Vous êtes sur la page 1sur 20

Chapitre 4

L E C A L C U L D E S T R U C T U R E S E T L A T E N U E E N FAT I G U E

1. Propriétés de l'aluminium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

2. Détermination de la contrainte admissible en statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55


2.1 Cas d'une section plane renforcée de raidisseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
2.2 Cas d'une poutre en flexion soumise à une pression hydrostatique uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

3. Transposition de l'acier à l'aluminium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57


3.1 Cas d'une section plane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.2 Cas d'une poutre en flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

4. La tenue en fatigue des structures en alliage d'aluminium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

5. Les conditions de service des navires à grande vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

6. Généralités sur la fatigue des métaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

7. Les spécificités de la tenue en fatigue de l'aluminium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61


7.1 La limite d'endurance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
7.2 La zone affectée thermiquement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
7.3 Les contraintes résiduelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
7.4 Le mode de rupture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
7.5 Le seuil de propagation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

8. Le classement des alliages d’aluminium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .63

9. Limite d'endurance des joints soudés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64


9.1 Les défauts de soudure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
9.2 Classement des joints soudés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

10. L'influence des dispositions constructives et de la fabrication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68


10.1 La conception des assemblages soudés . . . . . . . . . . ..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
10.2 La conception des assemblages boulonnés et collés ..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
10.3 La réalisation des joints soudés . . . . . . . . . . . . . . . . ..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

11. Normes et règlements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71


Alcan Marine

53
4. LE CALCUL DE STRUCTURES
RÈGLES de calcul de la
L ES
résistance des matériaux
s’appliquent pour les structures en
les alliages à durcissement par
écrouissage et de l’état T4 (matu-
ration à la température ambiante)
structure en alliage d’aluminium,
un gain de poids de l’ordre de
50 % par rapport à une structure
alliage d’aluminium. pour les alliages à durcissement équivalente en acier.
structural.
Par rapport aux aciers, les proprié- Le calcul en charge statique des
tés spécifiques de l’aluminium, tel Compte tenu de l’adoucissement, structures des navires relève des
le module d’élasticité qui est le les contraintes résiduelles de sou- règlements des sociétés de classi-
tiers de celui de l’acier, imposent dage sont plus faibles sur les fication qu’on ne saurait dévelop-
une vérification par rapport au cri- joints soudés en alliage d’alumi- per ici (1). Il est fondé sur les prin-
tère de déformation. Pour rattraper nium que sur ceux en acier. cipes de la résistance des maté-
le faible niveau du module de riaux, corrigés par des facteurs
Young, il faut optimiser les iner- La tenue en fatigue dépend essen- déduits de l’expérience.
ties, avoir un module d’inertie I/v tiellement de la conception des
aussi grand que possible. assemblages soudés et de la qua-
lité de la réalisation des soudures.
Contrairement aux aciers, la zone
affectée thermiquement, de part En tenant compte des spécificités
et d’autre du joint soudé, subit un de l’aluminium, concernant les
adoucissement sur les alliages caractéristiques mécaniques et
d’aluminium. Les caractéristiques concernant la résistance à la fati-
mécaniques à prendre en compte gue, l’expérience montre qu’il est
sont celles de l’état recuit (O) pour possible de réaliser, avec une (1) Le lecteur est invité à s’y reporter.

THE PRINCESS
Alcan Marine

54
ET LA TENUE EN FATIGUE
Le faible module d’élasticité de l’a-
1. luminium n’empêche pas du tout 2.
PROPRIÉTÉS de réaliser des structures normale- DÉTERMINATION
DE L’ALUMINIUM ment résistantes au flambement. DE LA CONTRAINTE
Il suffit pour cela de profiter des ADMISSIBLE
Pour tous les alliages d’aluminium facilités de mise en forme de l’alu- EN STATIQUE
utilisés en construction navale, minium, en particulier par extru-
conformément à l’Eurocode 9 (2), sion, et d’optimiser la répartition En général, les critères retenus
les calculs de structures doivent des masses ainsi que l’illustrent par la plupart des sociétés de clas-
être faits avec les valeurs indi- les exemples développés au para- sification sont fondés sur la com-
quées dans le tableau 34 pour les graphe 3.2. paraison de la contrainte calculée
propriétés de base. par rapport à la contrainte tolérée,
qui est déduite du calcul fait sui-
On notera que le module d’élasti- vant la théorie de la flexion élas-
cité est de 70 000 MPa, quel que tique des structures [1].
soit l’alliage, soit le tiers de celui (2) Eurocode 9 : Conception et
des aciers, et que le coefficient de dimensionnement des structures en L’échantillonnage minimal d’une
aluminium - Partie 1-1 - Règles générales
dilatation, 23.10-6.°C-1, est le dou- et règles pour le bâtiment. Norme EN,
structure est déduit :
ble de celui de l’acier. ENV 1999-1-1.  de la charge à laquelle la struc-
ture est soumise (qui dépend des
caractéristiques du navire),
PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DE L’ALUMINIUM
 des caractéristiques méca-
Propriété Unité Valeur niques du matériau,
Module d’élasticité : E N.mm-2 70 000  des règles de calcul, éventuelle-
ment affectées de coefficients cor-
Module de cisaillement : G N.mm-2 27 000 recteurs tirés de l’expérience.
Coefficient de Poisson : ν 0,3

