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DEPARTEMENT GENIE MECANIQUE

2021/2022

Obtention des pièces par fabrication additive

Elaboré par :
BANI Oussama
ABDSELEM A
Aissa Oussama
I- Introduction
La fabrication additive (ou impression 3D) s’oppose à la fabrication soustractive où l’on enlève
de la matière pour atteindre la forme désirée. Dans la fabrication additive, les pièces en 3D sont
construites par addition de couches successives de matière sous contrôle d’un ordinateur. À ses
débuts, l'impression 3D a principalement été utilisée pour le prototypage rapide, mais les
fabricants ont rapidement découvert le potentiel offert par ce nouveau processus de fabrication.
Plusieurs techniques de fabrication additive existent, parmi lesquelles on site :
 Frittage laser
 Stéréo lithographie
 Dépôt de fil fondu
 Fusion par faisceau
II- Frittage laser de poudres de polyamide 12
1) Mécanisme fondamentaux
Le frittage laser fait partie de la famille des procédés de fabrication additive (par ajout de matière
couche par couche). Ceux-ci permettent la fabrication directe de pièces sans outillage à partir de leur
définition informatique en trois dimensions dans un fichier de type CAO. Chaque objet est
virtuellement découpé en sections parallèles.

Lors du procédé de frittage laser, la pièce est fabriquée à l’aide d’un laser qui va permettre la
consolidation d’une poudre polymère, céramique ou métallique par fusion (totale ou partielle) couche
après couche.

Le schéma de principe d’un dispositif de frittage laser est proposé sur la Figure A.2. Le procédé se
déroule en plusieurs étapes successives. Tout d’abord le lit de poudre du bac de fabrication (bac
central) descend d’une hauteur correspondante à l’épaisseur d’une couche (généralement de l’ordre
de 100 µm). Puis un rouleau, ou une racle, vient étaler une nouvelle.
Couche de poudre depuis un bac de stockage vers le bac de fabrication. Enfin, le laser balaye la surface
correspondante à l a section de la pièce à fabriquer pour fusionner les grains de poudre. Ces trois
étapes se répètent jusqu’à l’obtention de la pièce finale. Les grains qui ne sont pas soumis au
rayonnement assurent le support des pièces frittées. Ainsi, la durée de fabrication d’une pièce dépend
de sa hauteur, et reste quasi identique quelle que soit la quantité des pièces à fabriquer dans le
volume du bac de fabrication. A la fin de chaque fabrication, le bac de fabrication est retiré de la
machine de frittage et les pièces qu’il contient sont séparées de la poudre qui remplit le reste du
volume. Cette poudre peut ensuite être réutilisée pour une nouvelle fabrication, moyennant certaines
précautions.

2) Les différents paramètres du procédé


Lors du procédé de frittage de nombreux paramètres machine vont avoir un impact sur les
propriétés finales des pièces. Deux types de paramètres essentiels vont intervenir :
 Les températures de préchauffage de la poudre.
 Les propriétés du laser.
D’autres paramètres tels que l’épaisseur de la couche étalée, ou l’orientation des pièces
dans le bac de fabrication auront également un impact.

