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en pratique
.,_ Applications et exercices
autocorrectifs
.,_ Rédaction d'un mémoire,
présentation PowerPoint
Georgeta Cislaru
Chantal Claudel
Monica Vlad
~~ deboeck
© Groupe De Boeck s.a., 2009 l"' édition
Éditions De Boeck Université
rue des Minimes 39, B-1 000 Bruxelles
Toute reproduction d'un extrait quelconque de ce livre, par quelque procédé que ce soit,
et notamment par photocopie ou microfilm, est strictement interdite.
Imprimé en Belgique
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale, Paris : avril 2009 ISSN 1373-023 1
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2009/0074/075 ISBN 978-2-8041-0223-4
Le travail de recherche appelle des compétences spécifiques et une rigueur
exemplaire.
Ce guide est le résultat d'un travail de terrain de plusieurs années mené dans
différentes universités françaises et étrangères. Dans le cadre de la réforme L.M.D.
(licence, master, doctorat), nous avons mis en place des cours de méthodologie de la
recherche destinés à des étudiants de master 1 et 2, et ouverts également aux étudiants
de première année de doctorat. Il s'agissait de les accompagner dès l'élaboration de
leur projet de recherche à la rédaction du mémoire.
Le plan du livre reprend presque pas à pas - bien que des allers-retours soient
indispensables-, les principales étapes d'un travail de recherche qui s'articulent autour
de deux grandes parties. La première concerne la mise en place de la recherche avec
tous les questionnements qui lui sont propres ; la seconde, plus normative, aborde
l'exposition de la recherche. Outre l'attention portée aux savoir-faire fondamentaux en
matière de méthodologie de la recherche (bibliographie, corpus, problématique, etc.),
nous accordons une place importante aux préoccupations actuelles de la recherche tel-
les que la déontologie ou encore l'utilisation de ressources en ligne et des nouveaux
médias. Par ailleurs, en prenant appui sur notre expertise en linguistique et en didacti-
que, nous développons certains aspects relatifs aux modalités d'exposition écrite et
orale d'un travail de recherche (énonciation, structuration du discours, exposé oral).
Notre reconnaissance se tourne enfin vers les collègues qui ont accepté de tester
certains des exercices proposés, ainsi que vers les étudiants qui nous ont fait part de
leurs attentes dans le cadre des cours de méthodologie de la recherche dispensés en
France et à l'étranger.
PARTIE 1
MISE EN PLACE
DE LA RECHERCHE
SOMMAIRE
Chapitre 1
La bibliographie , .. . ....... .......... ........ ......... 9
Chapitre 2
Notions et mots·dés .. . .. .. .. . .. . .. .. . .. .. .. . .. .. . .. . .. ..... 19
Chapitre 3
Revue de la littérature, consignes et méthodes ..... .. ... .. ...... ...... 33
Chapitre 4
Problématique de la recherche et hypothèse(s) ...... .. .. .... .. . ...... 43
Chapitre 5
Le corpus .. . . .. .... .. .. ... ... ...... .. .. ... . 55
Chapitre 6
Déontolog ie de la recherche ..... ...... .... 67
Chapitre 1
LA BIBLIOGRAPHIE
Le temps est précieux et on ne peut généralement pas se permettre de lire un texte avant
de décider s'il est utile pour le travail de recherche entrepris. Pour pouvoir· décider de
10 Mise en place de la recherche
l'intérêt d'un texte avant même de le lire, il convient de l'évaluer en fonction de plu-
sieurs critères :
- la caution scientifique ;
l'intérêt thématique;
2. La bibliographie : un élément
du travail universitaire
La bibliographie signale les livres que l'auteur cite ou dont il s'inspire. Elle constitue
le répertoire des titres relatifs à un même domaine, à une même problématique. Elle
sert de point de repère au lecteur qui peut se rapporter aux documents cités pour éva-
.luer la recherche, cerner les orientations théoriques et méthodologiques du rédacteur,
étoffer ses propres lectures, etc.
La bibliographie Il
2.2 L'ÉTENDUE
Une fois le travail de recherche achevé, il est possible de proposer une bibliographie :
- minimale : seuls quelques titres incontournables sur le sujet traité sont présentés.
Cette option est notamment réservée aux ouvrages de synthèse, de vulgarisation
ou à caractère didactique ;
- exhaustive : la totalité des ouvrages consacrés au domaine est citée, à condition
que le sujet ait été peu traité par d'autres chercheurs.
La bibliographie peut se composer :
- de tous les ouvrages auxquels il est fait référence sur le sujet en question mais
qui n'ont pas nécessairement été utilisés dans la rédaction;
- des seuls ouvrages qui ont été cités dans le corps du travail. Ce cas de figure con-
cerne les travaux académiques (mémoire, master, thèse, etc.).
3. Présenter sa bibliographie
La présentation d'une bibliographie obéit à des principes différents selon la discipline,
le lieu de publication, la nature du travail, les normes de référence, etc. Les titres qui la
composent doivent suivre certaines règles typographiques et contenir un ensemble
d'informations destinées à permettre au lecteur de retrouver aisément l'article ou
l'ouvrage qui l'intéressent.
Citer des sources recueillies sur l'internet implique, comme pour les documents
papier, de respecter certaines normes. Outre l'adresse de la page consultée, il convient
de préciser la date à laquelle le site a été visité, les sites étant susceptibles d'évoluer ou
de disparaître.
Concernant la citation de documents électroniques, il existe la norme ISO 690-2
consultable à cette adresse :
<http://www.collectionscanada.gc.ca/iso/tc46sc9/standard/690-2f.htrn>
Ce site présente les règles à observer pour référer, dans sa bibliographie, aux
documents extraits de pages Internet.
<<Organisme placé sous le contrôle de l'État, dont le rôle consiste à détenniner des normes appli-
cables aux techniques, aux sciences et à de nombreuses activités humaines, en accord avec l'Organisa-
tion internationale de normalisation (ISO). >> (Imprimerie Nationale 1990 : 17).
la bihliograpbie 13
les numéros des pages d'un article (première et dernière page). C'est cette forme de
présentation qui sera appliquée dans les exercices de cet ouvrage.
Mais, quel que soit le système retenu, il convient de le respecter pour l'intégra-
lité de la bibliographie.
4. Exercices d'application
EXERCICE 1
Indiquez, en cochant les cases du tableau, quelles sont les indications fournies dans
les titres de ceHe bibliographie :
...
maticale, n° 65, Paris, 3-11.
&eu
de de
titre
de
llllléros
des pages
titre
ddvre
IHÏSOI
d'étltial
née de
prellière
...
dela
IIUIIéro
de
plblcalioll parutiGn la revue étltien colediol la rewe
1
2
3
4
5
6
lD bibliographie 15
EXERCICE 2
1 . Moi rand, S. ( 1992) : • Des choix méthodologiques pour une linguistique de dis-
cours comparative •, Langages, n° 105, Paris, Larousse, 28-41.
2. Marcoccia, M. ( 1994) : Le Rôle de porte-parole dans le discours politique, Ana-
lyse sociopragmatique, Thèse de Doctorat de Sciences du Langage, Université
Lumière, Lyon 2.
3. Blin, R. (200 1) : • Une approche linguistique du registre de langues •, Faits de
langues, no 17, Paris, Ophrys, 137-143.
4. Montant, H. ( 1995) : L'interview écrite et le portrait, Paris, CFPJ.
5. Searle, j.-R. ( 1972) :Les actes de langage, Paris, Hermann, Collection • Savoir •.
6. Louis-Hénard, N. ( 19751 : Viêt-Nam Hong-Tuc, Moeurs et coutumes du Vietnam,
...
Tome 1, Paris, École Française d'Extrême-Orient.
...
de pulalcatiel
IIIIIÏSOI
d'éditiol
titre
de la rene
IMIIéros
des pages
litre
daim depmo.
1
2
3
4
5
6
EXERCICE 3
Observez cette bibliographie. Des erreurs se sont glissées dans certains titres. Re-
levez le titre concerné et la nature de la ou des erreur{s).
3
let
de
-.de
p!llllicalial pnioll
x x
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des
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..... .....
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5 x x x x x
6 x x x x x
EXERCICE 2
let de
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IIIÎSGII
lécltiol
litre
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....
de pages
litre
dl Ivre
-.
de pnioll
1 Paris Larousse lmrgages 28-41 1992
2 I.e Kôle de porte-parole dons le 1994
discours po/ilique, Analyse socio-
pragmatique
3 Paris Ophrys Faits de langues 137-143 2001
4 Paris CFPJ finterview éuite et le porfrllit 1995
5 Paris Hermann Les actes de langage 1972
6 Paris Étole frllllÇaise rtir-Nam Hong-Tuc, Mœurs er 1915
d'Extrême- coutumes tlu rœrnam
Orient
EXERCICE 3
Observez cette bibliographie. Des erreurs se sont glissées dons certains titres.
Relevez le titre concerné et la nature cie la ou cles erreur(s}.
19. Des artides parus la même année et signés par le même auteur étant dlés dans cette bibtwgraphie, Uest nécessaire
de les .tiSiinguer en faisant figurer une lettre après la date: 1990a) (d. § « Otations ,,
20. Absence de lettre après la date: 1990b) +absence de maison d'é.tllian =Hachette
21. Absence de date de parution = (1987)
23. Absence du lieu de parution et des pages = Paris + 423-424
Chapitre 7
NOTIONS ET MOTS-CLÉS
1.3 GLOSSAIRE
1.4 MOTS-CLÉS
Tout en sachant que les résultats obtenus seront très différents, les mêmes types
de recherche peuvent être opérés sur Internet grâce aux moteurs de recherche (Google,
Google Scholar, Alta Vista, Yahoo, etc.), aux« meta-moteurs» qui fusionnent les résul-
tats de plusieurs moteurs (http://find.copemic.com, http://www.seek.fr par exemple),
ainsi qu'aux moteurs de recherche propres aux grands sites d'information ou de don-
nées (périodiques en ligne, sites des universités). Ainsi, si les catalogue5 des bibliothè-
ques fournissent des listes d'auteurs ou d'ouvrages et, parfois, des contenus numérisés,
les moteurs de recherche donnent accès à des articles en ligne, à des sites officiels ou
personnels, à des forums, à des bibliographies, etc. L'accès au contenu est plus ouvert,
ce qui permet des recherches plus affinées (attention toutefois à bien évaluer les conte-
nus trouvés, cf. chapitre 1).
En plus des outils mentionnés ci-dessus, les moteurs de recherche offrent
d'autres possibilités de recherche avancée (restriction de portée), comme la sélection
ou l'exclusion des types de fichiers attendus (PDF, WORD, PowerPoint, image, son,
vidéo), la sélection de la langue, de la date, etc.
24 Mise en place de la recherche
3. Exercices d'application
EXERCICE 1
Quels seraient les résuhats d'une requête sur Internet ulilisant les mêmes mots-clés
{Hugo/théâtre} et opérateurs ?
EXERCICE 2
NEOLOGISME
A.
n.m. (angl. Neologism). Mot nouveau et bizarre créé par un malade mental délirant
ou schizophrène par déformation, substitution, inversion ou création de phonèmes.
Ces mots, à la différence des néologismes construits pour compléter une langue (scien-
tifique, argotique, technique, etc.) afin d'améliorer les échanges dans un milieu donné,
sont fabriqués de toutes pièces à l'usage exclusif du malade à partir des déviations
phonémiques les plus diverses. Ils n'ont parfois aucun sens, participant à de purs jeux
verbaux ; ils en ont, d'autres fois, mais seulement pour le patient, qui peut les créer pour
qu'ils ne soient pas identifiés par d'autres personnes, ou dans la • logique • plus ou
moins cohérente et ésotérique de son discours délirant.
Certains néologismes, moins bizarres, sont utilisés par des aphasiques sensoriels (C.
Wernicke) afin de remplacer des mots oubliés.
[102]
B.
Le néologisme est une unité lexicale (nouveau signifiant ou nouveau rapport signifiant-
signifié) fonctionnant dans un modèle de communication déterminé, et qui n'était pas
réalisée antérieurement. Cette nouveauté correspond en général à un sentiment spé-
cifique chez les locuteurs. Ainsi, certains néologismes, relevant de la néologie de lan-
gue, font partie intégrante de la grammaire lexicale de la langue (ex. ·
surprenammen~. Selon le modèle choisi, on distinguera des néologismes en synchro-
nie large et étroite, des néologismes pour la langue dans son ensemble ou pour des
usages particuliers (ex. : technolectes). Il s'agit donc d'un concept relatif et opératoire.
Aujourd'hui, les lexicographes ont tendance à éviter le plus possible la marque néo/.
en privilégiant les datations.
[39)
Notions et mots-dés 25
SUJET
A.
Outre son acception habituelle -le sujet d'un opéra-, ce terme s'emploie spéciale-
ment, dans la fugue, pour désigner le thème principal présenté dans l'exposition, et qui
doit devenir l'élément essentiel du développement. [ ... ]
En langage de ballet, le terme désigne les différents grades du corps de ballet (premier
sujet, grand sujet, etc.).
[126]
B.
Selon l'étymologie latine, le sujet réunit deux significations contraires. D'une part, est
sujet celui qui est assujetti à un pouvoir, pouvoir du pére, du roi, du président, de la
loi, de l'ordre, des supérieurs hiérarchiques, etc. D'autre part, le sujet est l'être autono-
me et conscient, souverain dans la mesure où il peut affirmer sa liberté et endosser la
responsabilité de ses actes, quoi qu'il sache, ou ignore, des déterminations naturelles,
psychologiques, socio-historiques, politiques, qui constituent sa situation singulière mais
ne le conditionnent pourtant pas de manière définitive.
[11]
c.
Ling.- Fonction syntaxique du segment qui actualise le prédicat* et constitue avec lui
un énoncé* minimal. Dans: Le soir tombe -Il neige- Omnis homo mendax, les seg-
ments le soir, il et omnis homo ont la fonction sujet. Le rapport sujet/prédicat n'est pas
assimilable au rapport sujet/verbe, comme le montrent les énoncés du type lat. omnis
homo mendax et rus. dom nov • la maison [est] neuve • ; ni à la relation 'ce dont on
parle- ce qu'on en dit', qu'on ne saurait établir pour: Il neige par exemple. Le terme
su;et désignant un rapport syntaxique, on doit considérer comme linguistiquement ina-
déquates les définitions sémantiques selon lesquelles le sujet désigne un être ou une
chose qui fait ou subit une action, ou qui reçoit une qualificàtion par l'intermédiaire d'un
verbe- définitions qui ne peuvent convenir à des segments sujets comme il, ça et mourir
dans : Il a neigé- Ça va- Mourir n'est rien.
[91]
D.
1.
Dès l'Antiquité, deux fonctions [syntaxiques] ont été dégagées, celle du sujet !indiquant
l'objet dont on porlel et celle de prédicat (indiquant ce qu'on dit de cet objet!.
[ ... ]
2.
Dans l'étude des textes narratifs, on distingue entre l'analyse de l'histoire (les événements,
réels ou fictifs, racontés) et celle du récit (le discours qui raconte) : la première est centrée
autour de l'étude des motifs, thèmes et fonctions [530 s.]; la seconde, relevant de la
narratologie [ 191 s.], analyse les modalités de présentation de l'histoire.
La prise de conscience de la distinction entre les événements racontés et la manière dont ils
sont racontés est déjà présente dons les débats séculaires consacrés à la technique medias
in res et à ses avantages (ou désavantages), par rapport à un récit • respectant • l'ordre
des événements. Elle a été explicitée au début de ce siècle par les formalistes russes sous
la forme du couple fable (histoire)/sujet (récit). tv\ais ce couple a le désavantage de ne pas
faire de différence entre récit de fiction et récit factuel - distinction qui a été pendant très
longtemps le point aveugle de l'analyse du récit. Genette ( 1983) a proposé une tripartition
susceptible de prendre en compte cette distinction :narration, récit~ histoire. [... ]
[41]
26 Mise en place de la recherche
EXERCICE 3
1. Illustrant l'époque et la culture, les nominations marketing véhiculées par les collec-
tions cosmétiques sont issues d'une pratique dite de • tendances >. Les tendances
représentent un ensemble de professionnels et de bureaux d'études en veille pros-
pective sur la consommation. Leurs conseils el prescriptions s'adressent aux indus-
triels de la made, de l'art de vivre, de l'agroalimentaire ou de la cosmétologie entre
autres. Entre langue de spécialité et langage courant, les tendances influent sur \es
environnements visuel, chromatique, linguistique. Mais quelles influences les systè-
mes mercantiles et prospectifs ont-ils sur la structuration des termes de couleurs ?
[18]
2. Celle étude propose une interprétation politique du débat ou XIX" siècle sur l'insfr-
tution de la claque. le claqueur introduit une médiation dons un espace considéré
à l'époque comme l'ultime incarnation d'une <démocratie directe •. Le claqueur
justifie sa présence en termes politiques : soit par son appartenance au public
(théorie de la ressemblance) soit par la supériorité de son jugement !théorie de la
substitution). Le débat sur la claque se fait donc l'écho de la grande polémique du
XJXe siècle : le représentant doit-il être l'extension ou le pédagogue du peuple ? Le
public et la claque apparaissent dès lors comme les métaphores microcosmiques
de la société française et de ses représentants politiques. Ce parallélisme n'est pas
sans importance : on remarque une évolution dans le débat et dans l'institution
même de la claque qui se reflète dans l'évolution progressive des mentalités vers
un juste milieu de la représentation politique.
[107]
4. Étudier la manière dont les géographes français des lumières ont eu recours aux
systèmes constitue un moyen d'interroger la capacité de la géographie à produire
des règles d'appréhension du monde, un moyen aussi de se demander si les sys-
tèmes peuvent jouer ce rôle et à quelles conditions ils le peuvent. Au XVIIi" siècle,
à une période où les observations font encore largement défaut pour tracer les con-
tours des continents et décrire la forme des reliefs, les géographes ont mobilisé les
systèmes de différentes manières. De façon assez unanime, les cartographes re-
gardaient le système comme l'agencement des données grâce auquel ils étaient
parvenus à construire leur carte. En revanche, de manière plu:J polémique, dans
le domaine de la géographie physique, certains géographes ont utilisé les systè-
mes pour tenter de poser les principes qui, à leurs yeux, pouvaient régir les formes
de la terre. Cette méthode a suscité débats et controverses qui éclairent à la fois
les usages des systèmes et le statut de la géographie au Siècle des lumières.
