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Ghazi Hidouci
Monde arabe
Maghreb
Machrek
LIAigérie peut-elle sortir de la
N° 149
juil.-sept. 1995 crise?
Crise algérienne : Ghazi Hidouci (1}
le point de vue
d'un acteur politique
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(8) Il faut rappeler sans honte la lettre de l' Américain James Madison à Thomas Jefferson le 17 octobre 1788
(in Marvin Meyers ed. : 7ïze Mind of the Fram er. Indianapolis, Bobbs Merrill . 1973) où cet argument est
développé p. 206.
(9) A la veille de l'indépendance , le Congrès du CNRA (Conseil national de la Révolution algérienne), se
réunit à Tripoli du 4 au 7 juin 1962 pour adopter un programme (ce qui est fait à l'unanimité) et élire une
direction politique ; ce choix donne lieu à d'intenses affrontements entre fractions, notamment celle de Ben
Khedda. président du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) qui quitte le Congrès. et
celle de Ben Bella, allié à 1'é tat-major général (Cf. en particuli er : Mohamed Harbi : Le FLN, mirage ou réa-
lité, editions Jeune Afrique . 1980. pp. 339 et suiv.).
( 1) Mini stre de l'Economi e dans le gouvernement dirigé par Moulaud Hamrouche (1989-1991 ).
(2) Avant 1970, le pouvoir, en fonnation , n' influençait que parti ellement le fonctionnement de l'économie. De
larges champs d' initiatives lui échappaient. La nationalisation du pétrole et donc la récupération de la rente
datent de 1970, le l" Plan national également, le déclenchement de l'augmentation des prix du pétrole de
1972.
des salaires et les investissements sociaux, et en s'endettant pour couvrir les besoins
considérés comme essentiels. Cette tradition de facilité - et 1' inexpérience de la
rigueur qu'elle implique - a voilé les dangers au point que le choc d'octobre 1988,
suivi de la répression, a paralysé tous les appareils d ' État; le pouvoir a alors cédé à
la panique et évincé provisoirement des postes de commande, sous la poussée des
réformateurs (3), les élites qui le soutenaient. II se laissera convaincre également
d'adopter la Constitution de 1989 qui impose les garanties du pluralisme politique et
syndical, le respect des libertés individuelles et collectives, la liberté de la presse et
la suppression du monopole de l' État sur le fonctionnement de l'économie. Les chan-
gements, rapidement menés, contribueront à marginaliser ceux qui traditionnellement
assuraient le fonctionnement du système et les empêcheront de prendre part à de nou-
veaux projets. Ils formeront l'essentiel des soutiens multiformes à toutes les entre-
prises de déstabilisation , se mettant au service des partisans d'un retour en arrière, et
ils finiront par demander, et obtenir de l'armée et du président Chadli , la démission
du gouvernement des réformes en juin 1991.
Monde arabe
- La politique des réformes: 1989·1991 Maghreb
Machrek
W149
En vérité, l'accord de gouvernement passé en septembre 1989 entre les réformateurs, juil. -sept. 1995
conduits par Mouloud Hamrouche qui remplace Kasdi Merbah à la tête du gouver-
nement, et le président de la République a, dès le départ, toutes les apparences d' un Etudes
« contrat de dupes» . Le pouvoir l'accepte en croyant avoir affaire à des technocrates
ne pouvant le déstabiliser mais capables de mobiliser les instruments techniques et
les mécanismes économiques et sociaux susceptibles de le faire sortir avec succès de 27
l' impasse sociale et politique dans laquelle il se trouve et qu'il n'arrive plus à gérer.
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(3) L'équi[le des réformateurs travaille depuis 1987 à la Présidence d~ la République sur les possibilités de
sortte de c nse par le changement dans le mode de fonctionnement de l'Etat. Jusqu'en octobre 1988, elle appa-
raît aux observateurs et au pouvoir comme strictement" technicienne, et peu dangereuse politiquement. C'est
ce qui lui permet de faire adopter, pratiquement par surprise, une Constitution démocratique en février 1989
et de mettre à mal les alliances labori eusement construites.
ments nécessaires au fonctionnement d'un État démocratique aura été mis en chan-
tier (4) .
Le point de ralliement que proposaient les réformateurs aux courants anciens
et naissants, portés souvent par les ambitions personnelles qui se multipliaient avec
la levée de la censure, était d 'organiser programmes, partis , associations, presse etc ...
sous des garanties démocratiques, le temps que les appareils et les règles d'un État
démocratique durable soient mises en place. L ' équipe des réformes avait fixé un
délai réduit de trois ans pour tout achever : les moyens manquaient, mais elle avait
la volonté politique et surtout la conviction que, bien informée, la population finirait
par choisir la voie raisonnable du contrôle et de la protection de ses intérêts par des
représentants qualifiés. Elle avait donc établi, rendu public, fait approuver par le pou-
voir et l'assemblée, expliqué son plan d'action dans tous ses détails, sans cacher
aucune des difficultés ni aucun des sacrifices.