Coefficient de dilatation thermique : α 10-6.°C-1 23

Masse unitaire : ρ Kg.m -3


2 700

Tableau 34

THE PRINCESS
Alcan Marine

55
Suivant les règlements DNV (3), Connaissant la contrainte de
2.1 l’épaisseur t peut se calculer d’a- flexion maximale admissible et le
Cas d’une section près la relation suivante : moment de flexion dû à la charge
plane renforcée entre deux appuis, on a :
de raidisseurs
Pour une tôle mince, de grande lon- [4]
gueur, subissant une déformation [6]
angulaire de faible amplitude, la avec :
contrainte maximale sur une telle - σ = contrainte unitaire maximale
structure (figure 28) est égale à [2] : admissible due à la pression latérale Comme pour l’épaisseur, S
- p = pression hydrostatique, dépend de la limite d’élasticité du
- C = coefficient correcteur dépen- métal :
[1] dant de la géométrie.
- s = espace entre raidisseurs,
avec : - t = épaisseur. [7]
- σmax = contrainte maximale
admissible, D’après le règlement DNV (4), l’é-
- p = pression hydrostatique, 2.2 quation [6] s’écrit :
- k = coefficient correcteur, Cas d’une poutre
- b = largeur du panneau, en flexion soumise
- t = épaisseur. à une pression [8]
hydrostatique
Dans la relation [1], l’épaisseur t uniforme avec :
de la tôle de la section s’écrit : La contrainte maximale se déduit
de la formule (figure 29) [3] : - Z = section du raidisseur,
- m = facteur correctif du moment
[2] fléchissant,
[5] - l = portée,
Par rapport à la limite d’élasticité - s = espace entre deux raidis-
du métal Rp0,2, l’expression ci- avec : seurs longitudinaux,
dessus s’exprime d’une manière - σmax = contrainte de flexion - p = pression hydrostatique,
simplifiée : maximale admissible, - σ = contrainte admissible de
- M = moment fléchissant, flexion.
- v = distance par rapport à la fibre
(3) DNV Rules, Part. 3, Chap. 3, Sec. 5,
[3] neutre, B201.
- I = moment d’inertie, (4) DNV Rules, Part. 3, Chap. 3, Sec. 5,
- S = I/v = module d’inertie. C100.

PANNEAU EN FLEXION

ä
ä
b
ä POUTRE EN FLEXION
o ä
ä

ä
ä do
äx
ä C
ä

T
y
A
ä

N
ä
Alcan Marine

z ä do ä
ä

C
C
ä

t oä M M
ä

56
Figure 28 Figure 29
4. LE CALCUL DE STRUCTURES ET LA TENUE EN FATIGUE

DIMENSIONNEMENT D’UN PANNEAU


AVEC RAIDISSEURS 3. TRANSPOSITION
DE L’ACIER À
L’ALUMINIUM

Deux cas sont à considérer :


 une section plane avec raidis-
seurs,
 une poutre en flexion.

3.1
Cas d’une section plane
L’exemple choisi est celui d’une
section représentative d’une struc-
ture classique tôles et raidisseurs
Cas (tableau 38) Tôle Profil extrudé (figure 30) du fond d’un yacht de
50 m dont les caractéristiques sont
a 5083 H116 6082 T6 indiquées dans le tableau 35.
b Sealium® Sealium®
La comparaison porte sur trois cas :
c acier A275 acier A275
 tôle et raidisseurs en acier A27S,
Figure 30  tôle en 5083 H116 et raidisseurs
en profilés 6082 T6,
 tôle en Sealium® et raidisseurs
en Sealium®.
PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES
DU YACHT Les contraintes prises en compte
Dimensions Valeur sont celles de la pression hydro-
statique et de la pression due au
Longueur totale 50,0 m « slamming ». Elles ont été éva-
Rule Length 40,0 m luées suivant les règles du DNV
référencées en (4). Leurs niveaux
Largeur 10,3 m
sont indiqués dans le tableau 36.
Tirant d’eau 2,09 m
Les caractéristiques mécaniques
Espace entre couples 0,9 m
retenues sont celles admises par
Déplacement 450 t le DNV (tableau 37).

Vitesse 56 nœuds
Les règles de calcul du Règlement
Tableau 35 du DNV (5) appliquées à cet élément
de structure aboutissent à l’échan-
tillonnage indiqué dans le tableau 38.
NIVEAU DE CONTRAINTES
Les structures en aluminium per-
Paramètres Valeur
mettent d’économiser entre 48 et
Accélération verticale 1,5 g 51 % de poids par rapport à l’a-
cier, à l’avantage de la structure
Distance entre raidisseurs 213,0 mm
tôles en Sealium®/profilés en
Espace entre couples 900 mm Sealium® (tableau 39).
Alcan Marine

Contrainte sur le panneau 257,7 kN.m-2

Contrainte sur le raidisseur 257,7 kN.m-2


(5) DNV Rules for Ships/High speed,
Contrainte sur le couple 160,9 kN.m-2 Light Craft and Naval Surface Craft,
January 2001. 57
Tableau 36
CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES DES MATÉRIAUX
Demi-produit Alliage Métal non soudé Métal soudé

Rp0,2 (MPa) Rm (MPa) Rp0,2 (MPa) Rm (MPa) Coefficient f1

Tôles 5083 H116 215 305 125 275 0,60


Sealium® 220 305 145 290 0,64
Acier A27S 265 400 Inchangé 1,08

Profilés 6082 T6 260 310 115 205 0,48


Sealium® 190 310 145 290 0,64 (*)
Acier A27S 265 400 Inchangé 1,08

(*) Le règlement DNV assimile le 5383 H112 au Sealium® (5383 H116). Tableau 37

ÉCHANTILLONNAGE DES STRUCTURES


Assemblage Épaisseur de la tôle (mm) Dimension des raidisseurs Dimension des lisses (en T)

5083 H116/6082 T6 7 120 x 6 bulb flats @ 500 x 8 + 60 x 8 mm


213 mm spacing

Sealium®/Sealium® 7 105 x 6 bulb flats @ 460 x 8 + 65 x 8 mm


220 mm spacing

Acier A27S/AcierA27S 5 100 x 6 bulb flats @ 460 x 4 + 50 x 6 mm


240 mm spacing

Tableau 38

GAIN DE POIDS PAR RAPPORT À L’ACIER


Éléments de structure Acier Tôle 5083/ Tôle Sealium®/ 3.2
(en kg.m-2) profilé en 6082 profilé en Sealium® Cas d’une poutre
en flexion
Tôle 39,2 18,9 18,9
À résistance égale, il faut vérifier
Raidisseur 36,3 11,9 9,9 la relation :
Lisse 18,7 13,3 12,6

Total 84,40 44,1 41,4

Gain en % 47,8 51,0 d’où :

Tableau 39

Dans ce cas, la transposition sera


faite avec des profilés extrudés en
PROFILÉS ACIER ET ALUMINIUM
aluminium (ou reconstitués) dont
la hauteur est de l’ordre de 30 %
ä

supérieure à celle de profilés


(reconstitués) en acier (figure 31).
ä

1,3 H

Ainsi que cela a été développé


H

précédemment (6), la très bonne


Alcan Marine

aptitude au filage de l’aluminium


permet de réaliser des profilés
ä

Profil reconstitué Profil en alliage aux formes optimisées pour les


en acier d’aluminium applications marines : figure 32 et
58 tableaux 41 et 42, pp. 61 et 62.
Figure 31
4. LE CALCUL DE STRUCTURES ET LA TENUE EN FATIGUE

