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Les Fonctionnements Psychotiques: Une Psychopathologie Psychanalytique
Les Fonctionnements Psychotiques: Une Psychopathologie Psychanalytique
PSYCHANALYTIQUE
Vassilis Kapsambelis
2007/1 n° 13 | pages 9 à 33
ISSN 1265-5449
DOI 10.3917/pcp.013.0009
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-psychologie-clinique-et-projective-2007-1-page-9.htm
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Les réflexions qui vont suivre, et qui ont comme objectif de brosser un
tableau général des fonctionnements psychotiques en termes de
psychopathologie psychanalytique, sont nées dans un lieu précis et ont une
histoire.
Le lieu est celui de l’Association Santé Mentale dans le 13ème
arrondissement de Paris, et plus particulièrement son Centre de
Psychanalyse, fondé au milieu des années 1970 par Evelyne Kestemberg, sur
un projet élaboré avec son mari, Jean Kestemberg, prématurément disparu.
Le projet a vu le jour dans les échanges avec des psychiatres et (ou) des
psychanalystes comme Philippe Paumelle, Paul-Claude Racamier, René
Diatkine, René Angelergues et Serge Lebovici, précurseurs pour la plupart
de cet immense essor de la psychiatrie publique française des années 1960
qu’a été la sectorisation. Le but était de créer une structure pour l’approche
psychanalytique des pathologies non névrotiques, et plus particulièrement
des pathologies psychotiques, qui aurait précisément la particularité d’être
adossée à un organisme de psychiatrie de secteur. Cette particularité
fondamentale du Centre de Psychanalyse du 13ème, à savoir son insertion dans
une structure de secteur psychiatrique, a eu comme conséquence le
développement d’un dialogue constant entre psychiatres et psychanalystes.
Plusieurs des élaborations qui vont suivre sont en rapport avec ce travail de
réflexion en commun.
Le Centre étant une institution “ sectorisée ”, les patients qui y ont été
accueillis ont eu d’emblée, et ont toujours, un caractère “ tout venant ”, ce
qui constitue une différence sociologique et épidémiologique importante par
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LE RAPPORT À LA RÉALITÉ
Etant donné le caractère divergeant, et parfois inconciliable, de ces
différents courants – et on n’en cite ici que les deux majeurs, d’autres
perspectives, par exemple celles dégagées par l’œuvre de Lacan, posant de
leur côté leurs difficultés propres – est-il possible de dessiner à grands traits
une psychopathologie psychanalytique d’ensemble des états psychotiques,
rendant compte aussi bien de leur diversité clinique que des différences entre
les mécanismes de défense engagés ?
Le plus simple, pour y parvenir, serait de choisir comme ligne directrice ce
qui, chez Freud, apparaît comme l’élément central de sa compréhension des
états psychotiques, quels qu’en soient l’origine ou le type, et quel que soit le
moment de son œuvre où il en parle. Cet élément commun, unificateur,
pourrait être le rapport à la réalité. En effet, la position selon laquelle la
psychose correspond à une “ perte de la réalité ” parcourt toute l’œuvre
freudienne sur plus de quarante ans. Il suffit, pour s’en convaincre, de
prendre deux repères fort éloignés dans le temps. En 1894, dans Les
psychonévroses de défense, Freud (1894) décrit la façon dont les
hallucinations et les idées délirantes apparaissent dans un contexte de
psychose hallucinatoire et, à ce propos, il remarque : “ Le moi s’arrache à la
représentation inconciliable, mais celle-ci est inséparable avec un morceau
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psychique des Nouvelles conférences (Freud, 1933), que “ le pauvre moi sert
trois maîtres sévères, qui sont le monde extérieur, le surmoi et le ça ”, ou
encore lorsqu’il établit les grands traits des conflits qui caractérisent les
pathologies mentales, en notant, dans Névrose et psychose (Freud, 1924),
que “ la névrose de transfert correspond au conflit entre le moi et le ça, la
névrose narcissique à celui entre moi et surmoi, la psychose à celui ente moi
et monde extérieur ”. En se souvenant aussi que, dans les écrits des années
1911, Freud apportera quelques précisions essentielles, à savoir que cette
“ perte de la réalité ” dans les états psychotiques n’implique pas seulement
la capacité à agir sur elle (ce qui est le cas aussi des patients névrotiques),
mais aussi une perte “ dans le fantasme ”. En d’autres termes, la “ réalité ”,
chez les patients psychotiques, cesserait d’être représentée et donc d’entrer
en des configurations variables dans l’activité fantasmatique du sujet,
comme si un mécanisme en amont de la représentation – quelque chose au
niveau de l’activité perceptive, ou plutôt de l’investissement libidinal de
l’activité perceptive – entrait en action pour l’en empêcher.
