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LES FILIERES ENERGETIQUES

Intervention des filières énergétiques en canoë-kayak en


fonction de la durée et de l’intensité de l’effort
Pour évoluer en canoë ou kayak, le pagayeur met en action une succession de contractions musculaires qui lui
permettent de fournir un effort plus ou moins intense et plus ou moins long. Les molécules apportant l’énergie
nécessaire à la contraction musculaire sont les molécules d’ATP. Pour produire ces molécules, l’organisme peut
mettre en jeu trois processus différents que l’on appelle les « filières énergétiques ».
Tout d’abord, pour produire de l’énergie très rapidement, deux de ces filières mettent en jeu des réactions
biochimiques sans présence d’oxygène, c’est pourquoi elles sont appelées : filières anaérobies.
Enfin pour produire de l’énergie lorsque l’effort se prolonge, le pagayeur fait appel à la filière aérobie, cette filière
utilise l’oxygène fourni par la respiration. Nous allons voir maintenant comment ces différents processus se mettent
en place en fonction de la durée et de l’intensité de l’effort en canoë ou en kayak.

La filière Anaérobie
Anaérobie Alactique
Puissance = Anaérobie Alactique = 3 à 7 secondes
Capacité = Anaérobie Alactique = 7 à 20 secondes

Durant les 20 premières secondes d’un effort d’intensité maximale, le pagayeur va puiser son énergie dans le stock
d'ATP déjà présent dans le muscle. Dans cette première phase, il va aussi utiliser la créatine phosphate présente
dans les réserves cellulaires du muscle pour produire de l’ATP. On appelle ce processus " anaérobie alactique ". Ce
nom, il le doit au fait que ce processus n'utilise pas l'oxygène présent dans le sang et les poumons (anaérobie) et
qu'il ne produit pas d'acide lactique (alactique).
C'est donc un processus qui permet d'aller à une intensité maximum mais sur une très courte période (de 0 à 20
secondes).
Pour effectuer un effort ou une séance dans cette filière, le pagayeur doit avoir acquis une coordination minimum
dans l’embarcation qu’il utilise, sinon il ne pourra pas atteindre l’intensité voulue. Ce niveau de coordination minimum
à atteindre correspond aux compétences acquises à partir de la pagaie verte.

Anaérobie lactique
Puissance = Anaérobie lactique = 20 secondes à 45 secondes voire 1 minute
Capacité = Anaérobie lactique = 45 secondes à 1 minute

Après environ 20 secondes, le stock de créatine phosphate et d’ATP disponible s'épuise. Le pagayeur va donc devoir
utiliser d'autres éléments pour renouveler l'énergie qui lui fait défaut, il va utiliser le glycogène présent dans le
muscle. Néanmoins, cela ne produit pas autant d'énergie qu'il faudrait pour tenir un rythme de même intensité que
pendant les 20 premières secondes, donc le pagayeur va commencer à ralentir légèrement.
Cette opération n'est pas sans effets. Elle va produire des déchets : l'acide lactique, qui ne pourra pas être
totalement éliminée, par manque d'oxygène. L'accumulation de ces déchets empêchera le bon fonctionnement du
muscle au bout d’1 minute 30 à 3 minutes : le pagayeur aura la sensation d’avoir « les bras durs ».
C'est le système " anaérobie lactique " qui permet donc un effort d'intensité forte sur une durée courte (jusqu'à 3
min).
Cette filière n’est quasiment pas fonctionnelle chez l’enfant avant 13 ans, donc avant cet âge quel que soit le niveau
de pagaies couleurs qu’il possède, il n’est pas pertinent de proposer des entraînements pour chercher à la
développer.
D’autre part, pour faire des séances dans cette filière, il est nécessaire d’avoir un niveau d’entraînement et de
coordination important, c’est pour cela qu’on proposera ce type de séance uniquement à partir de la pagaie bleue
surtout pour les niveaux pagaie rouge et noire.

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La filière Aérobie
Puissance = Aérobie = 2 minutes à 6/10 minutes
Capacité = Aérobie = 10 minutes jusqu’à épuisement du processus

Au-delà de 3 minutes, le processus aérobie se met en route. L'oxygène fourni par la respiration (captée dans les
poumons puis transportée jusqu’aux muscle par le sang) va permettre de fabriquer de l'énergie (ATP) grâce à la
dégradation de glucides puis de lipides par oxydation. Cette dégradation entraîne la production de chaleur (sueur
éliminée pour refroidir) et de gaz carbonique (expiration). Ce processus ne permettra pas au pagayeur de prolonger
son effort au même niveau d'intensité que dans la filière anaérobie lactique. Il ralentira donc encore pour atteindre
son effort maximum dans cette filière et le prolongera le plus longtemps possible. Ce rendement ou seuil maximal de
la filière aérobie est appelé VO2max. La vitesse de pagayage à VO2max appelée « VMA » (vitesse maximale
aérobie) peut être maintenue pendant environ 8 minutes.
Enfin si on continue l’effort, le pagayage en aérobie sera d'intensité modérée car il y a moins d'ATP disponibles en
même temps mais sur une durée qui peut être très longue (plusieurs heures).

Il est important de noter, comme on peut le voir sur le schéma ci-dessus, que dès le début de l’effort, toutes les
filières énergétiques sont mises en jeu pratiquement en même temps. Cependant, elles n’interviennent de façon
optimale qu’après un délai propre à chacune.

"Illustration 1" Tableau des filières énergétiques


Guide Animer pour Gagner - FFCK

Olivier Boukpeti – CTN FFCK

Guide Animer pour Gagner – FFCK - 2002

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