[65]
27
EXERCICE 4
Constituez un index des notions et un index des auteurs cités à partir du texte ci-
dessous.
ilia noture. De ce point de vue, 011 peul dire que tous les
1 peuples 0111 une cultvre, qu"• s'agisse des soOélés oaillen-
tales modernes ou des sociétés primitives. lD thèse du
relativisme cu hu rel conduit d'aiDeurs à oc:corder un même
degré de dignité à Ioules les cuhures.
1:'étole cuhuralisle oméritlline 11 prolongé tette perspe<~Ne
Dans SOli sens courllllf, le mol culwre évoque générole- domlleuJ. \lit~: d'~!boo! ea ~ ICI ruhure
ment lo connaissance des œuvres de 1'espri1 : liHéfolure, comme c un ensemhle d'élémenls prisentom une
musique, peinture, elc. On dira dinsi d'une personne cohérence » alliiOIIÇIIJII ainsi la vision slrudllfalis1e de
qu'elle esl tulmée, llll encore qu'elle 11 de lo culture. En l.évi·SiriiiiSS qui appréhendera la cuhure comme une
ce sens, la culture es1 inégalement dislribuée : certaines strudllre ; ensuite, en faisant de la ruhure un patrimoine
sociétés ou tenoines pemmnes OUtaient de lo cuhure commun à tous les membre (sic] d'une sodélé susceptible
tondis que d'oUlres n'en auraient pas ou peu. Le terme de se transmeltre de génération en génération. la culture
courant est donc chorgé d'une forte connotafion ethna- tonslitue dont un lien enlte générlllions, un héritage
centriste. sotial selon l'heureuse expression de Ralph Union.
En anthropologie et en sociologie, le terme culture a un Dons lo perspective du tulturatiSIIle, on considérera dOIK
sens à la fois plus large et plus « neutre ».Il sert à distin- qu'un groupe social possêde une cuhure spécifique quand
guer l'ensemble des oc:tivités, des croyances et des proli- trois cond'flions SOIII réunies :
ques communes à une société ou à un groupe sodol en - on peut identifier un certain nombre de lroits cuhurels
particutler. Dès 1871, l'anthropologue Tylor définissait communs aux membres du groupe suffisamment spéti-
ainsi la cubure comme « un ensemble complexe qui com· tiques pour perme\\Te de le diffétende! des 11\1\tes
prend les connaissances, les croyances, l'art, le droit, lo groupes;
morale, les coulumes et Ioules les outres opli1udes al - cel ensemble de troits ruhurels forme un système uni-
habitudes qu'ocquier! l'homme en !lmf que membre fié de telle sorte que choque lroil ruhurel ne peul
d'une société ).la cul1ure correspond donc à un dotooille s'expliqller qu'à partir des relations qu'd entretient
très wsle, puisqu'elle couvre pratiquement toutes les ~Net les aulres élément de la adture ;
ac!Miés uéées par l'homme. Ainsi éteadue, la cuhure - ces traits culturels se tronsmettent de générllfioll en
s'oppose générolion, sons subir une modification sensible.
lW 121
J. Etienne, F. Bloess, J.-P. Nored<, J.-P. Roux, Diclionnaire de Sodologie, Coll. Initial,© Hafier, 2004. [45]
EXERCICE 2
Rendez compte des différentes acceptions des fermes ci-dessous en identifiant au
minimum deux mats-clés par clélinitian.
NEOLOGISME
A.
Néologisme
Déviation phonétique
Délire
Aphasie de Wernicke
B.
Néologisme
Unité lexicale
Signifiant
Langue
Technolecte
SUJET
A.
-Sujet
Opéra
-Sujet
Fugue
Thème principal
Notions et mots-dés 29
-Sujet
Ballet
Grades
B.
-Sujet
Assujettissement
Hiérarchie
-Sujet
Autonomie
Conscience
Responsabilité
c.
Sujet
Fonction
Rapport syntaxique
Syntaxe
Enoncé minimal
Prédicat
D.
1.
Sujet - fonction - syntaxe
2.
Sujet
Récit
Fiction
Discours
Narration
Formalisme russe
On note que plusieurs acceptions peuvent être évoquées dans une seule et même dé-
finition (voir SUJET A et B). Aux mots-dés identifiés on peut rajouter les désignations des
domaines concernés (psychopathologie ou linguistique pour néologisme, musique, phi-
losophie, grammaire ou linguistique pour suie~. Lorsque l'usage d'une notion est lié à
un cadre théorique particulier, il convient de le mentionner comme dans SUJET-D.2. (for-
malisme russe).
Les mots-clés définissant les acceptions des notions peuvent également être utilisés pour
la recherche documentaire, notamment en faisant appel à l'opérateur booléen ET.
NB : Nous avons exploité ici les phénomènes de polysémie et d'homonymie qui caractérisent
le champ notionnel en sciences humaines et sociales. Mais le même type d'exercice peut être
appliqué au sein d'une seule discipline (voir les définitions de SUJET en linguistique) afin de faire
ressortir les facettes d'une notion selon les écoles ou les cadres théoriques, par exemple, ou
encore dans une perspective diachronique, en travaillant avec des définitions issues non plus
des dictionnaires mais des ouvrages de référence et des articles scientifiques.
30 Mise en place de la recherche
EXERCICE 3
EXERCICE 4
Constiluez un index des notions et un index des auteurs cités à partir du lexie ci·
dessous.
Un index des notions doit recenser l'ensemble des termes employés dans un texte, en
donnant ainsi accès aux définitions, aux passages explicatifs ou polémiques concer-
nant chacune des notions employées et en permettant, de ce fait, d'avoir une représen-
tation à la fois précise, por1ctuelle et succincte de l'étude.
c
Index,..,.
L
...,......
Culturalisme 121 lévi-StrllUSS \21
Culture 120.121 Unton 121
G T
GrOIJ{Ie soàal 120-121 TyforJ20
H
Héritage sada! 121
N
Nature 121
R
Relativisme rulturell21
T
Tram culturels 121
Si l'index des auteurs cités prend appui sur les données du texte exclusivement, l'index
des notions tient aussi de l'analyse personnelle de l'auteur. Ainsi, l'auteur identifie les
thématiques qu'il considère centrales dans son texte et c'est en fonction de cette ana-
lyse qu'il fera figurer ou non un terme dans l'index des notions.
Mais, bien que l'index que nous proposons ne soit probablement pas celui que pré-
senteraient les auteurs du texte, il s'appuie sur quelques considérations générales con-
cernant le sujet traité (la culture, et les mots de la même famille, renvoyant à des
courants théoriques - culturalisme- ou à des phénomènes adjacents - relativisme cul-
turel, trait culturen et les éléments qui jouent un rôle dans l'explication et la définition de
la notion de culture !groupe social, héritage social, nature).
La notion de culture étant définie aussi bien page 120 que page 121 , nous avons sou-
ligné en gras les deux numéros de pages.
Chapitre 3
REVUE DE LA LITTÉRATURE,
CONSIGNES ET MÉTHODES
La lecture doit aussi être critique, dans le sens où il s'agit d'identifier les
apports des travaux cités et de se positionner par rapport à eux. Aux rubriques ci-des-
sus on rajoutera donc deux autres rubriques :
Ce sont ces notes critiques qui permettront de réorganiser les notes de lecture en
vue de la constitution de la revue de la littérature.
La revue de la littérature peut intégrer au débat des travaux issus d'autres champs dis-
ciplinaires et ce notamment dans deux cas de figure :
1.4 LA RÉDACTION
Du point de vue structurel, la revue de la littérature emprunte :
• à la synthèse - il faut synthétiser les informations recueillies, en selectionnant
les données cohérentes par rapport à son objectif et en mettant bien en évidence
les points qui sont importants pour son argumentation ;
• à l'argumentation -le débat engagé, qu'il soit entre les auteurs cités ou avec les
auteurs cités, doit formuler clairement les arguments justifiant chacun des posi-
tionnements théoriques ou méthodologiques identifiés ; les arguments sont pui-
sés dans les ouvrages cités ou émergent des contradictions et des imprécisions
relevées dans ces derniers.
Du point de vue formel, la revue de la littérature doit répondre aux normes spé-
cifiques au discours universitaire (voir les autres chapitres du livre).
L'organisation de la revue de la littérature présuppose une hiérarchisation du
contenu, comme n'importe quel chapitre du travail de recherche. Le plan de la revue de
la littérature rendra compte de cette hiérarchisation. Les titres des sections et sous-sec-
tions peuvent renvoyer directement à des théories, modèles, ouvrages ou auteurs (on
n'abuse cependant pas de ce type de titres).lls peuvent aussi synthétiser l'idée princi-
pale développée dans la section ou sous-section qu'ils encadrent.
EXEMPlES
4. Modèle du réseau associatif d'émotions
4. 1. Modèle du réseau de Bower ( 1981)
4.2. Modèle d'lsen, 1984 (valence, ou valence et intensité)
5. le contenu des cognitions sociales
5. 1. Récupération des souvenirs stockés en mémoire
5.2. jugement social et impression sociale
[22]
2. 1 la problématique de la démission des enseignants
2.2 les indicateurs du succès initial en enseignement
2. 2.1 le succès aux stages pratiques
2.2.2 le degré d'engagement dans l'enseignement
2. 3 les variables prédictives du succès en enseignement
2.4 l'APS comme méthode de sélection des candidats aux études en médecine et en éduca-
tion à l'Université laval
2.4.1 l'APS en médecine
2.4.2 l'APS en éducation
2.4.3 l'entrevue comme méthode de sélection
2.4.4 la notice autobiographique standardisée (NAS).
2.4.5 La relation entre I'APS et le succès initial en enseignement.
2.5 Question générale et questions spécifiques de la recherche
[132]
36 Mise en place de la recherche
2.2 ÉTAPES
• Saisir l'état des connaissances sur un sujet dans un espace cognitif donné (dis-
cipline, domaine, courant).
• Identifier les débats existant dans le domaine et être prêt à débattre « avec >> et
au sujet de la littérature existante. ll faut donc se faire une idée claire des débats
- théoriques, méthodologiques, épistémologiques, techniques - qui nourrissent
la discipline concernée sur le sujet choisi.
• Prendre en compte les méthodes employées (se demander aussi si elles sont
employées d'une manière efficace), vérifier la pertillence des faits et des opinions
ainsi que les présupposés qui en découlent. n faut connaître les instruments qui ont
été mis à l'œuvre dans les recherches antérieures afin d'évaluer leur fonctionnalité.
Revue rie la linérafure, coosignes el méthodes 37
2.3 AnENTES
• Au niveau du contenu, il s'agit de mettre en évidence les points énumérés en
2.2 ci-dessus ; de citer lisiblement les sources tout en se démarquant ; de préfé-
rer la synthèse au résumé; de &e fixer un objectif (question, hypothèse à
formuler; problématique à affiner) au début et d'y arriver à la fin.
• Au niveau de la forme, il convient de soigner la présentation en structurant
rigoureusement le texte (des 1.1., 1.1.1., etc. et des titres portant sur le débat,
plutôt que sur la liste des auteurs traités). Une attention toute particulière doit
être faite à la rigueur des citations et à leur mise en forme (voir ch. 7), à la
bibliographie et au respect des normes bibliographiques universitaires.
3. Exercices d'application
EXERCICE 1
Le texte ci-dessous est un extrait de la revue de littérature d'un mémoire de
Master 1 en Sciences du langage (mais aucune compétence en Sciences du langage
n'est requise pour en faire l'analyse). Que pouvez-vous dire quant à :
- l'introduction du débat ;
- la justification des sources et/ou des éléments cités ;
- la mise en relation des citations ?
38 Mise en place de la recherche
EXERCICE 2
Les paragraphes qui suivent sont des extraits de revues de la littérature. Identifiez :
a) /es aspects (théorique, méthodologique, empirique) et les données (notions, caté-
gories, corpus ... ) sur lesquels est engagé le débat;
b) les éléments sur lesquels s'appuie la problématisation.
1. Ex : Lis et relis-les
D'après Kayne, qui reprend les travaux de Bernincà et Cinque !année), l'exemple
ci-dessus est agrammatical. Selon nous, et après enquête auprès de locuteurs de
générations différentes, cette phrase est tout à fait acceptable. Ceci remet en cause
l'argument de Kayne selon lequel l'antécédent du clitique doit toujours précéder la
position vide (de clitique).
[brouillon de mémoire de Master 1]
2. Entre des énoncés non synonymes, il n'y a pas à proprement parler« variation •,
mais plutôt, comme le propose plus loin Jean-Marie Schaeffer, choix • entre plu-
sieurs énoncés toujours différentiellement marqués •. Cette formulation !nullement sy-
nonyme de la précédente) me paraît plus acceptable mais elle nous éloigœ de la
perspective d'une • stylistique de la langue •. Si en effet les énoncés entre lesquels
se détermine un locuteur n'ont d'autre caractéristique que d'être • différentiellement
marqués •, ils ne constituent aucun paradigme de variation, mais plutôt une série
indéterminée et indéfiniment ouverte.
Dès lors, même la notion de • choix • stylistique demande à être reconsidérée. Elle
recouvre en effet une ambiguïté. Le • choix • d'invente (sic) un usage est d'une tout
autre nature que la sélection • entre des registres • définis. La notion de • choix •
Re'IIJI de Jo littérature, consignes et mélhotles 39
3. Ainsi, les enseignants débutants au primaire vivraient en général des débuts diffici-
les en enseignement selon Huberman 11989, 1990). Cela est d'ailleurs confirmé
par plusieurs autres études empiriques portant sur le choix de la carrière de l'ensei-
gnement ainsi que plusieurs études qui traitent des deux ou trois premières années
en classe.
En effet, bien que les motivations soient diverses, il ressort de plusieurs études que
la prise de contact initiale en classe se posse de façon plus homogène entre débu-
tants. Les chercheurs qui tentent de décrire cette phase dans l'optique d'une séquen-
ce de phases qui jalonnent la carrière en arrivent à porler de stade de • survie • et
de • découverte •!Field, 1979 ; Fuller, 1969 ; Watts, 1979).
[2]
EXERCICE 3
Observez la façon dont des textes et des points de vue sont confrontés. Repérez les
endroits où le débat est amorcé et précisez dans chaque cas les « prolagonistes »
du débat.
1. Pour A Culioli, l'énonciateur est le support de l'énonciation, alors que le locuteur ~si
• le sujet de l'énonciation-source icelui qui dit "je") •. Cette position diffère de celle
d'O. Ducrot pour qui l'énonciateur réfère au "personnage illocutoire", c'est-à-dire à
la personne à l'origine de l'acte illocutoire ou au • sujet mis en scène por
l'énonciation •, tandis que le locuteur est un "personnage énonciatif", c'est-à-dire,
• celui à qui la porole est attribuée, l'auteur de l'énoncé •Id. C. Fuchs 1981 :51).
1[26]: 119)
2. [C'est sur cette base que] Mandler, comme le fit Lazarus, va critiquer la théorie de
Zajonc, la contrecarrer por des données expérimentales issues du même paradig-
me que l'attaqué utilisa pour valider sa propre conception des liens entre les émo-
tions et les cognitions. Mandler critique Kunst-Wilson et Zajonc 11980) sur le fait
d'avoir doté d'un statut particulier les jugements de préférence exprimés suite à de
brèves présentations de stimulus. Contrairement à l'idée défendue por ces auteurs,
selon laquelle il y a spécificité du traitement affectif, Mandler a mis en évidence un
effet non spécifique de l'activation des représentations de formes sans signification,
qui ne se limite pas aux jugements affectifs. Il a reproduit les résultats observés par
Zajonc et a en plus montré que les sujets ont non seulement une préférence pour
les formes préalablement présentées et qu'ils ne reconnaissent pos, mais qu'ils ex-
priment également pour ces mêmes formes des jugements de familiarité compara-
bles aux jugements de préférence.
1[22]: 17)
Le lexie ci-dessous est un eJdroit cie la revue Je litféralure J'un mémoire Je Masler
l en Sciences Ju langage (mais aucune compétence en Sciences Ju langage n'est
requise pour en laire l'analyse}. Que pouvez-vous Jire quant à :
- l'introduction du débat ;
- la iustification des sources et/ou des éléments cités ;
- la mise en relation des citations ?
- L'introduction du débat :
le débat n'est pas introduit. le lecteur ou évoluateur du mémoire ne soit pas pourquoi
il doit lire celte liste de définitions. La lecture d'un mémoire doit pouvoir donner accès
à l'argumentation scientifique. Il convient donc d'annoncer au lecteur ce que !alec-
ture des définitions est censée apporter à la construction de la problématique. la for-
mulation de cette introduction doit permettre de voir si le sujet est suffisamment affiné
pour débaucher sur la problématique définitive du travail de recherche engagé.
- La justification des sources et/ ou des éléments cités :
D'abord, il n'est pas précisé si le sujet soulève un problème notionnel. la nature de
ce problème n'est pas précisée non plus :absence de définition consensuelle d'une
des notions centrales de l'étude ou définition(s) insuffisante(s)? Rien n'est dit non
plus quant aux critères de choix des sources ·. s'agil-il de textes de référence ? a+
on affaire au même courant théorique ? ou à des courants théoriques opposés ?
Préciser ces éléments permet à l'étudiant de préciser son cadre de référence, en
donnant ainsi l'étendue el les limites de sa recherche.
- La mise en relation des citations :
Le dialogue entre les auteurs cités est absent: si tous les auteurs cités s'accordent
sur le sujet, le fait de l'annoncer dès le départ rend le texte plu's lisible, d'autant plus
si l'on précise les points sur lesquels les auteurs s'accordent. De fait, cet extrait de
mémoire indique que l'auteur est encore à l'étape du recueil des données théori-
ques- il ressemble davantage à une fiche de lecture commentée qu'à une revue
de la littérature. Tout le travail d'analyse et de positionnement par rapport aux
auteurs et ouvrages cités reste à foire.
Revue de lo littérature, consignes et mélhotles 41
EXERCICE 2
Les paragraphes qui suivent sont des exfraifs de revues de la lilféralure. klermliez :
a) les aspects (théorique, méthodologique) et les données (notions, catégories, cor-
pus) sur lesquels est engagé le débat ;
b) les éléments sur lesquels s'appuie la problématisatian.
EXERCICE 3
Observez la façon dont Jes textes et des points de vue sont confrontés. Repérez les
endroits où le débat est amorcé et précisez dans chaque cas les « protagonistes »
Juclébat.
42 Mise en place de la recherche
l . Amorçage du débat :
Cette position diffère de celle d'O. Ducrot
• Protagonistes • : A. Culioli, O. Ducrot, C. Fuchs.
L'auteure ne s'implique pas dans le débat.
