MOOC Découvrir la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) - Pr.

Valérie Swaen
Université catholique de Louvain

Principales caractéristiques de la RSE

Andréa Catellani : À mon avis, quelques notions de base définissent la RSE.
La première : la responsabilité (un terme dérivé du mot latin respondere, qui signifie « répondre
à ») implique la prise de conscience que l'organisation doit s'adapter aux besoins des parties
prenantes. La seconde : les trois piliers du développement durable sont la vie et le bien-être
des personnes, l'amélioration de la richesse, et la protection de l'environnement naturel.
La troisième : il est nécessaire d'aller au-delà des seules lois existantes et de considérer le
comportement éthique comme un impératif, même s'il peut ne pas être bon pour les affaires.
La quatrième : la RSE elle-même doit être reconnue comme un processus sans fin, qui ne
cessera jamais.

Kenneth De Roeck (1'32) : nous pouvons préciser que les initiatives visant seulement à
respecter la lettre de la loi ou des obligations économiques ne sont pas des initiatives RSE.
L'aspect discrétionnaire associé à des responsabilités sociétales d'organisations signifie que les
organisations utilisent volontairement leurs ressources pour contribuer au bien-être social. Ainsi,
par exemple, un cadre juridique pourrait imposer un salaire minimum ou un âge minimum pour
les travailleurs. Le respect de ces normes n'est pas en soi de la RSE, même s'il peut être cohérent
avec l'idée de contribuer au bien-être social. Une société cotée en bourse qui respecte la
transparence comme pratique comptable ou crée de la valeur pour ses actionnaires ne s'engage
pas non plus dans la RSE en soi, parce que ces actions sont liées à ses obligations économiques
et juridiques.
En conclusion, être socialement responsable n'est pas quelque chose de statique. La RSE doit
être mesurée, ou au moins conceptualisée, le long d'un continuum, afin que les organisations
soient considérées comme plus ou moins responsables, en fonction de leur progression depuis
une position défensive vers une approche plus proactive de la RSE.

Catherine Janssen (2'03) : La RSE est quelque chose devrait être intégrée dans toutes les
opérations et stratégies de base de toutes les entreprises. Je pense que c'est un aspect très
important de ce qu'est la RSE. Elle n'est pas – et ne doit pas être – considérée comme-un
complément, quelque chose que les entreprises font en plus de leurs activités habituelles.
Enfin, une autre caractéristique importante de la RSE, pour moi, c'est la perspective à long terme.
Les entreprises doivent créer de la valeur pour elles-mêmes et pour la société dans son ensemble
sur le long terme.

Damien Dallemagne (2’33) : Oui, si nous devons utiliser ces termes, « RSE » ou
« développement durable », ils doivent représenter quelque chose qui est à la fois très hautement
stratégique et directement lié à l'activité principale de la société – pas quelque chose qui est
périphérique, comme de nombreuses entreprises semblent croire. Donc, à mon avis, une véritable
entreprise « socialement responsable » développe des solutions innovantes qui sont bonnes pour
la société et bonnes pour ses affaires.

François Maon (2’58) : elle souligne l'importance de la reconnaissance et de la compréhension,

par l'organisation elle-même de ses devoirs moraux envers les parties prenantes, internes
comme externes. Elle met en évidence les problèmes sociétaux que ces parties prenantes
transmettent également à l'organisation. Ainsi, ce que la RSE signifie pour une organisation
commerciale et ses membres, ainsi que pour les actions et les politiques que l'organisation de
l'entreprise adoptera dans ce contexte, varie d'une entreprise à l'autre. Et c'est parfait.
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Enfin, cette définition donne à penser que le contexte et les caractéristiques spécifiques de
l'organisation – telles que valeurs, culture, climat, ou histoire – influencent probablement la
façon dont l'entreprise approche ses responsabilités sociétales et y répond. Autrement dit, tous
ces facteurs influencent l'attitude des entreprises envers la réactivité sociétale, c'est-à-dire la
façon dont l'entreprise reconnaît et assimile les idées pertinentes de la RSE.