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• La sociologie est une science sociale ou historique (= dont les éléments observables ne
peuvent pas s’auto-observer)
v Statut général = ce sont des sciences parmi les autres (qui prétendent décrire la
réalité et établir des vérités)
v Statut particulier = leur objet est toujours accessible à tous (ex : la société, la
population)
v L’objet de connaissance étudié est le contexte dans lequel tout le monde évolue >
suppose une démarche particulière (en tant que science)
v Il ne s’agit pas de juger, justifier ou d’améliorer notre monde mais de le décrire pour
saisir l’impact de nos actions sur le réel > l’objet de la sociologie porte sur ce que la
société est et non sur ce qu’elle devrait être
• La sociologie est avant tout un regard, un point de vue explicite sur la réalité sociale :
v Durkheim : il s’agit de voir les faits sociaux comme des choses analysables (et non
pas comme des actions à accomplir)
v C’est pour cela que les points de vue (ex : déterministe, actionnaliste) sont
nombreux et qu’ils permettent tous une description et une analyse différentes de la
société
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• La sociologie est une description, un point de vue et une interprétation :
v La pluralité des paradigmes (= vérités appliquées à l’aide d’un point de vue singulier
et arbitraire) implique plusieurs lectures possibles d’un même fait social (ex :
l’exclusion sociale)
v Son objet est d’interpréter les réalités qu’elle observe (et non de les imposer,
justifier,…)
v De plus, cet objet évolue à mesure que nos connaissances scientifiques grandissent
> difficulté majeure des sciences humaines
v En conclusion, la neutralité dans les sciences humaines est impossible > le projet
scientifique est de la contrôler le plus possible
• Selon Khun (1972), une révolution scientifique (ex : la Terre est plate) amènerait à des
changements de paradigmes pour des raisons historiques > il n’y a pas d’homogénéité
dans les sciences humaines (>< sciences historiques)
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• Schéma de Touraine, 1986 (repris par Bajoit, 1992) :
Holisme Atomisme
Structure : Action :
RUPTURE MUTATION
Rupture violente rupture petit à petit des individus
v D’une part, il y a un contrôle social de la raison humaine sur l’ordre social (qui
permet la pérennité de nos sociétés) > 2 réponses :
Ø Soit l’ordre est le résultat du contrôle de tous sur chacun > consensus qui porte
sur des valeurs et des normes (ex : contrat social) > l’ordre se maintient
Ø Soit une rupture de l’ordre (ex : évolutionnisme > une société A se transforme en
société B) // holisme
Ø Soit une mutation de l’ordre > l’action fait doucement évoluer la société d’un
état à l’autre (ex : changement permanent, pas de modifications radicales) //
atomisme
v Ces quatre approches vont structurer l’ère industrielle, basée sur la raison et le
progrès
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• « ON » est souverain, il dicte à chacun sa conduite et récompense (ex : prestige et
pouvoir) ou sanctionne (ex : ridicule) l’individu en fonction de son comportement
Ø Certains en feront les frais et seront punis (= sort de rappel pour la collectivité)
Ø La psychologie le voit comme un être guidé par les forces de son inconscient
• Compromis entre individus rationnels (cherchant tous à maximiser leurs intérêts) sous la
contrainte de la collectivité > le consensus résulte d’une négociation de tous avec tous
• Ce « contrat social » n’est pas imposé mais s’institue par la rationalité de chaque acteur
> chacun a intérêt à négocier et à respecter les autres (car cela pourrait leur nuire dans
le cas inverse)
• En cas de « dépassement des règles », l’arbitre sera l’Etat (qui est le seul à disposer de
la violence légitime pour faire respecter les règles)
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v « ON » = structure au centre > individu contraint
• Cette domination (de la classe propriétaire sur la classe populaire) est un fait structurel :
elle ne dépend ni de la conscience ni de l’intention des acteurs > c’est la classe qui
détermine tout
• Agit par souci des autres et de l’intérêt collectif et social (mais pas une caricature de
l’humain altruiste pour autant)
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• Jusqu’à un certain point, le changement est constant > permanente
transformation/mutation (et donc pas de rupture)
• Evolution historique :
• Conclusion : tous ces paradigmes/points de vue rendent compte d’une même réalité :
ils ont des bases anthropologiques différentes mais se combinent dans la mission
sociologique (= l’approche complexe des faits sociaux)
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mêmes par leurs − La réussite apprentissage
choix scolaire est une rationnel
question de − Elle contribue
positionnement au
(= classe) et développement
non de travail personnel des
élèves
− Vision d’une
France
multiculturelle
(années 90)
v Moyen-Âge = seul Dieu a la connaissance parfaite des choses > création des
premières grandes universités (= indépendance p/r à l’Etat mais dépendance p/r à
l’Eglise)
v La sociologie est une science à partir du moment où elle adopte des méthodes
scientifiques (quantitatives (ex : sondages) ou qualitatives (ex : interview))
• La démarche scientifique :
v Naît avec l’humanité (à chaque fois que l’humain a cherché à comprendre le réel)
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− Classement des cités
grecques en fonction de sa
cité idéale
Ø Mais il ne serait pas pertinent de dire que les sciences se contentent de lois et
d’expérimentation > si les phénomènes sociaux sont difficilement renouvelables
dans leur singularité, comment peut-on qualifier la sociologie de science ?
2) Pertinence
3) Mesurabilité
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Ø L’observation de la chose scientifique permet de dégager six évidences :
1) Il n’existe pas de loi universelle en science > une loi se prétend attachée aux
faits (qui changent constamment) alors que l’on ne peut pas prédire l’avenir
> « toutes choses égales par ailleurs »
3) Le découpage dans l’espace fait aussi violence aux faits > trancher, c’est
dénaturer ; il n’existe pas de « morceau » de société, c’est une fiction créée
par l’humain
6) Une hypothèse fausse peut donner lieu à une vérification (ex : l’eau bout à
100°)
i. Définition
• Comportements :
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• Social :
v Est social tout ce qui relève de la vie en société > les sciences sociales cherchent à
expliquer des faits liés à la vie en société (ex : économie, sociologie, sciences
politiques)
v Fait social = fait qu’on ne peut comprendre sans tenir compte de la dimension
collective de la vie en société (Durkheim)
v L’action prend un caractère social àpd moment où l’acteur (= celui qui agit) entre en
rapport avec l’autre agissant ; lorsqu’il y a interaction entre les deux
v La présence des acteurs peut être médiatisée (et non physique) > Weber envisage
les relations entre individus alors même qu’il n’existe aucun contact physique ou
médiatique entre eux > il suffit qu’une personne se situe par rapport à une autre et
oriente son action en conséquence
v Le champ de recherche sociologique est donc très large > famille, religion, vie
rurale/urbaine, politique, économie, communication etc.
