Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Valentine Loustau1, Constance Guillaud1, Loïc Garcon2,3, Bertrand Godeau1, Marc Michel1
Correspondance :
Marc Michel, CHU Henri-Mondor, centre de référence pour les cytopénies auto-
immunes de l’adulte, service de médecine interne, 52, avenue du Mal-de-Lattre-de-
Disponible sur internet le : Tassigny, 94010 Créteil cedex, France.
4 février 2011 marc.michel@hmn.ap-hop-paris.fr
Hemolytic anemia in adults: Main causes and diagnostic La survenue d’une anémie hémolytique (AH) est une éven-
procedure tualité non exceptionnelle chez l’adulte qui implique une
démarche diagnostique hiérarchisée.
Hemolytic anemia (HA) is not an exceptional situation in Si la reconnaissance de la nature hémolytique de l’anémie est
adults. relativement aisée, le diagnostic étiologique peut s’avérer
While establishing the hemolytic mechanism of an anemia is nettement plus difficile.
usually rather easy, finding the etiology may be quite difficult La démarche diagnostique repose en priorité sur les données
as both some hereditary (corpuscular) and acquired causes of de l’interrogatoire, le frottis sanguin et le test direct à l’anti-
HA may occur during adulthood. globuline (ou test de Coombs direct).
The diagnosis of HA therefore requires a multiple step proce- En fonction de cette première analyse, le recours à des exa-
dure taking into account both patient’s and family history, a mens plus spécialisés peut s’avérer nécessaire.
careful analysis of the blood smear and a direct antiglobulin
test.
Based on these first data, the diagnosis procedure may then
require more specific tests whose indications are discussed in
this review.
Mise au point
l’analyse précise d’examens biologiques simples et facilement Encadré 1
accessibles. Dans un deuxième temps, le recours à des Signes cliniques évocateurs d’anémie hémolytique (AH)
examens plus spécialisés et orientés par les premiers résultats
peut s’avérer nécessaire. Le but pour le clinicien est d’une part Syndrome anémique :
de pouvoir confirmer ou infirmer rapidement certaines causes Pâleur cutanéo-muqueuse
d’AH acquises pouvant mettre en jeu le pronostic vital et Asthénie
d’autre part, de ne pas méconnaître une AH constitutionnelle Dyspnée d’effort d’intensité variable
à révélation tardive. Tachycardie / palpitations
Les objectifs de cette mise au point sont donc les suivants : Hypoxie cérébrale : céphalées, acouphènes, myodésopsies. . .
rappeler les différentes causes d’AH pouvant survenir à l’âge Hémolyse aiguë, intra-vasculaire :
adulte et leurs critères diagnostiques ; Syndrome anémique bruyant
proposer une démarche diagnostique hiérarchisée qui puisse
Installation aiguë et brutale
être utile au clinicien dans la pratique courante. +/- Fièvre / frissons
État de choc / hypotension
Définition et diagnostic positif d’une Hémoglobinurie* (urine rouge « porto »)
anémie hémolytique
Douleurs lombaires
La durée de vie normale d’un globule rouge (GR) mature Ictère souvent retardé
est d’environ 120 jours ; la perte physiologique quotidienne *Une hémoglobinurie peut mimer une hématurie macroscopique
(1/120ème de la masse globulaire totale) a lieu principalement avec laquelle elle ne doit pas être confondue [y compris sur une
dans la moelle osseuse, le foie et la rate. Les mécanismes bandelette urinaire => intérêt de l’ examen cytobactériologique
physiologiques de sénescence et d’apoptose des GR sont des urines (ECBU)].
encore partiellement méconnus et dépassent l’objectif de Hémolyse chronique, intra-tissulaire :
cette mise au point [1]. L’hémolyse est définie par la diminu- Syndrome anémique d’intensité variable
tion de la durée de vie des GR ; elle peut être intra-vasculaire Installation subaiguë voire chronique
ou intra-tissulaire (extravasculaire). Le diagnostic positif Triade : Pâleur / Splénomégalie / Ictère
d’une AH, suspecté cliniquement à partir de signes fonction- Lithiase biliaire ulcères de jambe (AH corpusculaire
nels non spécifiques, repose sur des examens biologiques
constitutionnelle)
simples.
Urines foncées, selles non décolorées (sauf complication biliaire
intercurrente)
Douleurs osseuses
Glossaire
AF agglutinine froide en première
AH anémie hémolytique
AHAI anémie hémolytique auto-immune
DHSt stomatocytose héréditaire à cellules
deshydratées Signes cliniques
EH elliptocytose héréditaire
EPH électrophorèse de l’hémoglobine Les patients souffrant d’une AH ont un syndrome anémique
EMA éosine-5-maleimide d’intensité variable, évocateur d’AH lorsqu’il survient brutale-
GR globule rouge ment en l’absence de saignement extériorisé et lorsqu’il s’as-
HPN hémoglobinurie paroxystique nocturne socie à un ictère (encadré 1).
LDH lactate déshydrogénase
MAT micro-angiopathie thrombotique Signes biologiques
OHSt stomatocytose héréditaire à cellules
hyperhydratées L’hémoglobine libérée dans le plasma suite à l’hémolyse se lie
PPH pyropoïkylocytose héréditaire à l’haptoglobine, sa protéine de transport, dont le taux diminue.
