conception, ingénieur conseil : Pierre Latteur, 2004-2005.
Chapitre 13. Les câbles 319
_____________________________________________________________________________________________________________
1. INTRODUCTION
Les câbles sont utilisés notamment pour les ponts suspendus ou haubanés, les
pylônes haubanés, les couvertures suspendues ou les contreventements.
Les câbles sont constitués d'un ensemble de torons alignés (on parle de câbles à
torons parallèles) ou enroulés autour d'une âme centrale métallique ou textile
(on parle alors de cordages). Les cordages possèdent un module d'élasticité
intrinsèque encore plus faible, qui peut être inférieur à 140.000 [MPa].
Toron
Fil métallique périphérique
Ensembles de torons
Câble à torons parallèles enroulés : cordages
Le calcul exact d'une structure composée de câbles est souvent laborieux pour
une raison évidente : contrairement aux structures à éléments rigides, la
géométrie déformée d'un câble après chargement est très différente de sa
géométrie initiale. Cette particularité a une double conséquence : d'une part, le
principe de superposition n'est plus applicable et, d'autre part, le calculateur
320 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
ne peut plus se baser sur la géométrie de la structure non chargée pour écrire les
équations d'équilibre comme il a l'habitude de le faire pour les structures
classiques (dans la mesure où l'on peut négliger les effets du second ordre, voir
chapitre 1, §12).
L'arc funiculaire et le câble sont des structures analogues. En effet, pour une
même géométrie et un même chargement, les efforts qui y règnent ne diffèrent
que par leur signe : l'arc est en compression tandis que le câble est en traction.
Par ailleurs, dans le chapitre relatif aux arcs funiculaires, la géométrie
parabolique a été clairement distinguée de la chaînette (chap. 11, §5) :
-
qhoriz [kN/m] variable
Chapitre 13. Les câbles 321
_____________________________________________________________________________________________________________
Nous ne considérons ici que les câbles soumis à des charges verticales. Dans ce
cas les deux réactions horizontales sont forcément égales mais de sens opposés.
Par ailleurs, les deux réactions d'appui verticales peuvent être différentes si les
charges sont dissymétriques ou les appuis à des niveaux différents. L'équation
d'équilibre horizontal servant à prouver que les deux réactions horizontales sont
égales, trois équations sont encore nécessaires. En plus de l'équation d'équilibre
vertical et de celle d'équilibre des moments par rapport à l'un des appuis, on
peut encore profiter du fait que le moment fléchissant est nul en tout point du
câble pour établir une seconde équation d'équilibre des moments, par exemple
par rapport au point le plus bas du câble. Toutes les réactions d'appui peuvent
alors être calculées.
Si les charges sont verticales, les deux réactions horizontales sont égales et de
sens opposés. L'équilibre des efforts horizontaux sur tout tronçon du câble
montre alors que la composante horizontale NH de l'effort de traction qui y règne
est constante et égale à la réaction d'appui horizontale RH. Cette propriété est
aussi valable pour les câbles soumis à une charge distribuée.
RVA
A
RH NH = Cste = RH
RVB
RVA NH
A Q1
RH N B RH
Q3
Q1
Q2
322 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
La réaction d'appui horizontale d'un câble dont les appuis sont au même niveau,
de portée L, de flèche H et soumis à une charge répartie q, est égale à celle de
l'arc (chap. 11, §3.2), soit qL2/(8H). De ce fait, si le câble est de plus en plus
tendu, la flèche H du câble diminue et le dénominateur de l'expression
précédente tend vers zéro. Il est donc impossible de rendre un câble
complètement droit puisqu'il faudrait pour cela lui appliquer une traction infinie.
Par corde, on entend la droite joignant les appuis. Comme expliqué au §1,
l'enroulement en hélice est responsable du fait que le module d'élasticité
intrinsèque Ec d'un câble est plus petit que le module d'élasticité E du matériau.
Dans certains cas, un autre phénomène doit aussi être pris en compte dans
l'évaluation du module d'élasticité.
En effet, lorsque des câbles sont utilisés comme des barres de treillis destinées
uniquement à reprendre des efforts normaux, ils sont fortement tendus entre
deux points. C'est le cas des câbles de ponts haubanés, de ceux des pylônes
haubanés ou de certains contreventements. Dans de telles situations, ces câbles,
horizontaux ou obliques, sont si tendus que l'œil pourrait faire croire qu'ils sont
parfaitement droits. En réalité, leur poids propre leur donne une déformée
inévitable : ils se comportent alors comme des éléments droits, mais dont le
module d'élasticité est inférieur au module d'élasticité intrinsèque Ec du câble.
Il est dès lors utile de définir un module d'élasticité pris selon la corde du câble
(c'est-à-dire selon la droite joignant ses appuis), noté Ecorde, et qui est alors
fonction à la fois du module d'élasticité intrinsèque Ec du câble et de la
contrainte qui y règne.
∆N
Soit L0 la longueur d'un câble tendu entre corde
deux appuis. En supposant dans un premier ∆L
temps qu'il est inextensible (module
d'élasticité E du matériau infini), il est
possible de le tendre davantage par un
supplément d'effort ∆N, allant de pair avec un
écartement de ses appuis égal à ∆L. L0
Comme le module d'élasticité intrinsèque Ec du câble n'est pas infini (il vaut,
par exemple, 170.000 [MPa]), le module selon sa corde vaut finalement :
E c E app
E corde = < Ec < E
E c + E app
Ce théorème, également utile pour la recherche des formes funiculaires des arcs
(voir chapitre 11, §7.5), est d'une importance capitale pour la résolution de
certains problèmes liés aux câbles. Il postule que la forme du câble est la même
que celle du diagramme des moments d'une poutre de même portée soumise aux
mêmes charges. Il s'énonce comme suit :
L
VC1 RH
D
Hx
RH x
y Qn
Q1 Qi
xi
Q1 Qi Qn
VP1 VP2
Mx
Chapitre 13. Les câbles 325
_____________________________________________________________________________________________________________
Alors on a : H x = M x RH
⎧ n
⎪ Poutre : V P1 L = ∑
Qi ( L − x i )
⎪ i =1 D
⎨ ⇒ V P1 − VC1 = R H [1]
⎪Câble : V L + R D =
n L
⎪ C1 H ∑
Qi (L − x i )
⎩ i = 1
M x = (V P1 − VC1 )x + R H y
⎛ D ⎞
RH ⎜ y + x⎟ = M x ou encore : RH H x = M x (CQFD)
⎝ L ⎠
La réponse est : oui, s'il est précontraint, c'est-à-dire s'il est déjà le siège d'un
effort de traction.
Effort horizontal Q
En effet, supposons un mât
stabilisé par des barres obliques Compression : Traction :
0,5Q/sinα α 0,5Q/sinα
rigides. Lorsqu'on applique un
effort horizontal Q en tête, la
barre de droite est tendue et celle
de gauche comprimée, comme 0
l'illustre la figure ci-contre.
Supposons maintenant que les deux barres obliques soient des câbles. Celui de
gauche ne peut reprendre l'effort de compression car il se détend complètement.
Le mât subit alors un effort de compression Q/tgα et le câble de droite un effort
de traction plus grand, égal à Q/sinα. Cette situation est évidemment à proscrire
car en plus, un câble ne peut jamais être détendu pour des raisons de fatigue des
assemblages.
Effort de compression
dans le mât : 2Pcosα
Chapitre 13. Les câbles 327
_____________________________________________________________________________________________________________
® L'approche de conception
q
H
L1
Q1
L1 L2 L3
H
d1? d2 ?
Q1 Q2 Q3
® L'approche d'expertise
H
d1 d2
Q1 Q2 Q3
L
Données : dimensions (L, H), valeurs q ou Qi et position horizontale Li des
charges, longueur du câble, géométrie exacte (d1, d2).
Indéterminées : efforts internes, réactions d'appui, longueur initiale L0 du câble
® L'approche pragmatique
H? S1
S2 S3 d2 ?
d1 ?
Q1 Q2 Q3
L
Données : portée (L), valeurs Qi des charges et longueur Si des tronçons,
longueur initiale du câble L0.
Indéterminées : géométrie exacte (d1, d2) et flèche maximale H, longueur
du câble chargé, efforts internes et réactions d'appui.
1 Précisons toutefois que la valeur q ou Qi des charges pourrait être une inconnue du
problème, auquel cas la résolution se complexifie et peut comporter plusieurs
solutions. Ce type de problème ne sera pas abordé dans ce chapitre.
Chapitre 13. Les câbles 329
_____________________________________________________________________________________________________________
Quand un câble est très tendu, on dit qu'il est élancé 2 ou que son
élancement L/H est grand. Pour L/H = 10, la longueur du câble ne vaut que
1,026 fois sa portée L et on peut raisonnablement commencer, pour L/H
supérieur à 10, à parler de grand élancement.
L/H = 10 L/H = 20
L/H = 30 L/H = 40
® L'inextensibilité du câble
Inextensible (*),
élancement quelconque
Inextensible (*) Extensible
α
(*)
Q CAS 4 (§8) CAS 5 (§9)
q [kN/m]
La réaction horizontale RH s'obtient en faisant l'équilibre de rotation de la moitié
gauche du câble, par rapport à son point bas. On obtient exactement les mêmes
valeurs que pour l'arc funiculaire (chapitre 11, §3) :
qL L L qL qL2
RH H + ∗ = RV avec RV = ⇒ RH = [1]
2 4 2 2 8H
Notons que, pour un câble oblique dont la distance verticale avec sa corde à mi-
portée est notée δmax, la réaction horizontale est encore la même que pour l’arc
oblique, soit qL2/8δmax (voir chapitre 11, §3.5).
On démontre aussi, de la même manière que pour l'arc, que la géométrie est une
parabole. En effet, le moment en tout point de coordonnées (x,y) est nul et, en
considérant la partie de câble située à gauche de ce point, on a :
qL qL2 x 4H
M ( x, y ) = x− y − ( qx ) = 0 ⇒ y= x ( L − x) [2]
2 8H 2 L2
L'effort maximal se produit aux appuis et vaut :
Chapitre 13. Les câbles 333
_____________________________________________________________________________________________________________
qL2 ⎛ 4H ⎞
2 dl
N max = R H2 + RV2 = 1+⎜ ⎟ [3] α dy
8H ⎝ L ⎠
dx
Enfin, la longueur totale du câble vaut (voir figure correspondante et
démonstration au chapitre 11 relatif aux arcs funiculaires, §3.4) :
2
L L ⎛ dy ⎞ L ⎛L⎞
∫
L0 = dl = ∫ dx + dy = ∫ 1+ ⎜ ⎟ dx = f ⎜ ⎟
2 2
l
0 0 ⎝ dx ⎠ 2 ⎝H⎠
[4]
⎛ 2 ⎤⎞
L ⎡⎢ 4 H
2
⎛L⎞ ⎜ ⎛ 4H ⎞ ⎛ 4H ⎞ ⎥ ⎟
avec f ⎜ ⎟ = ⎜ 1+ ⎜ ⎟ + ln + 1+ ⎜ ⎟ ⎟
⎝H⎠ ⎜ ⎝ L ⎠ 4H ⎢ L ⎝ L ⎠ ⎥⎟
⎝ ⎣ ⎦⎠
Les équations précédentes sont adaptables lorsque les appuis ne sont pas au
même niveau : voir exemples 1 à 3 au §11.
La charge de poids propre qpp n'est pas connue puisque le poids propre dépend
de la section A du câble, qui elle-même dépend de l'effort maximal Nmax calculé
à partir de la charge totale.
334 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
N max σ
A= et ρA = q pp ⇒ N max = q pp
σ ρ
(q pp )
+ q ext L2 ⎛ 4H ⎞
2
N max = 1+ ⎜ ⎟
8H ⎝ L ⎠
q pp (q pp + q ext L2
⎛ 4H ⎞ ) 2
σ = 1+⎜ ⎟
ρ 8H ⎝ L ⎠
q pp 1
Elle peut encore s'écrire : = [5]
q ext ⎛ σ ⎞ 8 H 1
⎜⎜ ⎟⎟ −1
⎝ ρL ⎠ L ⎛ 4H ⎞
2
1+ ⎜ ⎟
⎝ L ⎠
2 L = 200 [m]
1 L = 100 [m]
L = 50 [m]
0 L = 10 [m]
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
L /H
Chapitre 13. Les câbles 335
_____________________________________________________________________________________________________________
Cette figure montre que, même pour un câble en acier de 500 mètres de portée
déjà relativement élancé (L/H = 10) et travaillant à une contrainte de 1000
[MPa], le poids propre ne représente que 5,5% de la charge extérieure.
⎧ L0 ⎛L⎞
⎪[ 4] : = f⎜ ⎟
⎪ L ⎝H⎠ ⎛L⎞ ⎛ L ⎞
⎨ ⇒ 1,006 f ⎜ ⎟ = f ⎜ ⎟ implicite en α
⎪[ 4] : 1,006 L0 ⎛ L ⎞ ⎝ H ⎠ ⎝ αH ⎠
= f⎜ ⎟ (α > 1)
⎪⎩ L ⎝ αH ⎠
1,18
α
1,16
Facteur multiplicatif α de la flèche H
1,14 d'un câble travaillant à la contrainte de
1,12
500, 1000 ou 1500 [MPa] suite à son
allongement : 1500 [MPa]
1,10
H → αH
1,08
1000 [MPa]
1,06
1,04
500 [MPa]
1,02
1,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
L /H
336 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Le graphique ci-dessus est éloquent : il montre que plus le câble est élancé (L/H
grand), plus son augmentation relative de flèche H va être importante lors de la
mise en charge. Par exemple, pour un élancement prévu de L/H=5, H
augmentera de 5% pour un acier travaillant à 1500 [MPa].
l q H
2RH ⎛ qL ⎞
Equation implicite en RH : L0 = sinhyp⎜⎜ ⎟⎟ [1]
q ⎝ 2RH ⎠
⎧ R ⎛ ⎛ qL ⎞ ⎛ q ⎛ L ⎞⎞⎞
⎪ y ( x) = H ⎜⎜ coshyp ⎜⎜ ⎟⎟ − coshyp ⎜⎜ ⎜ − x ⎟ ⎟⎟ ⎟⎟ [2]
⎪ q ⎝ ⎝ 2 RH ⎠ ⎝ RH ⎝ 2 ⎠ ⎠ ⎠
⎪
⎪ R H ⎛ qL0 ⎛ q ⎛ L ⎞⎞⎞
⎨ l ( x )= ⎜ − sinhyp ⎜⎜ ⎜ − x ⎟ ⎟⎟ ⎟⎟ [3]
q ⎜ 2R R ⎝ 2 ⎠⎠⎠
⎪ ⎝ H ⎝ H
⎪
⎪ N ( x) = R coshyp ⎛⎜ q ⎛⎜ L − x ⎞⎟ ⎞⎟ [4]
⎪ H ⎜R ⎟
⎩ ⎝ H ⎝ 2 ⎠⎠
e x − e− x e x + e− x
Pour rappel, sinhyp ( x ) = et coshyp ( x ) =
2 2
338 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
L, H et q sont connus.
L'équation implicite [2] fournit la valeur de RH (en posant y(x = L/2) = H).
L'équation [1] donne alors directement L0.
L'équation [2] donne la géométrie et la [4] l'effort dans le câble (maximal en
x=0).
Remarque : si le câble est élancé et que l'on peut considérer que son
allongement est négligeable, on se retrouve dans le cas 1 (§5).
RVA
L
RH A
x
y l RVB
D
q RH H
B
La longueur du câble après mise en place n'étant plus la même que la longueur
initiale L0, le calcul se complique. Comme pour le cas 2, les équations
s'obtiennent en écrivant l'équilibre d'un tronçon de câble de longueur
infinitésimale, qui subit cette fois un certain allongement proportionnel à l'effort
qui y règne.
Cette démarche conduit aux équations ci-dessous, dans lesquelles l est la
coordonnée courante le long du câble avant déformation, RH la réaction d'appui
horizontale, RVA la réaction verticale à l'appui gauche, N(l) l'effort dans le câble,
L0 et A0 respectivement la longueur totale du câble et sa section avant mise en
place et q la charge par mètre courant le long du câble.
