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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ecole Supérieure en Sciences Appliqués d’Alger


Département de la Formation Préparatoire
Analyse 1 – 1ère Année Octobre 2020

Cours fonctions de deux variables


Dans ce chapitre, on étudiera des fonctions définies dans des parties de R2 .
Chaque fois qu’un élément x de R2 est considéré, on note x1 , x2 ses deux composantes, ainsi
x = (x1 , x2 ).

0.1 Espace R2

0.1.1 Norme et distance


Définition 1. Une norme de R2 est une application x 7→ kxk de R2 dans R telle que

Positivité et séparation : ∀x ∈ R2 , kxk > 0 et kxk = 0 ⇒ x = 0 ;

Homogénéité : ∀(λ, x) ∈ R × R2 , kλxk = |λ| kxk ;

Inégalité triangulaire : ∀(x, y) ∈ R2 × R2 , kx + yk 6 kxk + kyk ;

Application 1. Montrer que l’application suivante définit une norme sur R2 ,


q
kxk2 = x21 + x22

Avant de faire la démonstration, montrons l’inégalité de Cauchy Schwarz :

2 2
! 21 2
! 21
X X X
|xk yk | 6 x2k x2k
k=1 k=1 k=1

On considère le polynôme en λ suivant


2
X
P (λ) = (|xk | + λ|yk |)2
k=1

On a ! !
2
X 2
X 2
X
P (λ) = yk2 2
λ +2 |xk ||yk | λ + x2k
k=1 k=1 k=1
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Le polynôme P est un polynôme en λ du second degré de signe positif, quelque soit la valeur de λ, on
déduit que son descriminant réduit est négatif ou nul, d’où
2
!2 2
! 2
! 2 2
! 21 2
! 21
X X X X X X
|xk ||yk | − x2k yk2 60⇔ |xk yk | 6 x2k x2k
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1 k=1
.

Positivité et séparation : On a pour tout x ∈ R2 , kxk2 > 0 et


q
kxk2 = 0 ⇔ x21 + x22 = 0 ⇔ x21 + x22 = 0 ⇔ (x1 , x2 ) = (0, 0)

Homogénéité : Pour tout (xy) ∈ R2 , λ ∈ R


q
kxk2 = λ2 x21 + λ2 x22
q
= |λ| x21 + x22
= |λ| kxk2

Inégalité triangulaire : Pour tout x, y ∈ R2

[kxk2 + kyk2 ]2 = (x1 + y1 )2 + (x2 + y2 )2


= x21 + x22 + y12 + y22 + 2x1 y1 + 2x2 y2
q q
6 x21 + x22 + y12 + y22 + 2 x21 + x22 y12 + y22 , (Inégalité de Cauchy Schwarz)
q q
6 ( x1 + x2 + y12 + y22 )2
2 2

6 (kxk2 + kyk2 )2

D’où le résultat.

Remarque 1. La norme kk2 est appelée norme euclidienne, kk∞ norme sup ou infinie, kk1 est appelée
norme Manathan.
Un autre exemple de norme est la norme p pour p > 1) définie pour tout x ∈ R2 par kxkp =
2  p1
|xi |p , dont la norme Euclidienne et la norme Manathan sont des cas particuliers.
P
i=1

Proposition 1. Pour tout x ∈ R2 , on a kxk∞ ≤ kxk2 ≤ 2 kxk∞ .
Deux normes N1 , N2 sont dites équivalentes s’il existe deux réels strictement positifs a et b tels que
a N1 (x) ≤ N2 (x) ≤ b N1 (x) pour tout x de R2 . La proposition montre que les normes kk∞ et kk2 sont
équivalentes.

Proposition 2. Toute norme kk de R2 vérifie l’inégalité suivante

∀x, y ∈ R2 , |kxk − kyk| 6 kx − yk

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Preuve 1. On a x = (x − y) + y. En utilisant l’inégalité triangulaire, on obtient kxk 6 kx − yk + kyk


et donc
kxk − kyk 6 kx − yk
On fait de même avec y, on obtient

kyk − kxk 6 kx − yk

Des deux inégalités, on déduit la relation.

Définition 2. On appelle distance toute application d : R2 × R2 → R+ vérifiant les conditions sui-


vantes

Séparation : ∀x, y ∈ R2 , d(x, y) = 0 ⇒ x = y ;

Symétrie : ∀(x, y) ∈ R2 × R2 , d(x, y) = d(y, x) ;


3
Inégalité triangulaire : ∀(x, y, z) ∈ (R2 ) , d(x, y) 6 d(x, z) + d(y, z) ;

0.1.2 Ouverts et parties bornées


Définition 3. On appelle boule ouverte (respectivement boule fermée) de centre a et de rayon r l’en-
semble.
B(a, r) = {y ∈ R2 | ky − ak < r}
respectivement
B̄(a, r) = {y ∈ R2 | ky − ak 6 r}
On appelle sphère de centre a et de rayon r l’ensemble.

B(a, r) = {y ∈ R2 | ky − ak = r}

Application 2. On représente les boules unités fermées B10 , B20 , B∞ 0


dans R2 muni des trois normes
usuelles kk1 , kk2 , kk∞ .
Soit x = (x1 , x2 ) un élément de R2 . Alors kxk1 = |x1 | + |x2 |, x ∈ B10 ⇔ |x1 | + |x2 | ≤ 1 et B10 est la
réunion des quatre rectanges suivants :

{(x1 , x2 ) ∈ R∗+ × R∗+ , x1 + x2 ≤ 1}


{(x1 , x2 ) ∈ R∗− × R∗− , −x1 − x2 ≤ 1}
{(x1 , x2 ) ∈ R∗− × R∗+ , −x1 + x2 ≤ 1}
{(x1 , x2 ) ∈ R∗+ × R∗− , x1 − x2 ≤ 1}

On représente l’ensemble {(x1 , x2 ) ∈ R∗+ × R∗+ , x1 + x2 ≤ 1} et les trois autres quarts s’obtiennent par
symétrie. On obtient un carré de sommets (0, 1), (1, 0), (−1, 0), (0, −1).