PROFILÉ EN T ET PLAT À BOUDIN


EN SEALIUM® 4. LA TENUE
EN FATIGUE
DES STRUCTURES
EN ALLIAGE
D’ALUMINIUM

Plat à boudin Jusqu’à une époque récente, la


fin des années 1980, les problè-
mes de fatigue sur les navires en
aluminium étaient pratiquement
Profil en T
inexistants parce que leur lon-
Figure 32 gueur ne dépassait pas 50 m. Les
structures étaient largement
dimensionnées pour supporter
Les calculs montrent que, à défor- les chargements locaux, sans
mation égale, un profilé en T en
PROFILÉS RECONSTITUÉS grand risque de propagation de
Sealium® pèse deux fois moins au
PAR SOUDAGE fissures.
mètre linéaire que son équivalent
en acier laminé à chaud, aux Depuis, avec l’allongement de la
formes géométriques simples taille des navires en aluminium, 80
(tableau 40). m et plus, avec des conditions de
service plus dures « en mer for-
L’aluminium permet de reconsti- mée », avec le transport de véhicu-
tuer des profilés de grande dimen- B les (automobiles et surtout cars et
sion par soudage automatique de A camions), la tenue en fatigue est
semelles de profilés et de tôles devenue une des préoccupations
(figure 33). Cette solution très élé- C
majeures des architectes et des
gante présente plusieurs avan- armateurs [4].
tages : placer les cordons de sou-
dure dans les zones les moins Pour ces grands navires, l’expé-
sollicitées et faire du sur-mesure. rience montre qu’ils peuvent pré-
A : Profilés filés senter, après des durées de ser-
B : Soudure à clin vice plus ou moins longues, des
C : Méplat filé ou tôle laminée fissures de fatigue, situées dans
les zones les plus sollicitées, qu’il
(6) cf. chapitre 2. Figure 33 faut réparer.

COMPARAISON PROFIL EN T EN SEALIUM® ET EN ACIER


Dimensions Acier Profil en T Sealium® Profil en T Rapport Sealium®
P 80X5 T100 X50 à l’acier

Masse (kg.m-1) 4,25 2,20 – 48 %

Hauteur (mm) 80 100 + 25 %

Surface latérale (mm2) 541 830 + 53 %

Moment d’inertie (mm4) 338 700 927 952 + 274 %

Moment de flexion élastique


par rapport à l’axe x – x (mm3) 6 910 14 193 + 205 %
Alcan Marine

Produit E x I (*) 71 127 64 957 –9%


(*) Pour compenser l’écart (de 1 à 3) des modules d’élasticité, à déformation égale, l’inertie d’une poutre en aluminium doit être 3 fois
plus élevée que celle d’une poutre en acier. Pour une même charge, une même longueur de poutre et des conditions
limites identiques, la déformation est proportionnelle à 1/E*I. Tableau 40 59
Compte tenu de l’importance de la  de niveau élevé, mais avec peu
tenue en fatigue sur la longévité de cycles, ils sont produits lors 6.
d’une structure et sur les coûts de des embarquements et des débar- GÉNÉRALITÉS
maintenance des navires en alumi- quements des véhicules (cars, SUR LA FATIGUE
nium (ou en acier), cette question camions, automobiles), DES MÉTAUX
doit être prise en compte dès la  de niveau moyen et de fré-
conception du navire et lors de sa quence moyenne, ils sont dus à La fatigue est un phénomène com-
construction [5]. l’effet des vagues [6, 7]. plexe qui concerne la plupart des
métaux usuels, dont les alliages
La sensibilité à la fatigue n’est pas Sur les navires à grande vitesse, on d’aluminium. Elle se produit quand
un problème spécifique à l’alumi- considère que les chargements les structures subissent des varia-
nium, il concerne tout autant les dus aux moteurs, aux arbres et aux tions cycliques de chargements.
aciers et surtout les aciers à haute waterjets sont prépondérants par
limite élastique. rapport au moment de flexion de la L’expérience montre que les
poutre que constitue le navire [8]. niveaux de contraintes pour les-
quels on peut observer des fissu-
5. Il en résulte qu’il existe des zones res (et des ruptures) de fatigue
LES CONDITIONS très fortement sollicitées sur ces sont généralement très inférieurs
DE SERVICE navires, ainsi que l’illustre la à la contrainte admissible, calculée
DES NAVIRES figure 34. en statique.
À GRANDE VITESSE La tenue en fatigue dépend de plu-
L’expérience montre que les pro- sieurs paramètres, relatifs :
Ces bateaux sont soumis à des blèmes de fatigue se localisent  aux propriétés des métaux et
contraintes cycliques dues essen- généralement dans les zones de des alliages,
tiellement à trois types de charge- changement d’orientation, et aussi  au design,
ments : dans les embrasures de portes, de  à la réalisation,
 de faible niveau, mais avec un fenêtres, etc.  aux chargements dont le niveau
grand nombre de cycles, ils ont dépend des conditions de service
pour origine les vibrations dues (itinéraire des navires, fréquence
aux moteurs, aux lignes d’arbre et (7) Cela est vrai pour les aciers. d’embarquement et masse du fret
aux waterjets, (8) Cf. chapitre 3, paragraphe 6.2. embarqué, etc.).

La très longue expérience de la


fatigue sur des structures métal-
ZONES SOLLICITÉES SUR LES NAVIRES liques (en acier, en aluminium,
À GRANDE VITESSE etc.) montre que les deux paramè-
tres les plus importants sont la
conception et la réalisation, dont le
1 soudage.

