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Gabrielle Verlyck

Rapport d’étape de première année de Master - Histoire européenne


L’Église de Northumbrie aux Xe et XIe siècles

Comme convenu, ce rapport d’étape prend la forme d’une ébauche du catalogue des sites ecclé-
siastiques que nous avons pu répertorier en Northumbrie. Pour une meilleure appréhension, nous
proposons également une brève introduction contextuelle. Celle-ci n’apparaîtra pas dans la version
finale du catalogue car nous espérons en faire une partie entière, bien plus développée, tant le
contexte politique apparait important pour comprendre la rédaction de certains textes ou la fonda-
tion et les relations des établissements ecclésiastiques northumbriens étudiés.

Dans un premier temps, il est important de rappeler que la Northumbrie n’est pas une entité poli-
tique unie tout au long de la période. Effectivement, si la Northumbrie apparaît bel et bien comme
un royaume unique chez Bède le Vénérable pour une grande partie du VII e siècle et pour le VIIIe
siècle, la Northumbrie est d’abord l’assemblage de deux royaumes antérieurs : la Bernicie et la Dei-
ra qui ont chacun une dynastie différente à leur tête. À partir des premiers raids vikings 1 touchant
les établissements du nord du royaume, comme celui qui ébranle une première fois Lindisfarne en
793, la Northumbrie recouvre une certaine instabilité politique. David Rollason n’accepte effective-
ment plus l’usage du terme « royaume » pour la Northumbrie à partir de 866/7 et parle dès lors
« d’États successeurs »2. La Northumbrie apparait alors fragmentée, au coeur des rivalités politiques
entre l’Ecosse au nord, le royaume de Wessex au sud, et le nouveau royaume viking d’York.
Les sources narratives, bien que chrétiennes, donnent une place certaine au Jorvik, évoquant par
exemple, la recherche de soutien auprès des établissements ecclésiastiques importants de la part de
rois récemment convertis. C’est par exemple le cas, dans la Vie de Saint Cuthbert du Xe siècle qui
montre le successeur supposé de Halfdan, premier roi viking d’York, se faisant couronner par la
communauté de saint Cuthbert. Si l’historiographie traditionnelle tend à insister sur le caractère né-
faste de cette présence viking et de l’influence scot et sur leur entrave à l’unification du royaume
d’Angleterre, William Aird a montré que les Scandinaves (principalement des Danois pour le X e
siècle) ont surtout cherché à s’inscrire dans les structures de gouvernement pré-existentes et dans un

1 Nous prenons ici le terme « viking » comme défini par Pierre Bauduin dans Les Barbares, dirigé par Bruno
Dumézil. Cette définition rappelle les contours flous de l’utilisation de ce terme qui est plutôt une accepta-
tion historiographique qu’une réalité historique précise. Pierre Bauduin rappelle en effet que « le terme ren-
voie à une personne ou, employé au féminin, à une activité impliquant un déplacement, souvent en bateau,
par exemple pour une expédition de pillage ou de commerce ». Il note cependant que le terme a aujourd’hui
« un sens générique pour se rapporter aux Scandinaves de cette période ». Les sources contemporaines lui
préfèrent « Normands », « Danois », « pirates », ou « païens ».
2 D. ROLLASON, Northumbria, 500-1100, Creation and Destruction of a Kingdom, Cambridge, 2003
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modèle royal traditionnel tout en cherchant des appuis locaux et en respectant, sans doute par prag-
matisme, les cadres chrétiens établis. Il apparaît par exemple, que l’archevêque d’York voit son
pouvoir spirituel dédoublé d’un pouvoir temporel au cours de la période. 3 Plus généralement, il est
important de relativiser l’influence délétère qu’auraient pu avoir les Scots et les Scandinaves sur la
vie culturelle et religieuse de l’ancien royaume de Northumbrie, celle-ci étant dépeinte très diffé-
remment selon l’origine des récits étudiés : les sources d’origine northumbrienne étant plus nuan-
cées que celles provenant du Wessex, par exemple. Il est néanmoins notable que le soutien scandi-
nave ou anglais soit systématiquement préféré à l’influence scot4.
Pour longtemps, les territoires northumbriens restent, malgré ces influences multiples, auto-
nomes, puisque seuls le Yorkshire et la Cumbrie apparaissent comme soumis au geld west-saxon.
Cette particularité northumbrienne s’exprime encore sous le règne d’Édouard le Confesseur (1042 -
1066) par une révolte contre le pouvoir de l’earl Tostig, de la famille Godwinson, proche du roi, qui
voit notamment la communauté de saint Cuthbert exhumer les reliques du roi Oswiu de Deira, mar-
tyr proprement northumbrien du VIIe siècle.
Il apparait en somme que les principaux éléments de compréhension de la vie culturelle nor-
thumbrienne s’entrelacent avec des enjeux politiques multiples et qui se caractérisent par le jeu
d’influences qu’entretiennent les Scots, les Vikings d’York et les West-Saxons. Les communautés
religieuses, comme celles des minsters5, du début de la période jouent, par ailleurs un rôle particu-
lièrement important dans ces relations.

3 W. AIRD, « Northumbria », A companion to the early middle ages Britain, c. 500 - c. 1100, Londres, 2012
4 Ibid.
5 Ce terme est à attribuer à John Blair qui défend son usage à défaut de « monastère » pour permettre d’intro-
duire la particularité des communautés de ces établissements. Elles n’étaient sans doute pas uniquement
composées de moines ou de moniales et pouvaient même parfois accueillir une certaine part de laïques. Voir
J. BLAIR, The Church in Anglo-Saxon Society, Oxford, 2004
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Catalogue des établissements ecclésiastiques de Northumbrie

Nous avons ici tenté d’établir un catalogue de l’ensemble des établissements ecclésiastiques de
Northumbrie qui, d’une manière ou d’une autre ont subsisté pendant la période de dissolution pro-
gressive du royaume entre les IXe et XIe siècles. Il s’agit effectivement ici de tenter de voir quelle
variété de sites existe à cette période et si des sites connus de « l’âge d’or » northumbrien, connu
entre les VIIe et VIIIe siècles, ont maintenu une certaine activité pendant des siècles que l’historio-
graphie traditionnelle qualifie comme étant particulièrement instables pour la région. Les sources
narratives étant assez rares pour les Xe et XIe siècles, il nous a fallu nous appuyer sur de nombreuses
et riches études archéologiques6. Nous avons également cherché à nous appuyer sur les états des
lieux faits par le Domesday Book pour 1066, cependant, l’absence de mention d’une église ou d’un
autre établissement ecclésiastique sur un domaine ne signifie pas systématiquement son inexistence.
Pour une lecture plus aisée, les notices seront classées par ordre alphabétique et les indications
géographiques seront données selon les divisions administratives britanniques contemporaines.

1. Adlingfleet - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentione la présence d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » sur le do-

6 Concernant les sources narratives, il faut cependant mentionner les incontournables récits de Bède, tant
dans son Histoire Ecclésiastique que dans sa Vie de saint Cuthbert, qui nous donne une base solide pour étu-
dier les établissements les plus importants de Northumbrie au début du VIII e siècle, il est également néces-
saire d’évoquer le Libellus de Exordio de Syméon de Durham pour tenter de retrouver la trace de certains
établissements du diocèse de Durham au XI e siècle, notamment. Il nous apparaît d’autre part important de
mentionner la somme produite par E.A. FISHER en 1962, The Greater Anglo-Saxon Churches, An Architectu-
ral-Historical Study, qui, sans être exhaustive nous a permis une première approche importante et enrichis-
sante. Concernant le cas particulier de Durham et des autres établissements liées à la communauté de saint
Cuthbert, W. AIRD propose une chronologie très intéressante des acquisitions et des fondations liées à ce
culte au premier chapitre de St Cuthbert and The Normans, Woodbridge, 1998. Concernant les éditions de
sources utilisées, il faut mentionner particulièrement l’édition bilingue de L’Histoire Ecclésiastique du
peuple anglais proposée dans la Collection des Sources Chrétiennes. Nous avons également utilisé la pre -
mière traduction en français de la Vie de Saint Wilfrid, réalisée par Michel BELLIART dans son mémoire de
deuxième année et prochainement publiée.
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maine d’Adlingfleet.

2. Aldbrough - Yorkshire, West Riding - Église


Dans la première version du Domesday Book, le domaine d’Aldbrough est simplement nommée
« bruh », faisant potentiellement référence à une fondation ancienne. Cette indication topony-
mique et les fouilles archéologiques menées ont permis de rattacher Aldbrough au site antique
romain Isurium Brigantum. Il est possible que les ruines du site aient été connues au moment de
la fondation de l’église puisque quelques restes romains sont toujours en élévation au XVI e
siècle. De plus, l’église actuellement en élévation se situe en plein coeur du forum romain.
L’église n’est malheureusement pas précisément datée bien que deux hypothèses principales
place une première à la fin de la période anglo-saxonne ou au début de la période normande. Il
semblerait, en tout cas, que cette première fondation ait pu s’ancrer dans une volonté de mettre
en lumière le coeur ancien d’un domaine assez urbanisé et considéré comme important car étant
directement tenu par Guillaume Ie après la conquête normande. Il est cependant à noter qu’au-
cune église n’est mentionnée pour le domaine dans le Domesday Book.

3. Aldbrough Saint John - Yorkshire, North Riding - Église


L’actuelle Aldbrough St John est répertoriée dans le Domesday Book sous le nom de Ald-
brough, ce qui veut dire, en vieil-anglais « ancienne fortification ». Cette mention précise égale-
ment la présence d’une « aecclesia » sur le domaine.