2. Amorçage du débat :
[C'est sur cette base que] Mandler, comme le fit Lazarus, va critiquer la théorie de
Zajonc, la contrecarrer por des données expérimentales
• Protagonistes • : Mandler, Zajonc, Lazarus, Kunst-Linson.
L'auteur ne s'implique pas dans le débat mais semble s'aligner sur les propositions
de Mandler.
3. Amorçage du débat :
La grille d'analyse établie por Hoek n'est pas basée sur les différents genres de
textes littéraires, mais repose sur des réflexions théoriques plus abstraites. Elle s'avè-
re à plusieurs reprises trop rigide ce qui a pour conséquence une redondance con-
sidérable de certaines analyses.
« Protagonistes • : l'auteure engage un débat avec Hoek.
CHAPITRE 4
PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE
ET HYPOTHÈSES
1. La problématique de recherche
Problématiser c'est identifier l'ensemble des éléments qui posent problème dans un
certain champ, dans un certain domaine, sur un sujet donné, au niveau de la méthode
de travail empruntée, etc. Soutenir que tel ou tel phénomène « pose problème » permet
de supposer une incohérence ou une incomplétude de l'élément en question, une diffi-
culté théorique ou pratique dont la solution n'a pas encore été trouvée. À moins que la
solution existante soit insatisfaisante, voire contradictoire, à la lumière de données, de
méthodes, de théories nouvelles.
EXEMPLE
Du constat des insuffisances lexicographiques des dictionnaires usuels et des grands dictionnai·
res de la langue française et de la langue italienne, découlent des remarques qui peuvent orien-
ter et faciliter la réflexion sur la conception d'un nouvel outil de travail pour le traducteur: dans
un premier temps un logiciel d'aide à la traduction italien-français des termes qui concernent
les fruits.
1[90]: 199)
([15]: 65)
([121]: 14)
([10]: 123)
Problémolique de hl !ldwche el hypothèse(s) 47
2. L'hypothèse de recherche
L'hypothèse représente la réponse anticipée que donne le chercheur à la problématique
formulée. Elle est présentée sous la forme d'un énoncé déclaratif ou interrogatif qui
précise une relation plausible entre des phénomènes observés ou escomptés. Une
recherche peut s'appuyer sur une ou sur plusieurs hypothèses distinctes ou découlant
l'une de l'autre.
fJCfMIIU
Cette étude est largement spéculative. Elle s'appuie sur une hypothèse héritée de l'analyse de
conversations authentiques- hypothèse selon laquelle le discours relève d'une interaction entre
sujets parlants- pour interroger le statut de l'auteur et du lecteur relativement au texte littéraire.
Compte tenu de cette hypothèse, il s'agira de démontrer que le texte littéraire lient à un discours
susceptible de faire l'objet de deux interprétations tout à fait distinctes. Il peut être interprété
comme tenu par son auteur et adressé à ses lecteurs lorsqu'il s'articule à l'interaction en cours
entre son auteur et ses lecteurs ou, au contraire, comme rapporté, lorsqu'il s'articule à une inte-
raction relatée par l'auteur à travers un récit implicite.
([99]: 219)
Conclusion : • t'étude de ces valeurs et de ces stratégies apporte non seulement des éléments
utiles à la description de l'appréciation dans les quatrièmes de couverture mais elle permet éga-
lement d'opérer, de par la présence ou l'absence des paradigmes lypes, d'une part, et à l'aide
de la définition de la fonction APPRENDRE ÀFAIRE par l'adresse directe au lecteur, d'autre part,
une classification à l'intérieur de ce genre discursif particulier, classification qui confirme l'hy-
pothèse que la nature de l'appréciation dans ces textes dépend, au moins en partie, de la fonc-
tion du livre-support •.
1[94]: 112)
48 Mise en place de la recherche
Par ailleurs, il se peut aussi que l'hypothèse initialement formulée ne soit pas
confirmée par la recherche, ce qui ne représente pas un échec, les hypothèses infirmées
pouvant donner lieu à de nouvelles hypothèses, comme dans l'extrait ci-dessous où la
non confirmation de l'hypothèse initiale de travail ouvre sur une nouvelle hypothèse en
fin d'article.
EXEMPlE
Partant d'un cadre théorique postmoderne (Maffesoli 1988, Bournan 2000 et Aubert 2004),
nous avons érnis l'hypothèse que les expériences des étudiants Erasmus étaient emblématiques
des mondes contemporains. [ ... ]Mathilde Anquetil écrit à ce propos qu': • on est frappé par
l'insistance des étudiants sur la valeur existentielle de la période Erasmus, comme expérience
de vie •. Cette hypermobilité existentielle est au cœur de l'étude qui suit et sera questionnée.
[ ... ]Le constat principal de l'étude qui a précédé est que l'hypermobilité existentielle posée en
hypothèse théorique n'a pas été confirmée par l'analyse des commentaires laissés sur le site
des 20 ans du programme d'échanges Erasmus. Nous avons ainsi proposé le terme d'Adams,
hypomobilité (ou mobilité réduite et unidirectionnelle) pour décrire les signes constatés dans le
corpus.
[38: 78]
elle est plausible car elle part d'un problème de société bien circonscrit
(Durkheim observe à partir de tableaux de données la récurrence de chiffres con-
cernant les taux de suicide dans une société et dans un laps de temps donnés);
- elle est vérifiable par l'analyse des données chiffrées concernant le taux de sui-
cide à l'intérieur de certains groupes d'une société circonscrite;
l'hypothèse est précise, les termes de suicide et de groupe social reflétant claire-
ment le phénomène étudié, il n'y a plus aucune ambiguïté au niveau de la
formulation ;
elle est suffisamment générale, car elle se rapporte de manière claire à des grou-
pes sociaux et non à un individu.
AHention Ill ne faut pas confondre hypothèses et postulats, les premières devant pouvoir être
démontrées tandis que les seconds représentent des données incontestables ou considérées
comme telles. l'arbitraire du signe linguistique représente un postulat, tandis que l'hypothèse
concernant l'appartenance au même groupe linguistique du japonais el du basque devrait pou-
voir être vérifiée.
Probfémalique tfe fo recberclre et hypotfJése(s} 49
3. Exercices d'application
EXERCICE 1
Vous avez ci-dessous quelques résumés d'articles. Complétez le tableau en indi-
quant l'objectif sur lequel porte la recherche, le corpus 1 analysé ainsi que les réfé-
rences faites par l'auteur à la revue de la littérature.
2. les dictionnaires bilingues sont traditionnellement présentés comme des outils de traduc-
tion et souvent regardés avec méfiance por les enseignants de FLE. Or la mise en con-
([19]: 455)
3. les temps du verbe sont l'objet de fréquentes mises au point théoriques et l'on ne comp-
te plus les ouvrages ni les articles dans lesquels les tiroirs verbaux passé simple et passé
composé sont décrits et commentés. Néanmoins, certains emplois de ces deux temps
continuent de poser des problèmes à la description linguistique. M'appuyant- à la dif-
férence de la plupart des travaux existants - sur des faits de discours concrets, je me
propose de revenir sur deux questions majeures : l'ambigu.ilé du passé composé el son
apparente synonymie avec le passe simple.
[[106]: 175)
4. la présence de l'interaction humaine dans une formation en ligne s'est accrue avec
l'évolution des technologies de la communication et fait partie aujourd'hui des compo-
santes habituelles de ces formations. l'interaction sociale est vue comme un facteur
d'apprentissage. Or, la question se pose de savoir quelle modal!té d'interaction est la
plus adaptée pour un type de tâche et pour un contexte donnés. A côté d'un lulorat qui
parait indispensable pour l'orientation des étudiants à distance, le groupe restreint ap-
portetil des bénéfices? les modèles théoriques généralement utilisés sont issus de l'en-
seignement présentiel et ne mettent pas en parallèle une situation d'interaction en
groupe luloré et une autre en individueltutoré. Notre recherche empirique a ainsi pour
objectif de voir laquelle des deux modalités d'interaction est la mieux adaptée dans une
formation en langues à distance qui se situe dans une perspective actionne/le.
[[96]: 89)
5. Cet article présente les principaux résultats d'une recherche portant sur le processus de
redénomination des rues à Vitrolles pendant le mandat de Catherine Mégret, entre
1997 et 2002. À travers cette étude sont soulignées les fonctions sociales, culturelles,
identitaires et politiques inscrites dans les toponymes. Refusant l'idée d'une vacuité sé-
mantique du nom propre, l'auteure s'appuie sur les acquis de la pragmatique qui re-
vendique l'hypersémanticité de celui-ci. l'auteure s'intéresse aux noms de rues tels qu'ils
apparaissent dans le discours des élus du Mouvement National Républicain (M.N.R.)
de la commune, dans les discours des journalistes et dans celui des habitants. Cette
étude souhaite contribuer à la réflexion sur le lien entre le discours politique et le choix
des dénominations odonymiques. Quelques études (Akin 1999, Bouvier et Guillon
200 1) montrent que la couleur politique des municipalités influence le choix des noms
de rue ; peut-on pour autant reconnaître la couleur politique d'une municipalité à ses
noms de rue?
([54): 229)
Problématique t/e lo redrerclre et bypotlrèse(s} 51
EXERCICE 2
1 . Les années '90 furent une période marquée par de nouveaux plans et programmes
d'enseignement, par des manuels alternatifs el des changements institutionnels qui
ont bouleversé les enseignants. Des programmes, e~insi que des méthodes et des
moyens modernes d'enseignement ont été adoptés. Pourtant l'enseignement rou-
main n'a pas réussi à s'adapter el à faire face aux réalités européennes et par con-
séquent les besoins et les difficultés des professeurs persistent encore.[ ... ] À l'égard
de ce problème, notre recherche se concentre sur l'étude systématique des besoins
el des difficultés des professeurs de FLE, en opérant une comparaison entre l'ensei-
gnement en contexte urbain et celui en contexte rural.
2. Dans la majorité des pays européens le fronçais est la seconde longue étrangère
enseignée ; le fronçais, toul comme d'autres langues, représente, face à l'anglais -lan-
gue de la globalisation économique - une alternative, comme langue de la diversité
culturelle ; en Roumanie, les entreprises exportent vers de nombreux pays et commer- .
cent avec eux, parmi lesquels, bien sûr, ceux de l'Union Européenne et de la
francophonie ; plus de 2CXlO entreprises francophones sont installées en Roumanie et
représentent un \ormidable l:x:!ssin d'emplois; en plus de l'intérêt quïl peut présenter
dans les relations entre les personnes, le français est aujourd'hui très important dans le
domaine professionnel.
Voilà combien de bonnes raisons pour apprendre le françois. On peul certainement
en trouver d'autres. Pourtant la réalité est différente dans nos établissements scolai-
res, même si en Roumanie le français reste encore, mais pour combien de lemps,
un phénomène de masse. Il faut dire qu'enseigner le français à Constanta
aujourd'hui suppose, à parties satisfactions, beaucoup de difficultés et d'obstacles
à surmonter. Ces difficultés tiennent de la baisse du niveau de connaissances des
élèves, du programme d'enseignement pour le français langue étrangère, des stra-
tégies- méthodes et ressources- que l'enseignant de FLE a à sa disposition. Il exis-
te aussi d'autres difficultés propres aux lycées vocationnels el techniques qui feront
l'objet de notre étude. Finalement, la question que les enseignants de FLE doivent
se poser relève du statut réel du français parmi les autres langues étrangères étu-
diées dans les lycées roumains et du savoir faire connaître aux apprenants l'impor-
tance du français en tant que langue de communication en Europe.
Dans ce contexte, une enquête auprès des enseignants de FLE des lycées vocation-
nels et techniques de Constante nous aidera à mieux déceler leurs difficultés et leurs
besoins et à proposer des solutions pour l'apprentissage du français. Pour atteindre
l'objectif de celte recherche, nous allons fonder notre analyse sur des questionnai-
res ouverts adressés à 20 enseignants des établissements scolaires de la ville de
Constante.
3. À la veille de l'entrée de la Roumanie dans l'Union Européenne il devient de plus
en plus évident pour choque citoyen qui se veut européen qu'on ne peul plus s'in-
tégrer dons une communauté plurilinguistique sans les outils fondamentaux de
communication : les langues étrangères. Si le citoyen européen de demain (le
52 Mise en place de la recherche
Roumain par exemple) parle en plus de sa langue maternelle une grande langue
européenne et a au moins une compréhension passive d'une troisième, l'Europe de
la diversilé cullurelle ellinguislique sera une réalité au quotidien.
Malgré cette nécessité évidente de promouvoir le plurilinguisme, trop souvent les en-
seignants des langues étrangères avouent qu'ils se heurtent à des difficultés appa-
remment insurmontables dons leur démarche instructive. Parmi ces difficultés on
invoque un manque d'intérêt généralisé de la part des apprenonls - surtout quand
il s'agit des lycéens- qui fait presque impossible l'acquisition avec succès de la lan-
gue étrangère en question. Quand même les enseignants, eux aussi, doivent avouer
que, assez souvent, ils tentent d'ignorer l'opinion des apprenants à l'égard de leur
objet d'étude et nous nous demandons si cette ignorance n'est partiellement respon-
sable du manque de communication el, par la suite, d'intérêt dons l'apprentissage
des longues étrangères... Essayer de trouver la réponse à des questions concernant
les besoins, les difficultés, les attentes, les préjugées des élèves à l'égard (de l'étude)
·<""s langues étrangères serait à notre avis un point de déport vers une meilleure com-
n),~,~~~ât!on er.tm. lès participants à l'enseignement/apprentissage.
Il y o dix ons je quittais l'université pour entrer dans le corps des professeurs de FLE de
Constanta. J'étais confiante, sûre de moi, décidée de révolutionner les pratiques péda-
gogiques, sinon de tout le département de Constanta, ou moins de Medgidia, ville où
j'allais enseigner dans un lycée théorique. Après peu de temps, je me suis rendu comp-
te qu'une révolution n'était pas si facile à foire et j'ai dû reconnaître mon infatuation et
reconsidérer ma position.
Vu cette expérience personnelle mon objectif est d'identifier une réponse à la
question • Quelle est la part de la formation initiale, de la formation continue, de
l'expérience pédagogique dans le dispositif de formation d'un enseignant de
FlE? • D'autant plus qu'aujourd'hui, à la veille de l'entrée de la Roumanie dans
l'Union Européenne, on parle de nouvelles politiques d'enseignement en Europe,
d'avancées en matière de didactiques, de CCER pour les langues étrangères, d'in-
novations pédagogiques.
a) La pertinence de la problématique est discutable. La recherche proposée n'est
pas suffisamment problématisée - seul le sujet de recherche est précisé
(tord! !} -, le champ de recherche reste très large. relecteur 1
Voir peut-être aussi du côté du Français en tant que discipline ou service d'autres
disciplines ? FOS 2 , DNL 3 ? relecteur 2
b) La problématique semble intéressante (questions bien posées} quoique un peu
générale, mais son exposition est plutôt opaque. Le dernier paragraphe est-il
destiné à préciser la problématique et les objectifs de la recherche? Si c'est le
cos, il devrait être remonté dans le texte el explicité. Dans la présentation de la
problématique il faut être plus direct et formuler concrètement les problèmes et
les hypothèses en évitant les répétitions et les détours. relecteur 1
c) La problématique est intéressante et la Façon de l'introduire originale ; cepen-
dant, la problématique est un peu trop large, il serail bien de la préciser davan-
tage. relecteur 1
d) La pertinence de la problématique : OK. La problématique est plutôt bien expa·
sée (même si fa formulation devrait être revue). On comprend bien l'intérêt em-
pirique de cette recherche mois on peut se demander si la problématique
EXERCICE 2
Les quatre textes suivants (textes 1, 2, 3, 4) sont tirés Je propositions Je communi-
cation formulées par Je ieunes chercheurs en vue de participer à un colloque sur
l'enseignement du fronçais langue étrangère en contexte roumain. Certoines ma-
ladresses clans la formulation Je leur problématique sont à l'origine cl'onnotolions
Je la part Jes membres du comité scientifique (a, b, c, cl}. Associez chacun Jes tex-
tes « jeune chercheur » à /'évaluation qui lui correspond.
Il convient de noter que les évaluations sont dues à plusieurs personnes d'où peut-être
une impression de redondance dans les commentaires. Comme vous l'aurez sons dou-
. te remarqué, certains commentaires peuvent s'appliquer à plusieurs extraits produits par
de jeunes chercheurs. Cela met en relief la récurrence des difficultés rencontrées par
les rédacteurs, comme nous avons pu le constater en analysant une trentaine de pro-
ductions et les évaluations correspondantes.
CHAPITRE 5
LE CORPUS
Le choix d'un corpus approprié à ses objectifs de recherche et, aux'·.;.,!' ·.'1bèses
avancées est une des étapes essentielles du travail de recherche. Le corpus représt:-•1~
un ensemble limité de données sur lequel se base l'étude d'un phénomène social, litté-
raire, linguistique, discursif, empirique, etc. Et si toute recherche ne s'appuie pas
nécessairement sur un corpus, certaines disciplines y font largement appel comme en
sociologie, en psychanalyse, etc., où les études reposent sur des témoignages, des
enquêtes, etc.
En dernière instance, il faut faire le pari que le corpus choisi est intéressant à
observer ! ~ '·
• la cohérence du corpus
Un corpus se doit d'être doublement cohérent. ll lui faut en effet posséder une
cohérence interne qui peut reposer sur des critères chronologiques, thémati-
ques, de représentativité, d'homogénéité, etc. n doit également être cohérent
par rapport à la problématique ; de fait, le choix des données dépend des objec-
tifs de recherche fixés.
• les problèmes déontologiques liés à la collecte des données
Filmer des personnes à leur insu pose un certain no~bre de problèmes déonto-
logiques relatifs notamment au droit à l'image. ll èn va de même des corpus
enregistrés auprès d'enfants, de patients, de citoyens, etc. Cela soulève laques-
58 Mise en place de la recherche
ARTICLE 226-1
Est puni d'un an d'emprisonnement et de 300 000 F d'amende le
fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter
atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui :
• 1o En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement
de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ;
• 2° En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de
celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dons un lieu privé.
Lorsque les actes mentionnés au présent article ont été àccomplis au
vu et au su des intéressés sans qu'ils s'y soient opposés, alors qu'ils
étaient en mesure de le faire, le consentement de ceux-ci est présumé.
Les corpus recueillis doivent être anonymés et utilisés uniquement dans le cadre
de la recherche pour laquelle ils ont été recueillis.