Conformément aux codes de cal-


cul, seule la configuration du joint

soudé en alliage d’aluminium est



prise en compte pour établir la


4 2
6 limite d’endurance (FAT). La nature
5 3
de l’alliage d’aluminium n’est pas
prise en compte (7), même s’il est
1 Moment global de flexion établi que ses performances en
2 Pression hydrodynamique tenue en fatigue sont meilleures,
7
3 Moment global de flexion + pression ce qui est le cas pour le Sealium®
hydrodynamique

4 Vibrations du système de propulsion (8). Il n’en demeure pas moins
Alcan Marine

5 Aspiration des waterjets que, en s’en tenant aux règles


6 Vibrations des waterjets et du gouvernail obligatoires, ce nouvel alliage
7 Concentrations de contraintes locales et
contraintes dynamiques
apporte un supplément de résis-
tance à la fatigue, donc une
60 meilleure sécurité d’usage.
Figure 34
4. LE CALCUL DE STRUCTURES ET LA TENUE EN FATIGUE

7. 7.2
La zone affectée
7.3
Les contraintes
LES SPÉCIFICITÉS
DE LA TENUE thermiquement résiduelles
EN FATIGUE Du fait de l’échauffement provo- Elles sont plus faibles que sur l’a-
DE L’ALUMINIUM qué par le soudage, ses caractéris- cier parce que la zone affectée
tiques mécaniques sont celles de thermiquement est adoucie par la
Par rapport à l’acier, les alliages l’état recuit (O) pour les alliages à chaleur dégagée lors du soudage.
d’aluminium présentent plusieurs durcissement par écrouissage et
différences, dont : celles de l’état trempé (T4) pour
– la limite d’endurance, les alliages à durcissement struc-
– la zone affectée thermiquement, tural (figure 35) (10).
– les contraintes résiduelles,
– le mode de rupture, Sur les aciers, le soudage a un
– le seuil de propagation. effet inverse : il y a durcissement
de la zone affectée thermique-
ment du fait du refroidissement (9) Par exemple, pour une soudure bout
7.1 rapide (effet de trempe). à bout (cas 211 de l’IIW) contrôlée à
La limite d’endurance 100 %, la FAT acier est de 125 MPa et la
FAT alliage d’aluminium est de 50 MPa,
Sur éprouvette lisse, l’aluminium a Mais, comme sur les aciers, le soit 40 % de la FAT acier.
une courbe S/N qui décroît tou- soudage a pour effet d’abaisser le (10) Sur les alliages de moulage, la
jours (figure 35). Il en résulte que seuil de contraintes admissibles tenue en fatigue du joint soudé est celle
la vérification du calcul en statique sous chargement variable. Ces de la pièce moulée.
(11) Ces FAT peuvent différer quelque
doit être faite par rapport au seuils (FAT) sont fixés par les nor-
peu d’un code à l’autre, d’un règlement
niveau de contrainte au-dessous mes, les codes de calcul, les à l’autre, leur mode de détermination
duquel il n’y aura pas de propaga- sociétés de classification (11). également.
tion de fissure pour une durée
donnée, fixée habituellement à COURBES TYPIQUES DE WÖHLER
2.106 alternances [9]. σ

σ

À ce niveau, la limite d’endurance,


déterminée sur éprouvette « lisse »,
du métal de base, est de 420 MPa
pour l’acier et de 140 MPa pour l’a-
luminium. Sur les assemblages
soudés, le rapport des contraintes N N
➤ ➤
admissibles (FAT) suivant les codes 103
104
105
106
10 7
108
10 4 5
10 10 6
10 7 8
10 10 9

de calcul entre l’acier et les alliages


Acier Aluminium
d’aluminium sont, en fait, au cas par
cas, plus proches de 2 (9). Figure 35

PLATS À BOUDIN EN SEALIUM® (*)


Type H Tw H1 Tw1 Bf R S Poids C I Sxx Haut Sxx Bas
(mm) (mm) (mm) (mm) (mm) (mm) (mm2) kg.m-1 (mm) (mm4) (mm3) (mm3)

P50 50 3 9 4,5 10 4 218 0,58 21,25 57 085 2 687 1 985

P60 60 3,3 9,6 4,8 12 4 284 0,76 24,86 107 947 4 342 3 072

P70 70 3,5 10 5 14,5 4 360 0,96 27,95 186 636 6 677 4 439

P80 80 3,7 10,4 8,2 16,6 4 436 1,16 31,34 296 312 9 455 6 089

P90 100 4,2 11,4 5,7 21 4 620 1,65 38,30 659 291 17 215 10 685
Alcan Marine

P100 120 4,6 12,2 6,1 26 4 833 2,21 44,47 1 271 697 28 600 16 836

P140 140 5,1 13,2 6,6 30,5 4,8 1 106 2,94 50,31 2 267 810 45 078 25 285

P170 170 5,8 14,6 7,3 37,5 5,8 1 580 4,20 58,99 4 717 199 79 966 42 493
61
(*) Voir figure 32. Tableau 41
COURBE TYPIQUE DE VITESSE DE PROPAGATION
DES FISSURES 7.4
Le mode de rupture
Log da
dN Il est toujours ductile. Contraire-
ment aux aciers, l’aluminium ne
subit pas de rupture fragile, par
Rupture exemple dans le joint soudé (sous
I III l’effet de contraintes résiduelles),
II
aux basses températures, etc.

7.5
Le seuil
Seuil de
fissuration Kc de propagation
∆Kth Log ∆K Il existe un seuil de la valeur ∆K à
partir duquel une fissure com-
Figure 36 mence à se propager (phase II de
la figure 36). Pour une contrainte
limite admise de 50 Mpa (FAT 50),
VITESSE DE PROPAGATION DES FISSURES la taille limite du défaut débou-
chant d’une soudure est de
da/dN (m/cycle) da/dN (m/cycle) 0,5 mm. On admet qu’une sou-
10-4 10-4 dure bien faite ne comporte pas
10-5 10-5 de défauts atteignant cette taille.

10-6 10-6
Ce seuil est relativement élevé sur
10-7 10-7
Acier (*) ➤ les alliages d’aluminium, beau-
10-8 10-8 coup plus que sur les aciers, tou-
➤ Aluminium (**) Acier (*) ➤ ➤ Aluminium (**)
10-9 10-9 tes choses étant égales par
R=0,1 R = 0,8 ailleurs : masse de l’élément de
10-10 10-10
structure soumis à un chargement
10-11 1 2 3 4
10-11 et niveau de celui-ci (figure 37).
0,5 5.0 50 0,5 5,0 50
0,67 1,68 4,7 0,67 1,5
∆K (MPa:m ) 0,88 ∆K (MPa:m )

(*) La courbe de l’acier a été corrigée d’un facteur x3 pour tenir compte Figure 37
des différences de densité entre aluminium et acier.
(**) Alliages 5000, 6000 et 7000.

