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Introduction

Chapitre 1 : Généralité sur la RSE

Les différentes définitions de la RSE :

 Selon La commission européenne la RSE est : « L’intégration volontaire des


préoccupations sociales et écologiques des entreprises dans leurs activités et leurs
relations avec leurs parties prenantes. Etre socialement responsable signifie non
seulement satisfaire pleinement les obligations légales applicables, mais aussi aller au-
delà et investir « davantage » dans le capital humain, l'environnement et les relations
avec les parties prenantes. »
 Selon ISO 26000 la RSE est : «La responsabilité d'une organisation vis-à-vis des
impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et l'environnement, d'où un
comportement éthique et une transparence contribuant au développement durable, y
compris à la santé et au bien-être de la société; prend en compte les attentes des parties
prenantes; respecte les lois en vigueur et est conforme aux normes de comportement
internationales; et est intégré dans toute l'organisation et mis en œuvre dans ses
relations. »
 Attarça et Jacquot ont définit la RSE comme obligation pour les dirigeants de mettre
en œuvre des stratégies, de prendre des décisions, et de garantir des pratiques qui
soient compatibles avec les objectifs et les valeurs de la communauté en général.
 Pour Carroll la RSE c’est un ensemble d’obligations de l’entreprise vis-à-vis de la
société. On trouve quatre types d’obligations :
- La responsabilité économique concerne l'obligation pour l'entreprise de
produire des biens et services pour les consommateurs et du profit pour les
actionnaires ;
- La responsabilité légale consiste à atteindre les objectifs économiques dans le
respect des lois en vigueur ;
- La responsabilité éthique exige que les entreprises se conforment à des codes
de conduite considérés comme justes par la société ;
- La responsabilité discrétionnaire comprend les actions engagées par
l'entreprise dans le but de l'amélioration du bien-être de la société et représente
sa volonté de devenir un acteur citoyen.
 La RSE peut être considérée comme une manière d'intégrer les préoccupations
éthiques à l'ensemble de la réflexion stratégique de l'entreprise, Dans le ceci dans
l'objectif de garantir la durabilité et le maintien de la satisfaction de l'ensemble des
parties prenantes de l'entreprise (El Baz et al., 2016)
 La RSE est l’engagement constant des entreprises de se comporter moralement et de
contribuer au développement économique, en améliorant la qualité de la vie des
ouvriers et de leur famille, de la communauté locale et de la société en ensemble
(Conseil Mondial d’Affaires Pour Le Développement Durable).

L’évolution de la RSE

Bien que la responsabilité sociale des entreprises (RSE) soit un concept relativement nouveau
dans le lexique des affaires et de la société, ayant existé dans l'Église catholique dès le XVIIe
siècle, l’année 1950 a été le point de départ de l'évolution du concept jusqu'à aujourd'hui à
travers trois étapes principales.

 La première phase de 1950 à 1990 :


Été celle de la conscientisation aux problèmes sociaux et environnementaux mondiaux
dans laquelle plusieurs acteurs et concepts majeurs de la RSE ont progressivement été mis
en place, notamment le Programme des Nations Unies pour l’Environnement et la
définition du développement durable.

 La deuxième phase de 1990 à 2000 :

Pourrait être qualifiée comme introduction de la RSE puisque c’est à ce moment que des
initiatives de RSE ont été développées, par exemple la norme SA8000 pour de bonnes
conditions de travail et de l’organisation Fair Trade qui travaille à l’amélioration des
conditions des petits producteurs situés dans les pays en développement.

 La troisième phase, dans laquelle nous sommes actuellement depuis le début des
années 2000 :

Est marquée par l’intégration de la RSE à la politique et aux pratiques de gestion des
entreprises, en plus de l’arrivée des Lignes directrices ISO 26000 sur la responsabilité
sociétale des organisations (RSO). La RSE est devenue le courant dominant auquel les
organisations peuvent de moins en moins se soustraire (Katsoulakos et autres, 2004).

Ainsi, en 60 ans, une évolution aussi rapide que marquante de la RSE et des pratiques des
entreprises a été observée.
Les enjeux de la RSE :

 Les enjeux économiques

Sur le plan économique, la démarche RSE impacte la stratégie managériale puisqu’elle


participe à l’anticipation des risques, à l’amélioration de l’efficacité et à l’optimisation des
coûts. Elle est considérée un vecteur de pérennisation de l’activité de l’entreprise, sur le
moyen et long terme.

Les actions menées dans le cadre d’une politique RSE, notamment en matière d’achats
responsables, participent également à la construction d’une relation saine et équilibrée avec
les fournisseurs et les sous-traitants de l’entreprise.

 Les enjeux sociaux

La RSE comporte un volet social important qui se traduit par des objectifs en matière de
conditions de travail, de bien-être et de motivation des collaborateurs. Les actions mises en
place visent à favoriser la qualité de vie au travail, à encourager le dialogue dans un cadre de
travail serein.

La RSE intègre également des valeurs en matière d’égalité, de non-discrimination et de juste


rémunération au sein de l’entreprise.

 Les enjeux environnementaux

Déployer une politique RSE, c’est également l’opportunité pour l’entreprise de s’intéresser à
tout l’écosystème dans lequel elle évolue et aux conséquences de ses activités sur
l’environnement. Elle identifie ses principaux impacts (émissions de gaz à effet de serre,
consommation de ressources, production de déchets, pollutions...), définit et met en œuvre un
plan d’action pour les réduire et mesurer ses résultats.