• Née au XIXe (terme inventé en 1838 par Auguste Comte), siècle caractérisé par la
nécessité de penser une nouvelle société ; qui voit naître de nouvelles disciplines et qui
connaît trois révolutions majeures :
§ Révolutions européennes motivées par les idées des Lumières > naissance et
mort de régimes (MADD, convention, directoire, empire, république, monarchie,
second empire, nouvelle république,…)
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Neutralisme (Weber, Pareto) = analyser les valeurs significations ou
conséquences des actions humaines
2) Industrielle
3) Scientifique (silencieuse)
• L’origine de la sociologie est difficile à dater, la réflexion de l’humain sur ce qu’il vit et
son environnement social remontant à la nuit des temps (Aristote, Condorcet,
Machiavel, Montesquieu etc.)
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question de la diversité des sociétés humaines : selon lui, ce sont les conditions
physiques et naturelles qui conditionnent la vie sociale et les structures d’un individu
• En France:
Ø Veut allier les approches théoriques et pratiques (car la science comprend les
deux dimensions) dans une observation rigoureuse
Ø Le problème central de la sociologie réside pour lui dans l’union des individus au
sein de la société (= l’intégration sociale) > réification de la société
• En Allemagne :
v Georg Simmel
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Ø Intérêt assez atypique accordé au quotidien le plus proche (ex : les différentes
réalités de l’argent (troc = confiance >< monnaie = méfiance), mode, amour)
Ø Ne cherche pas à établir des lois mais à rendre ces éléments du quotidien plus
intelligibles
v Max Weber
Ø Lien moins « mécanique » que chez Marx : la structure n’est plus au centre ; il
insiste plus sur les personnes et leurs motifs (Marx = holisme >< Weber =
atomisme)
• En Italie :
v Vilfredo Pareto
Ø 2 obsessions :
Ø 2 types d’actions :
Ø Décrit une société dont les principes économiques sont une simple partie
• Aux US :
v Robert Park
Ø Considère qu’il faut être dans l’action étudiée pour pouvoir s’en rendre compte
> très proche du terrain et contre toute théorie « a priori » (succession = ouvrage
d’Anderson sur la vie des hobos, 1993)
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• Les pères de la sociologie (XIXe) :
v Auguste Comte
Ø Il propose :
b) La loi des trois états : l’humain passe en effet par trois états successifs…
Esprit métaphysique =
Esprit positif =
Esprit théologique = institutions transitoires
organisation sociale
sociétés hiérarchisées et (entre ordre ancien et
calquée sur le modèle
militaires (M-A) ordre nouveau: Europe,
industriel (XIXe)
Renaissance > Lumières)
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Ø Son « âge positif » a rapidement été considéré comme illusoire > critique dans
les années 60 : nous construisons ce que nous voyons (or, le positivisme prétend
que seul le visible compte)
v Alexis de Tocqueville
a) Le rapport égalité-liberté
Mis en concurrence, les individus ne partent pas avec les mêmes chances
> or, ceux-ci préfèrent souvent l’égalité à la liberté > préfèrent un pouvoir
fort (totalitaire)
La presse fait office de 4ème contre-pouvoir pour éviter que l’égalité prenne
le dessus sur la liberté
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La tyrannie de la majorité (quand l’égalité prend le pas sur la liberté)
Le despotisme démocratique
Aux US, les individus sont donc entièrement responsables de leurs actes
v Karl Marx
Ø Notions-clé :
Ø Idées essentielles :
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2. La lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie (dans la société
industrielle), basée sur la lutte pour l’appropriation de la surproduction
(elle-même issue de la division du travail)
Cette définition des classes par des critères strictement économiques est
contestée par de nombreux sociologues contemporains (Bourdieu, Aron)
Matérialisme de Marx >< Hegel (il faut imposer de nouvelles idées pour
changer le monde)
Ø « Mésanalyse » du communisme :
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Or, le capitalisme sait se renouveler en gardant une partie du prolétariat :
1. Solution à court terme = augmenter les prix > diminuer les coûts de
production > augmenter la productivité
Ø La révolution de 1917, tout comme celle de 1789, aura vu une élite bourgeoise
utiliser le peuple pour revendiquer ses idées
• Conclusion : une opposition assez claire se dessine entre deux paradigmes dominants…
HOLISME ATOMISME
Vision descendante Vision ascendante
La société (le tout) préexiste aux Les individus génèrent le social par leurs
parties (les individus) actions ; les individus déterminent la
société
Comte, Durkheim, Marx, Pareto De Tocqueville, Weber, Simmel, Park
v Va prouver l’efficacité des méthodes empiriques (basées entre autres sur des
statistiques) avec ses recherches sur le suicide > mise en évidence de corrélations
entre les phénomènes sociaux
v Forge la notion d’anomie (= situation dans laquelle l’acteur ne voit dans les
questions qu’il pose que des éléments de doute > anomie totale = fait de ne plus
rien connaître)
v Idées essentielles :
a) La sociologie est une science autonome = elle est dotée d’un objet et d’une
méthode spécifique > en compétition avec les autres sciences
Les faits sociaux sont extérieurs à l’individu et sont radicalement distincts des
faits individuels qui les constituent
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Comparaison avec les sciences physico-chimiques : le corps humain ne
comporte que des molécules > si l’on considère l’association de toutes ces
molécules, on trouve la vie > en sociologie, l’association des individus
engendre une réalité nouvelle
MORPHOLOGIE PHYSIOLOGIE
SOCIALE SOCIOLOGIE
SOCIALE GENERALE
- Base
géographique de la
population - Manifestations de
la vie sociale
- Etude de la
population, sa - Sociologie
économique, - Synthèse de
densité, son l'histoire des
volume, sa familiale, religieuse,
art,... sociétés
disposition sur le sol
• Max Weber
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v Idées essentielles :
a) La notion d’idéal-type
c) La sociologie compréhensive
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Type Action Action Action Action
d’action traditionnelle émotionnelle rationnelle en rationnelle en
valeur finalité
Conduite Machinale (« on Expliquée par La rationalité Ne peut que
a toujours fait l’état affectif ou intervient se comprendre
ainsi ») l’humeur de la lorsque l’on a par rapport
personne connaissance aux objectifs
des valeurs de que les
l’individu individus se
agissant fixent
Action S’appuie sur les Réactions de Ex : le militaire Ex : l’ingénieur
coutumes et type instinctif, qui se donne la qui construit
habitudes affectif ou mort après une un pont
passionnel défaite
d) Le processus de rationalisation
e) La neutralité axiologique
• Vilfredo Pareto
v Définit la sociologie comme étant « la discipline qui étudie les actions humaines »
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v Oppose les actions logiques (= où l’acteur a conscience d’un lien logique entre but
et moyens, en économie) et les actions non-logiques (= où le lien logique entre buts
et moyens n’existe pas, en sociologie) qui se divisent en 4 genres principaux :
v Idées essentielles :
b) Résidus et dérivations
Dans toute société, une minorité d’individus (l’élite) domine la majorité (la
masse)
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3 types de politiciens dans une élite :
1. Idéalistes
2. A la recherche d’honneurs
3. A la recherche d’argent
80% de
20% d'efforts
résultats
v 2 étapes de la vie :
• Cet ouvrage est devenu une référence en matière de méthodologie sociologique ; ses
étapes étant:
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v La formulation d’une question = qu’est-ce qui permet de réguler le taux de
suicide ?
v La définition de sa problématique
v Une conceptualisation
v Société = impose une série de comportements avec une logique collective >
holisme > selon Durkheim, la cause d’un fait social doit être cherchée parmi les faits
sociaux antécédents
• Question centrale = par quels mécanismes les individus sont-ils intégrés à la société ?