PTT purpura thrombotique thrombocytopé- La diminution de l’haptoglobine est le signe biologique
nique
SH sphérocytose héréditaire d’hémolyse le plus sensible (sensibilité 95 % en l’absence
SDS-Page électrophorèse sur gel de polyacryla- de syndrome inflammatoire associé). Les autres marqueurs
mide-SDS d’hémolyse sont l’augmentation de la bilirubine non conjuguée
SHU syndrome hémolytique et urémique
et/ou du taux de lactate déshydrogénase LDH (sensibilité
TDA test direct à l’antiglobuline
TIA test indirect à l’antiglobuline 80 %) [2]. En cas d’AH intra-vasculaire, et plus rarement
d’AH extravasculaire sévère, une hémoglobinurie et une hémo-
471
Encadré 2 Encadré 3
Signes biologiques évocateurs d’anémie hémolytique (AH) Autres causes de modifications des paramètres d’hémolyse et
présentations biologiques inhabituelles, source potentielle
Anémie Hémolytique : de « pièges diagnostiques »
Anémie Normochrome, Normocytaire, Régénérative
Réticulocytes >120 000/mm3 Autres causes de modifications des paramètres d’hémolyse
Autres causes de baisse de l’haptoglobine
Haptoglobine abaissée voir effondrée (< 0,5 g/L)
Insuffisance hépato-cellulaire
LDH élevées
Déficit congénital ( 3 % des sujets de race noire)
Bilirubine libre augmentée
Bilirubine libre augmentée
Hémolyse aiguë, intra-vasculaire :
Maladie de Gilbert (déficit en glucuronyl-transférase hépatique)
Macrocytose (secondaire à la réticulocytose) Thrombocytose, Élévation des lactates déshydrogénases (LDH)
hyperleucocytose, myélémie secondairement si régénération Lyse cellulaire (foie, muscle, poumon, tumeur. . .)
Mise au point
Figure 1
Principales causes d’anémies hémolytiques
(HPN : hémoglobinurie paroxystique nocturne, MAT micro-angiopathie thrombotique).
d’une perte de déformabilité : sphérocytose héréditaire (SH) L’ektacytométrie en gradient osmotique est une technique
ou elliptocytose héréditaire (EH) ; particulièrement performante évaluant l’index de défor-
d’anomalies de perméabilité entraı̂nant une fragilité accrue du mabilité des GR à des osmolarités variables. Il s’agit du test
GR par modification de son état d’hydratation : stomatocytoses le plus sensible pour diagnostiquer les maladies membra-
héréditaires [stomatocytose héréditaire à cellules deshydra- naires, mais son utilisation est limitée par le fait que seuls
tées (DHSt) et stomatocytose héréditaire à cellules hyperhy- 2 appareils sont actuellement disponibles en France [6].
dratées (OHSt)] [3]. Le test d’auto-hémolyse en milieu glycérolé et acidifié, le Pink
Le (tableau I) résume les caractéristiques des principales ma- test, la cryohémolyse étudient la lyse des GR dans différentes
ladies constitutionnelles de la membrane. conditions ; ils sont plus sensibles que le test de fragilité
Le diagnostic d’une AH constitutionnelle d’origine membranaire osmotique [7,8].
doit être évoqué devant une AH chronique à test de Coombs La mesure de la fixation d’éosine-5-maleimide (EMA) en
direct [ou test direct à l’antiglobuline (TDA)] négatif et repose cytométrie de flux permet de différencier, dans les cas graves,
sur un faisceau d’arguments centrés sur la notion d’antécédents la SH de la pyropoïkylocytose héréditaire (PPH), forme sévère
familiaux. Une splénomégalie, une splénectomie, un ictère d’EH. Il s’agit d’une alternative performante au test de fragilité
chronique ou des lithiases vésiculaires survenues à un âge « osmotique pour le dépistage des SH.
précoce » chez des apparentés sont notamment évocateurs. L’électrophorèse sur gel de polyacrylamide-SDS (SDS-Page) per-
Plus rarement, le diagnostic est révélé par un épisode d’éry- met l’analyse des protéines constituant la membrane et doit être
throblastopénie secondaire à une primo-infection par le par- utilisée dans les cas douteux. Elle est anormale en cas d’OHSt
vovirus B19 [4]. (perte de stomatine) mais en revanche normale en cas de DHSt.
L’analyse des indices érythrocytaires et du frottis sanguin Le diagnostic génétique par biologie moléculaire est excep-
permet le plus souvent d’orienter fortement le diagnostic, mais tionnellement utilisé car particulièrement lourd (conseil
certains tests plus spécialisés peuvent s’avérer utiles dans les génétique des formes sévères de SH et EH).
formes atypiques (voir ci-dessous) :
Le test de fragilité osmotique peut être utilisé pour explorer Acquises
une AH à TDA négatif mais sa sensibilité et sa spécificité Hémoglobinurie paroxystique nocturne
sont relativement médiocres. La fragilité osmotique est L’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) est liée à l’ex-
augmentée dans la SH, l’EH, et l’OHSt, diminuée dans la pansion clonale de cellules hématopoïétiques non malignes
DHSt. Sa normalité ne permet toutefois pas d’exclure ayant une mutation somatique du gène PIG-A. Il en résulte un
une anomalie de membrane [5] et il ne permet pas de défaut de synthèse des molécules d’ancrage glycosyl-phospha-
distinguer une sphérocytose acquise d’une forme constitu- tidylinositol (GPI) [9], responsables de la fixation de nom-
tionnelle. breuses protéines à la surface membranaire, notamment des
473
Tableau I
Principales caractéristiques des anomalies constitutionnelles de membrane pouvant se révéler à l’âge adulte.
Diagnostic [6] FO augmentée, suffit si frottis Frottis suffisant dans DHSt : OHSt :
et contexte typiques. les formes simples FO abaissée Ekcatcytométrie +++
Test d’auto-hémolyse en milieu acidifié FO augmentée : Ektacytométrie : index SDS-Page
et glycérolé, Pink test, Cryohémolyse Ektacytométrie si forme de déformabilité max.
