L’évolution de la RSE
Bien que la responsabilité sociale des entreprises (RSE) soit un concept relativement nouveau
dans le lexique des affaires et de la société, ayant existé dans l'Église catholique dès le XVIIe
siècle, l’année 1950 a été le point de départ de l'évolution du concept jusqu'à aujourd'hui à
travers trois étapes principales.
Pourrait être qualifiée comme introduction de la RSE puisque c’est à ce moment que des
initiatives de RSE ont été développées, par exemple la norme SA8000 pour de bonnes
conditions de travail et de l’organisation Fair Trade qui travaille à l’amélioration des
conditions des petits producteurs situés dans les pays en développement.
La troisième phase, dans laquelle nous sommes actuellement depuis le début des
années 2000 :
Est marquée par l’intégration de la RSE à la politique et aux pratiques de gestion des
entreprises, en plus de l’arrivée des Lignes directrices ISO 26000 sur la responsabilité
sociétale des organisations (RSO). La RSE est devenue le courant dominant auquel les
organisations peuvent de moins en moins se soustraire (Katsoulakos et autres, 2004).
Ainsi, en 60 ans, une évolution aussi rapide que marquante de la RSE et des pratiques des
entreprises a été observée.
Les enjeux de la RSE :
Les actions menées dans le cadre d’une politique RSE, notamment en matière d’achats
responsables, participent également à la construction d’une relation saine et équilibrée avec
les fournisseurs et les sous-traitants de l’entreprise.
La RSE comporte un volet social important qui se traduit par des objectifs en matière de
conditions de travail, de bien-être et de motivation des collaborateurs. Les actions mises en
place visent à favoriser la qualité de vie au travail, à encourager le dialogue dans un cadre de
travail serein.
Déployer une politique RSE, c’est également l’opportunité pour l’entreprise de s’intéresser à
tout l’écosystème dans lequel elle évolue et aux conséquences de ses activités sur
l’environnement. Elle identifie ses principaux impacts (émissions de gaz à effet de serre,
consommation de ressources, production de déchets, pollutions...), définit et met en œuvre un
plan d’action pour les réduire et mesurer ses résultats.
Le Global Compact (désormais GC) est reconnu comme l'une des initiatives internationales
les plus importantes en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE) (Brown et al.
2018; Orzes et al. 2018, etc.). Cet instrument normatif des Nations Unies, lancé en 2000, se
fonde sur des principes universellement reconnus. La participation au Pacte mondial nécessite
un engagement du directeur général - ou équivalent, pour les entités non commerciales avec le
soutien du Conseil d'administration. Cela engage l'organisation à assumer des responsabilités
fondamentales dans quatre domaines : les droits de l'homme, le travail, l'environnement et la
lutte contre la corruption et à faire un reporting régulier. Comptant 44 entreprises au départ, le
GC a commencé à prendre de l'ampleur au milieu de la décennie 2000. Plusieurs réseaux
nationaux ont alors été créés pour mieux répondre aux besoins des participants. Aujourd'hui,
l'initiative regroupe plus de 14000 participants provenant de 166 pays différents.
En dépit de son importance, sa large diffusion et un certain intérêt de la part des chercheurs, le
GC a fait l'objet de très peu d'études empiriques, comme le souligne une récente revue
systématique de la littérature menée par Orzes et al. (2018). Notre travail vise donc à apporter
des éléments empiriques supplémentaires pour contribuer à une meilleure compréhension de
la plus grande initiative volontaire dans le champ de la RSE. Plus précisément, notre
recherche se focalise sur les réseaux nationaux du GC dans le monde. L'objectif est double:
identifier les éventuelles différences entre ces réseaux et comprendre la/les logiques de RSE
qu'ils véhiculent à l'échelle nationale. Selon Brown et al. (2018), l'initiative GC doit être
considérée comme une forme intégrée de RSE avec des éléments implicites et explicites.
Notre hypothèse est que le dosage de ces différents éléments varie selon le contexte national.