Par ailleurs, la loi du Copyright © protège les auteurs et les documents rendus
publics. ll convient de citer .les références sur lesquelles on s'appuie (littérature,
médias, corpus constitué p~ un tiers, base de données, archivés en ligne, etc.) et
de demander l'autorisation des auteurs ou éditeurs en cas de publication.
• la présentation du corpus
Pour rendre accessi<f'i'è corpus de travail, plusieurs opérations sont
nécessaires: transcription, traduction, translittération ... (cf. chapitre 13). Cer-
tains domaines impliquent le recours à des normes de transcription pré-établies.
Néanmoins, selon ses objectifs de recherche, la transcription pourra être plus ou
moins détaillée et/ou nécessiter des ajustements destinés à rendre visibles des
éléments cruciaux pour l'analyse (gestuelle, kinésique, tonalité, prosodie, systè-
mes d'écriture non alphabétiques, déplacement des sujets, etc.).
• l'identification des observables et des catégories d'analyse
ll s'agit de s'interroger sur les phénomènes à partir desquels sera constitué
l'objet de l'analyse, dès lors que l'approche peut concerner aussi bien les régu-
larités que les disparités. Il convient également de sélectionner un appareil
notionnel permettant de se forger des catégories opératoires pour l'analyse.
C'est à ce stade qu'on détermine le champ théorique dans lequel s'inscrit l'ana-
lyse.
• la méthode d'analyse projetée
Plusieurs solutions peuvent être envisagées :
- l'application à l'identique d'une méthode d'analyse. Cela nécessite de faire
des choix méthodologiques ;
- l'articulation de deux méthodes ou plus. La combinaison des méthodes quan-
titative et qualitative est possible et parfois même souhaitable.
59
Face à des corpus volumineux, il semble opportun d'opter pour une appro-
che quantitative afin de mettre en évidence des phénomènes récurrents ana-
_lysable~ en aval de façon qualitative.
, À l'inverse, la mise aujour des observables par une approche qualitative peut
justifier une analyse statistique/quantitative des données ; ·
- l'adaptation à l'objet d'étude d'une méthode déjà existante;
- l'élaboration d'une méthode capable de répondre à l'hypothèse de recherche
et aux caractéristiques du corpus. Une telle option constitue une étape du tra-
vail de recherche. Elle peut aussi être envisagée comme une finalité en soi, si
la méthode a été pensée dans l'optique d'une possible transférabilité;
- etc.
Ces différentes étapes sont à distinguer de l'approche descriptive ultérieure, le
corpus étant alors l'objet d'analyses.
Pour conclure, une appr~P.~)mpliquant des corpus nécessite une description
précise des données dans 1.;: fil de
!'~position de la recherche, une explicitation des cri-
tères de choix et de limitation, ainsi qu'une présentation de la méthodologie d'analyse.
4. Exercices d'application
EXERCICE 1
Les textes suivap,!!,.,~its d'articles de recherche ou de m~tJ!êludiants en
Lettres Modem~nent des précisions concernant le choix des corpus d'élu-
de. Après la lecture de ces fragments, remplissez le tableau suivant :
..
CotJnls éait (décrire) Corpls oral (déaire) Critèresdeclloix Métllades d'aalyse prénes
1.
2.
3.
4.
l. Dans un numéro récent des Cahiers de Lexicologie, De Blois met en évidence l'eth-
nocentrisme des dictionnaires français qui, • malgré la grande ouverture d'esprit des
lexicographes [ ... ) demeurent axés sur leur culture • (De Blois, 1997 : 280) ;
l'auteur signale le danger d'une perspective franco-centriste dons le disèours qui
sous-lend la micro-structure des dictionnaires généraux, notamment à l'intérieur des
textes des exemples forgés. Sur l'exemple de De Blois, nous avons décidé de mener
la même recherche dans le domaine des dictionnaires pour enfants : nous avons
60 Mise en place de la recherche
dépouillé un corpus constitue des dictionnaires Robert Junior de 1997 IRJ), L~rousse
Super Maior de 1997 ISMJ), Hachette Junior de 1998 IHJ), trois ouvrages homo-
gènes por nombre d'entrées 120 000 mots environ) et tranche d'âge des destinatai-
res 19-1 2 ans environ), auxquels nous avons choisi d'ai outer le Petit Robert des
enfants !PRE) de Josette Rey-Debove, publié en 1990, qui, plus de dix ans après sa
première parution, représente touiours un cas particulier dans le domaine des dic-
tionnaires destinés aux enfants, pour son originalité, ses choix novateurs, une atten-
tion plus consciente pour le rôle pédagogiquè ioué par le dictionnaire à l'école.
Cette première analyse, centrée sur la prédominance de toponymes français dans
les exemples forgés accompagnant les entrées des principales prépositions de lieu
dans les dictionnaires du corpus, n'a pas mis en évidence un • complexe franco-
centriste • à l'intérieur de ces ouvrages : Paris et la France étaient présents à l'inté-
rieur des exemples du corpus, mais dans la même mesure que d'autres topony-
mes ... apparemment; donc, l'image du monde transmise par les dictionnaires
scolaires ne s'arrêtait pas aux frontières de l'Hexagone. Mais quelle était alors
l'image du monde véhiculée par ces ouvrages, quelles étaient les cultures étrangé-
res présentées aux enfants ? Pour chercher une réponse à ces questions, nous avons
décidé d'élargir notre analyse, dépouillant encore une lois les dictionnaires de no-
tre corpus aussi bien au niveau de la macrostructure qu'au niveau de la microstruc-
ture, pour analyser le rôle, l'image d'autres cultures étrangères à l'Hexagone, et
pour vérifier finalement si le proverbe « il n'est bon bec que de Paris • a encore
quelque valeur pour les lexicographes du XXI" siècle ... tout comme pour les acadé-
miciens du XVIIe siècle.
1[ 109] : 433)
manuels dans l'école roumaine rapproche beaucoup ces discours des pratiques de
classe, ce qui nous permet d'examiner par leur biais l'évolution du statut méthodo-
logique de la lecture en français langue étrangère, tout en restant à l'extérieur des
observations de classes à proprement parler.
Le statut de la lecture scolaire en français langue étrangère au niveau avancé dans
le contexte roumain sera donc examiné à travers un corpus de treize manuels sco-
laires et de quatre textes de Programmes recueillis pendant la période 1970-2000.
Dans les programmes officiels qui parlent de la lecture nous allons examiner, par
le biais de repérages, les diverses désignations de la lecture ainsi que les attributs
qui lui sont apposés. Dans les manuels qui intègrent la lecture en tant que contenu,
~non comme objet de discours à proprement parler, nous allons identifier les ca-
tégories d'analyse de la lecture scolaire par le moyen de l'analyse de contenu et
en fonction de prémisses épistémologiques partant sur le statut du concept de lec-
ture en français langue étrangère. Les manuels et les Programmes ont été organisés
sur trois générations distinctes découpées contextuellement (1970-1978 ; 1978-
1999 ; 2000).
[129]
3. Afin d'atteindre une certaine représentativité, notre étude [sur les procédés de modifi-
cation de l'ordonnancement linéaire en français parlé] a parte sur trois corpus distincts :
• Le corpus Air France (AF) réunit des conversations téléphoniques entre un centre
de réservation et différents clients. Il est composé de 35 dialogues représentant
1639 tours de parole.
• Le corpus Murol réunit plusieurs conversations téléphoniques simulées entre un tou-
riste et un syndicat d'initiative. La partie analysée du corpus comporte trois dialo-
gues représentant 583 tours de parole.
• Le corpus Levelt est un corpus du magicien d'Oz correspondant à une application
de conception architecturale assistée par ordinateur. La tâche, qui consiste à conce-
voir un plan d'intérieur par commande vocale, est par conséquent très finalisée et ré-
pétitive. La partie analysée comporte 5 dialogues représentant 706 tours de parole.
Notre étude repose sur une mesure des fréquences d'apparition des phénomènes
d'antéposition (FA), de double marquage (FDM) ou d'au moins un des deux procé-
dés (FADM). L'unité de comptabilisation est le tour de parole, ou plus précisément
la prise de parole de chaque locuteur. Ces fréquences sont calculées en terme de
pourcentage de tours de parole porteurs du phénomène considéré. La dispersion
des observations est analysée en terme d'écart-type de classes, chaque classe cor-
respondant à un dialogue.
([3] : 29-30)
EXERCICE 2
Indiquez les problèmes déontologiques que pourrait poser le recueil des corpus
suivants.
Nous avons pour notre part à notre disposition un corpus assez diversifié, qui ras-
semble des discours produits dans des conditions très contrastées :
- entretiens réalisés dans différents lieux publics (salle d'attente de dispensaires mé-
dicaux, commerce de presse, magasin • bio •1 [corpus E] ;
- débats suscités sur demande de l'analyste, mais sans sa participation active,
dans un commerce de presse [corpus D] ;
- discussions entre des clients d'un supermarché et les militants d'une association
organisant des actions anti-DGM (association ATIACI [corpus M].
- corpus d'entretiens réalisé par Suzanne de Cheveigné dans ie cadre de l'Euro-
baromètre, entretiens portant spécifiquement sur la question des OGM ;
- dialogues experts- profanes lors de la conférence des citoyens sur les OGM +
sessions de formation
- tracts magasins bio (corpus un peu à part car écrit et • institutionnel • (discours
commerciall
Tous ces discours sont enregistrés puis transcrits afin de rendre passible l'objecti-
vation par l'analyse du discours et de l'argumentation. les corpus ont été bien sûr
déterminés en fonction des questions spécifiques auxquelles la recherche tente de
répondre, mais permettent aussi des observations croisées.
([29] : 286-2871
EXERCICE 3
Dégagez les éléments relatifs à la constitution de corpus explicités dans les extraits
suivants.
2.
1. Notre étude du sens multiple des odonymes s'appuie sur un corpus de textes poli-
tiques et journalistiques portant sur la redénomination des rues à Vitrolles. AJin de
révéler le sens attribué aux nouvelles dénominations dans le discours du M.N.R.,
deux documents ont été particulièrement étudiés. le premier est une page Internet 1
rédigée par la mairie de Vitrolles de l'époque qui dressait la liste des nouveaux
noms en commentant la raison de leur émergence. le second est un petit livret inti-
tulé • Allez Vitrolles ! Vingt plans d'action pour aller plus loin au service des
Vitro/lais • qui se présente comme une sorte de programme politique et dont le cha-
pitre six, intitulé • Une ville plus provençale et plus française •, est consacré à la
queslion des noms de rue.
Par ailleurs, lors de notre déplacement à Vitrolles en octobre 200 l , nous avons eu
accès aux actes de délibération des conseils municipaux qui traitaient de la question
64 Mise en place de la recherche
des adonymes. Nous avons également récolté des questionnaires 2 que nous avions
précédemment distribués aux Vitrollais habitant les rues qui avaient changé de nom.
(1) www. Ville-vitrollesl3.fr Ce site ne fonctionne plus aujourd'hui, nous reprendrons cette
référence tout au long de notre texte sous la forme : S .1.
(2) Avant notre départ, nous avions deux objectifs : 1) consulter les actes de délibération 2)
faire remplir aux riverains concernés par les changements de noms de rue des questionnaires,
qui portaient sur leur connaissance par rapport à ces changements et leur opiuion. La méfiance
de la population à l'égard de notre enquête nous a conduite à distribuer les questionnaires dans
les boîtes aux lettres. Sur 40 questionnaires distribués, seuls 6 nous ont été retournés.
((54]: 102)
2. Comme le but de l'analyse est d'étudier la pratique du titrage des expositions dans
un lieu et un moment donnés, une limitation s'impose concernant le nombre de mu-
sées fournissant les titres. De même il a fallu restreindre le cadre temporel.
Au début de l'enquête, j'ai envoyé une lettre à 120 musées suisses romands des
cantons de Fribourg, de Neuchâtel, de Vaud, de Genève, du Jura et du Valais en
les priant de m'indiquer les titres des expositions temporaires présentées dans leurs
institutions entre 1997 et 1999. Je les ai également priés de m'envoyer des docu-
ments graphiques concernant les expositions respectives.
Ld plupart des responsables des musées m'ont fait parvenir des listes avec les titres
d'expositions, des programmes, des affiches, des cartons de vernissages etc. 25
musées m'ont fait savoir qu'ils n'organisent pas d'expositions temporaires, 6 mu-
sées n'ont pas répondu et n'ont pas non plus réagi à une deuxième lettre. Ainsi, le
corpus • musées > final comporte les titres de 800 expositions de 89 musées suis-
ses romands. Une liste avec les noms des musées se trouve dans l'annexe Il.
([125]: 25)
No Co!pls éait (décrire) CarpiS oral (décrire) Critères de cWx MéiWes l..lyse
texte prmes
2. Des disam. alemn sm- Dans les l'rapins : .
~~n procÜis dms 1e œo~u~e rage des.._ dés9Dions
I'OIIIIIIilpencbdl'"lllerde deale!Ueailsiquedesallri-
1970-2000 :les disam de lus .p ü sant~
red!enhe. aledtn, 1es dis- Dans les muls: . . de
lOin de- Pro,1mnes llllllelll pœlll1l de Ollégories
ollidels et de lreize lllllll8ls élaiJMs- àrlldyse du 11111-
scolaires: œpl de leiUe soDe.
3. Trois corpus distinds : l a - des lréquenœs
-I.e corpus Ai"FriiiK8 (Af) esl d'appŒitioo des pl1énomines
mnstilué de !OIIVeOOons télé- d'antépositioo (FA), de deMie
phoniques enlre 111 œntre de nuquage (FDM) ou d'ou
réservutioo el dilléreats dients moins Ill des deux proœdés
(35 dialogues représenlunl IFADMI. rooi1é de~
1639tours de parole) sation esrle tour de parole, ou
-I.e corpus Murol esl lonstitué plus prédsément la prise de
de 1011versations télépOOni· parole de d!oque loruteur. Ces
ques simulées entre un touriste fréquences sont mkulées en
el un syndimt fmiliative (trois terme de paullentage de tours
dialogues représeotunt 583 de parole pal1m du phéno-
lolm de parole) mène mnsidéré.la ~
- Le corpus Levelt (5 dialogues des obsemdions esl analysée
représen1unt 7061ours de en terme d'éart-lype de das-
parole). ses, !haque das5e ooespon-
demi àun dialogue.
4. Manuels de Re IOIIÇU5 par des Nous relewns tous les énon!is
natifs des dilléreats pays de œntenanllll !nil de lrmdté.
l'Union européenne Puis nous fellia!ons œs oaur-
renœs en œo1ute en prenant
en ~des panlllètres de a
siluolion énonâative.
EXERCICE 2
Indiquez les problèmes cléontologiques que pourrait poser le recueil Jes corpus
suivants.
EXERCICE 3
Dégagez les éléments relatifs ô lo constitution de corpus explicités dans les extraits
suivants.
EXEMPlES Df PlAGIAT
• copier textuellement un passage d'un livre, d'une revue ou d'une page Web
sans le mettre entre guillemets et/ou sans en mentionner la source ;
• insérer dans un travail des images, des graphiques, des données, etc. provenant
de sources externes sans en indiquer la provenance ;
• résumer l'idée originale d'un auteur en l'exprimant dans ses propres mots, mais
en omettant d'en indiquer la source;
• traduire partiellement ou totalement un texte sans en mentionner la
provenance ;
• réutiliser un travail produit dans un autre cours sans avoir obtenu au préalable
l'accord du professeur ;
• utiliser le travail d'une autre personne et le présenter comme sien (et ce, même
si cette personne a donné son accord) ;
• acheter un travail sur le Web.
[Source: http:/ /W'NW.bibliotheques.uqam.ca/recherche/plagiat/index.html]
TI s'agit d'un index de périodiques scientifiques fait par I'Institutefor Scientijic Information (ISI)
de Philadelphie (États-Unis). Cet index permet de retrouver des références bibliographiques par
thème et par discipline, plus particulièrement relatives à des périodiques anglophones.
2 Portails de revues francophones.
Déontologie de lo reclrerclre 69
Le cyberplagiat est une forme nouvelle de plagiat, apparue avec l'évolution des nou-
velles technologies d'information et de communication. Le cyberplagiat consiste à
copier-coller des fragments de textes issus de l'internet, sans indiquer les sources. Par
ailleurs, certains sites Internet vendent des compilations ou des travaux tout faits.
Ce phénomène met à mal l'éthique académique. Plusieurs mesures ont été pri-
ses récemment pour contrecarrer les effets du cyberplagiat. D existe actuellement plu-
sieurs logiciels qui permettent aux enseignants de repérer les cas de plagiat, tels http://
noplagia.com/ (en français), http://copytracker.org/ ou www.copycatchgold.com (en
anglais).
EXEMPlE
Ces différents axes donnent lieu à une analyse qualitative, < manuelle > mais également à une
analyse quantitative, par le recours au logiciellexico 3, développé au sein du Syled par l' équi·
pe dirigée par André Salem[ ... ].
[117]
Pour les questions de droit d'auteur, on se reportera aux traités administrés par l'Orga-
nisation mondiale de la Propriété Intellectuelle (http://www.wipo.int/treaties/frl).
Selon la Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artisti-
ques du 9 septembre 1886 (http://www.wipo.int/treaties/fr/ip!berne/trtdocs_woOOL
html), sont autorisées les citations courtes dans les conditions suivantes (Art. 10) :
3 Le copyright -marqué © - correspond aux droits d'auteur. Ainsi, selon l'art. L.lll-2 du Code de
la Propriété Intellectuelle,« L'œuvre est réputée créée, indépendamment de toute divulgation publi-
que, du seul fait de la réalisation, même inachevée, de la conception de l'auteur».
70 Mise en place de la recherche
Sont licites les citations tirées d'une œuvre, déjà rendue licitement
accessible au public, à condition qu'elles soient conformes aux bons
usages et dans la mesure justifiée par le but à atteindre, y compris les
citations d'articles de journaux et recueils périodiques sous forme de
revues de presse. (cf. également l'article l 122-5 du Code de la Pro-
priété Intellectuelle).
Les citations doivent être brèves, tant par rapport au texte d'origine que par rap-
port au texte nouvellement produit. Le volume autorisé des citations est déterminé au
cas par cas, il est variable selon les types de production intellectuelle et selon les pays.
Si la législation ne fixe pas un nombre de mots ni un pourcentage précis, la pratique
veut qu'on reste généralement en dessous de 10% du texte.
Par ailleurs, les données de seconde main sont sensibles à ~a chronologie. Ainsi,
certains résultats scientifiques ont été corrigés au fil du temps ; il faut alors prendre en
compte ces ajustements lorsqu'on interprète les données de seconde main datant d'une
époque plus ancienne. De même, certaines données, notamment en sciences sociales,
vieillissent vite: les résultats d'une enquête sociologique ou dialectologique datant des
années 1970 ne sont plus d'actualité de nos jours.
