Les différentes formes de structures d’entreprises Qu’est-ce qu’une structure ?
La définition de la structure de H. Mintzberg :
« La structure d’une organisation peut être définie simplement comme la somme totale des moyens employés pour diviser le travail entre tâches distinctes et pour ensuite assurer la coordination entre ces tâches ». Qu’est-ce qu’une structure ? Eléments de base d’une structure Eléments de base d’une structure Les principales caractéristiques des structures La structure organisationnelle est le résultat d’un certain nombre de choix fondamentaux en matière de : - spécialisation; - de coordination; - de formalisation. . 1) La spécialisation: Quand une entreprise grandit et réunit plusieurs salariés, se pose la question de la répartition des tâches à accomplir et donc de la division du travail. La division du travail est horizontale ou verticale : – la division horizontale du travail correspond à la spécialisation des tâches des salariés de niveau hiérarchique équivalent. Elle est utilisée pour augmenter la productivité du travail ; – la division verticale du travail correspond à la spécialisation des tâches entre des salariés de niveaux hiérarchiques différents. Elle résulte d’une séparation entre la réalisation du travail et son administration. Elle introduit donc des relations d’autorité au sein de l’entreprise. 2) La coordination: Parallèlement à la spécialisation des salariés et des services, l’entreprise doit rechercher la cohérence de l’ensemble de ses éléments, c’est-à-dire une bonne coordination. Les modes de coordination sont parfois comparés à de la « colle » entre les parties de l’organisation. Il s’agit de mécanismes formels permettant l’intégration de l’entreprise. La hiérarchie est le principal mode de coordination. Néanmoins, les entreprises mettent aussi en place des dispositifs de coordination, ou mécanismes de liaison, comme les réunions, les comités ou encore le recours à des agents intégrateurs de type chef de projet… 3) La formalisation: La formalisation permet la standardisation des processus de travail. Il existe trois principaux moyens de formalisation en entreprise: – la formalisation des postes concerne la spécification précise d’un poste de travail (description précise des phases du travail du titulaire du poste, de leur ordre et de leur durée) ; – la formalisation des flux de travail porte sur le travail à effectuer et la façon de le faire (par exemple les partitions des musiciens) ; – la formalisation par le règlement consiste à créer des règles valables pour toutes les actions précisant ce qu’il faut faire, quand, où, par qui et ce, quel que soit le poste occupé ou le flux de travail (les entreprises peuvent rassembler ces règles dans un manuel de procédures). La formalisation renvoie à la programmation des comportements des individus dans l’entreprise et les rend plus faciles à prédire et à contrôler. Les déterminants de la structure Les structures des entreprises ne sont pas figées. Elles résultent de l’histoire et de la croissance de l’entreprise. De nombreux théoriciens, notamment les théoriciens de la contingence structurelle, ont mis en avant l’existence de facteurs influençant les structures organisationnelles. La conception de l’organisation selon Henry Mintzberg Les configurations structurelles des entreprises Les configurations structurelles des entreprises Les six composantes de base des organisations sont : – le centre opérationnel regroupe les opérateurs directement en charge de la production des biens et services. Ceux-ci s’occupent de l’approvisionnement, de la fabrication en elle-même, de la distribution et enfin des fonctions de support direct à la production, comme la maintenance ; – la ligne hiérarchique établit la jonction entre le centre opérationnel et le sommet stratégique. Elle assure des missions de supervision directe ; – le sommet stratégique regroupe ceux qui ont les responsabilités les plus larges. En plus de ses missions de supervision, il est en charge de la stratégie de l’entreprise et gère également les relations avec l’environnement ; – la technostructure rassemble les analystes en charge de la conception et de la planification du travail, ainsi que de la formation des opérateurs ; – les fonctions de support sont des unités spécialisées qui sont en dehors du flux de travail, mais qui ont dans l’organisation un rôle de soutien logistique ; elles rendent un service particulier à l’organisation (conseil juridique, service courrier, restauration…) ; – l’idéologie se caractérise par les traditions et croyances d’une organisation. Cette composante (qui n’est pas de nature administrative comme les précédentes) insuffle la vie à une organisation et contribue à sa spécificité. L’idéologie conduit les individus à « tirer ensemble ». Les principaux types de structures 1- La structure fonctionnelle Les principaux types de structures 1- La structure fonctionnelle La structure fonctionnelle repose sur le découpage de l’organisation par grandes fonctions (la production, le