Chapitre 2 :Global Compact

Présentation de global compact

Le Global Compact (désormais GC) est reconnu comme l'une des initiatives internationales
les plus importantes en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE) (Brown et al.
2018; Orzes et al. 2018, etc.). Cet instrument normatif des Nations Unies, lancé en 2000, se
fonde sur des principes universellement reconnus. La participation au Pacte mondial nécessite
un engagement du directeur général - ou équivalent, pour les entités non commerciales avec le
soutien du Conseil d'administration. Cela engage l'organisation à assumer des responsabilités
fondamentales dans quatre domaines : les droits de l'homme, le travail, l'environnement et la
lutte contre la corruption et à faire un reporting régulier. Comptant 44 entreprises au départ, le
GC a commencé à prendre de l'ampleur au milieu de la décennie 2000. Plusieurs réseaux
nationaux ont alors été créés pour mieux répondre aux besoins des participants. Aujourd'hui,
l'initiative regroupe plus de 14000 participants provenant de 166 pays différents.

En dépit de son importance, sa large diffusion et un certain intérêt de la part des chercheurs, le
GC a fait l'objet de très peu d'études empiriques, comme le souligne une récente revue
systématique de la littérature menée par Orzes et al. (2018). Notre travail vise donc à apporter
des éléments empiriques supplémentaires pour contribuer à une meilleure compréhension de
la plus grande initiative volontaire dans le champ de la RSE. Plus précisément, notre
recherche se focalise sur les réseaux nationaux du GC dans le monde. L'objectif est double:
identifier les éventuelles différences entre ces réseaux et comprendre la/les logiques de RSE
qu'ils véhiculent à l'échelle nationale. Selon Brown et al. (2018), l'initiative GC doit être
considérée comme une forme intégrée de RSE avec des éléments implicites et explicites.
Notre hypothèse est que le dosage de ces différents éléments varie selon le contexte national.
Le réseau national du GC, au coeur de la RSE contextuelle, est donc à la fois le reflet d'un
modèle de RSE formé au terme d'un processus historique et institutionnel propre à un pays
(Matten et Moon, 2008) et le diffuseur d'une logique dominante de RSE explicite ou implicite.
Pour illustrer et tester notre proposition de recherche, nous avons choisi de nous focaliser dans
une phase exploratoire sur les cas des réseaux locaux américain, français et allemand. L'étude
empirique est basée sur l'analyse de contenu des trois sites locaux du GC sur la base d'une
grille de codage issue de notre développement théorique et cadre d'analyse.

Les principes de global compact

Principe 1 : Promouvoir et respecter la protection du droit international relatif aux Droits de


l’Homme.

Le Global Compact demande à ses participants de promouvoir et respecter les Droits de


l’Homme (droit à l’éducation, à la liberté d’expression, à un environnement sain, etc.) dans
leur sphère d’influence. Respecter les Droits de l’Homme signifie faire preuve de vigilance
pour identifier les impacts négatifs potentiels directs ou indirects de l’organisation afin de les
corriger.
L’être humain doit jouir de ses droits sans distinction de race, de couleur, de sexe, de langue,
de religion, de convictions politiques, d’origine nationale ou sociale, de propriété, de
naissance ou tout autre statut. Au-delà du simple respect des Droits de l’Homme, les
organisations sont encouragées à prendre des mesures concrètes et volontaires pour soutenir et
promouvoir le respect des Droits de l’Homme en apportant une contribution positive à travers
leur cœur de métier, investissements sociaux stratégiques, politiques de mécénat,
engagements politiques publiques, partenariats et autres actions collectives. Ces mesures pour
soutenir les droits de l’Homme devraient être un complément et non un substitut à l’action de
l’entreprise.

Principe 2 : Veiller à ne pas se rendre complices de violations des Droits de l’Homme.

La complicité est le fait d’être impliqué directement ou indirectement dans la violation des
Droits de l’Homme commise par une autre société, gouvernement, individu, groupe ou autre.
Ce risque de complicité peut être particulièrement élevé dans les zones à faible gouvernance,
ainsi que dans les régions où l’abus des Droits de l’Homme est largement répandu.

L’obligation de respecter les Droits de l’Homme, conformément au Principe 1 du Global


Compact des Nations Unies et aux « Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux
entreprises et aux droits de l’homme » inclut le fait d’éviter la complicité.

Principe 3 : Respecter la liberté d’association et reconnaître le droit de négociation collective.

La liberté d’association implique le respect du droit de tous les employeurs et tous les
travailleurs de constituer librement et volontairement et rejoindre des groupes pour la
promotion et la défense de leurs intérêts professionnels. Les travailleurs et les employeurs ont
le droit de mettre en place, rejoindre et exécuter leurs propres organisations sans ingérence de
l’État ou toute autre entité. Tous, y compris les employeurs, ont le droit à la liberté
d’expression et d’opinion, y compris sur le thème des syndicats – à condition que l’exercice
de ce droit ne porte pas atteinte au droit d’un travailleur à la liberté d’association.

Principe 4 : Contribuer à l’élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire.

Le travail forcé ou obligatoire est tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace
d’une peine quelconque et pour lequel il ne s’est pas proposé volontairement lui-même.
Fournir salaire ou autre rémunération à un travailleur ne signifie pas nécessairement que le
travail ne soit pas forcé ou obligatoire. Le travail doit être donné librement et les employés
devraient être libres de quitter leur travail conformément aux règles établies.
Principe 5 : Contribuer à l’abolition effective du travail des enfants.

Le travail des enfants est une forme d’exploitation qui constitue une violation d’un Droit de
l’Homme reconnu et défini par les instruments internationaux. La communauté internationale
et presque tous les gouvernements ont aboli le travail des enfants.

Le travail des enfants est un travail qui porte atteinte au développement physique, social,
mental, psychologique et spirituel de l’enfant dans la mesure où il intervient à un âge trop
précoce. Ce travail prive l’enfant de son enfance, précisément, et constitue une atteinte à sa
dignité. L’enfant concerné est également privé de toute éducation, et peut-être séparé de sa
famille.

Principe 6 : Contribuer à l’élimination de toute discrimination en matière d’emploi et de


profession.