⎧ RH L 0 R ⎛ ⎛R ⎞ ⎛ R − qL0 ⎞ ⎞
⎪ L= + H ⎜ arcsinhyp ⎜⎜ VA ⎟⎟ −arcsinhyp ⎜⎜ VA ⎟⎟ ⎟ [1]
EA0 ⎜
q ⎝ ⎟
⎪⎪ ⎝ RH ⎠ ⎝ RH ⎠⎠
( ) ( )
⎨ ⎛ 2⎞
L0 ⎛ R − qL0 ⎞ + R H ⎜ 1 + RVA − 1 + RVA − qL0
2
⎪ ⎟ [2]
⎪ D = ⎜ ⎟
q ⎜⎜ ⎟⎟
VA
EA0 ⎝ 2 ⎠ RH RH
⎩⎪ ⎝ ⎠
340 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
y (l ) =
l ⎛
EA0 ⎝
ql ⎞ R ⎡
⎜ RVA − ⎟ + H ⎢ 1 +
2 ⎠ q ⎢
⎣
RVA
RH
2
( )
− 1 + VA
R − ql ⎤
RH
2
⎥
⎥
⎦
([3] )
R l R ⎛ ⎛R ⎞ ⎛ R − ql ⎞ ⎞
x(l )= H + H ⎜ arcsinhyp ⎜⎜ VA ⎟⎟ − arcsinhyp ⎜⎜ VA ⎟⎟ ⎟ [4]
EA0 q ⎜⎝ ⎝ RH ⎠ ⎝ RH ⎠ ⎠
⎟
N (l ) = R H ² + (RVA −ql )
2
[5]
L, H, q, E et A0 sont connus.
sont connus : L, H, D, les charges Q1, … , Qn ainsi que leur position horizontale
L1, … , Ln.
La première étape consiste à déterminer les 3 réactions d'appui inconnues. Les
deux premières équations correspondent à l'équilibre vertical et à l'équilibre des
couples par rapport au point A. Si les appuis ne sont pas au même niveau,
l'équilibre des couples par rapport à l'autre appui B fournit la troisième équation.
S'ils sont aux même niveau, la troisième équation s'obtient en faisant l'équilibre
des couples par rapport au point le plus bas du câble, dont la position s'obtient
facilement grâce au théorème d'analogie avec la poutre (voir exemple 5, §11).
RH
RVA B
D
A H
RH Hi
Qn
Q1 Qi
L1 Li Ln Ln+1
342 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
sont connus : L, L0, D, les charges Q1, … , Qn ainsi que la longueur de chaque
tronçon S1, … , Sn+1.
RVB
L
RH
RVA B
D Sn+1
A H
RH Hi
S1 Sn
Si θn Qn
Q1 Qi
Cette fois le théorème d'analogie avec la poutre n'est plus utile. En effet, la
position horizontale des charges est inconnue puisque celles-ci ont été placées
sur le câble avant mise en place.
• la première équation est une condition géométrique tandis que les deux
suivantes découlent de l'équilibre global de la structure :
∑S i cos θ i = L
RVA + RVB = ∑Q i
n
⎛ ⎛ ⎞⎞
∑ ⎜⎜⎝ Q ⎜⎝
i
RVB L = R H D + i ∑ S i cos θ i ⎟ ⎟
⎟ (couples par rapport à A)
i =1
j =1 ⎠⎠
⎧ N i cos θ i = R H
⎪ i −1
⎨
⎪ N i sin θ i = RVA − ∑Q j
⎩ j =1
RH A x
y l D RVB
RH H
l1 B
Q1
⎧
⎪
⎪
y (l ) =
l ⎛ ql ⎞ R ⎡
⎜ RVA − ⎟ + H ⎢ 1 +
EA0 ⎝ 2 ⎠ q ⎢
⎣
RVA
RH
( ) 2
− 1+ (
RVA − ql
RH
) 2⎤
⎥ (0 ≤ l ≤ l1 )
⎥
⎦
⎪
⎪
⎪
⎪
⎪
y (l ) =
l
EA0
⎛ ql ⎞ R ⎡
⎜ RVA − ⎟ + H ⎢ 1 +
⎝ 2 ⎠ q ⎢
⎣
RVA
RH
( ) 2
− 1+ (
RVA − Q1 − ql
RH
)
2
( ) ( )
⎪ 2⎤
⎪ Q1q L 0 ⎛ l1 − l ⎞ R − Q1 − ql1
2
RVA − ql1
⎪ + ⎜ ⎟ + 1 + VA − 1+ ⎥ (l1 ≤ l ≤ L 0)
⎪ RH EA0 ⎜⎝ L 0 ⎟⎠ RH RH ⎥
⎦
⎪
⎪
⎪
⎨ RH l RH ⎡ ⎛ RVA ⎞ ⎛ R − ql ⎞⎤
⎪
x(l ) = + ⎢arcsinhyp ⎜⎜ ⎟ − arcsinhyp ⎜ VA
⎟ ⎜ R
⎟⎥ (0 ≤ l ≤ l1 )
⎟
EA0 q ⎢⎣ R
⎝ H ⎠ ⎝ H ⎠⎦⎥
⎪
⎪ RH l RH ⎡ ⎛ RVA ⎞ ⎛ R − Q1 − ql ⎞
⎪ x(l ) = + ⎢arcsinhyp ⎜⎜ ⎟ − arcsinhyp ⎜ VA
⎟ ⎜
⎟
⎟
⎪ EA0 q ⎢⎣ R
⎝ H ⎠ ⎝ RH ⎠
⎪
⎪ ⎛ R − Q1 − ql1 ⎞ ⎛ R − ql1 ⎞⎤
⎪ + arcsinhyp ⎜⎜ VA ⎟ − arcsinhyp⎜ VA
⎟ ⎜ R
⎟⎥
⎟ (l1 ≤ l ≤ L 0)
⎪ ⎝ RH ⎠ ⎝ H ⎠⎥⎦
⎪
⎪
⎪ N (l ) = RH2 + (RVA − ql ) (0 ≤ l ≤ l1 )
2
⎪
⎪
N (l ) = + (RVA −Q1 − ql ) (l1 ≤ l ≤ L 0)
2
⎩ RH2
Chapitre 13. Les câbles 345
_____________________________________________________________________________________________________________
avec :
⎧ ⎡ ⎛ RVA ⎞ ⎛ R − Q1 − qL0 ⎞ ⎤
⎪ ⎢arcsinhyp ⎜⎜ ⎟⎟ − arcsinhyp ⎜⎜ VA ⎟⎟ ⎥
⎪ RH L0 RH ⎢ ⎝ RH ⎠ ⎝ RH ⎠ ⎥
⎪ L = EA + q ⎢ ⎥
⎪ 0
⎢+ arcsinhyp ⎛⎜ RVA − Q1 − q l1 ⎞⎟ −arcsinhyp ⎛⎜ RVA − ql1 ⎞⎟⎥
⎪ ⎢⎣ ⎜ RH ⎟ ⎜ R ⎟⎥
⎪ ⎝ ⎠ ⎝ H ⎠⎦
( ) ( )
⎨ ⎡ ⎤
R − Q1 − qL0
2 2
⎪ R
⎢ 1 + VA − 1 + VA ⎥
⎪
⎪ D = l ⎛⎜ R − qL0 ⎞⎟ + RH ⎢⎢ ⎥
RH RH
( ) ( )
⎪ VA ⎥
EA0 ⎝ 2 ⎠ q ⎢ Q qL ⎛l − L ⎞ RVA − Q1 − ql1
2
R − ql1
2
⎥
⎪ ⎢ + 1 0 ⎜⎜ 1 0 ⎟
+ 1 + − 1 + VA ⎥
⎪ ⎟ R RH
⎩ ⎣⎢ RH EA0 ⎝ L0 ⎠ H ⎦⎥
Q F +P F +P
On s'intéresse ici au cas du câble de L
poids propre négligeable, tendu selon sa α
corde avec un effort de précontrainte
noté P et soumis ensuite à un effort Q
ponctuel latéral Q s'appliquant à mi-
longueur. En particulier, on désire voir
de quelle manière la précontrainte P
peut réduire la déformation ∆ du câble
produite par l'effort latéral Q.
F étant l'effort normal supplémentaire créé dans le câble par l'effort latéral Q, il
s’allonge d’une valeur :
FL
∆c = [1]
Ec A
∆ [1]
∆ 1
sin α = = 2 [2]
(L + ∆ c ) 2 L⎛ F ⎞
⎜⎜1 + ⎟
⎝ E c A ⎟⎠
L2 1
∆2 + = (L + ∆ c )
4 2
Finalement, en insérant cette dernière équation dans [3], le terme en F/EcA est
éliminé et, sachant que 2(∆ L ) est négligeable devant 1, il vient :
2
3
⎛∆⎞ P ⎛∆⎞ Q
8⎜ ⎟ + 4 ⎜ ⎟=
⎝L⎠ Ec A ⎝ L ⎠ Ec A
Cette équation permet de tracer la figure ci-dessous qui donne en ordonnée les
valeurs de ∆/L en fonction des valeurs de Q/EcA lues en abscisse. Chaque
courbe peut être paramétrée en fonction de la valeur P/EcA de la précontrainte.
0,040
0,035
0,030
0,025
0,020
0,015
limite E c / σ = 170.000/1000 = 170
0,010
0,005
0,000
0 0,0005 0,001 0,0015 Q /(E0,002
c A)
348 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Sur cette même figure, la droite en pointillés, tracée pour un acier caractérisé
par une contrainte de service de 1000 [MPa] et un module d'élasticité Ec égal à
170.000 [MPa], détermine une limite. A droite de celle-ci, tous les points des
courbes correspondent à des situations pour lesquelles la contrainte dans le
câble dépasse la valeur admissible de 1000 [MPa], produite, soit par une
précontrainte P trop grande, soit par un effort latéral Q trop élevé. On explique
ci-dessous, en remarque, comment obtenir l'équation de cette droite.
Pour un tel type d'acier, La zone utilisable est donc comprise entre la courbe en
gras relative à P=0 et la droite en pointillés.
A l'inverse :
(F + P) A ≤ σ
∆ ⎛ ⎛ ∆ ⎞ ⎞⎟
2
Or, les équations [3] et [5] fournissent : 4(F + P ) = Q 1 + 2⎜ ⎟
⎜
L ⎜ ⎝ L ⎠ ⎟⎠
⎝
En éliminant (F + P) des deux équations précédentes et sachant que 2(∆ L ) est
2
∆ Q
≥ (0,25 E σ )
L Ec A
11. EXEMPLES
On veut concevoir une passerelle qui doit relier deux berges distantes de 100
mètres et montrant une différence de niveau de 10 mètres. Cette passerelle est
composée de deux câbles parallèles auxquels est suspendu un tablier, à l'image
des photos des pages 343 et 345. Pour chaque câble, la charge maximale, que
l'on supposera uniformément distribuée par unité de longueur horizontale, vaut 1
[kN/m].
Dans la situation 2, le câble ne peut descendre pas plus bas que l'appui de droite.
Dans les deux cas, il est proposé de calculer l'effort maximal dans le câble, les
réactions d'appui et la géométrie du câble en considérant qu'il est inextensible.
® Calcul de la géométrie
y=
4H
( βL ) 2
x ( βL − x ) avec β=
2H
D
(
1 − 1 − D/H )
Et le point bas est situé à une abscisse βL/2.
⎧ β = 1,1716
⎪
On obtient : ⎨ y = 0,005828 x(117,16 − x ) [m]
⎪Point bas en x = 58,578 [m]
⎩
30
20
Câble à tangente horizontale en B :
H
y= x (2 L − x ) Câble très tendu (a = - 0,0001) :
10 L2
⎛ D − aL2 ⎞
y = ax2 + ⎜ ⎟x
A x ⎜ L ⎟
0 ⎝ ⎠
B
-10
y
-20 y = 20 [m]
x = 58,578 [m]
-30
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
2
L 100 ⎛ dy ⎞
L0 = ∫ 0
dx 2 + dy 2 = ∫ 0
1+ ⎜ ⎟ dx
⎝ dx ⎠
1+ (0,6828 − 0,0117 x ) dx = 105,83 [m]
100
= ∫
2
0
® Réactions d'appui
Comme la réaction verticale est la plus grande en A, c'est donc à cet appui
que l'effort dans le câble est le plus grand. Il vaut :
N max = R H2 + RVA
2
= 103,877 [kN]
L'effort normal moyen dans le câble peut être approximé par la moyenne
entre l'effort à l'appui A, l'effort à l'appui B et l'effort RH au point bas, soit :
(103,877+95,261+85,784)/3 = 94,974 [kN].
Si le câble est dimensionné pour travailler à une contrainte de service de
1000 [MPa], sa section doit donc valoir Nmax/1000=104 [mm2]. En prenant
un module d'élasticité de 170.000 [MPa], son allongement vaut :
Nmoy∗L0/EcAc = (94974∗105830)/(170000∗104) = 568 [mm].
La longueur du câble après déformation est donc de : 105,830 + 0,568 =
106,398 [m].
® Calcul de la géométrie
Le cas limite d'un câble dont la tangente est horizontale à l'appui bas
correspond à l'équation suivante (voir chapitre 11, §3.5) :
D
y= x(2 L − x ) avec D=H
L2
Entre cette courbe et la droite joignant les appuis, il existe une infinité
d'équations de paraboles qui correspondent à des câbles de plus en plus
tendus. L'équation de ces paraboles est la suivante :
⎛ D − aL2 ⎞
y = ax 2 + ⎜⎜ ⎟x
⎟ avec −D/L2 ≤ a ≤ 0
⎝ L ⎠
2
⎛ dy ⎞
1+ (0,2 − 0,002 x ) dx = 100,663 [m]
100 100
L0 = ∫ 1+ ⎜ ⎟ dx = ∫
2
0 ⎝ dx ⎠ 0
® Réactions d'appui
Comme la réaction verticale est la plus grande en A, c'est donc à cet appui
que l'effort dans le câble est le plus grand. Il vaut :
N max = R H2 + RVA
2
= 509,902 [kN]
L'effort normal moyen dans le câble peut être évalué par la moyenne entre
l'effort du côté de l'appui A et l'effort du côté de l'appui B, soit :
120°
120°
Course du tendeur :
10 [cm]
45°
δmax
12 [m]
Chaque câble est muni d'un tendeur mécanique qui permet de le mettre en
tension après son accrochage aux extrémités. La longueur totale d'un câble,
tendeur complètement tendu y compris, vaut 12 2 [m].
On désire calculer :
q = 0,0236 [kN/m]
B
RH
RVB
L = 12 [m]
L'équation d'un câble parabolique oblique fortement tendu entre deux
appuis est la suivante (elle a été établie au chapitre 11, §3.5 pour les arcs) :
(
y = ax 2 + D − aL2 x L ) avec −D/L2 ≤ a ≤ 0
2
12 ⎛ dy ⎞
17,07 = ∫ dl = ∫ dx + dy = ∫ 1 + ⎜ ⎟ dx
2 2
l l 0 ⎝ dx ⎠
356 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
1 + (2ax + 1 − 12 a ) dx
12
17,07 = ∫
2
Ou encore :
0
y = − 0,031x 2 + 1,372 x
14
x
120
102
y
84
66
Corde
48
10
2
y = − 0,031 x 2 + 1,372 x
12
0
0 2 4 6 8 10 12 14
(
δ max = − 0,031 ∗ 6 2 + 1,372 ∗ 6 − 6 = 1,116 [m] )
® Réactions d'appui avant mise en tension
14
x
120
102
y
84
66
Corde
48
10
2
y = − 0,00328 x 2 + 1,03936 x
12
0
0 2 4 6 8 10 12 14
Afin de déterminer les 4 inconnues RH, RVA, RVB et δmax du problème, il faut
encore écrire trois équations :
qL2
+ 6 RVB = (6 − δ max )R H → 0,4248 + 6 RVB = (6 − δ max )R H
8
358 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
On obtient :
RH = 3,606 [kN], RVA = 3,747 [kN], RVB = 3,464 [kN] et δmax = 0,118 [m]
( )
⎧⎪δ max = a ∗ 6 2 + (1 − 12a ) ∗ 6 − 6 = 0,118 → a = − 0,00328 [m]
⎨
⎪⎩ y = − 0,00328 x 2 + 1,03936 x [m]
2
⎛ dy ⎞
1 + (− 0,00656 x + 1,03936 ) dx = 16,972 [m]
12 12
∫ 1 + ⎜ ⎟ dx = ∫
2
0 ⎝ dx ⎠ 0
Un câble d'une longueur initiale L0 de 25,78 [m] est mis en place entre deux
appuis situés à des niveaux différents et possède un poids propre de 0,1 [kN/m].
On recherche la géométrie du câble et les réactions d'appui (et à priori on ne sait
pas si le câble comporte un point plus bas que l'appui B).
.
RVA L = 25 [m]
RVB
A x
RH D = 3 [m] B RH
y H=?