• La société française de la fin du XIXème siècle est un état nation qui se désagrège sous
différents aspects :
v L’affaire Dreyfus (1984-1899) = la société risque d’imploser parce qu’elle est tiraillée
de représentations contradictoires (et non cohérente comme il le voudrait)
v Premier ouvrage qui propose une méthode de travail pour les sociologues
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v Le fait social (ex : le mariage, le suicide) :
Ex. 2 : d’un point de vue sociologique, le meurtre n’est pas anormal; c’est la
quantité de meurtres qui est anormale, pas le fait lui-même
4. Expliquer la société : c’est en effectuant une série de types que l’on pourra
expliquer une situation > pour dégager les lois de la société, il faut expliquer
les phénomènes
• Contexte historique :
v Les statistiques p/r à la mort des citoyens sont assez fiables (cause du décès) et
montrent que le suicide répond à certaines régularités :
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v Statut matrimonial (Célibataires > mariés avec enfants > mariés sans enfant)
v Phénomènes naturels
v Le suicide répond parfaitement à sa définition en tant que fait social : il est extérieur
à l’individu, répond à des régularités et exerce un pouvoir de coercition sur
l’individu
v C’est donc la contrainte sociale qui pousse l’individu au suicide > toute action
collective pourrait alors être expliquée
• Etapes de sa réflexion :
1. La définition du suicide
Cette pathologie sociale (= écart par rapport à la norme statistique) met en lumière
le rapport entre l’individu et le groupe, détérioré lors de la révolution industrielle
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Aucun état n’a utilisé cette définition pour établir son taux de suicide (ex : un
capitaine noyé est un accidenté)
Gabriel Tarde
§ En reportant les suicides sur une carte de France, il remarque que le phénomène
se confirme à la ville mais pas à la campagne…
§ La maladie mentale est une « hystérie »; celui qui se suicide serait donc malade
Constate que le taux varie en fonction d’un certain nombre de paramètres ; cette
variation est visible dans les corrélations (= liens entre l’occurrence de deux
phénomènes) entre variables
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Types de Egoïste Altruiste Fataliste Anomique
suicide
Définition Se suicider parce Se suicider parce Se suicider parce Se suicider parce
qu’on est privé que l’on participe que l’on perd ses qu’il n’existe pas de
du support trop au collectif, propres valeurs dans valeurs ou de sens ;
d’une collectivité ce qui fera les valeurs du parce qu’il n’existe
et donc pas oublier son collectif; parce que pas de règles
aimé des autres propre intérêt les « règles » nous y (société organique
> intégration > disparition de obligent qui a généré trop de
insuffisante l’individu dans le règles et qui
groupe n’impose rien aux
individus)
Parallèle au Avec l’âge/la Parmi les corps N’existe pas En fonction des
taux de solitude constitués empiriquement au cycles économiques
suicide (personnes XIXe s. (mais
croissant… âgées) nécessaire
théoriquement)
Intégration Non Oui Oui Non
sociale
Intégration Non Oui Oui Non
normative
Exemple Une personne Une femme dans Spartacus (l’esclave Les moyens
âgée et solitaire un couple (castes qui se sacrifie) diminuent en temps
indiennes) de crise mais les
désirs augmentent
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Concept de l’intégration sociale et normative :
o Intégration sociale = volonté de faire partie d’un groupe dans toutes situations
4. La loi de Durkheim :
Différentes formulations :
§ Le taux de suicide décroît dans la mesure où les individus sont intégrés à des
ensembles sociaux par des liens forts et permanents
Le taux est faible si l’intégration est forte et vice-versa : le taux de suicide va croître
en fonction de la décroissance de l’intégration sociale et/ou normative
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Vision holiste quasi pure : rien n’est choix individuel
• Son travail est avant tout comparatif > ex : lien entre suicide égoïste et
appartenance religieuse :
v Un fait vient contrarier son constat : des pays scandinaves et protestants ont un
taux moyen > trouve une autre explication : le fait d’être minoritaire >
explication insuffisante
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d. Quelques critiques
• Négatif :
v Cette analyse « très XIXe » est assez moralisante p/r à notre vision actuelle ; la
solution (les corporations) est un élément de sa démarche scientifique
personnelle
• Positif :
• L’altruisme et l’égoïsme constituent les pôles d’un axe défini par la cohésion sociale
fondée sur la solidarité > 2 types de solidarité :
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et partager les mêmes partagées par tout le
valeurs (sinon ils ne seraient monde)
pas interchangeables)
Justice et sanctions Violente car exemplaire > il Les sanctions sont moins
faut parfois des déviants lourdes car il s’agit de
pour rappeler les règles réparer les torts causés (et
(sanction = bannissement, non de rappeler les valeurs
ignorance totale) communes)
Exemple Ancien Régime : chacun est Sociétés modernes
à sa place (le Noble, le Roi,
le bourgeois, le peuple)
Observation
Accroissement Spécialisation Mobilité des Envie de
Pas de famine d'autres
de la société des individus individus changement
sociétés
SOLIDARITE SOLIDARITE
MECANIQUE ORGANIQUE
Altruiste : Egoïste :
• Individualisation peu • Individualisme trop
développée grand
Intégration sociale • L’individu ira jusqu’à • Les individus règlent leur
se sacrifier pour son comportement sur leur
groupe libre arbitre (et non sur
• Repose sur la des valeurs)
similitude entre • Chacun possède une
individus fonction propre et est
(substituables) utile à la collectivité
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Fataliste : Anomique :
• Enfermement de • Absence de règles
l’individu dans la communes
contrainte des • L’individu se veut libre
Intégration valeurs et normes et autonome
normative sociales • Suicide le plus
• Régulation caractéristique de la
normative trop forte société moderne (=
qui le pousse à se disparition des valeurs
suicider et normes sociales) >
• Valeurs individu totalement
parfaitement désorienté
partagées et
reconnues
• Marque le passage d’une discussion sur le social à une analyse empirique des faits
sociaux, et enfin à la construction d’une théorie sociologique
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VI. La sociologie américaine
v 2 écoles :
Ø Deuxième école :
Démarche spéculative basée sur le vécu des gens > les chercheurs sont
en empathie avec leurs informateurs
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L’homme marginal est le migrant de 2ème génération (ou métis) qui se
trouve tiraillé entre deux cultures > pas de réel sentiment
d’appartenance > rejet social
Le paysan polonais :
Ø Robert E. Park :
v Idées essentielles :
b. L’analyse écologique
c. L’action collective
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> L’ordre social ne s’impose pas de l’extérieur aux individus ; il est le
résultat d’un processus complexe qui se construit dans l’interaction (//
atomisme)
v Idées essentielles :
Alliance objective entre les intérêts des décideurs des grandes firmes, les
chefs militaires et les dirigeants à la tête de l’Etat
Le pouvoir est dans les mains de ceux qui peuvent réaliser leur volonté
même si d’autres s’y opposent
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But premier = favoriser une prise de conscience individuelle des
problèmes sociaux
• Erwin Goffman
v Etude des interactions dans les institutions totales (ex : prison, asile, caserne,
hôpital etc.)
