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Module : Production de médicaments de formes liquides et pâteuses / Dr. AMARA S.

Unité d’enseignement fondamentale Séances : Cours + TD Crédit 4 , coefficient 2


Evaluation : 40% CC + 60% EMD
Définitions :
Production : fabrication
Médicaments : substances qui possèdent des propriétés curatives ou préventives contre des maladies
Formes : l’état du médicament, exp : liquide (sirop,...), pâteux (semi-solide = semi-liquide) (pommade...)

Chapitre I : Art des formes liquides


Les formes liquides sont des : solutions, émulsions et suspensions.

Solution Emulsion Suspension


Mélange homogène Mélange hétérogène Mélange hétérogène
Préparation : Dissolution Préparation : Mélange de deux liquides Préparation : Dispersion d'un solide
d'un soluté dans un solvant. non miscibles. dans un liquide dans lequel il est
Rque : Le soluté (solide, Un est de type aqueux (hydrophile = qui insoluble (ou très peu soluble).
liquide ou gaz) aime l’eau) Le solide est finement divisé (= à
Si le solvant est l’eau, on et l’autre de type huileux (lipophile = l’état de poudre)
dit : solution aqueuse hydrophobe = qui n’aime pas l’eau)

Exemple : Exemple : Exemple :

Si la quantité d’huile est > à la quantité


d’eau : on a une émulsion Huile dans
l’Eau et on écrit H/E
ou Lipophile dans Hydrophile et on
écrit L/H

Si la quantité d’huile est grande on


a : E/H ou H/L

I.1 Les solutions

La solubilité :
La solubilité est la concentration maximale d’un soluté dissout dans un solvant. Chaque composé a sa propre
solubilité dans un solvant donné.

La solubilité dépend de la nature chimique du soluté et la nature chimique du solvant :


soluté polaire (éthanol..) se dissout dans solvant polaire (eau...)
soluté ionique (NaCl) se dissout dans solvant polaire ( eau...)
soluté apolaire se dissout dans solvant apolaire (exp : pentane, cyclopentane, benzène...)

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La pharmacopée donne la solubilité dans divers solvants à 20°C. Il est possible d’avoir la solubilité d’un
soluté dans un solvant à des températures différentes.

Il est possible d’augmenter la solubilité de différentes manières:

Ajouter un agent solubilisant (= substances additives qui facilitent la dissolution)


modifier le pH d'une solution : le pH est important dans le cas des substances ionique. exp : les
amphotères qui possède à la fois une fonction acide et une fonction basique.
Substituer partiellement ou totalement un solvant.
Augmenter la température : (mais faire attention aux produits volatils et thermolabiles) Remarque :
dans certains cas la température diminue la solubilité (c’est le cas avec la méthylcellulose...) et il
existe des solutés dont la solubilité est indépendante de la T°, c’est le cas du NaCl.
Par le polymorphisme : un même soluté présente une solubilité plus grande à l’état amorphe par
rapport à l’état cristallisé.

La vitesse de dissolution : Elle dépend de :

la surface de contact solide–liquide : plus la surface est grande (c-à-d solide très finement divisé)
plus la vitesse de dissolution augmente
la viscosité : plus la viscosité est grande, plus la vitesse de dissolution diminue
l’agitation : augmente la dissolution. En absence d’agitation, la concentration au voisinage du corps à
dissoudre se rapproche de la concentration de saturation.
l’élévation de la température : accélère la dissolution

Agitateurs pour dissolution : Voici quelques exemples :

agitateurs à hélices agitateurs agitateurs à palettes turbines diverses


électromagnétiques

vibrations verticales
On utilise aussi :

- des récipients clos (fermés) énergiquement agités


- des agitateurs à ultrasons
- des agitations sous forme de cyclone pour les solutés solides très légers (attention :
possibilité de pénétration d’air)
-des agitations à ébullition (si PA le supporte !!)
-des cuves à doubles parois : faire circuler un fluide chaud, eau ou vapeur d’eau... et
où on peut aussi faire un refroidissement