D
y= x(2 L − x ) = 0,0048 x(50 − x ) et la longueur du câble est égale à :
L2
2
L 25 ⎛ dy ⎞
L0 = ∫ dx + dy = ∫ 1+ ⎜ ⎟ dx
2 2
0 0 ⎝ dx ⎠
1+ (0,24 − 0,0096 x ) dx = 25,238 [m]
25
= ∫
2
0
Or, le câble à mettre en place a une longueur de 25,78 mètres. Il aura donc
un point bas relatif à une valeur H à déterminer, situé plus bas que l'appui
B. Les équations sont alors les suivantes (voir chap. 11, §3.5) :
4H H
y= x(βL − x ) = 0,0064 x (25 β − x )
( βL ) 2
β2
avec β =
2H
D
( )
1 − 1 − D / H = 0,667 H 1 − 1 − 3 / H ( )
Il faut donc calculer H à partir de 2
25 ⎛ dy ⎞
l'expression de la longueur L0 et de sa
valeur connue de 25,78 [m] :
L0 = 25,78 = ∫ 0
1+ ⎜ ⎟ dx
⎝ dx ⎠
360 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
1
x
y = 0,01547x (32,7565 − x )
-1
y
-3
y = 4,15 [m]
-5
x = 16,38 [m]
-7
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
® Réactions d'appui
0,1 ∗ 16,38 2
+ 4,15 R H = 16,38 RVA
2
Comme la réaction verticale est la plus grande en A, c'est donc à cet appui
que l'effort dans le câble est le plus grand. Il vaut :
N max = R H2 + RVA
2
= 3,632 [kN]
Chapitre 13. Les câbles 361
_____________________________________________________________________________________________________________
Un câble d'une longueur initiale L0 de 20 mètres doit être installé entre deux
appuis situés au même niveau et distants de 10 mètres. Sachant qu'il ne subit pas
d'autres charges que son propre poids, on désire comparer les résultats en prenant
comme hypothèse que la géométrie est parabolique, d'une part, et en chaînette,
d'autre part.
RV = qL/2 L = 10 [m] RV = qL/2
A x B
RH RH
y L0 = 20 [m] H
2RH ⎛ qL ⎞ ⎛ 10 ⎞
L0 = sinhyp ⎜⎜ ⎟⎟ ⇒ 20 = R H sinhyp ⎜⎜ ⎟⎟ soit RH = 4,592 [N]
q ⎝ 2RH ⎠ ⎝ RH ⎠
⎛ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞⎞
⎜ coshyp ⎜ qL ⎟ − coshyp ⎜ q ⎛⎜ L − x ⎞⎟ ⎟ ⎟
RH
y ( x) = ⎜ ⎜ 2R ⎟ ⎜ R ⎝ 2 ⎠⎟⎟
q ⎝ ⎝ H⎠ ⎝ H ⎠⎠
= 2,296(4,467 − coshyp (0,436 (5 − x )))
La figure ci-dessous compare les deux géométries et montre que la chaînette est
plus "ample" et plus abrupte aux appuis :
0
-1
-2
-3
-4
Chaînette
-5
Parabole
-6
-7
-8
-9
-10
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Chapitre 13. Les câbles 363
_____________________________________________________________________________________________________________
Un câble que l'on supposera dans un premier temps inextensible est chargé
par des efforts verticaux répartis tous les 10 mètres.
RVA RVB
10 [m] 10 [m] 10 [m] 10 [m]
A B
RH RH
5 [m]
? ?
10 [kN] 20 [kN]
20 [kN]
La flèche H est imposée et vaut 5 mètres. On désire calculer les réactions
d'appui ainsi que la géométrie exacte du câble. On propose aussi d'évaluer la
validité de l'hypothèse d'inextensibilité.
Ces deux équations permettent de calculer RVA = 22,5 [kN] et RVB = 27,5
[kN].
Les allongements respectifs des différents tronçons sont les suivants (on
prend Ec = 170.000 [MPa]) :
Un câble que l'on supposera inextensible est chargé par deux efforts Q1 et Q2
grands par rapport au poids propre du câble. Les charges Q1 et Q2 ont été fixées
au câble avant mise en place et les distances S1, S2 et S3 sont donc connues.
20 [m] RVB
RVA
RH
A x 2 [m] B
RH
S1 = 7 [m] S3 = 8 [m]
y
S2 = 15 [m] Q2 = 2 [kN]
Q1 = 1,5 [kN]
On propose de calculer les réactions d'appui RVA, RVB, RH ainsi que la géométrie
du câble.
Si θ1, θ2, θ3 sont les angles respectifs de chaque tronçon de câble avec
l'horizontale, on a :
366 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Les inconnues du problème étant au nombre de neuf (RVA, RVB, RH, θ1, θ2,
θ3, N1, N2, N3), il faut établir les six équations supplémentaires résultant de
l'équilibre des différents tronçons de câble.
N1
• Equilibre du deuxième tronçon
RVA
⎧ N 2 cosθ 2 = R H A x
⎨ RH N2
⎩ N 2 sin θ 2 + RVA = Q1 y
S1
θ2
Q1 = 2 [kN]
RH
⎧ N 3 cosθ 3 = RH θ3
⎨
⎩ N 3 sin θ 3 = RVB
N3
Chapitre 13. Les câbles 367
_____________________________________________________________________________________________________________
20 [m ]
2 [m]
S1 = 7 [m] S3 = 8 [m]
S2 = 15 [m]
________
Chapitre 14
Calcul numérique
des ossatures par la
méthode des déplacements
370 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
1. AVANT-PROPOS
La méthode des déplacements est une méthode de calcul très efficace, dont le
principe et la difficulté sont indépendants du degré d'hyperstaticité. Sa
complexité dépend du type de structure que l'on désire analyser. Dans le cadre
de ce chapitre, on décrit complètement la méthode appliquée aux poutres
continues et aux treillis plans et on résume son application aux ossatures 2D.
2. PRINCIPE DE LA METHODE
Cette méthode est basée sur la résolution d'un système d'équations qui traduit
l'équilibre de chaque noeud via les déplacements qu'il subit (3 au maximum
pour les structures planes). L'ensemble de ces équations s'écrit sous la forme
d'un système dont la matrice, appelée matrice de rigidité globale, résulte d'un
assemblage de matrices de rigidité locales propres à chaque élément. En
d'autres mots, la méthode se résume :
• à rechercher les efforts intérieurs et extérieurs qui agissent sur chaque noeud;
• à écrire les équations d'équilibre de ces efforts en chaque noeud;
• à remplacer les expressions des efforts internes par les déplacements aux
noeuds. Ces derniers deviennent alors les inconnues du système.
Pour illustrer ces propos, il est utile de revenir à la théorie exposée au chapitre 5
(les déplacements imposés), par l'intermédiaire des deux exemples suivants :
1 2
E,A,L NL EA
∆= ou N = ∆
EA L
∆
372 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Convention du
chapitre 1 : >0 >0
Convention de la méthode
des déplacements :
>0 >0
M1 1 x 2 M2
E, I, A, L
>0
F1,x F2,x
F1,y d1,y F2,y
Convention d1,rot d2,y
d1,x d2,rot
y d2,x
Chapitre 14. Calcul numérique des ossatures par la méthode des déplacements 373
_____________________________________________________________________________________________________________
⎛ EA EA ⎞
⎜ 0 0 − 0 0⎟
⎜ L L ⎟
⎜ 0 12 EI 6 EI
0 −
12 EI 6 EI ⎟ ⎛ d ⎞ ⎛ F ⎞
L2 ⎟ ⎜ d ⎟ ⎜ F ⎟
1, x 1, x
⎜ L3 L2 L3
⎜ 6 EI 4 EI 6 EI 2 EI ⎟ ⎜ 1, y ⎟ ⎜ 1, y ⎟
⎜ 0 0 − 2 ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ L2 L L L ⎟ ⎜ d1, rot ⎟ = ⎜ M 1 ⎟
⎜d ⎟
⎜ − EA 0 ⎟ ⎜ 2, x ⎟ ⎜ F2, x ⎟
EA
0 0 0
⎜ L L ⎟ d ⎜ ⎟
F
⎜ 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI ⎟ ⎜ 2, y ⎟ ⎜⎜ 2, y ⎟⎟
⎜ 0 − − 0 − 2 ⎟ ⎜ d 2, rot ⎟ ⎝ M 2 ⎠
L3 L2 L3 L ⎝ ⎠
⎜ 6 EI 2 EI 6 EI 4 EI ⎟⎟
⎜⎜ 0 0 − 2 ⎟
⎝ L2 L L L ⎠
Montrons maintenant comment cette matrice peut servir à écrire l'équilibre d'un
noeud et prenons comme exemple un noeud d'indice j joignant deux éléments
horizontaux et soumis à des efforts extérieurs Qext,x, Qext,y et Cext :
Noeud j
Qext,y
Cext
élément gauche (g) élément droit (d)
Noeud i Qext,x Noeud k
Qext,y Md Md
Cext
Fg,x Fg,x Fd,x Fd,x
• les efforts sont dessinés aux extrémités des éléments (en bleu) de façon à
respecter cette même convention. On en déduit ensuite le sens des efforts
intérieurs agissant de part et d'autre du noeud par application du
principe d'action-réaction (dessinés en noir).
⎧ Fg , x + Fd , x = Qext , x
⎪
⎨ Fg , y + Fd , y = Qext , y
⎪
⎩M g + M d = C ext
Dans ce système d'équations, on peut remplacer les 6 efforts Fd,x, Fd,y, Md et Fg,x,
Fg,y, Mg par leur expression en fonction des déplacements aux noeuds i, j et k,
telle qu'exprimée par la matrice de rigidité locale donnée à la page précédente.
Chaque équation d'équilibre des forces se transforme alors en une équation du
type suivant, dans laquelle kij est un élément (ou une somme d'éléments) de
matrice locale, dj un déplacement de noeud et Qext,i un effort ou un couple
extérieur appliqué sur le noeud :
∑k d
j
ij j = Qext ,i
Kd = Q
efforts internes par l'intermédiaire des matrices de rigidité locales qui expriment
la relation entre les déplacements aux noeuds et les efforts internes.
2. Dans le cas où les éléments ne sont pas tous alignés (ce qui n'est le cas que
pour une poutre continue), transformation de chaque matrice locale en une
matrice liée à un seul repère identique et commun pour tous les éléments
(voir §4 : le treillis plan).
Dans le cas d'une ossature 2D, rappelons que la taille du système d'équation est
égale au nombre de déplacements inconnus, soit 3 par noeud, ce qui rend la
résolution manuelle difficile, voire impossible dès que la structure possède plus
de deux ou trois noeuds.
376 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Dans une telle structure, les déplacements horizontaux et les efforts horizontaux
sont absents. Le nombre de déplacements inconnus par noeud est alors égal à
deux, ce qui représente 4 inconnues par élément :
M1 1 x 2 M2
>0 E, I, L
La relation qui lie alors les déplacements (d1,y, d1,rot) et (d2,y, d2,rot) aux efforts
d'extrémité (F1,y, M1) et (F2,y, M2) se simplifie car la matrice de rigidité locale de
l'élément devient une matrice 4∗4 :
⎛ 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI ⎞
⎜ 3
− ⎟
⎜ L L2 L3 L2 ⎟ ⎛ d ⎞ ⎛ F ⎞
⎜ 6 EI 4 EI 6 EI 2 EI ⎟ ⎜ 1, y ⎟ ⎜ 1, y ⎟
− 2
⎜ L2 L L L ⎟ ⎜ d1, rot ⎟ = ⎜ M 1 ⎟
⎜ 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI ⎟ ⎜ d ⎟ ⎜ ⎟
⎜− 3 − 2 − 2 ⎟ ⎜ 2, y ⎟ ⎜ F2, y ⎟
⎜ L L L3 L ⎟ ⎜d ⎟ ⎜M ⎟
⎜⎜ 6 EI 2 EI 6 EI 4 EI ⎟ ⎝ 2, rot ⎠ ⎝ 2 ⎠
− 2 ⎟
⎝ L2 L L L ⎠
Les deux éléments sont caractérisés par les systèmes respectifs suivants :
Elément 1 (noeuds 1 et 2) :
⎛ 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI ⎞
⎜ 3
− ⎟
⎜ L L2 L3 L2 ⎟
⎜ 6 EI 4 EI 6 EI
− 2
2 EI ⎟ ⎛ d1, y ⎞ ⎛ F1él, y.1 ⎞
⎜ L2 L L ⎟⎜ ⎟ ⎜ él .1 ⎟
L ⎜ d ⎟ ⎜ M1 ⎟
⎜ ⎟ 1, rot
=
⎜ ⎟ ⎜ d 2, y ⎟ ⎜ F él .1 ⎟
⎜ − 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ 2, y ⎟
− − 2 ⎜ d 2,rot ⎟ ⎜ M él .1 ⎟
⎜ L3 L2 L3 L ⎟⎝ ⎠ ⎝ 2 ⎠
⎜ 6 EI 2 EI 6 EI 4 EI ⎟
⎜ − 2 ⎟
⎝ L2 L L L ⎠
Elément 2 (noeuds 2 et 3) :
⎛ 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI ⎞
⎜ 3
− ⎟
⎜ L L2 L3 L2 ⎟
⎜ 6 EI 4 EI 6 EI
− 2
2 EI ⎟ ⎛ d 2, y ⎞ ⎛ F2él, y.2 ⎞
⎜ L2 L L L ⎟ ⎜d ⎟ ⎜ él .2 ⎟
⎜ ⎟ ⎜ 2,rot ⎟ = ⎜ M 2 ⎟
⎜ ⎟ ⎜ d ⎟ ⎜ F él .2 ⎟
⎜ − 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI ⎟ ⎜ 3, y ⎟ ⎜ 3, y ⎟
− − 2 ⎜ d 3,rot ⎟ ⎜ M él .2 ⎟
⎜ L3 L2 L3 L ⎟⎝ ⎠ ⎝ 3 ⎠
⎜ 6 EI 2 EI 6 EI 4 EI ⎟
⎜ − 2 ⎟
⎝ L2 L L L ⎠
378 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Pour simplifier et en gardant à l'esprit que Aij et Bij sont des matrices 2∗2, on
peut réécrire les relations précédentes comme suit :
Soit, explicitement :
⎛ 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI ⎞
⎜ 3
− 0 0 ⎟
⎜ L L2 L3 L2 ⎟
⎜ ⎟
⎜ 6 EI 4 EI
−
6 EI 2 EI
0 0 ⎟
⎜ L2 L L2 L ⎟ ⎛ d1, y ⎞ ⎛ V1 ⎞
⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟
6 EI ⎟ ⎜ 1, rot ⎟ ⎜ 0 ⎟
⎜ 12 EI d
6 EI 12 EI 12 EI 6 EI 6 EI 12 EI
⎜− 3 − + 3 − + 2 − ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ L L2 L3 L L2 L L3 L2 ⎟ ⎜ d 2, y ⎟ = ⎜ Qext ⎟
⎜ 6 EI 2 EI 6 EI 6 EI 4 EI 4 EI 6 EI 2 EI ⎟ ⎜ d 2, rot ⎟ ⎜ Cext ⎟
− 2 + 2 + − 2
⎜ L2 L L L L L L L ⎟ ⎜ d 3, y ⎟ ⎜ V3 ⎟
⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI ⎟ ⎜⎝ d 3, rot ⎟⎠ ⎜⎝ C3 ⎟⎠
⎜ 0 0 − − − 2 ⎟
⎜ L3 L2 L3 L ⎟
⎜ 6 EI 2 EI 6 EI 4 EI ⎟⎟
⎜⎜ 0 0 − ⎟
⎝ L2 L L2 L ⎠
D'où, en le simplifiant :
⎛ 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI ⎞
⎜ 3
− 0 0 ⎟
⎜ L L2 L3 L2 ⎟
⎜ ⎟
⎜ 6 EI 4 EI
−
6 EI 2 EI
0 0 ⎟
⎜ L2 L L2 L ⎟ ⎛ d1, y ⎞ ⎛ V1 ⎞
⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟
6 EI ⎟ ⎜ 1, rot ⎟ ⎜ 0 ⎟
⎜ 12 EI d
6 EI 24 EI 12 EI
⎜− 3 − 0 − ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ L L2 L3 L3 L2 ⎟ ⎜ d 2, y ⎟ = ⎜ Qext ⎟
⎜ 6 EI 2 EI 8 EI 6 EI 2 EI ⎟ ⎜ d 2, rot ⎟ ⎜ Cext ⎟
0 − 2
⎜ L2 L L L L ⎟ ⎜ d 3, y ⎟ ⎜ V3 ⎟
⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI ⎟ ⎜⎝ d 3, rot ⎟⎠ ⎜⎝ C3 ⎟⎠
⎜ 0 0 − − − 2 ⎟
⎜ L3 L2 L3 L ⎟
⎜ 6 EI 2 EI 6 EI 4 EI ⎟⎟
⎜⎜ 0 0 − ⎟
⎝ L2 L L2 L ⎠
⎛ ⎞
⎜ ⎟
d1,y = 0 ⎜ 1 0 0 0 0 0⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟ ⎛ d 1, y ⎞ ⎛ 0 ⎞
⎜ 4 EI 6 EI 2 EI
0 − 0 0 ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ L L2 L ⎟ ⎜ d 1, rot ⎟ ⎜ 0 ⎟
⎜ 6 EI 24 EI ⎟ ⎜ d ⎟ ⎜Q ⎟
⎜ 0 − 2 0 0 0 ⎟ ⎜ 2, y ⎟ = ⎜ ext ⎟
⎜ L L3 ⎟ ⎜ d 2, rot ⎟ ⎜ C ext ⎟
⎜ 2 EI 8EI
0 0 0 0 ⎟ ⎜d ⎟ ⎜ ⎟
⎜ L L ⎟ ⎜ 3, y ⎟ ⎜ 0 ⎟
⎜ ⎟ ⎜d ⎟ ⎜ ⎟
⎜ ⎟ ⎝ 3, rot ⎠ ⎝ 0 ⎠
d3,y = 0 ⎜ 0 0 0 0 1 0 ⎟
⎜ ⎟
⎜ 1 ⎟⎠
d3,rot = 0 ⎝ 0 0 0 0 0
⎛1 0 0 0 0 0⎞ ⎛ d 1, y ⎞ ⎛ 0 ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ 0 218.749.860 − 164.062,395 109.374.930 0 0⎟ ⎜ d 1, rot ⎟ ⎜ 0 ⎟
⎜ 0 − 164.062,395 328,12479 0 0 0⎟ ⎜ d ⎟ ⎜ 2000 ⎟
⎜ ⎟ ⎜ 2, y ⎟ = ⎜ ⎟
⎜ 0 109.374.930 0 437.499.720 0 0⎟ ⎜ d 2, rot ⎟ ⎜ 10 6 ⎟
⎜0 ⎜d ⎟ ⎜
⎜ 0 0 0 1 0 ⎟⎟ ⎜ 3, y ⎟ ⎜ 0 ⎟
⎟
⎜0 0 1 ⎟⎠ ⎜d ⎟ ⎜ ⎟
⎝ 0 0 0 ⎝ 3, rot ⎠ ⎝ 0 ⎠
d1,y = 0, d1,rot = 0,006857 [rad], d2,y = 9,524 [mm], d2,rot = 0,000571 [rad], d3,y = 0,
d3,rot = 0,
Chapitre 14. Calcul numérique des ossatures par la méthode des déplacements 381
_____________________________________________________________________________________________________________
0,6875 [kNm]
1 2
>0
0,344 [kN] 0,344 [kN]
V = − 1,656 [kN]
M = 1,6250 [kNm]
V = + 0,344 [kN]
Noeud 2
Noeud 3
Noeud 1
M = 0,6875 [kNm]
M = 1,6875 [kNm]
382 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
>0
• aux efforts internes agissant sur les extrémités des éléments, tels des
réactions d'appui :
>0 >0
E, I, L
Si cette convention de signes est respectée, l'équilibre d'un noeud se traduit par
les mêmes équations que précédemment, dans lesquelles le membre de droite
comporte maintenant un nouveau terme provenant des charges distribuées
s'appliquant sur le ou les éléments qui joignent le noeud :
⎧⎪ Fg , y + Fd , y = Qext + (...q...)ext
⎨
⎪⎩M g + M d = C ext + (...q...)ext
Reprenons le cas traité au §3.1.1 avec cette fois une charge distribuée de 1
[kN/m] qui s'applique en plus sur la moitié droite de la poutre. (Portée totale
4000 [mm], L = 2000 [mm], E = 210.000 [MPa], I = 520833 [mm4], Qext = 2000
[N], Cext = 106 [Nmm], q = 1 [N/mm]) :
Cext
Noeud 1 Noeud 2 Noeud 3
qL/2 qL/2
Noeud 2 Noeud 3
Convention qL2/12 qL2/12
qL/2 qL/2 ⎛ qL 2 ⎞
⎜ 2
⎟
⎜ qL 12 ⎟
qL2/12 qL2/12 ⎜ qL 2 ⎟
⎜ ⎟
Noeud 2 Noeud 3 ⎜ − qL2 12 ⎟
⎝ ⎠
Assimilés à des efforts extérieurs agissant sur les noeuds (ceux-ci étant
considérés avec la même convention que celle prise pour les éléments), ils sont
donc tous positifs, sauf le moment agissant sur le noeud 3. Le système à
résoudre, dont la matrice de rigidité n'a pas changé par rapport à l'exemple
précédemment traité au §3.1.1, comprend maintenant un nouveau terme, placé à
droite de l'égalité au même titre que celui qui correspond aux charges
extérieures appliquées sur les noeuds :
384 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
⎛1 0 0 0 0 0 ⎞ ⎛ d1, y ⎞ ⎛ 0 ⎞ ⎛⎜ 0 ⎞
⎟
⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ 0 218.749.860 −164.062,395 109.374.930 0 0 ⎟ ⎜ d1, rot ⎟ ⎜ 0 ⎟ ⎜ 0 ⎟
⎜ ⎟
⎜ 0 −164.062,395 328,12479 0 0 0 ⎟ ⎜ d 2, y ⎟ ⎜ 2000 ⎟ ⎜ qL / 2
⎟
⎜ ⎟⎜ ⎟=⎜ ⎟+ Noeud 2
⎜ 0 109.374.930 0 437.499.720 0 0 ⎟ ⎜ d 2, rot ⎟ ⎜ 10 ⎟ 6 ⎜ qL 2
/ 12 ⎟
⎜0 ⎟ ⎜d ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ appui ⎟
⎜ 0 0 0 1 0 ⎟ ⎜ 3, y ⎟ ⎜ 0 ⎟ ⎜ qL / 2 a 0 ⎟
⎜0 0 1 ⎟⎠ ⎜⎝ d 3, rot ⎟⎠ ⎜⎝ 0 ⎟⎠ ⎜ − qL2 / 12 a 0 ⎟
appui Noeud 3
⎝ 0 0 0
⎝ ⎠
⎛ d1, y ⎞ ⎛ 0 ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ 1, rot ⎟ ⎜
d 0,010667 [rad ]⎟
⎜ d ⎟ ⎜ 14,476 [mm] ⎟
⎜ 2, y ⎟ = ⎜ ⎟
⎜ d 2, rot ⎟ ⎜ 0,000381 [rad]⎟
⎜d ⎟ ⎜ ⎟
⎜ 3, y ⎟ ⎜ 0 ⎟
⎜d ⎟ ⎜ [ ] ⎟
⎝ 3, rot ⎠ ⎝ 0 rad ⎠
1,1250 [kNm]
1 2
>0
0,563 [kN] 0,563 [kN]
Chapitre 14. Calcul numérique des ossatures par la méthode des déplacements 385
_____________________________________________________________________________________________________________
V = − 3,437 [kN]
M = 2,7500 [kNm]
V = − 1,437 [kN]
V = + 0,563 [kN]
Noeud 2
Noeud 1 Noeud 3
M = 1,1250 [kNm]
M = 2,1250 [kNm]
386 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
>0
qL/2 qL/2
Noeud i Noeud j
Noeud i qL2/12 qL2/12 Noeud j
Efforts s'appliquant ⎛ qL / 2 ⎞
sur le noeud i ⎜⎜ qL2 / 12 ⎟⎟
⎜ qL / 2 ⎟
⎜ ⎟ Efforts s'appliquant
⎜ − qL2 / 12 ⎟ sur le noeud j
⎝ ⎠
5qL/8 3qL/8
Noeud i Noeud j
Noeud i qL2/8 Noeud j
3qL/8 5qL/8
Noeud i Noeud j
Noeud i qL2/8 Noeud j
qL/2 qL/2
Noeud i Noeud j
Noeud i Noeud j
Efforts s'appliquant ⎛ qL / 2 ⎞
sur le noeud i ⎜ ⎟
⎜ 0 ⎟
⎜ qL / 2 ⎟
⎜ ⎟ Efforts s'appliquant
⎜ 0 ⎟ sur le noeud j
⎝ ⎠
388 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
⎛ qL / 2 ⎞ ⎛ 3qL / 8 ⎞
Noeud i : ⎜ ⎟ Noeud j : ⎜ ⎟
⎜ 0 ⎟ ⎜ 0 ⎟
⎜ qL / 2 ⎟ ⎜ 5qL / 8 ⎟
Noeud j : ⎜ ⎟ Noeud k : ⎜ ⎟
⎜ 0 ⎟ ⎜ − qL2 / 8 ⎟
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
⎛ ... ⎞
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ ... ⎟
⎜ ⎟
⎜ qL / 2 ⎟ Ligne 2i − 1
Noeud i : ⎜ ⎟
Dimension : 2n 0 Ligne 2i
⎜ ⎟
⎜ qL / 2 + 3qL / 8 ⎟ Ligne 2j − 1
Noeud j : ⎜ ⎟
⎜ 0+0 ⎟
Ligne 2j
⎜ 5qL / 8 ⎟ Ligne 2k − 1
Noeud k : ⎜ ⎟
⎜ − qL / 8 ⎟ Ligne 2k
2
⎜ ⎟
⎝ ... ⎠
En considérant que les noeuds sont classés par ordre croissant de gauche à
droite, voici un exemple relatif à un élément sans rotules à ses extrémités,
de longueur L et ayant les noeuds extrêmes i et i+1 :
⎛ 12 EI 6 EI 12 EI 6 EI ⎞
⎜ 3
− ⎟
Matrice de rigidité ⎜ L L2 L3 L2 ⎟
⎜ 6 EI 4 EI 6 EI 2 EI ⎟
locale de l'élément ⎜ −
2 L L2 L ⎟
ayant les noeuds ⎜ L ⎟
⎜ − 12 EI 6 EI
− 2
12 EI 6 EI ⎟
− 2
extrêmes i et i+1 : ⎜ L3 L L3 L ⎟ Noeud i Noeud i+1
⎜ 6 EI 2 EI 6 EI 4 EI ⎟
⎜ − ⎟
⎝ L2 L L2 L ⎠
⎛ ⎞
⎜ ⎟
⎜ Colonne Colonne Colonne Colonne ⎟
⎜ 2i−1 2i 2i+1 2i+2 ⎟
⎜ ⎟
⎜ Noeud i Noeud i + 1 ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ (.....) + 12 EI
3
(.....) + 6 EI2 (.....) − 12 EI
3
(.....) + 6 EI2 Ligne 2i−1 ⎟
⎜ L L L L ⎟
⎜ Noeud i ⎟
⎜ ⎟
⎜ (.....) + 6 EI2 (.....) + 4 EI
(.....) − 6 EI2 (.....) + 2 EI Ligne 2i ⎟
⎜ L L L L ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ (.....) − 12 EI (.....) − 6 EI2 (.....) + 12 EI (.....) − 6 EI2 Ligne 2i+1 ⎟
⎜ L 3
L 3
L L ⎟
⎜ Noeud i+1 ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ (.....) + 6 EI2 (.....) + 2 EI
(.....) − 6 EI2 (.....) + 4 EI Ligne 2i+2 ⎟
⎜ L L L L ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ (.....) sont les termes non nuls déjà présents dans la matrice et ⎟
⎜ provenant des éléments déjà traités. ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ Matrice de rigidité globale K : ⎟
⎜ ⎟
⎜ Dimensions 2n∗2n ⎟
⎜ ⎟
⎝ ⎠
dy
drot,gauche drot,droite
⎛0 0 0 0⎞
⎜ ⎟
⎜0 0 0 0⎟
Cas 3, les deux noeuds sont des rotules : ⎜0 0 0 0⎟
⎜ ⎟
⎜0 0 ⎟⎠
⎝ 0 0
Kd = F
⎛ Fi , y ⎞ ⎛ 12 EI L3 6 EI L2 − 12 EI L3 6 EI L2 ⎞ ⎛ d i , y ⎞ ⎛ qL / 2 ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ M i ⎟ ⎜ 6 EI L2 4 EI L − 6 EI L2 2 EI L ⎟ ⎜ d i , rot ⎟ ⎜ qL / 12 ⎟
2
⎜ ⎟=⎜ ⎜ ⎟−
⎜ F ⎟ ⎜ − 12 EI L
3
− 6 EI L2 12 EI L3 − 6 EI L2 ⎟⎟ ⎜ d j , y ⎟ ⎜ qL / 2 ⎟
j , y
⎜ ⎟
⎜ M ⎟ ⎜ 6 EI L2 − 6 EI L2 4 EI L ⎟⎠ ⎜⎝ d j ,rot ⎟⎠ ⎜⎝ − qL / 12 ⎟⎠
2
⎝ j⎠ ⎝ 2 EI L
q [kN/m]
i j
>0 Mi Fi,y Fj,y Mj
x
392 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Les efforts d'extrémité étant connus, il est facile de calculer la valeur des
efforts internes en une abscisse quelconque x du noeud i :
⎧⎪M ( x ) = M i − Fi , y x − qx 2 / 2
⎨
⎪⎩V ( x ) = − Fi , y − qx
4. LE TREILLIS PLAN
Tout comme pour la poutre chargée verticalement, les noeuds d'un treillis plan
ne peuvent présenter que deux déplacements, mais qui correspondent cette fois
au déplacement vertical et horizontal : la rotation angulaire est inexistante
puisque les noeuds d'un treillis sont, par hypothèse, des rotules.
Notons que, dans une barre de treillis, les efforts tranchants sont absents et les
composantes F1,y et F2,y transversales dans le repère local (x,y) sont donc
toujours nulles. En vertu de la loi de Hooke, les relations qui expriment le lien
entre les déplacements et les efforts d'extrémités sont les suivantes :
⎧ EA
⎪ F1, x = − F2, x = (d 1, x − d 2, x )
⎨ L
⎪ F1, y = − F2, y = 0 ⎛ EA EA ⎞
⎩ ⎜ 0 − 0 ⎟ ⎛ d1, x ⎞ ⎛ F1, x ⎞
⎜ L L ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟
Les relations précédentes peuvent ⎜ 0 0 0 0 ⎟ ⎜ d1, y ⎟ = ⎜ F1, y ⎟
⎜ − EA ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
0 ⎟ ⎜ d 2, x ⎟ ⎜ F2, x ⎟
s'écrire de manière matricielle en EA
0
mettant en évidence la matrice de ⎜ L L ⎟ ⎜d ⎟ ⎜F ⎟
⎜ 0 0 ⎟⎠ ⎝ 2, y ⎠ ⎝ 2, y ⎠
rigidité locale de l'élément : ⎝ 0 0
394 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
1 x 2
E, A, L
>0
F1,x F2,x
F1,y d1,y F2,y
Convention d2,y
d1,x
y d2,x
4.2. Matrice de rigidité d'un élément de treillis exprimée dans le repère
global (X,Y)
1
d1,y y
α>0
E,A,L
d1,x
d1,Y
d1,X
2
X x
d2,y
Repère global d2,Y
(X,Y)
Y
d2,x d2,X
Nous omettons ici le détail des produits matriciels qui mènent à la relation
finale suivante dans laquelle apparaît la matrice de rigidité locale transformée,
liée au repère global (elle est symétrique) :
Chapitre 14. Calcul numérique des ossatures par la méthode des déplacements 395
_____________________________________________________________________________________________________________
⎛ c 2 cs − c 2 − cs ⎞ ⎛ d1, X ⎞ ⎛ F1, X ⎞ X − X1
⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎧
c = cos α = 2
EA ⎜ s 2 − cs − s 2 ⎟ ⎜ d1,Y ⎟ ⎜ F1,Y ⎟ ⎪⎪ L
=⎜ avec ⎨
L ⎜ c 2 ⎟ ⎜ d ⎟
cs ⎟ ⎜ 2, X ⎟ ⎜ 2, X ⎟F ⎟ −
⎪s = sin α = 2 Y1
Y
⎜ ⎪⎩
⎜ sym
⎝ s 2 ⎟⎠ ⎜⎝ d 2,Y ⎟⎠ ⎜⎝ F2,Y ⎟⎠ L
L'ordre dans lequel cette numérotation est effectuée n'a que peu
d'importance.