v Idées essentielles :
Caractéristiques:
§ Changement de temporalité
b. L’interaction
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Typologie :
c. L’analyse dramaturgique
• Raymond Aron
v Intellectuel engagé :
v Son côté philosophe lui permet d’avoir un regard détaché sur les événements
v Recherches :
Ø Sur la société industrielle, les rapports qui s’y instaurent entre la structure
sociale et le régime politique
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1. L’entreprise est radicalement séparée de la famille (activités de
production et de consommation ≠ travail ≠ loisir)
v Considère que les sociétés actuelles voient l’activité économique comme leur
occupation principale
Ø L’idéologie est l’autorité absolue, la Vérité de l’Etat > tout y est soumis
v Idées essentielles :
a. La société industrielle
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Les totalitaires peuvent être éduqués et avoir de la culture > choqué par
les autodafés
v Héritage :
• Raymond Boudon
v Ce qui est important, ce sont les actes individuels > les théories générales du
changement social n’existent pas et ne peuvent exister (// atomisme)
v Cela peut engendrer des effets pervers (= résultent du fait que chaque individu a
eu exactement la même idée en même temps et l’a traduite en action, ex :
embouteillages en juillet ; dévalorisation des diplômes)
v Idées essentielles :
a. L’individualisme méthodologique
Individus // atomes
2. Les individus sont rationnels > une action est rationnelle pour peu
qu’elle soit orientée par un intérêt, une valeur ou même une
tradition (l’individu a « de bonnes raisons d’agir ») > rationalité
située (liée à son environnement)
Deux postulats :
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1. De l’égoïsme = on pense seulement aux conséquences de nos
actions sur nous-même
• Pierre Bourdieu
v La société est un système de relations qui à la fois relie et oppose les individus >
vision holiste et structuraliste
v Le structuralisme constructiviste :
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v La théorie des champs :
Ø Dans tout champ, les interactions obéissent à des règles spécifiques > les
acteurs développent des stratégies grâce à leurs capitaux :
v Idées essentielles :
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• Michel Crozier
Ø La conduite humaine est toujours l’expression d’une liberté > l’acteur n’est
jamais (totalement) contraint dans une organisation
Ø Or, la prévisibilité des actions d’autrui est le meilleur moyen de les contrôler
v Idées essentielles :
Les individus sont pris dans des relations de pouvoir et luttent pour
accroître leur pouvoir (= quand un individu A et capable d’obtenir d’un
individu B un comportement que ce dernier n’aurait pas eu sans
l’intervention de A)
> Cela rigidifie les organisations car elles sont obligées de multiplier les
règles (pour diminuer l’incertitude)
L’organisation…
43
§ Assoit son autorité par des sanctions et récompenses
Les sociétés modernes sont bloquées car les Etats et leurs bureaucraties
empêchent l’innovation (même les innovations technologiques ont
renforcé cela)
• Alain Touraine
Ø Estime que la règle n’est pas antérieure à l’action > la règle est créée,
modifiée, contestée par l’action
Ø Rapports de classe conflictuels car une classe dirigeante impose son modèle
à une classe dominée
v 3 périodes :
Ø Retour de l’Acteur
v Idées essentielles :
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a. L’analyse de la société post-industrielle
Société post-industrielle:
accumulation de
Société industrielle:
connaissances (pour
accumulation de capital
réaliser une production
matérielle)
c. La sociologie de l’intervention
3. Conceptions étatistes >< l’état n’est jamais neutre, il est motivé par des
idéologies et pouvoirs de classes
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VIII. Le cas du Monopole industriel : exemple d’analyse stratégique de Michel Crozier -
MOI
v Similitudes
v Différences :
Ø « ON » >< « MOI »
• Etude assez classique qui initie une école française de sociologie (« la pensée
stratégique »)
i. Une sociologie des organisations (= quelque chose dont l’existence est régie par
des règles formalisées et dont la frontière est également formellement posée)
• Pour qu’il y ait organisation, il faut une action organisée qui dure dans le temps (ex :
entreprise, association, institution, ONG, asbl) > caractéristiques = durée/pérennité
+ caractère formel
• Evolution :
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v Williamson : « l’organisation est la manière dont le marché se décharge de la
négociation permanente qui est au centre du mécanisme économique
néoclassique »
v Sociologie du travail :
Ø Remet en question l’idée que l’individu est au service d’une organisation >
s’intéresse à l’action humaine, dirigée vers un objectif collectif
Ø Une fois l’objectif atteint, l’organisation disparaît > il faut trouver le juste
milieu de participation
• Organisation // société :
v Exemples :
Ø Taylorisme (XIXe)
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v Les organisations sont représentatives de la société contemporaine : elles allient
la complexité à l’action et l’existence de règles à l’adaptation > permettent de
poser un « diagnostic » (sociologie générale)
v Son problème central est celle des limites de la liberté d’action > la liberté est
au centre ; il n’est pas question de voir une structure enfermer les individus
• Crozier est-il pour autant de droite ou conservateur ? Il ne fait qu’en effet poser des
constants ou des jugements de faits, jamais des jugements de valeur…mais il est
clair que son travail sert avant tout le patronat !