La discrimination dans l’emploi consiste au fait de traiter les gens différemment en raison de
caractéristiques qui ne sont pas liées à leur mérite ou aux compétences inhérentes à l’emploi.
Dans la législation nationale, ces caractéristiques comprennent généralement : la couleur de la
peau, le sexe, la religion, l’opinion politique, l’ascendance nationale, l’origine sociale, l’âge,
le handicap, l’affiliation syndicale et l’orientation sexuelle. Toutefois, le principe 6 permet
aux entreprises d’envisager des motifs supplémentaires où la discrimination dans l’emploi et
la profession peut se produire.

Principe 7 : Appliquer l’approche de précaution face aux problèmes touchant


l’environnement.

Le principe de précaution introduit par le principe 15 de la Déclaration de Rio de 1992 stipule


que « Pour protéger l’environnement, des mesures de précaution doivent être largement
appliquées par les États selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou
irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour
remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de
l’environnement ».

Principe 8 : Prendre des initiatives tendant à promouvoir une plus grande responsabilité en
matière d’environnement.
Le chapitre 30 de l’Agenda 21 publié lors du Sommet de la Terre de Rio de 1992 énonce le
rôle des entreprises et de l’industrie dans l’agenda du développement durable. La Déclaration
de Rio affirme que les entreprises ont la responsabilité d’assurer que les activités au sein de
leurs propres activités ne causent pas de dommages à l’environnement. La société attend des
entreprises à être de bons acteurs de la communauté.

Les entreprises ont l’obligation de veiller à ce que leurs activités ne portent pas atteinte à
l’environnement des communautés locales. Des prises de positions publiques, des coalitions
d’acteurs, une participation à la sensibilisation des populations (collaborateurs, parties
prenantes) permettant un changement de paradigme sont autant de bonnes pratiques en la
matière.

Principe 9 : Favoriser la mise au point et la diffusion de technologies respectueuses de


l’environnement.

Les technologies respectueuses de l’environnement tel que défini dans l’Agenda 21 de la


Déclaration de Rio, se doivent de protéger l’environnement, d’être moins polluantes, d’utiliser
les ressources de manière durable, de recycler et traiter leurs déchets.

Ces technologies qui peuvent prendre la forme d’un savoir-faire, une procédure, un produit,
un service, etc., comprennent une variété de procédés de production plus propres et des
solutions de prévention et de surveillance.

Principe 10 : Agir contre la corruption sous toutes ses formes, y compris l’extorsion de fonds
et les pots-de-vin.

Adopté en 2004, ce principe engage les membres à éviter la corruption, l’extorsion et d’autres
formes de corruption, mais aussi à développer de manière proactive des politiques et des
programmes concrets pour lutter contre la corruption en interne et au sein de leurs chaînes
d’approvisionnement. Les entreprises sont également mises au défi de travailler
collectivement et de rejoindre la société civile, les agences des Nations Unies et les
gouvernements afin d’atteindre une économie mondiale plus transparente.

Le Global Compact network Maroc

Annoncé lors de la COP22 à Marrakech, le Réseau Maroc du Pacte Mondial des Nations
Unies a été officiellement lancé par la signature d’un Mémorandum d’Entente le 5 Mars 2018
entre la CGEM, le PNUD Maroc et les Nations Unies. Le lancement de ce réseau a été
soutenu par septes entreprises leaders notamment : Atlanta Assurances, BMCE Bank of
Africa, COSUMAR, Crédit Agricole du Maroc, Eaux Minérales d’Oulmès, Lydec et Maroc
Telecom.

Le global compact compte aujourd’hui plus de 12.000 organisations signataires, relevant de


170 pays, de différents secteurs d’activité et tailles. Ces organismes adhérents s’engagent à
progresser de manière continue sur au moins un des principes listés ci-dessus et à
communiquer annuellement sur leurs progrès. A ce jour, 16 organisations marocaines sont
adhérentes au Global Compact, dont la CGEM, Maroclear et 4 sociétés faisant appel public à
l’épargne.

Développement durable

a- les domaines de développement durable

Il est à noter que les objectifs de développement durables ne sont pas juridiquement
contraignants. Toutefois, les Etats membres se sont engagés à mettre en place des cadres
nationaux pour la réalisation desdits objectifs. Ainsi, la mise en œuvre du programme et des
objectifs du développement durable devrait être déclinée au niveau des différents pays
membres, selon leurs situations et contraintes respectives. Selon l’ONU, les objectifs de
développement durable guideront l’action à mener dans les domaines suivants :

• L’humanité : éliminer la pauvreté et la faim, sous toutes leurs formes et dans toutes leurs
dimensions, et faire en sorte que tous les êtres humains puissent réaliser leur potentiel dans
des conditions de dignité et d’égalité et dans un environnement sain.

• La planète : lutter contre la dégradation de la planète, en recourant à des modes de


consommation et de production durables, en assurant la gestion durable de ses ressources
naturelles et en prenant d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques,
afin qu’elle puisse répondre aux besoins des générations actuelles et futures.

• La prospérité : faire en sorte que tous les êtres humains aient une vie prospère et
épanouissante et que le progrès économique, social et technologique se fasse en harmonie
avec la nature.