3) L’influence des paramètres


Influence des températures de préchauffage sur les propriétés des
pièces :
Hormis les propriétés dimensionnelles des pièces, la densité et les propriétés mécaniques vont
aussi être affectées par les différentes températures de préchauffage dans la machine :
 Selon Tontowi et Childs : la température du lit de poudre avait une influence sur la
densité finale des pièces. Plus la température à la surface du lit de poudre augmente,
plus la densité des pièces augmente.
 Selon Majewski et al : en élevant la température du bac de fabrication, on augmente la
quantité de matière fondue au sein des pièces frittées, ce qui conduit à une
amélioration des propriétés mécaniques.
 Selon Zarringhalam : une vitesse de refroidissement plus élevée améliorait
l’élongation à rupture des pièces. Cette amélioration est due à une diminution du taux
de cristallinité au sein de la pièce lorsque la vitesse de refroidissement augmente.
 Selon Goodridge et al : les pièces frittées au centre du lit de poudre présentaient de
meilleures propriétés mécaniques, en raison de la température plus élevée dans cette
zone.
 Leigh a mis en évidence le manque de reproductibilité des propriétés mécaniques de
pièces obtenues par frittage laser en fabriquant des échantillons avec une même
poudre sur cinq machines différentes mais de modèle identique.
 La nécessité de maintenir la poudre à haute température pendant un temps très long (la durée d’une
fabrication peut atteindre 24 heures) implique des risques de dégradation du matériau. Afin d’éviter
la thermo-oxydation des polymères, les machines commerciales fonctionnent sous atmosphère
d’azote. Cependant, un vieillissement au fil des réutilisations des poudres est observé et se traduit
parfois par une augmentation de la masse molaire ou une altération des propriétés à l’écoulement
des poudres.
Influence des paramètres du laser :
De nombreux paramètres inhérents au laser influent sur l’intensité de l’énergie fournie à la
poudre lors du passage du faisceau. Les paramètres principaux sont les suivant :
 La puissance
 La vitesse de balayage
 Le rayon du faisceau
 L’espacement entre deux balayages successifs
Plusieurs études (concernant les polymères mais aussi les métaux) ont consisté à rassembler
certains ou la totalité de ces paramètres en un unique paramètre appelé la densité d’énergie
ED, pour en analyser l’influence sur les propriétés finales des pièces frittées.
L’expression la plus utilisée pour la densité d’énergie ED est la suivante :

ED=Pe*v
Avec P la puissance en watts, e l’espacement en mm et v la vitesse de balayage en mm/s.

 Ainsi ED augmente lorsque la puissance augmente et que l’espacement et la vitesse de


balayage diminuent. Les ordres de grandeurs sont de 0.26mm pour le diamètre du faisceau et 5 m/s
pour la vitesse de balayage.
 L’espacement entre deux trajectoires de balayage du laser a une influence sur l’énergie
fournie à la poudre par l’intermédiaire du rayon du faisceau. Pour permettre le frittage de la totalité
de la surface correspondant à la pièce, l’espacement ne doit pas être supérieur au diamètre du rayon
laser. A l’inverse, un espacement inférieur au diamètre du rayon laser va nécessairement engendrer
des zones qui subiront plusieurs expositions. Les valeurs d’espacement utilisées par défaut sur les
machines, et donc recommandées par les fabricants de machine, sont toujours inférieures au
diamètre du laser.
 Les différentes études sur l’influence d’ED sur les propriétés des pièces frittées montrent
toujours qu’une augmentation de l’énergie fournie conduit à une augmentation de la
densité des pièces et donc permet d’améliorer les propriétés mécaniques.

 Selon Caulfield et al : une augmentation d’ED provoquait une augmentation de la section


de leurs éprouvettes de traction, en raison de la conduction thermique qui provoque la
fusion de grains de poudres voisins de ceux exposés au rayon laser.
D’autres paramètres relatifs au balayage du laser peuvent également avoir une influence sur la
qualité des pièces :
 Le mode de balayage du laser
 L’inertie des miroirs

4) Autres paramètres
L’épaisseur des couches étalées :
L’épaisseur des couches étalées a tout d’abord une influence directe sur la productivité des machines
de frittage. En effet plus les couches sont fines plus le processus de fabrication est lent.

L’orientation des pièces dans le bac de fabrication :


En effet, en utilisant une machine dont la direction de balayage du laser restait parallèle à l’axe x
pendant toute la fabrication, des propriétés mécaniques améliorées selon cet axe étaient obtenues
par rapport à l’axe y. Les auteurs avancent que ce phénomène serait dû à une adhésion réduite entre
les lignes frittées parallèlement à l’axe x, chaque ligne ayant eu le temps de refroidir avant que sa
voisine soit créée par le balayage du laser et ne se soude à la précédente.