4. Appleby - Lincolnshire - Terres liées à l’abbaye de Peterborough


Une entrée dans le Domesday Book lie les terres de l’église d’Appleby à l’abbaye de Peterbo-
rough7.

5. Appleton-le-Street - Yorkshire, North Riding - Église


L’existence d’une église antérieure à la présence normande est identifiée par l’archéologie du
bâti. Baldwin Brown affirme que cette église dispose d’une tour dont les deux premiers étages
ont pu être construits autour de 1050, bien qu’il soit difficile de donner une datation précise
seulement sur des informations architecturales. Les sources écrites sur le site manquent.

6. Aycliffe - Comté de Durham - Monastère ?


Richard de Hexham et les trois manuscrits les plus récents de la Chronique anglo-saxonne men-

7 L’abbaye de Peterborough est située à proximité de l’actuelle Londres et semble avoir eu un lien très fort
avec la royauté west-saxonne qui multiplie les donations au profit de la fondation tout au long des IX e, Xe et
XIe siècles.
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tionnent la réunion d’un synode rassemble sur les terres d’Aycliffe 8 en 788 au moment de la
mort du roi de Northumbrie Elfwald. Cependant, ces deux références sont assez tardives, les
écrits de Richard de Hexham datant d’entre 1155 et 11579.

7. Ayton (Little) - Yorkshire, North Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia » pour huit villageois sur le do-
maine d’Ayton.

8. Badley - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentione pour Badley « Ibi presbiter et aecclesia ».

9. Badsworth - Yorkshire, North Riding - Église


Selon le Domesday Book, le domaine de Badsworth dispose d’une « aecclesia » et d’un « pres-
biter ».

10. Bardsey - Yorkshire, West Riding - Église


Baldwin Brown a établi que la tour, la nef et le chancel de l’église toujours en élévation de
Bardsey datent d’une période comprise entre la fin du VIIIe siècle et le début du Xe siècle10. La
mention « Bardsey » du Domesday Book semble confirmer l’existence d’un établissement ecclé-
siastique avant 1066, le domaine étant considéré comme un waste, c’est-à-dire des terres sur les-
quelles aucune redevance n’est appliquée, ce qui pourrait permettre de supposer que celles-ci
sont rattachées à un pouvoir religieux quelconque11.

11. Barnby Dun - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’un « presbiter » et d’une « aecclesia » sur le do-
maine de Barnby Dun.

12. Barton-le-Street - Yorkshire, North Riding - Église


Le Domesday Book fait état d’une « aecclesia » sur le domaine de Barton-le-Street.

13. Bedale - Yorkshire, North Riding - Église


L’archéologie du bâti et l’étude architecturale menée par Harold Taylor ont montré que le

8 « sinodus fuit in loco qui dicitur Acleh », Richard de Hexham, « Brevis Annotatio », The Priory of Hex-
ham, its Chroniclers, Endowments and Annals, J. RAINE (éd.), Durham, 1864, vol.1, p. 38.
9 L. GOUGAUD, « Acle », Dictionnaire d’Histoire et de Géographie ecclésiastique, Vol. 1, Col. 343, 1912.
10 B. BROWN, The Arts in Early England, II, Anglo-Saxon Architecture, Londres, 1925, p. .
11 W. E. WIGHTMAN , « The Significance of 'Waste' in the Yorkshire Domesday », Northern History, 10, 
p. 55-71
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porche de l’église Saint-Grégoire encore élévation est constitué du toit de l’église primitive. Ha-
rold Taylor date ce toit du IXe siècle tandis que l’église actuelle aurait été construite en 1086.
L’existence de cette église primitive semble être confirmée par la mention de la présence d’une
« aecclesia » en 1066 dans le Domesday Book.

14. Beverley - Yorkshire, East Riding - Monastère puis église


La première mention d’un établissement ecclésiastique à Beverley se trouve dans L’Histoire ec-
clésiastique du peuple anglais de Bède et fait remonter la fondation de l’établissement en 721 et
l’attribue à Jean de Beverley, qui, une fois qu’il eut quitté la fonction d’évêque d’York, « se reti-
ra dans son monastère ». Bède mentionne de plus que « […] il fut enseveli dans le cloître de
Saint-Pierre, dans son monastère qui est appelé « Bois-des-Déïrois », l’an 721 de l’incarnation
du Seigneur »12. Deux chartes confirment l’existence d’un établissement ecclésiastique sur le
site, la première est la charte dite « apocryphe » d’Aethelsan et qui évoquerait les donations et la
fondation du roi pendant un voyage vers l’Écosse en 938 13, la seconde, considérée comme au-
thentique, date du règne d’Édouard le Confesseur, vers 1060 et confirme et augmente les privi-
lèges de la collégiale et lui donne même le pouvoir judiciaire sur ses terres 14. La mention « Be-
verley » dans le Domesday Book fait état des larges possessions du chapitre canonial de Bever-
ley qui apparaît dès lors comme un grand propriétaire terrien. D’autre part, l’administration des
terres de la collégiale est relativement bien connue : dès 1092, il est fait mention d’un avoué qui
gère les dîmes et les prébendes attribuées aux membres du chapitre, l’on peut également suppo-
ser que ce mode d’administration est assez ancien pour être bien organisé.

15. Billingham - Comté de Durham - Église


Syméon de Durham, dans L’Historia Regum attribue la fondation de l’église de Billingham à
Ecgfred, évêque de Lindisfarne entre 830 et 845. Elle aurait été dédiée à saint Cuthbert suite au
passage de ces reliques pendant leur translation entre Chester-le-Street et Durham. Il date
d’autre part la destruction de l’église à un pillage dû à un roi de Northumbrie nommé Aella 15.

12 HE, V, 6-4 : « […] seputltus est in porticu sancti Petri in monasterio suo, quod dicitur « in Silua Dero-
rum » anno ab incarnatione dominica DCCXXI »,
13 Cette charte a été étudiée, notamment par C.R. HART dans The Early Charters of Northern England and
the North Midlands, Leicester, 1975, p. 118 qui a montré que celle-ci était sans doute fausse car écrite en
Vieil Anglais et non en Latin comme l’aurait exigé la période de rédaction et aurait plutôt été fabriquée au
XIVe siècle. Elle note cependant qu’il est possible que le texte ait permis de faire perdurer des traditions au -
thentiques, notamment une donation de terre au monastère de Beverley. Il est également intéressant de noter
que, comme l’affirme cette charte, la collégiale de Beverley disposait d’un privilège consistant en un droit de
prélèvement de 4 mesures de blé sur chaque charrue de l’East Riding.
14 Cette charte est assez bien connue et a notamment été étudiée par Florence Elizabeth HARMER dans An-
glo-saxon writs, Manchester, 1952.
15 D’après E.A. FISCHER, le Aella mentionné comme roi de Northumbrie, aurait pu être un usurpateur non
issu d’une famille royale et qui aurait lutté contre les Danois pendant la prise d’York.
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Les propositions de Syméon de Durham semblent être confirmées par l’archéologie du bâti qui
permet d’identifier au moins deux phases de construction et d’activité sur le site de Billigham.
La première phase est attestée par des fragments de croix gravés utilisés dans le mur sud de la
tour. Ces fragments sont donc antérieurs à la tour construite au milieu du XI e siècle et pourrait
donc être rattachés à un premier établissement détruit par un raid à la suite duquel l’église aurait
été reconstruite grâce à des ré-emplois.

16. Bolam - Northumberland - Église


Ernest Arnold Fischer mentionne, en se basant sur l’étude de Baldwin Brown, que la tour et la
nef de l’église actuelle ont été construites entre 1000 et 1040. D.W. Briggs, quant à lui, date la
tour et les fondations de la nef de l’église de la période de chevauchement entre autorité anglo-
Saxonne et anglo-normande (XIe et XIIe siècles), des éléments architecturaux tels que l’arche de
la tour peuvent être liés à la mode normande tandis que certaines techniques de construction
sont toujours anglo-saxonnes16.

17. Bolton - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’un « presbiter » et d’une « aecclesia » sur le do-
maine de Bolton.

18. Brandsby - Yorkshire, North Riding - Église


Le Domesday Book fait état d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » sur le domaine de Brand-
sby. Ces derniers semblent cependant être partagés avec le domaine de Stearsby.

19. Brafferton - Yorkshire, North Riding - Église ?


Le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia » et d’un « presbiter cum I caru-
cate » sur le domaine de Brafferton. Cependant, la précision « nunc » fait douter de l’existence
de l’établissement avant la conquête normande.

20. Braham - Yorkshire, West Riding - Église


Une « aecclesia » et un « presbiter » sont attestés à Braham par le Domesday Book.

21. Braithwell - Yorkshire, West Riding - Église


Sur le domaine de Braithwell, le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia » et

16 G.W.D. BRIGGS, « The Church of St Andrew, Bolam », Archaeologia Aeliana, série 5, 10, 1982, pp. 125-
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d’un « presbiter ».

22. Branton - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne une « aecclesia » et un « presbiter » sur le domaine de Branton.
Ces derniers desservent également le domaine de Cantley.

23. Brodsworth - Yorkshire, West Riding - Église


Selon le Domesday Book, Brodsworth dispose d’un « presbiter » et d’une « aecclesia ».

24. Burghwhallis - Yorkshire, West Riding - Église

25. Bulmer - Yorkshire, North Riding - Église


La notice « Bulmer » dans le Domesday Book mentionne une « aecclesia » et un « presbiter »
sur le domaine.