Mais qu’est-ce que la “ réalité ” en psychanalyse ? Nous savons que les
premiers psychanalystes qui se sont intéressés aux psychoses – à l’exception
notable de Melanie Klein – ont naturellement adopté l’idée d’une “ perte de
la réalité dans les psychoses ”. Dans les années 1950, un des premiers
psychanalystes de langue française à s’intéresser aux schizophrènes, Paul-
Claude Racamier, définissait le rôle du thérapeute comme celui d’un
“ ambassadeur de la réalité ” (Racamier, 1956). Cette évidence du rapport
entre “ psychose ” et “ réalité ” était aussi celle de la psychiatrie
préfreudienne, et si la “ réalité ” a fini par avoir mauvaise presse dans la
pensée psychopathologique et dans la thérapeutique psychiatrique, c’est bien
parce que les actions thérapeutiques qu’elle pouvait inspirer, dans le
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lui adressent massivement, à lui personnellement, les êtres et les choses qui
l’entourent ?
Passons maintenant à la perception proprioceptive. Du point de vue du
moi, l’activité pulsionnelle, la vie et l’excitation somatiques représentent
elles aussi une “ réalité extérieure ”, au sens où la dimension biologique de
l’être possède une extériorité certaine par rapport à la vie psychique, et
représente donc une nécessité pour cette dernière de la prendre en compte et
de la représenter ; il s’agit là, je crois, d’un élément fondateur de la
métapsychologie freudienne, c’est même cet élément qui la rend “ méta- ”.
Toutefois, ce qui est issu de la perception proprioceptive n’est pas
symétrique par rapport à la réalité dite extérieure (celle de la perception
extéroceptive) et ne peut pas être traité de la même façon. Freud en parle de
façon incidente dans Pulsions et destins de pulsions (1915), lorsqu’il
explique que l’activité musculaire, par sa capacité à agir sur l’excitation
d’origine externe (alors qu’elle est impuissante face à l’excitation interne),
délimite très tôt un “ dedans ” et un “ dehors ”, un “ extérieur ” et un
“ intérieur ”. Il s’ensuit que l’excitation pulsionnelle, lorsqu’elle n’est pas
totalement “ assouvie ” dans la réalisation de la satisfaction, c’est-à-dire
lorsqu’elle n’est pas totalement investie sur l’objet, servira à investir un lieu,
ou plutôt une fonction : la fonction qui est chargée de la gestion des
excitations, de la recherche de l’objet et, par là même, de la représentation
psychique de cette “ réalité du dedans ”, qui n’est pas issue de l’activité
extéroceptive mais de la réalité proprioceptive. En deux mots, cette
excitation pulsionnelle servira à constituer un ensemble de représentations
que Freud désigne du terme de “ moi ”.