Le choix de l’agitateur dépend de : * le volume à manipuler * la facilité de


dissolution du soluté * la viscosité * la densité du solvant et du soluté

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I.2 Les émulsions


La phase dispersée = phase interne = phase discontinue.
La phase dispersante = phase externe = phase continue.
Les émulsions sont de type aqueux L/H ou huileux H/L

Il existe aussi des émulsions multiples : H/L/H ou L/H/L

I.2.1 Stabilité des émulsions


Dans une émulsion on peut avoir deux phénomènes :

La Floculation (réversible par agitation) : on peut avoir :


crémage : rassemblement des globules à la surface
sédimentation: rassemblement des globules au fond

La Coalescence (irréversible malgré l’agitation)= Rapprochement des globules d’une émulsion + fusion

La vitesse de sédimentation (ou de crémage) des globules est calculée selon:


Loi de STOCKES : V : en cm . S-1
2
V = 2 r (D1-D2) g / 9η r : rayon des globules d’émulsion (cm)
D1, D2 : densité des phases dispersée et dispersante, en g.cm3 à 20 °C
g : accélération de la gravité
η : viscosité de la phase dispersante ou phase continue, en Poise ou Pa.S

Emulsion est stable vitesse de sédimentation (ou de crémage) faible

La stabilité est élevée si :


r est petit
D1 – D2 est petite
η est élevée

Pour qu’une émulsion soit stable, on ajoute un émulsionnant. L’émulsionnant agit :


* comme surfactifs (forment un film autour des globules)
* sur la viscosité (augmente la viscosité)
* agit comme surfactif + sur la viscosité

Exemple d’émulsionnants :
Surfactifs anioniques, cationiques, amphotères et non ioniques (un seul ou plusieurs dans une émulsion).
Les surfactifs orientent le sens des émulsions.

Gommes : Exemples : *La gomme arabique donne une viscosité à l’émulsion L/H.
*La gomme adragante : plus visqueuse que la gomme arabique....

Dérivés de la cellulose : Méthyl cellulose et carboxyméthyl cellulose sodique.


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Protéines : Exemple : * les protéines d’amande. *La gélatine donne une viscosité aux émulsions L/H.
Cette viscosité varie en fonction de la qualité de gélatine

Gélose et dextrines : Stabilisent les émulsions L/H. En général on les ajoutes à d’autres émulsionnants.
(Attention il faut ajouter des conservateurs pour éviter la prolifération (= multiplications) microbienne.

Saponines : Diminuent la tension superficielle de l’eau.

Stérols :Exp : le cholestérol pour la préparations de formes cutanée comme émulsionnant H/L.

... etc...

I.2.2 Les surfactifs : Ont une partie hydrophile (ou polaire) et une partie lipophile (ou apolaire).

* Surfactifs anioniques : sont à anion volumineux.

Exemple : stéarates de sodium.

* Surfactifs cationiques : sont à cation volumineux

Exemple : bromure de cétyltriméthylammonium

* Surfactifs amphotères : Selon le pH, ils se comportent en surfactifs


anioniques ou cationiques.
Exemple : bétaïnes
R =chaîne d’acide gras.

* Surfactifs non ioniques :


Surfactifs à liaison esters : Formule générale RCOOR’ ( R = chaîne lipophile R’= partie hydrophile)
Surfactifs à liaison éther formule générale ROR’
Surfactifs à liaison amide : Exemple :

Remarque :
- les surfactifs anioniques agissent en milieu alcalin, et les cationiques en milieu acide
- les anioniques et les cationiques sont incompatibles entre eux,
Les surfactifs ioniques sont irritants pour la peau et les muqueuses : surtout les anioniques.
Les cationiques présentent des propriétés antiseptiques
Les surfactifs non ioniques sont les plus employés.

Classification des surfactifs selon le HLB


HLB : balance hydrophile–lipophile d’un surfactif =
système de classification des surfactifs
Les surfactifs ont un PM > 200 et un HLB compris
entre 1 et 50.
Si HLB < 1 les surfactifs sont trop solubles dans
l’huile.
Si HLB > 50 les surfactifs sont trop solubles dans
l’eau. donc perdent leurs propriétés

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