Le programme des réformes, trop hâtivement interrompu, fut une réussite en
ce sens qu'aucun courant ne parvint, en 1990, 1991 et même après à l'enterrer,
depuis le FLN qui mit un an à manifester sa résistance au nom du passé pour ensui-
Monde arabe te se rallier majoritairement au projet, jusqu'aux mouvements islamiques qui repro-
Maghreb
chaient surtout à ce projet de défense de la morale et du droit des pauvres d'être
Machrek
N" 149 porté par d'autres, en passant par les courants « modernisants >> dont le cheval de
juil. -sept. 1995 bataille était justement la transformation de l'économie et l' État de droit. Mais ce fut
également un échec puisque tous ces courants préférèrent alors continuer dans la voie
Crise algérienne :
des règlements de compte politiciens et des promesses démagogiques sans aucun res-
le point de vue
d'un acteur politique pect pour une population impuissante, et en occultant Uusqu'à la plate-forme de
Rome (5)) les vrais débats et la mise en place d'accords minimum de transition indis-
28 pensables au succès politique.
Quoi qu'il en soit, ce programme réussit à doter le pays des règles nécessaires
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(4) Voir pour plus de détails, sur cette période, de nombreux travaux parus et en particulier l'étude de G.
Conn, « La réfonne économique algérienne : une réforme mal aimée »,dans Maghreb-Machrek n" 139, 1993.
(5) La plate-fonne de Rome a été signée le 13 janvier 1995 entre plusieurs partis algériens : FLN (Front de
Libération nationale), FIS (Front islamique du Salut), FFS (Front des Forces socialistes), MDA (Mouvement
pour la Démocratie en Algérie), Parti des Travailleurs, En-Nahda, Jeunesse musulmane contemporaine.
sont rééquilibrées dès la seconde année, un plan de désendettement de l'État (approu-
vé par une loi) est adopté, la surévaluation du taux de change est supprimée et les bas
salaires augmentés pour corriger la baisse du pouvoir d'achat des plus démunis. Des
fonds publics sont enfin mis en place pour des aides à la création d'emploi, au loge-
ment social et à l'investissement dans l'agriculture (6). En même temps que l'élimi-
nation du déficit budgétaire, la loi mettait en place, en accord avec les syndicats et
les conseils d'administration des entreprises et des fonds de participation, les moyens
de rétablissement de la santé financière et économique des entreprises publiques, et
autorisait les transactions sur les actifs des sociétés assainies. C'est alors, au cours de
l'année 1991, que le gouvernement entrera avec succès en négociation avec les
créanciers pour définir de nouvelles conditions de remboursement de la dette et un
soutien transitoire à la libération de l'économie sans recourir aux conditionnalités du
rééchelonnement. L'action gouvernementale sera brutalement interrompue en juin
1991 par l'intervention de l'armée et la promulgation de l'état d'urgence (7) au
moment où créanciers publics (à travers le FMI) et créanciers privés (à travers ce
qu'on appellera le reprofilage) commençaient à fournir leur appui au programme des
réformes. Monde arabe
Maghreb
Sur le plan politique, l'Algérie est depuis cette date dans un état de guerre lar- Machrek
vée qui élimine toute possibilité sérieuse de redressement économique ou de progrès N"149
social, c'est-à-dire d'ajustement interne. Par rapport à 1991, il faudrait aujourd'hui, juil. -sept. 1995
pour pouvoir l'envisager, supprimer les règles d'exception qui interdisent toute oppo- Etudes
sition sociale aux mesures d'ajustement. Sur le plan externe, il aura fallu attendre mai
1994, soit trois ans, pour que, de nouveau, le FMI et les créanciers acceptent de
rééchelonner la dette, cette fois à leurs conditions et moins pour des raisons écono- 29
miques que par crainte d'un avenir qu'ils ont peine à imaginer autrement que comme
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(6) Fonds d'emploi des jeunes : 8 milliards de DA de subvention, la première année; Fonds pour le loge-
ment: 10 milliards de DA de subvention, la première année; Fonds de bonification d'intérêts: 3 milliards de
DA de subvention, la première année.
(7) Le FIS appelle à la grève générale pour exiger des élections présidentielles. La grève est peu suivie, dé~é
nère en violences et le 4 juin 1991, l' état d' urgence est instauré et Mouloud Hamrouche présente la démiSSIOn
de son gouvernement. L'armée prend alors directement en mains la gestion de la situation.
