CAT : Catalase
DO : Densité optique
2. Caractères généraux
Le terme « aliment » désigne toute matière qui, par la voie de l’ingestion, sert à
l’entretien et au désigne toute matière qui, par la voie de l’ingestion, sert à l’entretien
et au développement de l’organisme. Il s’agit le plus souvent de produit naturels, de
composition complexe [Alais et al., 2008]. Le terme « additif» fait sur toute référence
à un usage particulièrement à faible dose. De plus, l’additif a le plus souvent une
formule moléculaire simple, tandis que l’ingrédient ou aliment est un ensemble
organique complexe [Himoura et al., 2010].
2.1. Intérêt des additifs alimentaires
Les additifs alimentaires visent à :
Faciliter les procédés de fabrication : rôle technologique.
Assurer la conservation des produits en les protégeant d'un certain nombre
d'altérations (rancissement, rassissement…) : rôle hygiénique ou sanitaire
Maintenir ou améliorer les qualités sensorielles des ingrédients et des aliments
(consistance, texture, couleur ou goût) : rôle organoleptique [1].
4.2.1.1. Conservateurs
Un additif conservateur est défini comme étant une substance non consommée
normalement en tant que denrée alimentaire, que l’on incorpore à un aliment en vue
d’accroître sa sécurité et sa stabilité microbiologique. Il faut signaler que le terme
additif ne s’applique qu’à des substances utilisées à dose faibles, en principe moins de
1% [Bourgeois., 1992]. Il existe deux types de conservateurs, minéraux et organiques.
Parmi les agents conservateurs minéraux figurent les chlorures et les phosphates, les
nitrates, les nitrites, et les sulfites, et les bicarbonates et le peroxyde d’hydrogène. Les
agents conservateurs organiques (acides organiques) ont un effet conservateur
primaire (acide acétique, benzoïque, etc.) et un effet secondaire (acide citrique,
lactique, ascorbique, etc.) [Oudiot., 1992].
4.2.1.2. Antioxydants
Les antioxydants ou anti oxygènes empêchent l’oxydation des aliments et toutes les
modifications organiques qui découlent de cette oxydation (rancissement des graisses,
brunissement des fruits et légumes frais) [Gallen et al., 2013] .On les utilise en
industrie alimentaire, en industrie pharmaceutique et en cosmétologie. Certains
antioxydants sont liposolubles: tocophérols (E 306 à E 309), acide (E 320),
butylhydroxytoluène (E 321), a galates (E 310 à E 312). D’autres sont hydrosolubles
pour les fruits : acide ascorbique (E 300 à E 304), acide érythorbique (E 315 à E 316)
[Bourrier., 2005].
4.2.2.2. Gélifiants
Ce sont les substances qui, ajoutées à une denrée alimentaire, lui confèrent de la consistance
par la formation d’un gel [Directive européenne 89/107/CEE]. L’alginate de sodium (E401),
l’alginate de calcium (E404) et l’agar-agar (E406) sont des exemples de gélifiants [3].
4.2.2.3. Stabilisants
Ce sont des substances qui, ajoutées à une denrée alimentaire, permettent de maintenir son
état physico-chimique. Les stabilisants comprennent les substances qui permettent de
maintenir la dispersion homogène de deux ou plusieurs substances non miscibles, ainsi que
les substances qui stabilisent, conservent ou intensifient la couleur d’une denrée alimentaire
[Anonyme., 2008].
4.2.2.5. Émulsifiant
Ce sont les esters d’acide gras (citrique, acétique, lactique ou tartrique), les esters de sorbitane
et des sucro-esters, et les lécithines (E322) présentes dans le jaune d’œufs et le soja. Ils
permettent de stabiliser les sauces, on les retrouve dans le pain, le chocolat, les crèmes
glacées, margarine et viande transformée. Leur implication en allergologie est mineure face à
l’étendue de leur utilisation et leur toxicité peut induire troubles digestifs et inconfort [Gallen
et al., 2013].
4.2.3.3. Édulcorants
Ils donnent une saveur sucrée, sans favoriser les caries. Ce sont les polyols, sucres naturels
ayant subi une transformation à partir d’amidon, de sirop de glucose ou de cellulose : sorbitol
(E 420), mannitol (E 421), isomalt (E 953), maltitol (E 965), lactitol (E 966). Les édulcorants
intenses ont une saveur sucrée 300 fois plus forte que celle du saccharose : aspartame (E 951),
saccharine (E 954). Le mannitol (E 421), extrait de mannanes, est un sucre isomère du
sorbitol (E 420) très utilisé comme additif alimentaire et médicamenteux [Hedge et al., 2002].
LE RSIQUE ALIMENATIRE
Les notions de « danger » et de « risque »
Il est important de distinguer les termes « danger » et « risque » :
Danger : un agent physique, biologique ou une substance qui a le potentiel de
causer un effet néfaste avéré sur la santé.
Risque : la probabilité d’un préjudice. Le degré de risque repose à la fois sur la
probabilité et la gravité du résultat (type de préjudice, nombre de personnes
touchées, etc.). Le « risque » est lié à l’exposition au danger, c’est-à-dire à la
consommation de la denrée contaminée (quantité et fréquence de consommation)
[7].
