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RECOUVREMENT ET

VOIES D’EXECUTIONS
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RECOUVREMENT ET VOIES D’EXECUTIONS.

INTRODUCTION GENERALE.

Historiquement la violation des obligations contractuelles était réprimée comme un


délit, l’obligation était considérée comme un véritable lien personnel. Le corps du débiteur
répondait donc à ses dettes. Dans l’ancien droit romain le créancier non payé à l’échéance
possédait sur son débiteur un droit de vie et de mort. Le créancier avait la possibilité de
l’enfermer dans sa prison domestique et le couvrir de chaîne. Il pouvait le réduire à
l’esclavage et le vendre, puisqu’il n’existait pas de séparation de patrimoine et de l’être
humain. Il en était de même dans toutes les civilisations antiques. En JUDEE le créancier
pouvait disposer non seulement de la personne du débiteur mais encore de celle des
membres de sa famille les plus proches. SAINT MATHIEU disait «  cet homme n’ayant pas de
quoi rendre le maître donna l’ordre de le vendre avec sa femme, ses enfants et tous ses
biens, et d’éteindre ainsi sa dette. » MATH 18 V 25. De même on peut lire dans
DEUTERONOME 4 V1 « le prêteur sur gage est venu pour prendre mes deux enfants et en
faire des esclaves ».
Dans d’autres civilisations se fut le contraire, ce n’était plus le débiteur qui était massacré
mais le créancier qui gênait de façon permanente devant la porte du débiteur. Celui-ci
s’exécutait alors. Car en laissant souffrir le créancier dans la personne qui était perçu comme
sainte et inviolable on s’attirait la vengeance des dieux. Dans certaines traditions africaines
le système est à peu près le même. Le créancier menaçait son débiteur de se suicider. Or
l’incitation au suicide était sévèrement sanctionnée par les chefs traditionnels. De l’esclave
pour dette et de l’assujettissement du débiteur insolvable au créancier, on est passé à la
contrainte par corps. A Rome dès l’époque classique en effet l’exécution sur les personnes a
prit le pas sur l’exécution par corps pour ne devenir qu’un moyen de contrainte destiné à
fléchir la volonté du débiteur récalcitrant. C’est ainsi qu’a été donné au créancier la
possibilité de requérir la contrainte par corps c'est-à-dire faire emprisonner son débiteur
dans l’espoir que le désir de retrouver sa liberté l’amènerait soit à dévoiler ses ressources
soit à trouver des cautions. Cette procédure a été utilisée dans l’ancien droit français : maître
LOYSEL disait par son adage : « toute dette du roi sont payable par corps ». Mais plus tard
l’ordonnance civil de 1667 n’autorisait plus la contrainte par corps que pour des dettes
résultant d’un délit ou pour des dettes commerciales. La législation Napoléonienne ne la
maintient que pour la dette commerciale mais la supprime pour la dette civile. Par respect
du à la personne humaine la loi du 22 / 07 / 1867 aboli définitivement la contrainte par corps
tant en matière civile que commerciale ne la laissant subsister que pour l’associer pour
recouvrement des amendes, des frais de justice, des dommages intérêts et autres
condamnation pécuniaire prononcée à la suite d’une infraction pénale. La contrainte par
corps est généralement facteur de trouble et de désordre car elle suppose l’emploi de la
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force et le recours à la violence. De la sorte elle est de nature à compromettre la paix


publique et le bien être social.
Aujourd’hui la sanction de l’inexécution de l’obligation est presque exclusivement
l’exécution sur les biens du débiteur. Ce figurant exclusivement a l’actif de son patrimoine
répondant de ses dettes. C’est ce qu’énonce formellement l’article 2092 du code civil « 
quiconque s’est obligé personnellement est tenu de remplir son engagement sur tout ses
biens mobiliers et immobiliers présent et à venir ». Par cette mesure c’est le patrimoine du
débiteur qui répond de ses dettes et son corps. En la matière les législations africaines
relatives aux voies d’exécution se caractérisaient par leurs diversités et leurs caractères
obsolètes. Une reforme s’imposait donc, c’est ainsi que l’acte uniforme comptant
organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution a été
adopté le 10 / 04 / 1998. Tout comme l’acte uniforme portant organisation des sûretés cet
acte uniforme a une portée qui dépasse les limites du seul droit des affaires en ce qu’il
effectue une reforme générale de la procédure civile relative au recouvrement et aux voies
d’exécutions ayant un large impact sur les procédures judiciaires en afrique. Cette reforme
était indispensable car parmi les 16 états membres de L’OHADA seuls le Mali et le Togo
uniquement pour les procédures simplifiée de recouvrement avaient mis en place un
système moderne adapté au condition économique et sociales actuelles. Dans les autres
pays la même législation existante datait au mieux des années 70 sinon de l’époque
coloniale. Cette législation OHADA sur les procédures simplifiée de recouvrement et voies
d’exécution qui s’inspire très largement du droit français, a cependant sur de nombreux,
points adoptée des solutions originales. Aussi sa finalité est de rassurer les investisseurs et
les prêteurs qui ont désormais a leur disposition des procédures qui leur permettrons le cas
échéant de recouvrer leur créance.
Il faut cependant constater que dans la pratique ces procédures ne sont ni aussi
efficaces ni aussi simple que l’on aurait pu le souhaiter. Toutefois leur présence a une
importance indéniable on étudiera de prime abord les procédures d’injonctions qui peuvent
précéder l’exécution forcée avant de présenter successivement les voies d’exécution à
proprement parlé.

CHAPITRE I : LES PROCEDURES SIMPLIFIEES DE RECOUVREMENT.

L’acte uniforme institue deux types d’injonction, d’une part l’injonction traditionnelle
de payer et d’autre part l’injonction plus novatrice de délivrer ou de restituer un bien. Si les
conditions des deux types d’injonctions sont différentes la procédure suivie est dans les deux
cas quasiment la même.

SECTION I : LES CONDITIONS D’INJONCTIONS DE PAYER.


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Il s’agit de condition qui se résume à la créance. En effet pour un créancier qui veut
recourir à la procédure d’injonction de payer les conditions que doit avoir sa créance sont
relatives à la nature et aux caractères de celle-ci.

P.1 - LA NATURE DE LA CREANCE

La procédure d’injonction de payer ne peut être introduite que lorsque la créance a


une cause contractuelle, article 2 alinéas 1 de l’A.U, ou lorsqu’il s’agit d’effet de commerce
ou de cheque art. 2 alinéas 1-2°. La créance ayant une cause contractuelle peut être une
créance civile ou commerciale pourvu qu’elle résulte d’un accord de volonté à l’exclusion
des causes quasi contractuelles, délictuelle, ou quasi-délictuelle.
Pour ces créanciers seul le recours au droit commun est possible (assignation ou une
requête devant le juge…), aussi la créance ayant une cause contractuelle peut être une
créance statutaire. Il en est ainsi de la dette d’un apport en espèce ou en nature résultant
des statuts d’une société, d’un groupement intérêt économique, d’une association. La
procédure d’injonction de payer peut enfin être introduite pour l’engagement résultant de
l’émission ou de l’acceptation de tout effet de commerce ou d’un cheque dont la provision
s’est révélée inexacte ou insuffisante (article 2 alinéas 1er-2°).

P.2-LES CARACTERES DE LA CREANCE.

L’A.U exige du créancier qui veut recourir a l’injonction de payer une créance
certaine, liquide et exigible (article 1 ER de l’AU). Quant a la définition de ses caractères l’AU
nous oblige à recourir au droit commun des obligations dans son silence. En bref la créance
du créancier recourant doit être née et actuelle, et ne doit souffrir d’aucune contestation. En
plus elle doit avoir un montant libellé en argent peut importe le montant de celle-ci. Enfin
elle doit être arrivée à échéance qu’il s’agisse d’un terme légal ou conventionnel.

SECTION II - LES CONDITIONS D’INJONCTION DE DELIVRER OU


DE RESTITUER.

Ici les conditions sont relatives au bien concerné et au requerrant. Il suffit


simplement que :
 le bien concerné soit un bien meuble corporel ou déterminé.
 Le requerrant se prétend créancier d’une obligation de délivrer ou de restituer ou
de délivrance ou de restitution. Cf. Article 19 de l’A.U.
Ainsi l’injonction de délivrera l’acquéreur d’un bien meuble corporel qui a payer le
prix du bien sans en obtenir la délivrance dans un contrat de vente, notamment avec clause
de réserve de propriété.
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Quant à l’injonction de restituer, elle sied au déposant qui n’obtient de son


dépositaire la restitution de la chose déposée. Il en sera de même du créancier gagiste ainsi
qu’en matière de crédit bail portant sur un bien meuble corporel mais aussi en cas de
résolution de la vente et la restitution du bien au vendeur.

SECTION III : LA PROCEDURE INJONCTIVE

Les deux procédures qu’il s’agisse de l’obtention d’une injonction de payer ou d’une
injonction de délivrer ou de restituer se ressemblent. Elles commencent par une requête
dont les suites emporteront les réactions possibles du débiteur.