Le réseau national du GC, au coeur de la RSE contextuelle, est donc à la fois le reflet d'un
modèle de RSE formé au terme d'un processus historique et institutionnel propre à un pays
(Matten et Moon, 2008) et le diffuseur d'une logique dominante de RSE explicite ou implicite.
Pour illustrer et tester notre proposition de recherche, nous avons choisi de nous focaliser dans
une phase exploratoire sur les cas des réseaux locaux américain, français et allemand. L'étude
empirique est basée sur l'analyse de contenu des trois sites locaux du GC sur la base d'une
grille de codage issue de notre développement théorique et cadre d'analyse.
La complicité est le fait d’être impliqué directement ou indirectement dans la violation des
Droits de l’Homme commise par une autre société, gouvernement, individu, groupe ou autre.
Ce risque de complicité peut être particulièrement élevé dans les zones à faible gouvernance,
ainsi que dans les régions où l’abus des Droits de l’Homme est largement répandu.
La liberté d’association implique le respect du droit de tous les employeurs et tous les
travailleurs de constituer librement et volontairement et rejoindre des groupes pour la
promotion et la défense de leurs intérêts professionnels. Les travailleurs et les employeurs ont
le droit de mettre en place, rejoindre et exécuter leurs propres organisations sans ingérence de
l’État ou toute autre entité. Tous, y compris les employeurs, ont le droit à la liberté
d’expression et d’opinion, y compris sur le thème des syndicats – à condition que l’exercice
de ce droit ne porte pas atteinte au droit d’un travailleur à la liberté d’association.
Le travail forcé ou obligatoire est tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace
d’une peine quelconque et pour lequel il ne s’est pas proposé volontairement lui-même.
Fournir salaire ou autre rémunération à un travailleur ne signifie pas nécessairement que le
travail ne soit pas forcé ou obligatoire. Le travail doit être donné librement et les employés
devraient être libres de quitter leur travail conformément aux règles établies.
Principe 5 : Contribuer à l’abolition effective du travail des enfants.
Le travail des enfants est une forme d’exploitation qui constitue une violation d’un Droit de
l’Homme reconnu et défini par les instruments internationaux. La communauté internationale
et presque tous les gouvernements ont aboli le travail des enfants.
Le travail des enfants est un travail qui porte atteinte au développement physique, social,
mental, psychologique et spirituel de l’enfant dans la mesure où il intervient à un âge trop
précoce. Ce travail prive l’enfant de son enfance, précisément, et constitue une atteinte à sa
dignité. L’enfant concerné est également privé de toute éducation, et peut-être séparé de sa
famille.
La discrimination dans l’emploi consiste au fait de traiter les gens différemment en raison de
caractéristiques qui ne sont pas liées à leur mérite ou aux compétences inhérentes à l’emploi.
Dans la législation nationale, ces caractéristiques comprennent généralement : la couleur de la
peau, le sexe, la religion, l’opinion politique, l’ascendance nationale, l’origine sociale, l’âge,
le handicap, l’affiliation syndicale et l’orientation sexuelle. Toutefois, le principe 6 permet
aux entreprises d’envisager des motifs supplémentaires où la discrimination dans l’emploi et
la profession peut se produire.
Principe 8 : Prendre des initiatives tendant à promouvoir une plus grande responsabilité en
matière d’environnement.
Le chapitre 30 de l’Agenda 21 publié lors du Sommet de la Terre de Rio de 1992 énonce le
rôle des entreprises et de l’industrie dans l’agenda du développement durable. La Déclaration
de Rio affirme que les entreprises ont la responsabilité d’assurer que les activités au sein de
leurs propres activités ne causent pas de dommages à l’environnement. La société attend des
entreprises à être de bons acteurs de la communauté.
Les entreprises ont l’obligation de veiller à ce que leurs activités ne portent pas atteinte à
l’environnement des communautés locales. Des prises de positions publiques, des coalitions
d’acteurs, une participation à la sensibilisation des populations (collaborateurs, parties
prenantes) permettant un changement de paradigme sont autant de bonnes pratiques en la
matière.