Déontologie de ID redrerche 71
4 On peut renvoyer ici à la liberté de pensée et de conscience réclamée par Jean Perrin en 1939
(A. Kaspi in Alix (dir.) 2007 : 15). . ·
72 Mise en place de la recherche
3. Exercices d'application
EXERCICE 1
Soit une recherche qui porte sur les discours du champ du signalement d'enfant en
danger. lis'agit d'analyser des enquêtes sociales et des notes de signalement issues
de différents services d'investigation et d'orientation éducative. Ces leXIes contien-
nent des informations sur les proches de l'enfant concerné (parents, fratrie, grands-
parents, amis ••• ), sur les institutions impliquées (école, hôpitaQ et sur les personnes
ayant assuré le suivi (travailleurs sociaux, éducaleurs, psychiatres•••). Quels sont
les problèmes soulevés ? Quelles sont les solutions ?
EXERCICE 2
Soit un travail de recherche qui parle sur la micro-sociologie d'un colloque scienti-
fique. Le travail implique une approche« multi-modale», c'est-à-dire une analyse
qui prend en comple aussi bien les discours produits que l'organisation de la salle,
les mouvements et circuits, la mise en scène des communications, le dialogue entre
les communicants et l'auditoire lors des questions, elt. Quels sont les problèmes
soulevés ? Quelles sont les solutions ?
EXERCICE 3
Lorsqu'il s'agit de textes de référence comme les grammaires, les encyclopédies,
les glossaires ••• la lenlotion est grande, même parmi les chercheurs, d'utiliser un
système de cilotion moins précis, allégé, qui peut parfois confiner au plagiat et en-
traîner des risques de poursuiles juridiques. Lisez les extraits ci-dessous en prêtant
Déontologie de lo recherche 73
attention au lexfe d'origine et au lexfe citant : que powez-vous dire des techniques
de citation ? Y a+il des éléments qui permettraient de pcirler de citation illégitime,
voire de plagiat scientifique ?
Florea (1996) : Le '"" ,.... Clltégories. Arrivé, Gillet, Gal.iclle (1916): ,. ......
c.;.,aïsOIIS. COIIStrwfiNs. a-est, lallel, p. 141, ~lllljtlft1ri, l'cm, ~ p. 144.
Dans ces deux ros, l'élément iniliol (fini- et dor-) du radkal Dans (es deux exemples, l'élément initial (fini-et dor-Jdu
reste inlad d'un bout à l'autre de la œnjugaison, œ qui nutKUI reste inlad d'un bout à l'autre de la mnjugaison.
cindte à parler nan de radimux différents, mais de bases Cette permanwe indte à parler nan de radiaJux diffé-
formées sur un ractKOI unique• (ÛJ Gromlllllire renls, mais de bases formées sur oo ractKUI unique. rélé-
d'aujourd'hui, 144).rélément qui élargit le radkal: -ss-, ment (-ss- pour finir, -m-et -mi- pour dormir} qui élargit le
pour finir, -m-et-mi-, pour dormir, est appelé dans le radkal pose des problèmes (omplexes, qui sont résolus de
même ouvrage célargissernenb. façan différente selon les théories. On lui damera ic:i le
Il y a néanmoins des verbes dant le paradigme flexionnel nam d'élargissement. Cependant Uexiste des verbes pour
moln1ise effedivement des radiœux différenls. Aller, par lesquels œsont effedivernent des radkaux différents qui
exemple, (OIDparle quatre radkaux: -v-, qui se mmbine entrent dans le système d'altername : par exemple, aller
de façon diffi(Uement analysable avet les marques de per- (OIDparle quatre raditaux :
sonne el de nombre (vois, v~ vo, vonn, -a~ !aHons), -ai/J. v- ([v]) (qui se (ombine de façon diffidlernent analysable
(que j'aiUeJ et-i- (j'iran.[ ... ] avet les marques de personne et de nombre : vois, vas, vo,
vont};
al- ([al]) (a/lons);
ad/([oj]) (quej'ad/e);
i- ([i]) (j'irai}.
(Extrait emprunté à Omer 2004)
Une des premières questions qui se pose concerne le recueil des textes. Pour avoir
accès aux enquêtes sociales et aux notes de signalement, il faut obtenir l'autorisation
du chef du service concerné, voire de son supérieur hiérarchique (il faut donc se ren-
seigner sur la structure des services mêmes).
La deuxième question concerne la nature des données communicables. Ainsi, un cher-
;. cheur est habilité à avoir accès aux données générales, mais pas aux informations par-
ticulières en ce qui concerne les noms des perscinnes mentionnées dans les dossiers, ni
même en ce qui concerne les lieux. Les textes sont anonymés avant de quitter le service
qui les a produits. S'il s'agit de versions • papier •, on procède à ce qu'on appelle le
74 Mise en place de la recherche
• caviardage • des noms. S'il s'agit de versions électroniques, on remplace les noms et
prénoms par des initiales, par des noms autres, etc. Attention : il convient d'éviter la sup-
pression pure et simple des noms propres, ce qui rendrait les textes illisibles.
la troisième question concerne l'utilisation des textes :on ne peut les diffuser, sauf sous
forme d'extraits ou d'illustrations dans le cadre de travaux de recherche, supports pé-
dagogiques, rapports.
EXERCICE 2
Soit un lravail cle recherche qui porle sur la micro-sociologie J'un colloque scienti-
fique. Le lravail implique une approche« muhi-moclale »,c'est-à-dire une analyse
qui prend en compte aussi bien les discours produits que l'organisation cle la salle,
les mouvements et circuits, la mise en scène cles communicotions, le dialogue entre
les communicants et l'audiloire lars cles questions, etc. Quels sont les problèmes
soulevés ? Que/les sont les solutions ?
EXERCICE 3
Lorsqu'il s'agit cle lexies de référence comme les grammaires, les f!IJC'j'C/opéclies,
les glossaires ... la tentation est grancle, même parmi les chercheurs, d'utiliser un
système cle cifation mains précis, allégé, qui peut parfois confiner au plagiat et en-
traîner cles risques cle poursuites juricliques. Usez les exlrails ci-dessous en prêtant
alfention au lexie d'origine et au lexie citant : que pouvez-vous dire cles techniques
cle citation ? Y a-t-il cles éléments qui permetlraient cle parler cle citation illégitime,
voire cle plagiat scientifique ?
les dates de publication des ouvrages cités permettent de constater que Florea ( 1996)
s'est inspiré de la Grammaire d'aujourd'hui publiée en 1986. la référence à cet ouvra-
ge est clairement mentionnée à la lin du premier paragraphe.
Plusieurs éléments du texte sont des reprises mot-à-mot sans renvoi au texte original (sou-
lignées par un trait simple) ou des reformulations (soulignées par un trait en gras). Des
micro-reformulations telles la substitution de < exemples • par • cos • (en gras) ou les
modifications dans la manière de présenter (deux points remplaçant les parenthèses
Déontologie de fo redJerrile 75
pour la deuxième série d'exemples, parenthèses remplaçant les deux points pour la troi-
sième série d'exemples) alternent dans le texte.
le texte de 1996 efface en partie la référence à la source dont il s'inspire. Il comporte,
il est vrai, une citation (soulignée ci-dessous par un double Irait) el une reformulation
avec renvoi au texte d'origine (soulignée en pointillé) mais lorsqu'on lit le texte de
1996, l'étendue de la citation de la Grammaire d'auiourd'hui n'est pas visible. Ainsi,
celle partie peul être qualifiée de plagiat puisque Florea a cité ce qu'elle considérait
comme étant des notions propres à l'ouvrage de référence mais par ailleurs, elle a re-
pris, quasi-textuellement et sans citer les auteurs, l'ensemble du discours introducteur et
les commentaires.
SOMMAIRE
Chapitre 7
Citations, renvois, notes ....... .. .. .... ..... ... ........... .. .... 79
Chapitre 8
Exposer sa recherche (argumentation, explication, description) ................ 95
Chapitre 9
Énonciation ................ ... .... ......... ......... .... 107
Chapitre 10
Introduction, conclusion, transi~ons ..... .... .. ...... ........ .. ... .. 115
Chapitre 11
Abréviations et usage des abréviations dans les renvois ........ ... ....... 127
Chapitre 12
Boîte à outils • normes d'écriture • (ponctuation, majuscules, chiffres) ..... .... 139
Chapitre 13
Traduction, transcription et illustration por des exemples en langues étrangères ... 155
Chapitre 14
Présenter sa recherche : exposé oral et supports électroniques ....... ....... 16 1
CHAPITRE 7
CITATIONS, RENVOIS, NOTES
«C'est que les marges d'un livre ne sont jamais nettes ni rigoureusement
tranchées : par-delà le titre, les premières lignes et le point final, par-delà
sa configuration interne et la forme qui l'autonomise, il est pris dans un système
de renvois à d'autres livres, d'autres textes, d'autres phrases: nœud
dans un réseau» ... (Michel Foucault 1969)
«Tout texte est absorption et transformation d'une multiplicité d'autres textes»
(Oswald Ducrot 1972)
Les citations doivent être mises en évidence dans le texte. Pour cela on utilise les
guillemets, les changements de police et de taille de police, les retraits, les espaces, etc.
Selon que les citations sont courtes ou longues, on fait appel à des marques différentes.
EXEMPLE
Comme le dit Roland Breton ( 1981 : 7), • le succès du mot, le succès du mot, loin d'être dû à
une poussée de mentalités passéistes, racistes ou ségrégationnistes, témoigne des besoins
d'une analyse objective des groupes humains •.
1[53]: 92)
des épines •, des relations comme • être croisée avec •, • être plus belle que •, et des schè-
mes d'action comme • se faner •, • se cultiver •. (Grize, 1990, p. 78-79)
([116]: 35)
EXEMPLE
Celte relation entre le dirigeant et son pays, qui va souvent jusqu'à l'identification totale, relève
d'une • alchimie de la représentation • :
• Groupe fait homme, [le représentant] personnifie une personne fictive, qu'il arrache à
l'état de simple agrégat d'individus séparés, lui permettant d'agir et de parler à travers lui,
'comme un seul homme'. En contrepartie, il reçoit le droit de parler et d'agir au nom du
groupe, de 'se prendre pour' le groupe qu'il incarne, de s'identifier à la fonction à laquelle
il 'se donne corps et âme' donnant aussi un corps biologique à un corps constitué Status
est magistratus, "L'État, c'est moi". •
(Bourdieu 1982 : 101, cité par Siblot 1986 : 24)
([25] : 354-355)
Lorsque de tels cas se présentent, les deux auteurs doivent figurer dans la
bibliographie. Ainsi, au moment de noter la citation, on prend soin de noter la réfé-
rence bibliographique fournie par l'auteur citant.
EXEMPLE
Une première formulation de la théorie du sens métalinguistique est proposée par Kneale
(1962):
« Les noms propres ordinaires des personnes ne sont pas, comme l'a supposé john Stuart
Mill, des signes dénués de sens. Alors qu'on peut informer un homme en lui disant que le
plus fameux des philosophes Grecs s'appelle Socrate, il est manifestement trivial (trifling)
de lui dire que Socrate s'appelait 'Socrate' ; et la raison en est simplement qu'il ne peut
comprendre l'emploi du mot 'Socrate' au début de l'énoncé s'il ne sait pas déjà que 'So-
crate' signifie 'l'individu appelé Socrate'. • 3
(Kneale 1962 : 629-630)
Dans cette conception, le contenu du nom propre renvoie au nom même, par le biais du pré-
dicat être appelé.
([25]: 98)
Soit la traduction a été faite par les soins de l'auteur ; dans ce cas, elle sera sui-
vie de la mention [notre traduction] et d'un appel en note. En note de bas de page figu-
rera la citation d'origine en langue étrangère.
3 Traduction: Pierre Jacob et François Récanati dans Kripke (1982 [1972]: 55).
Citations, retJVois, notes 83
EXEMPI.E
Tenter de donner crédit aux uns au aux autres n'est peut-être pas la meilleure chose à faire:
Salmon 12003 : 475) note que« les études sur le sens sont extrêmement controversées. Il n'est
certainement pas réaliste, dans le présent climat intellectuel, d'espérer une espèce de
consensus • 4 [notre traduction].
1[25]: 106)
2. Normes rédactionnelles
Ces normes concernent la fidélité de reprise d'une citation.
La modification des citations 5 n'est pas autorisée. Si on modifie le contenu, on
parle alors de paraphrase, de reformulation ou de synthèse. En revanche, il est possible
de couper les citations et d'y intégrer des marques typographiques tels les souligne-
ments, le gras, les italiques. Les coupures sont indiquées par des points de suspension
entre crochets ou parenthèses: [ ... ] ou ( ... ). L'introduction de marques typographi-
ques est signalée par les mentions nous soulignons, les italiques sont de nous, etc.
entre parenthèses à la fin de la citation ou en note de bas de page.
EXEMPLE
le réel fait un retour en force, comme l'avait pressenti Eco 11988: 107) dans son modèle
sémiotique :
• On voit que le problème sémiotique de la construction du contenu comme signifié est
étroitement lié à celui de la perception et de la connaissance entendue comme co-référence
du signifié à l'expérience. Et ceci explique le pourquoi de l'apparente homonymie entre
signifié sémiotique et signifié perceptif, gnoséologique, phénoménologique. [ ... ]Une sé-
miotique parvenue à l'âge mûr devra bien se confronter à la problématique philosophique
de la théorie de la connaissance. •
IEco l 988 : 107)
Cette problématique vient dans la continuité des analyses proposées supra, mais c'est égale-
ment un écho à un lieu commun qui traverse les études linguistiques des noms propres : ceux·
là sont considérés généralement comme exclusivement référentiels : « [ ... ] on doit admettre
qu'un Npr [nom propre] n'est rien, ou si peu de chose, sans le rapport direct qu'il entretient
avec son référent • (Noailly 1999:109 [nous soulignons]).
([25]: 111)
4 << Issues of content are notoriously controversial. lt is unrealistic, certainly in the present intellec-
tual climate, to hope for anything approaching a consensus. » (Salmon 2003 : 475). Par « content »
Salmon sous-entend << sens. »
5 Y compris la correction d'éventuelles fautes d'orthographe ou de grammaire, qu'on peut signaler
par (sic) juste après le mot concerné (cf. chapitre 14 sur l'emploi des abréviations latines).
84 Exposition de la recherche
- Citation avec reformulation ou synthèse. Le texte original est alors adapté, trans-
formé, réduit. On peut alors faire appel au discours indirect.
EJCEMPU
Cependant, comme le souligne Manno (2002), ces critères ne suffisent pas car l'indirection
d'une requête ne l'adoucit pas nécessairement.
Reprenant l'image du vol en parapente, M. lAVIGNE explique qu'un gouffre ne peut se franchir
en deux bonds. j.P. FITOUSSI ajoute que les politiques d'ajustement macroéconomique et de
changements structurels requièrent une« masse critique>, des négligences dans un seul secteur
pouvant en contrarier le décollage.
![24]: 25)
3. La note
La note fait partie de la périphérie du texte ; elle peut améliorer ce dernier en le rendant
plus clair et plus riche, à condition d'être bien utilisée.
6 Chiss, J.-L. (1995): «Sciences du langage: Je retour», in: Didactique du français, état d'une
discipline, Paris : Nathan Pédagogie, p. 88.
Citations, renvois, notes 85
3.1 USAGE
On utilise de moins en moins souvent la note pour faire des renvois. Elle est plutôt
réservée aux compléments d'information, aux parenthèses (petites digressions dans la
réflexion), aux explications n'ayant pas de valeur argumentative centrale pour le texte.
Ce qui est dit en note n'est pas inutile mais tout simplement secondaire par rapport au
fil conducteur du texte.
1 • 'Si Clinton était le Titanic, l'iceberg aurait sombré' est un mixage conceptuel frappant qui a
circulé à Beltway, Washington D.C., en février 1998, lorsque le film 'le Titanic' était populaire
et que le président Clinton semblait survivre au dégâts politiques de ce que l'on supposait être un
nouveau scandale sexuel. Le mixage a deux espaces mentaux sources : celui du Titanic et celui
du président Clinton. Il existe un espace de rencontre des deux sources- Clinton est la réplique
du Titanic et le scandale est la réplique de l'iceberg. Il existe un espace de syncrétisme, dans
lequel Clinton est le Titanic et le scandale est l'iceberg. • !Turner et Fauconnier 2000:134 [notre
traduction]).
([25]: 487)
3. les notes qui proposent une citation plus longue ou un exemple complémentaire
à ce qui est dit dans le texte
On peut aller plus loin: un nouveau Vietnam 1, expression consacrée par l'usage qui revient
régulièrement dans le discours de presse dans le contexte des conflits les plus marquants des
vingt dernières années -les Balkans, la Colombie, l'Irak- aurait un sens « littéral • en position
86 Exposition de la recherche
non attributive, comme dans le titre d'un film de Tiana Thanh Nga, La guerre finie, un nou·
veau Yletnam (1994).
1 Dans la presse anglophone, c'est l'expression another Vietnam (un autre Vietnam) qui circule:
• But Chechenia will not be another VIetnam or Afghanistan for a deeper reason. The vast ma-
jority of Russians consider Chechenia part of Russie. • (The Guardian, 18.03.95). Traduction:
Mais/a Tchétchénie ne sera pas !l!l autre Vrefnclm ou Afghanistan pour une raison plus profon-
de. L'écrasante ma;orité des Russes considèrent la Tchétchénie comme une partie de la Russie.
([25]: 482)
1 Historien fronçais, auteur, entre outres, d'une œuvre posthume intitulée l'Identité de la France
(1986)
([25]: 499)
1 Nous rappelons que ce corpus comprend les articles parus dans six titres de la presse nationale
Parfois les notes permettent une implication plus directe du scripteur dans le
discours scientifique, grâce à des commentaires incidents, à des questions rhétoriques,
etc.
EXEMPU
Une France pourrait ainsi prendre la place d'une grande Belgique et d'une petite Russie ou,
plutôt, compléter la liste des événements marquants pour l'actualité médiatique et pour l'Histoire
qui est reflétée par le discours de presse 1•
1 N'est-ce pas le risque contre lequel la chronique de j. Attali nous met en garde ?
1[25]: 412)
Les notes sont alignées le plus souvent en bas de page, suite à un appel de note, repré-
senté par un chiffre (plus rarement, une lettre ou des astérisques) exposant. La note est
précédée d'un numéro identique à celui de l'appel de note (voir ci-dessus). Dans cer-
taines publications, les notes peuvent apparaître en marge ou à la fin du texte. Les dif-
férents traitements de texte permettent de choisir l'emplacement des notes.