• La paix : favoriser l’avènement de sociétés pacifiques, justes et inclusives, libérées de la


peur et de la violence. En effet, il ne peut y avoir de développement durable sans paix, ni de
paix sans développement durable.
• Les partenariats : mobiliser les moyens nécessaires à la mise en œuvre de ce programme
grâce à un partenariat mondial revitalisé pour le développement durable, qui sera mû par un
esprit de solidarité renforcé, où l’accent sera mis sur les besoins des plus démunis et des plus
vulnérables, et auquel participeront tous les pays, toutes les parties prenantes et tous les
peuples.

b- Les objectifs du développement durables

Les objectifs du développement durables tels qu’adoptés par l’ONU sont illustrés ci-dessous :

Bien que les différents états membres soient responsabilisés pour la mise en place de cadres
nationaux d’application des objectifs de développement durable, il est prévu que toutes les
parties prenantes – les gouvernements, la société civile, le secteur privé et les autres acteurs –
contribuent à la réalisation du nouveau programme. En effet, l’ONU a mis en place une
initiative destinée à mobiliser les organisations en faveur de la réalisation des objectifs de
développement durable : le Global compact. Cette initiative vise à mobiliser les organisations
en faveur de la réalisation des objectifs de développement durable en les invitant à aligner
leurs stratégies et activités avec les dix principes suivants :

• Promouvoir et respecter la protection des droits de l’homme tels qu’internationalement


proclamés ;

• Veiller à ne pas être complice de violations de droits de l’homme ;

• Promouvoir la liberté d’association et reconnaitre le droit de négociation collective ;

• Eliminer toutes les formes de travail forcé ou obligatoire ;

• Abolir le travail des enfants ;

• Eliminer la discrimination en matière d’emploi et de travail ;

• Adopter une approche de précaution en ce qui concerne les questions environnementales ;

• Entreprendre des initiatives pour promouvoir une plus grande responsabilité en matière
d’environnement ;

• Encourager le développement et la diffusion des technologies respectueuses de


l’environnement ;
• Lutter contre toutes les formes de corruption, y compris les extorsions et les pots-de-vin.

Chapitre 3 :La CGEM

La Confédération générale des entreprises du Maroc est une association privée regroupant


les entrepreneurs du Maroc. La CGEM est la voix du secteur privé au Maroc. Créée en 1947,
elle représente plus de 90 000 membres directs et affiliés, dont 95% de TPME et veille à
assurer un environnement économique favorable pour le développement des entreprises.
Elle s’est imposée comme le représentant officiel du secteur privé auprès des pouvoirs
publics, des partenaires sociaux et des institutionnels.
 Historique
 Depuis sa création en 1947 et jusqu'aux années 1960, la CGEM est l'apanage des
patrons européens, tandis que le patronat marocain s'était organisé depuis les années
1930, autour du GIM, groupement des industriels du Maroc.
 À partir de la fin des années 1960, il y a donc eu la marocanisation de la CGEM avec
notamment l’intégration du groupement des industriels du Maroc (GIM) en 1969, et
pour mieux défendre les intérêts de l'entreprise, la CGEM et le GIM ont fusionné sous
la présidence de Mohamed Ammour.
 Le 22 janvier 2020, Chakib Alj a été élu président de la CGEM. M. Mehdi Tazi a
quant à lui été élu Vice-Président Général de la Confédération.
 En septembre 2020, la présidence de la CGEM a créé une commission Afrique a été
créé afin de renforcer les relations économiques avec les pays Africains. Son président
est Abdou Diop.
 En janvier 2021, la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation
pharmaceutiques (FMIIP) intègre la CGEM et a un siège dans son conseil
d'administration8.
Depuis sa création, la CGEM a changé plusieurs fois de nom :
 20 octobre 1947 : Confédération générale du patronat au Maroc (CGPM)
 5 avril 1956 : Confédération générale interprofessionnelle économique et sociale
(CGIES) (fin du protectorat français)
 16 avril 1956 : Confédération générale économique marocaine (CGEM)
 Depuis 1995 : Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM)
 REPRÉSENTATIVITÉ
 Auprès des pouvoirs publics et des partenaires sociaux
La CGEM fait également entendre la voix du secteur privé à travers :
 Auprès des institutions nationales et internationales
La Confédération siège aux Conseils d’Administration de plus de 50 organismes nationaux :

Elle est également un interlocuteur privilégié des institutions internationales au Maroc :


 Les missions
 La CGEM porte la voix du secteur privé en le représentant, en défendant ses intérêts
aux niveaux régional et international et en oeuvrant pour un climat des affaires
favorable à l’acte d’entreprendre.
 La CGEM accompagne également ses membres à travers une offre de services
complète pour :
 Informer :La CGEM publie une dizaine d’études et guides pratiques par an et
transmet régulièrement à ses membres des newsletters régionales et sectorielles,
des bulletins de veille, des bulletins économiques et des notes de synthèse pour
les tenir informés de l’actualité économique nationale et internationale.
 FORMER À DE NOUVELLES COMPÉTENCES :La CGEM publie une dizaine
d’études et guides pratiques par an et transmet régulièrement à ses membres des
newsletters régionales et sectorielles, des bulletins de veille, des bulletins
économiques et des notes de synthèse pour les tenir informés de l’actualité
économique nationale et internationale.
 Accompagner dans les processus de labellisation : La CGEM accompagne ses
membres pour leur conférer des avantages concurrentiels, notamment à travers le
processus de labellisation. Ainsi, elle décerne son Label RSE, aux entreprises
intégrant les 9 domaines de la Charte de Responsabilité Sociétale des Entreprises,
à la suite d’une évaluation de leurs pratiques en conformité avec les objectifs
universels de responsabilité sociétale et de développement durable.

 Les dimensions

 Dimensions sectorielle : À travers ses 37 Fédérations professionnelles


statutaires représentant plus de 155 métiers, la CGEM couvre l’ensemble de
l’activité économique du Maroc. Ces fédérations émettent leurs
recommandations au Conseil d’Administration et au Conseil National de
l’Entreprise de la CGEM, mais également, aux partenaires institutionnels de la
Confédération concernant les problématiques spécifiques à chaque secteur. La
CGEM compte également parmi ses membres, les Groupements d’Intérêt
Économique, les Coopératives et les Associations professionnelles.