EMA sévère : diminution normal mais déformabilité
Ektacytométrie : le plus de l’index de déformabilité au point isotonique
sensible (éliminer DHS). max des GR diminuée, augmentation
SDS-PAGE : formes atypiques Biologie moléculaire : de la résistance osmotique
formes sévère (PPH) en milieu hypotonique
DHS : stomatocytose à cellules déshydratées, FO : fragilité osmotique, OHS : stomatocytose à cellules hyperhydratées, PPH : pyropoı̈kylocytose héréditaire, SDS-Page :
électrophorèse sur gel de polyacrylamide-SDS, VGM : volume globulaire moyen, CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine, EMA : cytométrie de flux après
marquage à l’éosine-5’-maléimide.
protéines inhibitrices du complément telles que CD59 ou CD55. aplasie médullaire et/ou de manifestations thrombo-emboli-
C’est une maladie rare dont le sexe ratio est de 1, et l’âge médian ques veineuses dans des sites inhabituels qui font toute la gravité
de survenue d’environ 35 ans [10]. L’hémolyse intra-vasculaire de la maladie. Une dysphagie, des douleurs abdominales et/ou
liée à l’activation non régulée du complément est l’une des une dysfonction érectile chez l’homme doivent également faire
principales manifestations de la maladie. Elle est chronique, évoquer le diagnostic en présence d’une AH. Biologiquement
entrecoupée de poussées favorisées par des circonstances en- l’AH peut s’associer à une carence martiale, à une autre cytopénie
traînant une activation du complément (fièvre, acidose, hypo- voire à une pancytopénie marquée en cas d’aplasie médullaire.
xie). La répétition de ces épisodes et de l’hémoglobinurie qui en Le frottis sanguin est classiquement normal. Le diagnostic repose
découle entraîne souvent une carence martiale : une hémolyse à sur la cytométrie en flux [11], qui met en évidence le déficit
TDA négatif associée à une carence en fer est donc évocatrice du d’expression en CD55 et CD59, liées au GPI, au niveau des GR et
diagnostic. Parallèlement à l’AH, l’HPN peut se compliquer d’une des leucocytes.
474
Mise au point
Acanthocytose au cours des cirrhoses Syndromes thalassémiques
L’hémolyse est une des causes principales d’anémie au cours Seules les thalassémies intermédiaires (hémoglobinose H ou
des cirrhoses, le plus souvent due à une acanthocytose [12]. certaines b-thalassémies intermédiaires) peuvent être re-
Celle-ci correspond à une déformation des GR, qui deviennent sponsables d’une AH révélée à l’âge l’adulte. Les patients ont
spiculés suite à la modification de la composition lipidique de un tableau d’AH chronique microcytaire avec une splénomé-
leur membrane [13], et sont ainsi détruits après séquestration galie, des discrètes déformations osseuses, parfois des
splénique. Le diagnostic repose sur la mise en évidence lithiases pigmentaires. La maladie peut être révélée par
d’acanthocytes sur le frottis (>20 %) [14]. L’acanthocytose une exacerbation de l’anémie à l’occasion d’une érythro-
survient habituellement à un stade avancé de la cirrhose et en blastopénie induite par le parvovirus B19, ou d’une prise de
est un des signes de gravité. médicaments oxydants ou encore d’un syndrome infectieux.
Le diagnostic de thalassémie est évoqué devant l’origine
Anomalies de l’hémoglobine ethnique (Afrique, Bassin Méditerranéen et/ou Asie selon les
L’hémoglobine (Hb) est le principal constituant des GR ; elle est formes de thalassémie), les signes d’hémolyse chronique et
constituée de 4 sous-unités comportant chacune une chaine de les anomalies du frottis et des indices érythrocytaires :
globine et un hème formé lui-même d’une protoporphyrine et microcytose, corps de Heinz (hémoglobinose H : « balles
d’un atome de fer. On distingue 2 catégories principales d’AH de Golf ») mis en évidence à l’aide d’une coloration spéciale
par anomalie de l’hémoglobine : de type bleu de Crésyl, ou encore présence d’hématies en
les syndromes thalassémiques liés à un défaut quantitatif de cibles. Le diagnostic de certitude repose sur l’électrophorèse
synthèse d’une chaine de globine ; de l’hémoglobine (EPH).
les anomalies structurales de l’hémoglobine, dont la drépa-
Anomalies structurales de l’hémoglobine
nocytose. La drépanocytose est la plus fréquente des anomalies structu-
Les anomalies de la protoporphyrine (porphyrie érythropoïé- rales de l’hémoglobine, et son incidence est croissante dans les
tique congénitale) sont révélées dans l’enfance [15]. pays occidentaux (1ère maladie génétique en Ile de France). Elle
Tableau II
Caractéristiques principales des anomalies structurales de l’hémoglobine.
Clinique Syndrome drépanocytaire Asymptomatique Asymptomatique chez HEZ Variable selon le sous-type
majeur chez homozygote ou chez hétérozygote Tableau de thalassémie Pigmenturie.
hétérozygote composite Asymptomatique ou hémolyse mineure chez homozygote Hémolyse
S/C ou S/bthal modérée chez homozygote aggravée ou déclenchée
par prise de médicaments
oxydants, par les infections
EPH : électrophorèse de l’hémoglobine, HPLC : chromatographie en phase liquide à haute performance, HEZ : hétérozygote.
475
Mise au point
Tableau III
Caractéristiques principales des anémies hémolytiques (AH) par déficit enzymatique.
Fréquence Fréquent, 400 Millions Rare, non connue avec précision. Très rare : 40 patients décrits
de personnes dans monde Prévalence des (sous-diagnostiqué)
hétérozygotes : 0,1 à 6 %
Clinique Surtout chez l’homme, rarement Que chez les homozygotes Ictère néo-natal
symptomatique chez la femme ou hétérozygotes composites Anémie hémolytique chronique avec
(lyonisation ou hétérozygotes composites) Anémie hémolytique variable splénomégalie et épisodes ictériques
Symptomatologie fonction du Grave si associé à une HbS Sensibilité aux métaux lourds
type biologico-clinique (saturnisme)
Ictère néo-natal => crise hémolytique
sévère après stress oxydant (classe II et III)
Anémie hémolytique chronique non
sphérocytaire (classe I)
Frottis Normal en dehors des crises hémolytiques Normal +/- Ecchinocytes Ponctuations basophiles
En phase hémolytique aiguë : (accumulation de pyrimidine
Corps de Heinz (non spécifiques) nucléotides)
« Blister cells », « hemi-ghosts »
Keratocyte
Tableau IV
Principales caractéristiques des anémies hémolytiques auto-immunes (AHAI) [45].