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x2
1

0 x1
−1 1

−1

p
Soit x = (x1 , x2 ) un élément de R2 . Alors kxk2 = x21 + x22 , x ∈ B20 ⇔ x21 + x22 ≤ 1 et B20 est le
disque usuel de centre O et de rayon 1.
x2
1

0 x1
−1 1

−1

Soit x = (x1 , x2 ) un élément de R2 . Alors kxk∞ = max{|x1 | , |x2 |}, x ∈ B10 ⇔ max{|x1 | , |x2 |} ≤ 1
et B10 est le carré [−1, 1] × [−1, 1].
x2
1

0 x1
−1 1

−1

Définition 4. On dit qu’une partie V de R2 est un voisinage de x ∈ R2 si V contient une boule


ouverte contenant x.

Définition 5. On dit qu’une partie A de R2 est bornée s’il existe un réel M tel que, pour tout x ∈ A,
on ait kxk∞ ≤ M ; cela revient à dire que les inégalités |x1 | ≤ M et |x2 | ≤ M ont lieu pour tout
élément x = (x1 , x2 ) de A.

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Proposition 3. Pour que A soit borné, il faut et il suffit qu’il existe un réel R tel que pour tout
x ∈ A, on ait kxk2 ≤ R. En d’autres termes, A est bornée si et seulement si il existe une boule fermée
de centre 0 et de rayon R contenant A.

Application 3. L’ensemble A = {(x1 , x2 ) ∈ R2 |x21 + 2x22 6 1} est-il borné,


Soit (x1 , x2 ) ∈ A, on a x21 6 1 − 2x22 < 1, d’où |x1 | 6 1. D’autre part, 2x22 6 1 − x21 6 1, ainsi

|x2 | 6 22 6 1. On conclut que k(x1 , x2 )k∞ 6 1, pour tout (x1 , x2 ) ∈ A. D’où l’ensemble A est borné.

Définition 6. On dit qu’une partie A de R2 est un ouvert si

∀a ∈ A, ∃α > 0, ∀x ∈ R2 , kx − ak∞ 6 α ⇒ x ∈ A

ou de façon équivalente, A est un ouvert de R2 si

∀a = (a1 , a2 ) ∈ A, ∃α > 0, [a1 − α, a1 + α] × [a2 − α, a2 + α] ⊆ A

Application 4. 1. Montrer que ]1, 2[×]3, 5[ est un ouvert.


Soit a = (a1 , a2 ) ∈]1, 2[×]3, 5[, ainsi 1 < a1 < 2 et 3 < a2 < 5. On choisit α > 0 et strictement
inférieur aux quatre réels a1 − 1, 2 − a1 , a2 − 3, 5 − a2 ; par exemple
1
α) min(a1 − 1, 2 − a1 , a2 − 3, 5 − a2 )
2
Ce choix nous donne [a1 − α, a1 + α] ⊆]1, 2[ et [a2 − α, a2 + α] ⊆]3, 5[.
On en déduit que [a1 − α, a1 + α] × [a2 − α, a2 + α] ⊆]1, 2[×]3, 5[.
Pour tout x ∈ R2 , on a donc

kx − ak∞ 6 α ⇒ x ∈]1, 2[×]3, 5[

Comme a est un élément arbitraire de l’ensemble, on déduit que ]1, 2[×]3, 5[ est un ouvert.

2. Montrer que [0, 2[×]1, 3[ n’est pas un ouvert.


Le point (0, 2) appartient à [0, 2[×]1, 3[. Soit α un réel strictement positif arbitraire, en posant
x = (−α, 2), on a bien kx − ak∞ 6 α mais x ∈ / [0, 2[×]1, 3[ d’où [0, 2[×]1, 3[ n’est pas un ouvert.

Définition 7. Une partie A de R2 est un fermé si son complémentaire dans R2 est un ouvert.

Proposition 4. 1. Une boule ouverte est un ouvert.

2. Une boule fermée est un fermé.

3. Toute union finie ou infinie d’ouverts est un ouvert.

4. Toute intersection finie d’ouverts est un ouvert.

5. Toute union finie de fermés est un fermé.

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6. Toute intersection finie ou infinie de fermés est un fermé.

7. Les ensembles à la fois ouverts et fermés sont ∅ et R2

8. Un ensemble fini de points est fermé.

9. Une partie quelconque de R2 peut être ni ouverte ni fermée : un intervalle semi ouvert n’est ni
ouvert ni fermé.

0.2 Continuité des fonctions de deux variables

0.2.1 Ensemble de définition


Définition 8. Soit f une fonction à deux variables à valeurs réelles. On note Df = {x ∈ R2 |f (x) ∈
R}, Df est appelé ensemble de définition de f .

Application 5. On considère le plan muni d’un repère orthonormal. Représenter graphiquement l’en-
semble de définition de la fonction suivante,


f (x, y) = y ln(x2 + y 2 − 1)
On a Df = {(x, y) ∈ R2 | y > 0 ∧ x2 + y 2 > 1}.
Le premier et le deuxième quarts à l’exception du cercle et du disque de centre (0, 0) et de rayon 1.

y
4

x
−4 −3 −2 −1 1 2 3 4

−1

−2

−3

−4

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0.2.2 Représentation graphique :


Définition 9. La représentation graphique d’une fonction à deux variables dans un repère (O,~i, ~j, ~k)
de l’espace est l’ensemble des points (x1 , x2 , z) vérifiant z = f (x1 , x2 ).

Remarque 2. Une fonction à deux variables est donc représentée par une surface dans l’espace et
non une courbe. Il est difficile en général de visualiser la représentation graphique, on recourt souvent
à l’étude des coupes par des plans que représentent les lignes de niveau et les applications partielles.

Définition 10. Soit k un réel et f une fonction à deux variables. La ligne de niveau k de la fonction
f est l’ensemble des couples (x1 , x2 ) vérifiant f (x1 , x2 ) = k.