PROFILÉS EN T EN SEALIUM® (*)


Type H Tw H1 Tw1 Bf L R S Poids C I Sxx Haut Sxx Bas
(mm) (mm) (mm) (mm) (mm) (mm) (mm) (mm2) kg.m-1 (mm) (mm4) (mm3) (mm3)

T50 50 3 10 5 30 4,5 4,6 299 0,80 16,74 84 662 5 057 2 546

T60 60 3,5 11 5,5 35 5,1 5,2 402 1,07 19,94 162 062 8 126 4 046

T70 70 4 12 6 40 6,1 6 536 1,42 22,69 287 200 12 657 6 071

T80 80 4,5 13 6,5 45 6,2 6,2 650 1,73 26,55 459 564 17 310 8 598

T100 100 5 14 7 50 6,4 6,4 830 2,20 34,62 927 952 26 805 14 193
Alcan Marine

T120 120 5,5 15 7,5 5 7,7 7,8 1 091 2,90 41,01 1 735 149 42 315 21 965

T140 140 6 16 8 60 8,7 8,8 1 367 3,64 47,89 2 942 592 61 442 31 947

T170 170 6,5 17 8,5 65 10,3 10,4 1 777 4,73 58,05 5 598 542 96 440 50 010
62
(*) Voir figure 32. Tableau 42
4. LE CALCUL DE STRUCTURES ET LA TENUE EN FATIGUE

8. INFLUENCE
DE LA NATURE DE L’ALLIAGE
LE CLASSEMENT
σ (MPa)
DES ALLIAGES


400


D’ALUMINIUM
5456 H321
Comme pour les aciers, il n’y a 300

pas de relation entre la résistance 5154 H34


à la fatigue des alliages d’alumi- 200 6061 T6
nium et leurs caractéristiques


mécaniques : charge de rupture 3003 F
100
et limite d’élasticité.

0 ➤N
Ainsi que l’illustre la figure 38, 10 102 103 104 105 106 107 108
les essais montrent que les
limites d’endurance sont du
Figure 38
même ordre de grandeur quand
les sollicitations atteignent 10 6
alternances. LIMITE D’ENDURANCE
À 5.108 CYCLES
Tout cela concourt à confirmer MPa
250
l’expérience, à savoir que la tenue
en fatigue dépend de l’assem- 0,5
0,3
blage – dont la configuration du 200
joint soudé – et non de l’alliage de
Limite d’endurance

base (ni de son état métallur-


gique). Cela est vrai pour les allia- 150

ges des familles 5000 et 6000. Il


en est de même pour les aciers 100 Alliages à durcissement
(figure 39).
structural

50
Alliages à durcissement
Le comportement en fatigue des par écrouage
métaux et plus particulièrement
Acier
des assemblages soudés ne peut
0
être mesuré et apprécié que par 100 300 500 700 MPa
des essais et par l’expérience [10].
Rm
Figure 39
La nature des demi-produits
(tôles, profilés, matricés, etc.)
d’un même alliage et leur forme INFLUENCE DES DÉFAUTS
n’ont pas d’influence sur la résis- DE SURFACE
tance à la fatigue [11].

Par contre, l’état de surface est Fissures
un paramètre important : les rayu-
res en surface, les marques
incrustées au « fer » peuvent

constituer des amorces de propa-
Aspérités
gation de fissures (figure 40). Il en
est de même des irrégularités
Figure 40
laissées sur les bords par les
Alcan Marine

outils de découpe. En laissant des


bords de découpe nets, le sciage
est plus favorable à la résistance
à la fatigue que la découpe au
plasma. 63
joints soudés correctement exé-
9. 9.1
Les défauts
cutés, la dimension des défauts
LIMITE habituels (porosités, criques de
D’ENDURANCE de soudure retrait, etc.) varie de 0,01 à
DES JOINTS SOUDÉS Un cordon de soudure peut présen- 0,40 mm (12 et 13), soit un peu
ter plusieurs types de défauts (13) : moins que la taille critique (14).
L’expérience montre que la plupart de forme (défaut d’alignement, etc.)
des fissures de fatigue partent du ou de constitution dû à l’exécution
cordon de soudure : au début, à la de la soudure (inclusions, porosités,
fin ou sur la surface (à l’endroit des etc.), figure 43.
« rides » superficielles) de celui-
ci. La zone affectée thermique- Par principe, tout défaut concourt
ment peut aussi être le point de à abaisser la résistance à la fati-
départ des fissures de fatigue. gue dans la mesure où il est
débouchant à la surface libre et
Il y a deux causes principales : où sa taille (2a) dépasse la limite
à partir de laquelle une fissure de
 les concentrations de contrain- fatigue peut se propager
tes. Le cordon de soudure est le (figure 36, p. 62).
siège de contraintes dues à son (12) Cf. chapitre 6.
mode de refroidissement [12]. Au Le calcul montre que, pour une (13) La cause de certains d’entre eux est
cours de la solidification du bain contrainte de 50 MPa, la taille indiquée au chapitre 6, paragraphe 11.

liquide, du fait de la diminution de minimale du défaut à partir de (14) La tenue en fatigue d’un
assemblage soudé dépend de la vitesse
volume, il y a formation de petits laquelle il y a propagation des fis- de propagation des fissures (suivant les
cratères en surface (figure 41). sures est de 0,5 mm. Sur les lois de la mécanique de rupture).
 les défauts (ou imperfections)
qui sont formés lors de l’exécution
de la soudure. Ils sont le siège de CONCENTRATIONS DE CONTRAINTES
concentrations de contraintes (fi- SUR DÉFAUT DE SOUDURE
gure 42).

CRATÈRES SUR CORDON


DE SOUDURE



Cratère
a b



Figure 41

c d




e

f
Alcan Marine

Pied de cordon : a, b, c, d

Pied de cordon + manque de pénétration : e, f

64
Figure 42
4. LE CALCUL DE STRUCTURES ET LA TENUE EN FATIGUE

Il en résulte que tous les types de DÉFAUTS TYPIQUES DES JOINTS SOUDÉS
défauts répertoriés n’ont pas la
même influence sur la tenue en
fatigue.
Défauts interne ❶ ❶
 Fissures
Parmi les défauts de soudure, le ❷
 Porosités
manque de pénétration (défaut 5  Inclusions diverses ❸ ❹
de la figure 43) est celui qui péna-  Manque de fusion ❺

lise le plus la tenue en fatigue, ce  Manque de pénétration
qui explique que la tenue en fati-
Défauts superficiels
gue des soudures d’angle est ❼
Forme du cordon
inférieure aux soudures bout à
Projections (ou perles) ❼
bout, toutes choses étant égales Défaut d’alignement
par ailleurs.

