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IMAGINAIRES ET POLITIQUES DE LA NUIT MONTRÉALAISE

© Observatoire des politiques culturelles | Téléchargé le 26/01/2023 sur www.cairn.info par jrad yassine via FSHS Tunis - CNUDST (IP: 41.229.252.74)

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Will Straw, Traduit de l’anglais par Luc Gwiazdzinski

Observatoire des politiques culturelles | « L'Observatoire »

2019/1 N° 53 | pages 29 à 32
ISSN 1165-2675
DOI 10.3917/lobs.053.0029
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-l-observatoire-2019-1-page-29.htm
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IMAGINAIRES ET POLITIQUES
DE LA NUIT MONTRÉALAISE
Will Straw

Dans le premier épisode de la compilation de 1992, Montréal Vu Par...1, une


anglophone de Toronto se rend à Montréal pour un week-end de loisirs et de
divertissements. Se perdant dans les travers de la cité, elle finit par trouver
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une liberté inattendue dans les plaisirs extravagants et sans retenue de la nuit
montréalaise. À l’instar de nombreuses autres représentations, émerge ici l’image
stéréotypée du Montréal nocturne dans l’imaginaire canadien. Les nuits de la
ville sont présentées comme des moments festifs, ludiques et permissifs, une
alternative (et un antidote) au puritanisme du Canada anglais.

 UNE RÉPUTATION ANCIENNE limite de consommation d’alcool était fortement soutenu par les fonds publics,
inférieur à celui de la grande majorité indispensable à l’expression d’un carac-
La réputation de Montréal, en tant que des États américains (18 ans contre 21 tère distinctif québécois moderne. Dans
ville festive, a des racines profondes. ans). Les infrastructures de divertisse- un autre ordre d’idées, Montréal est
Comme l’a noté Anouk Bélanger, ment nocturne de Montréal – boîtes de devenue une destination de premier
cette réputation s’inspire de l’image de nuit, discothèques, clubs de strip-tease ordre pour les touristes attirés par ses
Montréal au XXe siècle comme une ville et restaurants – ont été largement façon- particularités patrimoniales (son vieux
ouverte, à faible autorité administra- nées par les politiques adoptées ailleurs. port et ses édifices religieux) et par ses
tive, au niveau de corruption élevé et projets d’infrastructures spectaculaires
proposant une vaste gamme d’attrac-  DES ÉVOLUTIONS comme les vestiges de son exposition
tions semi-légales (jeu, commerce du internationale (1967) et de ses jeux
sexe et de l’alcool…)2. À des périodes olympiques (1978), sa ville souterraine
clés du XXe siècle, Montréal a fonctionné Cette conception festive de Montréal, ou son Quartier des spectacles.
comme une ville frontière permissive, capitale de la consommation hédoniste,
attirant pour le week-end les touristes a décliné au début des années 1960, Ces visions opposées de Montréal – ville
du nord-est des États-Unis. Ceux-ci se avec l’apparition d’autres visions de la de plaisirs sans contraintes, d’expression
sont rendus à Montréal dans les années ville. Montréal est devenue la métro- culturelle identitaire et d’attractions de
1920 parce que l’alcool était illégal dans pole culturelle de la nation québécoise classe mondiale – ont fait de la soirée
leur propre pays. Plus récemment, ils émergente, un centre de production montréalaise un champ d’investigation
ont continué à venir parce que l’âge littéraire, audiovisuelle et artistique particulier pour les politiques publiques.
Le financement public important de la
musique de théâtre et de concert a assuré
“À des périodes clés du XXe siècle, le succès continu des formes culturelles
consacrées mais, en même temps, elles
Montréal a fonctionné comme une semblent avoir peu contribué à une
expérience collective largement partagée
ville frontière permissive, attirant de la nuit montréalaise.

pour le week-end les touristes du À partir de 2003, l’aménagement du


Quartier des spectacles, quartier central
regroupant des salles de concert et des
nord-est des États-Unis.” théâtres bien établis, peut être perçu