Application 6. Exercice 2 :
::::::::::::

Représenter les lignes de niveau pour :

x4 + y 4
f (x, y) = ,k=2
8 − x2 y 2
4
x +y4
4 4
L’équation 8−x 2 y 2 = 2 implique x + y = 16 − 2x2 y 2 , i.e. (x2 + y 2 )2 = 16. Comme x2 + y 2 ≥ 0,
on obtient x2 + y 2 = 4 qui est l’équation du cercle de centre (0, 0) et de rayon 2 à qui on retire les
points (x, y) qui vérifient 8 − x2 y 2 = 0 ( f n’étant pas défini en ces points). Ces points appartenant au
cercle vérifient alors aussi x2 + 8x2 = 4 ⇔ x4 − 4x2 + 8 = 0. En utilisant le changement de variable
X = x2 , on obtient une équation de second degré de descriminant négatif d’où l’équation n’admet pas
de solutions réelles. La courbe de niveau est bien le cercle de centre (0, 0) et de rayon 2.

y
4

x
−4 −3 −2 −1 1 2 3 4

−1

−2

−3

−4

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0.2.3 Applications partielles


Définition 11. Soit A une partie de R2 , soit f une fonction de A dans R et soit a = (a1 , a2 ) un point
de A. Notons X1 l’ensemble des réels x1 tels que (x1 , a2 ) ∈ A et notons X2 l’ensemble des réels x2 tels
que (a1 , x2 ) ∈ A. On dispose des deux applications φ1 , φ2 telles que

∀x1 ∈ X1 , φ1 (x1 ) = f (x1 , a2 ) ∀x2 ∈ X2 , φ2 (x2 ) = f (a1 , x2 ).

On dit que φ1 et φ2 sont les applications partielles associées à f au point a = (a1 , a2 ).

0.2.4 Limite en un point


Définition 12. Soit U un ouvert de R2 , soit a un point de u, et soit f une application de U − {u}
dans R. On dit que f admet une limite ` quand x tend vers a si

∀ > 0, ∃α > 0, ∀x ∈ U − {a}, kx − ak < α ⇒ |f (x) − `| < .

On écrit alors ` = lim f (x).


x→a
On dit que f admet comme limite +∞ quand x tend vers a si

∀A > 0, ∃α > 0, ∀x ∈ U − {a}, kx − ak < α ⇒ f (x) > A

et on écrit +∞ = lim f (x).


x→a
On dit que f admet comme limite −∞ quand x tend vers a si

∀A > 0, ∃α > 0, ∀x ∈ U − {a}, kx − ak < α ⇒ f (x) < −A

et on écrit −∞ = lim f (x).


x→a

Calcul pratique des limites : Pour calculer des limites, on utilise très souvent, comme pour les
fonctions à une variable, des majorations

Application 7. Exercice 3 :
::::::::::::

Étudier la limite suivante √


1 − cos xy
lim
(x,y)→(0,0) y
On a √
u2

2
1 − cos xy xy
|1 − cos u| 6 6 u ⇒ 6 6 |x|
2 y y

1−cos xy
Comme lim |x| = 0 alors lim y
=0
(x,y)→(0,0) (x,y)→(0,0)

Proposition 5. Si f admet une limite ` en (x0 , y0 ), alors

lim f (x, y0 ) = lim f (x0 , y) = `


x→x0 y→y0

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Remarque 3. Si les applications partielles n’ont pas la même limite ou ne tendent pas vers `, on en
déduit que f ne tend pas vers `. Par contre, si les fonctions partielles admettent la même limite, on
ne peut pas conclure que la fonction admet une limite. En effet, si on ne considère que les fonctions
partielles, on fait tendre (x, y) vers (x0 , y0 ) parallèlement à l’axe des abscisses ou à l’axe des ordonnées.
Or (x, y) peut tendre vers (x0 , y0 ) en suivant d’autres chemins.

Application 8. Étudier la limite suivante


sin x − y
lim
(x,y)→(0,0) x − sin y

En s’approchant de (0, 0) par la droite y = 0, on obtient


sin x − y sin x
lim = lim
(x,y)→(0,0) x − sin y x→0 x

=1

En suivant la direction y = x, on obtient


sin x − y sin y − y
lim = lim
(x,y)→(0,0) x − sin y y→0 y − sin y

= −1

D’où la limite n’existe pas.

0.2.5 Continuité
Définition 13. Soit U un ouvert de R2 , soit f une application de U dans R et soit a un point de u.
On dit que f est continue en a si

∀ > 0, ∃α > 0, ∀x ∈ U, kx − ak < α ⇒ |f (x) − f (a)| < .

On dit que f est continue sur U si elle est continue en tout point de U .

Remarque 4. Si f est continue en (a1 , a2 ), alors ses applications partielles sont continues en a1 et
en a2 respectivement. La réciproque est fausse.

La somme et le produit de fonctions continues de U dans R sont des fonctions continues. Les
fonctions constantes sont continues.
Si f est une fonction continue de U dans R ne s’annulant pas, alors f1 est continue de U dans R ;
si de plus g est continue de U dans R alors fg continue de U dans R.
Soit V une partie de R et φ une fonction (d’une variable) définie et continue sur V . Si f est une
fonction (de deux variables) continue de U dans R telle que, pour tout x ∈ U , on ait φof est une
fonction continue de U dans R.