L’angle de raccordement α du cor-


don de soudure avec la structure
est également un paramètre Figure 43
important de la tenue en fatigue,
pour deux raisons :
 géométrique, le changement de INFLUENCE DE L’ANGLE DE RACCORDEMENT
direction que marque l’angle α, DU CORDON DE SOUDURE
 structurelle, due au collage de
rive éventuel débordant du cordon MPa
de soudure (figure 44).
120
Limite d’endurance

La résistance à la fatigue est d’au-


80
tant plus élevée que l’angle α est
obtus. Elle est à son maximum
40
α ➤
quand le cordon est arasé :

α = 180 °C (figures 45 et 46).


0
100° 120° 140° 160° 180°
angle α
COLLAGE DE RIVE

Collage de rive Figure 45


INFLUENCE DE L’ARASAGE DU CORDON DE SOUDURE

MPa

Figure 44
250
Métal de base
Limite d’endurance

200

150
Cordon arasé

100

Soudure bout
50
Alcan Marine

à bout sur 5XXX Cordon tel quel


0 N
103 104 105 106 107 108

65
Figure 46
LIMITE D’ENDURANCE (FAT) SUIVANT EUROCODE 9
9.2
Classement des joints
soudés θ
ä
ä z ä
ä
θ
ä
θ

ä
ä
Les limites d’endurance (FAT), indi- h h

ä
ä

ä
ä

ä
ä
quées dans les codes et règle-

ä
a ä θ
ments ont été établies à partir h a z

ä
ä
ä

ä
ä

ä
s t

ä
d’essais normalisés sur des éprou-

ä
ä

ä
vettes tirées dans des assembla-

ä
ä
b) ä
θ
ges et du retour d’expérience de h
structures en service [14].
a) a et z sont des distances minimales

L’Eurocode 9 prévoit des limites ä


t
d’endurance (FAT de 25 à 62 MPa) ä
ä ä
s
ä
en fonction de la taille des défauts ä h

ä
(figure 47) (défaut d’alignement, ä

ä
caniveau, absence de pénétration t s
h t

ä
ä

ä
à la racine, porosité, fissure, etc.),

ä
c)
et l’étendue des contrôles cor-
respondant au niveau de FAT visé.
Longueur de fixation
ä
ä
L’influence de la taille de quatre
h 1
ä

défauts sur les limites d’endurance h1


ä

ä
ä

ä
ä
(FAT) est indiquée dans le tableau 43.
t
ä

L t
ä

h
ä
ä

L
ä

Les codes de construction et les ä

ä
h2
d)
ä
règlements s’en tiennent à la
seule configuration du joint soudé h
pour définir la limite d’endurance
(FAT) acceptable (figures 48 à 50).
Figure 47

LIMITE D’ENDURANCE (FAT) SOUDURES BOUT À BOUT


(recommandations de IIW, Group XIII - XV, 1996)

ä
ä
Cas 211 : Soudure bout à bout, en X ou en V, arasée, 100 % CND (*) . . . . . 50

Cas 212 : Soudure bout à bout, réalisée à plat en atelier, angle


de raccordement ≤ 30°, CND (*) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
ä
ä

ä
ä
Cas 213 : Soudure bout à bout, angle de raccordement ≤ 50°, CND (*) . . . .32

Cas 215 : Soudure bout à bout, angle de raccordement > 50°


ä
ä
ou soudure bout à bout avec latte support permanente . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Alcan Marine

ä
ä
Cas 223 : Soudure bout à bout, CND (*), avec réduction d'épaisseur et de largeur
Gradient 1:5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Gradient 1:3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
ä ä Gradient 1:2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
66
(*) Contrôle non destructif. Figure 48
4. LE CALCUL DE STRUCTURES ET LA TENUE EN FATIGUE

LIMITE D’ENDURANCE (FAT) SOUDURES LONGITUDINALES


(recommandations de IIW, Group XIII - XV, 1996)

ä
Cas 313 : Soudure bout à bout, sans début et arrêt de cordon,
CND . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
ä Avec début et arrêt de cordon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

Cas 324 : Soudure d'angle longitudi- τ/σ = 0 . . . . . . . . . . . . . . . 32


nale en chenille (sur la base d'une τ/σ = 0,0 – 0,2 . . . . . . . . . 28
contrainte normale σ dans la semelle τ/σ = 0,0 – 0,3 . . . . . . . . . 25
et d'une contrainte de cisaillement τ τ/σ = 0,0 – 0,4 . . . . . . . . . 22
ä
dans l'âme en fin de cordon) τ/σ
ä
= 0,0 – 0,5 . . . . . . . . . 20
τ/σ = 0,0 – 0,6 . . . . . . . . . 18
τ/σ = 0,0 – 0,7 . . . . . . . . . 16
τ/σ = > 0,7 . . . . . . . . . . . . 14

Figure 49

LIMITE D’ENDURANCE (FAT) SOUDURES EN CROIX


(recommandations de IIW, Group XIII - XV, 1996)
t e Cas 411 : Soudure en X ou en T, raboutage en K, pénétration totale, sans
ä
ä

arrachement lamellaire, défaut d'alignement e < 0,15, angles de raccordement


ä
ä
ä

meulés, fissure dans l'angle de raccordement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28


ä

t e Cas 412 : Soudure en X ou en T, raboutage en K, pénétration totale, sans


arrachement lamellaire, défaut d'alignement e < 0,15, fissure dans l'angle
ä
ä

ä
ä
ä

de raccordement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
ä

t e Cas 413 : Soudure en X ou en T, soudure d'angle, ou raboutage en K à


pénétration partielle, fissure dans l'angle de raccordement . . . . . . . . . . . . . .22
ä
ä

ä
ä
ä
ä
ä

a Cas 414 : Soudure en X ou en T, soudure d'angle, ou raboutage en K


à pénétration partielle (y compris les soudures à raccordement meulé),
ä
ä

ä
fissure au pied de la soudure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Figure 50

NIVEAU D’ACCEPTATION DES SOUDURES INDUSTRIELLES (*)


Défaut Soudure Sens Figures Taille FAT 25 FAT 31 FAT 39 FAT 49 FAT 62
soudure (*) du défaut