26. Burton Hall et Brayton - Yorkshire, West Riding - Église


Tout en caractérisant ces deux domaines d’outliers17, le Domesday Book mentionne la présence
d’une « aecclesia » et d’un « presbiter cum I carucate ».

27. Bywell, Saint-Andrew - Northumberland - Église


Syméon de Durham mentionne qu’Ecgberth, douzième évêque de Lindisfarne, fut consacré dans
l’église de Bywell, le 11 juin 803 18. Il est cependant difficile de déterminer s’il s’agit de Saint-
Andrew ou de Saint-Peter. Baldwin Brown note cependant que le matériau archéologique in-
dique plutôt une construction autour de 1040 pour l’actuelle Saint-Andrew comme l’attestent la
forme cubique de la tour, plutôt de tradition anglo-scandinave, et la forme des ouvertures à im-
postes dans celle-ci. Edward Gilbert a également perçu des ajouts postérieurs d’ouvertures de
type normand19.

17 Selon le Hull Domesday Project, un outlier correspond à un domaine dépendant d’un manoir et de son
propriétaire tout en étant physiquement détaché de ces derniers. Il est également précisé que ces outlier
peuvent correspondre à des domaines s’étalant sur plusieurs vills c’est-à-dire la plus petite unité administra-
tive dans les enquêtes du Domesday. Si, dans le sud de l’Angleterre, ces vills sont surtout calquées sur les pa-
roisses, dans le nord, où la paroissialisation est moins aboutie, elles correspondent au tracé des villages.
18 LDE, xxii, p. 88, « et Ecgbertus in locum eius electus et consecratus, Eanbaldo archiepiscopo, et
Eanberto et Badulfo aliis quoque episcopis in locum qui dicitur Biguell tertias Idus Iunii ad eius
ordinationem conuenientibus »
19 B. BROWN, The Arts in Early England, II, Anglo-Saxon Architecture, Londres, 1925
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28. Bywell, Saint-Peter - Northumberland - Église
Edward Gilbert, s’intéressant aux deux églises de Bywell, a montré que Saint-Peter correspond
mieux à la description faite par Syméon20. De fait, l’église Saint-Peter semble avoir connu deux
phases d’activité, la première achevée entre 793 et 794 suite à une destruction causée par un raid
danois, tandis que la seconde aurait commencé autour de 1040.

29. Catwick - Yorkshire, East Riding - Église


Si le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia » sur le domaine de Catwick, il
n’apporte aucune précision sur son occupation par une prêtre.

30. Cawthorne - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’un « presbiter » et d’une « aecclesia » sur le do-
maine de Cawthorne.

31. Chester-le-Street - Comté de Durham - Monastère


Les sources concernant Chester-le-Street sont assez riches. Le monastère qui s’y trouve est ef-
fectivement mentionné à la fois dans La Vita Sancto Cuthberto du XIe siècle qui s’attache sur-
tout à narrer la translation des reliques de saint Cuthbert 21, et dans le Libellus de Exordio qui dé-
taille la donation de terres faite par le roi viking christianisé Guthred. Cette donation apparaît
motivée par une vision de l’abbé Eardwulf (880-899) dans laquelle saint Cuthbert lui apparut
pour demander les terres « entre la Wear et la Tyne, pour qu’ils n’aient pas à souffrir du
manque, mais que les ministres de mon église puissent se procurer sur ces terres des vivres »22.
Les deux récits coïncident concernant la fondation de Chester-le-Street à une période qui suit le
départ de la communauté de saint Cuthbert de Lindisfarne, après 875. Si les deux textes justi-
fient cette installation par la volonté de s’éloigner du littoral pour se protéger des raids vikings,
W. Aird, se basant sur des chartes de donations, exprime cependant une réserve quant à cette
justification et explique qu’il aurait également pu s’agir d’une volonté de s’installer sur des
terres plus fertiles que celles de la presqu’île de Lindisfarne 23. Une charte d’Aethelstan de 934
évoque également une large donation de terres précédemment liées à l’établissement de Monk-
wearmouth24. Il est également important de mentionner qu’au cours du X e siècle c’est à l’abbaye
de Chester-le-Street que le moine Aldred a fait la première glose en vieil anglais des Évangiles
20 E. GILBERT, « New Views on Warden, Bywell and Heddon-on-the-wall churches », Archaeologia Aelia-
na, série 4, 24, 1946, pp. 157-176
21 HSC, 20, « inde sanctum corpus ad Cunceceastre transtulerunt », Cunceceastre est le nom latin de Ches-
ter-le-Street.
22 LDE, xxxviii, p.124-5, « ut totam inter Weor et Tine terram michi et in mea ecclesia ministrantibus […]
ex qua illis ne inopia laborent, uite subsidia procurentur ».
23 W. AIRD, St Cuthbert and The Normans, Woodbridge, 1998. GEORGES LEFEBVRE
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de Lindisfarne.

32. Coldingham - Scotland Borders, Berwickshire - Monastère double


La première mention de l’établissement de Coldingham apparait chez Bède qui attribue sa fon-
dation à Aebbe, soeur des rois de Northumbrie Oswald et Oswiu. Il note qu’il s’agit du « mo-
nastère de l’abbesse Aebbe, tante maternelle du roi Ecgfrith qui se trouvait à l’endroit que l’on
appelle Coldingham »25. C’est par ailleurs toujours au travers des narrations de la vie de sa fon-
datrice que le minster de Coldingham est connu. Il est effectivement mentionné dans la Vie de
saint Cuthbert de Bède et dans la Vie de saint Wilfrid d’Étienne de Ripon26. Les saints qui y sont
célébrés sont d’abord Marie et Cuthbert avant que ne s’y ajoute le culte de sainte Aebbe. L’éta-
blissement apparaît cependant déjà détruit suite à un incendie au moment de la rédaction de
L’Histoire Ecclésiastique (731): « En ces temps, le monastère des vierges que l’on appelle Col-
dingham, dont nous avons fait mention plus haut, fut, à cause d’une négligence, dévoré par les
flammes »27.

33. Conisbrough - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » sur le do-
maine de Conisbrough.

34. Copgrove - Yorkshire, West Riding - Église


Selon le Domesday Book, le domaine de Copgrove dispose d’une « aecclesia ». Il n’est cepen-
dant pas précisé si elle est occupée par un prêtre.

35. Corbridge - Nortumberland - Monastère et église


Syméon de Durham mentionne que l’église monacale de Corbridge existait déjà en 786 puis-
qu’il évoque la consécration de l’évêque de Mayo par l’archevêque d’York au monastère de
Corbridge. L’archéologie du bâti va également dans ce sens puisque Baldiwn Brown évoque
une fondation datant de la fin du VII e siècle ou du début du VIII e siècle. L’église aurait alors été
construite à partir de pierres issue d’un établissement romain antérieur et aurait été composée

24 Cette charte n’est connue que dans des copies plus récentes mais C.R. HART ne remet pas son authenticité
en doute et propose même d’y voir un tableau assez informé de ce qu’ont pu être les possessions de Monk-
wearmouth avant les établissements vikings de la fin du IX e. C.R. HART, Early Charters, p. 118.
25 Bède, HE, IV, 17-2, « […] monasterium Aebbae abbatissae, quae erat amita regis Ecgfridi, positum in
loco quem Coludi Urbem nominant ».
26 Étienne de Ripon, Vie de saint Wilfrid, 37, « […] monastère que l’on appelle Colodaesburg, où présidait
la très sainte abbesse nommée Aebbe, soeur très sage du roi Oswiu »
27 Bède, HE, IV, 23-1, « His temporibus,monasterium uirginium, quod Coludi Urbem cognominant, cuius et
supra meminimus, per culpam incuriae flammis absumtum est ».
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d’un chancel et d’une nef uniquement.

36. Cowthorpe - Yorkshire, West Riding - Église


La présence d’une « aecclesia » sur le domaine de Cowthorpe est attestée par le Domesday
Book.

37. Crambe - Yorkshire, North Riding - Église ?


Le Domesday Book mentionne la présence d’une demie « aecclesia » sur le domaine de
Crambe28.

38. Dadsley - Yorkshire, West Riding - Église


Selon le Domesday Book, Dadsley dispose d’un « presbiter » et d’une « aecclesia ».

39. Dewsbury - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne qu’Édouard le Confesseur possédait un manoir sur le domaine de
Dewsbury avant la conquête normande. Guillaume Ie est ensuite entré en possession de celui-ci.
Il s’y trouvait un « presbiter et aecclesia ».

40. Drax - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia » et d’un  « presbiter » sur le do-
maine de Drax. Ils desservent cependant également les domaines de Little Airmyn, de Cambles-
forth et de Barlow.

41. Durham - Comté de Durham - Monastère29


L’établissement monastique de Durham est, dès sa création, lié à l’Église de saint Cuthbert puis-
qu’il apparait comme le lieu de résidence définitif du saint et de sa communauté à partir de 995.
Le site est largement connu et apparait dans nombre de sources contemporaines dont il est éga-
lement le principal lieu de création jusqu’au XIIe siècle. Ces sources sont de natures diverses,
tant narratives que documents de la pratiques, tant laïques qu’ecclésiastiques. Elles témoignent
ainsi de l’intérêt majeur et de la vie active que connaît le site jusqu’à sa refondation en prieuré
bénédictin après la conquête normande. L’une des sources les plus importantes produites à Du-
rham est le Rituel de Durham qui permet notamment d’étudier les pratiques liturgiques particu-

28 La mention latine précise est « dim. aeccla. » et a été traduite par « half a church ». Il est cependant diffi-
cile de comprendre ce que peut-être une demie église. Il s’agit peut-être d’une église qui n’est plus en activité
suite à des destructions ou l’absence de prêtre.
29 Le site de Durham est particulièrement bien connu et nous conseillons la lecture de l’ouvrage de William
Aird, St Cuthbert and the Normans, pour permettre d’approfondir l’étude.
10 sur 31
lières de l'établissement30, qui ne s’ancre pas dans la réforme bénédictine qui touche pourtant le
sud de l’Angleterre dès la fin du IX e siècle. Siméon de Durham rattache le choix du site de Du-
rham à des raisons de défenses naturelles, et William Aird abonde en ce sens en liant la fonda-
tion à des motivations plus généralement politiques. L’Historia de Sancto Cuthberto du XIe
siècle précise par ailleurs que des terres avaient été données par des nobles dans la région et que
la communauté profite de dons fonciers tout au long de la période de rivalité entre les factions
de Bamburgh et de York.