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comme une tentative de stabiliser une nocturne. Selon le recensement national de dans la vie nocturne est régulièrement
effervescence sociale nocturne de la rue 2016, 63 % des habitants de Montréal ont négligé. En 2017, 219 000 étudiants
dans un quartier autrement dépourvu déclaré le français comme langue mater- étaient inscrits à temps plein dans les
d’animation (excepté lors des soirées d’été nelle et 11 % l’anglais3. La question de quatre universités montréalaises, qui
où se déploient les festivals de musique savoir si le langage divise ou unifie la nuit comptent toutes parmi les plus grandes
et de comédie). À travers des éclairages montréalaise a une longue histoire. du Canada4. Bien que personne ne parle
spectaculaires et l’installation de petits d’une « studentification » (domination
restaurants, le Quartier des spectacles Le court métrage Métropole (connu de la vie nocturne dans les centres-villes)
cherche à capter et à fidéliser des popula- en anglais sous le nom de Montréal by aussi forte que celle observée en Europe,
tions qui, autrement, ne resteraient pas Night), réalisé par l’Office national du ces derniers jouent néanmoins un rôle
dans le quartier après les représentations. film du Canada en 1947, offrait une important en soutenant la musique en
image de la nuit montréalaise comme direct, l’exposition de films alternatifs
Le secteur touristique du Vieux-Port à moment de chevauchement linguistique. et une multitude d’autres pratiques
Montréal, qui regroupe certaines des plus Les amants se parlaient en anglais et en culturelles qui enrichissent la culture
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anciennes attractions architecturales des français, les annonces dans les salles de nocturne montréalaise. De manière très
États-Unis et du Canada, se mobilise concert étaient bilingues et les commu- fondamentale, les universités fournissent
depuis des années contre l’image persis- nautés linguistiques se réunissaient dans aux populations de nombreuses formes
tante d’un quartier vide et menaçant. Il la jouissance des plaisirs nocturnes. de culture nocturne. De manière moins
est devenu le site de nombreuses illumi- visible, elles offrent la formation, le
nations, événements musicaux électro- Dans les années 1970, lorsque la réseautage et les supports matériels
niques nocturnes (comme Igloofest) et scène des discothèques de Montréal (tels que des espaces de répétition et
d’installations artistiques, tous conçus était considérée comme l’une des plus des équipements) qui rendent possibles
pour attirer les populations nocturnes active au monde, sa capacité à attirer les secteurs plus informels de la culture
et promouvoir les industries liées aux des personnes au-delà des barrières nocturne montréalaise.
stratégies d’innovation numérique de linguistiques était l’une des clés de son
la ville. succès. En fait, la langue joue un rôle   LA POLITIQUE CULTURELLE
très variable dans les cultures de la nuit
Au-delà de ces développements, la montréalaise. Le théâtre et le cinéma, ET LA NUIT MONTRÉALAISE
sociabilité nocturne et la consommation soutenus par les politiques gouverne-
culturelle de la plupart des Montréalais mentales nationales et étatiques, sont Les débuts de la politique culturelle
se manifeste plutôt ailleurs, dans des bars divisés en fonction de critères linguis- moderne au Canada sont générale-
et de petites salles de concert situées loin tiques. Cette division s’étend au-delà ment repérés au début des années
du centre. C’est dans ces quartiers que du langage utilisé pour les performances 1930, lorsque le Gouvernement a réagi
les scènes musicales indépendantes bien artistiques dans les discours des institu- aux inquiétudes suscitées par l’invasion
connues de Montréal se sont épanouies tions, les critiques ou les consécrations des ondes canadiennes par les signaux
et que de petites scènes consacrées à (telles que les cérémonies de remise de radio des États-Unis. En raison d’une
la stand-up comedy ou à des soirées prix) qui sont le plus souvent séparés. anomalie dans l’ionosphère traversée par
dansantes LGBTQ se déploient. Comme Les publics qui assistent à des spectacles les signaux radio, ceux émis de loin sont
nous le verrons, c’est autour de cette musicaux dans les bars et discothèques plus audibles la nuit. Par conséquent, les
culture nocturne plus dispersée que les sont moins formellement séparés par auditeurs canadiens de la radio de nuit
conflits les plus importants de la nuit la langue, même si les Montréalais ont étaient perçus comme « vulnérables »
montréalaise ont surgi au cours des raison d’identifier certains lieux comme aux émissions radiophoniques du sud
dernières années. anglophones ou francophones, et leur des États-Unis, dont le contenu religieux
caractère linguistique souvent en lien fondamentaliste et la musique afro-
  DIMENSIONS avec leur localisation dans la ville. américaine étaient considérés comme
une menace pour les valeurs canadiennes
  DÉMOGRAPHIQUES ET De manière générale (et peu étudiée), anglophones, protestantes ou franco-
  LINGUISTIQUES DE LA les pratiques culturelles de la nuit phones catholiques. C’est en partie
CULTURE NOCTURNE montréalaise produisent chacune leurs pour préserver ces valeurs imaginaires
propres mélanges entre les langues que Radio-Canada, le radiodiffuseur
dominantes. Elles imposent ou défient public national, a été fondé en 1936.
Les spécificités démographiques et linguis- les frontières linguistiques. Si la diver- Ce sentiment de vulnérabilité de la nuit
tiques de Montréal sont généralement sité linguistique de Montréal est large- se manifeste de manière plus banale dans
négligées dans les discussions sur sa culture ment reconnue, le rôle des universités la règlementation de la culture nocturne