Fréquence au 63 % 29 % 1% 7%
sein des AHAI [26]
Formes secondaires 50 % des cas IgM kappa Infections Infections LMNH
monoclonale : (mycoplasme, (mycoplasme,
90 %cas EBV. . . ) syphilis, virus)
+/- lymphome
lymphoplasmocytaire
Classe d’Ig IgG>>IgA, IgM IgM>>IgA ou IgG IgM polyclonale IgG (hémolysine IgG, IgM +/-
biphasique
de Donath-Landsteiner)
AF 1/500 AF1/64 AF1/500
EBV : Ebstein Barr Virus, LMNH : lymphome malin non hodgkinien ; MAF : Maladie des agglutinines froides ; TDA : test direct à l’antiglobuline
Mise au point
Encadré 4 Toxiques
Anémies hémolytiques d’origine médicamenteuse : mécanismes Les AH provoquées par des toxiques sont rares. Leur mécanisme
de destruction évoqués et principaux médicaments impliqués implique une agression directe de la membrane ou une altéra-
[27,29]. tion du métabolisme globulaire et exclut les mécanismes
Toxicité directe : allergiques, d’auto-immunisation ou d’altération du métabo-
W
Ribavirine, Disulone , fludarabine. . .
lisme lors d’enzymopathies.
Mécanisme immuno-allergique : « Ac anti-médicament ou anti- Les toxiques industriels responsables d’AH aiguës parfois
GR/médicament » sévères doivent être évoqués dans un contexte d’exposition
Liaison forte covalente / adsorption, Ac anti-haptène => évident [23]. Les intoxications au sulfate de cuivre sont à
hémolyse extra-vasculaire, TDA + IgG rapprocher de l’hémolyse observée au cours de la maladie
Céphalosporines de 38 génération (ceftriaxone, cefotetan),
de Wilson [37,38]. Le saturnisme est désormais devenu très
rare chez l’adulte en France. Le diagnostic de certitude repose
Pénicillines. . . [28]
sur l’augmentation de la plombémie et de la plomburie. Les
Liaison faible, complexe médicament/Ac => hémolyse intra-
autres causes, plus rares, s’observent dans des contextes
vasculaire, TDA + C3
souvent évidents : piqûres de guêpes [39] ou d’araignées
AINS, quinine, oxaliplatine, pénicilline, céphalosporines de 38 [40], morsures de serpents [41] ou ingestion de champignons
génération, lévofloxacine. . . toxiques.
Mécanisme auto-immun : « Ac anti-GR »
Autres
a-méthyldopa : >10 % des patients traités pendant >3mois ont
Il existe d’autres causes rares d’AH révélées à l’âge adulte,
un TDA+, et 0,3 à 1 % => AHAI (IgG anti-Rh) [26]
survenant dans des contextes particuliers.
pénicillines fortes doses IV : 3 % des patients ont un TDA+, AHAI Une carence en vitamine B12 notamment dans le cadre d’une
rarissime maladie de Biermer (et beaucoup rarement un déficit
fludarabine, ciclosporine, IFN a. . . en vitamine B9) peut se révéler parfois sous la forme
Induction de stress oxydatif dans le cadre des déficits d’une anémie macrocytaire d’allure hémolytique avec
enzymatiques (déficit en G6PD) ou hémoglobinopathies : notamment un taux de LDH particulièrement élevé et parfois
Sulfamides, fluoroquinolones, anthracyclines. . .
la présence d’assez nombreux schizocytes sur le frottis san-
Induction de micro-angiopathie :
guin. La constatation d’un nombre de réticulocytes normal
Quinine, ciclosporine, anti-aggrégants (ticlopidine >>
ou bas dans ce contexte d’hémolyse (intra-médullaire)
clopidogrel) et la présence sur le frottis de polynucléaires
Ac. : anticorps ; AINS : anti-inflammatoires non stéroïdiens, TDA test
hypersegmentés sont autant d’éléments d’orientation. Ce
direct à l’antiglobuline.
tableau est parfois qualifié de pseudo micro-angiopathie
thrombotique (tableau V).
Une grande hypophosphatémie (nutrition parentérale, alcoo-
lisme), entraîne une perte de déformabilité des GR avec
sphérocytose, responsable d’une hémolyse aiguë [42].
Le syndrome de Zieve [13] est une complication rare et tran-
sitoire de l’alcoolisme chronique, déclenchée par une alcoolisa-
ment être responsables d’AH. Le diagnostic repose sur le frottis
tion aiguë, associant AH, hypertriglycéridémie et douleurs
sanguin et la goutte épaisse. Bartonella bacilliformis, bactérie
abdominales.
