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« Tenue décontractée
de rigueur. » Debout devant
sa penderie, Troy Freeman
hésitait.
En tant que P-DG du groupe Otto Hotels & Resorts, devenu depuis peu CHEKITAN S. DEV
le numéro 2 mondial de l’hébergement, il avait fait sa valise des centaines est professeur
de fois pour autant de voyages d’affaires. Choisir quels costumes emporter, de marketing stratégique
et de management
NOTES PÉDAGOGIQUES d’accord ! Mais cette fois-ci, il ne devait pas en prendre : comment s’habiller ? des marques à l’Ecole
SUR L’ÉTUDE DE CAS Il s’envolait aux aurores le lendemain pour Carmel, où il retrouverait d’administration hôtelière
En 2015, le parc hôtelier sa nouvelle équipe dirigeante, étendue et remaniée, pour un séminaire consacré du SC. Johnson College
mondial comptait environ à la stratégie de marques du groupe. Le séminaire serait animé par Caroline of Business de l’université
16 millions de chambres Dvorjak, professeur de marketing et consultante chevronnée. Cornell. Les études de cas
dans plus de 200 pays, HBR sont basées sur des
dont 38% en Europe, Otto venait de boucler l’acquisition de Beekman Hotels pour 9 milliards de problèmes vécus par
36% sur le continent dollars, et comptait désormais près de 4 800 hôtels et un peu plus d’un million des dirigeants d’entreprise
américain, 32% en Asie de chambres dans 100 pays. Comme la majorité des grands groupes hôteliers, et proposent des solutions
et 4% au Moyen-Orient Otto ne possédait qu’un nombre limité de ces établissements ; le groupe d’experts. Celle-ci est tirée
et en Afrique. les franchisait et les gérait, l’essentiel de l’immobilier appartenant à des sociétés de l’étude de cas enseignée
à Cornell, «Marriott
indépendantes qui exploitaient les marques du groupe par le biais d’accords Starwood Merger: Brand
de licence. L’arrivée des huit enseignes de Beekman portait à 21 le nombre Portfolio Architecture».
L’acquisition de Starwood de marques d’Otto. Comment Troy allait-il gérer ce portefeuille plus étoffé,
par Marriott en 2016, étant donné le chevauchement de certaines marques en termes de
pour près de 13 milliards positionnement, de prix et d’implantation géographique ? Telle était la question
de dollars, est la plus que tout le monde se posait désormais, à commencer par les investisseurs.
grosse transaction de
Tout au long des négociations, la direction d’Otto avait incité Troy
l’histoire de l’industrie
hôtelière, devant le rachat à rester évasif sur la stratégie du groupe après la fusion. A l’occasion d’une
de Fairmont, Raffles téléconférence sur les résultats financiers, il avait laissé entendre qu’Otto
et Swissotel par Accor, n’avait « probablement » pas besoin de toutes les marques, non sans préciser
en 2015, pour 3 milliards qu’aucune restructuration du portefeuille n’était envisagée dans l’immédiat.
de dollars.
Mais les rumeurs allaient bon train et l’heure était venue pour la direction
du groupe de prendre des décisions.