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Aymeric ALIAS

Docteur en Droit privé


Avocat au Barreau d’Aix-en-Provence
Chargé d’enseignements en Droit privé à l’Université d’Aix-Marseille et à l’Université de Haute-Alsace

MÉTHODOLOGIE
Des mémoires, rapports de recherche et de stage

2022 — 2023
Présenter le droit sous forme de règles est une commodité
d’exposition, une recette pédagogique ; mais « l’étude du droit n’a pas
pour but de procurer aux professeurs des jouissances intellectuelles ». Si
Cicéron souhaite que « le droit soit réduit en science » (reducere jus in artem,
c’est-à-dire un corps de connaissances systématiquement ordonnées),
c’est pour en simplifier l’étude des avocats.
(C. Atias, Philosophie du droit, PUF, Thémis droit, 3ème éd., 2012, n° 45, p. 185 ;
M. Villey, Leçons d’histoire de la philosophie du droit, Paris, Dalloz, « Philosophie du droit »,
1962, n. 50, p. 83)

De peur que notre espèce n’en vînt à périr tout entière, Zeus
avait envoyé Hermès apporter à l’humanité la Vergogne et la Justice,
pour constituer l’ordre des cités et les liens d’amitié qui rassemblent les
hommes. « Hermès demande alors à Zeus de quelle façon il doit faire
don aux hommes de la Justice et de la Vergogne : Dois-je les répartir de la
manière dont les arts l’ont été ? Leur répartition a été opérée comme suit : un seul
homme qui possède l’art de la médecine suffit pour un grand nombre de profanes, et il
en est de même pour les autres artisans. Dois-je répartir ainsi la Justice et la
Vergogne entre les hommes, ou dois-je les répartir entre tous ? Zeus répondit :
Répartis-les entre tous, et que tous y prennent part ; car il ne pourrait y avoir de cités,
si seul un petit nombre d’hommes y prenaient part, comme c’est le cas pour les autres
arts ; et instaure en mon nom la loi suivante : qu’on mette à mort, comme un fléau de
la cité, celui qui se montre incapable de prendre part à la Vergogne et à la Justice ».
(Platon, Protagoras, env. 431 anv. J.-C., 322c à 322d, traduct. de F. Ildefonse, GF
Flammarion, Paris, 1997, pp. 87 s.)

Les théories, même reposant sur des faits réels, ne sont que des
foyers de lumière que nous projetons sur les choses pour les éclairer à
notre commodité.
(M. Hauriou, Notice sur les œuvres de Léon Michoud, Grenoble, Imprimerie Allier frères, 1917,
p. 508)

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SOMMAIRE

POINT PRÉLIMINAIRE / QUELQUES OBSERVATIONS PRÉALABLES

1 / LA PREMIÈRE DE COUVERTURE

2 / LA PAGE DE REMERCIEMENTS

3 / LE SOMMAIRE

4 / LA LISTE DES ABRÉVIATIONS

5 / L’INTRODUCTION

6 / LE PLAN ET SES DÉVELOPPEMENTS

7 / LA CONCLUSION

8 / LA BIBLIOGRAPHIE

9 / LA TABLE DES MATIÈRES

10 / LES ANNEXES

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POINT PRÉLIMINAIRE / QUELQUES OBSERVATIONS PRÉALABLES

C’est une fabuleuse expérience. Qu’elle s’inscrive dans le cadre d’une recherche ou qu’elle soit le fruit
d’un stage dans une structure professionnelle, la rédaction du rapport ou du mémoire constitue sans nul doute
l’exercice le plus passionnant de votre cursus. Nombre d’entre vous auront à cœur de s’y investir sincèrement.

Des esprits très scolaires vous laisseront entendre que le rapport de stage n’est qu’un exercice descriptif et
dispense son auteur de toute réflexion théorique profonde sur le droit et les métiers qui lui font prendre vie. Ce
sera là le choix de la facilité et de la médiocrité. Le rapport de stage ne doit pas être réduit à la tenue d’un simple
journal décrivant la structure d’accueil et le quotidien du stagiaire. Ne faites jamais le deuil de l’intelligence, des
questionnements et du raisonnement, surtout lorsque c’est l’institution académique qui vous met à l’épreuve ou
les sciences humaines et les lettres vous appellent. Soyez-en sûrs, vous serez jugés sur vos qualités intellectuelles,
que votre ouvrage soit aux fins de rendre compte d’un stage ou des fruits d’une recherche. Et un jury de
soutenance de rapport de stage ne vous reprochera jamais d’avoir proposé une réflexion.

Aussi, qu’aurez-vous, à titre personnel, le bonheur de trouver dans une telle expérience ? Pour l’essentiel, je dirais
sommairement au moins deux choses :

Tout d’abord, une certaine approche de la liberté intellectuelle. — Dans le travail de rédaction, notamment en
droit, que l’on soit en recherche ou en stage, un territoire immense vous y est offert pour y exprimer vos points
de vue, vos interrogations, vos tourments, vos critiques, vos suggestions. Tout exprimer avec les exigences que
chacun est disposé à s’y imposer, telles que le sens des responsabilités scientifiques, le respect de l’examinateur, la
vigueur d’un positionnement, la rigueur d’une démonstration, le souci du respect de certaines formes, etc. Tout y
exprimer, que vos propos soient en accord avec une la vogue idéologique, politique ou académique dominante ;
qu’ils rappellent à quelques traditions plus minoritaires, marginales ou oubliées ; ou enfin qu’ils soient
absolument à contre-courant, dissidents ou insolites – avec la mesure, le tact et la prudence, qualités chères au
juriste, qu’il convient d’observer quand il est temps d’oser certaines transgressions.

Par ailleurs, l’humilité et la discrétion. — Elles commencent, chez le rédacteur d’un rapport de recherche, par
l’interdiction, traditionnelle en droit, de la première personne grammaticale : je est proscrit. C’est cette idée que le
chercheur, que chacun de ses mots trahit pourtant dans ses écrits, s’efforce de disparaître de son œuvre, au profit
de sa prospection pour le droit. Par suite, l’humilité et la discrétion s’imposent en raison de ce que le rédacteur
est accablé par le poids de ses propres imperfections d’écrivain. Des idées lui paraissent belles ; il leur donne des
mots et voilà qu’elles deviennent subitement imparfaites, indignes d’intérêt, pas assez joliment exprimées. Ce
peut être le vertige de certaines réflexions qui, à l’état d’intuitions embryonnaires se montrent pleines de
promesses ingénieuses et finissent tout de même par dégénérer en banalités indicibles lorsqu’elles trouvent les
mots. Enfin, une certaine frustration peut naître d’un travail qui ne sera jamais achevé : il est dit qu’on ne finit
jamais un mémoire ou une thèse ; on l’arrête. L’idée est ici que, pour les plus exigeants d’entre vous, aussitôt le
point final de votre conclusion posé, de nouvelles idées tendant au développement ou à la modification de
certains paragraphes de votre œuvre viendront vous tourmenter. Tout ceci, entre autres, dans le travail de
rédaction d’un rapport, est une leçon d’humilité, dont un des corollaires est notamment la discrétion.

1. Munissez-vous d’un journal et de pochettes

Pour le rapport de stage comme pour le rapport de recherche, conseil pratique, il peut être commode de
se munir d’un cahier journal dans lequel vous répertorierez toutes vos idées du moment, tout ce que vous avez
réalisé, vécu, pensé en lien avec votre ouvrage. Ce journal est d’autant plus précieux que nos idées du moment,
jaillissements spontanés de nos esprits capables de tout, peuvent conduire à de merveilleuses compositions, alors
que nos mémoires peuvent parfois se montrer si poreuses et ingrates.

De même, répertoriez au sein d’autant de pochettes qu’il sera nécessaire, l’ensemble des documents (recherches
bibliographiques, actes accomplis et anonymisés, etc.) que vous aurez soin de photocopier, pour les besoins de
votre rapport.

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2. Soyez aussi organisé dans le monde matériel qu’immatériel

C’est une recommandation organisationnelle, logistique, un conseil de papi bienveillant que je vous
adresse : dès le début de votre stage ou de vos recherches pour le rapport de recherche, ouvrez dans votre
ordinateur un dossier que vous nommerez de la façon que vous entendez, pour désigner votre ouvrage. Vous y
créerez en son sein autant de sous-dossiers qu’il est nécessaire à votre organisation.