intracellulaire rencontrée en Amérique du Sud, est responsable
d’un tableau associant fièvre, arthralgies, polyadénopathies et
AH sévère. Les bactériémies à Clostridium Perfringens deve- Démarche pour le diagnostic étiologique
nues très rares sont classiquement sources d’hémolyses intra- d’une anémie hémolytique révélée à l’âge
vasculaires sévères liées à l’action d’une toxine, mais d’autres adulte
bactéries peuvent épisodiquement causer des toxi-infections Compte tenu de la diversité des causes possibles d’AH, et du
responsables d’AH : Escherichia Coli, Streptocoque, Staphylo- pronostic potentiellement grave à court terme de certaines
coque, Entérocoque, Salmonelle, Leptospire [36]. Enfin, cer- d’entre elles, la démarche diagnostique doit être suffisam-
tains agents infectieux peuvent déclencher d’authentiques ment simple et rapide pour être applicable en pratique cli-
AHAI (EBV, mycoplasme. . .) voire une MAT (SHU induit par la nique. Elle repose avant tout sur les données de
vérotoxine de E. Coli) ou encore révéler ou aggraver des AH l’interrogatoire et de l’examen clinique (contexte) et sur les
corpusculaires sous-jacentes (déficit en G6PD, thalassémies, résultats de deux examens simples et facilement accessibles
drépanocytose. . .). en milieu hospitalier : le frottis sanguin et le TDA. En l’absence
479
Micro-angiopathie thrombotique
SHU PTT
Atypique
Déficit en
Typique ADAMTS 13
- HTA maligne -acquis
-VIH, Neuraminidase (S.Pneumoniae) -congénital
Verotoxine (E.Coli, S. - Grossesse (HELLP syndrome, éclampsie)
Dysenteriae)
- Lupus systémique, APL (syndrome
catastrophique)
-Anomalies du système du complément
- Médicaments (mitomycine C,
ciclosporine, tacrolimus, quinine)
- Néoplasies, radiothérapie, chimiothérapie
- Greffe moelle osseuse
Figure 2
Classification des micro-angiopathies thrombotiques (MAT)
PTT purpura thrombotique thrombocytopénique, SHU syndrome hémolytique et urémique.
d’orientation diagnostique évidente, ce n’est que dans un tose), du bassin méditerranéen (b thalassémies) et/ou du Sud
deuxième temps que le recours à tests ciblés, moins acces- Est asiatique (a thalassémies).
sibles, doit être envisagé.
Examens biologiques d’orientation.
Intérêt de l’interrogatoire, du contexte et de
Indices érythrocytaires et frottis sanguin.
l’examen clinique
Les automates actuellement sur le marché fournissent un
Contexte aigu
grand nombre d’informations utiles au diagnostic d’AH. Outre
Certains contextes orientent immédiatement le diagnostic :
les indices érythrocytaires (VGM, CCMH, TCMH) utiles à
exposition à certains toxiques, morsure de serpents, association
l’orientation diagnostique devant une anémie, ils représen-
AH + thrombopénie + fièvre chez un patient de retour d’une
tent les populations érythrocytaires et réticulocytaires en
zone d’endémie évoquant en priorité un accès palustre. La prise
fonction de leur volume ou de leur CCMH sous la forme
récente d’un médicament oxydant oriente vers un possible
d’histogrammes. Ainsi il est possible de visualiser des sous-
déficit enzymatique. Une grossesse au 3ème trimestre
populations érythrocytaires hypochromes et microcytaires
(prééclampsie et/ou HELLP) ou encore une transfusion récente
sans que les valeurs globales de VGM et de CCMH ne soient
(allo-immunisation) sont autant de circonstances susceptibles
modifiées. À l’inverse, une proportion anormalement élevée
d’orienter le diagnostic.
de GR hyperchromes (CCMH augmentée) doit faire d’emblée
Contexte chronique ou évolution par poussées évoquer une micro-sphérocytose ou encore une maladie des
La réalisation d’un arbre généalogique détaillé est une étape agglutinines froides selon le contexte. L’analyse informatisée
importante de l’interrogatoire. Des antécédents familiaux d’ané- des données permet également le calcul de la répartition
mie, de splénectomie ou des antécédents personnels évoquant érythrocytaire qui correspond au coefficient de variation
des crises hémolytiques (ictère, pâleur, anémie, hémoglobinu- d’une population érythrocytaire : elle est normale pour
rie) ou des lithiases biliaires orientent le diagnostic vers des une population cellulaire homogène, augmentée en cas de
anomalies constitutionnelles du GR. L’origine ethnique est éga- variation de taille, c’est à dire d’anisocytose pouvant
lement un élément d’orientation puisque certaines AH corpus- témoigner d’une régénération. Les réticulocytes sont notam-
culaires se rencontrent préférentiellement voire exclusivement ment facilement identifiés par leur taille et leur contenu en
chez les patients originaires selon les cas d’Afrique (drépanocy- ARN. Même si ces outils diagnostiques sont insuffisamment
480
Mise au point
Tableau V
Exemples d’anomalies du frottis au cours d’une anémie hémolytique (AH) de l’adulte et orientation diagnostique [43].
Tableau V (Suite)
Type anomalie du GR Définition/Description Orientation diagnostique Examens complémentaires
de confirmation
Hématies en cibles GR clair à centre foncé Hémoglobinopathies EPH
AHAI anémie hémolytique auto-immune EMA : cytométrie de flux après marquage à l’éosine-5’-maléimide ; EPH : électrophorèse de l’hémoglobine ; GR : globule rouge ; PTT
purpura thrombotique thrombocytopénique TDA test direct à l’antiglobuline
utilisés en regard du nombre important d’informations qu’ils (tableau V) résume les principales anomalies du frottis
apportent, ils ne peuvent se substituer à l’analyse du frottis rencontrées lors d’une AH, les diagnostics associés et les
sanguin qui permet d’apprécier la morphologie des GR et des examens complémentaires nécessaires.