• Objectif = établir une théorie des phénomènes bureaucratiques > théorie générale
des systèmes culturels contemporains
a. Le concept d’acteur
Ø Peut être collectif (ex : un auditoire a pour intérêt commun de réussir son
année)
b. Le concept de rationalité
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Ø Tous les comportements sont rationnels (NB : le seul sociologue qui semble
donner de l’importance aux actes non-rationnels est Pareto) en fonction des
intérêts de chacun ; dans une action collective
Ø Typologie :
Ø Celle-ci est donc structurée sur base de l’intérêt de chacun et diffère selon les
intérêts (ex : ouvrier ≠ patron)
c. Le concept de pouvoir
Celui-ci n’est jamais acquis par un acteur ; il est le propre d’un système
d. Le concept de stratégie
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Ø L’acteur fait des choix qui dépendent de la manière dont il perçoit sa situation
et des moyens dont il dispose pour en tirer profit
• Ce que toute organisation cherche à éviter est l’incertain > pour cela, elle met deux
éléments en place :
v Des règles impersonnelles = doivent prévoir toutes les situations, protéger les
membres de l’arbitraire
• L’organisation réduit son incertitude mais devient alors rigide (elle ne se réfère qu’à
sa cohérence interne, parfaite et coupée du monde) > 3 conséquences :
1. Zone d’incertitude
Ø Typologie :
Ø Les acteurs qui maîtrisent cette zone d’incertitude ont une capacité de
négociation > celle-ci définit une relation de pouvoir
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Ø Ceux-ci développent des normes/comportements standardisés qui sont des
lois informelles (ni écrites ni même édictées explicitement)
Ø Déviation des buts = fait que les règles soient rapidement respectées pour
elles-mêmes (sans raison énoncée)
v Le changement est alors une rupture d’équilibre pour que l’organisation puisse
à nouveau être en phase avec la réalité de son environnement…
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L'organisation
veut diminuer
l'incertitude
Règles formelles
Changement + centralisation
des décisions
Crise Rigidité
Zones
d'incertitudes +
Résistance au
effets pervers +
changement
normes de
groupe
• Critiques :
v Son concept de stratégie n’insiste pas assez sur son caractère de construction
analytique
v Met trop en avant la notion d’intérêt (or, si tout est intérêt, alors rien n’est
intérêt)
• Héritage :
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v La boucle est bouclée : Crozier analysait les organisations car il y voit la société
industrielle dans sa globalité > Friedberg les quitte car elles ne sont plus qu’un
cas particulier
Fait sociologique
Fait social
• Paradigme de l’aliénation :
v = L’humain ne s’appartient plus à lui-même ; il est dominé par une structure qui
le traverse de part en part et lui confisque son autonomie (≠ structuro-
fonctionnalisme de Durkheim : le partage de valeurs n’est plus primordial)
v Marx : explique la confiscation opérée par le capital sur le travail > l’ouvrier est
étranger à son propre travail car il n’est ni maître de sa production ni de son
produit
• Rappel : Bourdieu
v Domination symbolique :
53
Ø Les structures du monde social ne sont pas influencées par la volonté des
membres MAIS ceux-ci peuvent concourir à la reproduction de ces
structures !
Ø Exemple de l’enseignement :
Les classes aisées réussissent car ce type de savoir est valorisé dans leur
sphère familiale >< l’échec des classes populaires est (presque) assuré
Ø Cette domination n’est évidemment pas perçue par les agents ; seul le
sociologue arrive à la mettre en lumière
Ø Exemple de la culture :
• Son travail porte au point de départ sur l’exclusion sociale > objet choisi = le ghetto
noir, enfermement dans un paysage urbain spécifique et dans une condition sociale
déniant toute mobilité
54
a. Un principe de base : l’aliénation
• La domination et l’aliénation sont bien des faits structurels > ne dépendent pas des
intentions des individus > tout est déterminé par la classe sociale
• 3 types de capitaux > économique, culturel, social > forment ensemble le capital
symbolique
• Habitus = fait social durkheimien qui donne un statut d’agent aux individus
• Nous paraît tellement naturel que nous apprécions inconsciemment ceux qui
partagent un habitus identique
• Elle fournit à l’agent son habitus mais son influence n’est plus directe
• Bourdieu essaye de dépasser le débat holisme VS atomisme > pour lui, la société
est un système de relations qui à la fois relie et oppose les individus
55
v Détermination de la société encore plus forte que dans le structuro-
fonctionnalisme (s’effectue à l’insu des gens en plus de les utiliser)
v L’intérêt n’est plus celui des acteurs mais celui de la société > utilitarisme doublé
d’une logique de la domination (« économiste de la domination »)
• Veut étudier l’exclusion sociale dans les villes américaines > comment étudier
empiriquement cette ségrégation lorsqu’on ne fait pas partie de la communauté
exclue ?
• Le ghetto n’est pas un lien d’observation en soi > se rend dans un club de boxe
d’un ghetto afro-américain de Chicago et s’y immerge totalement (rigoureux travail
de terrain, une recherche empirique)
• L’observation participante…
• Caractéristiques de la boxe :
56
a. Méthode sociographique
• Prouve que cette activité sportive est en fait une activité sociale ; le portrait des
populations (afro-américaines, hispaniques) déçues du rêve américain
• Cette activité sociale est propre aux populations marginalisées ; c’est une sorte
d’échappatoire (à la drogue, la pauvreté, la criminalité) > paradoxale vertu
protectrice de cet art violent
• Toutes les déclarations qu’il rapporte sont inscrites dans un vécu ; elles ne sont
jamais sollicitées
v Sociographie : écrit une société telle qu’elle est vue et vécue de l’intérieur
• La boxe est un archétype de la réalité sociale ; c’est une acquisition par le corps et
dans le corps d’un habitus > la vie sociale ne s’explique pas ; elle s’incorpore
• Comme l’école, comme l’art, comme tout espace d’apprentissage ; la boxe met en
lumière la vie en société et l’aliénation qu’elle compose
57
iii. Les apports du travail de Wacquant
• La structure qu’il met en avant devient proche ; elle est diffuse et non explicite
• NB : Wacquant voudra même être incarcéré lors de son étude sur le système
carcéral aux US, mais cela lui sera refusé
• Son engagement n’est pas non plus du militantisme, mais plutôt de la sociologie
critique
• Son travail est fondamental inductif ; la théorie n’est mobilisée que pour rendre
compte des observations constamment menées
• Wacquant // Crozier :
Crozier Wacquant
Stratégie Objective (définie par le Subjective (vécue par le
sociologue) sociologue)
Intérêt A la recherche d’intérêt Sortir de sa condition (mais
personnel but statistiquement
impossible à réaliser >
illusio)
Action Cohérente Incohérente
Seul point commun Echec certain
v Non seulement cette structure est toujours la construction des agents ; mais ils le
savent > rupture radicale avec l’aliénation bourdivine
58
v Ce qui intéresse Boltanski est la description de la constitution d’un groupe social
en entité politique > chez Bourdieu, un groupe se forme suite à une rupture
(structuralisme) et son autonomie serait impossible (les individus étant agis par
l’habitus)
v Les cadres ne sont donc pas aliénés et ne sont pas dans l’illusio : ils ont trouvé
les « bonnes règles du jeu »
• Travail empirique = entretiens approfondis avec des cadres > objectif = comprendre
comment une catégorie purement professionnelle se constitue en groupe d’action
• Constitution d’un nouvel ordre d’analyse : la théorie des conventions > fondement
= montrer que les acteurs sociaux constituent les cadres de références qui serviront
à juger leur pertinence et efficacité
59
v But = composer un collectif (des catégories) et les illustrer par un cas singulier
(une profession) qui devrait prendre une dimension générale et collective
• Sa recherche porte sur la dénonciation d’une injustice par une personne > il veut