42. Easington - Yorkshire, East Riding - Église


La présence d’un « presbiter » et d’une « aecclesia » est attestée par le Domesday Book.

43. Easingwold - Yorkshire, North Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia cum presbitero » sur le domaine
d’Easingwold, qui appartient par ailleurs directement à Guillaume Ie.

44. Elvington - Yorkshire, East Riding - Église


Le Domesday Book fait état d’une « aecclesia » sur le domaine d’Elvington sans mentionner la
présence d’un prêtre.

45. Escomb - Comté de Durham - Église

46. Foston on the Wolds - Yorkshire, East Riding - Église


La présence d’une « aecclesia » à Foston on the Wolds est attestée par le Domesday Book.

47. Garton on the Wolds - Yorkshire, East Riding - Église


Le Domesday Book fait état de la présence d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » sur le do-
maine.

48. Guisborough « Middleton » - Yorkshire, North Riding - Église


Selon le Domesday Book, un « presbiter et aecclesia » sont présents sur le domaine de Guisbo-
rough.

30 Durham, cathedral library, ms. A. IV. 19. Le travail de K. L. Jolly sur ce manuscrit a donné lieu à un très
riche ouvrage qui tente d’étudier l’ensemble de la vie quotidienne de la communauté à la fin du X e siècle.
K. L. Jolly, The Community of St. Cuthbert in the Late Tenth century. The Chester-le-Street Additions to Du-
rham cathedral library A.IV.18., Columbus, 2012.
11 sur 31
49. Hackness - Yorkshire, North Ring - Minster double puis église
La première référence connue de Hackness se trouve dans L’Histoire ecclésiastique du peuple
anglais dans laquelle l’établissement mixte de Hackness est évoqué au livre IV. La mention rat-
tache cet établissement à sainte Hilda, fondatrice de Whitby, en lui attribuant également la créa-
tion d’une communauté double à cet emplacement : « cette nuit-là, le Seigneur tout-puissant
daigna annoncer sa mort, par une claire vision, dans un monastère situé assez loin de là, qu’elle
avait construit cette même année et qui s’appelait Hackness »31. L’archéologie permet d’autre
part d’établir que l’église qui est encore en élévation à Hackness a été construite au XI e siècle.
Plusieurs études archéologiques, ont par ailleurs mis en lumière l’intérêt de la croix gravée et
datée de la fin du VIIIe siècle au début du IXe siècle présente dans l’église en s’arrêtant particu-
lièrement sur les cinq inscriptions qui y figurent 32. Deux d’entre elles sont malheureusement illi-
sibles car rédigées dans un alphabet inconnu, peut-être runique d’origine saxonne. Les trois
autres, en latin, mentionnent néanmoins la première abbesse du site mentionnée par Bède, Oe-
dilburg, indiquant une possible continuité de l’occupation du site sur l’ensemble de la période 33.
La première des trois inscriptions mentionne les communitates dans lesquels Oedilburg est célé-
brée, l’on pourrait, dès lors imaginer l’existence d’un réseau de monastères à la tête duquel se
trouverait Hackness. Pour finir, Hackness apparaît dans le Domesday Book comme étant un do-
maine disposant de trois « aecclesiae » et d’un « presbiter ».

50. Hart - Durham - Église

51. Heddon-on-the-wall - Northumberland - Église

52. Helmsley - Yorkshire, North Riding - Église


Selon le Domesday Book, le comte de Mortain a à disposition un « presbiter » et une « aeccle-
sia » sur le domaine de Helmsley.

53. Hemingbrough - Yorkshire, East Riding - Église


À Hemingbrough, Guillaume Ie possède un domaine disposant d’un « presbiter et aecclesia ».

31 Bède, HE, IV, 21, « Qua uidelicet nocte Dominus omnipotens obitum ipsius in alio longuis posito monas-
terio, quod ipsa eodem anno construxerat, et appellatur Hacanos, manifesta uisione reuelare dignatus est ».
32 R. SERMON, « The Hackness Cross Cryptic Inscriptions », Yorkshire Archeological Journal, 68, 1996, pp.
101-112
33 Les inscriptions latines sont ainsi lisibles : (OEDI)LBURGA SEMPER TENENT MEMORES COM-
MU(NITATES) TUAE TE MATER AMANTISSIMA, ie. Oedilburg, tes communautés te tiennent toujours
en leur mémoire, très aimante mère ; TREL(…)OSA ABBATISSA OEDILBURGA ORATE PR(O NOBIS),
ie. Trel. Osa Abbesse Oedilburg prie pour nous ; OEDILBURGA BEATA A(D S)EMPER T(E
REC)OLA(NT), ie. Sainte Oedilburg puisse-t-il toujours se souvenir de toi.
12 sur 31
54. Hexham - Northumberland - Monastère et église
La fondation de la « maison pour le Seigneur » à Hexham est attribuée à Wilfrid et remonte, se-
lon la Vie de Saint Wilfrid d’Étienne de Ripon, à une période légèrement antérieure à 673. Ef-
fectivement, les terres sur lesquelles est fondé l’établissement ont été données à Wilfrid par la
reine de Northumbrie Aethelthryth, or, celle-ci entre au monastère d’Ely au cours de l’année
673 : « À Hagustaldesae, la région y ayant été adaptée et transformée par la sainte reine Aethel-
thryth « dédiée à Dieu », il fonda une maison pour le Seigneur, construite en l’honneur du bien-
heureux apôtre André »34. Cette fondation est confirmée par Bède qui évoque, pour le début du
VIIIe siècles, les pèlerinages que la communauté d’Hexham réalise régulièrement à l’emplace-
ment où le roi Oswald aurait édifié avant sa dernière bataille : « c’est en ce lieu aussi que les
frères de l’église d’Hexham, qui est tout proche, avaient pris l’habitude depuis longtemps de se
réunir chaque année la veille du jour où fut tué le roi Oswald […] »35. Wilfrid aurait par la suite
fondé une deuxième église dédiée à sainte Marie entre 705 et 709. Hexham est également établi
comme évêché du vivant d’Hexham puisqu’Étienne de Ripon note que c’est le successeur de
Wilfrid à la tête de l’évêché, Acca, qui termine la décoration des deux bâtiments. David Rolla-
son, suppose d’ailleurs que c’est sur ce site que reposent les reliques d’Acca tout au long de la
période36. Le site disparait ensuite des sources pour l’ensemble des IX e, Xe et XIe siècles, ne ré-
apparaissant que chez Richard d’Hexham, qui évoque la destruction des bâtiments et le pillage
de la région lors d’un raid possiblement mené par Halfdan Ragnarsson et la réhabilitation du site
qui devient le lieu de fondation d’un prieuré augustin à partir de 1070.

55. Hexthorpe - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » disposant de
cinq petits paysans dépendants et d’un carucate.

56. Heysham, Saint-Patrick - Lancashire37 - Église et cimetières


Les fouilles archéologiques menées entre 1977 et 1978 semblent indiquer que Saint-Patrick a
connu au moins deux phases de constructions. La première est identifiée à la fin du VII e ou au
34 W. LEVISON (éd.), Vita Sancti Wilfrid I Episcopi Eboracencis auctore Stephani, MGH, Scriptores Rerum
Merovingicarum, VI, Hanovre/Leipzig, Hahn, 1913, « Denique cum possessionem in Hagustaldensi loco
(hodie Hexham) ab Aethelthryda regina, Ecfridi uxore, iam ‘’Deo dedicata’’, commutando accepisset, eccle -
siam in honorem Andreae apostoli aedificauit […] ».
35 Bède, HE, III, 2-2, « In quo uedilicet loco consuetudinem multo iam tempore fecerant fratres Hagustal-
densis ecclesiae, quae non loge abest aduenientes omni anno pridie quam postea idem rex Osuald occisus
est […] ».
36 D. ROLLASON, « Lists of saints’ resting-places in Anglo-Saxon England », Anglo-Saxon England, 7,
1978, pp. 61-93
37 Le Lancashire n’est traditionnellement pas directement rattaché au supposé territoire du royaume de Nor -
thumbrie, cependant sa partie la plus septentrionale, où se situe Heysham, semble avoir été pour un temps lié
à d’autres terres de Northumbrie.
13 sur 31
début du VIIIe siècle38. À proximité directe de Saint-Patrick, se trouvent par ailleurs plusieurs
groupes d’inhumations assez nombreuses. Six tombes creusées dans la roche semblent dater de
la première phase de construction de Saint-Patrick puisque l’un des murs de la seconde étape
scelle l’accès à l’une des inhumations. Ces tombes apparaissent comme des lieux d’inhumations
privilégiées. À l’ouest de ce premier groupe, se trouve le cimetière dit « occidental » dont la
moitié des inhumations dateraient de la même période (fin VII e siècle - début VIIIe siècle). Au
centre du complexe, se situe le cimetière principal dans lequel 52 inhumations ont été décou-
vertes. Parmi les inhumations les plus anciennes, se trouve notamment un dépôt de corps fémi-
nin accompagné d’un peigne en os de type anglo-scandinave proche de ceux des X e et XIe
siècles. Ce dernier cimetière semble avoir été entouré d’un mur, il est donc possible qu’il ait été
consacré39.

