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Introduction

Selon le Petit Robert (1970) la pédagogie est la « science de l’éducation des enfants ». Par

Extension, elle est considérée comme une méthode d’enseignement. Mais comment définir la
pédagogie par rapport à l’enseignement ?

Selon W. JAMES (1899) (cité par l’Encyclopaedi Universalis 1993 Tome 8 page 404) la pédagogie est
issue « d’une branche de la psychologie ; l’analyse expérimentale du comportement [qui] a produit
sinon un art du moins une véritable technologie de l’enseignement permettant de déduire des
programmes et méthodes directement applicables aux classes ». Si la pédagogie est issue d’une
analyse expérimentale du comportement, sa filiation avec le béhaviorisme (psychologie du
comportement) est clairement établie et selon B. Skinner (1954) (cité par l’Encyclopaedi Universalis
1993 Tome 8 page 404) « seul relève d’une étude scientifique le fait observable contrôlable et
susceptible d’être reproduit. Tout fait psychologique qui n’obéit pas à ces critères échappe
totalement au domaine scientifique et est dans la « boîte noire » dont on ne peut rien dire de sérieux
sans passer dans l’imaginaire ». Cependant très rapidement, la pédagogie ouvrira la « boite noire »
en s’inspirant du néobéhaviorisme puis du cognitivisme, puisant là les différents éléments qui sous-
tendent la mémoire et les processus d’apprentissages. Ainsi la pédagogie se positionne clairement
comme étant la science du comportement lors de l’enseignement.

Si la « psychologie est une science, l’enseignement est un art ; et les sciences n’ont pas par

Elles-mêmes la faculté d’engendrer les arts. Il faut l’intermédiaire d’un esprit inventif qui réalise des
applications ». W. JAMES (1899) (cité par l’Encyclopaedi Universalis 1993 Tome 8 page 404). Cette
très ancienne citation qui a plus d’un siècle permet déjà de définir la pédagogie comme une
méthode, des moyens, une aide mais en aucun cas une substitution à l’enseignement. Il est ainsi
probablement illusoire de penser que les nouvelles techniques peuvent se substituer à
l’enseignement (par exemple le « tout par ordinateur »).

Si enseigner était simplement transmettre un savoir, la pédagogie serait une science Relativement
simple uniquement fondée sur des techniques d’enseignement destinées à capter l’attention des
étudiants pour faciliter leurs apprentissages. Par contre, si enseigner est transmettre un savoir avec
un objectif précis, alors avant toute technique pédagogique, il est nécessaire de définir les objectifs
de la façon la plus précise possible, et vérifier en permanence que l’enseignement tend à atteindre
ses objectifs. Il est donc nécessaire de construire cet enseignement d’une manière la plus rationnelle
possible, c’est là que la science pédagogique prend toute sa valeur. Enseigner la neurochirurgie en
deuxième cycle des études médicales peut paraître un projet relativement simple, mais définir avec
précision les objectifs de cet enseignement, le différencier d’un enseignement de premier ou de
troisième cycle, l’adapter aux étudiants est beaucoup plus ardu. L’intérêt de la définition des
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objectifs pédagogiques de cet enseignement est double : pour l’étudiant, avoir une ligne directrice
simple claire et complète de l’enseignement, pour l’enseignant ils sont le moyen d’exprimer son « art
».

Définition.

Un objectif pédagogique décrit ce que l’apprenant est censé réaliser concrètement à

l’issue de son apprentissage au cours d’une séquence pédagogique. Ils sont déterminés par le

formateur pour construire, conduire et évaluer les séquences de formation.

Ils se caractérisent par une forte exigence dans leur formulation.

Caractéristique d’un objectif pédagogique.

La formulation d’un objectif pédagogique doit répondre aux conditions suivantes :

1. Décrire de façon univoque le contenu de l’intention pédagogique,

2. Décrire une activité de l’apprenant identifiable par un comportement observable

3. Mentionner les conditions dans lesquelles le comportement souhaité doit se manifester,

4. Indiquer à quel niveau doit se situer l’activité terminale de l’apprenant et quels sont les

critères d’évaluation du résultat. (norme de performance).

Exemple :

Etant donné la maquette d’un générateur à vapeur placée sur la table, l’apprenant doit être

capable d’identifier correctement et de nommer au moins dix éléments constitutifs du générateur.

Il devra ensuite expliquer le fonctionnement d’au moins 5 d’entre eux.