autres éléments figurés du sang. Si certains automates
permettent désormais la coloration et l’étalement automa- Le test direct à l’antiglobuline
tique d’un échantillon, le frottis sanguin est encore le plus Le TDA est une méthode semi-quantitative d’agglutination des
souvent fait manuellement par étalement sur lame hématies permettant de révéler la présence d’anticorps +/- de
avec coloration au May Grunwald Giemsa. Il doit être systé- complément (C3d) fixés à membrane des GR. Il consiste à
matiquement demandé dans un contexte d’AH [43]. Le mettre en contact les GR du patient avec une antiglobuline
[()TD$FIG]
Figure 3
Principe du test direct à l’anti-
globuline (TDA) [37]
482
Mise au point
Anémie hémolytique de
Contexte évident (interrogatoire): l’adulte
- Paludisme
- Autres infections
- Toxiques
TDA
+ Frottis sanguin
Figure 4
Démarche diagnostique devant une anémie hémolytique de l’adulte
anti-IgG (dirigée contre le fragment Fc des IgG) ou anti-C3d : le ment de 98,4 à 100 % et de 83 à 95,2 % sur des études
test est positif si une agglutination des GR se produit, témoin de récentes [46,47] ;
la présence d’anticorps et/ou de C3 fixés à la membrane des GR le TDA par cytométrie en flux peut également représenter un
(figure 3, (2)). Antérieurement réalisé sur tube, ce test avait complément d’investigation pour sensibiliser la détection des
très bonne sensibilité ( 95 %) pour le diagnostic d’AHAI [44] auto-anticorps fixés aux GR [48,49].
et une spécificité variable selon le contexte. Chez des sujets Interprétation du test direct à l’antiglobuline et tests
sains donneurs de sang, le TDA n’est positif que dans 1 cas sur complémentaires :
14 à 35 000 [45]. En revanche, jusqu’à près de 10 % des Test direct à l’antiglobuline positif
patients hospitalisés ont un TDA positif en l’absence d’AH et ce La spécificité du TDA, essentiellement de type IgG et/ou C3d,
du fait de différents facteurs non mutuellement exclusifs : détermine le type d’AHAI : un TDA de type IgG isolé ou IgG +
hypergammaglobulinémie polyclonale, leucémie lymphoide C3 traduit habituellement la présence d’auto-anticorps « chauds
chronique, transfusions répétées, traitement par immunoglo- », alors qu’une spécificité C3d isolée traduit généralement la
bulines polyvalentes, prise de certains médicaments présence d’un auto-anticorps « froid » de type IgM (cf. tableau
[24,26,44,46]. Chez les sujets ayant une AH, la valeur prédictive IV). La présence d’IgM à la surface des GR est en effet difficile à
positive du TDA pour le diagnostic d’AHAI est de 83 %, alors mettre en évidence, les IgM étant le plus souvent éluées de la
qu’elle n’est que de 1,4 % chez le sujet sain [44]. La positivité membrane érythrocytaire in vitro [45]. Lorsque le TDA est
du TDA est donc une condition nécessaire mais non suffisante positif, il peut être complété par un TIA à la recherche
pour poser le diagnostic d’AHAI. Afin d’améliorer la spécificité d’auto-anticorps dans le sérum. Ce dernier est mis en contact
du test, de nouvelles techniques ont donc été développées, avec un panel d’hématies tests au phénotype connu (antigènes
notamment le TDA sur gel et le TDA par cytométrie de flux : de membrane) associé dans un deuxième temps à des anti-
le TDA sur micro-colonnes de gel, actuellement largement globulines (anti-IgG, anti-C3. . .). Si une agglutination est ob-
utilisé, a de meilleures sensibilité et spécificité (respective- servée, elle signe la présence d’anticorps anti-GR dans le sérum
483
du patient. En cas de TIA positif chez des patients préalable- même en faible quantité : test IRMA (immuno-radiometric
ment transfusés, un test d’adsorption du sérum sur GR auto- assay) ou ELAT (enzyme liked antiglobulin test), ou encore
logues est habituellement nécessaire pour s’assurer de par technique ELISA [52].
l’absence d’allo-anticorps associés [45]. Le TIA peut également Les principes de la démarche diagnostique basée sur l’inter-
être réalisé sur gel avec une sensibilité, une spécificité, une rogatoire, le contexte clinique, et le « couple d’examens »
valeur prédictive positive et une valeur prédictive négative frottis sanguin + TDA sont résumés dans la figure 4.
estimées respectivement à 100 % / 97,7 % / 81,4 % et 100 %
pour le diagnostic d’AHAI [50]. Conclusion
Le TIA permet également de préciser la spécificité de Afin d’éviter une errance diagnostique potentiellement préju-
l’anticorps : anti-I, anti-i, anti-Rhésus. Par ailleurs, il peut diciable au patient et/ou la réalisation d’examens complémen-
être réalisé à différentes températures (4 8C, 22 8C et 37 8C) taires inadaptés et/ou coûteux, la démarche diagnostique
permettant ainsi de préciser l’optimum thermique et/ou l’am- devant une AH de l’adulte se doit d’être à la fois simple et
plitude thermique de l’anticorps. La même technique est ap- hiérarchisée. Des lors que le caractère hémolytique de l’anémie
pliquée à la recherche d’agglutinines froides, présentes à taux est confirmé, un interrogatoire complet couplé au binôme
faible dans environ 1/3 des AHAI « chaudes » et d’en préciser le d’examens biologiques simples que constitue le frottis sanguin
titre [46]. Inversement, de rares cas d’AHAI peuvent être et le TDA nous paraît être l’étape essentielle pour orienter
associés à une IgM à large amplitude thermique voire avec rapidement vers la cause de l’AH. L’analyse soigneuse et rapide
un optimum thermique entre 30 et 37 8C [51]. de ces éléments clinico-biologiques simples assortie de l’ana-
Le test d’élution (à la chaleur, avec solvant ou acide) permet lyse des indices érythrocytaires en collaboration directe avec
de préciser la spécificité des auto-anticorps fixés sur les GR à les médecins biologistes permet dans la majorité des cas
l’aide d’un panel de GR tests de phénotype connu. Il est d’orienter sinon de préciser la cause de l’AH et de mettre en
surtout utile dans un contexte d’hémolyse post-transfusion- place le cas échéant un traitement « spécifique » adapté
nelle pour distinguer des auto-anticorps d’allo-anticorps ou (plasmaphérèses en cas de PTT par exemple). Dans les cas
en cas d’hémolyse immuno-allergique, circonstance au cours plus complexes (absence d’élément d’orientation initial, pa-
de laquelle le TDA est fréquemment positif et l’éluat souvent tient poly-pathologique et/ou polytransfusé), le recours à des
négatif [29]. tests plus spécifiques peut s’avérer nécessaire. Dans ces cas
Test direct à l’antiglobuline négatif particuliers, la collaboration entre cliniciens et biologistes est
Compte tenu de la très bonne sensibilité du TDA avec les plus importante encore, afin de juger au cas par cas de la
techniques actuelles, sa négativité permet d’éliminer quasi pertinence et/ou de la rentabilité attendue des différents tests
formellement le diagnostic d’AHAI. Toutefois, en l’absence et de garantir une bonne interprétation des résultats notam-
de diagnostic alternatif pouvant expliquer l’AH, un TDA négatif ment chez les patients récemment transfusés. En dehors de cas
doit être complété par un TDA à l’aide d’une anti-globuline anti- particuliers comme le PTT, les accidents d’hémolyse post-
IgA et/ou une anti-IgM et par une élution [2]. En théorie transfusionnelle ou à un degré moindre les AHAI, la démarche
cependant, dans une infime minorité de cas, on ne peut exclure diagnostique ne doit toutefois pas retarder/empêcher le re-
complètement une authentique AHAI à TDA négatif. De nou- cours éventuel à un support transfusionnel.