 Dimension régionale : La CGEM compte aujourd’hui 13 représentations et 4


antennes régionales couvrant tout le territoire marocain. Ces représentations ont
essentiellement pour missions :
– Le développement économique de la région ;
– La pérennisation des entreprises régionales ;
– La promotion de la région et de ses potentialités ;
– La promotion des investissements et le renforcement des relations avec
les partenaires institutionnels, gouvernementaux et syndicaux de
chaque région.
 Dimension internationale :À l’international, la CGEM œuvre pour la
promotion et l’ouverture de l’entreprise marocaine en consolidant les réseaux
d’affaires des entreprises à travers ses 59 Conseils d’Affaires et grâce à une
centaine de visites d’affaires et de forums économiques bilatéraux organisés
chaque année aussi bien au Maroc qu’à l’étranger. Elle leur offre ainsi
l’occasion de prospecter de nouveaux marchés.

 Dimension transversale :La CGEM s’est dotée de 23 Commissions


thématiques traitant de questions transverses relevant des domaines
économique, juridique, social, fiscal et entrepreneurial. Elles permettent à la
Confédération d’être une vraie force de propositions, donner son avis sur les
sujets d’intérêt national, les textes et projets de lois et mieux répondre aux
attentes de ses membres.(ACCÈS AUX MARCHÉS PUBLICS, COMMERCE
EXTÉRIEUR ET ACCORDS COMMERCIAUX, CLIMAT DES AFFAIRES,
ENTREPRENEURIAT SOCIAL, DIGITAL ET TECHNOLOGIES)

 Le label CGEM pour la RSE


Le Label CGEM pour la RSE est une reconnaissance solennelle du respect par les entreprises
du Maroc de leur engagement à observer, défendre et promouvoir les principes universels de
responsabilité sociale et de développement durable dans leurs activités économiques, leurs
relations sociales et plus généralement, dans leur contribution à la création de valeur »

La charte de responsabilité sociale de la CGEM a été adoptée le 14 décembre 2006 par le


Conseil National d’entreprise
L’analyse du contenu de la charte RSE de la CGEM reflète deux constats majeurs :

 Une prédominance des pratiques légales en ce qui a trait aux pratiques de


l'emploi : en effet, les clauses relatives aux pratiques RSE orientées vers les employés
présentent un contenu de base, qui ne reflète pas le caractère innovant et volontaire
indispensable à la RSE (Carroll et Shabana, 2010; Jamali, 2010). A titre d'exemple, les
recommandations relatives au strict respect des obligations légales relatives à la
déclaration de tous les salariés aux organismes de sécurité et de protection sociales
(CGEM, Site web). Un autre exemple concerne le respect du droit syndical et de la
législation relative aux accidents de travail. En revanche, le contenu est davantage
fondé sur le sens de l'initiative volontaire en ce qui concerne les dimensions relatives à
la gestion de la diversité, notamment l’inclusion des femmes et des personnes à
mobilité réduite de même que de celles ayant besoin d’accommodements.
 Un contenu qui reflète des pratiques volontaires durables au-delà du strict
respect de la loi: nous le retrouvons dans les recommandations relatives à la
préservation de l’environnement, au respect des intérêts des consommateurs, au
développement de l'engagement vis-à-vis de la communauté et à la responsabilisation
des fournisseurs et sous-traitants sur la RSE.
Enfin, en ce qui concerne les caractéristiques des entreprises labélisées, les
témoignages sont unanimes sur le fait que la RSE au Maroc reste encore une affaire
des grandes entreprises. L'absence, ou la présence très marginale, des PME pourrait
selon les témoignages être expliquée par les raisons suivantes :
- Le manque de compétences et de structures organisationnelles internes qui
favorisent l'adoption de la RSE à travers l'ensemble des fonctions de l’entreprise.
Ainsi les grandes entreprises nationales et les filiales des multinationales
disposent des ressources organisationnelles et humaines suffisantes favorables à
l'adoption d'une politique RSE avec les pratiques qui en découlent ;
- Le manque de ressources financières suffisantes pour mener à bien le processus
de labélisation RSE, en particulier pour mettre en place les recommandations
exprimées par le cabinet d'évaluation agréé par la CGEM ;
- Un grand nombre d'entreprises préfèrent continuer à profiter de l'ambiguïté et du
manque d'éthique qui continuent à exister dans un contexte économique ambigu,
très basé sur l'informel, sans oublier le fléau de la corruption encore très répandu.
Ainsi, s'engager dans la RSE renvoie à une visibilité que certaines entreprises
craignent encore.
Les entreprises labelisées RSE au Maroc :

Actuellement, 92 entreprises sont labellisées RSE de la part de la CGEM22. 19% de ces


entreprises sont cotées en bourse. Pour les secteurs d’activité, ils sont ventilés entre banques
et assurances (9%), agroalimentaire (11%), distribution (9%), industrie minière (10%),
industrie chimique (8%), 30% prestation de différents services (électricité, transport et
logistique, services informatiques, télécommunications) et bien d’autres. Nous remarquons,
alors, que le tissu des entreprises marocaines n’est pas assez sensible à l’importance de la
labellisation vu que le nombre des entreprises labellisées est limité soit parce qu’elles ne
voient pas les avantages qu’elles peuvent tirer dans le fait d’être labellisées, ou qu’elles ne
sont pas assez conscientes du concept même de la RSE.

La recherche académique sur la RSE et sa pratique au Maroc sont encore dans leur état
embryonnaire vu le manque d’informations nécessaires et le caractère « nouveau-né » de la
RSE dans ce contexte-là. Certes, le label RSE de la CGEM permet d’avoir une idée sur le
niveau de responsabilité sociale et environnementale des entreprises, mais ce n’est pas
suffisant, car il existe une panoplie d’entreprises non labellisées et socialement responsable.
Donc, ce n’est pas parce que l’entreprise ne dispose pas du label qu’elle n’est pas socialement
responsable.
Une initiative très intéressante et incitative est celle des trophées de « Top performers RSE »
décernés par Vigéo pour les entreprises cotées à la bourse de Casablanca ou émettrices de
titres obligataires (qu’elles soient labellisées ou non), mettant en avant ainsi la meilleure
compréhension et opérationnalisation des principes de RSE dans leurs stratégies
managériales. Ces entreprises ont été évaluées sur la base d’un référentiel de 38 caractères et
de plus de 330 indicateurs. En 2015, ces trophées ont été décernés à 10 entreprises, en 2017 le
nombre augmente à 15 entreprises. Ceci montre l’intérêt et la prise de conscience croissante
de l’importance de la pratique RSE au Maroc.