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Application 9. Exercice 4 :
::::::::::::

Déterminer l’ensemble de continuité de l’application f : R2 −→ R suivante,


x+y


p (x, y) 6= (0, 0),
f (x, y) = x2 + y 2
0

(x, y) = (0, 0).

f est continue en tout point de R2 − {0, 0} car fraction de sommes de fonctions continues en tout
point de R2 − {0, 0}.
Continuité au point (0, 0) :

Remarque 5. Une méthode de calcul de limite consiste à utiliser des coordonnées polaires centrées
en (x0 , y0 ) : x = x0 + r cos θ, y = y0 + r sin θ avec r > 0 et majorer |f (x0 + r cos θ, y0 + r sin θ) − `|par
une expression indépendante de θ et qui tend vers 0 lorsque r tend vers 0. On peut alors affirmer que
f tend vers ` en (x0 , y0 ).
Si, en fixant θ, la limite de f (x0 + r cos θ, y0 + r sin θ) lorsque r tend vers 0 dépend de θ alors f
n’a pas de limite en (x0 , y0 ).

En utilisant les coordonnées polaires x = r cos θ, y = r sin θ, on obtient


lim f (x, y) = lim sin θ + cos θ
(x,y)→(0,0) r→0
La limite dépend de θ, d’où f n’est pas continue en (0, 0).
Ainsi le domaine de continuité de f est R − {(0, 0)}.

0.2.6 Cas des fonctions à valeurs dans R2


Soit f une fonction de U dans R2 . Pour tout élément x de U , on peut écrire f (x) = (f1 (x), f2 (x)).
Les fonctions f1 , f2 sont deux fonctions de U dans R appelées fonctions coordonnées ou fonctions
composantes de f . f est continue en a si et seulement si f1 et f2 sont continues en a, et on a aussi
des propositions analogues pour la continuité sur U et pour la notion de la limite.
On adapte sans difficulté les définitions précédentes au cas des fonctions de deux variables à valeurs
dans R2 . Par exemple, une fonction f de U dans R2 est continue en a si

∀ > 0, ∃α > 0, ∀x ∈ U, kx − ak < α ⇒ kf (x) − f (a)k < .


√ !
x+y
Exemple 1. Donner l’ensemble de définition de l’application f définie sur R2 par f (x, y) = x
.
√ y
La fonction est définie si et seulement si (x, y) 7→ x+y et (x, y) 7→ xy sont bien définies, autrement
dit x > 0 et y 6= 0 ainsi domaine de définition de f est [0, +∞[×R∗ .

Application 10. ::::::::::


Exercice::3 :
Etudier la limite suivante
!
x2 + y 2 − 1 sin x2 + sin y 2
lim sin x, p
(x,y)→(0,0) x x2 + y 2

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On a  sin x
lim =1

(x,y)→(0,0) x x2 + y 2 − 1
⇒ lim sin x = −1
 lim 2
x + y 2 − 1 = −1 (x,y)→(0,0) x
(x,y)→(0,0)

On a

sin x2 + sin y 2 sin x2 x2 sin y 2 y2
6 2 p +

p 2 p
x + y2 x y2

x2 + y 2 x2 + y 2
sin x2 p sin y 2 p

6 2 x2 + y 2 + 2 x2 + y 2
x y
On a
sin x2 sin y 2 p
lim = lim =1 lim x2 + y 2 = 0
(x,y)→(0,0) x2 (x,y)→(0,0) y 2 (x,y)→(0,0)

d’où
sin x2 + sin y 2
lim p =0
(x,y)→(0,0) x2 + y 2
Enfin !
x2 + y 2 − 1 sin x2 + sin y 2
lim sin x, p = (−1, 0)
(x,y)→(0,0) x x2 + y 2

Composée de deux fonctions continues

Soient U et U 0 deux ouverts de R2 . Soit f une fonction continue de U dans R2 telle que f (x) ∈ U 0
pour tout x ∈ U et soit g une fonction continue de U 0 dans R (ou dans R2 ). Alors gof est continue
sur U .

0.3 Dérivées partielles premières

0.3.1 Dérivées partielles


Définition 14. Soit U un ensemble de R2 et soit f une fonction définie sur U . Soit a ∈ U . On dit que
f est dérivable par rapport à la k-ème (k ∈ {1, 2}) variable au point a si la k-ème application partielle
∂f
φk est dérivable au point ak . Le nombre dérivé φ0k (ak ) noté ∂x k
(a) ou encore Dk f (a) est appelée la
dérivée partielle de f au point a par rapport à la k-ème variable.
p
Exemple 2. Soit f (x) = x x − y 2 , on a Df = {(x, y) ∈ R2 |x − y 2 ≥ 0}.
Si (a, b) ∈ Df tel que a − b2 > 0 alors :
∂f
√ ∂f
(a, b) = a − b2 + √a (a, b) ab
= − √a−b
∂x 2 a−b2 ∂y 2

Si a − b2 = 0 ie. a = b2 , les dérivées partielles au point (a, b) n’existent pas car :

 On a φ1(t) = f (t, b) = t t − |a|, t > |a|, non dérivable au point a.


p

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 On a φ2 (t) = f (a, t) = a a − t2 , |t| < b, non dérivable au point b.

Définition 15. On note e1 = (1, 0), e2 = (0, 1) les vecteurs de la base canonique de R2 . Soit j ∈
f (a+tej )−f (a)
{1, 2}, la dérivée partielle d’indice j existe au point a si lim t
existe et est finie. On a
t→0,t6=0

∂f f (a1 + t, a2 ) − f (a1 , a2 )
D1 (a) = (a) = lim
∂x t→0 t
et
∂f f (a1 , a2 + t) − f (a1 , a2 )
D2 (a) = (a) = lim
∂y t→0 t

Application 11. ::::::::::


Exercice::5 :
Étudier la continuité et justifier l’existence des dérivées partielles premières de la fonction suivante
puis en donner l’expression,
1

(x2 + y 2 ) sin p
 , (x, y) 6= (0, 0)
f (x, y) = x + y2
2

0, (x, y) = (0, 0)