Ces technologies qui peuvent prendre la forme d’un savoir-faire, une procédure, un produit,
un service, etc., comprennent une variété de procédés de production plus propres et des
solutions de prévention et de surveillance.
Principe 10 : Agir contre la corruption sous toutes ses formes, y compris l’extorsion de fonds
et les pots-de-vin.
Adopté en 2004, ce principe engage les membres à éviter la corruption, l’extorsion et d’autres
formes de corruption, mais aussi à développer de manière proactive des politiques et des
programmes concrets pour lutter contre la corruption en interne et au sein de leurs chaînes
d’approvisionnement. Les entreprises sont également mises au défi de travailler
collectivement et de rejoindre la société civile, les agences des Nations Unies et les
gouvernements afin d’atteindre une économie mondiale plus transparente.
Annoncé lors de la COP22 à Marrakech, le Réseau Maroc du Pacte Mondial des Nations
Unies a été officiellement lancé par la signature d’un Mémorandum d’Entente le 5 Mars 2018
entre la CGEM, le PNUD Maroc et les Nations Unies. Le lancement de ce réseau a été
soutenu par septes entreprises leaders notamment : Atlanta Assurances, BMCE Bank of
Africa, COSUMAR, Crédit Agricole du Maroc, Eaux Minérales d’Oulmès, Lydec et Maroc
Telecom.
Développement durable
Il est à noter que les objectifs de développement durables ne sont pas juridiquement
contraignants. Toutefois, les Etats membres se sont engagés à mettre en place des cadres
nationaux pour la réalisation desdits objectifs. Ainsi, la mise en œuvre du programme et des
objectifs du développement durable devrait être déclinée au niveau des différents pays
membres, selon leurs situations et contraintes respectives. Selon l’ONU, les objectifs de
développement durable guideront l’action à mener dans les domaines suivants :
• L’humanité : éliminer la pauvreté et la faim, sous toutes leurs formes et dans toutes leurs
dimensions, et faire en sorte que tous les êtres humains puissent réaliser leur potentiel dans
des conditions de dignité et d’égalité et dans un environnement sain.
• La prospérité : faire en sorte que tous les êtres humains aient une vie prospère et
épanouissante et que le progrès économique, social et technologique se fasse en harmonie
avec la nature.
Les objectifs du développement durables tels qu’adoptés par l’ONU sont illustrés ci-dessous :
Bien que les différents états membres soient responsabilisés pour la mise en place de cadres
nationaux d’application des objectifs de développement durable, il est prévu que toutes les
parties prenantes – les gouvernements, la société civile, le secteur privé et les autres acteurs –
contribuent à la réalisation du nouveau programme. En effet, l’ONU a mis en place une
initiative destinée à mobiliser les organisations en faveur de la réalisation des objectifs de
développement durable : le Global compact. Cette initiative vise à mobiliser les organisations
en faveur de la réalisation des objectifs de développement durable en les invitant à aligner
leurs stratégies et activités avec les dix principes suivants :
• Entreprendre des initiatives pour promouvoir une plus grande responsabilité en matière
d’environnement ;
Les dimensions
La recherche académique sur la RSE et sa pratique au Maroc sont encore dans leur état
embryonnaire vu le manque d’informations nécessaires et le caractère « nouveau-né » de la
RSE dans ce contexte-là. Certes, le label RSE de la CGEM permet d’avoir une idée sur le
niveau de responsabilité sociale et environnementale des entreprises, mais ce n’est pas
suffisant, car il existe une panoplie d’entreprises non labellisées et socialement responsable.
Donc, ce n’est pas parce que l’entreprise ne dispose pas du label qu’elle n’est pas socialement
responsable.