⎛ ... ⎞
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ Qi , X ⎟ Ligne 2i−1
Noeud i : ⎜Q ⎟
Dimension : 2n ⎜ i ,Y ⎟ Ligne 2i
⎜ ... ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ Q j, X ⎟
Noeud j : ⎜ ⎟ Ligne 2j−1
⎜ Q j ,Y ⎟ Ligne 2j
⎜ ... ⎟
⎝ ⎠
396 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
⎛ c2 cs − c2 − cs ⎞ ⎛ d i, X ⎞ ⎛ Fi , X ⎞
Matrice de rigidité de ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
EA ⎜ cs s 2
− cs − s2 ⎟ ⎜ d i ,Y ⎟ ⎜ Fi ,Y ⎟ ⎧c = cosα
l'élément ayant les
L ⎜ − c2 ⎟ ⎜d ⎟ = ⎜ F ⎟ avec ⎨s = sinα
noeuds extrêmes i et j : ⎜ − cs c2 cs ⎟ ⎜ j,X ⎟ ⎜ j,X ⎟ ⎩
⎜ − cs − s2 s 2 ⎟⎠ ⎜d ⎟ ⎜F ⎟
⎝ cs ⎝ j ,Y ⎠ ⎝ j ,Y ⎠
⎛ ⎞
⎜ Colonne Colonne Colonne Colonne ⎟
⎜ 2i−1 2i 2j−1 2j ⎟
⎜ ⎟
⎜ Noeud i Noeud j ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ Noeud i (...) + c 2 EA / L (...) + cs EA / L ... ... .(...) − c 2 EA / L (...) − cs EA / L Ligne 2i−1 ⎟
⎜ (...) + cs EA / L (...) + s 2 EA / L ... ... (...) − cs EA / L (...) − s 2 EA / L Ligne 2i ⎟
⎜ ⎟
⎜ ... ... ... ... ... ... ... ⎟
⎜ ... ... ... ... ... ... ... ⎟
⎜ ⎟
⎜ ... ... ... ... ... ... ... ⎟
⎜ (...) − c 2 EA / L (...) − cs EA / L ... ... (...) + c 2 EA / L (...) + cs EA / L Ligne 2j−1 ⎟
⎜ Noeud j ⎟
⎜ (...) − cs EA / L (...) − s 2 EA / L ... ... (...) + cs EA / L (...) + s 2 EA / L Ligne 2j ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜ (.....) sont les termes non nuls déjà présents dans la matrice et ⎟
⎜ provenant des barres déjà traités ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎜
⎜
Matrice de rigidité globale K : ⎟
⎟
⎝ ⎠
Dimensions 2n∗2n
Chapitre 14. Calcul numérique des ossatures par la méthode des déplacements 397
_____________________________________________________________________________________________________________
Ldéf = ((X j ) )
+ d j , X − (X i + d i , X )
2
(( ) )
+ Y j + d j ,Y − (Yi + d i ,Y )
2
(L − L)
N =
déf
EA (N positif en traction)
L
⎧ b
Une autre méthode simple pour calculer les réactions d'appui est la
suivante :
2 [m]
30 [kN]
50 [kN]
1 1 3 2
X >0
5
Repère global : 5 4 6
Y 3 Conventions
30 [kN]
2 4
Le noeud 5 est soumis à une charge verticale vers le bas (donc positive) et
le noeud 4 à une charge horizontale vers la gauche (donc négative) :
⎛ 0 ⎞
Noeud 1 : ⎜ ⎟
⎜ 0 ⎟
⎜ 0 ⎟
Noeud 2 : ⎜ ⎟
⎜ 0 ⎟
⎜ ⎟
Noeud 3 : ⎜ 0 ⎟
⎜ 0 ⎟
⎜ ⎟
⎜ − 30000 ⎟
Noeud 4 : ⎜ 0 ⎟
⎜ ⎟
⎜ 0 ⎟
Noeud 5 : ⎜ ⎟
⎝ 50000 ⎠
⎛ c 2 cs − c2 − cs ⎞ ⎛1 0 −1 0 ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
EA ⎜ s2 − cs − s2 ⎟ ⎜0 0 0 0⎟
L ⎜ ⎟ = 75000 ⎜ − 1 0 1 0⎟
⎜ c2 cs ⎟
⎜ ⎟
⎜ sym s 2 ⎟⎠ ⎜0 0 0 0 ⎟⎠
⎝ ⎝
⎛ c 2 cs −c2 − cs ⎞ ⎛1 0 −1 0 ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
EA ⎜ s2 − cs − s2 ⎟ ⎜0 0 0 0⎟
L ⎜ ⎟ = 75000 ⎜ −1 0 1 0⎟
⎜ c2 cs ⎟
⎜ ⎟
⎜ sym s 2 ⎟⎠ ⎜0 0 0 0 ⎟⎠
⎝ ⎝
⎛ c 2 cs − c2 − cs ⎞ ⎛1 0 −1 0 ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
EA ⎜ s2 − cs −s ⎟2
⎜0 0 0 0⎟
= 75000
L ⎜ c2 cs ⎟
⎟ ⎜ −1 0 1 0⎟
⎜ ⎜ ⎟
⎜ sym s 2 ⎟⎠ ⎜0 0 0 0 ⎟⎠
⎝ ⎝
⎛ c 2 cs − c2 − cs ⎞ ⎛0 0 0 0⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
EA ⎜ s2 − cs −s ⎟2
⎜0 1 0 − 1⎟
L ⎜ ⎟ = 75000 ⎜ 0 0 0 0⎟
⎜ c2 cs ⎟
⎜ ⎟
⎜ sym s 2 ⎟⎠ ⎜ 0 −1 0 1 ⎟⎠
⎝ ⎝
d1,X = 0 d1,Y = 0
d2, X = 0 d2, Y = 0
d3, X = 0,333 [mm] d3, Y = 2,219 [mm]
d4, X = − 1,067 [mm] d4, Y = 2,886 [mm]
d5, X = 0 d5, Y = 5,838 [mm]
6. Calcul de l'effort normal dans les éléments (on se limite ici à la barre 6)
= 2827,094 [mm]
∆L6 1,333
N6 = ∗ EA = ∗ 150.10 6 = 70.711 [ N]
L6 2000 2
5. L'OSSATURE PLANE
La résolution d'une ossature plane par la méthode des déplacements combine les
difficultés rencontrées pour la poutre continue et le treillis plan. En effet :
• les efforts extérieurs peuvent s'appliquer à la fois sur les noeuds et sur les
éléments. Il faut donc se soucier du vecteur des charges réparties que l'on
devait considérer pour la poutre continue;
• chaque type d’élément est caractérisé par une matrice de rigidité locale qui
est différente selon la présence ou non d’articulations aux extrémités;
• les éléments peuvent être inclinés et il faut effectuer la transformation
matricielle de rotation sur la matrice de rigidité locale de chacun de ceux-ci,
afin de considérer les déplacements et les efforts dans un même et unique
repère (X,Y). Ceci s'applique donc aussi au vecteur des charges réparties qui
doit également s'exprimer dans le repère global;
• il y a 3 déplacements (et donc 3 inconnues) par nœud. Les matrices de
rigidité locales ont une dimension 3∗3 et la matrice de rigidité globale a une
dimension 3n∗3n.
5.1. Récapitulation
Repère >0
1 3
Y global
Convention
1 4
L'ordre dans lequel cette numérotation est effectuée n'a que peu
importance.
406 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Noeud i α
x ⎛ 0 ⎞
Repère ⎜ ⎟
y local E,I,A,L Noeud i : ⎜ qL / 2 ⎟
Noeud j ⎜ qL2 / 12 ⎟
⎜ ⎟
X ⎜ 0 ⎟
Noeud j : ⎜ qL / 2 ⎟
Repère ⎜ ⎟
global ⎜ − qL2 / 12 ⎟
⎝ ⎠
Y
Chapitre 14. Calcul numérique des ossatures par la méthode des déplacements 407
_____________________________________________________________________________________________________________
Les vecteurs relatifs aux autres cas classiques sont repris ci-dessous :
⎛ − (5qL 8)sin α ⎞
⎜ ⎟
Noeud i : ⎜ (5qL 8)cosα ⎟
Noeud i α ⎜ qL2 8 ⎟
⎜ ⎟
⎜ − (3qL 8)sin α ⎟
Noeud j Noeud j : ⎜ (3qL 8)cosα ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎝ 0 ⎠
⎛ − (3qL 8)sin α ⎞
⎜ ⎟
Noeud i : ⎜ (3qL 8)cosα ⎟
Noeud i α ⎜ 0 ⎟
⎜ ⎟
⎜ − (5qL 8)sin α ⎟
Noeud j Noeud j : ⎜ (5qL 8)cosα ⎟
⎜ ⎟
⎜ − qL2 8 ⎟⎠
⎝
⎛ − (qL 2 )sin α ⎞
⎜ ⎟
Noeud i : ⎜ (qL 2 )cosα ⎟
Noeud i α ⎜ 0 ⎟
⎜ ⎟
⎜ − (qL 2 )sin α ⎟
Noeud j Noeud j : ⎜ (qL 2 )cosα ⎟
⎜ ⎟
⎜ ⎟
⎝ 0 ⎠
⎛ EA 2 12 EI 2 EA 12 EI 6 EI EA 2 12 EI 2 EA 12 EI 6 EI ⎞
⎜ c + 3 s cs − 3 cs − 2 s − c − 3 s − cs + 3 cs − 2 s ⎟
⎜ L L L L L L L L L L ⎟
⎜ EA 2 12 EI 2 6 EI
s + 3 c c −
EA 12 EI
cs + 3 cs −
EA 2 12 EI 2 6 EI ⎟
s − 3 c c
⎜ L L L2 L L L L L2 ⎟
⎜ 4 EI 6 EI 6 EI 2 EI ⎟
⎜ s − 2 c ⎟
⎜ L L2 L L ⎟
⎜ EA 2 12 EI 2 EA 12 EI 6 EI ⎟
c + 3 s cs − 3 cs s
⎜ L L L L L2 ⎟
⎜ EA 2 12 EI 2 6 EI ⎟
⎜ symétrique s + 3 c − 2 c⎟
⎜ L L L ⎟
⎜⎜ 4 EI ⎟
⎟
⎝ L ⎠
Si le noeud j est pourvu d'une rotule, cette matrice devient :
⎛ c2 cs0 − c 2 − cs 0 ⎞
⎜ ⎟
⎜ s20 − cs − s 2 0 ⎟
⎜ 0 0 0 0 ⎟⎟
EA ⎜
L ⎜ c2 cs 0 ⎟
⎜ ⎟
⎜ sym s2 0 ⎟
⎜ 0 0 ⎟⎠
⎝
Chapitre 14. Calcul numérique des ossatures par la méthode des déplacements 409
_____________________________________________________________________________________________________________
Ce principe s'applique aux autres types d'appuis. Pour une appui encastré
par exemple, on effectuera les opérations précédentes pour les termes
d'indices 3i, 3i−1 et 3i−2.
Kd = F
8. Calculer les efforts internes (Fi,X, Fi,Y, Fj,X, Fj,Y, Mi, Mj) et (Fi,x, Fi,y, Fj,x, Fj,y)
dans chaque élément :
Étape 1 : calcul des efforts d'extrémités Fi,X, Fi,Y, Fj,X, Fj,Y, Mi, Mj exprimés
dans le repère global (X,Y) à partir de la matrice de rigidité transformée
propre à l'élément. Par exemple, pour un élément dépourvu de rotules :
⎛ EA 2 12 EI 2 EA 12 EI 6 EI EA 2 12 EI 2 EA 12 EI 6 EI ⎞
⎜ c + s cs − 3 cs − s − c − 3 s − cs + cs − s⎟
⎜ L L3 L L L2 L L L L3 L2 ⎟
⎛ Fi , X ⎞ ⎜ EA 2 12 EI 2
s + c
6 EI
c −
EA
cs +
12 EI
cs −
EA 2 12 EI 2
s − 3 c
6 EI ⎟ ⎛ d ⎞
c ⎜ i, X ⎟
⎜ ⎟ ⎜ L L3 L 2
L L3 L L L2 ⎟
⎜ Fi , Y ⎟ ⎜ 4 EI 6 EI 6 EI 2 EI ⎟ ⎜ i ,Y ⎟
d
⎜M ⎟ ⎜ s − 2 c ⎟ ⎜ d i , rot ⎟
⎜ i ⎟=⎜ L L2 L L ⎟⎜ ⎟
⎜ Fj, X ⎟ ⎜ EA 2 12 EI 2 EA 12 EI 6 EI ⎟ ⎜ d j , X ⎟
⎜F ⎟ ⎜ c + s cs − 3 cs s
L L3 L L L2 ⎟⎜ d ⎟
⎜ j ,Y ⎟ ⎜ EA 2 12 EI 2 6 EI ⎟ ⎜⎜
j ,Y ⎟
⎜M ⎟ ⎜ symétrique s + c − 2 c ⎟ ⎝ d j , rot ⎟⎠
⎝ j⎠ L3
⎜ L L ⎟
⎜⎜ 4 EI ⎟
⎟
⎝ L ⎠
410 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Étape 2 : calcul des efforts d'extrémités Fi,x, Fi,y, Fj,x, Fj,y, Mi, Mj exprimés
dans le repère local (x,y) lié à l'élément, à partir de la matrice de rotation :
⎛ Fi , x ⎞ ⎛ cos α sin α 0 0 0 ⎞ ⎛ Fi , X
0 ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟⎜ ⎟
⎜ Fi , y ⎟ ⎜ − sin α cos α 0 0 0 0 ⎟ ⎜ Fi ,Y ⎟
⎜M ⎟ ⎜ 0 0 1 0 0 0 ⎟ ⎜⎜ M i ⎟
⎜ i ⎟=⎜ ⎟ ⎟
⎜ F j,x ⎟ ⎜ 0 0 0 cos α sin α 0 ⎟ ⎜ F j , X ⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟⎜ ⎟
⎜ F j, y ⎟ ⎜ 0 0 0 − sin α cos α 0 ⎟ ⎜ F j ,Y ⎟
⎜Mj ⎟ ⎜ 0 1 ⎟⎠ ⎜⎝ M j ⎟
⎝ ⎠ ⎝ 0 0 0 0 ⎠
Chapitre 15
Eléments
d'optimisation structurale
32 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
INTRODUCTION
Si les méthodes de calcul d'une structure sont puissantes, bien définies et peu
nombreuses, les méthodes de choix, de conception et d'optimisation, par contre,
sont floues, subjectives et multiples : il est étonnant de constater que, d'un pays
à un autre, d'une région à une autre, d'une culture à une autre, un même projet
sera abordé par des techniques de construction très différentes, souvent dictées
par des habitudes bien ancrées et rarement remises en question. Prenons
l'exemple, illustré aux pages 417 à 420, d'une passerelle à construire dans un
environnement bien défini. Dans un tel contexte, dix ingénieurs et/ou architectes
auront probablement chacun une conception bien différente de la structure
idéale : isostatique, hyperstatique, en béton armé, en acier, à inertie variable ou
non, haubanée, suspendue, en treillis (avec une infinité de variantes sur le type
de treillis), en arc (avec des géométries plus ou moins élancées), etc.
En dehors des habitudes, d'autres critères influenceront le choix du type de
structure : des critères sociaux, économiques, politiques, de disponibilité des
matériaux, de coût de la main-d'œuvre, d'accessibilité, de montage, de transport,
d'environnement, et bien d'autres encore.
De tous ces critères de choix, le plus quantifiable est le critère de consommation
de matériaux, pouvant influencer le coût de la structure. Pourquoi en effet
construire un arc en béton d'élancement L/H=6 alors qu'un arc d'élancement
L/H=3 implique dans certains cas, toutes autres choses restant inchangées, une
importante réduction de cubage de béton ? C'est dans cette voie que nous
tenterons, dans ce chapitre, d'introduire des notions d'optimisation structurale en
nous focalisant essentiellement sur l'optimisation du poids propre des structures.
Ce chapitre se décompose en deux parties :
Partie 1 : optimisation des éléments comprimés et des éléments fléchis
On tente ici de quantifier l'importance des différents paramètres
qui interviennent dans la quantité de matière à mettre en oeuvre
dans les éléments, indépendamment de la structure dans laquelle
ils se trouvent. Les notions d'indicateurs de volume et de
flambement sont aussi introduites brièvement.
Partie 2 : optimisation des structures : introduction à la théorie des
indicateurs morphologiques
En partant d'un premier exemple basé sur une structure
élémentaire à deux barres comprimées, on se contente d'étendre
la théorie aux structures composées d'éléments uniquement
tendus ou comprimés, tels les treillis, les arcs ou les câbles. On
termine ensuite par des considérations permettant de déterminer
dans quelles limites la théorie des indicateurs morphologiques est
généralisable.
414 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
A titre illustratif, supposons une portée L à franchir par une structure, comme
illustré à la figure ci-dessous :
Pour une telle structure, les paramètres à prendre en considération peuvent être
nombreux : portée, hauteur, caractéristiques des différents matériaux,
caractéristiques des sections, cas de charges à considérer, longueurs de
flambement, etc. Une façon de diminuer la complexité de l'optimisation est de
grouper ces paramètres dans des nombres sans dimensions, moins nombreux.