comprendre quelle condition une telle dénonciation doit satisfaire pour incarner un
collectif (prendre valeur d’exemple pour tous)
v Résultat : tous les membres du jury considèrent les mêmes lettres comme
pathologiques/légitimes
v Projet = faire de l’affaire un concept sociologique > l’affaire est une forme
sociale ; c’est un concept décrivant la transformation de l’action individuelle en
action collective
v Le succès d’une affaire dépend du fait que la personne dénonçant soit suivie
• Le problème est celui des différends (= désaccords résolues par des personnes
« normales » sans passer par la violence physique mais en utilisant des règles
généralisantes) > répondent tous à un même mécanisme : convoquer une grandeur
commune et supérieure pour arriver à les résoudre
60
v La dé-singularisation (victime/dénonciateur)= évoquer un fait que ne concerne
pas la personne qui l’énonce > une personne prend la parole pour dénoncer une
injustice faite à un tiers
4. Le juge = auprès de qui la dénonciation a lieu > peut transformer le cas singulier
en affaire collective (NB : ici = l’opinion publique réduite au lectorat du journal)
61
• La dénonciation légitime sera celle effectuée par un collectif (ex : ONG) et portant
sur une injustice dont elle n’est pas victime > façon de résoudre des conflits hors
violence
• Ex : les rameurs dans une barque (s’ajustent en cours d’exercice jusqu’à arriver à une
convention pratique, ici ramer)
a. De la justification
• Etablit différents types de justice qui constituent les diverses dimensions permettant
de résoudre des accords
• Chaque cité (principe assez abstrait), lorsqu’elle est investie par des objets, constitue
un monde (où il est nécessaire de se justifier)
62
• A chaque cité correspond une grandeur commune spécifique et une dignité
particulière :
• Chacun est présent chaque cité mais y occupe une place plus ou moins importante
en fonction de son investisseent
v Au sein d’une cité peuvent se produire des litiges (= remises en cause de l’état
de grandeur qui se résolvent par une épreuve au sein de la cité)
63
Dans la cité du renom, l’artiste sera seulement vu comme un inconnu
(certes talentueux)
• L’accord se construit donc dans un cadre hors violence : dans le cas de la justice, un
principe d’équivalence est mobilisé pour arriver à évaluer (voire à mesurer) les actes
et les personnes
• Mais toutes les situations ne correspondent pas à ce type (la justice) > analyse plus
= ensemble des régimes d’action
v Entre régimes reposant sur des équivalences ou sur des équivalences tacites (ou
désactivées)
JUSTICE ROUTINE
64
en réduisant le différend à un applique le règlement, on suit
litige (= une épreuve) les grandeurs de manière
− Ex : conflit entre Theo Francken automatique
(cité marchande > intérêt) et la
famille namuroise souhaitant
accueillir des réfugiés (cité
domestique > bon sens)
VIOLENCE AGAPE
• Il est possible de basculer d’un régime à l’autre (ex : le passage de l’amour (agapè) à
la violence = partagent tous les deux une absence totale d’équivalence)
• Ces concepts seront surtout utilisés par les sociologues des organisations
65
iv. La dénonciation, un quatrième exemple de démarche sociologique
• Démarche totalement contemporaine : rien n’est définitif ; tout repose sur des accords
spécifiques négociés entre les parties prenantes
1. Le temps
Ø Séquences courtes
2. L’action
3. Les compétences
Ø Les personnes sont aptes à choisir un régime d’action mais aussi à juger
l’action et les comportements
4. Les objets
1. Le constructivisme = idée que le monde social n’est pas autre chose que ce que
les gens qui l’habitent en font
• Critiques :
v Négatif
Ø Selon Boltanski lui-même : n’a recouru qu’à une seule « grandeur », l’opinion
publique
66
Ø Caractère mécanique, figé de son travail (enfermement de conventions dans
un nombre fini de cités et de mondes) MAIS il ne faut pas réifier son
approche
v Positif
Durkheim // statistiques
• Conclusion :
67
XI. Thèmes de recherche – exemples
1) La communication
i. Définition
• Recouvre une multiplicité de sens que les récentes innovations technologiques ont
encore complexifiée
• Sa place ne fait que grandir dans la société contemporaine > aujourd’hui, environ 80%
de la population de l’UE travaille de près ou de loin dans ce secteur
• Tous les grands organes de diffusion renvoient dans la société des images stéréotypées
(= fonctionnement de la société industrielle)
• Les journalistes, artistes, écrivains, producteurs ont pour métier de manipuler ces
stéréotypes
68
• Il y a une sorte de jeu entre les rapports face à face et les rapports à distance qui
constituent les échanges d’opinion > permettra aux individus de se conduire « comme il
faut »
• Mot d’ordre : se décrire en face d’autrui et comprendre autrui pour pouvoir se mettre à
sa place
• L’émetteur envoie des messages qui touchent un certain nombre de personnes ; celles-
ci seront soit des « influents » (leaders d’opinion/opinion givers), soit des récepteurs
ordinaires (la masse/opinion receivers)
• Les récepteurs ordinaires reçoivent le message des « mass media » mais ils ne se
formeront une opinion qu’après avoir discuté avec les influents et les autres récepteurs
> tous ensemble, ils forment le groupe élémentaire
v L’influent cosmopolite/le portier = celui qui laisse entrer certaines informations puis
referme la porte à d’autres (toujours sélectif) > pouvoir de manipulation énorme
Ø La télévision est vue comme un médium aliénant les esprits (car montrant à
tout le monde la même chose)
69
Ø Les possibilités de manipulation sont infinies
Ø NB : Les médias n’ont pas créé ces inégalités culturelles mais contribuent à les
diffuser
Ø Grâce aux médias, les individus trouvent à la fois un refuge face à l’agitation
du quotidien et une ouverture sur le monde, riche de nouvelles découvertes
Ø Le récepteur n’est pas une « pâte molle » sur laquelle viendrait s’imprimer le
message
v La médiatisation groupale
Ø Reconnaît que les leaders d’opinion sont des agents médiateurs qui filtrent
les messages…
• La nouveauté vient essentiellement du fait des acteurs qui acceptent de plus en plus
l’idée que la société devienne de « l’information »
70
a. L’invention
• Il existe un décalage entre les usages proposés par les équipes de programmation et
les pratiques des utilisateurs
• « L’appropriation sociale » de l’innovation est le fait des médiateurs, mais plus souvent
encore des individus eux-mêmes (qui inventent d’autres usages, en fonction de leurs
expériences et savoirs)
v Les recherches scientifiques sont orientées par les représentations sociales des
chercheurs…
c. La société de l’information
• On assiste plutôt à un renouvellement des inégalités et des problèmes de société > loin
de l’idée que chaque technologie serait nécessairement plus créative et plus égalitaire
(rattrapage du tiers-monde, communication rétablie, résolution des crises économiques)
• L’informatique associée aux télécommunications reste tout de même une des inventions
majeures du XXe siècle > questionnement dans deux aspects de cette évolution :
Ø La vie économique et sociale repose de plus en plus sur de très grands réseaux
techniques
71
Uniformisation culturelle (cf. américanisation des médias)
2) Le pouvoir politique
• Soit deux acteurs (individuels ou collectifs) ; le pouvoir est la relation par laquelle l’un
des deux acteurs amène l’autre à agir autrement qu’il ne l’aurait fait s’il n’était pas entré
dans cette relation
• Les relations entre acteurs s’inscrivent dans un cadre structuré mais il existe toujours un
espace de liberté dans lequel le pouvoir peut se développer
72
iii. Le pouvoir, rapport de domination
• Les sociétés occidentales sont caractérisées par la prédominance du pouvoir légal, l’Etat
étant le détenteur du monopole de la violence physique légitime
• L’Etat a en effet confisqué les pouvoirs militaires et a étendu son pouvoir par
l’intermédiaire d’une bureaucratie légale-rationnelle et au service du bien public (grâce
à des fonctionnaires)
iv. La question est : qui détient réellement le pouvoir ? Qui se cache derrière
l’Etat ?