Les appels de note et les notes peuvent être numérotés par page, par chapitre,
par volume, par section ou en continu.
Les notes appelées après les titres ou dans le cadre du texte apparaissent en bas
de page, en marge ou à la fin du texte. Les notes appelées dans les tableaux, quant à
elles, sont à inclure au bas du tableau correspondant. On fait appel à deux types de
numérotation pour distinguer les notes appelées dans le texte et les notes appelées dans
les tableaux.
4. Exercices d'application
EXERCICE 1
Ci-dessous sont reproduits un texte original et une citation d'après le texte original.
La citation respecte+elle les normes ? Justifiez votre réponse en identifiant les nor·
mes qui sont respectées et les normes qui ne le sont pas.
Original:
Comme souvent dans les documents professionnels, l'énonciateur, en l'occurrence le
Groupe ou l'équipe dirigeante à l'origine des principes d'action, assume le discours
en recourant à une première personne pluriel : nous ou we qui le désigne. On note
que l'allocutaire auquel ce nous s'adresse n'est pas désigné par le vous correspondant,
laissant ainsi planer un doute sur l'identité des destinataires du document. Du fait de la
présence de ces principes d'action sur le site internet de l'entreprise, on peut penser
que le document s'adresse à tous les partenaires désignés dans le discours, de l'em-
ployé aux actionnaires, sans oublier les collectivités locales auprès desquelles les usines
sont implantées, ni bien sûr le client let même l'utilisateur final, donc le grand public).
Il n'en derneure pas moins que le personnel sernble être l'allocutaire préférentiel, celui
88 Exposition de la recherche
sur lequel repose la mise en œuvre de toutes les actions auxquelles le Groupe s'enga-
ge. Nous admettrons donc que ce vous, absent du texte, réfère au personnel. Pouvons-
nous être aussi catégoriques quant à la référence des nous? Nous allons voir qu'ils ne
sont pas totalement dénués d'ambigu.ilé et que, si on procède à des mises en regard
séquence par séquence, il n'y a pas toujours coincidence.
([124]: 41
Citation:
G. Tréguer-Felten attire notre attention sur l'ambiguïté référentielle propre à certains dis-
cours d'entreprise: <Comme souvent dans les documents professionnels, l'énoncia-
teur, en l'occurrence le Groupe ou l'équipe dirigeante à l'origine des principes
d'action, assume le discours en recourant à une première personne pluriel : nous ou
we qui le désigne. On note que l'allocutaire auquel ce nous s'adresse n'est pas dési-
gné par le vous correspondant, laissant ainsi planer un doute sur l'identité des destina-
taires du document. Du fait de la présence de ces principes d'action sur le site internet
de l'entreprise, on peut penser que le document s'adresse à tous les partenaires dési-
gnés dons le discours, de l'employé aux actionnaires, sans oublier les collectivités la-
cales auprès desquelles les usines sont implantées, ni bien sûr le client. JI n'en demeure
pas moins que le personnel semble être l'allocutaire préférentiel, celui
sur lequel repose la mise en œuvre de toutes les actions auxquelles
le Groupe s'engage. Nous admettrons donc que ce vous, absent du texte, réfère
ou personnel. Pouvons-nous être aussi catégoriques quant à la référence des nous ?
Nous allons voir qu'ils ne sont pas totalement dénués d'ambiguïté et que, si on procède
à des mises en regard séquence par séquence, il n'y o pas touiours coincidence. •
[124)
EXERCICE 2
1. Le concept de soi englobe ceux de moi et de ;e, ainsi que l'a établi le psychoso-
ciologue américain G.-H. Mead. Ce sont autant de maillons permettant de rendre
compte de la personne. En s'appuyant sur cette trilogie, il est donc possible, à la
suite de R. Vion de distinguer :
• la face sociale du suiet, le soi, ou image provenant de lo manière dont les autres
nous renvoient notre façon de remplir un rôle,
• le sujet en tant qu'odeur pouvant modifier les données situationnelles, le ;e,
• la personnalité, c'est-à-dire la manière d'intégrer avec une certaine consistance
les divers soi élémentaires qui constituent le moi ( 1992 : 361.
([26): 1651
2. Une première formulation de la théorie du sens métalinguistique esi proposée par
Kneale ( 19621 :
• Les noms propres ordinaires des personnes ne sont pas, comme l'a supposé john
Stuart Mill, des signes dénués de sens. Alors qu'on peut informer un homme en lui
disant que le plus fameux des philosophes Grecs s'appelle Socrate, il est manifes-
tement trivial \trifling) de lui dire que Socrate s'appelait 'Socrate' ; et la raison en
89
7 Traduction: Pierre Jacob et François Récanati dans Kripke (1982 [1972] :55).
8 RIEBEN, L. (1 993) : «Production écrite en situation de classe et acquisition de connaissances
lexicales», in: JAFFRE, J.P., SPRENGER-CHAROLLES, L. ; FAYOL, M. (coord.): Les actes de la
Villette, Lecture-Écriture: Acquisition, Paris : Nathan Pédagogie, p. 137.
90 Exposition de la recherche
7. Plus loin, Stoleru revient sur ce dernier point pour bien préciser que ces nouvelles
activités sont des activités rémunérées, des emplois, même si elles ne sont pas à
proprement parler du • travail • tel qu'on l'entendait jusqu'ici : • La substitution de
la robotique et de la télématique au travail humain (... }permet de dégager une
valeur supérieure au salaire versé précédemment( ... } Cette valeur est disponible
pour rémunérer celui qui a perdu son emploi. Le chômage est un déplacement d'ac-
tivité plus qu'une suppression d'emploi. •
L'intérêt de ce texte apparemment économique tient à la richesse des sens explicites
et implicites qui s'y superposent.
([55]: 14)
8. Mais cette division du travail, cette cohérence des complémentarités, • reste une cho-
se extérieure et qui semble accidentelle • aux individus qui s'affrontent sur le marché.
Le fonctionnement social (• Zusammenhang •) qui résulte de l'affrontement des indi-
vidus indépendants et leur apparaît tout à la fois comme une nécessité de fait et
comme un lien extérieur, représente précisément leur indépendance pour laquelle
l'existence sociale est bien une nécessité, mais seulement en tant que moyen, et
apparaÎt donc aux individus comme une chose extérieure.
Il en va tout autrement pour les prolétaires qui, directement asservis au travail géné-
ral collectif, ont un intérêt direct à s'unir en travailleur collectif et à soumettre, par
leur union, le processus social de production à leur contrôle commun, en substituant
la collaboration volontaire au travail socialement divisé.
([55]: 401
9. Ainsi la caractérisation que fait B. REYNAUD-CRESSENT des outils de codification
mis en œuvre dans la gestion du travail salarié fait ressortir l'appareil des formes
conventionnelles qui caractérise le • modèle du facteur fixe • ou de la • main d'œu-
vre à statut •, ainsi que l'avait désigné EYMARD-DUVERNAY (1 9811.
([111]: 2141
10. C'est ainsi que Habermas définit le • monde vécu • comme un • réservoir d' éviden-
ces ou de convictions intactes ... de modèles d'interprétation culturellement transmis
et organisés dons le langage •.
([55]: 2181
11 .L'affect est • la part énergétique, dotée d'une quantité el d'une qualité, ;ointe au
représentant-représentation, mais pouvant s'en dissocier dans l'inconscient. L'affect
est une quantité mouvante, accompagnée d'une tonalité sub;ective. C'est par la dé-
charge qu'il devient conscient, ou par la résistance à la tension croissante qui le
caractérise, suivie de la levée de cette résistance • (Green, 1973, p. 99). Comme
le mentionne Freud dans son texte sur les paralysies motrices et les paralysies hys-
tériques ( 18931 : • Chaque événement, chaque impression psychique est pourvu
d'un certain quota d'affect dont le Moi se débarrasse ou par le moyen d'une réac-
lion motrice ou par une activité psychique associative •. Le sort de la représentation
et celui de l'affect peuvent donc être différents. Mais cet usage psychanalytique de
la notion d'affect ne paraît pas être celui de la plupart des auteurs.
([22] : 241-2421
EXERCICE 3
Usez les extraits ci-dessous. Identifiez les cas suivants : a) citation d'ouvrage avec
reformulation ou synthèse ; b) emprunt de notion ou d'expression ; c) citation sans
rupture (intégrée à la phrase). ·
Citalions, renvois, notes 91
2. Suivant un tel point de vue sur la narration, Love/and et al. ( 1990) ont conclu que
les problèmes conversationnels qu'ils avaient identifiés dans les narrations des en-
fants autistes étaient le reflet de leurs déficits dans la théorie de !'esprit. Une étude
récente a examiné directement, chez les sujets autistes, la relation entre les habile-
tés narratives et les performances à une tâche standard de la théorie de l'esprit
(fausse croyance) (Tager-Fiusberg & Sullivan, 1995). Un groupe d'adolescents
autistes a été apparié, sur base du QI et de mesures standards de production ei de
compréhension du langage, à un groupe d'adolescents ayant un retard mental. Un
livre d'image muet a été utilisé afin de susciter une histoire. Les sujets ont ensuite été
interrogés à propos des états émotionnels des personnages du récit. Les sujets autis-
tes étaient significativement plus mauvais lorsqu'ils devaient fournir des explications
appropriées des états émotionnels des personnages de l'histoire. De plus, dans le
groupe d'enfants autistes, toutes les mesures narratives (y compris la longueur, le
nombre de connecteurs, les termes se rapportant aux émotions et à la cognition)
étaient corrélés de manière significative avec la performance à la tâche de fausse
croyance.
([120]: 651)
Ci-clessous sont reproduits un leJde original et une cilafion cl'après le leJde original.
LCJ cilation respede-t-elle les nonnes ? Justifiez voire réponse en iclentiliant les nor·
mes qui sont respectées et les nonnes qui ne le sont pas.
Si la citation est plutôt bien introduite et marquée par des guillemets, l'ensemble des
normes n'est toutefois pas respecté. Ainsi, la citation étant longue (plus de trois lignes).
elle devrait être détachée du texte (retour à la ligne) et marquée typographiquement
(taille de la police, lignes blanches avant et après, retrait à gauche). Le numéro de
page de la citation est omis :cela rend quasiment impossible toute tentative d'accéder
au texte original. Aussi, il convient de signaler les coupures dans la citation par des
[ ... ]. Enfin, toute intervention sur la typographie du texte doit être signalée, c'est le cas
du gras dans notre exemple.
92 Exposition de la recherche
Citation revue :
G. Tréguer-Felten attire notre attention sur l'ambiguïté référentielle propre à certains dis-
cours d'entreprise :
• Comme souvent dans les documents professionnels, l'énonciateur, en l'occurren-
ce le Groupe ou l'équipe dirigeante à l'origine des principes d'action, assume le
discours en recourant à une première personne pluriel : nous ou we qui le désigne.
On nole que l'allocutaire auquel ce nous s'adresse n'est pos désigné par le vous
correspondant, laissant ainsi planer un doute sur l'identité des destinataires du do-
cument. Du fait de la présence de ces principes d'action sur le sile internet de l'en-
treprise, on peut penser que le document s'adresse à tous les partenaires désignés
dans le discours, de l'employé aux actionnaires, sans oublier les collectivités loca-
les auprès desquelles les usines son! implantées, ni bien sûr le client( ... ). Il n'en
demeure pas moins que le personnel semble être l'allocutaire préfé..
rentiel, celui sur lequel repose la mise en œuvre de toutes les ac-
tions auxquelles le Groupe s'engage. Nous admettrons donc que ce
vous, absent du texte, réfère au personnel. Pouvons-nous être aussi catégoriques
quant à la référence des nous ? Nous allons voir qu'ils ne sont pas totalement dé-
nués d'ambiguïté et que, si on procède à des mises en regard séquence par sé-
quence, il n'y a pas toujours coïncidence. •
([ 124] : 4. C'est nous qui soulignons en gras)
EXERCICE 2
Dans les extraits suivanls
a) identifiez les mots et expressions qui servent à introduire les citations ;
b) identifiez les éléments qui assurent la cohésion entre la citation et la suite du texte.
exlnit
1.0
éhats illlr*fwrs
- C'est ainsi que [llobennasJ défiRille « lllDIIde vèal ) comme
élélletts de--
li - raRertest - Le sort de la représenlolion et œlui de
- Comme le mentionne [Freud] dans son texte sur les paralysies l'aRed peuvent donc: être différenls. Mais
molriœs et les paralysies hystériques (1893) cet usage psythanalytique de la notion
d'aRec! ne paroi! pas être œlui de la plu-
pan des auteun •.
a. n s'agit d'une reformulation synthétique de la citation qui facilite son intégration dans Je cadre de la
réflexion.
b. La conjonction donc et le démonstratif cet (cet usage) permettent de conserver Je lien avec les citations;
par ailleurs, la première phrase énonce la conclusion qui ressort des citations et qui sera retenue pour la
réflexion, alors que la deuxième phrase permet d'ouvrir un débat et de faire Je lien avec d'autres points de
vue et donc d'autres citations.
EXERCICE 3
Usez les extraits ci-dessous. Identifiez les cas suivants: a} citation J'ouvrage avec
reformulotion ou synthèse ; b} emprunt Je notion ou J'expression ; c) citation sons
rupture (intégrée à la phrase}.
Chapitre 8
EXPOSER SA RECHERCHE
(ARGUMENT A TION, EXPLICA TIO, DESCRIPTION)
Les séquences textuelles les plus largement présentes dans un travail de recher-
che sont la séquence argumentative, la séquence explicative et la séquence descriptive.
J. L'argumentation
La rédaction d'un mémoire de master, d'une thèse de doctorat ou d'un article scientifi-
que implique la mise en valeur de son raisonnement. ll s'agit d'organiser ses idées,
d'illustrer son propos, de débattre du bien fondé de ses choix théoriques et méthodolo-
giques, de démontrer la justesse de sa thèse, de prévenir la contestation, etc. Pour ce
faire, l'argumentation est au cœur du travail de rédaction dès lors qu'elle est définie
comme une« démarche par laquelle on entreprend d'amener l'auditoire à adopter une
position par des arguments visant à en montrer la validité. >> (Oléron, cité par Meyer
1996: 12)
Les procédés d'écriture dont dispose le scripteur pour exposer sa recherche sont
variés. Parmi ceux-ci, l'induction constitue le mode de raisonnement dominant. Une
96 Exposition de la recherche
telle démarche implique de partir de faits particuliers pour aboutir à une généralisation,
ce qui nécessite la mobilisation de certains arguments, dont l'argument par l'exemple.
Introduit pour étayer la thèse, l'exemple s'actualise en une phrase ou en un
développement plus conséquent. n peut illustrer le propos à seule fin de renforcer ou
de préciser l'argumentation.
EJŒMPU
Une étude tout à la fois descriptive et interprétative ne peut pas ignorer les modes de fabrica-
tion/circulation des écrits et cela semble d'autant plus indispensable que le corpus est issu de
deux cultures. Car, comment expliquer, par exemple, le possible abandon de registres de lan-
gue, en japonais, dans les interactions 'représentées" que sont les interviews de presse, sans
le rattacher à ses conditions de production et aux impératifs médiatiques qui en découlent !1, .
1[26] : 132-133)
EXEMPI.E
Pour la catégorie fruit, par exemple, les sujets interrogés parE. Rosch (1973) ont donné la pom-
me comme meilleur exemplaire et l'olive comme membre le moins représentatif. Entre les deux,
on trouve, par ordre décroissant sur une échelle de représentativité, la prune, l'ananas, la fraise
et la figue.
1[61]: 48)
L'induction peut également se réaliser au travers de l'argument par la cause. Ce
type d'argument consiste à mettre en avant l'origine du problème. Selon la nature de la
cause (immédiate ou profonde) et le but poursuivi, le développement proposé pourra
être plus ou moins approfondi. Une étude rigoureuse implique cependant une présenta-
tion précise de la causalité des phénomènes observés.
EXEMPU
La méconnaissance des règles qui régissent l'emploi de certaines formes linguistiques comme
les marqueurs d'adresse- dont l'une des fonctions pragmatiques est de renvoyer au niveau
relationnel : proche vs distant, déférent vs méprisant, tendre vs injurieux, etc. [ ... ]- peut entraî-
ner de:; dysfonctionnements communicatifs importants. la prise de conscience de l'existence de
paramètres (contextuel, relationnel, statutaire, etc.) identiques aux deux langues/cultures en pré-
sence, mais dont la portée diverge, est essentielle dans la prévention de malentendus et pour
la préservation des faces. C'est pourquoi, avoir à l'esprit les différences de modalités d'emploi
de certains marqueurs en apparence similaires est primordial. Il en va ainsi des formes allocu-
taires du français et du russe qui, bien qu'appartenant à une même catégorie grammaticale,
celle des pronoms, comportent des règles d'utilisation culturellement marquées.
[28]
Par ailleurs, l'argument d'autorité est très présent dans les travaux de recherche.
La démarche, qui consiste à s'appuyer sur les dires d'un auteur, d'un locuteur consi-
déré comme autorisé à confirmer la validité d'un fait ou d'une proposition, permet de
renforcer le propos. L'argument d'autorité peut être formalisé de la manière suivante:
P, car X dit que P [et X est une autorité en la matière].
~
EXEMPLES
S'agissant de la rhétorique grecque, d'oprèsj.:]. Robrieux, l'un des modes d'exposition les plus
répondus dons les discours antiques consistait en la succession d'une partie introductive (l'exor·
de), de l'exposé des faits lia narration), de l'énoncé des arguments llo confirmation), d'une 'pa-
renthèse mobile'(la digression) destinée à agir sur l'auditeur et d'une séquence conclusive de
type passionnel (la péroraison) ( 1993 : 21 ).
1[26]: 115)
[ ... ]alors que lesj[ournaux] T[élévisés] français constituent les deux tiers de l'offre d'information
de la télévision, selon E. Faul(1993: 309), la télévision allemande propose une large offre
de magazines d'information politique, économique el sociale.
([95]: 2101
2. L'explication et la description
Ce qui distingue l'argumentation de l'explication repose notamment sur le fait
qu'argumenter suppose le déploiement de preuves, d'arguments et de contre-
98 Exposition de la recherche
2.1.1 La définition
Livrer le sens d'un terme, d'une expression, d'une notion, etc. relève de l'explication.