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“Si la diversité linguistique de Montréal
est largement reconnue, le rôle des
universités dans la vie nocturne est
régulièrement négligé.”
de Montréal. Comme dans la plupart des les centres-villes et d’embourgeoise-   LES POLITIQUES ACTUELLES
villes canadiennes, les principaux conflits ment des quartiers autrefois ouvriers DE LA NUIT MONTRÉALAISE
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règlementaires de nuit concernent la ou bohèmes. Les plaintes des résidents
musique. Sans surprise, les politiques concernant les nuisances nocturnes
régissant la musique sont rarement des des bars et des clubs sont de plus en Montréal (comme toutes les villes
politiques culturelles au sens explicite plus fréquentes et médiatisées. Les canadiennes) a mis du temps à adopter
du terme. La musique est plutôt prise trois groupes d’acteurs au centre de ces nombre de mesures mises en place en
au piège dans des politiques relatives à conflits sont les résidents, les gestion- Europe (et ailleurs dans les Amériques)
l’octroi de licences aux bars et aux clubs, naires de salles de concert et les repré- pour réglementer ou promouvoir son
à la règlementation des limites d’âge et sentants des administrations de quartier activité culturelle nocturne. Ces mesures
des heures de fermeture, à la limitation (y compris les élus et la police). comprennent la désignation de « maires
des niveaux de bruit admissibles, etc. de la nuit », la tenue d’États généraux de
Le bruit a longtemps été celui des perfor- la nuit, l’élaboration de Chartes de la vie
 DES CONFLITS FONDATEURS mances musicales mais, à partir de 2006, nocturne et des initiatives visant à assouplir
quand il fut interdit de fumer à l’intérieur les restrictions à la vente d’alcool et à l’offre
des bars, les consommateurs bruyants de divertissements nocturnes. La seule
Au cours du XXe siècle, la règlementa- à l’extérieur ont entrainé des nuisances étude significative sur la nuit montréalaise
tion de la culture nocturne à Montréal sonores. À l’issue d’importantes contro- de ces dernières années est le document
a pris forme à travers un ensemble de verses, des lieux de musique clés situés le Montréal au bout de la nuit6 (2011). C’était
conflits triangulaires opposant la police, long du boulevard Saint-Laurent, centre sans doute la première fois que l’adminis-
des organisations criminelles (profon- culturel de la ville, ont été contraints de tration municipale reconnaissait l’existence
dément impliquées dans le secteur des fermer leurs portes. Ils ont été forcés de d’une « économie nocturne » et l’évolu-
bars et des cabarets de la ville) et des fermer leurs portes et d'autres ont dû tion de la situation dans d’autres villes du
institutions de moralité publique (et investir dans de coûteux dispositifs d'inso- monde. En 2014, Denis Coderre, alors
notamment de l’Église catholique). norisation. maire de Montréal, a tenté en vain de
Après la Seconde Guerre mondiale, un prolonger (jusqu’à six heures) les heures
Comité de moralité publique, composé Plus largement, les propriétaires ou les d’ouverture de bars situés dans deux des
de citoyens en quête d’une réforme du gérants de salles de concert se plaignent quartiers les plus animés de la vie nocturne
gouvernement de la ville (largement souvent que la valeur culturelle de leur de Montréal. Cette initiative a été bloquée
considéré comme complice d’activités activité ne soit pas reconnue. Même si les par la Régie des alcools, des courses et des
criminelles), publia une longue série de discours faisant la promotion du tourisme jeux de la province. La Régie ne s’opposait
rapports révélant à quel point les lois montréalais saluent le dynamisme de pas par principe aux fermetures nocturnes,
régissant les heures de fermeture et la la scène musicale vivante de la ville, le mais soutenait que le maire n’avait pas
prostitution des lieux de divertissement secteur des bars et des clubs interagit consulté les différents acteurs impliqués
nocturne réglementés étaient violées5. principalement avec les organismes de dans la culture nocturne (la Régie des
règlementation du bruit et de l’alcool, transports, la police et les associations
Depuis le début des années 2000, la plutôt qu’avec ceux qui élaborent des de quartier préoccupées par le bruit). En
régulation de la vie nocturne à Montréal politiques en faveur de la culture. La novembre 2017, le parti politique progres-
a construit une géométrie triangulaire musique est l’objet de l’aide publique siste « Projet Montréal » a remporté les
différente. Montréal, comme la plupart principalement par le financement élections municipales et sa responsable,
des villes d’Amérique du Nord, connaît d’enregistrements sonores et de festivals Valérie Plante, est devenue la première
des niveaux élevés de peuplement dans de musique. femme maire de la ville. Entre l’échec