On a f est continue en tout point (x, y) ∈ R2 − {(0, 0)} (composée et produit de fonctions continues).
Au point (0, 0). On a |f (x, y)| 6 x2 +y 2 et lim x2 +y 2 = 0, d’où lim f (x, y) = 0 = f (0, 0).
(x,y)→(0,0) (x,y)→(0,0)
Ainsi f est continue au point (0, 0).
∂f
Pour tout y fixé, x 7→ (x2 + y 2 ) sin √ 1
est dérivable et on a ∂x
(x, y) = 2x sin √ 1

x2 +y 2 x2 +y 2
√ x
cos √ 1
.
x2 +y 2 x2 +y 2
∂f
Pour tout x fixé, y 7→ (x2 + y 2 ) sin √ 1
est dérivable et on a ∂y
(x, y) = 2y sin √1

x2 +y 2 x2 +y 2
√ y
cos √ 1
.
x2 +y 2 x2 +y 2
Existence des dérivées partielles en (0, 0)
On a lim f (t,0)−f
t
(0,0) 1
= lim t sin |t| =0
t→0 t→0
ainsi ∂f
∂x
(0, 0) existe et ∂f ∂x
(0, 0) = 0
f (0,t)−f (0,0) 1
On a lim t
= lim t sin |t| =0
t→0 t→0
∂f ∂f
ainsi ∂y
(0, 0) existe et ∂y
(0, 0) =0

0.3.2 Fonctions de classe C 1


Définition 16. Soit U un ouvert de R2 , soient f une fonction de U dans R. On dit que f est de
classe C 1 sur U si toutes les dérivées partielles existent et sont continues sur U .

Théorème 1. Soit U un ouvert de R2 , soit f une fonction définie sur U . On a

 La somme, le produit de fonctions C 1 (U ) sont des fonctions de classe C 1 (U ).

 Si f et g sont C 1 (U ) et g ne s’annule pas sur U , alors f


g
est C 1 (U ).

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0.3.3 Dérivée d’une fonction composée


Soit f ∈ C 1 (U ) et soit ϕ une fonction (d’une variable) définie et de classe C 1 sur un intervalle I
et à valeurs dans U . On écrira, pour tout t de I, ϕ(t) = (ϕ1 (t), ϕ2 (t)), où ϕ1 et ϕ2 sont les fonctions
coordonnées de ϕ.
Alors f oϕ est une fonction de classe C 1 de I dans R et

(f oϕ)0 (t) = D1 f (ϕ(t))ϕ01 (t) + D2 f (ϕ(t))ϕ02 (t).

0.3.4 Dérivées partielles d’une fonction composée


Soient U et V deux ouverts de R2 . Soit f ∈ C 1 (U ) et soit ϕ une application de V dans U dont on
note ϕ1 , ϕ2 les fonctions composantes, de sorte que

ϕ(x1 , x2 ) = (ϕ1 (x1 , x2 ), ϕ2 (x1 , x2 ))

pour tout (x1 , x2 ) de V . On suppose que ϕ1 et ϕ2 sont C 1 et on dit alors que ϕ est C 1 .
Dans ces conditions, F = f oϕ est de classe C 1 sur V et pour tout (x1 , x2 ) de V

D1 F (x) = D1 f (ϕ(x))D1 ϕ1 (x) + D2 f (ϕ(x))D1 ϕ2 (x)


D2 F (x) = D1 f (ϕ(x))D2 ϕ1 (x) + D2 f (ϕ(x))D2 ϕ2 (x)

0.4 Dérivées partielles d’ordre supérieur


Soit f une fonction de classe C 1 sur un ouvert U de R2 . On dispose des fonctions D1 f et D2 f qui
sont définies et continues sur IU . Par définition, une dérivée partielle d’ordre 2 de f est, quand
elle existe, une dérivée partielle de l’une des fonctions D1 f ou D2 f .
On dit que f est de classe C 2 si les quatre dérivées partielles D1 D1 f = D12 f, D2 D1 f, D1 D2 f, D2 D2 f =
D22 f sont définies et continues sur U .
2f
On adopte aussi la notation ∂x∂i ∂x j
= Di Dj f .
On définit par récurrence les dérivées partielles d’ordre k ≥ 1 : une dérivée partielle d’ordre k + 1
est une dérivée partielle d’une dérivée partielle d’ordre k, il y a en tout 2k dérivées partielles d’ordre
k (pour une fonction de deux variables).

Application 12. ::::::::::


Exercice::6 :
Soit l’aplication f : R2 −→ R définie par,
 3
 x y , (x, y) 6= (0, 0),

f (x, y) = x2 + y 2
0,

(x, y) = (0, 0).

1. Montrer que f admet deux dérivées partielles d’ordre 1 continues sur R2 .


Existence des dérivées partielles en (0, 0) :

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On a les fonctions partielles f (t, 0) − f (0, 0) et f (0, t) − f (0, 0) sont nulles d’où les dérivées
partielles en (0, 0) existent et on a ∂f
∂x
(0, 0) = ∂f
∂y
(0, 0) = 0.
Existence des dérivées partielles sur R2 − {(0, 0)} :
x3 y
Pour tout réel y fixé, la fonction x 7→ x2 +y 2
est dérivable et on a
∂f 3x2 y(x2 +y 2 )−2x4 y x4 y+3x2 y 3
∂x
(x, y) = (x2 +y 2 )2
= (x2 +y 2 )2
.
∂f
∂x
continue en tout point de R2 − {(0, 0)} car fraction de fonctions continues.
x3 y
Pour tout réel x fixé, la fonction y 7→ x2 +y 2
est dérivable et on a
∂f x3 (x2 +y 2 )−2y 2 x3 x5 −y 2 x3
∂y
(x, y) = (x2 +y 2 )2
= (x2 +y 2 )2
.
∂f
∂y
continue en tout point de R2 − {(0, 0)} car fraction de fonctions continues.
Continuité des dérivées partielles en (0, 0) :
Soient (r, θ) ∈ R∗+ × R, on pose x = r cos θ et y = r sin θ.
On a lim ∂f (x, y) = lim r(cos4 θ sin θ + 3 cos2 θ sin3 θ) = 0 = ∂f
(0, 0)
(x,y)→(0,0) ∂x r→0 ∂x

lim ∂f (x, y) = lim r(cos5 θ − cos3 θ sin2 θ) = 0 = ∂f


(0, 0).
(x,y)→(0,0) ∂x r→0 ∂y

Les dérivées partielles sont donc continues en (0, 0).

