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DM Politique de financement

1. Commencez par énoncer clairement la problématique qui se pose à ALPHABETA et le


contexte qui rend cette problématique compliquée à résoudre

La problématique est la suivante :

Après une progression de 120% du chiffre d’affaires ainsi que le doublement du


résultat net, l’entreprise Alphabeta, décide de revoir à la hausse ses objectifs. En effet, ils
veulent devenir en 1999 le leader européen dans leur secteur. De plus, il prévoit de réaliser
une acquisition aux États-Unis, un marché, selon eux, enclin à leur développement. Mais
alors, pour réaliser tous ces objectifs il est primordial d’établir un projet de financement clair
et structuré. Ils font donc face à la problématique suivante :

Quelle est la meilleure option entre le financement par endettement (obligation) ou bien le
financement par capitaux propres (émission d’actions) ?

Plusieurs facteurs rentrent en compte afin de déterminer la bonne stratégie. Premièrement


l’incertitude des marchés fait que les dirigeants ne peuvent pas avoir une confiance aveugle
dans le financement par capitaux propres. En effet, si les marchés étaient amenés à baisser,
alors il ne pourrait pas émettre des actions au prix de 360F par actions. D’un autre côté,
l’endettement aurait un impact sur la trésorerie de l’entreprise et donc un impact futur sur
ses dépenses qui pourraient être un frein à son pouvoir concurrentiel.

Analysons la situation de l’entreprise Alphabeta afin d’établir la meilleure stratégie de


financement.

2. Relevez dans les extraits du conseil d’administration,


1. Les arguments financiers énoncés par le président et/ou les administrateurs qui
sont justes techniquement
2. Les erreurs de raisonnement financier des uns et des autres en les commentant
brièvement

« En fait, techniquement, nous émettrions ces actions nouvelles sans laisser un droit de souscription
prioritaire aux actionnaires actuels, les actions seraient achetées par un groupe de banques qui se
chargeraient de les placer dans le public. Comme précédemment, une fois l’opération lancée, nous
n’avons pas de risque de ne pas placer l’ensemble du papier, puisque le risque est supporté par les
banques. ». Cet argument de la directrice financière est juste si l’entreprise utilise la méthode firm
commitment. En effet, dans ce cas, le souscripteur, ici les banques, assument tous les risques. Ils
s’engagent stocks d'acheter tous les titres pour une introduction en bourse directement auprès de
l’entreprise en vue d'une vente publique.

« Certes ils ne reçoivent pas de dividendes mais ce n’est pas pour cela qu’ils n’ont pas une exigence
de rentabilité. ». En effet, malgré le fait qu’il n’y ai pas de dividendes, les actionnaires sont
rémunérés en fonction des profits de l’entreprise. Ici, le cout des capitaux propres est de 11,5%.

« Je dirai et qui plus est que le coût de la dette n’est pas de 5.5% mais moins puisque les frais
financiers sont déductibles de la base imposable. Avec un taux d’impôt de 40%, le vrai coût de
l’endettement n’est que 3.3%. ». Le véritable cout de la dette est égal au taux d’intérêt auquel on
retire l’IS : 5,5% * (1-40%) = 3,3%.

« Tu as bien raison d’autant que les taux d’intérêt sont au plus bas historique, et que sauf à sombrer
dans la déflation, ils ne peuvent que monter. Il faut donc en profiter avant qu’il ne soit trop part. ».

3/ Présentez les 2 options qui s’offrent à ALPHABETTA pour obtenir les fonds nécessaires à
son M&A.
Vous décrirez les paramètres, en utilisant le vocabulaire adéquat vu pendant le cours.

Première option : Augmentation de capital

Une solution qui s’offre à l’entreprise ALPHABETTA pour obtenir des fonds est la mise en
œuvre d’une politique de financement par les capitaux propres. C’est-à-dire de vendre des
actions de l’entreprise et de récupérer ce produit afin de financer le projet de M&A.
Dans le cas d’ALPHABETTA cela serait une émission de capital subséquentes, car la société
est déjà cotée en bourse. Elle est amenée à émettre de nouvelles actions. Cependant, pour
cette nouvelle émission, il y a une suppression du DPS. Comme Solène le dit, il n’y a pas de
droit de souscription prioritaire aux actionnaires actuels. C’est-à-dire que tous les
investisseurs peuvent participer à cette émission de capital.
La méthode d’émission de capital utilisée est une méthode Firm commitment, car les actions
seraient achetées par un groupe de banques qui se chargeraient de toutes les vendre au
public. Solène souligne que le risque est supporté par les banques. C’est donc bien une
méthode Firm Commitment pour cette émission de capital. Autrement dit, les banquiers
d’affaire garantissent qu’ils vendront 1 800 000 actions nouvelles au prix fixé de 360 Francs
et ils assumeront les potentielles pertes.
La valeur retenue des actions pour le tour de financement soit la Pre-money valuation est
de :
3 847 558 220 Francs car il y avait avant le tour de financement 10 398 806 actions au prix de
370 Francs.
Désormais, la valeur de l’ensemble (anciennes + nouvelles) des actions au prix retenu pour le
tour de financement est de 4 391 570 160 Francs car on ajoute 1 800 000 actions à celles
déjà existantes à un prix décoté de 3% soit 360 Francs. C’est la Post-money valuation.