Dans le dossier ou sous-dossier destiné à accueillir votre rapport rédigé, vous enregistrerez chaque jour où vous
écrirez, une nouvelle version de votre rapport, en ayant soin de ne pas effacer la précédente. Vous aurez ainsi,
dans ledit sous-dossier, une liste de fichiers appelés (par ex.) : rapport version 1, rapport version 2, rapport
version 3, etc., jusqu’à ce que vous parveniez à la version finalisée, avant conversion en format PDF et
impression pour reliure. De cette façon, vous pourrez, en cas de regret quant à un développement rédactionnel
que vous auriez supprimé, au sein des nouvelles versions, aller chercher ce dernier dans une version précédente
de votre rapport.

3. Soyez scientifiquement rigoureux dans vos interrogations et vos démonstrations ; ayez une plume
littéraire pour les transmettre

Votre français, son orthographe, sa grammaire et sa syntaxe, doivent être irréprochables — j’excepte les
coquilles, pardonnables si elles demeurent marginales.

Pas de réflexion, d’intelligence, sans mots ; ils sont les unités élémentaires de l’intelligence. Et plus vous avez de
mots, plus vous apportez de matière première et ouvrez le champ des possibilités, dans lequel cavalcadera votre
intelligence, votre imagination, votre créativité, votre sens critique. Aussi, ayez du vocabulaire, toujours plus et
renouvelez-le, enrichissez-le, utilisez-le, usez-en sans en abuser, de sorte également que votre ouvrage fasse
apparaître le moins de tics de langage possibles, le moins de prêt-à-parler écrit, et qu’il soit le plus agréable à lire.

Ayez un mode lexical soutenu ; ne soyez jamais familier — et évitez le langage formel creux des spécialistes des
présentations Power Point qui, en réunion d’entreprise ou d’administration, commencent toutes leurs prises de
paroles par « bon », « donc », « alors » ou « bon donc alors » ou par « en effet ».

Ayez une rédaction fluide et synthétique, en évitant les phrases aux innombrables propositions grammaticales.
Ainsi, n’hésitez pas à scinder vos phrases, pour les rendre plus intelligibles.

Ayez une rigueur scientifique dans votre approche du droit, mais soyez littéraire dans la communication ou la
transmission que vous en faites à votre heureux lecteur. Que faut-il entendre par là ?

Premièrement, qu’il faut que vous ayez l’exigence de faire que l’agencement de vos thèses, et les argumentations
ou contre-argumentations que vous déployez et développez en vue d’en entretenir le lecteur, si possible de le
convaincre, suivent une dynamique d’enchaînement logique, d’un paragraphe à l’autre. Faites en sorte que, de
votre premier paragraphe, en passant par la multitude des paragraphes intermédiaires, jusqu’à votre dernier
paragraphe d’une subdivision donnée, le lecteur ait eu le sentiment d’être conduit par une diligence sans escale,
l’amenant du point A au point B de votre raisonnement, de votre démonstration. Il faut que l’on puisse, voire
que l’on ait envie de vous suivre. Le lecteur doit y voir une logique, il doit y adhérer (si vous suscitez déjà auprès
de lui l’envie de vous contredire, de débattre avec vous du contenu de votre ouvrage, alors vous avez déjà atteint
un bel objectif).

Secondement, faites que les mots, les propositions grammaticales, les phrases et leur enchaînement soient, autant
que possible, une musique juridique et littéraire, de belles lettres, une belle syntaxe. Le juriste doit être un
talentueux écrivain. Cela m’est personnel, mais j’ai une préférence pour un style épuré. Et je trouve, en ce qui me
concerne, que celui d’Albert Camus, simple mais redoutablement convainquant et d’une infinie richesse littéraire
et syntaxique, sied merveilleusement au droit et à la bonne communication des juristes. Aussi serais-je tenté de
vous encourager à vous montrer camusiens, lorsque vous écrivez en droit (autant pour l’Académie et ses
éminents enseignants, que pour les juridictions, vos confrères ou vos – futurs – clients).

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4. Respectez une certaine esthétique et certains usages et élégances de la mise en forme

Sur la totalité de votre rapport, il vous est recommandé d’user de la police Times New Roman ou
Garamond, taille d’écriture 12, interligne 1,2.

Ne soulignez pas vos titres.

N’écrivez que sur le recto de chaque page.

Veillez à ce qu’il n’y ait pas de double-espace entre deux mots.

Insérez les numéros de pages uniquement à partir de la première page de l’introduction de votre rapport, pas
avant.

Le corps du texte doit être ajusté (c’est-à-dire ni centré, ni aligné à gauche, ni même aligné à droite).

Enfin, soyez cohérent et rigoureux dans le choix des caractères utilisés. En effet, s’il advient pour vous une
opportunité au cours de la rédaction de votre rapport d’établir une liste d’éléments quelconques, et si vous
décidez de les numéroter, utilisez le même caractère de numérotation tout au long de cette liste. Ne commencez
pas par exemple avec un numéro en chiffre romain, pour ensuite utiliser des chiffres arabes. Utilisez l’un ou
l’autre mais ne les « cocktailisez » pas.

5. Veillez à l’honnêteté, la diligence et la transparence scientifique de vos écrits

Les citations faites au fil de vos développements devront apparaître entre guillemets et/ou en italique et
devront faire l’objet d’une note de bas de page complète.

De manière générale, toutes citations ou toutes idées inspirées d’une source bibliographique ou numérique
devront faire l’objet d’une note de bas de page relative indiquant précisément la source (site internet, livre, vidéo)
dont elles seront extraites, laquelle source devra être mentionnée au sein de la bibliographie établie à la suite de la
conclusion.

Les notes de bas de page doivent être rédigées en Times New Roman ou Garamond, taille d’écriture 10, interligne 1.
Pour les notes de bas de page se référant à des ouvrages ou des articles de doctrine, indiquez toujours le numéro
de la page et le numéro de paragraphe exploités. Il est fortement recommandé d’insérer les notes de bas de page
en même temps qu’est élaborée la bibliographie, et aussi au fur et mesure qu’avance la rédaction du rapport pour
être sûr de ne rien omettre (l’omission d’une note de bas de page ou d’une mention à la bibliographie
pouvant conduire à une présomption de plagiat entachant votre devoir).

Les lois et règlements, ainsi que les décisions de justice, administratives ou disciplinaires, les avis, judiciaires ou
non, doivent tous faire l’objet d’une note de bas de page détaillée quant à leurs références de manière à assurer le
lecteur de la fiabilité des sources utilisées et en vue de ne pas alourdir les développements rédactionnels
(exemple : L. n° 90-614 du 12 juill. 1990 relative à la participation des organismes financiers à la lutte contre le blanchiment des
capitaux provenant du trafic de stupéfiants ; ou bien encore : Art. 324-9 C. pén.).

6. Structure/découpage du rapport/mémoire

Voici la structure physique de votre ouvrage :

1. Première de couverture ;
2. Page de garde (page blanche) ;
3. Remerciements ;
4. Sommaire ;
5. Liste des abréviations ;
6. (Dédicace – plus souvent dans les thèses et mémoires de Master 2) ;
7. Introduction, plan et ses développements, conclusion ;

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8. (Index – plus souvent dans les thèses et mémoires de Master 2)
9. Bibliographie ;
10. Table des matières ;
11. (Annexes – plus souvent dans les rapports de stage)
12. Quatrième de couverture

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1 / LA PREMIÈRE DE COUVERTURE
En ce qui concerne la page de garde, il est préférable que la présentation soit sobre, sans artifices. Voici quelques
exemples de pages de garde, convenant tant pour un rapport de recherche que pour un rapport de stage :

Exemple 1 :

Université d’Aix-Marseille
Faculté de Droit et de Sciences Politiques

LES CONTRATS D’EXPLOITATION


DE L’IMAGE INDIVIDUELLE
DES SPORTIFS
Rapport de recherche réalisé dans le cadre du séminaire de Droit du financement des
activités économiques du Master II Recherche mention « Droit économique »

Directeur de recherche : Monsieur Fabrice RIZZO


Maître de conférences à l’université de droit d’Aix-Marseille,
Directeur du Centre de droit du sport

Année universitaire 2007-2008 Aymeric ALIAS

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Exemple 2 :

ALIAS Aymeric

STAGE P.P.I.
Entreprise d’accueil :

MUTUELLE D’ASSURANCE DES INSTITUTEURS DE FRANCE (MAIF)


Centre de gestion des sinistres
Rue Pierre Berthier, Pilon du Roy
13100 AIX-EN-PROVENCE

ECOLE DES AVOCATS ANNEE 2016

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Exemple 3 :

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2 / LA PAGE DE REMERCIEMENTS

La page des remerciements n’est pas obligatoire, dans le cadre d’un simple rapport de recherche ou de stage. Mais
pour des raisons évidentes, inutile de vous préciser qu’elle est bienvenue.