Une initiative très intéressante et incitative est celle des trophées de « Top performers RSE »
décernés par Vigéo pour les entreprises cotées à la bourse de Casablanca ou émettrices de
titres obligataires (qu’elles soient labellisées ou non), mettant en avant ainsi la meilleure
compréhension et opérationnalisation des principes de RSE dans leurs stratégies
managériales. Ces entreprises ont été évaluées sur la base d’un référentiel de 38 caractères et
de plus de 330 indicateurs. En 2015, ces trophées ont été décernés à 10 entreprises, en 2017 le
nombre augmente à 15 entreprises. Ceci montre l’intérêt et la prise de conscience croissante
de l’importance de la pratique RSE au Maroc.
BMCE BANK Information aux clients / Non‐ Information clients/ Respect des droits
discrimination et promotion de humains fondamentaux et prévention des
l’égalité entre les genres / Stratégie atteintes à ces droits/ Non-discrimination /
environnementale / Contribution Définition de la stratégie
aux causes d’intérêt général environnementale / Offre de produits et de
(éducation) / Dialogue social / services verts / Maîtrise des consommations
Renforcement des compétences et d'énergie et réduction des émissions
de l’employabilité / Respect des polluantes / Contributions de l'entreprise à
droits des actionnaires. des causes d'intérêt général / Promotion des
choix
Une politique de RSE inclut forcément les questions RH puisque les conditions de travail font
partie intégrante des enjeux sociétaux : responsabilité face à l’environnement, mais aussi face
aux salariés (politique en matière de recrutement et de rémunération, prévention des risques
psycho-sociaux…). L’idée étant de maintenir un équilibre acceptable entre la finalité d’une
entreprise, qui est de faire des profits, et les moyens d’y parvenir. Comment mettre en place
une politique de RSE qui dépasse le simple effet d’annonce ? Quels sont les bénéfices pour
l’entreprise en termes de marque employeur, de performance et d’innovation ? Conseils,
témoignages et initiatives sont à découvrir dans cette rubrique.
L’obtention du Label a permis d’une part de faire un bilan sur la politique RH mise en place
et d’autre part de repérer sur quelles dimensions des améliorations pouvaient être engagées
dans l’avenir. Comme l’avance le DRH du groupe, le Label permet de savoir « à quel niveau
on est, est-ce que, par rapport à un thème particulier, on a des outils qui sont biens ou est-ce
qu’on a encore des progrès à faire pour être dans l’excellence. Ce qui est important pour nous,
c’est, par rapport aux thèmes qui ont été audités, comment est-ce qu’on se positionne, quelles
sont nos marges de progrès, ce que l’on doit mettre en place pour évoluer » (DRH).
C’est à partir des résultats de l’audit réalisé que de nouvelles procédures ont alors été
instaurées comme la mise en place d’objectifs de formation à atteindre pour les directeurs de
sites, le développement d’outils de e-learning ou le suivi de l’évolution des formations de
chaque salarié.
Les résultats obtenus mettent en avant des relations positives et significatives entre l’adoption
d’une démarche entre l’adoption d’une démarche RSE et la pratique du recrutement. Ce
résultat pourrait s'expliquer par l'engagement des entreprises labellisées RSE au Maroc dans
une politique de diversité dans leurs opérations de recrutement qui peuvent englober des
hommes, des femmes, des candidats de différentes religions et cultures, et des personnes en
situation de handicap), et ce à travers l'adoption d'une charte interne, un règlement intérieur,
ou bien un code de conduite. En effet la charte RSE de la CGEM insiste dans ses deux
premiers axes sur le respect des droits humains et sur l'amélioration en continu des conditions
d'emploi et de travail. Pour cela, les entreprises labellisées visent à favoriser la parité homme/
femme et l'égalité professionnelle en réalisant un taux important de quasi-parité avec un
effectif féminin élevé pour les postes de management. La norme marocaine NM 00.5.601
incite les organisations à respecter les exigences sociales légales et réglementaires ou celles
auxquelles elles souscrivent, comme le travail des mineurs et le respect de l'âge 'admission au
travail, le travail des femmes et celui des personnes handicapées. En ce qui concerne la
pratique de l'intégration, nous constatons qu'il n y'a pas une forte relation avec l'engagement
dans la démarche RSE. Cela pourrait s'expliquer par l'absence d'un processus
d'accompagnement des nouvelle recrues. Un collaborateur c'est faire en Intégrer sorte qu'il
trouve sa place et une harmonie dans l'environnement qu'il rejoint. Faute d'harmonie, le
nouvel embauché aura tendance à ne pas vouloir rester dans l'entreprise... et cela arrive plus
souvent qu'on ne le croit. En effet, la charte RSE de la CGEM 'a pas soulevé cette question
d'intégration des nouveaux employés, ce qui explique la non-dépendance des entreprises
labellisées de cette pratique. Ce résultat reste limité, car il faut le compléter par une analyse
des perceptions au niveau des salariés embauchés dans ces entreprises labellisées afin de
mesurer leur degré de satisfaction par rapport à leur intégration.