57. Heysham, Saint-Peter - Lancashire - Église et cimetières


L’église Saint-Peter, également fouillée entre 1977 et 1978, se trouve également accompagnée
de deux cimetières. L’un des cimetières s’est révélé avoir été en activité à deux périodes dis-
tinctes, dont la première a été datée au carbone 14 d’environ 970 à 104540. Le second, plus éloi-
gné semble avoir servi sensiblement à la même période. L’église apparait également avoir été
construite avant ou très légèrement après la conquête normande, les méthodes de maçonnerie
utilisée pour les murs encore en élévation étant de style anglo-saxon. 41

58. Holme upon Spalding Moor - Yorkshire, East Riding - Église


Selon le Domesday Book, le domaine de Holme dispose d’un « presbiter » et d’une « aeccle-
sia ».

38 Ces indications sont apportées par la découverte d’une peinture sur plâtre pouvant être rattachée à cette
période et d’une statue en forme de tête d’oiseau qui correspond aux tendances esthétiques des VII e et VIIIe
siècles et qui aurait ensuite été réutilisée dans une tombe du cimetière de Saint-Peter. Le carbone 14, lui, da-
tant les éléments de cette première phase à plus ou moins 80 ans avant ou après 940. L’article de T.W.
POTTER et R.D. ANDREWS, « Excavation and Survey at St Patrick’s Chapel and St Peter’s Church, Heysham,
Lancashire, 1977-8 », The Antiquaries Journal, 74, Londres, 1994, pp. 55-134, en fait l’état des lieux le plus
complet à ce jour.
39 Sur la consécration des cimetières à partir du IX e siècle, voir C. TREFFORT, L’église carolingienne et la
mort, Lyon, 1996, pp. 119-163. L’on peut s’interroger sur la potentielle expansion de la pratique de consé-
cration des cimetières dans l’Angleterre anglo-saxonne, suivant un exemple continental.
40 T.W. POTTER et R.D. ANDREWS, « Excavation and Survey at St Patrick’s Chapel and St Peter’s Church,
Heysham, Lancashire, 1977-8 », The Antiquaries Journal, 74, Londres, 1994, pp. 55-134
41 Encore une fois nous conseillons la lecture de l’article de T.W. POTTER et de R.D. ANDREWS. Pour résu-
mer très brièvement leurs observations, l’on peut noter la présence de pierres dressées et de la disposition en
alternance des pierres d’angles, le style des montants de fenêtres relativement larges bien qu’élancés peut
également être rattaché à l’architecture typique anglo-saxonne.
14 sur 31
59. Hornsea - Yorkshire, East Riding - Église
Le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » sur le do-
maine de Hornsea.

60. Hovingham - Yorkshire, North Riding - Église ?


La première mention écrite concernant Hovingham apparait dans le Domesday Book qui évoque
la présence d’une église sur le domaine en 1066 42. La découverte d’une statuaire de type anglo-
saxon au sein de l’église actuelle semble par ailleurs indiquer une fondation antérieure à la
conquête normande et certainement du Xe siècle.

61. Hunmanby - Yorkshire, East Riding - Église


Le Domesday Book fait état d’un « presbiter » et d’une « aecclesia » sur le domaine de Hun-
manby.

62. Hutton - Yorkshire, North Riding - Église


D’après le Domesday Book, le domaine de Hutton possède une « aecclesia et presbiter ».

63. Ingram - Northumberland - Église


Le matériau archéologique encore en élévation à Ingram à permis de rattacher l’église à La data-
tion précise varie cependant entre la période des earls Siward et Tostig (1041-1065) ou la pé-
riode du earl Waltheolf et de l’earl et évêque de Durham, Walcher (1072-1080). Il est égale-
ment proposé que l’église actuellement en élévation est une reconstruction d’un établissement
antérieur détruit par un raid viking au IXe siècle.

64. Jarrow - Tyne and Wear - Minster puis monastère ?


Le début de l’existence du minster de Jarrow est assez bien connue grâce aux divers témoi-
gnages de Bède qui évoque sa fondation (couplée à celle de l’abbaye de Monkwearmouth) au
chapitre seize du quatrième livre de l’Histoire ecclésiastique du peuple anglais, mais aussi dans
son Histoire des abbés de Monkwearmouth et Jarrow dans laquelle il précise que les moins de
Jarrow sont d’abord issus de la communauté de Monkwearmouth et que l’église Saint-Paul a été
consacrée le 23 avril 685. À partir de la fin du VIIIe siècle, il est cependant plus malaisé d’éta-

42 Il faut cependant noter que D. C. SMITH rappelle dans sa thèse de doctorat en archéologie, Vandalism and
Social Duty : The Victorian Rebuilding of the « Street Parish » Churches, Ryedale, North Yorkshire, York,
2014, que R. MORRIS dans Churches in the landscape, Phoenix, 1989, a tenté de rapproché l’établissement
ecclésiastique de Hovingham à un établissement monastique mentionné au VIII e siècle dans la correspon-
dance du pape Paul Ie et du roi de Northumbrie Eadbhert, le site ayant été en activité depuis le règne d’Os -
wald (634-642).
15 sur 31
blir une chronologie de la vie du site. De fait, l’archéologie nous en après guère car seul l’un des
murs du chancel de l’église Saint-Paul a été découvert, il apparaitrait néanmoins que l’établisse-
ment a été attaqué et pillé à plusieurs reprises jusque vers 870, date à laquelle il aurait été dé-
truit. Symeon de Durham laisse cependant supposer que Jarrow est encore en activité au X e
siècle puisqu’il mentionne le vol des reliques de Bède qui reposait à Jarrow par un noble nor-
thumbrien qui a largement participé à l’enrichissement de Durham43. Le Libellus de exordio
mentionne également le passage de l’évêque de Durham en 1069 lors de la translation des re-
liques de saint Cuthbert. David Rollason suggère même dans l’introduction au texte du Libellus
de Exordio que Symeon aurait pu avoir été un moine à Jarrow ou Wearmouth à la fin du XI e
puisqu’il a lui-même assisté à la translation des reliques 44. Il propose également de voir dans la
destruction des bâtiments de Jarrow une potentielle conséquence des mouvements de répression
des révoltes northumbriennes opérés par l’autorité de Guillaume le Conquérant entre 1069 et
107045.

65. Keyingham - Yorkshire, East Riding - Église


Selon le Domesday Book, le domaine de Keyingham dispose d’un « presbiter » et d’une « aec-
clesia ».

66. Kildale - Yorkshire, North Riding - Église


Le Domesday Book fait état d’un « presbiter » et d’une « aecclesia » sur le domaine de Kildale.

67. Kildwick - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia » sur le domaine de Kildwick sans
préciser si elle est animée par un prêtre.

68. Kirby Misperton - Yorkshire, North Riding - Église ?


Le Domesday Book fait état de la présence d’une « dimidum aecclesiam cum presbitero » sur le
domaine de Kirby Misperton qui appartient par ailleurs à « l’abbas eboracensis ».

69. Kirby Underdale - Yorkshire : East Riding - Église ?


Ernest Arthur Fischer mentionne une charte de donations de terres qui appartenaient à l’église
de Kirby Underdale à l’abbaye de Sainte-Marie d’York au moment de sa fondation (1055).
Nous n’avons cependant pas trouvé trace de cette charte.William Richard Shepperd a de plus

43 LE, liv, p. 164-165.


44 D. Rollason (éd.), LE, p. xliv.
45 Id., p. 203.
16 sur 31
proposé de rattacher l’établissement à une fondation païenne de la période brito-romaine suite à
la découverte d’une croix sculptée d’une figure potentiellement divine celtique ou romaine. 46
William Richard Shepperd a de plus proposé de rattacher l’établissement à une fondation
païenne de la période brito-romaine suite à la découverte d’une croix sculptée d’une figure po-
tentiellement divine celtique ou romaine. L’étude est cependant très ancienne est succincte et le
site n’a pas été fouillé depuis le début du XX e siècle. Nous avons par ailleurs trouvé une copie
(XIIIe siècle) d’une charte de Guillaume Ier et de ses fils, confirmant les possessions de l’abbaye
Sainte-Marie, dont les terres détenues auparavant par Arngrin à Kirby Underdale 47.

70. Kirk Ella - Yorkshire, East Riding - Église


Selon le Domesday Book, le domaine de Kirk Ella dispose d’une « aecclesia » et d’un « presbi-
ter ». Le toponyme, déjà établi au moment des enquêtes du Domesday est également notable.

71. Kirkby Fleetham - Yorkshire, North Riding - Église


Le Domesday Book fait mention d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » sur le domaine de
Kirkby Fleetham.

72. Kirkdale - Yorkshire : North Riding - Monastère


Kirkdale est un toponyme désignant une vallée non habitée au nord du Yorkshire. Le site British
History Online mentionne la présence d’un monastère dédié à saint Grégoire datant d’environ
106048. Il est cependant difficile d’établir une chronologie certaine, les sources, même archéolo-
giques, n’apportant guère d’éléments sur le site.

73. Kirk and Little Smeaton - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » sur le do-
maine de Kirk and Little Smeaton.