C'est le principe de la méthode des indicateurs morphologiques.
1 Pour de plus amples informations sur le sujet, le lecteur intéressé pourra consulter
l'historique au §1 de la partie 2 de ce chapitre et en particulier à :
• Latteur P., Optimisation et prédimensionnement des treillis, arcs, poutres et câbles
sur base d'indicateurs morphologiques, thèse de doctorat, Vrije Universiteit Brussel,
2000.
• Samyn P., Etude de la morphologie des structures à l'aide des indicateurs de
volume et de déplacement, publication de la Classe des Sciences de l'Académie
Royale de Belgique, collection in-4°, 3e série, tome V, 2004, 481 pages.
Chapitre 15. Eléments d'optimisation structurale 415
____________________________________________________________________________________________________________
2,0
1,9 q = I e
1,8 A2 1 − (1 − 2m )
4
1
1,7 q=
4π
= 0,080 h q=
64πm 2 (1 − m )
2
1,6
1,5
1,4 e
1 − (1 − 2m )
4
1,3 q = 1 12 = 0,083 h q=
192 m 2 (1 − m )
2
1,2
1,1
1,0 Profils usuels e
1 ⎛1 ⎞
− ⎜ − 2m ⎟ (1 − 2m )
3
0,9
h t ⎝t ⎠
0,8 t =ˆ
b
h q= 2
⎛ 1 ⎞
0,7 48m 2 ⎜1 + − 2m ⎟
0,6 ⎝ t ⎠
0,5 h = 2b b
0,4
h = b/2
0,3
0,2
0,1
0,0
0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 m = 0,60
e h
2
Valeurs du facteur de forme q = I/A
1,1
Ah 2
1,0 Ζ=
16 I
0,9
Profils usuels
0,8
Ζ = 0,75
0,7
0,6 e
4 m (1 − m )
Ζ =1 h Ζ=
1 − (1 − 2m )
4
0,5 h = 2b
e
0,4 3 m (1 − m )
h = b/2 Ζ = 0,75 h Ζ=
1 − (1 − 2m )
4
0,3
e
⎛ 1 ⎞
⎜1 + − 2 m ⎟
0,2 h 3 ⎝ t ⎠
t =ˆ
b
h m
2 ⎛1 ⎛1 ⎞ 3⎞
⎜⎜ t − ⎜ t − 2m ⎟ (1 − 2m ) ⎟⎟
0,1 ⎝ ⎝ ⎠ ⎠
b
0,0
0,00 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 m = 0,60
e h
2
Valeurs du facteur de forme Z = Ah /16I
416 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
I Ah 2 A
q= Ζ= s=
A,I e A2 16 I h2
h
(avec m = e h et t = h b )
b
σV
W = = fonction des indicateurs primaires
FL
Solution 1 :
passerelle constituée de deux
treillis Warren parallèles, le
tablier se trouvant au niveau
des membrures inférieures.
418 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Solution 2 :
passerelle constituée de deux
treillis Pratt parallèles, le
tablier se trouvant au niveau
des membrures inférieures.
5+
Solution 3 :
passerelle constituée de deux
arcs parallèles, le tablier y
étant accroché par
l'intermédiaire de suspentes.
Chapitre 15. Eléments d'optimisation structurale 419
____________________________________________________________________________________________________________
5+
Solution 4 :
passerelle constituée de deux
arcs parallèles très élancés, le
tablier y étant accroché par
l'intermédiaire de suspentes.
5+
Solution 5 :
passerelle constituée de deux
arcs parallèles, le tablier y
reposant par l'intermédiaire de
colonnettes.
420 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
5+
Solution 6 :
passerelle constituée de deux
arcs parallèles très élancés, le
tablier y reposant par
l'intermédiaire de colonnettes.
Solution 7 :
passerelle constituée de deux
câbles parallèles suspendant
le tablier.
Chapitre 15. Eléments d'optimisation structurale 421
____________________________________________________________________________________________________________
PARTIE 1
OPTIMISATION
DES ELEMENTS COMPRIMES
ET DES ELEMENTS FLECHIS
422 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
π 2 EI
La loi d'Euler a été commentée au chapitre 1, §11 : Fcrit =
(µl )2
Si σ est la contrainte de dimensionnement propre au matériau 2, prendre en
compte l'effet du flambement revient à réduire cette valeur σ à une contrainte
plus petite, notée σcrit, égale à Fcrit/A, et directement déduite de la relation ci-
dessus :
σ crit
= 2
1 ⎧⎪ Λ = λ π E σ ( )
(élancement réduit)
avec ⎨
σ Λ ⎪⎩ λ = µl A I (élancement)
On sait que la formule précédente est inexacte pour les éléments peu élancés car
elle autorise dans ces cas le matériau à travailler à une contrainte supérieure à σ,
ce qui est impossible. La formule d'Euler corrigée ci-dessous, dite formule de
Rankine, comble cette lacune :
σ crit 1
= [1]
σ 1 + Λ2
⎧q = I A 2 ⎧A = I q
⎪ ⎪ µl F
⎨ π 2 EI ⇒ ⎨ (µl ) F
2 ⇒ A=
⎪ F = ⎪I = π qE
⎩ (µl )2 ⎩ π 2E
σ Aσ
F = Aσ crit = A =
1+ Λ 2
σ (µl )2
1+
π 2 EqA
Fσ (µl )
2
Ce qui peut encore se réécrire : σA 2 − FA − =0
π 2 qE
⎛ 2 ⎞
Avec comme solution : A =
F ⎜1 + 1 + 4(µσl ) ⎟ [2]
2σ ⎜ π 2 qEF ⎟⎠
⎝
Ψ = µσl qEF
F ⎛ ⎞
L'expression [2] peut alors se réécrire : A = ⎜1 + 1 + 4 Ψ 2 ⎟ [3]
2σ ⎜ π 2 ⎟
⎝ ⎠
⎧ ⎛ 2 ⎞
⎪ A= F ⎜1 + 1 + 4(µσl ) ⎟ [ 2]
⎪ 2σ ⎜ π 2 qEF ⎟⎠ 1⎛ 4(µσl ) ⎞⎟
2
A
⎨ ⎝ ⇒ = ⎜1 + 1 + 2
⎪ A0 2⎜ π qEF ⎟⎠
F ⎝
⎪ A0 =
⎩ σ
1 ⎛⎜ 4 µ 2 (l ) 1 ⎛ σ ⎞ σ ⎞
2
= 1+ 1+ ⎜ ⎟ ⎟
2⎜ π2 q⎝E⎠F ⎟
⎝ ⎠
Sachant que q = I A 2 et Ζ = Ah 2 16 I ,
on réalise que qΖ = h 2 16 A et donc :
4 µ 2 (l ) ⎛ 16 ΖA ⎞ ⎛ σ ⎞ 1
2
A
2 −1= 1+ ⎜ ⎟⎜ ⎟
A0 π 2 ⎝ h 2 ⎠ ⎝ E ⎠ A0
⎛ σ ⎞⎛ A ⎞
2
A 4µ 2 ⎛ l ⎞
Ou encore : 2 −1= 1 + 2 ⎜ ⎟ 16Ζ ⎜ ⎟⎜⎜ ⎟⎟
A0 π ⎝h⎠ ⎝ E ⎠⎝ A0 ⎠
Cette équation implicite en A/A0 peut être résolue très facilement en élevant les
deux membres de l'égalité au carré. On obtient :
⎛ l ⎞ ⎛σ ⎞
2
A 16
= 1 + 2 µ2 ⎜ ⎟ ⎜ ⎟Ζ [4]
A0 π ⎝h⎠ ⎝E⎠
La relation [4] peut alors se réécrire en fonction du rapport entre ces volumes :
⎛ l ⎞ ⎛σ ⎞
2
V 16
= 1 + 2 µ 2 ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ Ζ ⇒ V = V 0 + ∆V [5]
V0 π ⎝h⎠ ⎝ E⎠
Les équations [4] et [5] montrent que l'influence du flambement sur le surplus
de volume de matière de la barre comprimée se traduit par l'intermédiaire de
quatre paramètres adimensionnels :
µ = 0,5 µ = 0,7 µ =1 µ =1 µ =2
µ 2 = 0,25 µ 2 = 0,5 µ 2 =1 µ2 = 1 µ2 = 4
∆V0 ∆V = 2∆V0 ∆V = 4∆V0 ∆V = 4∆V0 ∆V = 16∆V0
L/h = 20
L/h = 15
L/h = 10
0,4 ≤ Ζ ≤ 1
• elles ont une même morphologie (toutes deux circulaires, toutes deux
rectangulaires, etc…);
• elles ont un même rapport épaisseur/dimension transversale (rapport m=e/h).
h e h e
⎧m = e / h ⎧m = e / h
⎨ ⎨
⎩ A = πm(1 − m )h ⎩ A = 4m(1 − m )h
2 2
A2 A1 = h2 h1 [6]
F A2 h F /σ 2 σ1
A= ⇒ = 2 = =
σ A1 h1 F /σ1 σ2
• par contre, si les barres sont suffisamment élancées pour admettre que la loi
d'Euler est valable (voir §1.2), on obtient :
µl F A2 h E1
A= ⇒ = 2 =
π qE A1 h1 E2
428 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
L'exercice montre qu'on ne tire vraiment profit des matériaux à haute limite
d'élasticité que lorsque le flambement peut être évité.
m = e/h = 0,5
h2 A2 σ1
= =
h1 A1 σ2
m = e/h = 0,1
m = e/h = 0,5
h2 A2 E1
= =
h1 A1 E2
m = e/h = 0,1
Soit :
• l'indice 1 relatif à cette barre de section pleine (m1=e1/h1=0,5);
• l'indice 2 relatif à cette barre de section creuse, caractérisée par un rapport
m2 = e2/h2 inférieur à 0,5.
Si l'influence du flambement est importante, la loi d'Euler est applicable et, pour
une même barre que l'on "creuse", c'est l'inertie qui doit rester constante :
même longueur l
même charge F
π EI
2 même matériau ( E , σ )
F = ⇒ I = C ste
(µl ) 2
h1 e2
h2
⎧
⎪m1 = 0,5 ⎧
⎪ ⎪m 2 = e 2 / h2
⎪ πh12 ⎪
⎨ A1 = ⎨ A2 = π m 2 (1 − m 2 ) h2
2
(1) (3)
⎪ 4 ⎪
⎪
⎪ I1 =
πh14
(2)
⎪I 2 =
⎩
π
64
[ 4
]
1 − (1 − 2m 2 ) h24 (4)
⎩ 64
A=1
h=1 m = 0,5 h=1 A=1
A=1
A=1
h = 1,25 m = 0,2 h = 1,04 A = 0,69
A=1
h = 1,67 m = 0,1 h = 1,14 A = 0,47
A=1
h = 2,29 m = 0,05 h = 1,31 A = 0,33
• de portée L;
• de section symétrique par rapport au plan vertical et de hauteur h;
• d'aire A et d'inertie I;
• de volume V=AL;
• soumise à son poids propre ρV se superposant à une charge extérieure
répartie de valeur totale F;
• atteignant la contrainte maximale autorisée σ à mi-travée.
F
A,I e
h m=e h
h
b
L
La contrainte maximale de flexion à mi-travée vaut :
⎛F ρV ⎞ L2
⎜ + ⎟ h
Mh ⎝ L L ⎠ 8 (F + ρV ) L h
σ= = =
2I 2I 16 I
L L FL ⎛ ρV ⎞ L
σ = (F + ρV ) Ζ = (F + ρV ) Ζ = ⎜1 + ⎟Ζ [7]
Ah (V L )h V ⎝ F ⎠ h
ρL σV σV ρL ρV
Φ= et W = tels que WΦ = =
σ FL FL σ F
432 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
L
L'expression [7] peut alors se réécrire comme suit : W = (1 + WΦ ) Z
h
Pour Φ→0, c'est-à-dire lorsque l'on néglige le poids propre de cette poutre, on
obtient :
W = Ζ (L h )
Cette notion d'indicateur de volume est intéressante car elle permet, dans une
situation où la charge F, la portée L et le matériau (via σ) sont fixés, de mettre
en évidence les facteurs sans dimension qui influencent le volume de matière V
devant être mis en œuvre, en l'occurrence :
Ce dernier montre que l'importance du poids propre d'une poutre par rapport
aux charges extérieures qu'elle doit supporter est d'autant plus grand que :
Les rapports σ/ρ moyens des matériaux usuels sont les suivants :
Ce rapport σ/ρ indique que les aciers à haute limite élastique sont ceux qui
permettent de construire les structures les plus légères. Les structures en béton
sont par contre toujours très lourdes.
Par ailleurs, lorsque la portée L croît, le poids propre devient très important par
rapport aux charges extérieures, et une poutre devenant de plus en plus lourde
ne peut plus reprendre que des charges extérieures restreintes. A la limite, le
volume devient infini, ce qui se produit pour :
⎡1 ⎛ h ⎞ ⎤
⎢ ⎜ ⎟ − Φ⎥ → 0
⎣Ζ ⎝ L ⎠ ⎦
⎧ ⎡1 ⎛ h ⎞ ⎤
⎪
⎪ ⎢ ⎜ ⎟ − Φ⎥ = 0 σ 1
⎣Ζ ⎝ L ⎠ ⎦ ⇒ Llim = h
⎨
⎪ ρL ρ Z
⎪⎩ Φ=
σ
Cette dernière relation confirme que les aciers à haute limite élastique sont ceux
qui permettent de construire les structures ayant les plus grandes portées.
F, L, Z identiques
h1 h2
L L
Matériau 1 : A1, h1, σ1 Matériau 2 : A2, h2, σ2
Mh ⎛ Mh4 ⎞ 1
La contrainte maximale à mi-travée vaut σ = = ⎜⎜ ⎟
⎟ h3
2I ⎝ 2I ⎠
Par ailleurs, en supposant pour simplifier que la section est carrée, son inertie
vaut I =
h4
12
( )
1 − (1 − 2m ) . Comme m est identique dans les deux cas, le
4
σ 1 1 h13 h σ ⎛ A2 ⎞
On obtient : = ⇒ 2 =3 1 ⎜= selon [6], p.427 ⎟
σ 2 1 h23
h1 σ2 ⎜ A1 ⎟
⎝ ⎠
m = e/h = 0,5
h2 A2 σ1
= = 3
h1 A1 σ2
m = e/h = 0,1
Ceci étant dit, et sachant que la flèche à mi-travée vaut 5FL3 384 EI , le rapport
entre la flèche d'une poutre de matériau "2" et la flèche de la même poutre en
acier HLE (indice 1), vaut alors :
43
δ 2 I 1 E1 h4 E ⎛σ ⎞ E1
= = 14 1 = ⎜⎜ 2 ⎟⎟
δ 1 I 2 E2 h2 E 2 ⎝ σ 1 ⎠ E2
Chapitre 15. Eléments d'optimisation structurale 435
____________________________________________________________________________________________________________
Soit :
• l'indice 1 relatif à cette poutre de section pleine (m1=e1/h1=0,5);
• l'indice 2 relatif à cette poutre de section creuse, caractérisée par un rapport
m2 = e2/h2 inférieur à 0,5.
F, L, E,σ identiques
h1 h2
L L
Facteur m1=0,5 : section pleine Facteur m2<0,5 : section creuse
Mh h 2σ
La contrainte maximale à mi-travée vaut σ = , ce qui implique que =
2I I M
En supposant pour simplifier que la section est carrée, son inertie vaut
( )
I = h 4 1 − (1 − 2m ) 12 et par conséquent le rapport h/I=2σ/M doit être
4
identique dans les deux cas puisque le matériau et le moment sont invariables.
⎧ ⎧
⎪m1 = 0,5 ⎪m2 = e2 / h2
⎪⎪ e2 ⎪
h1
⎨ A1 = h1 ⎨ A2 = 4m2 (1 − m2 ) h2
2 2
h2
⎪ ⎪
⎪ I1 = h1 (1)
⎪⎩
4
⎪I 2 =
⎩
1
12
(
1 − (1 − 2m2 ) h24 (2)
4
)
12
h1 h
En imposant l'égalité = 2 à partir des relations (1) et (2), on obtient :
I1 I2
h2
h1
(
= 1 − (1 − 2m )
4
)
−1 / 3
2
A ⎛h ⎞
Le rapport entre les sections vaut dès lors : 2 = 4m 2 (1 − m 2 ) ⎜⎜ 2 ⎟⎟
A1 ⎝ h1 ⎠
436 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Comparaison des aires efficaces et des flèches à mi-travée pour différentes sections
relatives à une poutre de même portée L, même charge totale F, et atteignant une
même contrainte maximale σ à mi-travée.