Ainsi, définir peut consister à classer, à catégoriser un élément en l'introduisant dans
un sous-ensemble (hyponymie) ou dans un ensemble plus grand (hyperonymie):
la linguistique est une discip!ine qui relève des >eiences humaines.
la maladie de Creutzfeldt Jakob est une infection neuro dégénérative, classée dans les mala·
dies à prions.
2.1.2 La description
«Une description est l'énumération des attributs d'une chose.» (cf. l'Encyclopédie,
cité par Adam 1992: 81). De plus, comme décrire implique la représentation détaillée
d'un fait, d'un phénomène et de son déroulement, cette démarche est étroitement liée à
l'explication.
OOMPLI
les maladies à prions sont des maladies dégénératives du système nerveux cen-
tral, de l'homme ou de l'animal, qui se manifestent par des troubles neurologiques et
musculaires. Une période d'incubation longue, pouvant durer plusieurs dizaines
d'années, débouche toujours sur une évolution rapide et fatale. Le terme spongiforme
rappelle que I'ESB cause des cavités cérébrales, lui donnant un aspect spongieux_ Cet
aspect s'accompagne d'une perte neuronale, d'une prolifération gliale, et de dé-
pôts protéiniques en plaques.
[133]
les salutations non verbales peuvent s'effectuer sans contact (inclinaison de la tête, main
portée au chapeau, signe de la main, clin d'œil, etc.) ou avec contact (poignée
de main, bise amicale, etc.). Toute salutation verbale s'accompagne, d'autre part, de ma-
nifestations non verbales : regard, mouvement de la tête, et fréquemment sourire.
([112]: 64)
2.1.3 La comparaison
La mise en relation d'un phénomène avec un autre, plus connu, facilite la compréhen-
sion de ce phénomène. L'explication recourt fréquemment à cette forme de rapproche-
ment que permet la comparaison.
EXEMPLE
Sous le microscope, on découvre que les coupes de cerveau sont à la fois pleines de vides,
comme une éponge, et d'amas de protéines [ ... ] [ d]'où le nom d'encéphalopathie spongiforme
bovine IESB) [ ... ]
[66]
le vocabulaire de spécialité
En botanique, le stigmate est la partie supérieure du pistil qui reçoit le pollen.
les néologismes
Nous appelons • toxèmes >[ ... )tout comportement, verbal ou non verbal, susceptible de mar-
quer une relation hiérarchique entre les interoctonts [ ... J
1[59]: 74)
les verbes d'état (être, devenir, paraître, sembler, demeurer, rester, avoir l'air,
passer pour ... )
l'observation des aphasiques est source de nombreuses connaissances sur le langage.
1[23]: 297)
Mois cela paraît peu traverser la communauté des astronomes et des astrophysiciens en Fronce,
dans la mesure où le rationalisme a été constitutif de sa rupture épistémologique et donc de la
constitution du domaine en tant que science.
[88]
l'hypothèse d'une influence directe du billet sur le courrier électronique semble peu probable,
tant les normes d'écriture du billet sont étrangères aux utilisateurs de messagerie électronique.
[64]
les présentatifs
C'est un mammifère omnivore.
les subordonnées relatives à valeur explicative
Comme on le voit, un même locuteur (en l'occurrence un homme) qui, dons l'exemple don·
né est professeur de collège et a une quarantaine d'années, peut utiliser toutes
sortes d'appellatifs pour se désigner ou pour référer à autrui.
1[26]: 177)
Pour compléter l'approche des mécanismes à l'œuvre dans le milieu médiatique, on a effectué
une enquête auprès d'une quarantaine de professionnels français et japonais travaillant majo-
ritairement pour des organes de presse nationaux.[ ... ]
Un~ première observation du corpus nous a conduite à rédiger un questionnaire abordant trois
aspects: l'aspect matériel du face-à-face et son inAuence sur la mise en texte, la forme de l'ar-
ticle et l'aspect iconique.
Excepté pour les questions concernant l'insertion de photographies, on n'a pas effectué de mo-
difications entre les questionnaires français et japonais, le second ayant été traduit à portir du
premier.
([26]: 711
Pour la description de l'appareil !vocal], nous nous bornons à une fi9ure schématique, où A
désigne la cavité nasale, B la cavité buccale, C le larynx, contenant la glotte[ ... ] entre les deux
cordes vocales.
1(113 :671
retracer des grands moments historiques, rapporter la vie d'un personnage, ca-
ractériser brièvement une œuvre, etc.
En 1861, le neurologue français Paul Broca a l'occasion d'examiner le cerveau d'un patient
qui présentait, quelques jours avant sa mort, une incapacité totale à parler. JI découvre alors
que cet homme souffrait d'une lésion dans le lobe frontal gauche. Après quelques années et
l'obseJVation de plusieurs autres cas, P. Broca suggère en 1864 que l'expression du langage
est contrôlée par une zone située dans l'hémisphère gauche. Cette zone fut appelée l'aire de
Broca.
1[23]: 297)
3. Exercices d'application
EXERCICE 1
Indiquez à quelle séquence dominante (argumentative, explicative ou descriptive)
appartient chacun des extraits ci-dessous.
EXERCICE 2
Transformez les séquences argumentatives qui suivent en séquences explicatives.
1. Si, comme le dit Bakhtine, chaque sphère de l'activité humaine a son propre ré-
pertoire de genres, avec ses normes de fonctionnement, il est normal qu'au fur et
à mesure du surgissement de nouvelles activités ou de l'évolution de certaines pra-
tiques professionnelles, liées souvent à l'évolution des supports (dans les médias,
avec l'internet, avec l'apparition des • gratuits • ... ). on assiste à une reconstitution
des répertoires.
[87]
2. Qualifier une situation de communication d'exolingue postule une sorte d'asymé-
trie entre les communicants : le natif se trouverait alors en position haute, de garant
de la norme, et à l'inverse, le locuteur étranger se trouverait en position bosse, mar-
quée par une certaine insécurité.
Cette distinction, qui a structuré pendànt une vingtaine d'années de nombreux Ira-
vaux sur l'interaction, est aujourd'hui souvent remise en question pour plusieurs rai-
sons. La première est qu'elle laisse entendre que le parleur natif et le parleur
étranger obéissent à des modes de fonctionnement communicatifs différents, ce
qui n'est pas certain. D'autre part, même entre parleurs natifs, c'est-à-dire en situa-
tion de communication endolingue, il n'y a jamais de réelle symétrie. Enfin, cer-
tains événements communicatifs, comme les malentendus, qui sont très souvent
relevés comme la marque de la communication exolingue, ne lui sont en réalité
pas spécifiques : il en existe aussi en communication endolingue.
([33] : 97-98)
EXERCICE 3
Retrouvez les types d'arguments contenus dans l'extrait suivant.
De même que Monsieur Jourdain prend conscience qu'il fait, sans le savoir, de la prose
lorsqu'il s'exprime, aussi pouvons-nous percevoir que la comparaison[ ... ] est un méca-
nisme de pensée courant et très ancien. De fait, si l'on se réfère aux travaux d'anthro-
pologues, il est possible de considérer la comparaison comme le propre de la pensée
humaine. Dans La Pensée sauvage, Claude Lévi-Strauss [ 1962] montre en effet que
contrairement aux visions réductrices des premiers temps de l'anthropologie décrivant
les sociétés dites • primitives • sans raison ni logique, la pensée sauvage construit une
vision cohérente du monde. Cette volonté de tout expliquer, qui se distingue de la pen-
sée scientifique quant à l'objectif poursuivi, est au fondement de la construction de sys-
tèmes d'une grande complexité. Des notions abstraites, mais aussi des éléments
naturels (animaux, sensations, plantes, etc.) sont agencés de manière logique et ordon-
née selon des classifications qui donnent sens à l'univers naturel et social dans sa glo-
balité. L'utilisation de taxinomies complexes est la preuve, selon C. Lévi-Strauss, de
104 Exposition de la recherche
1. La séquence est explicative comme le montre notommentla présence du présent atemporel et d'un verbe d'état,
ainsi que le recours ùlo définition.
1 La séquence est desaiptiYe. Elle introduit des faits à l'état brot qui ne font l'objet d'aucune interprétation.
3. La séquence est explicative. Elle comporte un vocabulaire spécifique (régressions logistiques, rariables qualitatives et
dichotomiques ... 1et exptlàte les étapes d'une démarche (formuler un modèle, estimer les effets ... ).
4. La séquence est argumentalive. Elle s'appuie prindpolement sur l'argument d'autorité: les travaux d'A. Przeworski
et H. Teune sont cités en vue de renforcer le propos. Elle comporte en outre des marqueurs de subjectivité (sans con-
leste ... ), indices d'un positionnement de l'auteur dons son texte.
5. La séquence est desaiplive. Elle offre une jllésentotion épurée de toute interprétation du parfoit inlronsitif.
6. La séquence est descriptive. Elle permet de tarotlériser la matière de la hnguistique ou travers de l'énumération de
ses conslituants.
Nota bene : une séquence présentée par fe scripteur comme étant descriptive peut
néanmoins être infirmée, prêter à polémique, ou révéler des partis pris théoriques sous-
jacents et non explicités ; il convient toujours de bien connaÎtre la littérature qui fait auto-
rité dans un domaine avant de présenter une • explication •, ou bien ne pas hésiter à
présenter des • explications • concurrentes en parallèle.
EXERCICE 2
Transformez les séquences argumentatives qui suivent en séquences explicatives.
1. Si, ee~11'fle le dit BekF!tiRe, chaque sphère de l'activité humaine a son propre réper-
toire de genres, avec ses normes de fonctionnement, il e51 Refmel e:J~'au fur et à
mesure du surgissement de nouvelles activités ou de l'évolution de certaines prati-
ques professionnelles, liées 5ett'oteftl à l'évolution des supports !dans les médias,
avec l'internet, avec l'apparition des • gratuits • ... ), BR essi51e èt une reconstitution
des répertoires.
[87]
Chaque sphère de l'activité humaine a son propre répertoire de genres, avec ses
normes de fonctionnement ; une reconstitution des répertoires a lieu au fur et à me-
sure du surgissement de nouvelles activités ou de l'évolution de certaines pratiques
professionnelles, liées à l'évolution des supports (dans les médias, avec l'internet,
avec l'apparition des <gratuits • ... }.
2. ~une situation de communication d'exolingue postule ~Ae sefle d'asymétrie
entre les communicants : le natif se trouverait alors en position haute, de garant de
Exposer SD reclrerche (argumetlflllion, exp/"Kalion, tlesaiplion} 105
EXERCICE 3
a) De même que Monsieur Jourdain prend conscience qu'il fait, sans le savoir, de la
prose lorsqu'il s'exprime, aussi pouvons-nous percevoir que la comparaison[ ... ] est
un mécanisme de pensée courant et très ancien. (Argument par analogie}
b) si l'on se réfère aux travaux d'anthropologues, il est possible de considérer la com-
paraison comme le propre de la pensée humaine. (Argument d'autorité)
c) Dans La Pensée sauvage, Claude Lévi-Strauss [ 1962] montre en effet (Argument
par l'exemple et argument d'autorité)
d) L'utilisation de taxinomies complexes est la preuve, selon C. Lévi-Strauss, de l'exis-
tence d'une • raison classificatoire •. (Argument d'autorité}
Chapitre 9
ÉNONCIATION
Ce nous venant à la place du je traditionnel, 1' accord des adjectifs et des partici-
pes passés prend en compte l'identité de 1'auteurle et non la forme grammaticale du
pronom. Ainsi, l'accord est toujours au singulier, et lorsque l'auteur est une femme, on
accorde avec le féminin singulier : Nous avons ainsi été conduite à examiner le con-
texte social dans lequel évoluent les différents médias.
Le verbe, quant à lui, prend toujours la forme du pluriel :
Après avoir décrit les dérivés recensés dans le TLFi, nous les classerons, puis nous aborde-
rons la question des relations sémantiques entre baseis) et dérivéls).
[73]
6. Modalités et subiectivité
Un travail de recherche répond à un principe d'objectivité : la rigueur des métllodes, la
sélection minutieuse des données, les calculs, les vérifications, etc. sont là justement
pour assurer la vérifiabilité des données et la mise à distance de la subjectivité du cher-
cheur. Cette spécificité du discours de recherche est représentée, dans les textes, par un
effacement des marqueurs de subjectivité tels que les évaluatifs (bon, meilleur, bien,
intensément, etc.) et par un usage des modalisations opérant une mise à distance
(emploi du conditionnel ou d'adverbes comme assez, plutôt, etc.).
7. Exercices d'application
EXERCICE 1
Rekvez dans les extraits ci-dessous les éventuels problèmes d'énonciation.
1. Il vient d'être montré comment l'observation indirecte des enfants et des parents se
construisait à partir d'un discours rapporté à l'éducateur par un tiers, partenaire ou
autre membre de la famille.
2. Nous sommes persuadés que le rôle de ce phénomène dans l'évolution de laso-
ciété est des plus importants.
3. Nous avons recueilli les données. Ensuite on a procédé à leur analyse.
4. Cette approche est très différente de celle de Bérard !2000: 59) qui concerne
uniquement les cas où l'espace est explicitement marqué.
EXERCICE 2
Observez 1.'emploi de « nous » dans les extraits ci-dessous. A quel moment ce pro-
nom « nous » apparaît-il ?
EXERCICE 3
Observez l'emploi de « vous » et de « nous » dans les extraits de textes de wlga-
risation ci-dessous. Quelles reformulations peut-on proposer afin de les rendre pro-
ches du style des textes académiques (qui, on le rappelle, gomment l'énonciateur
et le destinataire) ?
113
l. Dans d'autres cas, on ignore même qu'une information a été transmise. le courrier
électronique engendre ce fype de situation. Quand vous envoyez un message, le
champ de copie (cc) fait de votre message une annonce publique : san contenu
devient une connaissance commune dans le groupe de personnes mises en copie.
([103] :72)
2. la communication utile commence par le simple réflexe d'un geste déictique qui
attire l'attention des autres sur la nouveauté. Or notre espèce est la seule à avoir
ce réflexe systématique qui, déjà présent chez les enfants de moins de un an, ne
demande ni grande intelligence, ni pharynx, ni métareprésentation.
([74]: 45)
l. Il vient d'être montré comment l'observation indirecte des enfants et des parents se
construisait à partir d'un discours rapporté à l'éducateur par un tiers, partenaire ou
autre membre de la famille.
le présent de l'indicatif convient mieux ici. En effet, ce qui est montré ou démontré
en science prétend au statut de fait obiectif et/ou de vérité générale, tandis que
l'obiet sur lequel porte la démonstration scientifique est généralement présenté com-
me d'actualité. l'imparfait peut être utilisé s'il s'agit, por exemple, d'une pratique
dépassée, mais à ce moment-là, il convient de préciser le contexte spatio-temporel
dans lequel /'obiet analysé est valide : au XX• siècle, avant la proclamation des
droits de l'enfant, etc.
2. Nous sommes persuadés que le rôle de ce phénomène dans l'évolution de la so-
ciété est des plus importants.
l'adiectif reste au singulier, sauf si l'article est rédigé par au moins deux auteurs.
3. Nous avons recueilli les données. Ensuite on a procédé à leur analyse.
Substituer on à nous en référant dans les deux cas à l'auteur est une faute de gram-
maire.
4. Cette approche est différente de celle de Bérard (2000 : 59) qui concerne unique-
ment les cas où l'espace est explicitement marqué
ou
Cette approche est différente de celle de Bérard (2000 : 59) en ce qu'elle prend
en compte l'ensemble des cas de figure ..
Enlever très, marque de subiectivité qui n'apporte rien au contenu scientifique.
EXERCICE 2
Observez l'emploi de « nous » clans les extraits ci-dessous. A quel moment ce pro-
nom « nous » apparaît-il ?
Dans les textes 2/ et 3/ on notera l'association du pronom nous et du futur due à l'an-
nonce du plan.
EXERCICE 3
Observez l'emploi de « vous »et de «nous »dans les extraits de lexies de vu/ga·
risation ci-dessous. Quelles refonnulations peut-on proposer afin de les rendre pro-
che elu style des lexies acaclémiques (qui, on le rappelle, gomment l'énonciateur et
le clesfinatoireJ ?
1. Dans d'autres cas, on ignore même qu'une information a été transmise. Le courrier
électronique engendre ce type de situation. 01:1eflel oôl:l5 eRoeyez Lorsqu'un mes-
sage est envoyé, le champ de copie (cc) en fait ele oôlfe Rie55ege une annonce
publique : son contenu devient une connaissance commune dans le groupe de per-
sonnes mises en copie.
2. La communication utile commence par le simple réflexe d'un geste déictique qui attire
l'attention des autres sur la nouveauté. Or Rôlfe e5f'lèee l'espèce humaine est la
seule à avoir ce réflexe systématique qui, déjà présent chez les enfants de moins de
un an, ne demande ni grande intelligence, ni_ pharynx, ni métareprésentation.
Chapitre 10
INTRODUCTION, CONCLUSION,
TRANSITIONS
1. L'introduction
Une bonne introduction doit guider le lecteur de manière efficace et assurer une lisibi-
lité accrue du texte.
L'introduction du travail sert à contextualiser le propos, à le situer à l'intérieur
d'un champ, d'un domaine, à l'intérieur d'un contexte géographique, socioculturel,
etc. Elle sert aussi à articuler le travail avec des travaux déjà effectués dans le
même domaine ou le même champ de recherches ; à exposer les différents choix rela-
tifs au domaine d'étude, au sujet, au corpus; à poser la problématique centrale de
l'étude en lien avec le corpus et la méthode d'analyse; à montrer l'originalité de la
problématique d'étude ou du sujet ; à exposer le plan du travail.
L'introduction doit être bien calibrée par rapport à la dimension globale du
texte (à titre indicatif, elle couvrira 15-20 lignes pour un article d'une quinzaine de
pages et 4-5 pages pour un mémoire de quatre-vingts pages).
EXEMPLE
La lecture en langue maternelle et la lecture en langue étrangère dessinent des espaces relati·
vement distincts aussi bien en termes de recherches qu'en termes de méthodologies d'enseigne-
ment/apprentissage. Il existe, tout de même, des époques et des contextes qui favorisent le
rapprochement des deux paradigmes et qui rendent les limites entre didactique de la langue
maternelle et de la langue étrangère, entre grande et petite langue, moins strictes et moins dai·
res. C'est la raison pour laquelle nous nous proposons d'examiner ici, à travers deux époques
chronologiquement assez proches l'une de l'autre (197(} 1999 et 20ü0-2006L dans un
116 Exposition de la recherche
contexte géographiquement délimité (la Roumanie) ; la manière dont se dessine le rapport entre
la lecture scolaire en roumain langue maternelle et en français langue étrangère.