Le délai entre deux balayages successifs :


Selon Goodridge et lorsque ce délai augmente les propriétés mécaniques des pièces peuvent
diminuer et le phénomène de « curling » s’amplifier. Et selon Jain et al : le délai entre deux balayages
successifs de deux points adjacents d’une même pièce avait aussi une influence sur la résistance à l a
traction. Ils ont ainsi pu dé terminer un délai optimum (pour la poudre de leur étude) pour lequel la
résistance à la traction était maximale.
5) Influence sur les propriétés des pièces frittées :
Plusieurs études ont montré que la densité des objets frittés dépendait fortement de la taille des
particules.

Taille des particules (µm) Densité (g/cm ) 3

PEHD
106-125 0.512
150-212 0.56
212-380 0.49
PS
<75 0.43
75-100 0.41
>150 0.34

 Le tableau 1 montre que la densité après frittage diminue lorsque la taille des particules augmente.
La taille des particules a donc un effet sur les propriétés mécaniques par l’intermédiaire de la densité
des pièces.

Taille des particules Module d’Young Résistance à la traction Déformation à la


(µm) (MPa) (MPa) rupture (%)
106-125 105.1 67.2 12.9
150-212 103.6 52.4 13.1
212-380 84.4 49.5 13.4

 Le tableau 2 montre que lorsque la taille des particules diminue, le module d’Young et la résistance à
la traction augmentent sensiblement, alors que l’élongation à la rupture diminue, mais peu
significativement.

6) Microstructure des pièces frittées :


Pour le polyamide 12, Zarringhalam et al ont mis en évidence la présence de particules non fondues
réparties au cœur des pièces frittées.
Cette figure présente la microstructure d’un échantillon fritté observé par microscopie optique sur
une coupe microtome. Sur cette figure on peut observer la présence de particules de poudre fondues
uniquement en périphérie entourées de sphérolites. La présence de ces « noyaux » non fondus est
due à la présence de grosses particules de poudre qui n’ont pas reçu assez d’énergie lors du passage
du laser pour fondre totalement.

Le taux de matière fondue a une influence sur les propriétés mécaniques pour des pièces en
polyamide 12. En effet le pic endothermique de fusion, visible en DSC, d’un échantillon fritté est
généralement dédoublé. Ceci est dû à l a différence entre la température de fusion de la poudre
initiale (donc de la fraction de matière non fondue au cours du processus) et celle de la poudre
fondue puis recristallisée lors du processus de frittage.

7) L’histoire thermique :
La dégradation thermique d'un polymère est une détérioration moléculaire de ce dernier due à
l'élévation de température. Aux températures modérément élevées, les composants
du polymère peuvent commencer à se briser (scission de la chaîne) et réagir les uns avec les
autres pour modifier les propriétés du polymère.
La dégradation thermique peut présenter une limite supérieure à la température de service des
polymères autant que la possibilité de perte de propriétés. À moins d'une prévention
convenable, une dégradation thermique importante peut se produire à des températures très
inférieures à celles auxquelles une défaillance mécanique est susceptible de se produire.
Ce mécanisme est utilisé pour les boucliers thermiques fonctionnant jusqu'à des températures
très élevées. Dans ce cas, outre l'aspect endothermique de la dégradation, la production de gaz
procure une protection contre la diffusion de gaz chaud provenant de l'extérieur du matériau.
III- Conclusion :
En termes de faisabilité, les applications de la fabrication additive semblent illimitées. Cette
technologie offre un niveau élevé de complexité de conception, et ce, à un prix abordable.
Parmi ses autres avantages, on compte tout particulièrement la consolidation des conceptions
assemblées et l'intégration de fonctions supplémentaires.
Mais la vitesse, la répétabilité, la qualité et la flexibilité des matériaux propres à cette
technologie ont longtemps limité son utilisation au prototypage rapide et à la visualisation
préproduction de modèles.

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