Entreprises Critères objets de meilleures Critères objets de meilleures


performances 2015 performances 2017

BMCE BANK Information aux clients / Non‐ Information clients/ Respect des droits
discrimination et promotion de humains fondamentaux et prévention des
l’égalité entre les genres / Stratégie atteintes à ces droits/ Non-discrimination /
environnementale / Contribution Définition de la stratégie
aux causes d’intérêt général environnementale / Offre de produits et de
(éducation) / Dialogue social / services verts / Maîtrise des consommations
Renforcement des compétences et d'énergie et réduction des émissions
de l’employabilité / Respect des polluantes / Contributions de l'entreprise à
droits des actionnaires. des causes d'intérêt général / Promotion des
choix

BMCI Formalisation de la politique anti‐ Information clients / Orientation


corruption. responsable des contrats / Respect des
droits humains fondamentaux et prévention
des atteintes à ces droits / Non-
discrimination / Offre de produits et de
services verts / Prise en compte de l'impact
sociétal des produits / services développés
par l'entreprise / Contributions de
l'entreprise à des causes d'intérêt général /
Equilibre des pouvoirs et efficacité du CA /
Audit et mécanismes de contrôle /
Promotion des choix individuels de carrière
et de l'employabilité.

COSUMAR Formalisation et intégration de la Prise en compte des facteurs


stratégie environnementale. environnementaux dans la chaîne
d'approvisionnement / Maîtrise des impacts
sur l'eau / Maîtrise des consommations
d'énergie et réduction des émissions
polluantes.

Holcim Gouvernance : Efficacité des Sécurité du produit / Prise en compte des


systèmes d’audit et des facteurs sociaux dans la chaîne
mécanismes de contrôle. d'approvisionnement / Respect de la liberté
syndicale et du droit de négociation
collective / Promotion du dialogue social.

LAFARGE Prévention de la corruption /


Sécurité du produit / Maîtrise des
consommations d’énergie et
réduction des émissions polluantes.

LYDEC LYDEC Non‐ discrimination et Non-discrimination / Contributions de


promotion de l’égalité entre les l'entreprise à des causes d'intérêt général /
genres / Maîtrise des impacts sur Amélioration des conditions de santé
l’eau / Contribution aux causes sécurité.
d’intérêt général.

MANAGEM MANAGEM Renforcement des Prise en compte des risques de pollutions


compétences et de l’employabilité / (sols, accidents) / Prévention des risques
Amélioration continue des d'atteinte à la biodiversité / Maîtrise des
conditions de santé‐ sécurité / risques de pollutions locales / Engagement
Prévention des risques de en faveur du développement économique et
pollutions (sols, accidents) / social du territoire d’activité / Respect des
Respect des droits des actionnaires. droits des actionnaires / Gestion
Prise en compte des facteurs responsables des restructurations /
sociaux dans la chaîne Promotion des choix individuels de carrière
d'approvisionnement / Prévention et de l'employabilité / Amélioration des
de la corruption / Respect de la conditions de santé sécurité.
liberté syndicale et du droit de
négociation collective / Définition
de la stratégie environnementale /

MAROC TELECOM Amélioration continue des Orientation responsable des contrats /


(Ittisalat Al Maghrib) conditions de santé/sécurité / Prévention de la corruption / Respect des
Maîtrise des consommations droits humains fondamentaux et prévention
d’énergie / Développement et des atteintes à ces droits / Maîtrise des
accessibilité des produits et consommations d'énergie et réduction des
services / Qualité du reporting sur émissions polluantes / Amélioration des
la responsabilité sociale conditions de santé-sécurité

OCP Réduction des émissions Prise en compte des risques de pollutions


atmosphériques. (sols, accidents) / Engagement en faveur du
développement économique et social du
territoire d’activité.

SMI Respect de la liberté syndicale et Prise en compte des risques de pollution


du droit de négociation collective / (sols, accidents) / Prévention des risques
Eco‐ conception et stratégie d'atteinte à la biodiversité / Maîtrise des
environnementale / Promotion du niveaux de pollution locale / Engagement
dialogue social / Engagement en en faveur du développement économique et
faveur du développement socio‐ social du territoire d’activité / Respect des
économique du territoire d’activité. droits des actionnaires / Promotion du
Prise en compte des facteurs dialogue social / Gestion maîtrisée des
sociaux dans la chaîne restructurations.
d'approvisionnement / Respect de
la liberté syndicale et du droit de
négociation collective / Définition
de la stratégie environnementale /

ATTIJARIWAFABANK - Information clients et Non-discrimination.

CENTRALE DANONE - Sécurité du produit.


LESIEUR CRISTAL - Sécurité du produit.

OULMES - Coopération durable avec les fournisseurs

TAQA MOROCCO - Prévention des risques de pollution (sols,


accidents) / Respect des droits des
actionnaires / Promotion du dialogue social.

WAFA ASSURANCE - Orientation responsable des contrats.

D’après ce tableau, nous remarquons que le nombre d’entreprises a augmenté de 10


entreprises à 15. Les critères des performances des entreprises qui ont fait l’objet d’un
décernement consécutif, ont connu une amélioration et aussi une augmentation du nombre de
critères. Ceci montre que le tissu d’entreprises au Maroc prend conscience des principes de la
RSE et de leur importance d’une manière progressive, ainsi que les entreprises améliorent
continuellement leur compréhension de ce concept et font des efforts pour l’opérationnaliser,
à l’instar de Managem ou SMI qui ont prouvé d’un grand apprentissage et qui ont réussi sur
plusieurs actions (critères) non réalisées auparavant.