Angle du cordon tous types Trans a, b θ≥ 120° 150° 165° 175° -


Long a, b θ≥ 90° 90° 90° 90° 175°

Surépaisseur excessive du cordon bout à bout Trans b h≤ 5 4 2 0,5 -


Long b h≤ 6 5 4 3 0,5
Alcan Marine

Défaut d’alignement bout à bout Trans d h≤ D + 0,1 t D + 0,05 t D + 0,05 t D + 0,05 t -

Manque de pénétration à la racine bout à bout Trans c h≤ - - - - -


Long c h≤ D + 0,1 t D + 0,1 t D + 0,05 t D + 0,05 t -
67
D = dimension spécifiée sur les plans – (*) Extrait du tableau D.2 de l’Eurocode 9. Tableau 43
les les concentrations de
10. contrainte sont les plus faibles 10.3
La réalisation
L’INFLUENCE possibles. La méthode des
DES DISPOSITIONS « points chauds » permet d’iden- des joints soudés
CONSTRUCTIVES ET tifier les zones sensibles [15]. L‘expérience montre que la tenue
DE LA FABRICATION en fatigue des structures soudées
L’influence des dispositions cons- en alliage d’aluminium est plus
La tenue en fatigue des navires en tructives de quelques exemples sensible aux défauts de soudure
alliage d’aluminium dépend : d’assemblages soudés est indi- que celle des structures soudées
 des dispositions constructives quée dans le tableau 44. en acier [18].
définies par le bureau d’études,
 de la réalisation des joints sou- C’est la raison pour laquelle la
dés sur chantier. 10.2 construction navale, en particulier,
La conception et la chaudronnerie aluminium, en
des assemblages général, requièrent :
10.1 boulonnés et collés  de meilleures compétences
La conception des La configuration des assemblages pour l’exécution des soudures que
assemblages soudés boulonnés ou collés doit être étu- la chaudronnerie acier,
C’est un paramètre très impor- diée pour une bonne tenue en fati-  un contrôle plus serré des
tant. Tout en restant dans des gue (figures 51 et 52, p. 70). En soudures, au moins celles
limites de coût acceptable, les particulier, il faut que le diamètre situées dans les zones les plus
bureaux d’études doivent propo- des vis soit proportionnel aux sollicitées par des variations de
ser des structures dans lesquel- dimensions de l’assemblage. chargement.

[16, 17]
INFLUENCE DES ASSEMBLAGES SOUDÉS SUR LA TENUE EN FATIGUE
Exemple de structure Observations

Gousset de varangue sur le fond Le cordon de soudure doit être


contourné à l’extrémité du gousset
pour éviter une amorce de fissure.

Passage d’une lisse dans un À gauche, faute de pouvoir accéder


couple sous le profilé, le cordon de soudure
ne peut être contourné, d’où risque
de fissure.

À droite, la réalisation est correcte,


les cordons de soudure ne sont pas
croisés, la tôle du couple est soudée
sur le côté plat du profilé de la lisse.

Passage d’un renfort sur la tôle du Disposition correcte évitant le croi-


bordé sement des soudures (qui a pour
effet de détruire en grande partie la
soudure du dessous).
Alcan Marine

68
4. LE CALCUL DE STRUCTURES ET LA TENUE EN FATIGUE

Exemple de structure Observations

Platelage de pont, croisement Montage trop serré, la torche ne


d’un barreau et du renfort peut atteindre les faces internes
des renforts longitudinaux.

Raccordement de deux profils, Il faut laisser suffisamment


par exemple lisse et barreau d’espace pour que la torche


➤ accède partout et puisse


➤ contourner le barreau transversal
➤ sur la lisse.

À gauche, avec un profil de


Traversée de cloison
chaque côté de la cloison, il y

aura un mauvais alignement et


des contraintes.

À droite, le profil passe au travers


de la cloison qui est accrochée


sur le profil.

À gauche, l’arrêt du raidisseur en


Raidisseurs sur tôle pleine tôle induit des contraintes,
Fissures
avec risque d’arrachement par
flexion.

À droite, le renfort ajouré pour


➤ ➤ éviter un croisement de soudure
répartit les efforts de flexion.

Le changement de direction
Raccordement de deux profilés induit des contraintes de flexion
Fissures
et de torsion.

L’ajout d’un tympan qui forme un


➤ ➤
caisson évite ces contraintes.
➤ ➤

Fissures
Raccordement d’une lisse et d’un À gauche, l’entaille sur le profilé
barreau sur la tôle de bordé provoque une concentration de
contrainte qui sera éliminée par le
montage de droite.

Alcan Marine

69

Tableau 44
ASSEMBLAGES BOULONNÉS SOUMIS À CISAILLEMENT [13]




Fissure Prévoir la plus


grande distance
possible
➤ ➤

a b

Les boulons placés trop près de la semelle induisent des contraintes en flexion dans celle-ci (a).
La disposition en (b) réduit les contraintes sur la liaison avec la semelle.


➤ ➤

c d

De petites fixations dans de grands éléments favorisent les ruptures en fatigue dans les zones
de boulonnage (c).
Le diamètre des boulons doit être proportionnel à la dimension des pièces assemblées (d).

Figure 51

[13]
ASSEMBLAGES COLLÉS


➤ ➤


➤ ➤

Une plus grande surface de recouvrement améliore la tenue en fatigue du joint collé.




Fissure dans l'adhésif

Sur des joints soumis à des efforts importants de clivage et de pelage, le collage assisté par boulonnage
ou par rivetage réduit les risques de rupture par fatigue.