2. Étudier l’existence et, le cas échéant, calculer les dérivées partielles d’ordre 2 en (0, 0).
∂2f
Les applications partielles ∂f∂x
(t, 0) − ∂f
∂x
(0, 0) et ∂f
∂x
(0, t) − ∂f
∂x
(0, 0) étant nulles alors ∂x2
(0, 0) et
2
∂ f
∂y∂x
(0, 0) existent et sont égales à 0.
∂f ∂f ∂2f
L’application partielle ∂y
(0, t) − ∂y
(0, 0) étant nulle alors ∂y 2
(0, 0) existe et est égale à 0. On a
∂f
(t,0)− ∂f (0,0) ∂2f
lim ∂y
t
∂y
= lim tt = 1, d’où ∂x∂y
(0, 0) = 1.
t→0 t→0

Théorème 2 (Théorème de Schwarz). Soit f une fonction de classe C 2 de U dans R. Alors en


tout point a de U
D1 D2 f (a) = D2 D1 f (a)
∂2f ∂2f
Cela s’écrit aussi ∂x1 ∂x2
(a1 , a2 ) = ∂x2 ∂x1
(a1 , a2 ).

0.4.1 Différentielle
Définition 17. Soit U un ouvert de R2 , soient f une fonction de U dans R et a ∈ U . On dit que f
est différentiable au point a si et seulement si :
∂f ∂f
f (a1 + h, a2 + k) − f (a1 , a2 ) − h ∂x1
(a) − k ∂x 2
(a)
lim
(h,k)→(0,0) k(h, k)k

Application 13. Vérifier, en utilisant la définition, que la fonction f : R2 → R suivante est diffé-
rentiable au point indiqué.
f (x, y) = |y| ln(1 + x), (0, 0)

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∂f ∂f
On a f (0, 0) = 0. Comme f (t, 0) − f (0, 0) = f (0, t) − f (0, 0) = 0 alors ∂x
(0, 0) = ∂y
(0, 0) = 0.
f (x,y)−f (0,0)−x ∂f (0,0)−y ∂f (0,0)
On a √ ∂x ∂y
= |y|
√ln(1+x)
x2 +y 2 2 2
x +y
En utilisant les coordonnées polaires x = r cos θ, y = r sin θ avec r > 0 et θ ∈ R, on obtient :
|y| ln(1+x)

x2 +y2 = |sin θ ln(1 + r cos θ)| 6 r |sin θ cos θ| ≤ r → 0

f (x,y)−f (0,0)−x ∂f (0,0)−y ∂f (0,0)
d’où lim √ ∂x ∂y
= 0.
(x,y)→(0,0) x2 +y 2
f est donc différentiable au point (0, 0).

Définition 18. Soit U un ouvert de R2 , soit f de U dans R une fonction C 1 (U ) et soit a ∈ U , on


appelle différentielle de f au point a l’application linéaire de R2 dans R noté Dfa telle que :
∂f ∂f
Dfa : (h, k) 7−→ Dfa (h, k) = h (a) + k (a).
∂x1 ∂x2

Théorème 3. Soit U un ouvert de R2 , soit f une fonction définie sur U . On a

 La somme de deux fonctions différentiables en a est différentiable en a. Le produit d’une fonction


différentiable en un point a ∈ U par un scalaire est différentiable au point a ∈ U .

 f est différentiable sur U si elle est différentiable en tout point de U .

 Toute application différentiable en un point de U est continue en ce point.

 f est de classe C 1 si elle est différentiable et sa différentielle est linéaire.

Application 14. Justifier que la fonction suivante est différentiable et calculer sa différentielle,

f (x, y) = exy (x + y)

,
f est de C 1 (R2 ), donc elle est différentiable.
On a :
∂f
∂x
(x, y) = exy (yx + y 2 + 1),
∂f
∂y
(x, y) = exy (x2 + xy + 1).
La différentielle est donc df = exy (yx + y 2 + 1)dx + exy (x2 + xy + 1)dy, ou encore
∀(h, k) ∈ R2 : df(x,y) (h, k) = exy (yx + y 2 + 1)h + exy (x2 + xy + 1)k.

0.4.2 Matrice jacobienne


Définition 19. Soit f une fonction définie sur U ⊆ Rp à valeurs dans Rq . La matrice Jacobienne de
la fonction f est la matrice de da f dans les bases canoniques de Rp et Rq , c’est la matrice à q lignes
et à p colonnes dont les éléments sont les dérivées partielles des applications composantes de f .

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Application 15. ::::::::::


Exercice::9 :
Justifier que la fonction suivante est différentiable , et calculer la matrice jacobienne :
1
f (x, y, z) = ( (x2 − z 2 ), sin x sin y)
2
,
Les composantes de la fonction sont des fonctions C 1 (R3 ) d’où f est différentiable.
On a f (x, y, z) = (f1 (x, y, z), f2 (x, y, z)) avec f1 (x, y, z) = 21 (x2 − z 2 ), f2 (x, y, z) = sin x sin y). La
matrice jacobienne est donnée par la formule suivante
! !
∂f1 (x,y,z) ∂f1 (x,y,z) ∂f1 (x,y,z)
∂x ∂y ∂z x 0 −z
J(x,y,z) f = ∂f2 (x,y,z) ∂f2 (x,y,z) ∂f2 (x,y,z) ⇒
∂x ∂y ∂z
cos x sin y sin x cos y 0

0.5 Différentielle d’ordre supérieur


Définition 20. Soit U un intervalle de R2 . Soit f : U → R de classe C m ; la différentielle d’ordre m
est donnée par l’expression :
(m) m
∂ mf