74. Kirk and North Deighton - Yorkshire, West Riding - Église


Selon le Domesday Book, une « aecclesia » se trouve sur le domaine de Kirk and North Deig-

46 W. R. SHEPPERD, « Kirby Underdale Church », Journal of the British Archeological Association, 29,
1923, pp. 89-95. Il est également fait mention d’une probable donation de l’église de Kirby Underdale à l’ab-
baye Sainte-Marie d’York mais nous n’avons pas retrouvé la source dont est issue cette hypothèse.
47 Cette charte est copiée dans le manuscrit BL., Add. MS. 38816, f.21r, le manuscrit n’est pas numérisé dans
son ensemble mais la copie de la charte est lisible en ligne. Nous n’avons cependant trouvé aucune étude pré-
cise permettant de confirmer l’authenticité de ce texte, les chartes anglo-normandes sont cependant moins
souvent suspectées de falsifications que les chartes anglo-saxonnes.
48 Site internet de l’Institut de Recherche Historique britannique, British History Online. Web. 27 december
2021. http://www.british-history.ac.uk/vch/yorks/north/vol1/pp517-523.
17 sur 31
thon, il n’est cependant pas précisé si elle est occupée par un prêtre.

75. Kirk Hammerton - Yorkshire , West Riding - Tour d’église anglo-saxonne


La tour de l’église actuelle de Kirk Hammerton a été identifiée par Baldwin Brown comme
comme ayant été construite entre 1040 et 106049.

76. Kirk Sandall - Yorkshire, West Riding - Église


La présence d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » sur le domaine de Kirk Sandall est attestée
par le Domesday Book.

77. Langton - Yorkshire, East Riding - Églises ?


Selon le Domesday Book, les domainesd de Langton, Kennythorpe, Burdale, Raisthorpe, Sher-
burn et East Heslterton, tous possédés par un certain Hugh et son vassal, Geoffrey, partagent
« II aecclesias » et « II presbiteros ».

78. Lastingham -Yorkshire : North Riding - Église liée à un monastère ?


La première référence à Lastingham se trouve dans l’Histoire ecclésiastique du peuple anglais :
« Oethelwald, fils du roi Oswald, qui détenait la royauté sur les terres de Déïrois, voyant ce
saint, ce sage à la vie honnête, lui demanda d’accepter de lui la possession de quelque terre pour
y construire un monastère où, lui-même, le roi, pourrait venir assez fréquemment pour prier le
Seigneur et entendre la Parole, et où il devait être enseveli à sa mort »50. Le passage rattache la
fondation d’un monastère sur le site à saint Cedd et au roi de Deira, Œthelwald aux environs de
654. Ce premier établissement aurait été bâti en bois et Cedd en aurait été l’abbé. C’est au mo-
ment de sa mort, qu’une première église en pierre aurait été construite autour de sa dépouille par
son frère, Chad : « […] plus tard, on fit une église de pierre dans ce monastère, en l’honneur de
la bienheureuse mère de Dieu, et c’est là que son corps fut à nouveau enterré, à droite de
l’autel »51. Le Domesday Book mentionne par ailleurs la présence d’une église en construction
sur le domaine, à l’emplacement du premier site, apparement détruit à la fin du IXe siècle.

79. Laughton-en-le-Morthen - Yorkshire - Église

49 B. BROWN, The Arts in Early England, II, Anglo-Saxon Architecture, Londres, 1925
50 Bède, HE, III, 23-1, « […] Quem cum Oidiluald, filius Osualdi regis, qui in Derorum partibus regnum
habebat, uirum sanctum et sapientem probumque moribus uideret, postulauit possessionem terrae aliquam a
se quad construendum monasterium accipere, in quo ipse rex et frequentius ad deprecandum Dominum ube-
rumque audiendum aduenire et defunctus sepeliri deberet ».
51 Bède, HE, III, 23-3, « […] tempore autem procedente, in eodem monasterio ecclesia est in honorem bea-
tae Dei genetricis de lapide facta, et in illa corpus ipsius ad dexteram altaris reconditum »,
18 sur 31
80. Ledsham - Yorkshire, East Riding - Église
Ernest Arthur Fischer rattache les fondations de la tour occidentale de l’église, l’arc du chancel
et certaines parties de la nef à une construction anglo-saxonne. Harold Taylor a de plus proposé
d’identifié le porche de la tour comme un reste de toits des anciens bâtiments 52.

81. Leeds - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book fait apparaître un « presbiter » et une « aecclesia » à Leeds.

82. Long Preston - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne qu’avant 1066, le propriétaire du domaine de Long Preston dis-
posait d’une « aecclesia » sur ses terres.

83. Marderby - Yorkshire, North Riding - Prêtre


Selon le Domesday Book, un « presbiter » est présent sur le domaine de Marderby. Il n’est ce-
pendant pas précisé s’il est attaché à une église.

84. Masham - Yorkshire, North Riding - Église


L’église actuelle de Masham utilise des pierres anglo-saxonnes, la base d’une croix de type an-
glo-saxon a également été retrouvée. Le Domesday Book mentionne par ailleurs la présence
d’une église, « aecclesia » sur le domaine et de 4 ploughs qui seraient un waste et pour-
raient donc peut-être rattachés à l’église.

85. Melrose - Scottish Borders - Monastère


L’Historia de Sancto Cuthberto du XIe siècle note que Cuthbert est entré au monastère de Mel-
rose suite à une vision d’Aidan.53 La Chronique de Melrose et la Chronique des rois d’Alba dé-
veloppent par ailleurs le pillage de l’établissement par le roi Kenneth I er en 839.54

86. Methley - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne une « aecclesia » et un « presbiter » sur le domaine de Methley.

87. Middleton by Pickering - Yorkshire : North Riding- Église


Baldwin Brown a montré que l’église actuelle de Middleton by Pickering repose sur un établis-
sement plus ancien qui a laissé les deux premiers étages de la tour encore en élévation. Il a éga-
lement noté la présence de pierres sculptées anglo-saxonnes. Ces éléments dateraient, au plus tôt
52 H. M. Taylor, Anglo-Saxon Architecture, New-York, 1965, vol. 2.
53 HSC, 2, p. 42-3, « sed domino suo reddidit et ad monasterium qod Meilros uocatur iuit ».
54 Idem
19 sur 31
de 1040 et au plus tard de 1066. 55

88. Monk Fryston - Yorkshire : West Riding - Église


Baldwin Brown rattache l’église de Saint-Wilfrid, dont la dédicace n’a pas changé depuis sa
création, à une période de deux décennies avant la conquête normande. Il montre cependant
qu’une tour relativement haute aurait pu exister auparavant. Il s’appuie sur l’architecture de
l’ensemble du bâtiment et plus particulièrement la forme des ouvertures de la tour pour proposer
cette datation. Les plus anciennes fenêtres de la tour étant soutenues par des colonnes à bases
carrées, qu’il rattache à celles de l’église de Wharram-le-Street. 56

89. Monkwearmouth57 - Durham - Minster puis monastère ?


La fondation de l’établissement des Monkwearmouth est assez bien connue car décrite en paral-
lèle de l’autre minster de Benoît Biscop par Bède dans son Histoire Ecclésiastique. Ce dernier
consacre également à la fondation des deux établissements une longue partie de son Histoire
des abbés de Wearmouth et Jarrow. Les deux minsters font figure de fondations majeures de
« l’âge d’or northumbrien » et disposait d’un large patrimoine au moment de la vie de Bède. À
partir du début du IXe siècle, les sources se font plus rares sur les deux sites et Symeon de Du-
rham n’apporte guère d’informations par la suite. De fait, aucun témoignage d’une activité sui-
vant les raids vikings de 869-870 n’apparait dans le Libellus de Exordio. Rosemary Cramp pro-
pose de justifier cet abandon apparent par la taille du site de Monkwearmouth, plus importante,
et donc plus difficile à défendre que son jumeau 58. Dans la charte d’Aethelstan de 934, les do-
maines de Wearmouth sont attribués à la communauté de saint Cuthbert résidant à Chester-le-
Street59. Rosemary Cramp a également évoqué la possibilité d’une activité pastorale sur les an-
ciennes possessions de Monkwearmouth assurée par la communauté de saint Cuthbert suite à
ces donations. Même sans activité, Monkwearmouth reste un site connu et doté d’une certaine
réputation puisqu’encore au moment de la rédaction du Libellus de Exordio, l’évêque et le
prieuré de Durham se disputent à propose de la gestion de l’établissement et des terres qui lui
sont liées.

90. Morland - Westmorland - Monastère


Baldwin Brown a déterminé que la tour de l’église de Morland daterait de l’extrême fin de la

55 B. BROWN, The Arts in Early England, II, Anglo-Saxon Architecture, Londres, 1925
56 Ibid.
57 Voir la notice « Jarrow » pour un développement plus large sur la fondation des deux établissements et de
leur fonctionnement entre la fin du VIIe siècle et le début du VIIIe.
58 R. CRAMP, Wearmouth and Jarrow monastic sites, Swindon, 2005, vol. 1.
59 Cette charte a déjà été évoquée dans la notice « Chester-le-street ».
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période anglo-saxonne ou du tout début de la période anglo-normande. Une charte du registre
du prieuré de Wetheral mentionne par ailleurs que le premier seigneur normand du Cumberland
a fait transféré son église domaniale d’Appleby à un site monacal à Morland 60.

91. Morley - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book présente une « aecclesia » mais sans mention de prêtre sur le domaine
de Morley.