L’auteur du rapport est effectivement libre d’exprimer sa reconnaissance aux personnes directement ou
indirectement impliquées dans la réalisation du rapport (directeur de recherche, maître de stage, enseignants, proches, animal
de compagnie ;), etc.).

Exemple 1 (mémoire) :

Je tiens tout d’abord à remercier Monsieur le Professeur Jacques Mestre pour avoir accepté de diriger cette recherche sur « Le secret professionnel
dans le monde des affaires », et dont les enseignements ont, au cours de cette année, su nous apporter une approche plus enrichissante du droit des
affaires

Je tiens à remercier également Madame Isabelle Arnaud-Grossi, Maître de conférences, dont les conseils dans le cadre du séminaire de droit pénal
des affaires et la rédaction du rapport de recherche sur « La lutte contre le blanchiment de capitaux et profession d’avocat » ont été des plus
précieux.

Exemple 2 (thèse) :

À ma directrice de thèse, Madame Isabelle Arnaud-Grossi, je souhaite exprimer ma respectueuse reconnaissance, pour la confiance et la
considération dont elle m’a fait l’honneur en me confiant le soin du présent ouvrage, me soutenant et m’éclairant avec bienveillance, de son savoir et
de son expérience, dans toutes mes entreprises universitaires, de la licence au terme du doctorat.

Aux Professeurs Gérard Blanc et Emmanuel Putman, à Madame Nancy Tagliarino-Vignal et à Monsieur Thierry Tauran, je tiens à adresser
mes sincères et amicaux remerciements, pour leurs éminents conseils, leur générosité d’esprit et de cœur et leur disponibilité.

À Mademoiselle Alexandra Verdot, je tiens à dire ma profonde et amicale gratitude pour son écoute et ses précieuses recommandations, qui ont
contribué à insuffler l’élan théorique indispensable à l’accomplissement de la présente thèse.

À tous ceux qui me sont chers et m’ont soutenu, par leur affection, leur bienveillance ou simplement par la spontanéité de leur généreuse discussion,
et particulièrement mes parents, mon frère, mes grands-parents, ma bien-aimée compagne et mes amis.

Exemple 3 (stage) :

À Maîtres Gilles Mathieu, Karine Dabot et Philippe Bonfils, pour leur aimable accueil, leur pédagogie, leur amour sincère du Droit et leur foi
inaltérable dans la grandeur du métier d’avocat.

A Maîtres Laure Gallice, Léa Jacquemin, Guillaume Isouard, Mehdi Mezouar, Alexandre Mathieu, et à Mesdames Mélanie Leleu, Filipa
Balsamo, Laure Granai, Marie-Claude Desjardins et Annie Dediu, pour leur amitié, leur charmante compagnie, leur humour et leur jovialité
quotidienne, ayant contribué à cultiver le bonheur d’avoir à effectuer ce stage.

A Maître Nathalie Romain, tout particulièrement, pour son écoute intarissable et bienveillante et ses précieuses recommandations.

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3 / LE SOMMAIRE

Tout d’abord, le sommaire de votre rapport doit comporter la mention « SOMMAIRE » en haut, au milieu de la
page.

Ne figurent au sein de ce sommaire que les deux ou maximum trois premières subdivisions de votre rapport. Il est
à noter également que le sommaire ne doit pas indiquer les numéros des pages de ces subdivisions. Enfin, l’introduction et la
conclusion (même si elles venaient à comporter des intitulés personnalisés) ne doivent pas y figurer non plus.

Exemple 1 (mémoire) :

SOMMAIRE

PARTIE I - L'INCOMPATIBILITE SUBSTANTIELLE ENTRE L'OBLIGATION DE DECLARATION


DE SOUPÇON ET LA PROFESSION D'AVOCAT

Titre I : L'atteinte au secret professionnel dont l’avocat est débiteur

Titre II : L'atteinte au secret professionnel dont l’avocat est créancier

PARTIE II - LES ASPECTS DE L'OBLIGATION DE DÉCLARATION DE SOUPÇON


FAVORABLES À L'AVOCAT

Titre I : L'aménagement de la procédure de déclaration de soupçon en faveur de l'avocat

Titre II : La neutralisation partielle de la responsabilité de l’avocat déclarant

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Exemple 2 (stage) :

SOMMAIRE

CHAPITRE PREMIER.

L’AVOCAT PLAIDEUR, UNE VOIX INCARNANT LE DROIT

Section I – Autour de la plaidoirie : un lieu, ses usages et ses traditions et des plaideurs
I. Le lieu de la plaidoirie : la juridiction
II. Des usages et des traditions précédant la plaidoirie : l'appel des causes et les dépôts
III. Des plaidoiries avant la plaidoirie

Section II – La plaidoirie elle-même


I. La cause du litige dans la plaidoirie
II. Les arguments de fait et de Droit dans la plaidoirie
III. L’éloquence et la rhétorique dans la plaidoirie

DEUXIEME CHAPITRE.

L’AVOCAT REDACTEUR, UNE PLUME FAÇONNANT LE DROIT

Section I – Une consultation de l’avocat, contre la dissonance de la loi sur la compétence du juge de la
mise en état
I. Une discussion entre juristes, sur la lecture du texte
II. La recherche d'une question de Droit traduisant la problématique
III. Un essai de réponse et des arguments de Droit et de bon sens pour la servir

Section II – Des conclusions de l’avocat et la carence de la loi, sur la compétence du juge en Droit franco-
espagnol des successions
I. Les faits à l’origine du débat procédural, quant à la compétence du juge aixois
II. La nécessité d'élaborer une théorie et prévenir l'arbitraire
III. La critique de l'argumentation adverse, en Droit et en raison

TROISIEME CHAPITRE.

L’AVOCAT CONSEILLER, UN REGARD PRUDENT DU DROIT

Section I – Un conseil mis à l’épreuve, en son élaboration, par l’objet économiquement complexe du
projet
I. La compréhension, la synthèse et la qualification juridique de l’opération projetée par le client
II. La question de l'opportunité d'éviter ou non le régime des mandats d'IOBSP
III. Le principe de spécialité statutaire et les réaménagements statutaires nécessaires du GIE

Section II – Un conseil mis à l’épreuve, en sa communication, par la forme institutionnelle particulière


du client

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Exemple 3 :

SOMMAIRE

CHAPITRE PREMIER

LA PROBLEMATIQUE DE LA PRISE EN CHARGE DU LITIGE

Section I – Le moment de la déclaration


I) La déclaration par anticipation du litige
II) La déclaration à temps du litige
III) La déclaration tardive du litige

Section II – L’objet et l’enjeu de la déclaration


I) La prise en charge suivant l’enjeu financier du litige
II) La prise en charge suivant la spécialité juridique concernée par le litige
III) La prise en charge suivant le rôle joué par l’assuré dans le litige

CHAPITRE SECOND

LA PROBLEMATIQUE DE LA RESOLUTION DU LITIGE

Section I – Le défi de la résolution amiable ou le traitement du litige par l’assuré et l’assureur


I) La récolte et l’examen du récit et des pièces dans les intérêts de l’assuré
II) La recherche de fondements et d’arguments juridiques dans les intérêts de l’assuré
III) La négociation et la mise en demeure dans les intérêts de l’assuré

Section II – La nécessité de la résolution judiciaire ou le traitement du litige par l’assuré,


l’assureur et l’avocat
I) La liberté de choix de l’avocat et la prise en charge de ses honoraires par l’assureur
II) L’organisation de la défense de l’assuré, entre l’avocat et l’assureur
III) L’information constante de l’assuré au fil de la procédure et le rôle de traducteur de l’assureur

(En page 43 de ce document, se trouvent les annexes au présent rapport.)

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4 / LA LISTE DES ABRÉVIATIONS

La liste des abréviations (ou principales abréviations) se situe à la page suivant directement celle du sommaire et
précédant directement celle de la première page d’introduction. Elle doit comporter l’ensemble des principales abréviations
que vous aurez utilisées de manière récurrente tout au long de vos développements (celles employées ponctuellement
pouvant être définies à l’aide d’une simple note de bas de page). Voici un exemple de liste des principales abréviations (il est
recommandé d’utiliser un logiciel tableur type Excel ou Numbers afin d’obtenir une présentation bien alignée) :

Exemple :

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17
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5 / L’INTRODUCTION

Étant l’annonce des développements à suivre, l’introduction devra être rédigée une fois le contenu du
plan entièrement écrit, seulement !

Dans la phase d’élaboration de votre plan, il n’est pas méthodologiquement déraisonnable de dire qu’à peu près toute la
documentation que vous ne parviendrez pas à placer au sein des parties du plan qui le composent ira, temporairement ou
définitivement (en fonction de l’évolution de vos travaux de recherches et rédactionnels) dans l’introduction.