Pour résumer : Pour lever 650 000 000 de Francs, l’entreprise peut faire une émission de
capital subséquente de 1 800 000 d’actions supplémentaires à un prix d’émission de 360
Francs avec une méthode Firm commitment. Il y aurait une suppression des DPS pour cette
nouvelle émission, ce qui pourrait entrainer une dilution des actionnaires existants. De
nouveaux actionnaires prendront part aux décisions de l’entreprise. Pour un cout des fonds
propres de 11,5%.

Deuxième option : L’endettement

Une autre solution qui s’offre à l’entreprise ALPHABETA pour obtenir des fonds est la mise
en œuvre d’une politique d’endettement grâce notamment à un produit d’endettement du
marché. C’est-à-dire l’émission d’obligations cotées sur les marchés financiers. L’entreprise
voudrait émettre un emprunt obligataire d’environ 100 000 000 €. En euro car à la maturité,
dans 8ans la devise du pays dans lequel ALPHABETA se trouve, sera l’euro. Ce qui correspond
à une levée de fonds actuelle d’environ 650 000 000 de Francs.
Le taux d’intérêt, c’est-à-dire le cout de la dette brute (sans compter l’imposition) serait de
5,5%. Les obligations émises auraient une maturité de 8 années. Aucune garantie ne serait
donnée par l’émetteur ALPHABETA, des covenants pourraient donc être établi en vue de
cette situation pour empêcher ALPHABETA d’entreprendre des actions qui pourraient mettre
à risque sa capacité de remboursement durant ces 8 années. Cela aurait pour conséquences
de limiter la flexibilité d’ALPHABETA qui est en pleine conquête du marché américain. Mais
aurait pour avantage la baisse du coût d’endettement pour l’émetteur qui paraitrait moins
risqué et donc la baisse des coûts fixes pour ALPHABETA.
L’entreprise ALPHABETA remboursera la dette au pair c’est-à-dire à 100% de sa valeur
nominale mais rémunérera ses créanciers à hauteur de 5,5%. Soit un cout total pour
l’émetteur de 5 500 000€ soit environ 36 000 000 de Francs.

4/ Evaluez les POUR et les CONTRE de ces deux options

FINANCEMENT PAR LES CAPITAUX PROPRES

AVANTAGES INCONVIENIENTS
Stabilité financière accrue. Cette stabilité Moins  d’autonomie  dans  la gestion de
rassure les relations entre l’entreprise et l’entreprise. L’entreprise doit rendre des
ses clients & fournisseurs. comptes aux actionnaires. Les
actionnnaires vont exigés une rentabilité de
Pas de dette à long terme, mais un l’action de 11,5%. Des investisseurs
endettement à court terme mesuré à peuvent occuper un siège au Conseil
l’avance. Les actionnaires vont se d’Administration.
rémunérer sur les bénéfices réalisés
lorsqu’ils vendront leurs participations. Les   intérêts   de l’entreprise peuvent
diverger de ceux des investisseurs et des
L’autonomie financière de AlphaBeta est nouveaux actionnaires. La logique des
conservée investisseurs est plus court terme
(generalement moins de 10 ans) tandis que
La méthode d’émission de capital utilisée l’entreprise à pour objet une rentabilité sur
est une méthode Firm commitment. Cela le long terme.
signifie que les actions seraient achetées Les actionnaires pourraient imposer des
par un groupe de banques qui se dead-lines à l’entreprise.
chargeraient par la suite de les vendre au
public. Cela signifie que pour cette La suppression des DPS pour cette nouvelle
opération, le risque est supporté par les émission pourrait entrainer une dilution
banques qui assumeront les potentielles des actionnaires existants due à l’entree de
pertes. nouveaux actionnaires.

Nous pouvons également supposer que La dillution du capital peux également


l’augmentation du capital de ALPAHBETA entrainer une perte de pouvoir de la
menera à une augmentation de la capacité gouvernance au profit des actionnaires.
de remboursement des dettes.
Augmentation du fond de roulement de
ALPAHBETA

ALPHABETA ne verse pas de dividendes, Emettre des nouvelles actions, c’est


l’entreprise pourrait donc lever environ prendre le risque d’avoir des problemes
650MF. avec les nouveaux associés qui auraient
souscrit à 370F si le marché baisse de 30%.
L’entreprise peut profiter d’un cours de
bourse élevé pour émettre 1 800 000
actions nouvelles à 360F.