δ 2 I1
=
h4
= 14
1
= 1 − (1 − 2m )
4
( )1/ 3
δ1 I 2 (
h2 1 − (1 − 2m )4 )
Chapitre 15. Eléments d'optimisation structurale 437
____________________________________________________________________________________________________________
PARTIE 2
Enfin, dans son ouvrage paru en 2004, L'art des structures, Aurelio Muttoni,
professeur à l'Ecole Polytechnique de Lausanne, montre lui aussi les résultats
d'études d'optimisation menées sur des câbles, des poutres et des treillis non
soumis à l'instabilité élastique et établit le lien direct entre leur volume et leur
élancement géométrique L/H [MUT04].
On considère une passerelle de portée fixée L dont le tablier est maintenu en son
centre par deux suspentes qui ramènent chacune une partie de la charge au
sommet d'une paire de montants obliques disposés en triangles, que nous
appellerons arc. On recherche quelle est la hauteur H qui minimise la quantité
totale de matériaux utilisée pour les montants de l'arc.
Vue pour un
observateur se Buton
trouvant dans la latéral
H optimale ? passerelle :
5
Tablier
L fixée
F
Le schéma statique est illustré ci-contre.
L'indice m désigne les montants de l'arc.
Lm H variable
α
La longueur lm de chaque montant vaut :
L fixé
L L/2 1
lm = avec cosα = =
2 cos α ⎛L⎞
2
⎛H⎞
2
⎜ ⎟ +H 1 + 4⎜ ⎟
2
⎝ ⎠
2 ⎝L⎠
⎜ ⎟ +H 1+ ⎜ ⎟
2
⎝ ⎠
2 4⎝ H ⎠
Chapitre 15. Eléments d'optimisation structurale 441
____________________________________________________________________________________________________________
F F L FL 1
V = 2 Am l m = lm = =
σ sin α σ sin α 2 cos α σ 2 sin α cos α
LH 1
Et, sachant que 2 sin α cos α = = , cette expression
⎛L⎞
2
L H
⎜ ⎟ +H
2 +
⎝H⎠ 4H L
permet de mettre en évidence l'indicateur de volume W de l'arc triangulaire :
par définition
σV L H
W = = 0,25 +
FL H L
Cette relation montre que, quels que soient le type de matériau (σ), la portée L
et la charge F, le volume minimum (ou le poids propre, ce qui revient au même)
sera obtenu pour la valeur de L/H qui minimise l'expression 0,25L/H + H/L.
Cette relation est illustrée par la figure de la page 442. On voit que la courbe
possède un minimum pour L/H = 2, qui correspond à W=1.
La figure montre aussi que si, pour diverses raisons, on choisit un rapport L/H
différent de 2, cela induit une augmentation de la quantité totale de matière à
prévoir dans les arcs (l'augmentation est de 25% par exemple, pour un rapport
L/H égal à 1 ou 4).
• si H est grand (partie gauche du graphique), l'effort dans les montants tend
vers F/2 mais leur longueur augmente : le volume total s'accroît donc en
conséquence;
• si H est petit (partie droite du graphique), la longueur des montants tend vers
L/2 mais l'effort qu'ils supportent grandit très fort : le volume total augmente
donc également.
442 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
4
σV L H
W = = 0,25 + F
3,5 FL H L
3 H variable
α
2,5
L fixé
2
1,5
1,25
1
WMin
0,5
L /H
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
F
Par ailleurs, la raideur d'une structure est
aussi un critère déterminant. Ainsi, dans le
cadre de notre exemple, intéressons-nous à δ
la flèche verticale δ en tête des arcs.
H variable
Selon le théorème de la force unité
(chapitre 1, §9), celle-ci vaut : α
N i ni l i 2 N m nm l m
δ = ∑i EAi
=
E Am
L fixé
Nm ⎛ 2σL ⎞ n m l m
=σ ⇒ δ =⎜ ⎟
Am ⎝ E ⎠ L
L 1 ⎛ σL ⎞ 1
Et comme l m = et n m = , on obtient : δ = ⎜ ⎟
2 cos α 2 sin α ⎝ E ⎠ 2 sin α cosα
par définition
Eδ L H
∆ = = 0,25 +
σL H L
Cette relation montre que, quels que soient le type de matériau (E,σ) et la portée
L, la flèche minimum δ sera obtenue pour la valeur de L/H qui minimise
l'expression 0,25L/H + H/L. Cette relation est identique à celle obtenue ci-
dessus pour l'indicateur de volume W : elle possède un minimum pour L/H = 2,
qui correspond à ∆ = 1.
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
⎜1 + 1 + 4 (µσl m ) ⎜1 + 1 + 4 (µσL ) sin α
2 2
Nm ⎟= F ⎟
Am =
2σ ⎜ π 2 qEN m ⎟ 4σ sin α ⎜ π 2 qEF 2 cos 2 α ⎟
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
⎧ µσL
⎪ Ψ= F
⎪ qEF ⎛⎜1 + 1 + Ψ 2 k ( L / H ) ⎞⎟
⎨ ⇒ Am =
⎪ k ( L / H ) = 2 sin α 4σ sin α ⎝ ⎠
⎪⎩ π 2 cos 2 α
444 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
F ⎛⎜1 + 1 + Ψ 2 k ( L / H ) ⎞⎟ l
V = 2 Am l m =
2σ sin α ⎝ ⎠ m
FL ⎛⎜1 + 1 + Ψ 2 k ( L / H ) ⎞⎟
=
2σ sin 2α ⎝ ⎠
On obtient alors une relation moins simple, mais dans laquelle les termes L/H et
Ψ apparaissent implicitement.
Ces résultats sont illustrés à la page suivante. La figure montre que les
géométries optimales correspondent toujours à des élancements L/H compris
entre 2 et 4, selon la sensibilité de la structure au flambement. Les courbes qui y
sont représentées sont appelées courbes d'efficience de la structure. L'ordonnée
à l'origine (Ψ = 0 : L/H = 2 et W=1) représente le volume de matière à mettre en
œuvre lorsque le flambement n'est pas (ou ne doit pas être) pris en compte.
Cette courbe illustre bien toute la pénalité introduite par le flambement. Notons
Chapitre 15. Eléments d'optimisation structurale 445
____________________________________________________________________________________________________________
que si l’on avait utilisé la formule d’Euler au lieu de celle de Rankine, on aurait
trouvé Wmin=0,21Ψ et (L/H)opt=4 (ces valeurs sont illustrées par les droites en
pointillés sur la figure ci-dessous).
12
σV
11 W = F
FL
10
Critère : loi d'Euler corrigée (Rankine)
9 H variable
8
α
7
L fixé
6
5
W = 4,86 Critère : loi d'Euler
4 W min = 0,21Ψ (forte sensibilité au flambement)
3
2
Critère : contrainte admissible σ
1
W min = 1 (pas de sensibilité au flambement)
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 µσL
Ψ= 45 qEF 50
Ψ = 20
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
0
L / H = 3,6
4
5
Critère : loi d'Euler
L/H L /H = 4 et W min = 0,21Ψ (forte sensibilité au flambement)
6
Courbes d'efficience d'un arc triangulaire (l'abscisse est commune aux deux figures
mais l'ordonnée de la figure du dessous se lit de haut en bas).
446 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
F = 67,5 [kN]
Vue pour un
observateur se Buton
trouvant dans la latéral
H optimale ? passerelle :
Hopt ?
5
Tablier
L = 15 [m] L = 15 [m]
Soit L fixé à 15 [m]. On construit des arcs en bois lamellé-collé (σ =10 [MPa],
E=10.000 [MPa]) ayant une section carrée. La charge provenant du tablier et
devant être supportée par chaque suspente est de 67,5 [kN].
q=
I
(
= bh 3 12 ) (bh) 2
= 1 / 12 = 0,0833
A2
µσ L 1 ∗ 10 ∗ 15000
L'indicateur de flambement vaut : Ψ = = = 20
qEF 0,0833 ∗ 10000 ∗ 67500
15 [m]
Remarques :
σV 4,86 FL
W = = 4,86 ⇒ V = = 0,49.10 9 [mm 3 ] = 0,49 [m 3 ]
FL σ
Cette valeur représente le volume de bois minimal pour les deux montants de
l’arc. La longueur de ceux-ci valant 7,5 2 + 4,2 2 = 8,59 [m], on en déduit leur
section et leurs dimensions :
V
A= = 0,029 [m 2 ] ⇒ montants à section carrée de 17 cm de côté.
2 ∗ 8,59
L'exemple simplifié de la structure à deux barres qui vient d'être traité a permis
d'introduire la notion de courbes d'efficience. Ces courbes représentent
l'ensemble des configurations les plus légères au sein d'une famille de structures
de même morphologie. Une fois tracées, elles permettent :
li, Ni H
L
448 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
li ⎛L⎞
= fonction ⎜ ⎟
L ⎝H⎠
La première propriété se
démontre très facilement. En
effet, si kh et kv sont tels que khL li
kvH
et kvH représentent H
respectivement les projections
horizontales et verticales de la
barre, on obtient : khL
L
2 2
⎛k ⎞ ⎛H ⎞ ⎛k ⎞ ⎛H ⎞
2 2
l
li = (kv H ) 2
+ (k h L )
2
= k h L 1 + ⎜⎜ v ⎟⎟ ⎜ ⎟ ⇒ i = k h 1 + ⎜⎜ v ⎟⎟ ⎜ ⎟
⎝ kh ⎠ ⎝ L ⎠ L ⎝ kh ⎠ ⎝ L ⎠
−1 / 2
⎛ 1 ⎛ L ⎞ ⎞⎟
2
Sachant que cos β = ⎜1 + ⎜ ⎟ , la figure montre que, pour un
⎜ 4 n 2
⎝ H ⎠ ⎟
⎝ ⎠
nombre de mailles n donné, les efforts dans les barres sont égaux au produit de
F par un nombre dépendant uniquement de L/H :
Chapitre 15. Eléments d'optimisation structurale 449
____________________________________________________________________________________________________________
−
(n − 1) F ⎛⎜ L ⎞
⎟⎟ −
2(n − 2) ⎛ L ⎞
F ⎜⎜ ⎟⎟ −
3(n − 3) ⎛ L ⎞
F ⎜⎜ ⎟⎟ 1 L
2n ⎜ − F
⎝nH ⎠ 2n ⎝nH ⎠ 2n ⎝nH ⎠ 8 H
L
Répartition des efforts normaux dans les barres d'un treillis Warren supportant
une charge totale F répartie sur sa membrure inférieure (efforts F/n aux nœuds
et F/2n aux appuis).
Si les volumes Vi de toutes les barres sont sommés, on obtient le volume total de
la structure :
FL ⎛ ⎛ li ⎞ ⎞
V = ∑V i
i = ⎜
σ ⎜⎝ ∑ k ⎜⎝ L ⎟⎠ ⎟⎟⎠
i
i
Or, nous savons que les termes ki et li/L ne dépendent que de L/H. Ceci veut
donc dire que le terme entre parenthèses, noté W par définition, ne dépend lui
aussi que de L/H :
σV ⎛ li ⎞ ⎛L⎞
W =
FL
= ∑ k ⎜⎝ L ⎟⎠ = fonction ⎜⎝ H ⎟⎠
i
i
Celui-ci est l'image du volume total de matière (ou du poids propre total) du
treillis dont toutes les barres travaillent à la contrainte de dimensionnement σ
propre au matériau. Dans ce cas, les sections des barres sont toutes différentes,
mais le principe peut être étendu à un treillis qui comporterait des catégories de
barres de sections identiques (voir §3).
4 (n − 1) F ⎛⎜ L ⎞ 2(n − 2 ) ⎛ L ⎞ 3(n − 3) ⎛ L ⎞
σV
1 L
−
2n ⎜ n H ⎟⎟ −
2n
F ⎜⎜ ⎟⎟ − F ⎜⎜ ⎟⎟ − F
⎝ ⎠ ⎝nH ⎠ 2n ⎝nH ⎠ 8 H
W = (n − 1)F (n − 3)F (n − 5)F
FL 2n cos β 2 n cos β 2 n cos β
F
2 n cos β
F β
H
2n (n − 1) F (n − 3)F (n − 5)F (n − 7)F F
− − − − −
3 2n cos β 2 n cos β 2 n cos β 2n cos β 2 n cos β
2 4 mailles L
1,48
1,22
⎛ li ⎞
1 W = ∑ k ⎜⎝ L ⎟⎠
i
⎛ n ⎞ H ⎛⎜ 4n + 3n − 4 ⎞⎟ L
2
3,3 4,1
=⎜ ⎟ +⎜ ⎟H
⎝2⎠ L ⎝ 24n 2 ⎠
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 L 10
H
Indicateur de volume W en fonction de L/H (en abscisse) pour un treillis Warren chargé
sur les noeuds de sa membrure inférieure (toutes barres optimisées et flambement
négligé). L'expression de W a été calculée à partir de la valeur analytique des efforts.
Chapitre 15. Eléments d'optimisation structurale 451
____________________________________________________________________________________________________________
Nous proposons dans ce qui suit d'étendre les considérations précédentes afin de
prendre en compte la sensibilité au flambement des barres comprimées.
(k i F ) ⎛⎜ ⎡ (l i L )2 ⎤ 4 2 ⎞⎟
Ai = 1 + 1 + ⎢ ⎥ Ψ ⎟
2σ ⎜⎜ ⎢
⎣ k i ⎦⎥ π 2 ⎟
⎝ ⎠
où Ψ est l'indicateur de flambement de la structure : Ψ = µσL qEF
(li L )2
Par ailleurs, le terme ne dépend que du rapport L/H.
ki
⎛ l ⎞⎛ 4 (l L ) ⎞
2
FL ⎛ l ⎞ FL
V = ∑ Ai li + ∑ Ai l i = ∑ ki ⎜ i ⎟ + ∑ k i ⎜ i ⎟ ⎜1 + 1 + 2 i Ψ2 ⎟
(T ) (C ) σ (T ) ⎝ L ⎠ 2σ (C ) ⎝ L ⎠ ⎜⎝ π ki ⎟
⎠
(dans cette équation, (T) et (C) désignent l'ensemble des barres soumises
respectivement à la traction et à la compression) :
σV ⎛l ⎞ 1 ⎛ l ⎞⎛ 4 (l L ) ⎞
2
W = = ∑ ki ⎜ i ⎟ + ∑ k i ⎜ i ⎟ ⎜1 + 1 + 2 i Ψ2 ⎟
FL (T ) ⎝L⎠ 2 (C ) ⎝ L ⎠ ⎜⎝ π ki ⎟
⎠
⎛l ⎞
= fonction ⎜ i , k i , Ψ ⎟ = fonction (L H , Ψ )
⎝L ⎠
452 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
Ces courbes d'efficience correspondent à l'ensemble des treillis les plus légers
d'une famille donnée. Comme l'illustre la figure ci-dessous, ces courbes se lisent
comme suit : l'axe des abscisses est commun et correspond aux valeurs de Ψ;
l'axe des ordonnées supérieur correspond aux valeurs de Wopt tandis que l'axe
des ordonnées inférieur correspond aux valeurs de L/Hopt et doit être lu de haut
en bas.
⎛ σV ⎞
Wopt = ⎜ ⎟
⎝ FL ⎠ opt
Ψ = µσL qEF
(L H )opt
10 n=2 n=4
σV
W = n=6
FL
9 n=8
n = 18
8 n = 2, 4, 6, 8, …, 18
7 α = 30°
α = 45°
6 α = 60°
α = 90°
α = 120°
5
3
W = 2,826
DIST
α
2 CAT
F
2n
1 F F F
n=2, Ψ=0, W=0.867, L/H=2.309
F n n n
2
0
5
6
n=4
7
8 n=6
9
10 n=8
11 n = 10
12 n = 12
13 α = 30°
n = 14
α = 45°
14 n = 16
α = 60°
15 n = 18
α = 90° DIST
α
16 α = 120° CAT
F
17
2n
18 n = 2, 4, 6, 8, …, 18 F F F
F n n n
19
L/H 2
20
Courbes d'efficience relatives aux treillis Warren chargés sur leur membrure
inférieure et composés de 4 catégories de barres identiques (barres identiques
respectivement sur la membrure inférieure, la membrure supérieure, les
diagonales en traction et les diagonales en compression).
454 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
1 − (1 − 2m )
4
Le facteur de forme vaut : q = = 0,363 (voir page 415).
64πm 2 (1 − m )
2
Pour cette valeur de 20, les courbes d'efficience de la page précédente montrent
que c'est le treillis à 2 mailles d'élancement L/H=3,6 qui donne la valeur
minimale de l'indicateur de volume (W=2,826) :
Cette valeur permet le calcul immédiat du volume d'acier nécessaire par treillis :
V = FLW/σ = 0,180 [m3], soit donc un poids propre de 13,8 [kN], ce qui
correspond à des treillis de 1,4 [tonne].