Pour les rapports de moins de cinquante pages, on peut évaluer à un dixième du nombre total de pages de l’ouvrage la taille
de l’introduction (soit pour cinquante pages de rapport, environ cinq ou six pages pour l’introduction suffisent).

Une introduction est à soigner particulièrement en ce qu’elle est le point d’ancrage de votre ouvrage – qu’il soit théorique ou
pratique. Elle présente certes l’intérêt du sujet traité ou de l’expérience rapportée, mais surtout l’intérêt de la ou des
problématiques soulevées et auxquelles vous avez jugé bon de proposer une solution, au fil des développements à suivre.
Elle est ainsi le temps du questionnement qui fait prendre vie à vos écrits et dynamise celui qui les lit.

Le doute est donc le centre de gravité de votre introduction. Cette dernière, au-delà d’annoncer, a pour objet de trouver une
formule lettrée de la problématique à traiter : la question. Ce travail est fondamental ; et ne pas vouloir s’interroger ou bâcler
cette étape scientifiquement indispensable est toujours la manifestation soit d’une paresse, soit d’un manque cruel de
méthodologie. C’est ici, avant toute autre étape et à titre principal, qu’entre en labeur votre talent premier de juriste, à savoir
réfléchir en droit, savoir vous questionner en droit. Et ce travail est le fondement et le gage de la pertinence de vos analyses ;
vous ne sauriez convaincre de l’enjeu ou de la portée de celles-ci, sans souffrir la recherche d’une question de droit.

Ainsi, sans question, point de réflexion. En ce qu’elle est le point de départ de tout raisonnement, qu’il s’agisse d’une
recherche ou d’un stage, la question y est cardinale ; dit autrement, ce n’est pas parce que vous faites le choix du stage que
vous êtes alors dispensé de réfléchir, donc de poser une ou des questions. Sans question, attendez-vous à ce que votre
rapport sorte du champ du logos pour intégrer celui des mythes, autrement dit qu’il devienne purement descriptif et donc
intellectuellement dérisoire.

L’introduction se décompose en paragraphes organisés de la manière suivante :

- Un paragraphe entonnoir amorcé par une phrase d’accroche pouvant être une citation, ou une observation sortant
du domaine du droit (une approche économique, sociale, philosophique (...) de votre sujet), ou l’annonce d’un événement
à venir ou l’évocation d’un événement passé (exemple : une conférence ou un colloque phare, une jurisprudence, une
légifération, un fait divers, un acte politique...). Ce même paragraphe explique ensuite ou analyse la phrase d’amorce et
opère une transition avec le paragraphe suivant ayant lui pour objet l’annonce du sujet ; dans le rapport de stage, ce
premier paragraphe peut servir à décrire le contexte universitaire du stage, à savoir qu’il est réalisé dans le cadre de telle ou
telle promotion universitaire, dans la perspective de tel ou tel diplôme ;

- Le deuxième paragraphe est celui destiné à poser votre sujet tel qu’il est établi par l’intitulé de votre rapport et
éventuellement reformulé dans une seconde phrase de manière à accrocher votre lecteur et le lui faire bien comprendre ;
dans le rapport de stage, ce deuxième paragraphe peut servir à la présentation de la structure professionnelle au sein de
laquelle est réalisé le stage ;

- La série de paragraphes suivants (aussi nombreux qu’il vous sera nécessaire d’en rédiger pour en rendre la
compréhension et l’assimilation limpides) a pour objet de définir juridiquement (parfois aussi historiquement ou
chronologiquement) les termes de votre sujet (exemple : si vous traitez le sujet « Lutte contre le blanchiment de capitaux et
professionnels du monde des affaires », vous devrez définir ce qu’est l’infraction de blanchiment de capitaux au regard du droit
pénal spécial, établir la liste des professionnels impliqués dans cette lutte, ainsi que les moyens utilisés par les systèmes
juridiques pour lutter contre cette infraction, ainsi seulement auront été définis les termes de votre sujet et ce qui les lient
entre eux). Cette série de paragraphes devra être clôturée par la mise en avant des éléments de votre sujet qui nous
amènent naturellement et inéluctablement au problème que vous voulez poser ; dans le rapport de stage, vous
approfondissez la présentation de la structure dans laquelle se déroule le stage, pour évoquer les missions, spécialités,
domaines d’intervention de ladite structure, ainsi que les missions qui vous ont été confiées ;

- Le paragraphe qui suit pose le problème juridique que vous avez relevé au fil de vos recherches. Vous devez l’amener
de la manière la plus compréhensible qui soit pour conclure par une formulation claire et succincte du problème. Le
problème ne doit pas être hypothétique ; il doit reposer sur des considérations pragmatiques (posez-vous la question de
savoir en quoi c’est un problème pour savoir si vous n’avez pas en réalité trouvé qu’un simple prétexte ou une fantaisie
permettant de justifier après coup votre plan ou vos développements).

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Exemple 1 (mémoire) :

« Cette obligation de déclaration de soupçon est jugée inadmissible par la communauté des avocats. La profession a d’ailleurs déposé,
dans le courant de l’année 2007, un recours devant le Conseil d’État avec l’espoir que ce dernier soulève une question préjudicielle auprès de la
Cour de justice des Communautés européennes concernant l’atteinte au secret professionnel. Cette dernière a récemment, partiellement et
indirectement répondu de manière défavorable à la communauté française des avocats par un arrêt du 26 juin 2007. De manière plus générale,
sachant que la position des avocats français est la même que celle adoptée par les barreaux allemands et belges, mais que celle-ci n’est en revanche
guère partagée par les avocats britanniques, toute la question est donc de savoir si l’implication des garants du droit à être défendu dans la lutte
contre le blanchiment de capitaux à travers l’obligation de déclaration de soupçon a véritablement rendu, en droit, plus délicate, plus difficile
l’exercice de la profession. » ;

Exemple 2 (stage) :

« Au terme de son expérience au sein du cabinet, il est demandé à l’élève avocat stagiaire d’adresser à son école, au
sein d’un rapport d’une quarantaine de pages environ, ses observations, ses analyses et ses réflexions, sur l’avocat, en son
institution et en son exercice. C’est ce qu’humblement, j’ai tenté de faire, au terme des essais de développements à suivre. Et,
toute réflexion commençant par un doute, celui que j’opposais a priori à moi-même était de savoir quelle place, dans la
représentation que je me faisais jusqu’alors de l’univers du Droit, j’accordais à l’avocat.

Mon postulat à ce modeste début de réflexion était le suivant : si le Droit est une science que l’art d’être juste s’invente, pour
laisser entendre ou espérer qu’il peut être enseigné (reducere jus in artem), il me semble avoir pu apprécier que, dans chacune
des règles qu’il propose d’étudier, de consacrer, de mettre en application ou d’occulter, voire d’abolir, il est une discipline qui
met inévitablement à l’épreuve, par son essence et sa structure mêmes, la force d’argumentation de quiconque souhaite s’y
consacrer ou, dit-on vulgairement, de le pratiquer. En ce sens, il m’apparaissait que le Droit ne pouvait avoir de finalité autre
que celle de servir prioritairement l’étude des avocats – subsidiairement, les autres métiers de la Justice et du Droit.

L’argumentation, orale ou écrite, constitue toute la substance du métier de l’avocat. Il n’est pas un métier du Droit où l’art
d’argumenter occupe une place plus importante ou prend une forme plus magistrale. La plaidoirie, au soutien de la défense,
est la forme sacrée de l’art d’argumenter. Et c’est sous l’impulsion des thèses, des causes et des personnes qu’il défend, pour
lesquelles ils tonnent parfois, à l’appui ou au mépris de la loi, que le Droit s’éveille au sein de ses sanctuaires que sont les
juridictions. Il n’existait, par conséquent, à mes yeux, aucune figure susceptible d’incarner charnellement le Droit, mieux que
ne le fait l’avocat.

Une fois exprimée cette vision très légèrement élitaire de la profession, toute la question était de savoir si le stage en cabinet
avait modifié ma représentation de l’avocat. Je me demandais si cette expérience avait pu, en six mois, ouvrir une nouvelle
fenêtre, ou ne serait-ce qu’une lucarne, en offrant, quant au Droit et au métier d’avocat, une plus-value sur la vision que
nous en avaient jusqu’alors généreusement apportée les enseignements universitaires, dispensés par nos professeurs et
maîtres. »

Exemple 3 (thèse) :

20
21
Dans le rapport de stage, vous n’êtes pas dispensé de vous interroger et donc de réfléchir. Ainsi, les observations que vous
seriez amené à faire sur la pratique peuvent vous conduire à une interrogation à laquelle vous avez tenté de répondre par
votre rapport.