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Fin 2018, ce « chantier de réflexion »
n’avait pas encore pris forme, même si
des membres de l’administration de la
ville avaient rencontré des représentants
du secteur de la musique de nuit pour
entendre leurs doléances et qu’une série
de consultations avec les programmateurs
de salles de concert avait commencé.
Alors que des groupes comme Sound
Diplomacy multiplient les études sur les
villes du monde entier et que le prétendu
mouvement « Music Cities » encourage
les villes à protéger leurs infrastructures
musicales face à l’embourgeoisement et
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© Martine Doyon

à la spéculation immobilière, la nouvelle


administration montréalaise semble
Théâtre du Nouveau Monde, signature lumineuse du Quartier des spectacles.
vouloir explorer ses propres solutions face
aux défis et enjeux des cultures nocturnes
de l’initiative de Coderre et sa propre nous engageons à créer une politique de la qui englobent bien plus que la musique.
élection, le gouvernement du Québec vie nocturne et à nommer un responsable de
avait promulgué la loi 121 qui accordait la vie nocturne, à favoriser la multiplication Les performances musicales ont été à la
à Montréal un statut spécial de « métro- des lieux de diffusion, l’épanouissement de base de la réputation de Montréal en tant
pole » et donnait à son administration des l’industrie culturelle et de la vie nocturne que capitale de la vie nocturne. Autrefois,
pouvoirs élargis (notamment en matière montréalaise. »8 ces sites d’expression musicale étaient
de règlementation de la fermeture des bars au centre de conflits sur la moralité et la
et autres, ainsi que d’autres aspects de la En juin 2018, la nouvelle administration valeur culturelle. Aujourd’hui, dans des
vente d’alcool). Plante a publié les plans d’action de sa contextes de gentrification et de spécu-
nouvelle Stratégie de développement lation, ils concernent le droit d’occuper
Dans sa propre campagne au poste de économique de Montréal 2018-2022. de l’espace et de soutenir la production
maire, Valérie Plante a manifesté une prise Les politiques visant à développer la nuit culturelle.
de conscience des problèmes liés à la nuit s’inscrivaient dans la mission plus large
montréalaise. En réponse aux questions consistant à soutenir « le commerce sur Will Straw
Professeur au département d’histoire de l’art et des études en
de l’organisme artistique indépendant rue » et « les commerces de proximité », communication de l’Université McGill (Canada)
« Culture Montréal », Plante a reconnu : deux priorités absolues pour un parti
« Nous devons avoir une réflexion appro- fortement engagé dans la vitalité des Traduit de l’anglais par Luc Gwiazdzinski
Géographe
fondie sur la vie à Montréal la nuit »7. quartiers. Le plan d’action faisait référence
Au cours de la même campagne, elle à des expériences extérieures : « À l’instar
répondit à un groupe représentant des des grandes villes comme Lyon, Londres ou
entreprises situées le long du boulevard Paris, nous amorcerons aussi un chantier de
Saint-Laurent (artère majeure du diver- réflexion pour doter Montréal d’une politique
tissement nocturne) et précisa : « Nous de la vie nocturne. »9

Imaginaires et politiques de la nuit montréalaise


NOTES

1– Le segment est intitulé « Desperanto », réalisé par Patriciz Rozema. 6– Claire Néron-Dejean, Montréal au bout de la nuit, Diagnostic exploratoire de la vie
2– Anouk Bélanger, « Montréal vernaculaire/Montréal spectaculaire : dialectique de urbaine nocturne et de l’économie de la nuit du faubourg Saint-Laurent, Montréal : Ville-
l’imaginaire urbain. », in Sociologie et sociétés, volume 37, N° 1, printemps 2005, p. Marie Montréal, 2011. http://bit.ly/2B4bUm4 , consulté le 15 août 2018.
13–34. doi:10.7202/012274ar, consulté le 5 octobre 2018. 7– Culture Montréal, 26 propositions pour poursuivre le déploiement de Montréal
3– Census Profile, 2016 Census - Montréal [Census Metropolitan Area], Quebec comme métropole culturelle inclusive, créative et durable, 2017 http://bit.ly/2zNyZrF,
and Canada [Country], Government of Canada: Statistics Canada, 2017, http://bit. consulté le 10 septembre 2018.
ly/2PYvmsQ, consulté le 15 octobre 2018. 8– Boulevard Saint-Laurent. Élections municipales 2017 – Questions aux candidats,
4– Universities Canada, « Enrolment by University,” 2018, http://bit.ly/2PqKX51, 2017. http://bit.ly/2PtWUXT, consulté le 10 septembre 2018
consulté le 15 octobre 2018. 9– Ville de Montréal, « Dévoilement du plan d’action en commerce et le premier
5– Certains des résultats des enquêtes du Comité d’investigation ont été publiés dans Programme d’aide financière pour les commerçants affectés par les travaux, » 13 juin
Pax Plante, Montréal sous le régime de la pègre, Montréal, Éditions de l’action nationale, 2018.
1950.

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