P.1 - LA REQUETE ET SES SUITES.

A- LA REQUETE

Le créancier doit tout d’abord former une requête adressée au président de la


juridiction compétente qui est celle du domicile ou du lieu où demeure effectivement le
debiteur. Pour le cas échéant le président de tout autre juridiction contractuellement choisi
par une partie. Il s’agit ensuite de procédure non contradictoire. Le débiteur n’a pas besoin
d’être présent au débat Il n’est pas nécessaire qu’il en soit informé. Article 3 et 20 de l’A.U.
La requête doit contenir l’identité complète du debiteur et l’indication précise du montant
de la somme réclamée avec le décompte des différents éléments de la créance ainsi que le
fondement de celle-ci.
Le contenu de la requête est prescrit par l’article 4 de l’A.U à peine d’irrecevabilité.
Notons que l’incompétence territoriale ne peut être soulevée que par la juridiction saisie de
la requête ou par le débiteur lors de l’instance introduite par son opposition.

B-LES SUITES DE LA REQUETE.

Le juge peut soit rejeter soit rendre une décision portant injonction.

A- Rejet De La Requête.

Le juge ne délivrera pas l’injonction s’il estime que les conditions énoncées par l’A.U
ne sont pas réunies et que donc la requête est infondée. Cette décision est sans recours mais
le créancier peut encore poursuivre son débiteur selon les voies de droit commun c'est-à-
dire par une procédure contradictoire (article 5 et 22).

b- décision portant injonction.


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En revanche le juge rendra une décision portant injonction de payer de délivrer ou de


restituer le bien selon le cas s’il estime que la demande est fondée (Article 5 et23 de l’A.U).
Lorsqu’il s’agit d’une injonction de payer et que le juge considère que la demande est
partiellement fondée une injonction de payer peut être délivré par le juge. Dans ce cas
également le créancier peut recourir à la procédure de droit commun afin de recouvrer le
solde de sa créance (article 5 de l’A.U). La décision d’injonction doit être signifiée au débiteur
dans les trois mois de sa date par voie extra judiciaire a défaut de quoi elle sera caduque
(article 7 et 25 A.U).
L’acte extra judiciaire c’est l’exploit d’huissier de justice, lettre recommandée avec
avis de réception ou tout moyen laissant trace écrite. Mais dans la pratique il est plus
sécurisant de signifier l’ordonnance d’injonction de payer par exploit d’huissier.
A peine de nullité l’acte doit porté certaines mentions énumérées par les articles 08 et 25 de
l’AU :
-lorsqu’il s’agit d’une injonction de payer il faut notamment que l’acte contienne
sommation au débiteur de payer au créancier du montant de la somme fixée par la décision
ainsi que les intérêts et frais de greffe ou si le débiteur attend faire valoir des moyens de
défense de former opposition a la décision d’injonction de payer. A cet effet l’acte de
signification doit contenir indication du délai que le débiteur a pour former opposition et de
la juridiction compétente pour recevoir cette opposition.
-lorsqu’il s’agit d’une injonction de délivrer ou de restituer un bien l’acte de
signification doit contenir sommation au débiteur de transporter a ses frais le bien désigné
en un lieu et dans les conditions indiquées dans l’acte ou si le débiteur a des moyens de
défense a faire valoir de former opposition a l’injonction de délivrer ou de restituer.

P.2-les réactions possibles du débiteur face a l’ordonnance d’injonction.

Le débiteur convaincu de sa situation débitrice peut s’exécuter spontanément. Mais il


arrive que celui-ci adopte une attitude passive a l’égard de l’ordonnance qui lui est signifié.
En revanche de bonne foi ou à des fins dilatoire ce débiteur s’opposera à l’exécution de
l’ordonnance d’injonction laquelle opposition donnera naissance à une décision
contradictoire.

A- l’exécution par le débiteur de son obligation de payer de délivrer ou de restituer.


La procédure d’injonction prendra fin purement et simplement si le débiteur règle sa
dette délivre ou restitue le bien, dans le cas contraire elle suivra sin cour.

B-la passivité du débiteur et ces conséquences.


Si le débiteur ne fait rien avant l’expiration d’un délai de quinze jours à compter de la
signification de la décision d’injonction le créancier peut demander l’apposition de la
formule exécutoire sur cette décision de justice. Article 16 et 27 de l’AU. A peine de
caducité de la décision le créancier doit former cette demande dans un délai de deux mois à
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compter de l’expiration du délai de quinze jours pour former opposition à compter du


désistement du débiteur qui a formé opposition. Article 17 et 27 de l’AU. Il convient de noter
que l’apposition de la formule exécutoire n’est qu’une pure formalité permettant l’exécution
de l’injonction sans aucune autre faculté de recours. En effet dès lors que le créancier peut
se prévaloir d’un titre exécutoire il n’a pas besoin de pratiquer une mesure conservatoire
avant de procéder à une mesure d’exécution.

C- l’opposition du débiteur.
Si en revanche le debiteur décide de former opposition à la décision il dispose d’un
délai de quinze jours pour intenter la procédure à compter de la signification de
l’ordonnance en signifiant son recours par acte extra judiciaire à toutes les parties ainsi que
au greffe de la juridiction dont le président a rendu la décision d’injonction et servant
assignation à comparaître à une date n’excédant pas le délai de trente jours a compter de la
signification de l’opposition article 11 et 26 de l’AU .
L’acte d’opposition a pour objet de saisir la juridiction présidentielle compétente non
seulement de la demande initiale du créancier mais de l’ensemble du litige, c'est-à-dire que
le tribunal doit connaître de toute la demande initiale et des demandes incidentes formées a
l’occasion des oppositions et des défenses au fond notamment de l’incompétence de la
juridiction saisie.
Le délai de quinze jours pour faire opposition a compter de la signification de
l’ordonnance peut être augmentée éventuellement des délais de distance article 10 de l’AU
et article 34 du CPC. Mais lorsque la signification n’a pu être faite a la personne du
débiteur , l’opposition du est exceptionnellement recevable jusqu'à l’expiration du délai de
quinze poursuivant le premier acte signifié a personne ou à défaut suivant la première
mesure d’exécution ayant pour effet de rendre indisponible en tout ou en partie les biens du
debiteur article 10 alinéas 2 et article 26 de l’AU. Dans ces hypothèses, le point de départ du
délai de l’opposition court a compter de la connaissance effective par le debiteur de
l’ordonnance d’injonction .cette date pouvant être celle de l’exploit de saisie.

D- la décision rendue sur opposition.


Qu’il s’agisse d’une ordonnance d’injonction de payer ou une ordonnance de
restituer ou de délivrer la juridiction saisie sur opposition doit obligatoirement procéder à
une tentative de conciliation :
-S’il y a conciliation il en est dresse PV signée par les parties et nécessairement
par le juge. Une expédition de ce PV de conciliation revêtue de la formule exécutoire
article 12 alinéas 1er constitue par conséquent un titre exécutoire article 33 alinéas 1 er
de l’AU.
-Si la tentative échoue la juridiction doit immédiatement statuer au fond
même en l’absence du debiteur article 12 et 26 de l’AU. La décision qui en résulte et
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qui se substitue à l’ordonnance d’injonction est susceptible d’appel dans un délai de


trente jour à compter du prononcé de la décision article 15 et 26 de l’AU.
L’appel est régit par les règles de procédures nationales de chaque état membre. La CCJA a
rappelé ce principe dans son arrêt N° 2 / 2002/ 10-01-2002.

CHAPITRE-II-LES CONDITIONS GENERALE DE TOUTE SAISIE.

L’AU prévoit deux catégories de voies d’exécution :


-les mesures ou saisie conservatoire au moyen des quelles un créancier peut
sauvegarder sa créance en attendant une décision exécutoire au fond.
-et les voies d’exécutoire au sens strict au moyen des quelles un créancier
peut obtenir l’exécution d’une décision en saisissant les biens de son débiteur.
Ces deux catégories comportent des sous catégories de groupe prise en fonction de
la nature des biens saisis ou de la nature de la créance. Cependant l’AU comporte une série
de disposition générale qui s’applique a tous les types de voies d’exécution. Ces conditions
générales sont relatives à trois questions :
-Les sujets de la saisie
-La cause de la saisie
-Et l’objet de la saisie.

SECTION –I- LES SUJETS DE LA SAISIE.


Deux questions se posent a nous qui peut saisir et qui peut être saisi ?

P.1-le créancier saisissant.