Exemple (stage) :

- Naturellement, en un ou deux paragraphes, vous annoncez votre réponse à la problématique à travers le plan
préalablement élaboré (si vous trouvez opportun de le faire, vous pouvez évoquer qu’en marge du plan seront traitées
au fil des développements, d’autres problématiques connexes qui n’étaient cependant pas suffisamment importantes pour
apparaître directement dans le plan). Il est par ailleurs préférable que le plan soit annoncé subtilement et non de la manière
suivante : « Nous verrons d’abord... ensuite... ; Nous traiterons en premier lieu... en second lieu... ; Dans un premier temps, il y aura... dans
un second temps » ou d’une manière similaire.

Exemple 1 (mémoire) :

22
« L’obligation de déclaration de soupçon rend effectivement plus difficile l’exercice de la profession de l’avocat français. Au regard des
fondements de sa profession, des principes déontologiques qui gouvernent son exercice, mais également au regard de la place occupée par l’institution
de l’avocat dans notre système juridique et social, à savoir celle d’intermédiaire entre l’individu et l’Etat de droit, cette obligation d’ordre public se
révèle substantiellement inadaptée à l’entrée de l’avocat dans la lutte contre le blanchiment de capitaux (Première partie). Néanmoins, il reste
encore possible aujourd’hui, avant que ne soit transposée et n’entre en vigueur les dispositions de la troisième directive communautaire sur le
blanchiment, d’apprécier certains aspects, au plan de la procédure ou de la responsabilité personnelle, favorables aux avocats (Seconde partie) ».

Exemple 2 (stage) :

« Le stage effectué, auprès de Maîtres Gilles Mathieu et Karine Dabot, m’a permis de m’extraire de la vision purement académique de
l’avocat et d’en mettre en relief une dimension particulière : la vie qu’insuffle l’avocat au Droit, par la défense et par l’argumentation, a trois
territoires.

Elle avait originellement élu domicile en celui de l’oralité, prenant ses notes dans le noble souffle de la plaidoirie. Puis, avec le temps, elle avait
établi sa résidence secondaire en celui de l’écrit. Une plume au service de la défense des droits et des libertés, accompagnant les chutes et les errances,
sculptant et façonnant le dernier rempart, dans les intérêts de celui que tout accable, lorsque plus rien ne va.

Un troisième territoire devait être évoqué ; celui d’un tout autre métier, pourtant bien celui de l’avocat. Il faisait davantage appel, chez ce dernier, à
ses qualités de juriste, qu’à celles de fervent défenseur des droits. Il s’agissait du conseil, traduisant une dimension de l’avocature, dans laquelle cette
dernière n’est plus le compagnon du déclin ou de la solitude, mais un soutien aux ascensions financières et patrimoniales, un regard méfiant et
mettant en garde, sur les conséquences juridiques des actes positifs de la vie économique, commerciale ou civile.

Aussi m’est-il apparu que l’architecture du métier d’avocat reposait sur trois piliers : une voix, une plume et un regard. Trois piliers suivant une
hiérarchie, sans doute plus artistique que scientifique, allant du sacré au profane, en ce que l’avocat est : tout d’abord un plaideur – une voix
incarnant le Droit (Chapitre premier) ; puis un rédacteur – une plume façonnant le Droit (Deuxième chapitre) ; enfin, un conseiller – un regard
prudent du Droit (Troisième chapitre). »

Exemple 3 (stage) :

23
6 / LE PLAN ET SES DÉVELOPPEMENTS

En ce qui concerne le plan, il est établi dans l’ordre des subdivisions suivantes :

• PARTIE ;
• TITRE ;
• (SOUS-TITRE) ;
• CHAPITRE ;
• SECTION ;
• (SOUS-SECTION) ;
• PARAGRAPHE (§ ou I, II...etc) ;
• A) et s. ;
• a) et s. ;
• 1) et s... etc.

Les intitulés doivent être établis de manière cohérente.

Ils doivent dans un premier temps avoir un lien avec la problématique (puisqu’ils constituent une réponse à celle-ci). Un lien
d’autant plus direct que la subdivision est importante (une PARTIE a en principe un lien plus direct avec la problématique
qu’un titre ou un chapitre).

Par ailleurs, les intitulés et les subdivisions qu’ils illustrent doivent communiquer entre eux soit en se répondant, soit en se
nuançant, soit en se complétant. L’examinateur, pour information, analysera votre rapport en regardant d’abord la
problématique, pour ensuite lire les intitulés des PARTIES, pour ensuite s’intéresser aux titres à l’intérieur des parties, puis
aux chapitres dans les titres... Etc. Ce, dans le but de vérifier que le plan répond bien à la problématique, mais est construit
de manière cohérente, judicieuse et sans redondances (en effet, deux sous-parties ne doivent pas se répéter, sinon c’est a
priori que le plan n’est pas bon et doit être remanié).

Informations pratiques : Pas de ponctuation en fin des intitulés des subdivisions. Insérez un saut de pages avant une
PARTIE, ou un titre, ou un chapitre en raison de l’importance subdivisionnaire qu’ils constituent.

Quelques exemples d’intitulés :

« PREMIERE PARTIE : L'INCOMPATIBILITE SUBSTANTIELLE ENTRE L'OBLIGATION DE DECLARATION DE


SOUPÇON ET LA PROFESSION D'AVOCAT

Titre 2 : Les risques rencontrés dans la présentation au juge d’un tel montage contractuel

Chapitre 1 : La liberté contractuelle des parties asphyxiée par les normes composant l’ordre public social

Section 1 : La rédaction de clauses témoins d’un intérêt légitime des parties pour une relation purement commerciale »

En ce qui concerne les développements au sein des subdivisions, ils sont le corps de votre raisonnement. Tout doit
y être explicité, de manière claire et complète. N’hésitez pas à faire des paragraphes en vue de laisser respirer vos pans
rédactionnels et en rendre la lecture plus agréable (une page entière en bloc d’écritures fait mal aux yeux!). N’en abusez pas
pour autant. Mais une cadence de trois à six paragraphes par page représente à peu près ce qui est raisonnablement attendu
par le lecteur.

À l’intérieur des deux principales divisions de votre rapport, chaque subdivision doit faire l’objet d’un chapeau d’annonce (à
travailler, toute proportion gardée, presque autant que l’introduction elle-même, c’est-à-dire avec originalité et subtilité, car
elle annonce la couleur, l’état d’esprit analytique des développements annoncés). La taille de ce chapeau peut être d’autant
plus grande que la subdivision annoncée est importante (elle peut faire une page voire une et demi ou deux s’il s’agit
d’annoncer des titres, une demi page à une page pour des chapitres, une moitié de page pour des sections...etc). Après un
chapeau important (une à deux pages) annonçant un titre ou un chapitre, pensez à insérer un saut de page.
Vous pourrez également y évoquer des points que vous auriez volontairement laissés de côté (ne sachant pas comment les
classer) et se rapportant plus ou moins directement à la subdivision que vous êtes sur le point de traiter.

Les subdivisions se faisant suite doivent être aussi liées par des transitions, elles aussi à travailler rigoureusement et
avec originalité de manière à ce qu’elles ne donnent pas le sentiment au lecteur-correcteur qu’elles sont tout simplement
« tombées du ciel ». Encore une fois ici gouverne l’idée de fluidité rédactionnelle.

24
- Voici, tout d’abord, un exemple de chapeau d’annonce de titres :

« Il est impossible, même au nom de la lutte contre le blanchiment de capitaux, de trouver des arguments pouvant motiver l’avocat
à mettre de côté les principes qui gouvernent, voire donnent une raison d’être à sa profession. Il n’y a rien de positif pour l’avocat dans
cette obligation de déclaration de soupçon. Il n’y a que des contraintes.

Néanmoins, il apparaît concevable de mettre en évidence deux aspects du régime de l’obligation de déclaration de soupçon qui pourraient
atténuer cette vision négative du dispositif. Tout d’abord, il convient de noter que la loi prévoit des aménagements relatifs à l’opportunité
et à la confidentialité d’une déclaration favorables à l’avocat (Titre I). Ensuite, en ayant posé au préalable quelques conditions relativement
faciles à respecter, le législateur a partiellement neutralisé la responsabilité normalement endossée par l’avocat en cas de manquement aux
principes régissant l’exercice de sa profession ou encore, en cas de préjudice subi par son client du fait de la déclaration de soupçon (Titre
II).