v Pareto oppose les élites (qui détient un pouvoir polyarchique) aux masses
v Marx considère qu’il y a une lutte des classes (d’une oligarchie économique ; les
capitalistes, sur le prolétariat)
v Bourdieu pense que le pouvoir est entre les mains d’une oligarchie (= propriétaires
des moyens de production)
• Pareto :
73
v L’élite politique (l’élite dominante donc) se divise en deux catégories : d’un côté, les
lions (qui gouvernent par la force) ; de l’autre, les renards (par la ruse)
v Dans nos sociétés, il y a une pluralité des élites (car de nombreux domaines
d’activité sans cesse en mouvement), dont la circulation est nécessaire pour une
société harmonieuse
v Bourdieu montre que cette classe dirigeante est la nouvelle noblesse de la société
démocratique (cf. réussite scolaire)
v Marx défend l’idée que le pouvoir politique sert seulement l’intérêt particulier de la
bourgeoisie ; à la différence d’autres sociologues, il fait reposer le pouvoir sur des
bases économiques > celui-ci disparaîtra quand les conditions de domination
bourgeoise seront supprimées
• Il a la maîtrise d’un territoire et exerce son autorité sur ses habitants grâce au monopole
de la violence physique légitime : à l’exception de l’Etat, aucune autre autorité n’a la
possibilité de faire appel à la force publique, ni ne peut restreindre la liberté d’un
individu
74
Typologie du/des pouvoir(s) Qui se cache derrière l’Etat ?
1. La compétence particulière
2. La maîtrise des informations
Crozier 3. Les règles générales
4. Les relations de l’organisation
avec l’extérieur
1. Charismatique
Weber 2. Traditionnel
3. Légal-rationnel
Pareto Elitiste/polyarchique L’élite politique (lions et renards)
1. Spirituel Prêtres, savants, idéologues ;
2. Militaire officiers ; propriétaires,
Aron 3. Economique technocrates ; hauts
4. Administratifs fonctionnaires ; parlementaires,
5. Politique gouvernants
• Nous dirons que le pouvoir politique est né avec la naissance de l’Etat moderne, au XVIe
siècle
vii. La démocratie
v Valeur, la démocratie est fondée sur la conviction que les humains naissent libres et
égaux en droit
v Système politique, la liberté et l’égalité des chances doivent être assurées par le
gouvernement, par l’intermédiaire du vote
75
v NB : il ne faut pas non plus l’ériger en valeur suprême ; c’est une manière de
gouverner parmi d’autres (et imparfaite)
• Typologie :
Ø Garantit :
v La technicité croissante des décisions rend les décisions inintelligibles par la grande
majorité de la population
v Le pouvoir exécutif prime et exercice une technocratie (ex : décisions appuyées sur
l’avis d’experts)
v L’égalité des conditions n’existe pas (et la reproduction sociale dans les démocraties
est la plus difficile à supporter) > ne représente pas les minorités
76
Egalité des
conditions
L'Etat-Providence
n'a pas assez de
moyens pour Déceptions
satisfaire tout le
monde
Appauvrissement Anomie,
du tissu social et individualisme,
de la solidarité repli sur soi
• Avec l’introduction du suffrage universel, l’activité politique est devenue petit à petit un
« métier », une occupation à plein temps et rémunérée
• La lutte pour la conquête de postes fait partie intégrante de l’activité politique ; c’est un
des fondements du système démocratique
77
• Les débats politiques deviennent des batailles d’experts > les électeurs ne s’expriment
plus qu’à travers les élections
v Selon Bourdieu, une telle méthode n’est pas pertinente ; en effet, tout sondage
d’opinion prend pour évidence :
Ø Que tout le monde possède une opinion sur n’importe quel sujet > faux : toute
question ne suscite pas un intérêt égal dans la population
Ø Que toutes les opinions se valent > les réponses émises ne possèdent pas
socialement la même signification (ex : un médecin et un patient sur le thème
d’une médecine sociale)
Ø Qu’il existe un accord préalable sur les questions posées > chaque milieu social
a ses sujets de préoccupation
Ø Le politicien veut l’opinion publique de son côté > campagne électorale quasi
permanente, coups médiatiques, doit agir vite
Ø Le jeu politique tend à se replier sur lui-même tout en donnant aux citoyens une
illusion de transparence
v En conclusion : les sondages apprennent davantage sur les sondeurs que sur les
sondés !
78
3) Les classes sociales
• XIXe siècle en Europe = dominé par la propriété > Touraine : le clivage principal de
notre société est l’opposition entre possédants et non-possédants
• Trois composantes :
• Rappel : Marx établit une théorie des classes sociales (= groupements antagonistes qui
s’opposent sur la détention des moyens de production) dont le critère économique
prépondérant ; l’appartenance à une classe est fondée sur la place occupée dans le
processus de production et dans la conscience que l’on a de cette situation
• Weber : les classes sociales ne sont qu’une modalité parmi d’autres de la stratification
sociale (3D = économique – statutaire – politique)
v Les genres de vie sont remplacés par des niveaux de vie (la dimension économique
est moins importante > ex : le folklore est apprécié par les classes supérieures)
79
v Conclusion : la dualité possédants/non-possédants a perdu de son sens aujourd’hui
• La société pourrait être comparée à un jeu de cartes et aux transactions possibles entre
les joueurs :
v Ensemble des règles du jeu // chemins à suivre dans une perspective sociale
• Chaque classe sociale connaît une certaine situation objective déterminée par des
caractéristiques économiques, familiales etc. (= conditions d’existence, Bourdieu) >
engendre des pratiques sociales différentes
• D’après leur position et leur condition, les individus ont naturellement des intérêts
opposés :
v Logique de besoins stables = dans une culture populaire traditionnelle, dès que les
besoins urgents sont assouvis, on ne travaille plus
• Ces pratiques différentes peuvent être comprises si elles sont replacées dans un
contexte plus global ; celui des milieux de vie (= mettent en évidence les conditions
d’existence et positions dans les hiérarchies)
• Tous les critères n’ont pas la même importance, certains influencent plus les autres :
v Les études apportent une qualification pour trouver une profession, grâce à laquelle
on aura un revenu
80
v Ceci aura un impact sur la vie relationnelle et l’insertion écologique d’un individu ;
qui, ensemble, entraîneront un type de consommation
• Les classes sociales sont ici des groupements informels d’individus caractérisés par une
appropriation différente de ces critères
• La classe sociale n’est pas déterminée par la propriété-même mais par la structure de
relations entre toutes les propriétés
• Une classe sociale ne se détermine pas que par sa position dans les rapports de
production > appartenance ethnique, sexe etc.