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Le droit de pratiquer un e saisie appartient a tout créancier sans distinguer selon qu’il
est chirographaire, hypothécaire, privilégié ou gagiste. Le principe général de droit de saisie
qui se fonde sur l’article 2092 du code civil mérite d’être précisé :
-les créanciers chirographaires sont tenus de saisir en premier lieu les biens mobiliers
de leur debiteur défaillants, et en cas d’insuffisance de ceux-ci poursuivent
l’exécution sur les immeubles.
-quant au créanciers privilégie ou hypothécaire ils doivent poursuivre en premier lieu
le bien affecté a la garantie de leur créance et en cas d’insuffisance de celui-ci poursuivent la
vente des autres biens. Par ailleurs le droit de saisir une fois acquit peut porté sur d’autre
difficulté tenant à son exécution a savoir la capacité de saisir lorsque le saisissant est un
mineur no,n émancipé et le pouvoir de saisir lorsque la saisie est pratiquée par une personne
autre que le créancier originaire. Ayant acquit la capacité requise d’effectuer un acte
d’administration si sa loi nationale l’y autorise le mineur non émancipé peut seul pratiquer
les saisies mobilières. Quant à la saisie immobilière il ne peut la pratiquer qu’en ayant
recourt à son représentant légal. La question des pouvoirs se pose lorsque la saisie est
pratiquée au nom d’une personne autre que le saisissant lui-même. En cas de décès en effet
le droit de saisie du créancier est transmis par voie successorale à ses héritiers. En dehors du
décès le droit de saisir peut être garanti à un représentant par volonté selon qu’il est légal ou
conventionnel. En tant que mandataire le représentant légal peut accomplir des actes
d’administration a l’image des saisies conservatoire. En revanche il ne peut pratiquer de
saisie immobilière sans un pouvoir spécial qui pourra être l’autorisation du conseil de famille
ou celle du juge des tutelles. Le mandataire conventionnels sera selon l’AU soit un huissier
d’exécution soit un agent d’exécution dans certains état surtout lorsque la profession
d’huissier n’y est pas représentée. Quant a ses fonctions le mandat général dont il est
investit lui suffit pour pratiquer des saisies mobilière à l’exclusion des saisies immobilières
pour les quels il doit être muni d’un mandat spécial art 254 alinéas 2 indice 2 de l’AU.

P.2- le debiteur saisi.


Au regard de l’art 2092 du code civil tout debiteur peut être saisi mais l’AU lui
assimile certaines personnes au quelle il étend la portée de la saisie.

A-le debiteur.
Le principe selon le quel tout debiteur être saisi souffre de dérogation et
d’atténuation. Les solutions dérogatoires se résument en des iminutés d’exécution qui
protégent certaines personnes. Il s’agit en droit interne de l’état et des collectivités
publiques, et en droit international des états étrangers et des agents diplomatiques.
Toutefois pour assouplir ces dérogations l’AU autorise les créanciers des personnes morales
de droit public et des entreprises publics a recourir a la compensation sous la condition de la
certitude de la liquidité et l’exigibilité des dite créances art 30 AU. Les solution atténuante
consistent quant a elles dans la suspension de la procédure de l’acte de saisie soit par le
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procède de mesure de grâce art 39 AU soit par la procédure d’apurement du passif art 76 et
suivant et 149 et 150 de l’AU sur les procédures d’apurements du passif.

B-les personnes assimilées au debiteur.


Il peut s’agit d’un représentant du debiteur, des on ayant cause universel ou du
conjoint du debiteur.
a- le représentant.
La saisie est dirigée contre un représentant légal du debiteur lorsque celui-ci est
frappé d’une incapacité générale d’exercice. Par contre si l’incapacité est spéciale, la saisie
sera dirigée contre l’incapable lui-même. Mais que la représentation soit conventionnelle ou
légale seule la personne est visée par la saisie. Les biens de ces représentant échappent a la
saisie dont l’assiette ne comprendra que ceux du représenté.
b- l’ayant cause universelle du debiteur défunt.

En cas de décès du debiteur saisi le créancier saisissant a le droit d’entreprendre ou de


poursuivre la saisie des biens des ayants cause universel. Mais il faut distinguer :
-si les héritiers acceptent purement et simplement la succession du débiteur décédé,
l’assiette de la saisie comprendra a la fois les biens successoraux et les biens personnels des
héritiers.
- par contre si les ayants causes universel du debiteur dé cujus refusent la succession ou
l’acceptent sous bénéfice d’inventaire leur bien personnel ne pourront être saisis en raison
de la règle de la séparation des patrimoine. La saisie ne peut être possible contre ces
successeurs.

c-le conjoint de l’époux debiteur.


Lorsque le debiteur est marié il faut tenir compte du régime matrimonial adopté.
Pour les époux commun en biens l’article 53 de l’AU édicte une règle spécifique relative à la
saisie d’un compte bancaire alimenté par les gains et salaire des époux.
En effet lorsque ce compte même joint fait l’objet d’une mesure d’exécution forcée
ou d’une saisie conservatoire pour le paiement ou l garantie d’une créance née du chef du
conjoint, il doit être laissé a la disposition de l’autre conjoint une somme équivalente a son
choix au montant des gains et salaires versés au cour du mois précédent ou au montant
moyen mensuel des gains et salaire versés dans les douze mois précédent la saisie. Cette
protection s’explique par le caractère alimentaire des créances de salaire.

SECTION-II- LA CAUSE DE LA SAISIE.

La cause de la saisie est la créance qui la justifie. Elle est la créance du créancier
saisissant contre le debiteur saisi. Dans les règles générales communes à toutes les saisies
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l’AU a consacrée les articles 31 à 34 aux conditions de fond et de forme aux quelles doit
satisfaire la créance cause de la saisie.

P.1-les conditions de fond.

Selon les termes de l’article 31 de l’AU : « l’exécution forcée n’est ouverte qu’au


créanciers justifiant d’une créance, certaine, liquide et exigible à l’exclusion des saisies à fin
conservatoire qui sont soumises a d’autres conditions et sous réserve des dispositions
relative à l’appréhension et à la revendication des meubles ».
Il en résulte que ces trois caractères ne concernent que les saisies vente et les saisies
attributions.

P.2-les conditions de forme : l’exigence d’un titre exécutoire.

Il faut un titre exécutoire lorsqu’il s’agit d’une mesure d’exécution par exemple une
saisie à fin d’exécution proprement dite ou une saisie immobilière.
Cependant on peut procéder à une saisie à caractère conservatoire sans être nanti d’un titre
exécutoire sauf à obtenir une autorisation de justice. Mais une autorisation du juge n’est pas
nécessaire s’il s’agit d’une lettre de change acceptée, d’un billet a ordre d’un cheque d’un
loyer impayé après commandement si celui-ci est du en vertu d’un contrat de bail
d’immeuble écrit. L’article 33 détermine les titres exécutoires.

SECTION-III- L’OBJET DE LA SAISIE.

Tous les biens qui composent le patrimoine du debiteur sont en principe saisissable
sauf ceux déclarer insaisissable par les lois nationales de chaque états parti.

P.1- principe de la saisisabilité des biens du débiteur.

Il s’agit ici selon l’article 50 alinéas 1 ER et 2 de l’AU : « de tous les biens du debiteur
présent et à venir alors qu’il serait détenu par un tiers ».
Il en découle que le bien saisissable doit non seulement appartenir au debiteur mais
aussi être disponible.

A- appartenance des biens au debiteur.

Il peut arriver que les biens objet de la saisie n’appartiennent exclusivement au


debiteur saisi mais à plusieurs personnes. C’est le problème de la saisie des biens indivis.
Il résulte de l’article 249 de l’AU relative à l’indivision immobilière et qui devrait être
étendue aux indivisions mobilière que : « l’interdiction de saisie qui frappe les créanciers est
générale ». Au delà de l’indivision le bien peut ne pas appartenir du tout au débiteur saisi. La
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sanction de la saisie d’un tel bien diffère selon que l’assiette de la saisie est exclusivement ou
non composée des biens du tiers.
-Si tous les biens qui constituent l’assiette de la saisie appartiennent au tiers. Celui ci
peut demander au tribunal compétent la main levée, c'est-à-dire la mise à néant de la saisie.
-Si par contre la saisie des biens du débiteur n’englobe que quelques biens du tiers,
ce dernier peur exercer une action en revendication ou une action en distraction selon que
les biens ont ou n’ont pas encore été vendu. Sans attendre la fin de cette procédure le tiers
revendiquant peut désormais pratiquer une saisie revendication.

B- la disponibilité des biens du débiteur.


En plus d’appartenir au débiteur saisi les biens objet de la saisie doivent aussi être
disponible en ses mains, ce qui ne serait pas le cas si le débiteur était en état de règlement
judicaire ou de liquidation de biens. Ces deux situations entraînant le dessaisissement du
débiteur et la suspension des poursuites individuelles. Il en est de même lorsque les biens
du débiteur ont déjà fait l’objet d’une première saisie car dit on « saisie sur saisie ne vaut ».
Dans ce second cas toutefois le second créancier saisissant peut a son tour saisir les biens
déjà saisie en recourant a une saisie complémentaire ou en procédant a une extension de
l’assiette de la saisie initiale en matière de saisie vente. On dit qu’il y a opposition et
concours de saisie article 130 et suivant de l’AU.

P.2-les biens insaisissables.