L’impact de la labélisation sur les RH :

Une politique de RSE inclut forcément les questions RH puisque les conditions de travail font
partie intégrante des enjeux sociétaux : responsabilité face à l’environnement, mais aussi face
aux salariés (politique en matière de recrutement et de rémunération, prévention des risques
psycho-sociaux…). L’idée étant de maintenir un équilibre acceptable entre la finalité d’une
entreprise, qui est de faire des profits, et les moyens d’y parvenir. Comment mettre en place
une politique de RSE qui dépasse le simple effet d’annonce ? Quels sont les bénéfices pour
l’entreprise en termes de marque employeur, de performance et d’innovation ? Conseils,
témoignages et initiatives sont à découvrir dans cette rubrique.

L’obtention du Label apparaît comme un élément déclencheur de la nécessité de formaliser


davantage en matière de gestion des salariés, de rationaliser l’organisation des tâches à
dimension RH, d’automatiser certaines activités en instaurant différentes procédures qui
n’existaient pas avant la labellisation. A cet égard, il ressort que le Label assure des fonctions
différentes en fonction de la taille des centres externalisés analysés.

L’obtention du Label a permis d’une part de faire un bilan sur la politique RH mise en place
et d’autre part de repérer sur quelles dimensions des améliorations pouvaient être engagées
dans l’avenir. Comme l’avance le DRH du groupe, le Label permet de savoir « à quel niveau
on est, est-ce que, par rapport à un thème particulier, on a des outils qui sont biens ou est-ce
qu’on a encore des progrès à faire pour être dans l’excellence. Ce qui est important pour nous,
c’est, par rapport aux thèmes qui ont été audités, comment est-ce qu’on se positionne, quelles
sont nos marges de progrès, ce que l’on doit mettre en place pour évoluer » (DRH).

C’est à partir des résultats de l’audit réalisé que de nouvelles procédures ont alors été
instaurées comme la mise en place d’objectifs de formation à atteindre pour les directeurs de
sites, le développement d’outils de e-learning ou le suivi de l’évolution des formations de
chaque salarié.

Par ailleurs, l’obtention du Label a constitué un moyen de légitimer la fonction RH dans le


groupe. Le Label est ainsi vu par le responsable de développement RH interviewé comme un
moyen de « montrer nos actions » aux autres fonctions et à l’ensemble des salariés du groupe.
L’impact de la démarche RSE sur le recrutement :

Les résultats obtenus mettent en avant des relations positives et significatives entre l’adoption
d’une démarche entre l’adoption d’une démarche RSE et la pratique du recrutement. Ce
résultat pourrait s'expliquer par l'engagement des entreprises labellisées RSE au Maroc dans
une politique de diversité dans leurs opérations de recrutement qui peuvent englober des
hommes, des femmes, des candidats de différentes religions et cultures, et des personnes en
situation de handicap), et ce à travers l'adoption d'une charte interne, un règlement intérieur,
ou bien un code de conduite. En effet la charte RSE de la CGEM insiste dans ses deux
premiers axes sur le respect des droits humains et sur l'amélioration en continu des conditions
d'emploi et de travail. Pour cela, les entreprises labellisées visent à favoriser la parité homme/
femme et l'égalité professionnelle en réalisant un taux important de quasi-parité avec un
effectif féminin élevé pour les postes de management. La norme marocaine NM 00.5.601
incite les organisations à respecter les exigences sociales légales et réglementaires ou celles
auxquelles elles souscrivent, comme le travail des mineurs et le respect de l'âge 'admission au
travail, le travail des femmes et celui des personnes handicapées. En ce qui concerne la
pratique de l'intégration, nous constatons qu'il n y'a pas une forte relation avec l'engagement
dans la démarche RSE. Cela pourrait s'expliquer par l'absence d'un processus
d'accompagnement des nouvelle recrues. Un collaborateur c'est faire en Intégrer sorte qu'il
trouve sa place et une harmonie dans l'environnement qu'il rejoint. Faute d'harmonie, le
nouvel embauché aura tendance à ne pas vouloir rester dans l'entreprise... et cela arrive plus
souvent qu'on ne le croit. En effet, la charte RSE de la CGEM 'a pas soulevé cette question
d'intégration des nouveaux employés, ce qui explique la non-dépendance des entreprises
labellisées de cette pratique. Ce résultat reste limité, car il faut le compléter par une analyse
des perceptions au niveau des salariés embauchés dans ces entreprises labellisées afin de
mesurer leur degré de satisfaction par rapport à leur intégration.

L’impact de la démarche RSE sur la formation continue :

Les résultats obtenus mettent en avant des relations significatives entre l'adoption positives et
d'une démarche RSE et la pratique de la formation continue. Ce pratique résultat pourrait
s'expliquer par

'engagement des entreprises labellisées RSE au Maroc dans une politique de développement
des compétences afin de rester compétitives, et de 'adapter aux mutations que connait leur
environnement. En effet, les entreprises labellisées RSE cherchent toujours à attirer ont un
avantage compétitif certain et les meilleurs collaborateurs. Pour cela elles essayent de
développer leur marque employer, que ce soit à travers leur politique de recrutement, de
fidélisation ou de formation continue. Toutes ces actions contribuent à la cohésion sociale, à
la construction d'un esprit d'équipe, au développement de la fierté d'appartenance. En
affirmant sa volonté d'être et d'agir en entreprise responsable, l'entreprise labellisée RSE
cherche à satisfaire les attentes de ses partenaires internes développement de leurs
compétences, en organisant des actions de formation pour 'ensemble des collaborateurs sans
discrimination et en augmentant le pourcentage des dépenses destinées aux programmes de
formation par rapport à la masse salariale. Dans ce sens l'État entreprises à joue aussi un rôle
important en encourageant les 80% des travers le remboursement à hauteur de 70% jusqu'à
frais de formation.