(8) Proposée par le gouvernement Ghozali, la loi sur les ventes d'actifs dans les hydrocarbures est adoptée par
l'Assemblée nationale en octobre 1991, deux mois avant sa dissolution.
d 'entrée Immédiat dont le produit devait permettre de faire face aux besoins urgents
de capitaux frais . Pendant un temps, tous ceux que les réformes, tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur du pays, risquaient de gêner applaudirent à ces promesses d'argent
facile et de transition démocratique sans risques. La presse, heureuse de retrouver un
verbiage modernisant vantant le consensus, ne fut pas en reste. Assez vite pourtant,
tout le monde va déchanter. Les compagnies se montrent réticentes à payer des droits
d'entrée jugés excessifs à un moment où l'instabilité politique grandit. Au bout de
six mois , d 'ailleurs, le FIS remporte l'essentiel des sièges au premier tour des élec-
tions législatives, ce qui provoque le limogeage du président de la République et la
mise en place (en dépit de la présence de Boudiat) d' un régime d'exception (9).
Mais ce pouvoir << musclé >> ne peut, sans le secours extérieur, mobiliser les
ressources suffisantes ; trop d'incohérences entre la gestion économique (retour au
déficit budgétaire, rétablissement des autorisations d'importation et d'investissement,
abandon de l'assainissement des entreprises publiques) et le respect des conditions
imposées par les créanciers aboutissent à faire s'envoler les prix, fuir les capitaux et
appauvrissent les salariés. Le FMI refuse de faire confiance ; après la mort de Moha-
Monde arabe med Boudiaf, le gouvernement est remanié (l 0) sans que la nouvelle direction ne
Maghreb
Machrek s'attache à engager une transition économique praticable vers le marché. L'absence
No 149 de gestion politique et économique cohérente et l'isolement du pouvoir laissent alors
juil.-sept. 1995 le terrain du contrôle des transactions économiques entre les mains de spéculateurs
protégés par les appareils d'État. Les règles qui protègent les entrepreneurs publics et
Crise algérienne :
le point de vue privés engagés dans la production étant mises à mal par la recentralisation adminis-
d'un acteur politique trative, ces derniers ne prennent plus de risques. Le retour à l' inflation permet néan-
moins d'augmenter provisoirement les salaires nominaux et de maintenir un mini-
30
mum de subventions.
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- L'ajustement structurel
Durant les trois années qui séparent le départ des réformateurs de l'accord de stand-
by signé avec le FMI en mai 1994, le prix à payer pour des gestions erronées s'est
fortement élevé. Le pouvoir d'achat des salariés s'est réduit de moitié, le déficit bud-
gétaire atteint les deux tiers des recettes : le commerce est en grande partie contrôlé
(9) Le 16 décembre, le FIS remponc au premier tour 188 si èges et47.4 % des suffrages, le taux d' abstention
est de 41 %. Le Il janvier 1992, le président Chadli est démissionné par l'armée. Mohamed Boudiaf prend
ses fonctions le 14.
( 10) Mohamed Boudiaf est assassiné le 29 juin, Ali Kafi le remplace. Le 8 juillet, Belaid Abdeslam est
nommé Premier ministre à la place de Sid Ahmed Ghazali.
( Il ) Belaid Abdeslam Uui ll et 1992-juillet 1993), puis Redha Malek Uuillet 1993-avril 1994) sont tour à tour
chefs du gouvernement.
par des spéculateurs non déclarés détenant des liquidités, dont les opérations affai-
blissent la monnaie, renchérissent donc le coût des produits et font fuir les capitaux ;
l'investissement, lui , s'est pratiquement arrêté. Évidemment, l'insécurité grandissan-
te et généralisée est devenue l'alibi privilégié pour expliquer toutes les insuffisances
et surtout la léthargie des appareils économiques d'État, la baisse rapide des rentrées
fiscales et l'absence de contrôle de toutes les formes de dépassements. En outre, la
présence de l'année dans la rue empêche toute revendication sociale d'envergure de
prendre corps, malgré la dégradation des conditions de vie, les licenciements et
l'accroissement du chômage.
Ces éléments, évidents aujourd'hui, ont alors été cachés et déformés, au
dedans et au dehors . L' insistance sur l'insécurité et sur l'absence de ressources finan-
cières a réussi à faire oublier l'incapacité de conduire avec un minimum de cohéren-
ce et d'efficacité durables une quelconque politique économique. L'argument a porté
à l'étranger, l'Occident étant prédisposé à croire que les catastrophes ne peuvent pro-
venir que des islamistes. Aussi, c'est sans difficulté que le FMI s'e ngage avec
l'Algérie dans un Programme d'ajustement structurel (PAS) qui accorde à une ges-
Monde arabe
tion peu efficace le soutien financier qui permettra d'éviter la banqueroute . Les Maghreb
accords conclus à deux reprises (mai 1994 et mai 1995) permettent d 'apporter Machrek
17 milliards de dollars de financements exceptionnels supplémentaires entre 1994 et W149
1998, sous forme de financements FMI et de rééchelonnements aux Clubs de Paris et juil.-sept. 1995
de Londres. Il ouvre la voie au développement d'aides à la balance des paiements et Etudes
de crédits concessionnels de la part de la Banque mondiale et des banque régionales,
et surtout de la part des principaux créanciers bilatéraux. Au-delà, c'est surtout sur
l'accroissement des plafonds de crédits commerciaux garantis que les autorités éco- 31
nomiques comptent pour faire face aux besoins des importations.