La détermination des biens insaisissable est laisée par l’AU au pouvoir souverain de
chaque état parti. L’art 52 dudit acte se contente uniquement de préciser que les créances
insaisissables dont le montant est versée sur un compte demeure insaisissable. Sont
également insaisissable les objets mobiliers corporels indispensable à la vie du debiteur à
savoir :
-les biens mobiliers nécessaire a la vie du debiteur saisie (vêtement, la literie, linge de
maison, denrée alimentaire, ustensile de cuisine),
-les biens mobilier considérés comme instrument de travail sauf lorsque la créance
représente des sommes dues au fabriquant, reparateur et vendeur des dits objets ou a celui
qui aura prêté pour les acheter, fabriquer ou réparer article 271 et 272 du cpc.
-sont insaisissable les créances ayant un caractère alimentaire à savoir les sommes et
pensions ayant un caractère alimentaire, les rentes (revenu annuel pour accident de travail).
S’agissant des salaires ils ne sont pas intégralement saisissable, une partie du salaire est
insaisissable et cette fraction est d’autant plus élevée que le salaire est plus faible. Il y a donc
des quotités saisissables et des quotités non saisissables. Pour le calcul il faut tenir compte
du salaire principal et de la rémunération accessoire.
Au delà de ces règles générales commune a toues les saisies, chaque type de saisie
est régit par une règle particulière. Ainsi on assiste une variété de saisie qui peut être classé
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selon leur finalité à savoir rendre uniquement indisponible les biens saisis pour ensuite les
vendre pour les attribuer ensuite au créancier. Sous cet angle les saisies conservatoires
s’opposent aux saisies afin d’exécution. En dehors de la finalité, l’objet de la saisie est aussi
l’objet de distinction. Elles sont qualifiées de saisies mobilière quant elles portent sur des
biens mobilier et immobilière quant elles portent sur un bien immobilier.

CHAPITRE-III- : LES SAISIES MOBILIERES A FIN CONSERVATOIRES.

Les saisies conservatoires qui permettent a un créancier de saisir a titre conservatoire


les biens appartenant a son debiteur ont pour effet de rendre indisponibles les biens sur
lesquels elles portent. Elles ont une double finalité d’une part elles peuvent servir de moyen
de pression sur un debiteur récalcitrant et d’autre part elle protège le créancier contre
d’éventuelle insolvabilité future du debiteur.
En conséquence les créanciers ont très souvent recours à ce type de saisie des qu’il
se produit un incident de paiement. Ces saisies peuvent porter sur les biens meubles
corporels que sur les biens meubles incorporels.

SECTION-I- : LES SAISIES CONSERVATOIRE DE BIENS MEUBLE CORPORELS.

L’AU a prévu un droit commun et un droit spécial relatif a cette saisie.

P.1-le droit commun de la saisie conservatoire des biens meuble corporels.

Ce droit commun traite des conditions qui sont générales au saisie conservatoire de
la procédure de saisie des incidents et l’issu de cette saisie.

A-les conditions de la saisie conservatoire.


Les conditions relatives aux sujets sont celles relatives à toutes les saisies.
Quant à l’objet il faut noter qu’à l’exclusion des biens immeuble et des biens
mobiliers incorporels cette saisie ne porte que sur les biens mobiliers corporels même
détenus par un tiers sauf déclaration d’insaisissabilité.
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Quant à la cause de la saisie c’est al créance on assiste à un libéralisme au niveau des


conditions de fond se traduisant par l’exclusion des exigences de certitude de liquidité et
d’exigibilité. Il suffira que la créance soit fondée en son principe et menacée dans son
recouvrement par certaines circonstances dont l’appréciation relève du pouvoir souverain
du juge.
En la forme la créance cause de la saisie peut figurer ou non sur un titre exécutoire. Il
peut s’agir d’un acte authentique ou d’un acte sous seing privé, il peut même ne figurer sur
aucun titre.
Toutefois pour le créancier qui n’est pas muni d’un titre exécutoire une autorisation
judiciaire s’avère nécessaire sauf s’il s’agit d’une lettre de change acceptée ou d’un billet a
ordre, d’un cheque, d’un loyer impayé après commandement, si celui est du après en vertu
d’un contrat de bail écrit. Le juge a un pouvoir souverain pour rejeter la requête ou ordonner
la saisie.
La voie de recours contre la décision du juge statuant sur la demande d’autorisation
est l’appel art 49 alinéas 1er de l’AU dans un délai de quinze jours à compter du prononcé de
la décision art 49 alinéas 2 de l’AU. Le délai d’appel comme l’appel lui-même n’ont un
caractère suspensif sauf décision contraire spécialement motivée du président de la
juridiction compétente art 49 al 3 de l’AU. la décision autorisant la saisie conservatoire de
meuble corporel doit comme toute saisie conservatoire a peine de nullité préciser le
montant des sommes pour la garanties desquelles la saisie est autorisée et précisée la
nature des biens sur lesquels portent la saisie art 59 de l’AU.
L’autorisation judiciaire de saisie sera caduque si la saisie conservatoire n’est pas
pratiquer dans les trois mois qui suivent le prononcée de la dite autorisation.

B-la procédure commune aux saisies conservatoire de meuble corporel.

Il faut distinguer selon que la saisie est pratiquée entre les mains du debiteur saisi lui-même
ou entre les mains d’un tiers détenteur.

a-…entre les mains du debiteur saisi.

L’huissier doit rappeler au debiteur qu’il est tenu de lui indiquer les biens qui auraient
faits l’objet de saisie antérieur et lui en communiquer le procès verbal. L’huissier dresse un
procès verbal qui à peine de nullité contient les mentions prescrites par l’art 64 à 66 de l’AU.
Et qui doit être signifié au debiteur saisi selon qu’il est présent ou non au moment de la
saisie. Si le debiteur saisi assiste a la saisie une copie du procès verbal de saisie portant les
mêmes signatures que l’original est immédiatement remise au debiteur saisi, et cette copie
de saisie vaut signification art 62 de l’AU. Lorsque le débiteur n’a pas assisté à la saisie une
copie du procès verbal de la saisie lui est signifiée en lui impartissant un délai de huit jours
pour fasse connaitre à l’huissier l’existence d’une saisie antérieur et lui en communiquer
procès verbal art 65 al 3.
14

b-…entre les mains d’un tiers détenteur.


Lorsque les biens se trouvent dans les locaux d’habitation du tiers l’huissier ne peut
pratiquer la saisie qu’étant muni d’autorisation judiciaire qui n’est pas a confondre avec
l’autorisation judiciaire préalable pour saisir lorsque le créancier n’est pas muni d’un titre
exécutoire. Le tribunal compétent pour autoriser cette saisie au domicile du tiers est la
juridiction du lieu ou sont situés les biens art 105 de l’AU. la compétence d’attribution étant
celle du président du tribunal ou du magistrat délégué par lui art 49 de l’AU. Muni de cette
autorisation l’huissier après dresser un inventaire établit un acte de saisie qui doit contenir a
peine de nullité les mention des art109 et 110 de l’AU.
La signification de l’acte de saisie se fait au tiers comme pour le débiteur saisi. Mais en plus
une copie du PV de saisie doit être dénoncé dans un délai de huit jours au debiteur art 67
alinéas 3. L’actes de dénonciation doit contenir a peine de nullité les trois mentions
énumérés par l’art 67 alinéas 3. Pratiqué entre les mains du débiteur ou d’un tiers détenteur
la saisie conservatoire rend les biens indisponibles.

C-les incidents et l’issue de la saisie conservatoire des biens meuble corporel.

a- les incidents.
Par incidents il faut entendre les différentes contestations relatives à la saisie. Nous
distinguerons les incidents soulevés par le débiteur saisi et les incidents soulevés par les tiers
et ceux soulever par d’autres créanciers.

1-les incidents soulevés par le debiteur saisi.


Ce sont : la main levée la réduction ou le cantonnement de la saisie.
 Le débiteur peut demande la main levée c'est-à-dire la mise a néant de la saisie pour
violation des conditions de forme ou de fond prescrites aux articles 54, 55, 59, 60 et
61 de l’AU. La juridiction compétent est celle qui a ordonner la saisie à défaut celle
du domicile ou du lieu ou demeure le debiteur saisi.
 La réduction ou le cantonnement de la saisie : le debiteur saisi demandera au
tribunal de prononcer la réduction si un paiement partielle antérieur n’a pas été
déduit de la créance au moment de la saisie, il en sera de même pour le
cantonnement lorsque le bien saisi est insaisissable ou lorsque la valeur des biens
saisis notablement celle de la saisie.
A l’absence de dispositions spécifique en la matière le débiteur doit se contente de
présenter cet incident devant la juridiction compétente qui est celle du lieu ou sont situés les
biens saisis art 63 alinéas 2 de l’AU.

2-les incidents soulevés par les tiers.