(m) ∂f ∂f X
p p m−p
d = h +k = Cm hk
∂x ∂y p=0
∂xp ∂y m−p

Exemple 3. On a
∂f ∂f
df = h +k
∂x ∂y
∂ 2f ∂ 2f 2
2∂ f
d(2) f = h2 + 2hk + k
∂x2 ∂x∂y ∂y 2

0.5.1 Développement limité


Définition 21. Soit f : U ⊂ R2 → R de classe C m au voisinage du point (x0 , y0 ) ∈ U . La fonction f
admet un développement limité à l’ordre m en ce point et qui s’écrit
m
X d(p) f (x0 , y0 )
f (h + x0 , k + y0 ) = f (x0 , y0 ) + + k(h, k)km (h, k), (h, k) −−−−−−→ 0
p=1
p! (h,k)→(0,0)

en particulier, si f ∈ C 2 , son développement à l’ordre 2 s’écrit


2
∂ 2f 2
 
∂f ∂f 1 2∂ f 2∂ f
f (x0 +h, y0 +k) = f (x0 , y0 )+h −x0 , y0 )+k (x0 , y0 )+ h (x0 , y0 ) + 2hk (x0 , y0 ) + k (x0 , y0 ) +
∂x ∂y 2 ∂x2 ∂x∂y ∂y 2

Dans la pratique, pour éviter les calculs, on peut utiliser les techniques de calcul des développements
limités des fonctions usuelles dans certains cas.

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Exemple 4. La fonction f (x, y) = ex cos y est une fonction C ∞ (R2 ) donc elle admet un développement
limité à l’ordre 2 au voisinage de (0, 0). On a DL2 (0, 0) de f s’écrit sous la forme
2
∂ 2f 2
 
∂f ∂f 1 2∂ f 2∂ f
f (x, y) = f (0, 0)+x (0, 0)+y (0, 0)+ x (0, 0) + 2xy (0, 0) + y (0, 0) +k(x, y)k2 (x, y)
∂x ∂y 2 ∂x2 ∂x∂y ∂y 2

Calculons les dérivées premières et secondes de ses fonctions :


∂f ∂f
(x, y) = cos y ex , (x, y) = − ex sin y
∂x ∂y
∂ 2f x ∂ 2f x ∂ 2f
(x, y) = cos y e , (x, y) = − e sin y, (x, y) = − cos y ex
∂x2 ∂x∂y ∂y 2
ainsi le développement limité est

x2 − y 2
f (x, y) = 1 + x + + (x2 + y 2 )(x, y)
2
Ce développement peut être obtenu grâce aux développements des fonctions exp et cos

ex = 1 + x + x2 + o(x2 ) 
x2

y2

2
⇒ f (x, y) = 1 + x + 1− + o(kx, yk2 )
cos y = 1 − y2 + o(y 2 ) 2 2
2

y 2 x2
⇒ f (x, y) = 1 − + + o(kx, yk2 )
2 2
Remarque 6. Si la fonction f est différentiable en (x0 , y0 ) alors la surface d’équation z = f (x, y)
admet, en ce point, un plan tangent d’équation :
∂f ∂f
z = f (x0 , y0 ) + (x − x0 ) (x0 , y0 ) + (y − y0 ) (x0 , y0 )
∂x ∂y

0.5.2 Extremums d’une fonction de deux variables


Définition 22. Soit U un intervalle de R2 . Soit f une fonction de U dans R et soit a ∈ U .
On dit que f présente un minimum global en a si f (x) > f (a) pour tout x ∈ U .
On dit que f présente un maximum global en a si f (x) 6 f (a) pour tout x ∈ U .
On dit que f présente un minimum local en a s’il existe une boule ouverte B(a, r) telle que
B(a, r) ⊂ U et tel que f (x) > f (a) pour tout x ∈ B(a, r).
On dit que f présente un maximum local en a s’il existe une boule ouverte B(a, r) telle que
B(a, r) ⊂ U et tel que f (x) 6 f (a) pour tout x ∈ B(a, r).
Enfin, on dit que f présente un extremum local en a s’il y a un minimum local ou un maximum
local.

Théorème 4. Soit f de classe C 1 sur l’ouvert U , si f présente un extrémum local en a, alors les
dérivées partielles de f en a sont nulles.

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Remarque 7. La réciproque est fausse.


Toutes les conditions doivent être prises en compte. Voici deux exemples :
Soit la fonction f définie sur [0, 1] × [0, 1] par f (x, y) = x2 + y 2 . La fonction f admet un maximum
global sur [0, 1]×[0, 1] en (1, 1) mais les dérivées partielles ne s’annulent pas en ce point car l’ensemble
n’est pas ouvert.
Soit la fonction f définie sur R2 par f (x, y) = |x| + |y|. La fonction f admet un minimum local
en (0, 0) mais les dérivées partielles n’existent pas en ce point.

Définition 23. Soit f ∈ C 1 (U ), si toutes les dérivées partielles premières de f sont nulles au point
a ∈ U , on dit que a est un point critique.

Proposition 6. Soit U un ouvert de R2 , f : U → R de classe C 2 (U ) et soit a ∈ U un point critique.


Pour tout
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
Qa (x, y) = d(2) f (a) = x2 2 (a) + 2xy (a) + y 2 2 (a)
∂x ∂x∂y ∂y
• Si l’on a Qa (x, y) > 0, ∀(x, y) 6= (0, 0) alors f admet un minimum local en a.

• Si l’on a Qa (x, y) < 0, ∀(x, y) 6= (0, 0) alors f admet un maximum local en a.

• S’il existe des valeurs (x0 , y0 ) et (x1 , y1 ) pour lesquelles Qa (x0 , y0 ) > 0 et Qa (x1 , y1 ) < 0 (c-à-d
Qa (x, y) n’est pas de signe constant) alors a n’est ni un minimum ni un maximum : c’est un
point selle.