92. Norham - Northumberland - Monastère


L’Historia de Sancto Cuthberto du Xe siècle, citée par William Aird, fait du monastère de No-
rham un lieu de séjour de la communauté de saint Cuthbert avant qu’elle ne s’installe à Chester-
le-Street.61 La fondation de Norham serait due à un évêque Mercien qui, fuyant des attaques vi-
kings, aurait acheté le domaine de South Eden pour en donner une part importante à l’église de
Norham.

93. Normanton - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » disposant de
« III carucates » sur le domaine de Normanton. L’ensemble des terres en dehors de celles de
l’église dépendent de la juridiction de Wakefield 62.

94. North Dalton - Yorkshire, East Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’un « presbiter » et d’une « aecclesia » sur le do-
maine de North Dalton.

95. North Ferriby - Yorkshire, East Riding - Église


Le Domesday Book fait état de la présence d’un « presbiter » et d’une « aecclesia » sur le do-
maine de North Ferriby.

96. Norton - Yorkshire, East Riding - Église


Selon le Domesday Book, le domaine de Norton dispose d’une « aecclesia » et d’un « presbi-

60 Et Ecclesia de Morlund cum suis pertinentijs in usus proprios Monachorum domus de Wederhale quae
est cella dictae Ecclesiae Sancta Mariae Eboraci ad eorundem sustentationem Decedentibus vero vel
cedentibus personis vel Rectoribus
61 HSC, 9, p. 48-9, « qui transportauit quondam ecclesiam olim factam a beato Aidano tempore Osuualdi
regis de Lindisfarnensi insula ad Northam, ibique eam reedificauit et illuc corpus sancti Cuthberti et Ceol-
wulfi regis transtulit ».
62 Voir notice 47, « Wakefield ».
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ter » qu’il partage avec le domaine de Welham. Ernest Arnold Fischer

97. Nunnington - Yorkshire, North Riding - Église


En dehors de la toponymie, ici déjà attestée dans le Domesday Book et assez évocatrice, il est
fait mention de la présence d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » à Nunnington.

98. Old Byland - Yorkshire, North Riding - Église


Sur le domaine d’Old Byland, le Domesday Book fait état d’un « presbiter » et d’une « aeccle-
sia lignea », c’est à dire une église en bois.

99. Ormesby - Yorkshire, North Riding - Église


Selon le Domesday Book, le domaine d’Ormesby dispose d’un « presbiter » et d’une « aeccle-
sia ».

100.Ovingham - Northumberland - Église


La tour de l’église actuelle d’Ovingham a été rattachée à la période anglo-saxonne et est le plus
haut bâtiment encore en élévation datant de la période pré-conquête normande.

101.Pocklington - Yorkshire, East Riding - Église


Selon le Domesday Book, Pocklington a été un domaine manorial détenu par Morcar disposant
d’une « aecclesia et presbiter » avant d’entrer dans les possessions de Guillaume I e.

102.Ripon - Yorkshire, North Riding - Minster et église cathédrale

103.Roos - Yorkshire, East Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’un « presbiter » et d’une « aecclesia » à Roos mal-
gré la faible population du domaine, uniquement composée d’un villageois.

104.Rotherham - Yorkshire, West Riding - Église


Selon le Domesday Book, Roterham dispose d’un « presbiter » et d’une « aecclesia ».

105.Ryther - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’une église « aecclesia » et d’un prêtre « presbi-
ter » sur le domaine de Ryther.

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106.Sancton - Yorkshire, East Riding - Église
D’après le Domesday Book, le domaine de Sancton dispose d’un « presbiter » et d’une « aec-
clesia ».

107.Seaham - Durham - Cimetière


Des inhumations datée d’une période allant du début du VIIIe siècle au début du Xe siècle a été
découvert en 1999 à Seaham, il pourrait s’agir de l’un des premiers cas de cimétérialisation
d’inhumations dans le nord de l’Angleterre. Une bibliographie existe mais n’est cependant pas
disponible en ligne ou en France. Il s’agira d’y avoir accès plus tard.

108.Seamer - Yorkshire, North Riding - Église


Selon le Domesday Book, Seamer dispose d’une « aecclesia » et d’un « presbiter ».

109.Skipwith - Yorkshire, East Riding - Église

110.Slingsby - Yorkshire, North Riding - Prêtre


Le Domesday Book mentionne la présence d’un « presbiter » lié à 18 villageois à Slingsby mais
n’évoque pas d’église.

111.Sockburn - Durham - Église

112.South Cave - Yorkshire, East Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » sur le do-
maine de South Cave.

113.Spennithorne - Yorkshire, North Riding - Église


Selon le Domesday Book, le domaine de Spennithorne dispose d’une « aecclesia ».

114.Stokesley - Yorkshire, North Riding - Église


Le Domesday Book fait état d’un « presbiter » et d’une « aecclesia » sur le domaine de Stokes-
ley.

115.Stonegrave - Yorkshire, North Riding - Terres appartenant à l’église Saint-Peter d’York


La mention Stonegrave dans le Domesday Book précise qu’un certain Ulfr avait fait donation de
6 bovates localisés dans le domaine de Stonegrave à l’église Saint-Peter d’York63. Cette dona-

63 « In Stanegrif tenuit Ulf VI bou. Id dedit S. petro »


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tion semble cependant contestée puisqu’il apparait qu’un certain Ralph Paynel revendique ces
terres auprès d’Ulfr dans la partie dédiée aux diverses revendications du Domesday Book64.

116.Sutton under Whitestone Cliffe - Yorkshire, North Riding - Prêtre


Le Domesday Book mentionne la présence d’un « presbiter » sur le domaine, sans préciser s’il
est attaché à une église.

117.Swillington - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book fait état de la présence d’une « aecclesia » sur le domaine de Swillington.

118.Tankersley - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » sur le do-
maine de Tankersley.

119.Tanshelf - Yorkshire, West Riding - Église


Dans le Domesday Book, Tanshelf est caractérisée par une population relativement nombreuse
notamment composée de « LX burgenses minutos »65, et de « XVI coteros »66. Le domaine dis-
pose également d’une « aecclesia » et d’un « presbiter ».

120.Thornhill - Yorkshire, West Riding - Église


Selon le Domesday Book, le domaine de Thornhill dispose d’une « aecclesia » et d’un « presbi-
ter ».

121. Thorp Arch - Yorkshire, West Riding - Église


Le domaine de Thorp Arch possède un « presbiter » et une « aecclesia » selon le Domesday
Book.

122.Topcliffe - Yorkshire, North Riding - Église


Le Domesday Book mentionne une « aecclesia », deux « presbiteri » disposant d’un « caru-
cate » sur le domaine de Topcliffe.

64 « caluniat Rad pagenel VI bou. tre In Stanegrif. de tra Ulf hoes qui iurauer dicunt ee S. Petri eboracen -
fis »
65 Dans le Domesday Book, l’appellation « burgenses » (traduite par « bourgeois ») est assez rare et désigne
spécifiquement les habitants des villes. Il est donc possible que Tanshelf ait été un bourg d’importance.
66 « Coterus » (cottager en anglais moderne) n’apparait que dans cette notice sur l’ensemble du Yorkshire et
fait s’interroger sur la nature des dépendants présents sur ce domaine.
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123.Wakefield - Yorkshire, West Riding - Églises
Dans le Domesday Book, le domaine de Wakefield dispose de « III presbiteri » et « II aeccle-
siae ». Il apparait également comme un domaine relativement peuplé et prospère puisqu’il dis-
pose de nombreux carucates soumis aux redevances et qu’il semble à la tête d’une juridiction
dont dépendent plusieurs autres domaines.

124.Warden - Northumberland - Église et croix anglo-saxonnes


Le site de Warden est occupé au moins depuis la période romaine puisque des vestiges d’un fort
brito-romain sont connus depuis le XIXe siècle. Une croix anglo-saxonne d’un mètre et cin-
quante centimètres a par ailleurs été découverte sur le site d’un cimetière au sud de la tour brito-
romaine. La tradition veut attribuer la fondation de l’église de Warden à Wilfrid mais Ernest Ar-
thur Fischer estime les preuves archéologiques trop pauvres pour permettre d’établir un établis-
sement aussi ancien. Il estime plutôt que les restes archéologiques de la période anglo-saxonne
datent d’une seule période qui précède de peu la conquête normande. Ces restes se composent
d’une tour de taille restreinte, de la nef et de l’angle nord-ouest de l’établissement encore en élé-
vation. Ces parties présentent des signes de réemploi de pierres romaines. Ernest Arthur Fischer
a cependant noté que certaines des ouvertures présentes au premier niveau de la tour ont des ca-
ractères architecturaux plutôt précoces67. La date précise de fondation reste néanmoins difficile à
déterminer puisque plusieurs hypothèses sont encore discutées. La plus précoce rattache l’église
et la tour à la fin du VII e siècle tandis que Baldwin Brown propose plutôt la seconde moitié du
Xe siècle. Nous préférons ici cette seconde hypothèses puisque les tours d’églises n’apparaissent
dans le nord de l’Angleterre qu’au IX e siècle.

125.Weaverthorpe - Yorkshire, East Riding - Église ?

126.Westlide - Yorkshire, North Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’un « presbiter » et d’une « aecclesia » sur le do-
maine de Westlide.

127.Wheldale - Yorkshire, West Riding - Église


Le Domesday Book fait état d’une « aecclesia » et d’un « presbiter » sur le domaine de Whel-

67 Il observe effectivement que les ouvertures inférieures ont une forme qui s’affine vers le haut, caractéris -
tique des premiers bâtiments chrétiens influencés par les fondations irlandaises. E. A. FISCHER, The Greater
Anglo-Saxon Churches, p. 106.
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dale.