Les résultats obtenus mettent en avant des relations significatives entre l'adoption positives et
d'une démarche RSE et la pratique de la formation continue. Ce pratique résultat pourrait
s'expliquer par
'engagement des entreprises labellisées RSE au Maroc dans une politique de développement
des compétences afin de rester compétitives, et de 'adapter aux mutations que connait leur
environnement. En effet, les entreprises labellisées RSE cherchent toujours à attirer ont un
avantage compétitif certain et les meilleurs collaborateurs. Pour cela elles essayent de
développer leur marque employer, que ce soit à travers leur politique de recrutement, de
fidélisation ou de formation continue. Toutes ces actions contribuent à la cohésion sociale, à
la construction d'un esprit d'équipe, au développement de la fierté d'appartenance. En
affirmant sa volonté d'être et d'agir en entreprise responsable, l'entreprise labellisée RSE
cherche à satisfaire les attentes de ses partenaires internes développement de leurs
compétences, en organisant des actions de formation pour 'ensemble des collaborateurs sans
discrimination et en augmentant le pourcentage des dépenses destinées aux programmes de
formation par rapport à la masse salariale. Dans ce sens l'État entreprises à joue aussi un rôle
important en encourageant les 80% des travers le remboursement à hauteur de 70% jusqu'à
frais de formation.
Les résultats obtenus mettent en avant des relations positives et significatives entre l’adoption
d’une démarche RSE et le climat social. En effet, les organisations accordent une grande
importance à la qualité du dialogue social car celui-ci permet de faire émerger un climat de
confiance. Réglementé par la loi, le dialogue social doit aller plus loin jusqu'à faire naitre un
véritable change entre la direction et les salariés notamment au travers des syndicats. Le
climat social dot être un levier de performance déterminant la qualité de vie au travail et la
productivité de l'organisation. Il enforce le sentiment d'appartenance de salariés notamment en
période de crise où les difficultés doivent être résolues autrement que par des conflits. La forte
pression exercée par les amène les entreprises à recourir aux indicateurs parties prenantes
réglementaires de la RSE. Dans notre étude, nous avons trouvé marche RSE ne que
'engagement dans une dé- put qu'impacter positivement le climat social, ce résultat pourrait
s'expliquer par le pouvoir de plus en plus important des parties prenantes réglementaires
(syndicat, les instances représentatives du personnel) qui et des directives contribuent à
imposer des lois aux entreprises en matière sociale et environnementale. Certes, la RSE est un
concept relativement récent au Maroc. Cependant, elle a été favorisée, ces dernières années,
par un contexte global propice porté par de réformes stratégiques à la fois économiques,
juridiques et institutionnelles. Ce résultat est compatible avec celui de l'étude de Simnett et al.
(2009) qui suggèrent que les entreprises subissant une pression forte de la part des parties
prenantes la réglementaires seraient plus contraintes non RSE mais à les faire seulement à
recourir aux indicateurs de vérifier par un auditeur. Nous pensons que 'engagement dans une
démarche de RSE est utilisé par ces entreprises pour assoir leur légitimité.