Titre I : L'aménagement de la procédure de déclaration de soupçon en faveur de l'avocat


(...)
Titre II : La neutralisation partielle de la responsabilité de l’avocat déclarant »

- Voici, ensuite, un exemple de transition entre parties :

« PREMIERE PARTIE : L'INCOMPATIBILITE SUBSTANTIELLE ENTRE L'OBLIGATION DE DECLARATION DE


SOUPÇON ET LA PROFESSION D'AVOCAT
(...)
La déclaration de soupçon est en effet une obligation et non un droit. Cependant, l’absence de définition juridique du soupçon laisse
à l’avocat une liberté d’appréciation quant à l’opportunité d’une déclaration, à tel point que cette dernière peut presque constituer un droit
et non une obligation. Cet état de fait ne constitue que l’une des caractéristiques de l’obligation de déclaration de soupçon, telle qu’elle est
instituée en droit français et que l’on peut considérer comme favorables ou à tout le moins, moins défavorables à la nouvelle condition de
l’avocat, profession participant désormais activement à la lutte contre le blanchiment de capitaux.

SECONDE PARTIE : LES ASPECTS DE L'OBLIGATION DE DÉCLARATION DE SOUPÇON FAVORABLES À


L'AVOCAT
... »

25
7 / LA CONCLUSION

La conclusion opère une synthèse de ce qui vient d’être traité dans le cadre des développements. C’est une réponse
définitive au problème juridique posé par l’auteur et c’est aussi une ouverture vers des problématiques connexes ou non
encore réelles. Elle peut, au même titre que l’introduction, faire ainsi l’objet d’un intitulé (pourquoi pas répondant à celui de
l’introduction).

La conclusion peut aussi constituer une opportunité pour l’auteur de prendre du recul, de relativiser l’analyse qu’il
vient de réaliser à travers ses développements. Par exemple, dans le cadre d’un rapport relatif à la mise au point et les risques
judiciaires d’une technique d’ingénierie contractuelle permettant de contourner un dispositif législatif contraignant, l’auteur
pourra conclure par une réflexion sur l’aspect moral et déontologique de celle-ci.

Elle tient, pour ce qui apparaît comme étant convenable, sur une à deux pages et est divisée en deux à quatre
paragraphes.

26
Voici un exemple de conclusion d’un rapport de recherche :

CONCLUSION :
LE RESPECT DU PRINCIPE DE BONNE FOI DANS LES CONTRATS
D’EXPLOITATION DE L’IMAGE INDIVIDUELLE DES SPORTIFS PAR LES
PARTENAIRES DU CLUB

Pour finir, juste quelques questions qui resteront au stade de cette étude sans véritable
réponse.

Il semblait en effet intéressant, sur ces derniers mots, d’appréhender, au-delà du cadre
strict de la loi, l’ensemble de ces techniques d’ingénierie contractuelle, mises au service
du patronat sportif en matière d’exploitation des signes distinctifs des athlètes, au regard
d’une question qui a particulièrement pu nous34 tenir à coeur cette année universitaire
2007-2008, à savoir celle de l’éthique dans le monde des affaires. Plus précisément et
plus spécifiquement, au regard de certaines règles posées en matière de droit des
contrats qui tendent à nous mettre sur la voie d’une appréciation d’ordre moral.

D’une part, le troisième alinéa de l’article 1134 du Code civil pose le principe de bonne
foi dans les relations contractuelles. Son texte dispose que les conventions “doivent être
exécutées de bonne foi”. Le propre de la qualification générale de bonne foi est, en
principe, de revenir à l’esprit du contrat, à l’intention des parties, son inspiration. Une
opération a été convenue et elle suppose au moins une convergence d’intérêts entre les
parties au contrat. La mauvaise foi serait d’en faire un piège dans lequel les intérêts de
plus que l’une d’entre elles ne seraient satisfaits. Prenons-nous réellement en compte, à
la lumière de ce texte, les intérêts du sportif dont l’image tend à être exploitée lorsque
nous cherchons un montage contractuel permettant à l’employeur de s’exonérer du
paiement des cotisations sociales justifiant normalement la protection sociale du
salarié ?

34 Par nous, j’entends la promotion 2007-2008 du Master “Droit économique” dirigé par M. le professeur
J. Mestre. Cette année, le colloque organisé par le Master a d’ailleurs eu pour thème “l’éthique et la
déontologie dans le monde des affaires”. Notre souci a en effet été exprimé sur la question du respect et
de l’approche en pratique des normes relatives à l’éthique et la déontologie dans le monde des affaires au
sens large : de manière générale, dans l’organisation interne de l’entreprise, dans ses rapports avec
l’extérieur, dans l’exercice des professions juridiques et judiciaires impliquées dans le monde des
affaires...
Les contrats d’exploitation de l’image individuelle des sportifs 35

14

27
D’autre part, le législateur de 1804 a pris la peine d’ajouter une sorte de “note
explicative” à la lettre de l’alinéa 3 de l’article 1134 du Code civil, précisant ainsi que
“les conventions obligent non seulement à ce qui est exprimé, mais encore à toutes les
suites que l’équité, l’usage ou la loi donnent à l’obligation d’après sa nature”. “Une
fois de plus, la nature de l’opération impose sa loi” 35. Au regard de ces dispositions, il
est intéressant de se demander si, en mettant au point un montage contractuel permettant
l’exploitation de l’image individuelle du sportif sans que l’employeur ne soit obligé au
paiement de charges patronales, nous ne portons finalement pas atteinte à la véritable
nature de la convention qui serait d’être soumise au régime général de la Sécurité
sociale.

Enfin, la bonne foi est a priori laissée de côté lorsque la fraude est qualifiée car le
détournement d’une voie de droit va au-delà de la simple mauvaise foi. Au-delà de
l’aspect contraignant que peut représenter le paiement de cotisations sociales pour un
employeur lorsque les sommes versées à titre de rémunération sont évaluées en millions
d’euros, la légitimité de l’habileté contractuelle du rédacteur de la convention
matérialisant l’exploitation de l’image individuelle du sportif est difficile à définir. Elle
devient difficilement défendable lorsqu’elle a pour but d’écarter l’application de règles,
d’ordre public, relatives à la protection sociale de la partie normalement considérée
comme faible dans le cadre des relations contractuelles, à savoir le salarié. Il semble ici
apparaître un début de question touchant du bout du doigt à ce qui pourrait ressembler à
de la morale en matière contractuelle. La mise au point d’un montage contractuel
permettant à un employeur sportif d’écarter le régime extrêmement coûteux de
protection social des salariés présente-t-elle un caractère immoral ?

35C. ATIAS, “Précis élémentaire de contentieux contractuel”, Librairie de l’Université d’Aix en


Provence Editeur, 2ème éd. , 2003
Les contrats d’exploitation de l’image individuelle des sportifs 36

15

28
Voici un exemple de conclusion de rapport de stage :

La conclusion serait le temps de la synthèse ou de la dialectique spéculative, selon Kant et


50
Hegel .

Il n’est donc pas question ici d’un simple bref retour sur les idées suggérées, par le présent rapport.
Mais il serait également temps d’envisager un nouveau questionnement, en lien avec le sujet traité.
Ainsi, le confort de la certitude sur ce qui vient d’être exposé serait-il à peine acquis, qu’il serait à
nouveau temps de douter. Et il n’est pas aisé de conclure, lorsqu’est nourri le sentiment que tout
ce que l’on avait à dire a été dit. Car la péroraison emporte toujours avec elle un risque considérable
de glisser vers la banalité, voire la futilité. Aussi, est-ce avec crainte que je m’interroge une dernière
fois, avant de me taire définitivement. Et je me demande de quoi je suis désormais certain, au terme
de ce stage et du rapport matérialisant l’idée que je m’en suis faite.

Ma certitude est que le stage m’a présenté l’avocat, suivant un plan de lecture différent de celui
suggéré par l’étude purement académique de la place qu’il occupe dans le Droit. Ledit plan s’est
articulé, suivant trois temps qu’ont été : la plaidoirie, l’écrit et le conseil. Les trois expériences
rapportées, au terme de ce stage, qu’ont été la plaidoirie au tribunal de grande instance de
Draguignan, la consultation judiciaire et les conclusions de mise en état devant le tribunal de grande
instance d’Aix-en-Provence et la consultation aux fins de réalisation d’une opération commerciale
de banque en ligne, ont renforcé en moi cette idée très personnelle, suivant laquelle l’avocat, avant
tout autre métier, est la figure incarnant le Droit et lui donnant vie.