L’impact de la démarche RSE sur le climat social :

Les résultats obtenus mettent en avant des relations positives et significatives entre l’adoption
d’une démarche RSE et le climat social. En effet, les organisations accordent une grande
importance à la qualité du dialogue social car celui-ci permet de faire émerger un climat de
confiance. Réglementé par la loi, le dialogue social doit aller plus loin jusqu'à faire naitre un
véritable change entre la direction et les salariés notamment au travers des syndicats. Le
climat social dot être un levier de performance déterminant la qualité de vie au travail et la
productivité de l'organisation. Il enforce le sentiment d'appartenance de salariés notamment en
période de crise où les difficultés doivent être résolues autrement que par des conflits. La forte
pression exercée par les amène les entreprises à recourir aux indicateurs parties prenantes
réglementaires de la RSE. Dans notre étude, nous avons trouvé marche RSE ne que
'engagement dans une dé- put qu'impacter positivement le climat social, ce résultat pourrait
s'expliquer par le pouvoir de plus en plus important des parties prenantes réglementaires
(syndicat, les instances représentatives du personnel) qui et des directives contribuent à
imposer des lois aux entreprises en matière sociale et environnementale. Certes, la RSE est un
concept relativement récent au Maroc. Cependant, elle a été favorisée, ces dernières années,
par un contexte global propice porté par de réformes stratégiques à la fois économiques,
juridiques et institutionnelles. Ce résultat est compatible avec celui de l'étude de Simnett et al.
(2009) qui suggèrent que les entreprises subissant une pression forte de la part des parties
prenantes la réglementaires seraient plus contraintes non RSE mais à les faire seulement à
recourir aux indicateurs de vérifier par un auditeur. Nous pensons que 'engagement dans une
démarche de RSE est utilisé par ces entreprises pour assoir leur légitimité.
L’impact de la démarche RSE sur le bien-être et la santé au travail :

Les résultats obtenus mettent en avant des relations positives et significatives entre 'adoption
d'une démarche RSE et le bien-être et la santé au travail. En effet, toute organisation est
garante de la santé de ses salariés et de la mise en place de bonnes conditions de travail. Le
rôle d'une organisation est d'évaluer les dangers, 'adapter le travail aux personnels et de
planifier la prévention des risques au travail. Face aux maladies professionnelles, accidents du
travail, stress, incivilités et harcèlement, la préoccupation des entreprises et institutions pour
le bien-être au travail prend de l'ampleur. Améliorer l'organisation et l'environnement de
travail, prendre en compte les besoins de salariés et encourager leur développement personnel
procure aux organisations de retombées positives que ce soit en termes de productivité des
salariés, d'image, de marque employeur, etc. Ainsi, la norme ISO 26000 définit notamment la
RSE comme étant «la responsabilité d'une organisation vis- à-vis des impacts de ses décisions
et activités sur la société et sur l'environnement, se traduisant par un comportement éthique et
transparent qui contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la
société ; prend en compte les attentes des parties prenantes; respecte les lois en vigueur tout
en étant en cohérence avec les normes internationales de comportent ; est intégré dans
'ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations ».

Notre étude a montré que l'engagement dans une démarche RSE impacte positivement le
bien-être et la santé au travail, les entreprises labellisées RSE au Maroc ont manifesté la
conviction que cette pratique doit se situer au centre de 'implantation de la démarche de RSE.
Étant donné le rôle transversal joué par la GRH dans l'entreprise, elle est la seule fonction de
l'organisation capable de donner sens et cohérence, de communiquer et d’innover dans le but
de mettre en place les principes de la RSE.
Conclusion

Au Maroc , l’on voit de plus en plus cet intérêt croissant pour la RSE que ce soit de la part des
grandes entreprises, du gouvernement, des chercheurs, des médias ou d’autres organismes,
d’où la mise en place de la charte de la RSE de la part de la CGEM avec comme objectif le
respect des normes et la législation marocaine et internationale de la part des grandes
entreprises et PME marocaines, ainsi que l’assurance d’une concurrence saine et parfaite mais
aussi du développement d’un tissu économique et le respect de l’environnement dans lequel
les entreprises opèrent .

Ce qui rend la recherche sur le rôle que peut jouer la démarche collective dans l’intégration
des principes RSE intéressante et riche avec toutes les pistes qu’elle englobe.

C’est là où réside en effet, tout l’intérêt de la démarche collective innovante à l’incitation et la


promotion des démarches RSE via des actions importantes comme la sensibilisation, militer
pour la promulgation de nouveaux textes de lois, l’encouragement à l’instauration de
nouvelles mesures incitatives etc.

Il serait donc judicieux d’effectuer un travail de terrain concret pour aller au-delà des discours
sur la RSE et dépasser l’aspect cosmétique qu’adoptent certaines entreprises, mais également
mesurer les retombées financières qui poussent les entreprises à adopter ces pratiques
responsables et leur proposer ainsi des solutions pour maitriser les coûts que peut générer
l’adoption d’une telle démarche de RSE à court terme, et enfin montrer de quelle manière
nous pouvons développer dans le cadre de la démarche collective une stratégie de gagnant-
gagnant et l’esprit d’équipe pour la réalisation d’un objectif commun.

Nous finissons cet article en recommandant l’encouragement des promoteurs de la RSE à


persévérer, avec l’espoir que leurs efforts continus finiront un jour par pénétrer l’ensemble
des sphères de l’entreprise marocaine car tout comme Rome n’a pas été construite en un jour,
l’entreprise citoyenne elle aussi est un idéal qui nécessite réellement un travail de longue
haleine et une démarche commune et solidaire pour la réalisation d’objectifs communs.
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communications/3767-lengagement-dans-la-responsabilite-societale-des-entreprises-et-la-
performance-financiere-une-etude-dans-le-contexte-tunisien/download

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