Le tiers détenteur peut se prévaloir d’un droit de rétention sur le bien saisis. Il doit en
informer l’huissier par lettre recommande ou par tout moyen laissant trace écrite a moins
15

qu’il n’est pas fait la déclaration au moment de la saisie. Le créancier saisissant dispose d’un
délai d’un mois pour contester le droit du tiers devant la juridiction du domicile ou du lieu où
demeure le tiers. Durant l’instance les biens demeurent indisponibles. En dehors du tiers
détenteur d’autre tiers peuvent revendiquer non plus un simple droit de rétention mais la
propriété même des biens saisis , cet incident est régit par l’art 68 qui renvoie aux art 139 a
146 de l’AU relatif aux saisies vente de biens mobilier.

3- les incidents soulevés par d’autres créanciers.


D’autre incidents peuvent être en effet être soulevés par d’autre créanciers qui
veulent aussi saisir les mêmes biens : on dit qu’il y a concourt de saisie. Cette situation est
réglementée par les art 74 et suivant de l’AU.

b- l’issue de la saisie.
Le debiteur peut s’exécuter volontairement et demander au tribunal de prononcer la
main levée de la saisie qui sera ici non un incident mais plutôt une issue. Il peut aussi ne pas
s’exécuter , au quel cas le créancier devra mettre fin a sa saisie provisoire en procédant a la
conversion de la saisie conservatoire en saisie vente,selon que le créancier est muni ou non
d’un titre exécutoire.

1-le créancier muni d’un titre exécutoire.


Un tel créancier n’a plus besoin de recourir a la justice il procédera a la conversion de
la saisie conservatoire en saisie vente en recourant a un acte de conversion dont les
mentions sont énumérées a l’art 69 de l’AU notamment l’insertion d’un commandement de
payer la somme sous huitaine. A l’expiration de ce délai l’huissier procèdera a la vérification
et dressera un PV de récolement qui sera de la vente des biens saisis selon les règles de la
saisie vente.

2-le créancier non muni d’un titre exécutoire.


Pour un tel créancier l’art 61 de l’AU offre le choix entre introduire une procédure au
fond pour faire constater par la juridiction du fond le bien fondé de sa créance dans un délai
d’un mois sous peine de nullité de la procédure de saisie conservatoire pour accomplir les
formalités d’un titre nécessaire à l’optention d’un titre exécutoire.

P.2- les spécificités de la saisie foraine et la saisie revendication.

Ce sont deux saisies conservatoire de bien meuble corporel dont la particularité tient
pour l’une a la situation du debiteur et pour l’autre au droit du créancier sur le bien objet de
la saisie.
16

A-la saisie foraine.


C’est une saisie conservatoire de bien meuble corporel particulière qui permet a un
créancier de placer sous main de justice les biens mobilier (meuble) d’un débiteur forain ou
itinérant en évitant au créancier saisissant d’exercer des poursuites au domicile du débiteur.
Seul l’article 73 de l’AU est consacre au condition et a la procédure de cette saisie.

a- les conditions de la saisie foraine.


Le créancier saisissant doit avoir son domicile dans la commune où se trouvent les
biens du débiteur qu’il veut saisir. Dans le cas ou la créance ne serait pas constater par un
titre exécutoire ou ne résulterait pas d’un titre dispenser de l’autorisation de saisir la
permission du juge s’impose comme dans toute saisie conservatoire notamment de bien
meuble corporel. La juridiction compétente pour autoriser la saisie foraine et trancher les
litiges relative a cette saisie est la juridiction du domicile du créancier. Le débiteur saisi est
tout débiteur n’ayant pas de domicile fixe ou ayant son domicile ou son établissement dans
un pays étranger. Les susceptibles d’être saisis sont des biens mobiliers corporels puisque la
saisie foraine est une saisie conservatoire qui porte sur les biens meubles corporels du
débiteur.

b-la procédure de saisie.


La procédure applicable a la saisie foraine est celle prescrite pour les saisies
conservatoire notamment de biens meuble corporels a l’exception des règles relative a la
désignation du gardien. Selon les dispositions de l’article 173 alinéas 2 de l’AU « le créancier
saisissant est gardien des biens s’ils sont entre ses mains sinon il sera établit un gardien ».
L’exception réside dans le fait que dans la saisie de biens corporel le gardien est le débiteur
lui-même ou le tiers détenteur selon les cas article 36 alinéas 1 ER de l’AU.
Quant a l’issue de la saisie foraine aucune particularité n’est à relever.

B-la saisie revendication.


C’est une procédure par la quelle le titulaire d’un droit de suite sur un meuble corporel
le fait placer sous main de justice pour en assurer la conservation et en obtenir
ultérieurement la remise. la saisie revendication est réglementée par les articles 227 à 235
de l’AU qui détermine le champs d’application la procédure les incidents et l’issue de cette
saisie.

a- champs d’application.
Selon l’article 227 de l’AU « toute personne apparemment fondée à requérir la
délivrance ou la restitution d’un bien meuble peut en attendant sa remise recourir a cette
saisie ». Ce champ d’application englobe les hypothèses égrainées au chapelet du champ
d’application de l’injonction de délivrer ou de restituer.

b- procédures et incidents.
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1-l’autorisation préalable.
La phase préalable de l’autorisation judiciaire s’impose au créancier qui n’a pas un
titre exécutoire, mais il faut souligner l’exception de l’article 227 alinéas 2 selon laquelle le
créancier qui se prévaut d’une décision de justice n’ayant pas encore force exécutoire est
néanmoins dispensé de l’autorisation judiciaire de saisie. La juridiction compétente qui est
celle du domicile ou du lieu ou demeure, la personne tenue de délivrer ou de restituer est
saisi d’une requête du créancier. La décision autorisant la saisie qui doit contenir la double
précision de la désignation du bien et de l’identité du débiteur est caduque si la saisie n’a pas
ete pratiquée dans les trois mois de son prononcé.

2-les opérations de saisie.


Sur présentation de l’autorisation judiciaire de saisie ou du titre exécutoire il peut
être procéder a la saisie revendication en tous lieu et entre le mains de tout débiteur du bien
article 230 alinéas1er DE l’AU, si la saisie est pratiquée dans un lieu servant d’habitation du
tiers détenteur des biens a saisir une autorisation spéciale de la juridiction compétente est
nécessaire, qui ne devrait pas est confondu avec l’autorisation préalable de saisir. La saisie
revendication comme toute saisie conservatoire notamment de bien meuble corporel en
emporte indisponibilité du bien saisi. Et cette indisponibilité s’impose tant au debiteur qu’au
tiers détenteur lesquels peut contester les saisies en soulevant des incidents. En la matière
les incidents sont les mêmes que pouvant exister a l’occasion de toue saisie corporel.

c- l’issue de la saisie.
L’issue de la saisie revendication est celle de toute saisie conservatoire notamment de bien
meuble corporelle, mais il faut préciser qu’il ne s’agit pas ici de recouvrer une créance. Pour
le créancier non muni d’un titre exécutoire l’instance au fond s’averre nécessaire a moins
qu’il ne procède à l’accomplissement de formalités nécessaire à l’obtention d’un titre
exécutoire. Ce titre exécutoire permettra au créancier saisissant d’obtenir la délivrance ou la
restitution du bien saisi en utilisant la procédure de la saisie appréhension. Pour le créancier
qui a pratiqué la saisie revendication muni d’un titre exécutoire il pourra obtenir plus
rapidement la délivrance ou la restitution du bien meuble corporel en recourant a la
procédure de saisie appréhension.

SECTION –II-LA SAISIE CONSERVATOIRE DE BIEN MEUBLE INCORPOREL.

Ces saisies constituent une innovation de l’AU, elles portent sur la saisie
conservatoires des créances et sur celles des droits des associées et des valeurs mobilières.

P.1-la saisie conservatoire des créances.

Nous verrons les conditions, la procédure, l’incident et l’issue de cette saisie.


18

A-les conditions de cette saisie.


Le créancier saisissant, le debiteur saisi et le tiers saisi sont les trois personnages qui
entrent en jeu. Les deux premiers sont classiques, quant au tiers saisi c’est nécessairement le
débiteur de debiteur saisi d’une somme d’argent.

B-la procédure.

Pour le créancier muni d’un titre exécutoire ou d’un titre dispensant d’un titre
préalable de saisir la procédure ne comportera que deux phases :
-la saisie proprement dit.
-la dénonciation de cette saisie au debiteur saisi.
Pour le créancier non muni de titre exécutoire ou de titre dispensant de l’autorisation
judiciaire de saisir la saisie comportera trois phases :
-la phase d’autorisation judiciaire de saisie article 77alinéas 1 er revoyant aux dispositions de
l’article 54 et 55 de l’AU.
-la phase de la saisie proprement dite et celle de la dénonciation de la saisie au debiteur
saisie.

a- l’acte de saisie.
L’exploit de saisie doit contenir a peine de nullité les six mentions de l’article 77 de
l’AU. Il doit être signifié au tiers saisi par sa remise a lui s’il est présent art84 et 158 de l’AU
lequel doit déclarer l’existence de tous cession de créance de délégation ou de saisie
antérieur. Comme toute saisie l’exploit de saisie conservatoire de saisie de créance entraîne
l’indisponibilité de la créance objet de la saisie, mais ici la portée de l’indisponibilité est
limitée a concurrence du montant de la créance cause de la saisie article 57 alinéas 1 ER de
l’AU. il en résulte ici que le debiteur saisi n’a plus besoin de demander en justice le
cantonnement , en plus du debiteur l’intérêt du créancier est prise en compte par l’article
57-2 qui confère au créancier saisissant un droit de gage sur la fraction de la créance objet
de la saisie devenu indisponible éliminant ainsi la crainte du créancier saisissant du concours
d’autre créancier ultérieur comme c’est le cas en matière de saisie conservatoire de meuble
corporel article 74 et suivant et article 78 de l’AU.

b- l’acte de la dénonciation de la saisie au debiteur.