J’apprenais, autrefois, en parcourant les pages du Vocabulaire juridique du Professeur Gérard Cornu51,
que l’avocat était défini en Droit tel un « auxiliaire de justice, qui fait profession de donner des consultations,
rédiger des actes et défendre, devant les juridictions, les intérêts de ceux qui lui confient leur cause, et dont la mission
comprend l’assistance (conseil, actes, plaidoiries) et/ou la représentation (postulation devant les juridictions où son
intermédiaire est obligatoire) ». Il convient tout d’abord de remarquer que l’ordre de ce que j’ai eu soin
de qualifier de piliers du métier d’avocat, dès l’introduction du présent rapport, y était présenté
dans l’ordre parfaitement inverse, comme suit : « conseil, actes, plaidoiries ». La pratique, à travers le
stage, ne pouvait me faire adhérer à cette sage définition académique, sans éprouver une frustration,
en ce qu’elle fait fi de l’animus de la profession. L’avocat est un argumentateur, plaideur incarnant
le Droit, rédacteur façonnant le Droit, conseiller prudent du Droit.

Si le terme auxiliaire couvre étymologiquement la notion d’aide, et sied en ce sens à l’avocat qui
propose de partager le fardeau de son client, il porte également en lui, au gré des définitions dont

50
G. W. F. Hegel, Phénoménologie de l’esprit, 1807, Gallimard, 1993, n° 50 s.
51
G. Cornu, op. cit., v° Avocat.

41

29
l’histoire du latin et de la langue française l’a enrichi ou affecté, une dimension secondaire et
subalterne de subordination. Or, le stage m’a permis d’apprécier que l’avocat n’est l’auxiliaire de
personne ; l’intégrité de son indépendance est en ce sens l’un des garants de l’Etat de droit52.
L’avocat n’est tenu que par son âme et sa conscience. Il ne doit se voir contraint, oppressé que par
les difficultés de son sacerdoce, auquel il consent librement, en apportant son soutien à tout
pérégrin désireux de retrouver le chemin de sa citoyenneté. L’avocat ne doit être conditionné, enfin,
dans son aisance pour exercer sa mission, que par sa déontologie et son seul talent pour convaincre.
Ainsi, la notion d’auxiliaire, adjointe de surcroît à celle de justice, peu important qu’elle désigne ici
la vertu ou l’institution, me semblait être la conséquence d’une prise de recul excessive, en ce qu’elle
ne permettait plus de rendre compte de ce qui doit faire l’essence même de cette profession
libérale : la liberté et l’autonomie.

Outre le privilège et le plaisir immense de ces six derniers mois, au sein du cabinet de Maîtres
Mathieu, Dabot et Bonfils, et d’apprendre le métier d’avocat sous leur indiscutable autorité, par la
transmission généreuse de leur savoir et de leur expérience, tels sont à mon sens les analyses,
observations, sentiments et conclusions qu’il m’apparaissait judicieux et convenable de rapporter,
au terme du présent ouvrage.

52
J.-D. Bredin, T. Lévy, Une parole étouffée : Le procès de Marie-Antoinette, in « Convaincre. Dialogue sur
l’éloquence », éd. Odile Jacob, oct. 2002, p. 179 s.

42

30
Voici un autre exemple de conclusion de rapport de stage :

Il est indéniable que le stage proposé, au sein de la MAIF, dans le cadre du projet
pédagogique individuel de l’élève avocat, présente un intérêt, tant théorique que pratique. Il m’a
permis de perdre un peu de ce que l’on pourrait appeler de la niaiserie juridique et universitaire.

Au-delà de son économie et de son histoire, politiquement atypique et donc nécessairement


intéressante, ma curiosité, mes interrogations et mon intérêt ont tout d’abord été éveillés par le
particularisme structurel et fonctionnel de la MAIF, en tant qu’elle est une société d’assurance
de type mutualisé. Elle est effectivement une forme spéciale de personne morale et de société,
que l’on n’étudie pas nécessairement, dans le cadre d’un cursus juridique commun, sous l’angle
du Droit commun ou spécial des sociétés. Sa forme ne figure d’ailleurs presque jamais dans les
ouvrages de Droit des sociétés ou de Droit de l’entreprise, alors qu’elle est un acteur
économiquement important du monde des affaires16.

Ainsi, de ce point de vue, deux caractéristiques m’ont déjà intrigué : elle est une personne
morale, mais n’a pas de capital social. Cette observation chamboule déjà les habitudes
conceptuelles du civiliste, dans son approche orthodoxe du Droit des personnes et des biens.
Elle compte par ailleurs, au nombre de ses acteurs sociaux, environ six cents membres
mandataires mutualistes, dits militants, bénévoles missionnés par son conseil d’administration, en
vue de veiller au bon traitement des dossiers de sinistres et à la qualité des relations entretenues
avec la clientèle. Le juriste du Droit des affaires connaît, du fonctionnement des sociétés
commerciales, les éventuels commissaires aux comptes, ayant pour mission générale le contrôle
de la conformité des comptes à la loi. Les militants contrôlent la conformité des soins apportés
aux déclarations de sinistre, à l’éthique mutualiste. Ce sont de véritables commissaires à l’éthique
et à la déontologie mutualiste, ayant un droit de regard sur tous les dossiers affectés aux
gestionnaires et un véritable pouvoir d’immixtion dans leur traitement. Et, sur ces deux aspects,
la MAIF était déjà ab initio un objet juridique de curiosité, tant pour le juriste que pour l’avocat.

Il m’est en outre apparu que l’immersion dans les rouages de la protection juridique permettait
un accès à des usages, des tempéraments, une culture et un processus que l’avocat ne peut pas
deviner du seul fait qu’il intervient dans un de leurs dossiers, voire qu’il bénéficierait de
l’avantage de compter au nombre des partenaires du réseau.

16
V. cependant A. Lecourt, Société d’assurance mutuelle, in Rép. « Droit des sociétés », Dalloz, mars 2015,
act. mai 2017, n° 144 s.

39

31
La vision et la lecture de la règle de droit proposées par l’assureur de protection juridique de la
MAIF est susceptible d’apporter une plus-value, intellectuelle ou technique. Le praticien du
monde des assurances montre à l’élève avocat à quel point les considérations et certains enjeux
de la réalité économique et sociale du monde des assurances peuvent, dans la mise en
application de la règle de droit, qu’elle soit d’origine légale, réglementaire ou contractuelle, étirer,
altérer ou carrément ignorer la substance de cette dernière. En ce sens, nous avons pu apprécier
l’alternative proposée par l’assureur de protection juridique, en cas de refus de prise en charge
du litige. Cette réalité peut être qualifiée d’intelligence contractuelle, en réaction de l’entreprise à
son environnement et aux circonstances des situations juridiques. Et ces réponses se traduisent
par la naissance, peu à peu, d’une politique ou d’une éthique économique et sociale, dans
lesquelles ou par lesquelles la règle de droit des assurances mise en œuvre se trouve impactée.
Cette éthique économique et sociale est ostensible et prégnante, bien qu’elle ne fasse pas
systématiquement l’objet d’un écrit ou d’un instrumentum, au sein de la MAIF. Elle est
notamment évoquée, à toutes les réunions hebdomadaires du service. Et elle semble emporter
l’assentiment de tous ceux qui œuvrent avec bienveillance à son service, générant en pratique
une cohérence dans les réponses apportées par la MAIF, aux différentes problématiques
juridiques soumises par les sociétaires.

D’un point de vue purement théorique, le praticien du monde des assurances offre ainsi à l’élève
avocat une illustration de ces circonstances singulières du monde professionnel. Circonstances
dans lesquelles les usages, les habitudes, les traditions d’un groupe humain enrichissent,
perfectionnent, bonifient a posteriori la règle consacrée a priori par le législateur ou par les parties
au contrat d’assurance. Une bonification parfois tant profitable, que l’usage ou la tradition qui
s’en trouve être la cause, est finalement elle-même systématisée, puis érigée au rang de règle,
consacrée dans la loi ou le règlement, ou dans le contrat. C’est, en quelque sorte, pour l’élève
avocat, une opportunité de se rendre compte de l’importance du pragmatisme et du
déterminisme, dans la pratique du droit, tel que l’évoque Monsieur le Professeur Philippe
Jestaz17. Dans cette approche, l’élève avocat comprend effectivement que le Droit est une
science (avant d’être un art), par sa finalité et ses méthodes, en ce qu’il est notamment un
produit de la société. Et de ce déterminisme, témoigne à suffisance, selon le Professeur Philippe
Jestaz, « le fait qu’une loi inadaptée ou utopique se heurte à un phénomène de rejet, alors qu’inversement un

17
P. Jestaz, Le droit, Dalloz, 9ème éd., 2016, p. 142.

40

32
article de loi en apparence insignifiant prend un relief extraordinaire et devient la base de toute une construction
juridique s’il correspond à un besoin social » 18.