Contrainte élevée de pelage


Alcan Marine

➤ ➤ ➤
➤ ➤ ➤

Un renfort épais a pour effet d'induire une contrainte élevée à son extrémité tandis que des renforts
minces et progressifs réduisent les contraintes d'extrémité, et donc améliorent la tenue en fatigue.
70
Figure 52
4. LE CALCUL DE STRUCTURES ET LA TENUE EN FATIGUE

Fatigue design aluminium compo- Références bibliographiques


11. nents structures. M.E. SHARP, G.
E. NORDWARK, C. C. MENZER MCGRAW-
[1] « Reexamination of design criteria for
stiffened plate panels », D. GHOSE,
NORMES N. NAPPI, SCC382, June 1994, Ship
ET RÈGLEMENTS HILL. Structure Committee.
TALAT, Chapitre F2204. La concep- [2] « Ship Structural design », HUGUES,
Eurocode 9 : Conception et dimen- 1988, SNAME.
tion, rédigé par STEINNAR LUNDBERG,
sionnement des structures en alumi- [3] « Engineering Mechanics of solids »,
Hydro Aluminium Structures, Karmoy, E. P. POPOV, Prentice Hall, 1990.
nium, partie I, Règles générales et
1999, 30 pages. [4] « Fatigue resistance poses design
règles pour le bâtiment, Norme EN,
challenge », R. WHITE, Speed at Sea, Aug.
ENV 1999-1-1, mai 1998. TALAT, Chapitre F2205. Conceptions
1998, pp. 45-46.
particulières, rédigé par TORSTEN
Eurocode 9 : Calcul des structures en [5] « Fatigue design assessement of
HOGLUND, Royal Institut of Technology, aluminium fast craf », T. HALL, F. VIOLETTE,
aluminium, partie II, Structures sensi- H. CHUNG,The Third Ausmarine
Stocklom and DIMITRIS KOSTEAS,
bles à la fatigue, Norme EN, ENV Conference, April 1998, pp. 125-136.
Technische Universität München,
1999-2, mai 1998. [6] « High strength alloys and the fatigue
1999, 27 pages. life of HSLC », H. CRAIG, J. DONAVAN, A.
ECCS, 1992, Institut de la Soudure, FREDRIKSEN, 14th Fast Ferry International
TALAT, Lecture 2301. Design of
Recommandations pour le calcul en Conference, Copenhagen, Feb. 1998.
Members : Examples, prepared by
fatigue de structures en alliages d’alu- [7] « Fatigue analysis of high speed
TORSTEN HOGLUND, 1999, 125 pages. aluminium catamaran », S. E. HEGGELUND,
minium.
Royal Institut of Technology, B. W. TVEITEN, T. MOAN, The Third
British Standard BS 8118, Structural International Forum on Aluminium Ships,
Stocklom, 1999, 125 pages. Haugesund, Norway, May 1998.
use of aluminium, Part 1, Code of
TALAT, EAA, Lecture 2401 : Fatigue [8] « Fatigue assessment of welded
practice for design, 1991. aluminum ships details », B. W. TVEITEN,
behaviour and Analysis, prepared by
T. MOAN, 5th International conference on
British Standard BS 8118, Structural DIMITRIS KOSTEAS,Technische Universität fast transportation, Seattle, Aug 1999.
use of aluminium, Part 2. München, 1994, 81 pages. [9] « Fatigue of marine grade aluminium
Specifications for materials, work- alloy », R. C. CALCRAFT, G. O. SCHUMANN,
TALAT, EAA, lecture 2402 : Design D. M. VIANO, Australian Welding Journal,
manship and protection.
Recommandations for Fatigue vol 42, 1997, pp. 22-25.
Bureau Veritas, Rules for the classifica- Loaded structures, prepared by [10] « Fatigue crack propagation in
tion of High Speed Craft, Feb. 2002. DIMITRIS KOSTEAS,Technische Universität aluminium », R. JACCARD, IIW, Document
XIII-1377-90.
ABS, Requirements for materials and München, 1994, 60 pages.
[11] « Significance of mechanical
welding, Part 2, Aluminum, Fiber TALAT, EAA, Lecture 2403 : Applied properties in design and applications »,
Reinforced Plastics (FRP), 1997. Aluminum, design and applications,
Fracture Mechanics, prepared by vol. II, chap 4, edited by Kent R. Van
DNV, Rules for classification of ships, DIMITRIS KOSTEAS,Technische Universität Horn, ASM, 1967.
high speed, light craft and naval sur- München, 1994, 49 pages. [12] Référence JACCARD IIW, Document
XIII-1377-90.
face craft, New Building, materials TALAT, EAA, lecture 2405. Fatigue
[13] « Fatigue design of aluminium alloys
and welding, Part 2, Chapter 2, and Fracture in aluminium structures, structures » S. J. MADDOX, Proceedings
Metallic materials, January 2001. prepared by DIMITRIS KOSTEAS, of the Second International Conference
on Aluminium Weldments, Düsseldorf,
DNV, Rules for classification of ships. Technische Universität München, 1994,
FRG 1982.
New Building, materials and welding, 40 pages [14] « Calcul en fatigue des joints soudés
Part 2, Chapter 3, Welding, January TALAT, EAA, lecture 2406. Fatigue », M. BRAMAT, Mécanosoudage et
1996. conception, publication du CETIM.
and Fracture in Aluminium Structures,
[15] « Fatigue assessment of aluminium
DNV, Rules for classification of high prepared by Dimitris Kosteas, welded components », M. BOUET GRIFFON,
speed, light craft and naval surface Technische Universität München, M. COURBIÈRES, JC. EHRSTRÖM, Pechiney
CRV, 1999.
craft, Structures, equipment, Part 3, 1999, 5 pages.
[16] « Fatigue damage in aluminium ships
Chapter 3 ; Hull structure design, alu- TALAT, EAA, lecture 2406, Annex 1. and the betterment of details », KAZUYOSHI
minium alloy, July 2002. Fatigue and Fracture in Aluminium MATSUOKA, HOROSHI ISHIWATAT, MANTRO
HIRAYAMA, YUZURU FUJITA, The Third
Aluminum Structures, A guide to Structures, prepared by DIMITRIS International Forum on Aluminium Ships,
their specifications and design. KOSTEAS, Technische Universität Haugesund, Norway, May 1998.
J. RANDOLPH KISSELL, ROBERT L. FERRY, München, 1994, 6 pages [17] « Fatigue design aluminium
components structures », M.E. SHARP,
John Wiley & Sons, Inc, 2002. TALAT, EAA, lecture 2406, Annex 2.
Alcan Marine

G. E. NORDWARK, C. C. MENZER,
Fatigue of aluminium structural weld- Fatigue and Fracture in aluminium MCGRAW-HILL.

ments, Ship Structure Com-mittee structures, prepared by DIMITRIS [18] « Fatigue of aluminium structural
weldments », Ship Structure Committee
2000. Rapport SSC-410, NTIS KOSTEAS, Technische Universität 2000, Rapport SSC-410, NTIS #PB2000-
#PB2000-108442. München, 1999, 6 pages 108442. 71
CHARPENTE D'UN MONOCOQUE
Alcan Marine

72

Vous aimerez peut-être aussi