commercial…). Le nombre des fonctions différentes dépend des besoins de l’entreprise. Il s’agit donc de fonctions opérationnelles et le dirigeant ou la direction générale en assurent la coordination. Les principaux types de structures 1- La structure fonctionnelle Les principaux types de structures 2- La structure divisionnelle: La structure divisionnelle opère un découpage de l’entreprise en unités autonomes spécialisées en fonction des domaines d’activités stratégiques. Elle repose en général sur la distinction d’activités, de familles de produits, ou encore de marchés Les principaux types de structures 2- La structure divisionnelle: Les principaux types de structures 3- La structure matricielle La structure matricielle est une structure plus complexe. Elle repose sur deux critères conjoints de segmentation des activités de type fonctions / produits, ou produits / régions, par exemple. La structure matricielle induit une double, voire une triple hiérarchie pour les subordonnés. Les principaux types de structures 3- La structure matricielle Les structures innovantes 1) Le modèle du reengineering de M. Hammer et J. Champy M. Hammer et J. Champy (1993) proposent de passer d’une structure par fonctions à une structure par processus. Ce changement est nommé reengineering. Si une entreprise est structurée par fonctions, les produits sont conçus dans une fonction, fabriqués dans une autre, vendus par une autre…Cette spécialisation permet des gains de productivité mais : – la performance de chaque fonction prime sur la satisfaction du client comme objectif ; – ne favorise pas la collaboration entre des services qui ne travaillent pas ensemble, ce qui limite l’innovation et la satisfaction du client. Les structures innovantes 1) Le modèle du reengineering de M. Hammer et J. Champy
Ces auteurs proposent une recomposition de l’entreprise en
processus. Il s’agit de supprimer le cloisonnement fonctionnel pour organiser l’activité en processus qui répondent aux besoins des clients. Un processus est « un ensemble d’activités corrélées et interactives qui transforment des éléments d’entrée (input) en éléments de sortie (output) » (définition ISO 9000). En recourant à une logique en termes de processus, l’entreprise regroupe des personnes qui inter-enaient auparavant dans différents services cloisonnés (marketing, production, R&D, commercial). L’organisation par processus est transversale. Les structures innovantes Les structures innovantes 2) L’organisation par projets Au sein d’une entreprise, des groupes de projets réunissant des personnes appartenant à des services différents de l’entreprise sont créés. Ces groupes sont chargés de travailler sur un projet précis (exemple : la voiture électrique…) pendant une durée déterminée. Une telle organisation permet de faire intervenir tous les métiers en même temps et non pas séquentiellement. Ainsi, dès la phase de conception les différents métiers de l’entreprise prennent en compte les contraintes des autres (ce qui permet la réduction des délais et l’amélioration de la cohérence globale du projet). Les structures innovantes 2) L’organisation par projets L’organisation par projet présente aussi des limites : – risque de stress car les délais sont déterminés par avance ; – les groupes de projet étant constitués pour une durée déterminée, il existe un risque de perte du savoir-faire accumulé à la fin du projet ; – les personnes ont généralement deux chefs (le chef de projet et le chef de la fonction), d’où l’absence d’unité de commandement qui peut être préjudiciable. La structure matricielle a souvent été la structure adoptée pour les projets. Aujourd’hui des structures plus souples sont mises en œuvre. Les structures innovantes 3) L’organisation en réseau Une entreprise est dite en réseau lorsqu’elle externalise certaines de ses activités (non créatrices de valeur) et les fait réaliser par des entreprises partenaires spécialisées, pour se recentrer sur ses com-pétences distinctives. L’entreprise est ainsi insérée dans un ensemble constitué d’autres entreprises juridiquement indépendantes, reliées entre elles et auxquelles elle est elle-même liée par des relations de coopération. Par définition, l’entreprise réseau est un ensemble d’entreprises ou d’entités interdépendantes ayant chacune une compétence spécifique et qui vont entretenir, de façon unique ou récurrente, un processus global. Les structures innovantes 3) L’organisation en réseau Cette organisation présente certaines difficultés : – elle nécessite une forte confiance entre les différents partenaires ; – il faut pourvoir assurer le partage des informations et la coordination des différentes entités ; – le besoin de contrôler toutes les activités (exemple des problèmes rencontrés par Nike avec les entreprises asiatiques qui fabriquent ses produits) ; - Aussi, cette structuration engendre des coûts de transaction et des coûts d’agence importants. - Avec ce recours à l’externalisation et aux partenariats, les frontières de l’entreprise s’avèrent floues.