Les différents domaines d’objectifs pédagogiques ;

On distingue

- des objectifs cognitifs (connaissance et savoir-faire intellectuels)

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- des objectifs psychomoteurs (habileté, savoir-faire gestuels)

- des objectifs affectifs (attitudes et savoir-faire sociaux, l’état d’esprit).

On utilise parfois les termes de :

Savoir (théoriques, méthodologiques, procéduraux)

Savoir-faire (intellectuels, gestuels)

Savoir être. (Attitudes, savoir-faire sociaux, comportements relationnels).

Les différents niveaux d’objectifs pédagogiques.

On classe également les objectifs par niveau de complexité ou d’implication de l’apprenant.1

Selon la hiérarchisation suivante (de la plus faible à la plus forte implication) :

Pour les objectifs du domaine cognitif par exemple :

Information Connaissance

Conceptualisation Compréhension
Ou
Application Application

Créativité Analyse

Synthèse

Evaluation

Pour objectifs psychomoteurs (habileté, savoir-faire gestuels) :

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Percevoir
Imiter
Réaliser un modèle
Adapter
Perfectionner
Varier
Improviser

Composer

Méthodes

Les objectifs cognitifs mettent l’accent sur le savoir de l’apprenant et la façon dont celui-ci

le manifeste (c’est à dire le rend observable). Le savoir ne consiste pas uniquement à se souvenir

des informations. C’est aussi comprendre et interpréter une situation, résoudre un problème

posé. Les opérations mentales en jeu peuvent être d’une complexité croissante. Il est plus simple

de réciter une table de multiplication que de l’utiliser dans un calcul mental. Il est plus simple de

faire un calcul mental que de résoudre un problème mathématique.

Il sera donc utile de prendre en simple la notion de niveaux d’objectifs pour construire

une action de formation en allant progressivement du plus simple au plus compliqué.

Les objectifs psychomoteurs concernent l’habileté physique, la dextérité dans la

manipulation d’objets.

Une progression existe également :

- imiter un geste,

- manipuler des éléments,

- coordonner ses gestes avec précision,


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- acquérir des automatismes

Les objectifs affectifs mettent en jeu les attitudes, les valeurs que doit acquérir l’apprenant. Il

est possible de formuler une hiérarchie dans les comportements :

- être réceptif à une consigne, une stimulation

- réagir de façon appropriée devant une situation

- acquérir une conviction, intérioriser des valeurs,

A titre d’exemple dans une formation à la sécurité, on peut viser plusieurs niveaux :

- Le formateur sensibilise les stagiaires au problème des accidents du travail,

- Il les entraîne afin qu’ils acquièrent certains réflexes et appliquent les consignes de sécurité,

- Il les incite à adhérer pour qu’ils prennent des initiatives dans le domaine de la prévention des

accidents.

Les activités intellectuelles que visent les objectifs cognitifs sont par nature inobservables, mais

on peut les relier à des comportements observables qui nous renseignent sur ces activités

intellectuelles :

Exemple : l’apprenant doit être capable de “ citer 5 éléments ”

Une série de verbes d’activités permettent de définir les objectifs cognitifs :

- nommer

- étiqueter,

- souligner,

- rédiger,

- réciter, décrire, expliquer,

- comparer, démonter,

- ….

Les verbes utilisés peuvent correspondre aux différents niveaux de performance visée :

Niveau information Niveau Niveau application


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conceptualisation
Traduire Calculer

Nommer Reconnaître Construire

Rappeler Situer Utiliser

Reconnaître Décrire Comparer

Enumérer Expliquer Analyser

Réciter Reformuler Résoudre

Souligner Classer Démontrer

Citer Illustrer Assembler

… … Organiser

Conclusion

Les objectifs pédagogiques étant définis, il reste toute la préparation de cours où tout l’art de

L’enseignant pourra s’exprimer.

Il pourra s’appuyer sur un pré-requis, qui devra faire l’objet d’une évaluation en début de

Cours, l’enseignement proprement dit alternera de courtes séances de cas cliniques avec

Réflexions cliniques ou sémiologiques, des projections d’images ou de vidéos permettant sur

Des problèmes spécifiques un débat, des mises en situation à l’oral pour la formation éthique

ou psychologique de l’étudiant. En fin de cours l’utilisation des tests de concordances de

Scripts permettra d’évaluer l’enseignement, et renseignera l’étudiant sur son niveau de

Compréhension du cours.

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