Dans un délai de 8 jrs l’huissier a peine de caducité signifier au debiteur saisi un acte
dénonciation dont les mentions qui sont au nombre de cinq sont énuméré par l’Article 72 de
l’AU. C’est a partis donc de la signification de l’acte de dénonciation que le debiteur saisi
enfin informé peut agir en contestation.
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C-les incidents et l’issue de la procédure.

a- les incidents.

Le debiteur saisi des la signification qui lui est faite de la saisie conservatoire peut
demander la main levée de celle-ci pour violation des conditions de validité de la saisie cela
au sens de l’article 79 renvoyant au disposition des article 62 et 63 de l’AU. La demande de
main levée du debiteur doit être portés devant la juridiction de son domicile. En dehors de
la main levée les autres contestation doivent être portées devant la juridiction du lieu
d’exécution de la saisie, article 79 alinéas 2. La décision tranchant la contestation est
susceptible d’appel dans les quinze jours de sa notification. Le délai pour faire appel ainsi
que la déclaration d’appel sont suspensif d’exécution sauf décision contraire spécialement
motivée de la juridiction compétente article 84 renvoyant a l’article 172 de l’AU. Le debiteur
saisi qui n’aurait pas élevé contestation dans le délai prescrit peut agir en répétition de l’indu
devant le juge du fond article 84-170 alinéas 3 de l’AU.

b- l’issue de la procédure.

La première issue de cette saisie est l’exécution de ses obligations par le debiteur
saisi qui demandera la main levée de la saisie.
La seconde issue consiste dans la saisie conservatoire en saisie attribution lorsque le
debiteur ne s’exécute pas en dépit de la saisie. Toutefois une distinction s’impose comme
pour toute saisie conservatoire :
-le créancier qui a pratiqué la saisie en se fondant sur une autorisation judiciaire de saisie ou
sur un titre dispensant de cette autorisation doit intenter une action devant une juridiction
de fond a moins qu’il se contente d’accomplir les formalités nécessaires à l’optention d’un
titre exécutoire article 61 de l’AU.
-pour le créancier muni d’un titre exécutoire un acte de conversion de la saisie conservatoire
des créance en saisie attribution contenant a peine de nullité les cinq mentions prévu art82
alinéas 1ER suffit. Par ce acte de conversion le tires saisi est informé de l’attribution
immédiate de la créance saisie au profit du saisissant art 82 alinéas 2 de l’AU. La copie de
l’acte de conversion est ainsi signifié au debiteur qui dispose a compte de cette signification
d’un délai de quinze jours pour contester le dit acte devant la juridiction de son domicile ou
du lieu ou il demeure art 83 alinéas 1 ER et 2 de l’AU. En l’absence de contestation dans le
délai prescrit le tiers saisi est tenu de payer le créancier saisissant ou son mandataire sur
présentation d’un certificat de greffe attestant l’absence de contestation art 83 alinéas 3 de
l’AU. Le paiement peut néanmoins intervenir avant l’expiration du délai de quinze jours si le
debiteur déclare par écrit ne pas contester l’acte de conversion art 83 alinéas 4 de l’AU. En
cas de refus de paiement par le tiers la contestation doit être porté par le créancier
saisissant devant la juridiction du lieu d’exécution de la saisie laquelle pourra l’y contraindre.
20

P.2- la saisie conservatoire des droits d’associer et des valeurs mobilières.

Les droits d’associé sont des titres sociaux émit par la société en contre partie des
apports fait par les associés. Ces titres sont dénommés action dans les sociétés WWW et
part sociale dans les autres sociétés. Quant aux valeurs mobilière ce sont les actions et les
obligations émises par les seules sociétés anonymes. Elles reversent la forme soit de titre au
porteur soit de titre nominatif. Seule la procédure et l’issue de cette saisie présentent
quelques spécifités par rapport aux droit des saisie conservatoire notamment de créance.

A-la procédure….

De la saisie conservatoire des droits d’associés et des valeurs mobilières différent


selon que les droits et valeurs mobilières sont en possession du debiteur ou en celle d’un
tiers. Dans le 1er cas la procédure de saisie ne comportera qu’un seul acte : l’acte de saisie.
Dans le 2nd cas la procédure comportera deux actes :
l’acte de saisie entre le créancier et le tiers saisi et sa dénonciation au debiteur, art 85 et
suivant.
Toutefois dans ou dans l’autre cas la procédure peut commencer par l’obtention d’une
autorisation judiciaire si le créancier n’est pas muni d’un titre exécutoire. L’exploit de saisi
doit à peine de nullité contenir les mentions prévues à l’art 85 renvoyant aux dispositions de
l’art 237 de l’AU.
Comme toute saisie conservatoire celle-ci un effet d’indisponibilité qui s’étant au droit
pécuniaire attaché a l’intégralité des parts ou des valeurs dont le debiteur est titulaire.
Mais le debiteur peut obtenir la main levée en consignant une somme d’argent
suffisante pour désintéresser le créancier qui en reçoit l’affectation spéciale art 87 renvoyant
a l’art 39 de l’AU. Par exploit de dénonciation le debiteur doit être informé dans un délai de
huit jours de la saisie. Cet exploit doit contenir à peine de nullité les mentions énumérées
par l’article 86 alinéas 1ER de l’AU. A l’expiration du délai de huit jours la saisie est nulle en
l’absence de dénonciation.

B- l’issue.

Si le debiteur saisi s’exécute il peut mettre fin a la saisie en demandant au tribunal de


prononcer la main levée de la saisie, dans le cas contraire :
-le créancier muni d’un titre exécutoire procédera à ma conversion de sa saisie conservatoire
en saisie vente par le recours a un acte de conversion qui devra contenir a peine de nullité
les mentions énuméré par les art 88 alinéas 1 er. Cet acte de conversion est d’abord signifié
au debiteur par le créancier et une copie sera ensuite signifiée au tiers saisi.
- quant au créancier non muni d’un titre exécutoire, il devra recourir soit a l’instance au fond
soit a l’accomplissement des formalités nécessaire a l’obtention d’un titre exécutoire avant
21

de procéder a la vente des droits d’associé et des valeurs mobilières art 90 R 240 à 244 de
l’AU.
La saisie conservatoire effectuée devient alors une saisie vente.

CHAPITRE-IV- LES SAISIES MOBILIERES A FIN D’EXECUTION.


Des lors que le créancier peut se prévaloir d’un titre exécutoire il n’est pas obligé de
pratiquer une saisie conservatoire avant de procéder à une mesure d’exécution. L’AU prévoit
diverse catégorie de mesure d’exécution qui peuvent être prise par un créancier muni d’un
titre exécutoire. Le type de mesure dépendra tant du type des biens saisi que de la nature du
droit créancier.
Nous irons de la saisie vente de bien meuble corporel à la saisie des droits d’associer
et valeur mobilière en passant par la saisie attribution de créance, la saisie de cession de
rémunération et la saisie appréhension.

SECTION –I- LA SAISIE VENTE DE BIEN MEUBLE CORPOREL.

L’AU permet a tout créancier muni d’un titre exécutoire constatant une créance
liquide et exigible de saisir les biens meubles corporels de son debiteur que ces biens soient
entre les mains du debiteur ou qu’il soit entre les mains d’un tiers ou même entre les mains
du créancier lui même et de la faire vendre afin de se faire payer sur le prix de vente art 91
de l’AU. Il en résulte que les sujets de cette saisie sont le créancier saisissant, le debiteur
saisi et éventuellement le tiers détenteur des meubles corporels appartenant au debiteur
saisi.
Quant à l’objet de la saisie il ne peut porter que sur les biens meuble corporel a
l’exclusion des biens meubles incorporels et des biens meuble immobiliers. Cette saisie telle
que définie et précisée dans son champ d’application est mener suivant une procédure dont
le préalable est nécessairement le commandement de payer au moins huit jours avant la
saisie signifiée au debiteur par le créancier, significations a personne ou a domicile réel.
Dès sa signification le commandement a pour effet d’interrompre la prescription et
de faire courir les dommages intérêt moratoire. A la suite de commandement de payer
infructueux l’huissier pourra procéder aux opérations de saisie sans préjudice des
contestations pouvant naître suite à ces opérations.