velles techniques sont à l’étude pour encore améliorer la
sensibilité et détecter la présence d’auto-anticorps présents Conflits d’intérêts : aucun.
Références
[1] Bratosin D, Mazurier J, Tissier JP, Estaquier J, [3] Morton NE, Mackinney AA, Kosower N, tary spherocytosis. B r J Haematol
Huart JJ, Ameisen JC et al. Cellular Schilling RF, Gray MP. Genetics of spherocy- 2004;126:455-74.
and molecular mechanisms of senescent tosis. Am J Hum Genet 1962;14:170-84. [6] Garçon L. Diagnostic biologique des maladies
erythrocyte phagocytosis by macrophages. [4] Summerfield GP, Wyatt GP. Human parvo- constitutionnelles de la membrane érythro-
A review. Biochimie 1998;80:173-95. virus infection revealing hereditary sphero- cytaire. Arch Pediatr 2009;16:553-5.
[2] Michel M. Anémies hémolytiques auto- cytosis. Lancet 1985;2:1070. [7] Zanella A, Izzo C, Rebulla P, Zanuso F, Perroni
immunes à anticorps « chauds » et syn- [5] Bolton-Maggs PHB, Stevens RF, Dodd NJ, L, Sirchia G. Acidified glycerol lysis test: a
drome d’Evans de l’adulte. Rev Med Interne Lamont G, Tittensor P, King M. Guidelines for screening test for spherocytosis. Br J Hae-
2008;29:105-14. the diagnosis and management of heredi- matol 1980;45:481-6.
484
Mise au point
[8] Streichman S, Gescheidt Y. Cryohemolysis for adults: a clinical review. Wien Klin Wo- [41] Reid HA. Cobra-bites. Br Med J 1964;2:
the detection of hereditary spherocytosis: chenschr 2008;120:136-51. 540-5.
correlation studies with osmotic fragility and [25] Sokol RJ, Booker DJ, Stamps R. The pathology [42] Jacob HS, Amsden T. Acute hemolytic
autohemolysis. Am J Hematol 1998;58: of autoimmune haemolytic anaemia. J Clin anemia with rigid red cells in hypopho-
206-12. Pathol 1992;451047-52. sphatemia. N Engl J Med 1971;285:1446-50.
[9] Takeda J, Miyata T, Kawagoe K, Iida Y, Endo [26] Garratty G. The James Blundell Award [43] Bain BJ. Diagnosis from the blood smear. N
Y, Fujita T et al. Deficiency of the GPI anchor Lecture 2007 do we really understand Engl J Med 2005;353:498-507.
caused by a somatic mutation of the PIG-A immune red cell destruction ? Transfus [44] Philippe P. Diagnostic et prise en charge de
gene in paroxysmal nocturnal hemoglobinur- Med 2008;18:321-34. l’anémie hémolytique auto-immune. Presse
ia. Cell 1993;73:703-11. [27] Salama A. Drug-induced immune hemolytic Med 2007;36:1959-69.
[10] de Latour RP, Mary JY, Salanoubat C, Terriou anemia. Expert Opin Drug Saf 2009;8:73-9. [45] Michel M. Caractéristiques des anémies
L, Etienne G, Mohty M et al. Paroxysmal [28] Mayer B, Yürek S, Salama A. Piperacillin- hémolytiques auto-immunes à anticorps «
nocturnal hemoglobinuria: natural history of induced immune hemolysis: new cases and chauds » et du syndrome d’Evans de
disease subcategories. Blood 2008;112: a concise review of the literature. Transfu- l’adulte. Presse Med 2008;37:1309-18.
3099-106. sion 2010;50:1135-8. [46] Novaretti MCZ, Jens E, Pagliarini T, Bonifacio
[11] Hall SE, Rosse WF. The use of monoclonal [29] Johnson ST, Fueger JT, Gottschall JL. One SL, Dorlhiac-Llacer PE, Chamone DAF. Com-
antibodies and flow cytometry in the center’s experience: the serology and drugs parison of conventional tube test technique
diagnosis of paroxysmal nocturnal hemoglo- associated with drug-induced immune he- and gel microcolumn assay for direct anti-
binuria. Blood 1996;87:5332-40. molytic anemia – a new paradigm. Transfu- globulin test: a large study. J Clin Lab Anal
[12] Bladé J, Desramé J, Corberand D, Lecoules S, sion 2007;47:697-702. 2004;18:255-8.