Enfin, d’un point de vue très personnel, les attentes de l’assureur de protection juridique de la
MAIF m’ont semblé reposer, à l’égard de l’avocat, sur trois piliers fondamentaux, que sont
l’humilité, la communication et la diligence. L’humilité, car l’assureur de protection juridique se
moque de connaître l’étendue du portefeuille de clientèle de l’avocat. Particulièrement s’il est
celui des institutionnels, que l’assureur a pour habitude d’affronter dans le cadre des litiges les
opposant à ses sociétaires. La communication, car l’assureur a pour mission d’informer
utilement et continuellement le sociétaire et doit, à cette fin, bénéficier de l’information
constante de l’avocat. La diligence, car l’assureur des clients pressés aura toujours bonne presse
s’il justifie d’actes toujours accomplis rapidement et efficacement.

Outre le privilège et le plaisir immense de ces six mois de stage P.P.I., au sein du service de
protection juridique de la MAIF d’Aix-en-Provence, et d’apprendre sous l’indiscutable autorité
de son directeur, Monsieur Bruno Leborgne, de mon tuteur, Monsieur Frédéric Savary, et de
l’ensemble de ses contrôleurs et gestionnaires, que je remercie vivement pour la transmission
généreuse de leur savoir et de leur expérience, tels sont à mon sens les analyses, observations,
sentiments et conclusions qu’il m’apparaissait judicieux et convenable de rapporter, au terme du
présent ouvrage.

18
Ibid.

41

33
34
8 / LA BIBLIOGRAPHIE

Il n’existe pas une note de bas de page au sein du rapport et référençant un quelconque document utilisé par
l’auteur qui ne soit pas reportée au sein de la bibliographie. La bibliographie doit être le miroir des notes de bas de page et
ces dernières doivent être établies pour tout document utilisé dans la réalisation du rapport !

La bibliographie est organisée par des subdivisions que l’on retrouve dans tout mémoire ou toute thèse et que vous
pouvez consulter au sein de la B.U. ou certaines salles de travail (exemple : Salle de droit privé, Bibliothèque de l’IDA,
Bibliothèque de l’ISPEC sur le site Poncet… etc).

La présentation des ouvrages ou documents au sein de ces subdivisions doit également être réalisée avec une
extrême rigueur et notamment selon le modèle exposé dans l’exemple qui suit :

BIBLIOGRAPHIE

I / Dictionnaires et encyclopédies

G. CORNU, “Vocabulaire juridique”, PUF, 6ème éd. , 2004

II / Ouvrages généraux

F. TERRE, “Introduction générale au droit”, Précis Dalloz, 7ème éd. , 2006

III / Ouvrages spéciaux, mélanges et thèses

C. ATIAS, “Précis élémentaire de contentieux contractuel”, Librairie de l’Université d’Aix en Provence Editeur, 2ème éd. , 2003

IV / Articles et chroniques

R. LINDON, "La protection de la vie privée : champ d'application", (1971) 2 J.C.P. 6734

V / Notes et commentaires de jurisprudence

Cass. crim., 19 oct. 2005, Cah. dr. sport n°3, 2006, p. 186, note D. PORACCHIA

VI / Sites Internet

www.legifrance.org

VII / Autres sources

Lettre circulaire n°94/61 du 18 août 1994, objet : situation des sportifs à l’égard de la Sécurité sociale, Rev. jur. éco. sport, 1994, n°32,
p. 77

35
9 / LA TABLE DES MATIÈRES

La table des matières détaille l’ensemble des subdivisions de votre rapport, de la première page de l’introduction aux
annexes, en passant par la bibliographie et la table des matières elle-même, avec le numéro de page indiqué pour chaque
élément représenté.

Exemple :

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION : LES MÉCANISMES CONTRACTUELS RÉALISÉS AU PROFIT


DE LA COMMERCIALISATION DE L’IMAGE DES SPORTIFS .................................................................. 1
PREMIERE PARTIE : L’ASSUJETTISSEMENT DE L’EXPLOITATION DE L’IMAGE
DU SPORTIF PAR L’EMPLOYEUR AU REGIME DES COTISATIONS SOCIALES .............................. 6
Titre 1 : Un assujettissement appréhendé par la circulaire du 28 juillet 1994 ............................................. 7
Chapitre 1 : Le contexte d’élaboration de la circulaire du 28 juillet 1994 .............................................. 8
Section 1 : La circulaire du 28 juillet 1994 : une réponse à une conjoncture économique et sociale du monde

sportif de plus en plus complexe .................................................................................................................................. 8


Section 2 : La circulaire du 28 juillet 1994 : une réponse à l’insuffisance du dispositif juridique en matière

de recouvrement dans le milieu sportif ........................................................................................................................... 9


Chapitre 2 : Les dispositions de la circulaire relatives à l’application des cotisations sociales
aux conventions d’image ......................................................................................................................... 11
Section 1 : L’établissement d’un régime des cotisations sociales le plus large possible ......................................................... 11
Section 2 : L’application du régime des cotisations sociales au conventions d’image renforcée par des

dispositions particulières ............................................................................................................................................. 12


Titre 2 : Un assujettissement consacré par la jurisprudence du 14 décembre 2004 .......................................... 14
Chapitre 1 : La tendance controversée de l’employeur à qualifier de prestation de service
l’exploitation de l’image de son sportif ................................................................................................... 15
Section 1 : Les faits à l’origine du contentieux opposant les URSSAF à l’Association de la jeunesse auxerroise .................. 15
Section 2 : Une procédure ayant abouti à des décisions de juges du fond partiellement défavorables

à la condition de l’AJA .................................................................................................................................................. 16


Chapitre 2 : La réaction du juge de cassation favorable aux institutions du recouvrement :
la détermination du lien de subordination juridique dans la convention d’image ..................................... 17
Section 1 : Le critère retenu par les juges de cassation : l’utilisation de signes distinctifs acquis dans le

cadre de l’exécution d’un contrat de travail ................................................................................................................... 17


Section 2 : Une possible interprétation a contrario de l’arrêt du 14 décembre favorable à l’employeur sportif ......................... 18
SECONDE PARTIE : L’OPPORTUNITE DE L’EXPLOITATION DE L’IMAGE
DU SPORTIF PAR LES PARTENAIRES DU CLUB ...................................................................................... 20
Titre 1 : La nécessité d’établir une relation purement commerciale ............................................................ 21
Chapitre 1 : L’absence d’intervention de l’employeur dans l’exploitation de l’image du sportif ............. 22
Section 1 : L’absence primordiale d’exploitation ou de gestion de l’image du sportif par son employeur .............................. 22
Section 2 : L’absence nécessaire de rémunération du sportif pour l’exploitation de son image par l’employeur ..................... 23
Chapitre 2 : La dissimulation contractuelle de l’intérêt de l’employeur pour l’écartement
des charges patronales .......................................................................................................................................... 25

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Section 1 : La rédaction de clauses témoins d’un intérêt légitime des parties pour une relation purement commerciale .......... 26
Section 2 : L’établissement d’une relation contractuelle dans un environnement spatio-temporel indépendant

de celui du contrat de travail du sportif .......................................................................................................................... 27


Titre 2 : Les risques rencontrés dans la présentation au juge d’un tel montage ........................................... 28
Chapitre 1 : La liberté contractuelle des partie asphyxiée par les normes composant
l’ordre public social ............................................................................................................................... 29
Section 1 : La primauté du droit objectif sur l’autonomie de la volonté des parties ............................................................. 29
Section 2 : Le régime des cotisations sociales : un ensemble de normes constitutives d’un ordre public social ....................... 30
Chapitre 2 : Le pouvoir d’appréciation du juge quant à l’habileté contractuelle légitime des parties .... 32
Section 1 : Quel pourcentage de chances pour les parties de voir leur contrat triompher face à l’ordre public social ? ............ 32
Section 2 : La distinction entre fraude et habileté contractuelle des parties : une inéquation prenant en compte

toutes les causes du contrat d’image .............................................................................................................................. 33


CONCLUSION : LE RESPECT DU PRINCIPE DE BONNE FOI DANS LES
CONTRATS D’EXPLOITATION DE L’IMAGE INDIVIDUELLE DES SPORTIFS PAR
LES PARTENAIRES DU CLUB ......................................................................................................................... 35
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................... 36
TABLE DES MATIÈRES .................................................................................................................................... 40

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10 / LES ANNEXES

Vous avez la possibilité d’annexer des documents à votre rapport. Ils sont annoncés par une page de garde au sein
du rapport indiquant que suivent les annexes. Cette page de garde est numérotée, les pages des documents annexés, non.

Évitez de surcharger le rapport en annexes. Elles ne doivent constituer que le strict nécessaire en ce qu’elles sont
vraiment intéressantes (notamment car elles illustrent parfaitement le contenu du rapport). Évitez d’avoir autant voire plus
d’annexes que de développements rédactionnels.

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