0.5.3 Extremums et notation de Monge


Si f : U ⊆ R2 → R est de classe C 2 et (a1 , a2 ) un point de U , les notations de Monge sont :
∂f ∂f
p = ∂x 1
(a1 , a2 ), q = ∂x2
(a1 , a2 )
2 ∂2f 2
r = ∂x2 (a1 , a2 ), s = ∂x1 ∂x2 (a1 , a2 ), t = ∂∂xf2 (a1 , a2 ).
∂ f
1 2
Ces notations interviennent dans l’étude de l’existence des extrémas locaux d’une fonction à deux
variables. Si (a, b) est un point critique (si p = q = 0), alors on étudie s2 − rt.

 s2 − rt < 0 alors (a1 , a2 ) est un extrémum local

– Si r < 0 c’est un maximum local


– Si r > 0 c’est un minimum local

 s2 − rt > 0 alors (a1 , a2 ) est un point selle ou un point col

 s2 − rt = 0, on ne peut pas conclure.

Application 16. ::::::::::


Exercice::::
13 :
Déterminer les extrêmas locaux des fonctions f suivantes

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1. f (x, y) = 1 − 21 x2 + xy + y 2 + 14 x3 ,
Supposons que f admette un extrêmum en (a, b), comme f ∈ C 1 (R2 ), alors, d’après le théorême,
les dérivées partielles d’ordre 1 en (a, b) s’annulent :

( (
∂f
∂x
(a, b) = −a + b + 34 a2 = 0 +2b + b + 3b2 = 0
∂f ⇒
∂y
(a, b) = a + 2b = 0 a = −2b
⇒ (b = 0 ∧ a = 0 ∨ b = −1 ∧ a = 2)

f est de classe C 2 , on a
∂2f ∂2f ∂2f ∂2f
∂x2
(x, y) = −1 + 23 x, ∂y 2
(x, y) = 2, ∂x∂y
(x, y) = ∂y∂x
(x, y) = 1.
Etude de f au voisinage de (2, −1).
en utilisant les notations de Monge, on obtient s2 − rt = 12 − 2.2 = −3 < 0 alors (2, −1) est un
extrémum local. r = 2 > 0, c’est un maximum local.
Etude de f au voisinage de (0, 0).
en utilisant les notations de Monge, on obtient s2 − rt = 12 − (−1)(2) = 3 > 0 alors (0, 0) n’est
pas un extrémum local.
On a lim f (0, y) = +∞, le point (−2, 1) n’est pas un extrémum global.
y→∞

2. f (x, y, z) = x2 + 2y 2 + z 2 , (x, y, z) liés par la contrainte x + y + z = 1.


Avec la contrainte x + y + z = 1, on a

f (x, y, z) = x2 + 2y 2 + (1 − x − y)2 = 2x2 + 3y 2 − 2x − 2y + 2xy

Cela revient à étudier les extrémas de la fonction d">finie sur R2 par

g(x, y) = 2x2 + 3y 2 − 2x − 2y + 2xy

Supposons que g admette un extrêmum en (a, b), comme g ∈ C 1 (R2 ), alors, d’après le théorême,
les dérivées partielles d’ordre 1 en (a, b) s’annulent :

( (
∂g
∂x
(a, b) = 4a − 2 + 2b = 0 b = 1 − 2a
∂g ⇒
∂y
(a, b) = 6b − 2 + 2a = 0 6 − 12a − 2 + 2a = 0
2 1
⇒a= ,b=
5 5
Pour savoir si le point ( 25 , 51 ), on étudie le signe de g(x, y) − g( 25 , 51 ). On consière le changement
de variable x = 52 + h, y = 51 + t, ce qui donne
2 1 5 2
g(x, y) = + 2h2 + 3t2 + 2ht = 2(h + t)2 + t2 +
5 2 2 5
Ainsi, pour tout (x, y) ∈ R2 , g(x, y) > g( 25 , 15 ) d’ou g admet un minimum en ( 25 , 51 ).
On a donc f admet un minimum absolu au point ( 25 , 51 , 25 ) égal =à 25 .

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0.6 Equations aux dérivées partielles


Une équation aux dérivées partielles est, comme son nom l’indique, une équation dont l’inconnue
est une fonction de plusieurs variables et où les dérivées partielles premières, secondes ... vérifient une
certaine égalité.

Exemple 5. On considère l’équation ∂f ∂y


= 0 où f est une fonction de classe C 1 sur R2 à valeurs dans
R. Pour x0 réel donné, la fonction g : y 7→ f (x0 , y) a une dérivée nulle sur R

∂f
g 0 (y) = (x0 , y)
∂y

Pour x0 réel donné, la fonction y 7→ f (x0 , y) est donc constante quand yvarie. Maintenant, la
valeur de cette constante est une fonction de x et donc il existe une fonction g de R dans R, néces-
sairement de classe C 1 sur R, telle que

∀(x, y) ∈ R2 , f (x, y) = g(x)

Réciproquement, une telle fonction convient.

Application 17. (Équation de la corde vibrante)


Soit c 6= 0. Trouver les solutions de classe C 2 de l’équation aux dérivées partielles suivantes :

∂ 2f ∂ 2f
c2 =
∂x2 ∂t2
à l’aide d’un changement de variables de la forme u = x + at, v = x + bt.
Soit f une fonction de classe C 2 (R2 ) et g : R2 → R tel que f (x, t) = g(x + at, x + bt).
2 ∂2g ∂2g ∂2g
On a ∂∂xf2 = ∂u 2 + 2 ∂u∂v + ∂v 2
∂2f ∂2g ∂2g 2 ∂2g
∂t2
= a2 ∂u 2 + 2ab ∂u∂v + b ∂v 2
∂2g ∂2g 2 ∂2g
L’équation devient alors (c2 − a2 ) ∂u 2 2
2 + 2(c − ab) ∂u∂v + (c − b ) ∂v 2 = 0. En prenant a = c et
∂2g
b = −c, on obtient ∂u∂v =0
Donc la solution générale est g(u, v) = A(u) + B(v), où A et B sont des fonctions C 2 . La solution
générale est donc : f (x, t) = A(x + ct) + B(x − ct).

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