Blondon H, Carmoi T et al. Diagnostic des [30] Patel A, Patel H, Patel A. Thrombotic [47] Das SS, Chaudhary R, Khetan D. A compar-
anémies au cours des cirrhoses alcooliques. thrombocytopenic purpura: the masquera- ison of conventional tube test and gel
Rev Med Interne 2007;28:756-65. der. South Med J 2009;102:504-9. technique in evaluation of direct antiglobulin
[13] Allen DW, Manning N. Abnormal phospholi- [31] Sadler JE. Von Willebrand factor ADAMTS13, test. Hematology 2007;12:175-8.
pid metabolism in spur cell anemia: de- and thrombotic thrombocytopenic purpura. [48] Lin J, Hao T, Lyou J, Chen Y, Liu H, Tzeng C
creased fatty acid incorporation into Blood 2008;112:11-8. et al. Clinical application of a flow cytometric
phosphatidylethanolamine and increased [32] George JN. Clinical practice. Thrombotic direct antiglobulin test . Transfusion
incorporation into acylcarnitine in spur cell thrombocytopenic purpura. N Engl J Med 2009;49:1335-46.
anemia erythrocytes. Blood 1994;84:1283-7. 2006;354:1927-35. [49] Wang Z, Shi J, Zhou Y, Ruan C. Detection of
[14] Doll DC, Doll NJ. Spur cell anemia. South Med [33] Potasman I, Prokocimer M. The added value red blood cell-bound immunoglobulin G by
J 1982;75:1205-10. of peripheral blood cell morphology in the flow cytometry and its application in the
[15] Desnick RJ, Astrin KH. Congenital erythropoie- diagnosis and management of infectious diagnosis of autoimmune hemolytic anemia.
tic porphyria: advances in pathogenesis and diseases˘part 2: illustrative cases. Postgrad Int J Hematol 2001;73:188-93.
treatment. Br J Haematol 2002;117:779-95. Med J 2008;84:586-9. [50] Jaiprakash M, Gupta PK, Kumar H. Role of gel
[16] Williamson D. The unstable haemoglobins. [34] Prokocimer M, Potasman I. The added value based technique for Coomb’s test. Indian J
Blood Rev 1993;7:146-63. of peripheral blood cell morphology in the Pathol Microbiol 2006;49:370-2.
[17] Wajcman H. Déficits en glucose-6-phos- diagnosis and management of infectious [51] Arndt PA, Leger RM, Garratty G. Serologic
phate-deshydrogénase.EMC (Elsevier SAS diseases – part 1: basic concepts. Postgrad findings in autoimmune hemolytic anemia
Paris), Hematologie, 13-006-D-10. 2006. Med J 2008;84:579-85. associated with immunoglobulin M warm
[18] Wajcman H. Anémies hémolytiques dues à [35] Wéry M, Mulumba PM, Lambert PH, Ka- autoantibodies. Transfusion 2009;49:
des déficits en enzymes érythrocytaires zyumba L. Hematologic manifestations, di- 235-42.
autres que la G6PD. EMC (Elsevier SAS Paris), agnosis, and immunopathology of African [52] Kamesaki T, Oyamada T, Omine M, Ozawa K,
Hematologie, 13-006-D-11. 2006. trypanosomiasis. Semin Hematol Kajii E. Cut-off value of red-blood-cell-bound
[19] Zanella A, Fermo E, Bianchi P, Valentini G. 1982;19:83-92. IgG for the diagnosis of Coombs-negative
Red cell pyruvate kinase deficiency: mole- [36] Bätge B, Filejski W, Kurowski V, Klüter H, autoimmune hemolytic anemia. Am J He-
cular and clinical aspects. Br J Haematol Djonlagic H. Clostridial sepsis with massive matol 2009;84:98-101.
2005;130:11-25. intravascular hemolysis: rapid diagnosis and [53] An X, Mohandas N. Disorders of red cell
[20] Marinaki AM, Escuredo E, Duley JA, Sim- successful treatment. Intensive Care Med membrane. Br J Haematol 2008;141:367-75.
monds HA, Amici A, Naponelli V et al. 1992;18:488-90. [54] Gallagher P. Hereditary elliptocytosis: spec-
Genetic basis of hemolytic anemia caused [37] Michel M, Lafaurie M, Noël V, Pico L, Bastie trin and protein 4.1R. Semin Hematol
by pyrimidine 5’ nucleotidase deficiency. A, Godeau B et al. Anémie hémolytique 2004;41:142-64.
Blood 2001;97:3327-32. révélatrice d’une maladie de Wilson. À [55] Delaunay J. The hereditary stomatocytoses:
[21] Gehrs BC, Friedberg RC. Autoimmune hemo- propos de deux observations. Rev Med genetic disorders of the red cell membrane
lytic anemia. Am J Hematol 2002;69:258-71. Interne 2001;22:280-3. permeability to monovalent cations. Semin
[22] Nance ST, Arndt PA. Review: what to do when [38] Chappuis P, Bost M, Misrahi M, Duclos-Vallée Hematol 2004;41:165-72.
all RBCs are incompatible – serologic aspects. JC, Woimant F. La maladie de Wilson : [56] Orphanet: une base de données en ligne sur
Immunohematology 2004;20:147-60. aspects clinicobiologiques. Ann Biol Clin les maladies rares et les médicaments
[23] Levy J, Varet B. Les anémies hémolytiques. (Paris) 2005;63:457-66. orphelins. Copyright, INSERM 1997. (http://
Dans: Hématologie et transfusion. 2008. p. [39] Monzon C, Miles J. Hemolytic anemia follow- www.orphanet.fr.).
88-104. ing a wasp sting. J Pediatr 1980;96:1039-40. [57] Delaunay J. The molecular basis of hereditary
[24] Valent P, Lechner K. Diagnosis and treatment [40] Vetter RS, Isbister GK. Medical aspects of spider red cell membrane disroders. Blood Rev
of autoimmune haemolytic anaemias in bites. Annu Rev Entomol 2008;53:409-29. 2007;21:1-20.
485