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( 12) Depuis deux ans. des sociétés-écrans se sont installées " off-shore, sous couvert d'intermédiation finan-
cière el commerciale.
les autorités économiques algériennes ne sont guère prêtes à privatiser (pour de mul-
tiples raisons) de même qu'elles n'étaient pas prêtes à assainir les finances publiques.
Il faudra néanmoins, pour éviter les questions gênantes, inscrire des engagements en
ce sens, que l'on sait difficiles à mettre en œuvre : le Programme lui-même gêne les
transactions rentables sur les actifs, et l'on peut craindre que seuls les spéculateurs
soient intéressés et que les promesses de reprise restent lettre-morte. Tant que l'état
de guerre persiste, la gestion de l'accord sera malaisée. Et ce n' est pas la découverte
opportune d'un nouveau potentiel pétrolier inexploité susceptible, dit-on, de couvrir
les échéances de demain qui changera fondamentalement les choses : n'est-on pas là
en train de forger un nouveau mythe qui évitera encore de se poser les questions véri-
tables et de prendre des mesures pour freiner la spéculation ?
On peut aussi se demander pourquoi, malgré l'injection de près de 22 milliards
de dollars (13) en quatre ans, payables en partie au départ par le contribuable occi-
dental, garantis par le contribuable algérien et remboursés par lui, les importations
devraient, selon les projections, rester quasi-stagnantes pendant les 5 prochaines
années, dépassant à peine leur niveau de 1990 : ces financements exceptionnels ne
serviraient donc guère à relancer l'économie. Selon les projections du FMI, la balan- Monde arabe
Maghreb
ce des paiements évolue, durant les quatre années couvertes par 1'ajustement (1994-
Machrek
98), de la manière suivante : N° 149
juil. -sept. 1995
Evolution de la balance des paiements (1994-98)
en milliards de $
Etudes
1994-95 1995-96 1996-97 1997-98
( 13) Financements exceptionnels : 2,9 milliards $ du FMI, 3,6 milliards $ de rééchelonnement du Club de
Londres, plus de 13 milliards $ du Club de Paris, 2 milliards $ de financements Banque mondtale, Banque
africaine, Banque européenne d'investissement, etc ... , sans compter les plafonds de crédits commerciaux
ouverts par la France. et partiellement par les Étals Unis.
les partis, secoués depuis 1988 par les fausses promesses, 1' arbitraire et les retourne-
ments, refusent d'accepter, malgré leur lassitude. Ils ont fait jonction dans ce sens à
Rome et, même paralysés, il leur sera difficile de revenir sur ce point. En attendant
que la situation évolue, Je chaos et Je pourrissement s'installent, plongeant la majori-
té de l'opinion dans le refus silencieux de toute implication. Les techniciens qui se
succèdent à un rythme accéléré à la tête des appareils économiques et sociaux d'État
n'ont plus, dans ce contexte, de marge de manœuvre pour prendre la moindre initia-
tive. Ils tentent de se persuader, tant bien que mal , que la société, fatiguée, finira bien
par accepter les faux-semblants, les inégalités , l'appauvrissement, et par supporter
totalement le coût de l'ajustement structurel imposé. Ils ne peuvent en conséquence
que souhaiter Je maintien d ' une gestion autoritaire qui évite de s'interroger sur leur
bilan et présente la seule garantie contre J'effondrement. Le catastrophisme ambiant,
permet d'occulter les alternatives de sortie de crise, pourtant possible, et enferme en
même temps Je régime dans l'immobilisme. Les raisons d'espérer une reprise
aujourd'hui sont nulles sans J'ouverture du champ politique.
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Maghreb - Les voies du futur
Machrek
N" 149
juil.-sept. 1995 Tant que la situation politique n'évoluera pas favorablement, la conduite de la poli-
tique économique risque de demeurer inefficace. Elle ne peut être menée par une
Crise algérienne : administration évanescente qui , tout en ayant depuis quatre ans extrêmement compli-
le point de vue
qué Je cadre juridique au point de ne rien pouvoir entreprendre, ne possède plus la
d'un acteur politique
capacité matérielle de contrôler Je fonctionnement de l'économie. Rien de sérieux ne
34 peut être entrepris sans qu'une réforme profonde ne soit de nouveau mise en place,
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