Comme plusieurs travaux de Green (1983) l’ont montré, on pourrait
considérer que c’est ce mouvement d’investissement stable d’un lieu
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dans les années 1930, il décrira plus précisément cette part d’investissement
pulsionnel qui est soustraite à l’objet pour être investie dans un “ moi ” traité
en tant qu’objet : ce sont les élaborations sur l’identification. Ce qui nous
ramène aussi, par un autre chemin, aux problématiques psychotiques : le
défaut de “ rétention ” d’un investissement suffisant pour constituer un
“ moi ” à peu près assuré en toute circonstance de sa continuité d’existence
n’est-il pas l’expression même de la menace d’éclatement psychotique ? Ne
témoigne-t-il pas des failles dans la constitution de ses identifications ? Et
n’est-il pas encore à l’œuvre lorsque Freud remarque (par exemple, dans Le
Président Schreber, mais pas seulement) que la spécificité de la projection
psychotique réside dans le fait qu’un mouvement pulsionnel n’est pas
reconnu comme tel par le moi, qu’il est donc frappé de déni (au même titre
qu’une perception extéroceptive) et que, de ce fait, il se retrouve “ rejeté ” à
l’extérieur (ce que Melanie Klein appellera “ identification projective ”) ?
On serait donc tenté de formuler un couple d’opposés fondamental, qui
parcourt je crois en filigrane l’œuvre de Freud, sans jamais aboutir à une
formulation systématique, sauf peut-être dans Pour introduire le
narcissisme : le couple d’opposés formé par le moi et l’objet, à savoir un
véritable “ dipôle ” énergétique et fonctionnel, au sens qu’a ce terme en
physique, à savoir “ l’ensemble formé par deux charges électriques ou
magnétiques ponctuelles, égales et de signes opposés, situées à faible
distance ” (Dictionnaire Robert). Couple d’opposés qui rejoint les
élaborations de quelqu’un comme Francis Pasche, notamment les notions de
narcissisme et d’antinarcissisme (Pasche, 1969), ainsi que la place qu’il
accorde à l’activité perceptive comme mode d’entrer en relation avec
l’objet :
– d’un côté le moi, en tant que lieu de convergence de l’ensemble des
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notre travail hallucinatoire négatif et positif, mais le désir d’un autre qui
s’adresse à nous en tant qu’objet, et nous force de l’être : un mouvement
donc centripète, par lequel le moi devient l’objet de l’objet et se sent investi
par lui. Je crois que, paradoxalement, c’est la seule façon de concevoir
l’objet (et donc, la “ réalité extérieure ”) de façon à ce que celui-ci acquière
une qualité de véritable instance psychique, et ne reste pas une ombre
constituée par le mouvement de la projection centrifuge, hallucinatoire, du
moi-plaisir. Faut-il rappeler ici que, chez Freud, ce qui devient instance dans
la deuxième topique, est toujours quelque chose d’extérieur par rapport au
monde interne (la pulsion en tant qu’expression de l’exigence biologique, le
surmoi en rapport avec l’autorité parentale), qui impose sa prise en compte
psychique et sa représentation, non pas dans la convergence avec le moi,
mais bien dans sa confrontation et dans son conflit avec lui.
On en arrive ainsi à une certaine reformulation des grandes lignes de partage
entre les différents types de fonctionnement mental qui s’offrent à notre
observation. On qualifierait volontiers de fonctionnements névrotiques tous
ceux qui présentent diverses formes de conflit, de compromis, de composition,
de synthèse entre le désir du moi pour l’objet et le désir de l’objet pour le moi.
Ce qui implique, pour chaque individu considéré de façon isolée, la capacité à
aimer et à être aimé (Pasche), et bien sûr à haïr et à être haï, c’est-à-dire la
capacité à se représenter à la fois comme sujet et comme objet
d’investissement. On mesure ici l’importance décisive de l’organisation
œdipienne, et je ne serais pas loin d’adopter l’approche de Melanie Klein,
supposant une forme d’Œdipe pratiquement dès le début de la vie ; non pas
l’Œdipe impliquant la différence des sexes qui a été décrit par Freud – et qui,
effectivement, ne me paraît possible que plus tardivement – mais un dispositif
par lequel la question de savoir “ quel est l’objet de l’objet ” se trouve très tôt
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PSYCHOSES ET SCHIZOPHRÉNIES
Les développements précédents appellent trois remarques.
La première remarque concerne le rapport inversement symétrique des
psychoses délirantes et des psychoses non délirantes. On pourrait observer
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