Il faut toutefois faire remarquer que cette solution à 2 mailles peut générer des
longueurs trop grandes pour les éléments inférieurs chargés de reporter les
charges distribuées aux nœuds (10 [m] dans le cas présent). On peut alors se
Chapitre 15. Eléments d'optimisation structurale 455
____________________________________________________________________________________________________________
• la situation qui correspond à un arc très élancé (L/H grand, faible hauteur à
la clé) dont les efforts internes sont grands mais dont la longueur de la fibre
moyenne tend vers L;
• la situation qui correspond à un arc peu élancé (L/H petit, grande hauteur à la
clé) dont les efforts internes sont petits mais dont la longueur déployée est
très grande.
Pour un arc de section constante insensible au flambement (et donc aussi pour
un câble), l'indicateur de volume est donné par l'expression suivante :
2
L ⎛ L ⎛ 4H ⎞⎞ ⎛ 4H ⎞
W = β ⎜⎜ β + ln⎜ + β ⎟ ⎟⎟ avec β = 1+ ⎜ ⎟
16 H ⎝ 4H ⎝ L ⎠⎠ ⎝ L ⎠
Il est aussi possible d'établir une relation semblable pour les arcs de section
variable de type "pattes d'éléphant" (voir chapitre 11, §3.6).
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 L H
10
Cette figure :
• suggère que, pour chaque type d'arc, il existe un élancement L/H optimal qui
lui confère un poids propre minimum. En l'occurrence, L/H = 2,309 et L/H =
2,926 respectivement pour les 2 types d'arcs;
• permet d'évaluer la pertinence d'un type d'arc par rapport à un autre;
• permet d'évaluer le surplus de matière inhérent au choix d'un arc dont
l'élancement L/H n'est pas optimum.
N
50 [m]
Ces arcs ont trois articulations et sont en bois (on prendra E = 10.000 [MPa] et
σ = 10 [Mpa]), la portée est de 50 [m] et la section est invariable, rectangulaire
pleine (deux fois plus haute que large, ce qui correspond à un facteur de forme
q=I/A2 =1/6). On prendra une charge de 10 [kN/m] pour chaque arc (incluant les
charges permanentes et les charges variables supposées uniformément
réparties), ce qui correspond à une charge totale de 500 [kN] par arc, que l'on
supposera répartie uniformément. Admettons enfin que les arcs ne peuvent
flamber latéralement grâce à un dispositif de butons et de croisillons qui les
relient l'un à l'autre.
σL 10 ∗ 50000
Ψ = = = 17,3
qEF 0,167 ∗10000 ∗ 500000
Les courbes d'efficience des arcs sont illustrées à la page suivante, en particulier
celles qui correspondent à l'arc à trois articulations.
Dans les conditions caractérisant cet exemple, l'arc le plus léger sera donc celui
dont la portée est 4 fois plus grande que la hauteur à la clef. Cet arc possède un
indicateur W = 3,3, ce qui correspond à un volume total (optimal) de bois pour
chaque arc valant :
V = FLW σ = 8,25 [m 3 ] .
Par ailleurs, la longueur déployée de chacun des arcs vaut (voir Chap. 11, §3.4)
:
⎛ 2 ⎤⎞
L ⎡⎢ 4 H
2
L⎜ ⎛ 4H ⎞ ⎛ 4H ⎞ ⎥ ⎟
Larc = ⎜ 1+ ⎜ ⎟ + ln + 1 + ⎜ ⎟ ⎟ = 57,39 [m]
2⎜ ⎝ L ⎠ 4H ⎢ L ⎝ L ⎠ ⎥⎟
⎝ ⎣ ⎦⎠
458 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
20
σV
W =
18 FL
16
14
12
10
4 W = 3,3
2
0,778
0
0 10 Ψ = 17,303
20 40 50 60 70 80 …... Ψ = σL qEF
0
2,926
3
L / H = 4,0
5
L/H
6
Comme la section est deux fois plus haute que large par hypothèse, et
connaissant le volume total et la longueur de l'arc, les dimensions de la section
se calculent immédiatement et valent 27 [cm]∗54 [cm].
b
⎧⎪ I = 14b 4 3
2b ⎨ → q =1,17
⎪⎩ A = 2b 2
b
b
Dans ce cas, l'indicateur de flambement vaut 6,55, ce qui ramène l'indicateur de
volume W à 1,5. L'influence du flambement ne fait alors plus "que" doubler
l'indicateur de volume (1,5/0,778 = 1,93). D'autres choix de sections
caractérisées par un meilleur facteur de forme q pourront encore diminuer
l'influence du flambement.
3. GENERALISATION
Les propos qui précèdent ont montré qu'un problème d'optimisation structurale
caractérisé par de nombreux paramètres pouvait se simplifier fortement à
condition de grouper ces paramètres au sein de nombres adimensionnels
judicieusement choisis, appelés indicateurs morphologiques.
Dans le cas d'une structure plane soumise essentiellement à des efforts normaux
de compression comme les treillis ou les arcs funiculaires, un tel problème se
résume à une optimisation sur base de 2 paramètres sans dimensions (L/H et ψ)
et s'exprime par la relation suivante :
σV
W = = fonction (L / H , Ψ )
FL
Dans le cadre de cet ouvrage, il est impossible d'étendre davantage cette théorie
à tous les autres cas d'optimisation, entre autres les structures spatiales ou celles
460 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
La structure ainsi "optimisée" n'est donc plus vraiment optimale puisqu'elle est
soumise à deux cas de charge différents conduisant à une charge totale égale à :
Ftot = F + ρV
Chapitre 15. Eléments d'optimisation structurale 461
____________________________________________________________________________________________________________
⎧ σV ⎛L ⎞
⎪W = FL = fonction⎜ H , ψ , Φ ⎟
⎪ ⎝ ⎠ µσL ρL
⎨ avec Ψ = et Φ =
⎪∆ = Eδ = fonction⎛⎜ L , ψ , Φ ⎞⎟ qEF σ
⎪⎩ σL ⎝H ⎠
Par une approche similaire à celle qui caractérise les lignes d'influence (voir
chapitre 16), il est possible de calculer les courbes d'efficience d'une structure
soumise à des charges aléatoires et les indicateurs de volume ou de déplacement
qui leur sont associés. Cette détermination ne peut bien sûr s'effectuer que par
voie numérique.
462 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
_____________________________________________________________________________________________________________
⎧ σV ⎛L D ⎞
⎪W = FL = fonction⎜ H , ,ψ⎟
⎪ ⎝ H ⎠
⎨
⎪∆ = Eδ ⎛L D ⎞
= fonction⎜ , ,ψ⎟
⎪⎩ σL ⎝H H ⎠
ϕ = Z i l i hi
A titre d'exemple, prenons le cas d'un treillis à n mailles pour lequel la charge
s'applique directement sur les éléments de la membrure inférieure. Ceux-ci sont
donc à la fois soumis à une traction et à un moment fléchissant :
F/n [kN]
Ni Ni
h A, I
li = L/n
Dans ce cas, si on considère que tous les éléments de cette membrure sont
identiques (la section commune est celle de l'élément le plus sollicité), le facteur
Z est commun et les expressions respectives des indicateurs de volume et de
déplacement de la structure deviennent :
⎧ σV ⎛L ⎞
⎪W = FL = fonction⎜ H , ψ , ϕ ⎟
⎪ ⎝ ⎠
⎨
⎪∆ = Eδ = fonction⎛⎜ L , ψ , ϕ ⎞⎟
⎪⎩ σL ⎝H ⎠
Chapitre 15. Eléments d'optimisation structurale 463
____________________________________________________________________________________________________________
⎧ σV ⎛L ⎞
⎪W = FL = fonction⎜ H , ψ , ϕ 1 , ϕ 2 , ϕ 3 , ... ⎟
⎪ ⎝ ⎠
⎨
⎪∆ = Eδ = fonction⎛⎜ L , ψ , ϕ , ϕ , ϕ , ...⎞⎟
⎪⎩ σL ⎝H
1 2 3
⎠
Eθ
• L'indicateur de rotation Θ = qui est l'image de la rotation angulaire en
σ
un noeud rigide;
• L'indicateur de contraintes parasitaires Γ = γL σs F et l'indicateur de
delta-volume Κ = κL σs F qui permettent d'étudier les contraintes de
flexion qui naissent dans les treillis hyperstatiques à noeuds rigides.
________
Chapitre 16
Les lignes d'influence
466 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
Illustration au recto :
1. INTRODUCTION
CAS 1 :
A B
q [kN/m]
CAS 2 :
A B
q [kN/m]
CAS 3 :
A B
Cependant, les choses ne sont pas toujours aussi simples : les lignes d'influence
prennent dès lors tout leur intérêt car elles permettent de déterminer rapidement
et avec précision la répartition particulière des charges qui génère un effet
extrême en un endroit de la structure (par effet, on entend une réaction d'appui,
un déplacement, un effort interne, ...).
La ligne d’influence d’un effet en un point donné d’une poutre est le diagramme
illustrant la valeur de cet effet pour chaque position x d’une force extérieure
unitaire mobile. Elle est notée Li{effet}.
468 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
Pour illustrer ces propos, considérons une poutre isostatique de portée L sur
laquelle se déplace une force unitaire dont la position est déterminée par une
abscisse x. Soit aussi une section C définie par une abscisse xc.
x
1 [kN]
xc
C
RA = 1 – x/L RB = x/L
L
LIGNE D’INFLUENCE DE LA
REACTION D’APPUI EN A :
Li{RA}= 1 – x/L
LIGNE D’INFLUENCE DU
MOMENT EN C :
LIGNE D’INFLUENCE DE
L’EFFORT TRANCHANT EN C : Li{VC}= 1 – x/L
Li{VC}= – x/L
Chapitre 16. Les lignes d'influence 469
____________________________________________________________________________________________________________
MC
C
VC
RA = 1 – x/L xc
x
1 [kN]
MC C
VC
RB = x/L
xc = 4 [m] 6 [m]
Section C
2/4∗2,4 4/6∗2,4
2,4 5/6∗2,4
Li{MC}
15 [kN]
10 [kN]
5 [kN]
Section C
zi zn
z1 zmax
z
xc
Q1 Qi Qn
x1
xi
xn
Chapitre 16. Les lignes d'influence 471
____________________________________________________________________________________________________________
x = x2 x = x2
MC = ∫ x = x1
(q dx ) z = q ∫ x = x z dx = q ∗ aire hachurée [kNm]
1
xc
Section C
z = 2,4
z
Li{MC}
q [kN/m]
x1
x2
q [kN/m]
CAS 2 :
q [kN/m]
CAS 3 :
472 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
Dans cet exemple, pour lequel la ligne d'influence de MC est caractérisée par
deux zones aux signes différents, nous pouvons dire que :
• de déterminer avec précision les tronçons sur lesquels les charges doivent
se trouver de façon à provoquer les valeurs extrêmes de cet effet;
• de déterminer ces valeurs numériques extrêmes.
L'utilité des lignes d'influence ayant été démontrée, il est opportun de pouvoir
disposer d'un outil rapide et efficace permettant de les dessiner. Le théorème de
Müller-Breslau va dans ce sens et s'énonce comme suit :
x
1 [kN]
xc
C
LIGNE D’INFLUENCE DE LA
REACTION D’APPUI EN A :
δA = 1
LIGNE D’INFLUENCE DU
MOMENT EN C :
θC = 1
δC = 1
• de la réaction d'appui en A;
• de la réaction d'appui en F;
• du moment fléchissant en E;
• du moment fléchissant en D;
• de l'effort tranchant en B;
• de l'effort tranchant en E;
• de l'effort tranchant en C.
474 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
A B C D E F
δA = 1
Li{RA} :
δF = 1
Li{RF} :
Li{ME} :
θE = 1
θD = 1
Li{MD} :
Li{VB} :
δB = 1
Li{VE} : δE = 1
Li{VC} :
δC = 1
Les propos précédents ont montré que la ligne d'influence d'un effet statique
associée à une poutre isostatique était composée de tronçons rectilignes. Dans le
cas d'une poutre hyperstatique, le théorème de Müller-Breslau est toujours
applicable et mène à des lignes d'influence qui peuvent être non rectilignes. Les
Chapitre 16. Les lignes d'influence 475
____________________________________________________________________________________________________________
Exemple :
A B C D E
δA = 1
Li{RA} :
δE = 1
Li{RE} :
Li{MD} :
θD = 1
θC = 1
Li{MC} :
Li{VB} : δB = 1
δD = 1
Li{VD} :
476 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
On applique très souvent la théorie des lignes d'influence aux efforts internes ou
aux réactions d'appui alors qu'elle est également facilement exploitable pour les
déplacements. Ainsi, la ligne d'influence d'un déplacement en une section
donnée est identique à la déformée de cette poutre résultant de l'application d'un
effort unité en cette section 1.
7. COMPLEMENTS
8. EXEMPLE
A B C D E F
L L L L
® Ligne d'influence de ME
A B C E L
θE = 1
On peut déduire de cette ligne d'influence que seules les charges situées sur
le tronçon EF pourront créer un moment fléchissant en E.
® Ligne d'influence de VD
−1/2 −1
Lorsque les charges réparties se situent sur les tronçons CD et EF, l'effort
tranchant en D vaut :
L'effort tranchant maximal en D, égal à −5qL/8, est donc obtenu lorsque les
charges sont situées à la fois sur CD et EF :
C D E F
A B
® Ligne d'influence de RB
A δB = 1 C E F
1
_____
Bibliographie
[2] Samikian A., Analyse et calcul des structures, Gaëtan Morin Editeur,
Québec, 1984.
[3] Studer M.A. et Frey F., Introduction à l'analyse des structures, Presses
polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, 1997.
Sans passer par des calculs ou des démonstrations théoriques, ce livre passe
en revue de manière très intuitive les différents aspects de la stabilité des
structures et de la résistance des matériaux. Sans développements
mathématiques et sur base d'illustrations et d'exemples particulièrement bien
adaptés au sujet traité, il mène agréablement le lecteur d'un bout à l'autre du
480 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
livre en traitant parfois des sujets très spécifiques tels que les structures à
membranes, les coques ou les arcs.
Cet ouvrage, très agréable à lire, traite des aspects classiques de la statique
et de la mécanique des structures, avec un minimum de développements
mathématiques. Sur une base très pédagogique, l'auteur guide le lecteur d'un
bout à l'autre de son texte en suivant une ligne de conduite originale dictée
entre autres par les principes de minimisation de la quantité de matière. Cet
ouvrage contient notamment une bibliographie très complète relative non
seulement à la mécanique des structures, mais aussi à l'approche intuitive
des structures, à l'approche graphique, à l'architecture, aux catégories de
structures, aux ingénieurs ou architectes célèbres ou encore à l'histoire des
structures.
[7] Latteur P., Le béton armé dans tous ses états, éditions Academia-Bruylant,
(2e éd), Louvain-la-Neuve, 2001.
Préface ................................................................................................................ 5
Avant-propos...................................................................................................... 7
Le logiciel ISSD.................................................................................................. 9
Partie 1 : optimisation des éléments comprimés et des éléments fléchis ...... 421
1. Optimisation des éléments comprimés.................................................. 422
1.1. Rappel : formule d'Euler et formule d'Euler corrigée (Rankine) .............. 422
1.2. Notion d'indicateur de flambement ....................................................... 422
1.3. Quantification de l'importance du flambement sur la section .................. 424
1.4. Influence du type de matériau .............................................................. 427
1.5. Influence du type de section transversale .............................................. 429
2. Optimisation des éléments fléchis......................................................... 431
2.1. Quantification de l'importance de la flexion sur la section ...................... 431
2.2. Influence du type de matériau............................................................ 433
2.3. Influence du type de section transversale .............................................. 435
Bibliographie.................................................................................................. 479
Remerciements............................................................................................... 488
488 Calculer une structure : de la théorie à l'exemple
___________________________________________________________________________________________________________
Remerciements
Je tiens aussi adresser ma gratitude à toutes les personnes qui ont collaboré de
près ou de loin à la rédaction de cet ouvrage, en particulier :
Les câbleries namuroises pour les illustrations reprises dans le chapitre 13;
L'année suivante, il est nommé chargé de cours à temps partiel à la Faculté universitaire
des sciences agronomiques de Gembloux et y préside le jury du génie rural à partir de
2003.
Il est aussi le concepteur du logiciel interactif de calcul des structures ISSD, utilisé dans
plusieurs universités, écoles supérieures et bureaux d’études. Enfin, Pierre Latteur est
l'auteur d'un recueil consacré au calcul des éléments en béton armé, paru chez le même
éditeur.