128.Wharram-le-Street - Yorkshire, East Riding - Église


L’église de Wharram-le-Street a été largement étudiée par Ernest Arnold Fischer qui met en évi-
dence la double influence anglo-saxonne et anglo-normande dans l’architecture du bâtiment (à
confirmer par anglo-saxon architecture). Le Domesday Book précise également que le domaine
de Wharram-le-Street est un « waste ». Il faut cependant plutôt voir dans ce cas les consé-
quences des destructions occasionnées par les attaques normandes de 1069, qui ont fait de la ré-
gion un espace potentiellement désorganisé et inintéressant à exploiter.

129.Wharram Percy - Yorkshire, North Riding - Waste ?


La mention de Wharram (Percy), dit « Warron » dans le Domesday Book ne mentionne guère
l’état du domaine en 1066. Cependant, l’édition de référence, Phillimore, de la source affirme
que le domaine était sans doute un waste au moment de l’acquisition par le nouveau propriétaire
normand, soit par cause de destructions pendant la conquête, soit par liaison à une église.

130.Whitby - Yorkshire, North Riding - Monastère

131.Whixley - Yorkshire, West Riding - Églises


Le Domesday Book fait état de la présence de « II aecclesiae » sur le domaine de Whixley qui
apparait également être un waste et ne pas avoir de population. Considérant les destructions et la
désertion de certains domaines northumbriens suite au Great Harrying, il est probable que les
deux églises aient été en élévation mais ne soient plus en activité.

132.Wildthorpe - Yorkshire, West Riding - Prêtre


Le Domesday Book mentionne la présence d’un « presbiter » à Wildthorpe mais sans évoquer la
présence d’une possible église.

133.Wittingham - Northumberland - Site d’un synode


Bède mentionne la possibilité d’un synode à « Hwittingham » en 684. L’église aurait ensuite été
offerte par le roi Ceowulf (729-737) à la communauté de saint Cuthbert. Il est par ailleurs im-
portant de noter que, malgré de profondes modifications apportées à l’édifice originel durant la
période victorienne, il est toujours possible de rattacher à l’architecture saxonne une partie de la
tour de l’église. La typologie des pierres utilisées et leur positionnement apparaît effectivement
typique des pratiques saxonnes.

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134.Womersley - Yorkshire, West Riding - Église
Selon le Domesday Book, un « presbiter » et une « aecclesia » se trouvent sur le domaine de
Womersley.

135.Wressle - Yorkshire, East Riding - Église


Le Domesday Book mentionne la présence d’un « presbiter » et d’une « aecclesia » sur le do-
maine de Wressle. Ceux-ci semblent aussi servir le domaine de Siuuarbi. Les deux domaines
sont possédés par le même propriétaire, un ceraint Alwine.

136.York, Saint-Peter - Yorkshire - Église cathédrale et monacale ?


La première mention d’une église à York remonte à L’Histoire ecclésiastique du peuple anglais
et à la Vie de saint Wilfrid qui mettent en évidence la construction de l’église initiée par le roi
Edwin, et continuée par son successeur, Oswald, et l’intérêt apporté par l’évêque Wilfrid à sa
restauration. L’Histoire ecclésiastique du peuple anglais s’attarde notamment sur l’inhumation
de la tête du premier roi chrétien de Northumbrie au saint même de l’église. Il est ici important
de noter que Bède utilise systématiquement les termes « basilica » ou « ecclesia » et ne fait pas
de référence à un potentiel « monasterium ». L’histoire de l’église est ensuite relayée par Al-
cuin, qui, au tout début du IXe siècle, mentionne l’ornementation apportée par le second évêque
Wilfrid au début du VIIIe siècle. Syméon de Durham note cependant dans son Histoire des rois
qu’un « monastère aurait brûlé à York » en 74168. Il est difficile de dire s’il s’agit de l’église
fondée par Edwin ou d’un autre établissement dont on ne garde plus trace. D’autant qu’il appa-
rait clair que d’autres étatblissements ont vu le jour à York depuis la fin du règne d’Edwin, Al-
cuin mentionne par exemple la Alma Sophia construite par l’archevêque Aethelbert (766-780)69.
Pour finir, Syméon de Durham évoque la destruction de l’église en 1069, en affirmant qu’il
« détruisit le monastère de saint Pierre »70. disposer de plusieurs églises d’importance. Si la loca-

68 « monasterium in Eboraca civitate », A. THOMAS (éd.). Symeonis Monachi Opera Omnia, 2 vols.,


Londres, 1885, vol.2, p.18
69 Concernant cette question, il est intéressant de lire l’article de Kenneth Harrison, « The saxon cathedral at
York », 1958. Il y expose les deux hypothèses principales quant à la possible destruction de l’église Saint-
Pierre. La première propose que l’église n’aurait pas été assez endommagée par l’incendie pour nécessiter la
construction d’une nouvelle cathédrale, l’église Alma Sophia est alors distincte de Saint-Pierre. Cette posi-
tion est défendue par l’absence de sources autres qu’Alcuin concernant Alma Sophia qui aurait pourtant dû
être très documentée s’il s’était agi d’une nouvelle église cathédrale. La deuxième hypothèses confirme la
destruction de Saint-Pierre par l’incendie et identifie Alma Sophia à la nouvelle cathédrale, s’appuyant sur
des éléments d’architecture découverts suite à des excavations réalisées au XIX e siècle. Ici, nous préférerons
la première hypothèse, car le passage de Syméon de Durham apparaît également très évasif sur cet incendie,
les éléments architecturaux de la première cathédrale étant, de plus, inconnus.
70 « monasteriumque Sancti Petri ipsa consumpsit »
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lisation précise de la cathédrale anglo-saxonne est toujours discutée, il est clair que son empla-
cement diffère de la cathédrale normande qui, elle, réside sur le site de la basilique romaine71.

137.York, Église du Christ ou Sainte Trinité - Yorkshire - Monastère ?


Concernant York, il est par ailleurs important de noter qu’une vie monastique est mentionnée
par Bède et par Alcuin. Il apparaît que ce dernier aurait pu être élevé en milieu monastique au
sein même de la ville, dans une communauté de « frates ». Cette communauté aurait été locali-
sée à York, dans un monasterium lié à la personne même de l’évêque sans être forcément atta-
chée à l’église Saint-Pierre. Après le VIIIe siècle, les références à la vie monastique d’York dis-
paraissent. Il est cependant important de noter que le Domesday Book de 1086 fait état d’une
« villa » à « Monechtune », qui aurait appartenu au minster de la « Christi ecclesia » d’York.
Sans pouvoir affirmer à quoi correspond précisément cette villa de Monechtune, le toponyme in-
dique une présence monastique précédent la refondation d’un prieuré sur le site en 1089. La
« Christi ecclesia » d’York permet également d’imaginer qu’une communauté religieuse de
type monastique vivait intra-muros. Richard Morris a par ailleurs proposé de rattacher cet éta-
blissement régulier à l’église Alma Sophia mentionnée par Alcuin, il explique effectivement que
l’indication concernant la multiplicité des autels au sein de l’église pouvait montrer que l’église
était surtout utile à une communauté régulière relativement nombreuse. En tout cas, il apparaît
logique qu’une ville de l’ampleur d’York, surtout après la conquête danoise, pouvait disposer de
plusieurs églises d’envergure et même avoir vu se développer un monastère. Pour défendre cette
hypothèse, Richard Morris s’appuie notamment sur un article de Kenneth Harrison qui évoque
l’inhumation du roi danois et chrétien Guthrid au sein de la « Basilica summa » d’York en 895.
Cette citation serait extraite d’une version précoce mais perdue de La Chronique anglo-saxonne
et, n’étant jamais utilisée pour évoquer la cathédrale, serait le signe de la présence d’une autre
église, qui aurait été la nécropole d’une partie des rois danois.72

138.York, Saint-Olaf - Yorkshire - Église monacale et monastère


L’église Saint-Olaf d’York est aujourd’hui situé au sein du prieuré Sainte-Marie. La Chronique
Anglo-Saxonne fait apparaître pour la première fois l’église de Saint-Olaf en 1055. L’église est

71 R. A. HALL, « Eoforwic (York) du VIIe au milieu du IXe siècle », Quentovic, Environnement, Archéolo-
gie, Histoire, 2010, p. 367-380.
72 Cette citation, évoquée dans K. HARRISON, « The pre-Conquest churches of York with an Appendix on
Eight-century Northumbrian Annals », YAJ, 40, 1960, p. 232-249, est cependant à prendre avec un certain re-
cul puisque l’auteur lui-même admet qu’elle est issue d’un compte-rendu latin de la Chronique anglo-
saxonne qu’il n’a pas consulté directement, puisque perdu et est issu d’une édition de 1597. Il explique éga -
lement que même si cet texte est authentique, la question des sources de l’auteur, Aethelweard, est difficile à
résoudre, puisque la version de la Chronique anglo-saxonne sur laquelle il se base s’arrête supposément en
892.
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liée au décès du earl de Northumbrie Siward qui est inhumé dans l’église, qu’il aurait fait
consacré lui-même en l’honneur de saint Olaf. La Vie du roi Edward commandée par Edith de
Wessex à la mort de son époux, Édouard le Confesseur, et rédigée en 1067 tend à confirmer
l’inhumation de Siward dans l’église. Il est intéressant de noter que Siward aurait certainement
été un earl dont le pouvoir était très lié à celui du roi Knut (1016 - 1035), il apparait même par-
mi les témoins de plusieurs chartes attribuées au roi.

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