FINANCEMENT PAR L’ENDETTEMENT

AVANTAGES INCONVIENIENTS
Si ALPHABETA renoncez à la propriété Aucun concurrents de ALPHABETA n’est
d’actions en échange d’un financement, elle endetté. Ilserait donc risqué de se mettre
céde une partie de la propriété aux un dette sur le dos.
actionnaires. Avec le financement par la Il y à un risque de s’auto-pénaliser dans le
dette, rien n’est céder. L’entreprise reste jeu de la concurrence.
integre.
ALPHABETA s’engage dans un procédure de
Le remboursement de la dette est un cout remboursement de l’emprunt obligataire
fixe ce qui peut être vu comme un ce qui est forcement couteux.
inconvénient mais également comme un
avantage car contrairement aux coûts Aucune garantie ne serait donnée par
variables les coûts fixes permettent des l’émetteur ALPHABETA. , des clause
prévisions plus fiables sur les années qui (covenants) pourraient donc être établies.
viennent quant aux différents Cela empêcherait ALPHABETA
investissements et projets que l’entreprise d’entreprendre des actions qui pourraient
souhaite entreprendre. mettre à risque sa capacité de
remboursement durant ces 8 années.
L’exigence de rentabilité des actionnaires En cas de non-respect des objectifs,
est de 11.5%. Le taux d’intérêt de ALPHABETA devrai effectuer un
l’emprunt obligataire serait de 5.5% moins remboursement anticipé du prêt.
les frais financier ce qui donne un taux
d’imposition avantageux de 3,3% (bien Il faut également noté que les obligations
inférieur à 11,5%). sont moins liquides que les actions. Elles
sont plus difficiles à vendre. Elles peuvent
Pas de dilution du capital donc ALPHABETA perdre de la valeur si les taux d’interets
garde le contrôle. La gouvernance n’est pas augmentent ou que l’inflantion augmente.
impactée.
Le remboursement total des montants se
Avec l’endettement, la rentabilité des fait lors de la derniere échéance.
capitaux propres est plus forte qu’avec une
augmentation de capital (21% contre 13%
au bout de 2 ans) et la progression du
Bénéfice par Action (BPA) également. La
création de valeur est plus importante avec
l’endettement qu’avec l’augmentation du
capital.

L’endettement permet d’acquérir les fonds


sans avoir à émettre des actions à un prix
trop bas.

L'emprunt obligataire permet à ALPHABETA


de se financer en dehors du circuit
bancaire. Il y à un plus grande souplesse
possible dans le remboursement. Il y à une
minimisation des couts fiscaux.

5/ Concluez en exposant clairement votre point de vue (plusieurs réponses possibles tant
qu’elles sont justes techniquement ET argumentées)

Pour commencer, on est obligé de remarquer que le marché de la bourse est actuellement
intéressant et en bonne santé. On serait donc tentés de penser à un financement par les
capitaux propres. Cependant, on peut aussi penser que le marché comporte un risque
d’éffondrement qui serait catastrophique pour l’entreprise. Si jamais cela se produisait, cela
causerait une perte de confiance terrible. Par la suite, on peut donc imaginer que les
actionnaires deviendraient bien plus exigeant pour investir a cause du risque qu’ils
encoureraient. L’entreprise serait donc obliger d’augmenter ses taux de rentabilité et
perdrait donc beaucoup d’argent.

D’autre part, en réalisant une augmentation de capital, l’entreprise verrait de


nouveaux actionnaires inscrit dans le projet. On peut voir cela comme un mauvais point
étant donné la situation actuelle de l’entreprise. En effet, on sait que l’entreprise reste sur
une bonne dynamique actuellement. En effet, on apprend que la croissance est forte et que
le potentiel de développement est encore élevé. Il serait donc dangereux de modifier cette
dynamique en ajoutant de nouveaux actionnaires. Cela comporterait de nombreux risques
comme la définission de nouveaux objectifs et d’une nouvelle politique.

Apres avoir dit tout cela, on tendrait donc plutôt s’orienter vers une stratégie de
financement par l’endettement. On pourrait par exemple imaginer l’émission d’obligations
convertibles afin de permettre la réévaluation de l’entreprise, actuellement sous-évaluée.
Par ailleurs, les taux actuels du marché sont très bas donc le moment semble être le bon.

Pour conclure, on conseillerait donc à l’entreprise ALPHABETA de s’orienter vers un


financement par l’endettement au travers d’une dette obligataire. Grace à cette méthode,
les risques seraient limités et l’entreprise garderait le contrôle sur son capital. Le
financement par une augmentation de capital est en effet attrayant, mais il risquerait de
gâcher tout le travail éffectué jusqu’à présent. Cependant, dans quelques années, une fois
que la solidité de l’entreprise sur le marché sera prouvée, on pourra tout à fait imaginer une
nouvelle augmentation de capital.

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