L’impact de la démarche RSE sur le bien-être et la santé au travail :
Les résultats obtenus mettent en avant des relations positives et significatives entre 'adoption
d'une démarche RSE et le bien-être et la santé au travail. En effet, toute organisation est
garante de la santé de ses salariés et de la mise en place de bonnes conditions de travail. Le
rôle d'une organisation est d'évaluer les dangers, 'adapter le travail aux personnels et de
planifier la prévention des risques au travail. Face aux maladies professionnelles, accidents du
travail, stress, incivilités et harcèlement, la préoccupation des entreprises et institutions pour
le bien-être au travail prend de l'ampleur. Améliorer l'organisation et l'environnement de
travail, prendre en compte les besoins de salariés et encourager leur développement personnel
procure aux organisations de retombées positives que ce soit en termes de productivité des
salariés, d'image, de marque employeur, etc. Ainsi, la norme ISO 26000 définit notamment la
RSE comme étant «la responsabilité d'une organisation vis- à-vis des impacts de ses décisions
et activités sur la société et sur l'environnement, se traduisant par un comportement éthique et
transparent qui contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la
société ; prend en compte les attentes des parties prenantes; respecte les lois en vigueur tout
en étant en cohérence avec les normes internationales de comportent ; est intégré dans
'ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations ».
Notre étude a montré que l'engagement dans une démarche RSE impacte positivement le
bien-être et la santé au travail, les entreprises labellisées RSE au Maroc ont manifesté la
conviction que cette pratique doit se situer au centre de 'implantation de la démarche de RSE.
Étant donné le rôle transversal joué par la GRH dans l'entreprise, elle est la seule fonction de
l'organisation capable de donner sens et cohérence, de communiquer et d’innover dans le but
de mettre en place les principes de la RSE.
Conclusion
Au Maroc , l’on voit de plus en plus cet intérêt croissant pour la RSE que ce soit de la part des
grandes entreprises, du gouvernement, des chercheurs, des médias ou d’autres organismes,
d’où la mise en place de la charte de la RSE de la part de la CGEM avec comme objectif le
respect des normes et la législation marocaine et internationale de la part des grandes
entreprises et PME marocaines, ainsi que l’assurance d’une concurrence saine et parfaite mais
aussi du développement d’un tissu économique et le respect de l’environnement dans lequel
les entreprises opèrent .
Ce qui rend la recherche sur le rôle que peut jouer la démarche collective dans l’intégration
des principes RSE intéressante et riche avec toutes les pistes qu’elle englobe.
Il serait donc judicieux d’effectuer un travail de terrain concret pour aller au-delà des discours
sur la RSE et dépasser l’aspect cosmétique qu’adoptent certaines entreprises, mais également
mesurer les retombées financières qui poussent les entreprises à adopter ces pratiques
responsables et leur proposer ainsi des solutions pour maitriser les coûts que peut générer
l’adoption d’une telle démarche de RSE à court terme, et enfin montrer de quelle manière
nous pouvons développer dans le cadre de la démarche collective une stratégie de gagnant-
gagnant et l’esprit d’équipe pour la réalisation d’un objectif commun.
Ait Mhamed, H. (2014). « La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) au Maroc : Test du
Modèle Bi dimensionnel de la RSE », exposé présenté lors du colloque de la XXXème Journées du
développement ATM, 29, 30 et 31mai 2014, Université Cadi Ayyad,Marrakech, 8 p
Capron, M., Petit. P, (2011). « Responsabilité sociétale des entreprises et diversité des capitalismes,
Revue de la régulation : Capitalisme, institutions, pouvoirs ».
Confédération générale des entreprises au Maroc, (2009), “la responsabilité sociétale des entreprises :
les aspects relatifs au travail », Mai 2009
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l’Economie Verte - Opportunités de création de richesses et d’emplois », Mars 2012
Déjean, F. et Gond J.P. (2004). « La responsabilité sociétale des entreprises : enjeux stratégiques et
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https://www.strategie-aims.com/events/conferences/28-xxvieme-conference-de-l-aims/
communications/
https://www.strategie-aims.com/events/conferences/27-xxveme-conference-de-l-aims/
communications/3767-lengagement-dans-la-responsabilite-societale-des-entreprises-et-la-
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