Les additifs alimentaires sont autorisés en premier lieu pour rendre les aliments sûrs, facile
d’emploi et attrayants. Ils ne peuvent être utilisés que lorsque les autorités compétentes sont
convaincues de leur sécurité et leur nécessité d'emploi. Certains de ses additifs sont connus et
utilisés de longues dates, ils sont aussi, pour nombre d’entre eux naturels.
Cependant, des doutes planent sur l’innocuité de nombreuses de ces molécules. Le seul
véritable risque est celui d’allergies ou d’intolérances. Aussi, certains additifs sont suspects
d’être cancérigènes lorsqu’ils sont abusivement utilisés. Ci-après, nous exposons les risques
associés à certains additifs alimentaires.
o Inhibition du cancer
Des tests réalisés sur des rats et des souris ont mis en évidence une inhibition de la
cancérogenèse chimique grâce à des colorants comme la curcumine ou le β-carotène.
Cette inhibition a été observée pour les cancers de l’estomac, du duodénum, du colon, de la
peau et de la langue. Le mode d’action, bien que non entièrement connu, serait dû à
une protection assurée par ces additifs contre des initiateurs du cancer comme la
nitroquinoléine, l’azoxyméthane, et le benzopyrène. Ils permettraient ainsi d’augmenter
la fragmentation de l’ADN, facilitant le mécanisme d’apoptose en évitant ainsi la
prolifération des cellules cancéreuses.
Les antioxydants neutralisant les réactions d’oxydation au sein du corps humain, ils
interviennent eux-aussi dans le ralentissement du vieillissement des cellules, donc limitent la
cancérogénèse (RegulatoryToxicology and Pharmacology, 1997).
L’efficacité des additifs à inhiber le cancer varie selon les catégories, ainsi dans ce cas les
colorants apparaîtraient plus efficaces que les antioxydants. De même, au sein des
colorants la curcumine donnerait de meilleurs résultats que le β-carotène. Les
scientifiques prévoient même l’utilisation de la curcumine en chimiothérapie (ArabTehrany E
et Gaiani C, 2009).
o Lutte contre l’obésité
Le principal intérêt des édulcorants est de donner un goût sucré aux aliments sans
apporter de calories. L'apport en glucides simples par les produits alimentaires est
donc fortement réduit, ce qui est favorable, car d’après les nutritionnistes, les glucides simples
sont souvent consommés de manière excessive (même chez les personnes qui ne sont
pas diabétiques). Ils peuvent favoriser l'obésité mais aussi la carie dentaire et l'athérosclérose.
Les édulcorants s’avèrent donc utiles dans le cadre d'un régime hypocalorique ou de
maintien du poids corporel, ou encore pour les personnes diabétiques, pour lesquelles la
consommation de saccharose est en général déconseillée.
Les édulcorants sont également pratiques d’emploi, car ils sont présentés sous
différentes formes facilement utilisables (tablettes, poudre ) (ArabTehrany E et Gaiani
C,2009).
o Intérêt industriel
Les industries alimentaires tirent profit des additifs alimentaires car ils
permettent d’améliorer les propriétés des aliments, ce qui leur permet de
satisfaire les clients (augmentation de l’attrait, du goût, de la durée de
conservation des produit) et ainsi de booster les ventes (ArabTehrany E et Gaiani
C,2009).
Beaucoup d’additifs ont des effets douteux sur la santé et sont parfois remis en cause,
mais non interdits ce qui est source d’une grande controverse autour des additifs
alimentaires.
De plus, le consommateur les voit comme des produits chimiques, donc mauvais.
N’oublions pas que certains d’entre eux sont utilisés depuis des siècles (sel,
salpêtre, épices) ou sont même parfois extraits de végétaux. Il existe malgré
tout certains additifs comme la dulcine (édulcorant interdit il y a 59 ans) dont on
est sûrs de la nocivité.
o Hyperactivité
o Problèmes intestinaux
o Allergies
o Effet carcinogène
Le but des études de cancérogénèse est de démontrer qu’une substance est capable ou
non d’induire une prolifération anormale des cellules aboutissant à la formation de
tumeurs.
o Accoutumance
Les édulcorants sont parfois déconseillés par les nutritionnistes parce qu'ils
entretiendraient l’attrait pour le sucre. . De plus, d’après certaines études, la saveur
sucrée pourrait inciter le cerveau à sécréter de l’insuline (hormone
hypoglycémiante), alors qu’il n’y a aucun apport en glucose. Par conséquent la
glycémie chuterait, entraînant une sensation de faim. Les édulcorants utilisés par
les personnes obèses pour perdre du poids auraient donc un effet inverse à celui
recherché.
Les évaluateurs disposent d’études menées de façon sporadique, par des chercheurs
académiques ou institutionnels. Les études ne couvrent pas toujours tous les effets
toxiques potentiels et ne sont pas toujours menées suivant les lignes directrices officielles
et les Bonnes Pratiques de Laboratoire. En conséquence, les évaluateurs ne peuvent pas
toujours identifier de dose sans effet et doivent utiliser alors la plus petite dose avec effet.
Un facteur de sécurité supplémentaire compris entre 2 et 10 peut être ajouté. Dans le cas
où seule une dose avec effet est disponible, celle-ci sera affectée également d’un facteur
de sécurité supplémentaire égal à 10.
Documents
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