P.1-les opérations de saisie.

La signification du commandement de payer vaut mise en demeure du debiteur de


payer sa dette dans un délai de huis jours a l’expiration du quel l’huissier peut procéder aux
opérations de saisie sur autorisation du créancier saisissant entre les mains du debiteur, du
tiers détenteur ou du créancier saisissant lui-même, les quelles aboutiront a la vente des
biens saisis. L’AU a aussi prévu une procédure spéciale pour la saisie des récoltes sur pieds.
22

A-les opérations de saisie entre les mains du debiteur.

Apres avoir fait itératif commandement l’huissier doit informer le debiteur de


l’obligation qu’il a de révéler l’existence éventuelle d’une saisie antérieur.
Il rappelle verbalement le contenu des mentions relative a l’indisponibilités et le délai d’un
mois qui est imparti au debiteur de procéder a la vente amiable des biens saisis article
99,100 et 101 de l’AU. Une copie du procès verbal est immédiatement remise au débiteur ce
qui vaut signification , s’il n’a pas assister aux opérations de saisies cette copie lui est
signifiée lui impartissant un délai de huit jours pour qu’il porte a la connaissance de
l’huissier l’existence d’une éventuelle saisie. Comme toute saisie les biens saisis sont
indisponible ce qui signifie que le debiteur ne peut plus en disposer ni même les déplacer a
moins que leur déplacement ne devienne nécessaire, dans ce cas il doit en informer le
créancier sauf cas d’urgence absolu article 97 de l’AU. En dépit de l’indisponibilité le debiteur
conserve l’usage des biens saisis a moins que la juridiction en ordonne la remise a séquestre.
Si le biens saisi est un véhicule terrestre a moteur la juridiction compétente peut ordonner
son immobilisation jusqu'à son enlèvement en vue de la vendre par tout moyen n’entraînant
aucune détérioration du véhicule. Quant aux sommes en espèce celle-ci peut être saisi
jusqu'à concurrence du montant de la créance. Ces sommes sont retirée de la possession du
debiteur et consignée entre les mains de l’huissier ou au greffe au choix du créancier. Le
debiteur dispose d’un délai de quinze jours à compter de la signification du procès verbal de
saisie pour former une contestation, à défaut de contestation dans ce délai les sommes sont
immédiatement versées au créancier. Si en revanche le debiteur forme une contestation le
juge peut ordonner le versement au créancier soit la restitution au debiteur soit encore la
consignation des sommes concernée dans l’attente d’une décision définitive. Dans tous les
cas le debiteur saisi qui viole l’indisponibilité des biens saisis encourt la sanction civile de
l’inopposabilité de l’acte conclu par le debiteur saisi au créancier saisissant sans préjudice
des sanctions pénales nationales relative au délit de détournement d’objet saisi.

B-les opérations de saisie entre les mains du tiers détenteur et du créancier saisissant.

Lorsque la saisie est pratiquée dans les locaux d’habitation du tiers détenteur
l’huissier doit au préalable demander l’autorisation de la juridiction du lieu ou sont situés les
biens, objet de la saisie article 105 de l’AU. Muni de cette autorisation judiciaire l’huissier sur
présentation au tiers du commandement de payer déjà signifiée au debiteur au moins huit
jours après sa date notification invitera le tiers à déclarer les biens qu’il détient pour le
compte du debiteur et parmi ceux ci ceux qui auraient fait l’objet d’une saisie antérieur
article 107 alinéas 1ER de l’AU. En cas de déclaration affirmative l’huissier doit procéder à un
inventaire des biens afin d’établir un acte de saisie qui contiendra à peine de nullité les
mentions énumérées par les articles 109 alinéas 1 ER et 110 alinéas 1er de l’AU. Si le tiers est
présent une copie de l’acte de saisie lui est remise à titre de signification. S’il n’était pas
23

présent cette copie lui sera signifiée en lui impartissant un délai de huit jours pour faire
connaître l’existence d’une éventuelle saisie antérieur et en communiquer le procès verbal
article 110 alinéas 2 de l’AU. une copie de la saisie pratiquée entre les mains du tiers doit
être signifiée au debiteur saisi huit jours au plu tard à compter de cette saisie article 111 de
l’AU. L’exploit de dénonciation doit indiquer à peine de nullité au debiteur qu’il dispose d’un
délai d’un mois pour procéder à la vente amiable des biens saisis dans les conditions prescrit
par les articles 115 à 119 de l’AU.
Selon les dispositions de l’article 106 alinéas 2 de l’AU le créancier peut en respectant la
même procédure de saisie entre les mains du tiers détenteur pratiquer une saisie sur soi
même lorsqu’il détient légitimement les biens appartenant au debiteur.

C-la vente des biens saisis.


Quelque soit la personne entre les mains de la quelle la saisie est pratiquée l’AU offre
au debiteur la faculté de procéder à la vente amiable, à défaut il sera procéder à la vente
forcée. Le debiteur dispose d’un délai d’un mois à compter de la notification de la saisie pour
procéder lui-même à la vente de la saisie. Pendant ce délai les biens saisis restent
indisponibles sous la responsabilité du gardien article 101 alinéas 1 er de l’AU.
La vente forcée quant à elle ne peut intervenir qu’à l’expiration d’un délai d’un mois dont
disposait le debiteur pour procéder à la vente amiable. Ce délai sera augmenté de quinze
jours impartis au créancier pour donner leur réponse sur les propositions d’achat qui sont
faites au debiteur, par la suite à l’expiration d’un délai de 45 jours la vente forcée peut avoir
lieu. Mais la publicité de la vente doit avoir été faite dans les quinze jours qui suivent le délai
sus dit avant la vente proprement dit article 121 alinéas 4 de l’AU. Le debiteur saisi auquel
l’absence de publicité aurait causée un préjudice peut intenter une action en responsabilité
contre l’huissier à qui incombait cette responsabilité. Avant la vente la dernière formalité
préalable que doit accomplir l’huissier est de vérifier la nature et la consistance des biens en
dressant un procès verbal de recollement.

D-les opérations spéciales de saisie des récoltes sur pieds.

Considérant l’importance du secteur agricole dans les états membres le régime


spécial de saisie des récoltes sur pieds prévu par l’AU peut s’avérer très utile article 147 et
suivant. Au terme de l’AU de telle saisie ne sont permise que pendant une période de six
semaine avant l’époque habituelle de maturité de la récolte concernée. Le procès verbal de
saisi doit être signé non seulement par l’huissier mais également par le maire ou le chef de
l’unité administrative ou se situe les récoltes art 147 et 148 de l’AU. Les récoltes saisies
demeurent sous la responsabilité du debiteur sauf si a la demande du créancier la juridiction
compétente désigne un gérant a l’exploitation au sens de l’art 149 de l’AU. Outre ces
formalités particulières, les formalités ordinaires de la saisie vente mentionnées ci dessus
doivent être respectées.
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P.2- les incidents.

Tous les incidents sont portés devant la juridictions présidentielle du lieu de la saisie
art 49 et 129 de l’AU. Par ailleurs il est bien de noter que les demandes relative à la propriété
ou a la saisisabilité ne font pas obstacle a la saisie mais suspendent la procédure pour les
biens saisis qui sont l’objet. La distinction se fera entre les incidents soulevé par le
debiteur ,ceux soulevés par les tiers et ceux soulevés par d’autre créancier.

A-les incidents soulevé par le debiteur.

Il s’agit essentiellement de la main levée dont les fondements sont variés.

a- main levée pour vice de forme ou de fond autre que l’insaisissabilité des biens compris
dans la saisie.

Cette demande de main levée est recevable jusqu'à la vente des biens et n’à pas un
caractère suspensif sauf décision contraire de la juridiction compétente.
Si la nullité est prononcée le debiteur peut demander la restitution des biens saisie
sans préjudice des actions en responsabilite contre l’huissier article 144 alinéas 1 ER de l’AU.
Si la saisie est déclare nulle après la vent mais avant la distribution du prix ,le
debiteur peut demander la restitution du produit de la vente 144 alinéas3 de l’AU.

b- main levée pour insaisissabilité des biens compris dans la saisie.

Si la saisie ne comporte que uniquement des biens insaisissable, la main levée doit
être exercée dans un délai d’un mois a compter de la signification de l’acte de la saisie.
Si l’assiette de la saisie ne comporte qu’un ou quelques biens insaisissables le debiteur en
informe l’huissier en demandant le cautionnement. Celui-ci doit prendre l’initiative de saisi la
juridiction compétente et de laisser au frais du debiteur assignation a comparaître aux
partie. Il doit informer celle-ci des jours, heure et lieu de l’audience au cours de la quelle la
difficulté sera examiner en leur précisant qu’une décision peut être prise a leur absence.
Tout comme le cautionnement la diminution du montant de la créance cause de la saisie doit
être prononcer par le tribunal.
Cette décision peut être fondé sur un paiement antérieur et prouver par le debiteur ou sur
une compensation portant sur une partie du montant de la créance cause de la saisie.