iv. Le projet
• = Tentative d’appropriation des choses que l’on ne possède pas mais qui existent, et ce
dans une trajectoire histoire
• L’être humain est caractérisé par sa capacité à se projeter, à vivre en fonction de l’avenir
• Ex : dans une société qui privilégie le capital économique, le bien valorisé sera l’argent
et le projet visera une amélioration de la position de classe
81
v. Le concept de capital
• Les bases du pouvoir ne se situent pas uniquement dans la propriété des biens de
production
• Marx >< Weber : il peut y avoir des solidarités/oppositions aussi bien à l’intérieur d’une
classe qu’entre les classes > distinction entre « ordre » et « classe »
• Le passage d’un ordre à une classe (et enfin à un parti) montre une prise de conscience
plus importance des conditions d’existence
• Weber accorde donc beaucoup d’importance à la profession, qui engendre des modes
de vie différents
• Privilégie davantage les modes de représentation des métiers que leur contenu
• Question : « Ne passe-t-on pas d’une société à culture dominée par le métier à une
société à culture dominée par le statut ? »
82
• > La position statutaire résulte de la reconnaissance par la collectivité des qualités et
des performances des individus
c. Les capitaux
d. La dissonance
• Un effet de dissonance peut apparaître lorsqu’il y a des niveaux très différents dans la
possession des capitaux (ex : un capital économique fort pour un culturel faible)
• Part du postulat suivant : chaque individu espère recevoir plus qu’il ne donne
• George Homans construit une théorie, à partir de quatre variables (éducation – ethnie –
profession – revenu) où il parle de dissonance et de statut incongruent (>< statut
congruent = un haut investissement correspond à une haute récompense)
• L’effet de dissonance provoqué par un statut incongruent amène les individus à réagir :
v Développement de PTS
• NB : L’individu ne choisit l’objet de son projet ; un médiateur le lui désigne (car les
pratiques sociales sont souvent des pratiques d’imitation ou de distinction) > la
83
perception des inégalités dépend de la distance entre médiateur et sujet (ex :
démocratisation du tennis > clubs « sélects »)
• Rappel : tout individu évolue à l’intérieur d’espaces sociaux plus ou moins autonomes,
les champs (= sous-système, ensemble d’activités spécifiques)
• Trois champs ont toujours existé (politique – économique – religieux) ; ils ont structuré
les sociétés humaines et en ont généré d’autres
• Chaque champ a sa spécificité et entretient des rapports avec les autres (ex : le champ
juridique permet de rationaliser les exigences du champ politique)
• Les acteurs participent à des champs divers (ex : le ministre sera plus important dans le
champ politique que dans le médical) et peuvent avoir plusieurs positions dans un
même champ > l’individu qui développe ses capitaux dans un seul champ est
relativement faible
v Y a t-il un champ qui sert de modèle pour penser l’organisation des autres
• Un champ est en position hiérarchique forte quand il se laisse peu évaluer par les autres
(ex : il est plus aisé pour un scientifique de rejoindre le champ littéraire que l’inverse)
• Le champ n’est pas un donné figé dans le temps (ex : les biens symboliques du champ
religieux ont énormément évolué au cours du temps)
84
• Le conflit de légitimité implique un conflit de pouvoir (pouvoir technique) et une crise
d’identité (pouvoir symbolique)
• Actuellement, les corps traditionnels (ex : médical) perdent une partie de leur pouvoir
symbolique face à l’évolution des savoirs parallèles (ex : hypnose)
v Différences = conscience faible (ou nulle) des individus >< conscience importante
• Rappel : l’habitus est l’ensemble des dispositions que l’individu incorpore pour les
mettre au service de ses pratiques sociales
• Les deux concepts font appel à une dynamique psychique et aux conditions objectives
d’existence
v Ce n’est pas par l’individualisme mais par la force collective que l’on peut améliorer
sa position
85
• Le jeu avec règles et les univers imaginés
v Ceux qui voient l’ethos comme un jeu de hasard imagineront des univers
merveilleux mais inaccessibles
v Ceux qui le voient comme un jeu avec règles imagineront des univers merveilleux
mais à portée de projets
v Conclusion : cette vision du monde a une répercussion sur la perception de soi (qui
aboutit souvent à un repli sur soi)
• Conclusion : chaque position établit une hiérarchie qui lui est propre dans l’usage des
différents registres, au sein des différents champs
86
viii. Les trajectoires sociales
• Jeu où tout le monde connaît les règles mais la tactique est individuelle > un « champ »
des possibles » est offert à un acteur déterminé
• La position et la trajectoire individuelle ne sont pas indépendantes l’une de l’autre > les
trajectoires sociales sont liées aux classes sociales
v Ses trajectoires déviantes = inattendues ; l’individu se déclasse soit par le haut, soit
par le bas (ex : le fils d’un ouvrier qui fait droit)
• Typologie :
87
v D’investissement social = instaurer des relations sociales directement
mobilisables/utilisables
• La classe moyenne est en position intermédiaire > ni fusion, ni démarcation avec les
autres classes
v Soit elle est dans une position de neutralité > risque = se retrouver au service de la
classe supérieure
v Soit elle fonde son pouvoir dans la confiance > risque = être en rupture de langage
avec la base
Nouvelles classes
Anciennes classes
moyennes = actifs salariés,
moyennes = membres de
membres de professions
professions
intermédiaires et
indépendantes (petite
employés (création du
bourgeoisie)
capitalisme du XIXe s.)
• Elle se perçoit en termes de double négation (« mieux » que ceux d’en bas et capable
de devenir comme ceux d’en haut) > désir de mobilité sociale
• Elle mise tout sur le capital économique et semble négliger les autres (= dissonance) ;
tout comme elle n’affirme sa présence que dans un seul champ
• Sa valeur est l’authenticité, la bonne conscience > incapacité d’opposition radicale >
insécurité culturelle permanente (liée au fait qu’elle se définit à partir des autres)
88
v USA = fierté de pouvoir s’exprimer dans un langage simple, d’être compris de tous ;
relative sécurité économique
c. La petite bourgeoisie
• Ex. de la photographie :
89