B- Incidents soulevé par le tiers.

L’incident soulevés par les tiers sont pour la plus part relaté par la propriété. Mais il
faut distinguer selon que les biens saisis appartiennent exclusivement eu tiers ou selon que
son droit de propriété ne s’exerce que sur quelques biens compris dans l’assiette de la saisie.
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-si ts les biens saisi appartiennent au tiers, celui-ci peut demander au tribunal compétent la
main levée.
-si seulement quelques biens saisi lui appartiennent le tiers pourra soit exercer l’action en
distraction jusqu'à la vente, soit exercer l’action en revendication après la vente art 141 et
142 de l’AU.

C- l’incident soulevé par d’autre créancier.

En dehors du créancier premier saisissant, d’autre créancier du debiteur saisi peuvent


intervenir au cour de la procédure de saisie au moyen d’opposition. Les art 130 et suivant
précisent les conditions, les formes et les effets de l’opposition.

a- condition et forme de l’opposition.

Le créancier opposant muni d’un titre exécutoire constatant une créance certaine
liquide et exigible doit avant l’établissement du procès verbal de recollement opérée une
véritable saisie sous la forme d’une saisie adjonction ou d’une saisie complémentaire art 131
al 1 et 2, art 132 al 1 et 3, art 134 de l’AU.

b. les effets de l’opposition.

La signification de l’acte d’opposition au premier saisissant emporte jonction des


procédures sans toutefois porter atteinte a la prérogative du premier saisissant que
constitue la direction des poursuites et a l’indépendance des oppositions en cas de l’unité
résultant d’une irrégularité dans le déroulement de l’opération de première saisie. Cette
signification emporte aussi subrogation dans les poursuites du créancier opposant après
sommation infructueuse du premier créancier de procéder aux formalités de la mise en
vente forcée à l’expiration des délais prévus art 135, 136,137 et 138 de l’AU.

SECTION-II- LA SAISIE ATTRIBUTION DE CREANCE.


La saisie attribution de créance est la voie d’exécution forcée qui permet à un
créancier de saisir entre les d’un tiers appelé tiers saisi les créance portant sur une somme
d’argent autre que les créance de rémunération de travail et de se les faire attribuer des
l’exploit de saisi. Nous verrons : les conditions et les effets de cette saisie et la procédure et
les incidents relative a celle-ci.
P.1-conditions et effet de la saisie attribution de créance.

A- Conditions
Tout créancier personnel du debiteur saisi peut pratiquer la saisie attribution de
créance de somme d’argent de son debiteur qui se trouve en la possession du tiers saisi. Ce
dernier qui doit être une personne distincte de la personne du debiteur,il peut être le
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créancier saisissant lui-même. Mais il ne doit pas être un simple debiteur de somme d’argent
appartenant au debiteur saisi, il doit aussi avoir la qualité de debiteur à l’égard du debiteur
saisi.

B-les effets.
L’effet le plus singulier de cette saisie est l’attribution de la créance au créancier
saisissant.
a- l’attribution de la créance.
La saisie a d’emblée dès le moment ou elle est signifiée au tiers saisi un double
aspect. D’une part comme toute saisie elle rend les sommes saisies indisponibles, le tiers ne
peut plus alors se libérer entre les mains du debiteur ou d’un autre tiers.
D’autre part et surtout elle a pour effet d’attribuer immédiatement au créancier à
concurrence des sommes pour les quelles elle est pratiquée ainsi que tous les accessoires de
la créance du debiteur sur le tiers. Le tires devient alors personnellement debiteur du
créancier dans la limite de sa propre obligation à l’égard du debiteur art 154 de l’AU. Cet
effet attributif met à l’abri le saisissant de tout concours avec les créanciers ultérieur même
s’ils sont privilégiés art 155 alinéas 2 de l’AU.
b-les limites à l’effet attributif.
La créance saisie étant en principe attribuée au créancier saisissant il ne peut y avoir
de concours de saisie attribution.
La première limite à ce privilège du premier saisissant est l’existence d’une procédure
collective survenue postérieurement contre le debiteur saisi article 152 alinéas 2 et 3 ;
la seconde limite est prévue par l art 155 al 2 lorsque plusieurs saisies ont été signifiées au
cours de la même journée entre les mains du même tiers.
Dans cette hypothèse il y aura véritablement concours de saisie lorsque le montant
des créances saisies ne suffit pas pour désintéresser tous les créanciers car les saisies sont
réputées avoir été faites simultanément.
La question se pose alors de savoir si dans ce concours il faudra tenir compte des
privilèges dont certains peuvent bénéficier ou si comme en droit français ils seront payés au
marque le francs( d’une manière proportionnelle c'est-à-dire au prorata de leur créance). Il
semble que les articles 147 et suivant de l’AU relatif au droit des sûretés organise cette
distribution.
P.2-procedure et incidents de la saisie attribution.

A- procédures.

a- procédure de droit commun.


A la différence de la saisie vente, la saisie attribution de créance ne nécessite pas la
notification préalable au debiteur d’un commandement de payer, la procédure est initiée au
moyen de la signification par l’huissier au tiers saisi d’un acte de saisie devant contenir à
peine de nullité des mentions énumérées à l’art 157 de l’AU.
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Cette signification est fait à personne et non à domicile, sauf si le tiers demeure à
l’étranger au quel cas la signification sera fait à personne ou à domicile. De même que pour
une saisie conservatoire le tiers saisi doit déclarer l’étendue de ses obligations à l’encontre
du debiteur. Toute déclaration inexacte ou incomplète expose le tiers saisi d’être condamné
au paiement des causes de la saisie et également au paiement des dommages intérêt dans
un délai de huit jours. à peine caducité la saisie doit être dénoncée au debiteur par acte
d’huissier art 160 de l’AU. Cet acte de dénonciation doit contenir notamment à peine de
nullité l’indication que le debiteur peut soulever des contestations dans le délai d’un mois de
la dénonciation. Cette dénonciation a pour effet d’interrompre la prescription de la créance
cause de la saisie. Quant à l’interruption de la prescription de la créance objet de la saisie
attribution elle résulte de la signification l’exploit de la saisie attribution. Malgré l’effet
attributif sus examiner le paiement est en principe différer jusqu'à l’expiration du délai de
contestation qui est de un mois à compter de la dénonciation, sauf déclaration écrite du
debiteur avant l’expiration de ce délai de ne pas contester.

b- procédure particulière au saisie de compte bancaire.


Les établissements vise sont les banques et établissements financiers assimilaire.
Quant au compte objet de la saisie il peut s’agir de compte de dépôt ou des comptes courant
a l’exclusion des comptes de titres pour les quels des règles spécifique ont été dictée. Ces
banque et établissement doivent d’abord fait une déclaration provisoire qui porte sur la
nature du ou des comptes du debiteur ainsi que leur solde le jour de la saisie. La déclaration
définitive sera faite par le même établissement à l’expiration d’un délai de quinze jours dont
il dispose pour procéder aux opérations encours. Une exception est apportée a la
régularisation des opérations dans le délai de quinze jours pour la contre passation des
effets de commerce escompte et revenus impayés ou le délai d’un mois art 161. Dans les
quinze qui suivent la saisie les sommes lassées au compte sont indisponibles totalement
rendant ainsi plus aisée la régularisation des opérations en cours. En cas de pluralité de
compte la saisie attribution rend indisponible l’ensemble des comptes du debiteur tenu par
l’établissement, mais le paiement sera effectué en prélevant en priorité les fonds disponible
a vue à moins que le debiteur ne prescrive autrement le paiement art 162 de l’AU. Lorsque
la saisie est pratiquée sur un compte joint elle doit être dénoncée a chacun des titulaires.

B-les incidents.
Les incidents seront soulevés par le debiteur ou naîtrons du fait d’autres créanciers.
Quelque soit l’incident la juridiction territorialement compétente est celle du domicile ou du
lieu ou demeure le debiteur. Si celui-ci n’a pas de domicile connu la juridiction du domicile
ou du lieu ou demeure le tiers saisi sera compétente. A peine d’irrecevabilité le debiteur
dispose d’un délai d’un mois à compter de la dénonciation de la saisie pour porter sa
contestation devant la juridiction compétente art 170 de l’AU. Sa demande doit revêtir la
voie de l’assignation. Le tiers saisi doit être appelé a l’instance de contestation. Le debiteur
saisi qui n’aurait pas élevé de contestation dans le délai prescrit peut agir en répétition de
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l’indu devant la juridiction du fond compétente dans les règles applicables à cette action. En
cas de contestation un séquestre a qui le tiers versera les sommes saisie peut être désigné
par la juridiction compétente a la demande de toute partie art 166. les effets de la
contestation sont précisés par l’art 171 alinéas 1 et 2 de l’AU selon que la contestation porte
sur la totalité ou seulement sur une partie de la dette. L’art b172 de l’AU précise enfin que la
décision du juge tranchant la contestation est susceptible d’appel dans un délai de quinze
jours de sa notification…/…

FIN.

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