Pour ce faire, nous allons présenter, dans un premier temps, les principales tendances françai-
ses en matière de méthodologie de la lecture en FLE qui ont marqué la période 1970-2000.
Cette toile de fond nous permettra de mieux situer, de manière comparative, la lecture en rou-
main langue maternelle par rapport à la lecture en français langue étrangère dans le même
contexte roumain de notre analyse. Pour l'époque actuelle, nous allons regarder du côté des
programmes scolaires et des manuels récents pour la langue maternelle et pour le français lan-
gue étrangère, afin de comprendre le changement de rapport entre la méthodologie de lecture
en langue maternelle et en langue étrangère, entre la c grande • et la c petite • langue.
[129]
L'un des écueils à éviter est de présenter ses résultats dès l'introduction. Même
si, dans la recherche à proprement parler, les résultats sont déjà connus, il ne faut pas
qu'ils soient livrés trop tôt au lecteur.
Voici quelques exemples de formes linguistiques récurrentes qui permettront
d'introduire le propos de manière à bien cadrer le sujet et à planifier son développe-
ment dans le corps du texte :
11 Le cadrage :
Générique. ll fait référence à une conception qui circule largement, à laquelle
on adhère ou qu'on réfute au moment d'introduire sa propre problématique. Dif-
ficile à circonscrire par une formule linguistique type, cette forme de cadrage
permet de référer à l'ensemble des travaux qui ont été réalisés dans le même
champ ou domaine d'étude:
EXEMPlES
Depuis une dizaine d'années, on peut assister à de subtils mouvements disciplinaires qui se tra-
duisent par une hétérogénéité croissante des discours didactiques ...
([112]: 242)
La terminologie médicale est le théâtre de changements lexicaux fréquents où prolifèrent bon nom-
bre de néologismes médicaux qui témoignent de la nécessité de créer des termes nouveaux ...
([77]: 184)
La Communication orale Homme-Machine a atteint une maturité que traduit l'apparition des pre-
miers systèmes opérationnels grand public ...
([75]: 176)
Les définitions grammaticales traditionnelles de la phrase (segment textuel) ne sont pas toujours
applicables en traitement automatique des langues
• ([92] : 203)
EXEMPUS
Nous essaierons de montrer, en nous appuyant sur une observation, que les actions (langa-
gières, entre autres) conduites par les adultes visil-vis de l'enfant entraînent chez celui-ci la modifi-
cation d'un état initial in) en un état qu'on appellera ln+ 1) caractérisé par une étape supplémentaire.
1[114]: 246)
Le système décrit ici est une proposition d'intégration d'Internet dans un enseignement de
longue.
([114]: 228)
Nous présentons dans ces pages notre démarche pour développer un segmenteur
de textes par la méthode d'Exploration Contextuelle.
1[114]: 203)
2. La conclusion
La fonction principale de la conclusion est de dresser un bilan du contenu de l'arti-
cle ou du mémoire en mettant en évidence l'originalité de l'apport. Elle permet aussi
d'annoncer des perspectives qui s'ouvrent à l'étude des questions abordées.
1. Le bilan constitue une synthèse des résultats exposés dans l'article ou le travail
de recherche. Il peut également inclure un retour sur l'hypothèse de départ, un
récapitulatif des étapes de l'analyse, un rappel des difficultés rencontrées.
EXEMPlES
Les résultats expérimentaux que nous avons présentés montrent l'intérêt
d'une analyse préalable des usages réels propres à une application. Nous avons ainsi
noté l'usage important des répétitions dons certains cadres applicatifs, tondis que d'outres se
caractérisent en revanche par un usage fréquent des procédés elliptiques. Or, le traitement de
ces phénomènes répond à des contraintes différentes. Ce genre d'information s'avère
donc très utile au prototypage des systèmes de CHM orale, d'autant plus que nos résultats
semblent répondre à des causes identifiables a priori.
1[75]178)
Ce qui se dégage d'un examen rapide des résultats des travaux psycholinguis-
tiques et linguistiques dans le domaine de l'appropriation d'une langue étrangère c'est
d'abord le constat de la multiplicité des phénomènes que suppose et provoque ce proces-
sus sociocognitif et communicatif.
1[112]: 244)
118 Exposition de la recherche
3. Les transitions
À l'intérieur du travail, des transitions entre deux paragraphes, deux chapitres, deux
parties assurent le guidage du lecteur et lui permettent de suivre plus facilement le
raisonnement. Les transitions résument la partie antérieure et introduisent la par-
tie suivante.
Plus le travail est long, plus on sentira le besoin de transitions entre les parties
qui le composent.
Voici quelques exemples de formes linguistiques qui permettront de mieux
gérer, lors de la rédaction, les transitions entre les différentes parties du travail :
EXEMPLES
Ce panorama des usages de la stratégie comparative dans le temps, dans l'espace et dans
les disciplines nous a permis de montrer qu'en dépit des diversités constatées, il est possible de
définir une logique comparative unique dans les sciences sociales. Ce sont les différentes éta-
pes de cette démarche comparative que nous allons maintenant aborder dans la
seconde partie, en précisant les principaux outils du comparatiste, en indiquant les princi-
pales difficultés que soulève une recherche comparée et les moyens d'y laire lace.
1[126]: 94)
Après avoir réfléchi à la pertinence et à l'apport d'une comparaison, vient le temps
de choisir et de construire les unités de comparaison, plus généralement d'élaborer le cadre
de la comparaison. la sélection des termes de la comparaison est indissociable de l' obiectil
de la recherche.
1[126]: 135)
4. Exercices d'application
EXERCICE 1
Le leJde suivant est tiré d'un article d'Eric Castagne et présente l'expérience EuRom4,
méthode d'enseignement simultané des langues romanes. l'introduction de l'article
a été éliminée. Après avoir lu le 1exte tel qu'il se présente plus bas, observez les in-
troductions proposées par un groupe d'étudiants en 4ème année de Lettres Moder-
nes (promotion 2005) à la Faculté des Lettres de l'Université Ovidius Constanta et
complétez le tableau suivant en tenant compte des consignes a), b) etc)
a) Comparez ces textes avec l'introduction originelle de l'article ;
b) Notez s'il y a des malentendus : les étudiants ont-ils compris l'article ? Ont-ils réus-
si à dégager les points essentiels conduisant à la rédaction d'une bonne
introduction ?
c) Pour chacun des textes produits por les étudiants, repérez /es marques de cadra-
ge et les marques de planification.
2. Affirmer qu'il existe une parenté entre les langues romanes est une question bien
évidente, redondante même. Mais, employer ce principe de parenté afin de mettre
en œuvre une méthode efficace pour l'apprentissage de trois langues romanes en
relation avec une quatrième, la langue maternelle: voilà la noweauté du projet
Eurom 4.
Cet article fixera d'abord l'objectif de cette méthode, le public, les compétences et
les domaines visés. Ensuite, à partir de quelques observations faites par des spé-
cialistes en ce qui concerne l'apprentissage des langues, qu'on associera avec des
observations directes, concrètes d'une telle expérience (principalement les techni-
ques auxquelles les apprenants sont particulièrement sensibles et qui s'avèrent les
plus efficaces), on exposera les principes de base de cette méthode. Enfin, les ré-
sultats de cette démarche nous permettront de tirer des conclusions et de préciser
quelques conséquences de ce projet. (N.T.).
3. Le projet Eurom 4 rejoint une expérience très ancienne qui avait comme but de dé-
velopper différentes formes d'intercompréhension entre les langues romanes. L'arti-
cle que nous proposons dans les pages suivantes présente en quelques lignes la
méthode Eurom 4. Nous avons essayé de mentionner les limites (c'est-à-dire le pu-
blic visé, la compétence visée, les domaines visés), les principes de base et les ré-
sultats de la méthode. (B. F.).
4. Le texte que vous allez lire se propose de présenter d'une manière générale ce que
signifie la méthode Eurom 4 :limites, principes d'organisation du contenu, résultats.
Nous avons choisi au début de mentionner les limites, pour mieux comprendre à
quel type de public s'adresse la méthode en cause car, en fonction de ce public,
on a établi les principes d'organisation du contenu.
La deuxième partie contient l'explication du déroulement de l'activité d'apprentissa-
ge de deux, trois ou quatre langues apparentées (romanes ou germaniques). La
présentation a à la base l'expérience et les situations concrètes rencontrées por les
cours. Nous sommes partis d'une description générale pour arriver à une explica-
tion détaillée de chaque principe d'organisation du contenu. La dernière partie con-
tient les résultats du projet Eurom 4, ses perspectives et ses avantages. (P.L.).
5. Avez-vous entendu parler de la méthode Eurorn 4? Avez-vous pensé à quoi elle
sert ou si la méthode peut avoir un résultat positif ?
Voilà seulement quelques-unes des questions que chacun peut se poser en enten-
dant parler de cette méthode.
En conséquence, dans cet article j'ai décidé de définir et de vous expliquer plus
profondément les principes de base de cette méthode. J'essaierai aussi de vous
montrer que c'est une méthode très utile qui fonctionne dans certaines limites et dont
le résultat est positif pour presque toutes les personnes[ ... ]. (C. B.).
6. Notre article sur la méthode Eurom 4 s'adresse, tout comme la méthode elle-même,
à un public adulte qui parle au départ au moins une langue romane. Les objectifs
que nous nous proposons d'atteindre à travers cette méthode se résument, princi-
palement, au fait que les participants au projet seront aptes à comprendre une,
deux ou trois langues romanes en une douzaine d'heures par langue[ ... ]. (I.M.)
7. Le but de ce travail a été de déterminer le public, un très vaste public, adulte, à
apprendre une, deux ou trois langues étrangères, dans notre cas l'urie des langues
romanes. Pour pouvoir développer ce projet on s'est aidé de deux facteurs qui ap-
partiennent à deux domaines différents, c'est-à-dire : la politique- on a utilisé des
articles de journaux ou de revues, que les apprenants devaient savoir lire après les
heurs destinées à l'apprentissage de ces langues, et le deuxième c'était la compré-
hension des émissions de radio ou des conférences. (M.A.).
Introduction, conclusion, lransitioos 121
EXERCICE 2
Observez les trois introductions suivantes. Repérez dans chacun des textes, pour
compléter ensuite le tableau avec les données obtenues :
- le type de cadrage (générique ou spécifique} ; soulignez les marques routinisées
correspondant à chaque type de cadrage ;
- les marques de planification.
1. Le livre est organisé autour de deux parties. Dans la première, nous examinerons
la manière dont la démarche comparative a été conçue et élaborée au cours du
temps et au sein des disciplines de sciences sociales, m,ettant ainsi en exergue la
diversité et la richesse d'une telle approche (chapitre 1). A travers une synthèse des
apports de la littérature sur la comparaison dans les sciences sociales et des recher-
ches comparées les plus récentes, nous montrerons qu'au-delà des variations disci-
plinaires, une logique commune sous-tend l'activité de comparaison en sciences
sociales (chapitre Il). Dans une seconde partie, nous ouvrirons la boîte à outils du
comparatiste, afin de présenter la démarche à suivre pour construire une compa-
raison raisonnée, les différentes étapes ainsi que les outils mobilisés. Après avoir
réfléchi aux enjeux et aux apports de la démarche comparative (chapitre Ill). nous
nous intéressons au choix des unités de comparaison (chapitre IV). à la construction
du cadre comparatif (chapitre V) et enfin à l'analyse et à la restitution des données
ainsi élaborées (chapitre VI).
([127]: 20)
3. les travaux qui vont être présentés ici s'inscrivent dans le champ des recherches sur
les pratiques de l'écrit !réception 1 production) comme modes de construction des
savoirs dans l'enseignement supérieur. l'objectif général de l'enquête dont il va être
question est d'évaluer la compréhension des textes spécialisés par des étudiants en
première année de DEUG. En d'autres termes, il s'agit d'observer des pratiques d' étu-
diants face à un savoir scientifique abordé pour la première fois et de cerner des stra-
tégies de construction du sens dans l'optique de l'acquisition de savoirs disciplinaires.
Nous envisageons donc ici d'étudier la compétence interprétative sous le signe de
la variation et dans la perspective d'un continuum de conduites. l'hypothèse centrale
porte sur la notion de profil et suppose l'existence chez les étudiants en début de
parcours universitaire de différentes modalités d'approche des textes scientifiques,
différentes façons de se situer par rapport à ce type d'écrits, différentes manières
d'appréhender l'écrit comme mode de construction du sens, comme support privilé-
gié de la connaissance théorique. En d'autres termes, on pourrait aussi parler de
différentes attitudes 1 manières de faire, pouvant être considérées comme autant de
façons d'organiser le rapport au savoir. Par le biais de cette hypothèse descriptive
on essaiera d'effectuer un premier état des lieux susceptible par la suite d'éclairer
certaines zones d'ombre et de nous ouvrir de nouvelles pistes de réflexion.
![51] : 65-66)
EXERCICE 3
Lisez les exemples suivants, comportant des conclusions d'articles de recherche.
Complélez le tableau avec les marques du. bilan et les marques linguistiques qui
permeHent aux auteurs d'annoncer les perspectives de recherche qui s'ouvrent de·
vanteux.
issus d'une recherche empirique, restent parcellaires mais nous aident néanmoins à
ouvrir de nouvelles pistes de réflexion.
ta première se situe dans le champ didactique. En effet, une fois encore, nos ob-
servations confirment la diversité des façons de procéder des étudiants. Cette di-
versité est bien sûr à valoriser, car il existe plusieurs chemins pour aboutir au même
résultat, chaque individu étant appelé à trouver le sien.
ta deuxième piste nous amène à repenser la problématique de la lecture étudiante
en termes de fonctions attribuées à l'écrit et d'espaces de communication différentes.
La modalité descriptive-objective nous semble à ce propos caractéristique d'un es-
pace de communication fonctionnelle où l'écrit constitue un outil de stockage de
l'information. L'étudiant lecteur utilise l'écrit dans le but d'énumérer, de lister, de dé-
crire des objets termes1 1idées qui ne lui appartiennent pas. Il transite dans un
espace rassurant où chaque chose est à sa place, où il n'a pas à s'impliquer dans
une quelconque problématique. Son activité se rapproche plus de la restitution fi-
dèle et n'implique pas forcément une volonté d'interprétation. On peut penser que
cette modalité représente une étape indispensable dans la construction d'un savoir,
(surtout au tout début du parcours universitaire). étape qu'il est nécessaire de dé-
passer à un moment donné, différent pour chaque individu.
Dans la modalité interprétative, l'écrit est utilisé comme un outil d'échange dans un
espace de communication. L'étudiant qui y transite s'engage dans une situation dia-
logique et assume les contradictions et les contraintes inhérentes aux interactions
écrites. Il accepte, au risque parfois de se perdre dans ses propres méandres, de
se situer dans quelque chose de complexe et d'inachevé et d'entrer dans la spirale
d'interprétation du sens qui est avant tout prise de parole personnelle.
![51}: 77-78)
c) En conclusion, les résidus d'antibiotiques présents dans l'environnement hydrique
contribuent fortement au maintient, à l'émergence et la dissémination de popula-
tions bactériennes présentant un faible niveau de résistances et prêtes à évoluer vers
la résistance. Les résistances phénotypiques aux concentrations sub-inhibitrices
d'antibiotiques induites dans les eaux usées des hôpitaux, ainsi que dans les boues
activées des stations d'épuration peuvent être stables dans le temps. De plus, la
pression de sélection qui s'exerce dans les environnements aquatiques les plus for-
tement contaminés peut également sélectionner, au détriment des autres, les bacté-
ries hébergeant dans leur génome des déterminants génétiques de résistances.
En l'absence de la pression de sélection exercée par les résidus hydriques d'anti-
biotiques un pourcentage faible de souches hébergeant des intégrons de classe 1
contenant des gènes cassettes ou des intégrons vides reste détectable dans l'envi-
ronnement hydrique. La capacité génétique évolutive des bactéries peut être, de ce
fait, maintenue en l'absence de l'inducteur.
ta pression de sélection exercée par les résidus d'antibiotiques présents dans les
divers environnements hydriques représente, ainsi, un vrai portail d'entrée non seu-
lement à la résistance progressive de souche environnementale, mais également à
la résistance clinique.
Un traitement adéquat des eaux usées rejetées par les hôpitaux permettant, à la
fois, la détérioration chimique des résidus d'antibiotiques actifs et autres substances
pharmacologiques, ainsi que l'élimination du plus grand nombre de bactéries pré-
sentes dans ces milieux, pourraient représenter une mesure utile et préventive, non
seulement pour contenir les échec thérapeutiques et les coûts de la santé, mais éga-
lement pour la préservation de notre environnement aquatique.
([31]: 168-169)
124 Exposition de la recherche
N. texte
5. En
lion, on nole un style inapproprié des ques·
lions qui rappellent plutôt le genre
puLtKiloire el ne œrrespondent pas ou regis·
Ire de diswurs amdémique :
Avez-vous entendu p11rler de la méthode
Eurom 4 ?Avez-vous pensé àquoi elle sert ou
si la méthode peut avoir un résuhut posilif?
Voilà Sllfllement quelques-unes des questions
que chocun peut se poser en entendant parler
de œtre mélhode.
c'est une méthode très uliJe qui fiN1dionne
dons œrluines limites et dont le résuhvt est
posilif JIIIUr presque toutes les personnes
6. M uou niveau ucontenu : c
entre la méthode el l'artide qui en rend
compte, l'article s'adressant à des chercheurs,
donc des JIIIÎIS, et non à des adukes
apprenants :
Notre mtide sor Jo mélhode EurD/71 4
s'adresse, mut comme la mélhode el/e.
même, àun public aduhe qui p11rle au déport
au moins une longue romane
7. M nte uau niveau ucontenu : c
entre la méthode et l'article qui en rend
compte:
le but de ce travoil aété de déterminer le
public, un très VIISie public, oduhe, à appren-
dre une, deux ou trois langues étrangères,
dons notre cos l'une des longues romanes
EXERCICE 2
Observez les trois introductions suivantes. Repérez clans chacun des fexfes, pour
compléter ensuite le tableau avec les données obtenues :
- le type de cadrage (générique ou spécifique} ; soulignez les marques roulinisées
correspondant à chaque type de cadrage ;
- /es marques de planification.
EXERCICE 3
Lisez les exemples suivants, comportant cles conclusions cl'arlic/es Je recherche.
Complétez le tableau avec les marques du bilan et les marques linguistiques qui
permettent aux auteurs cl'annoncer les perspectives Je recherche qui s'ouvrent ele-
vant eux.
Dans les travaux en anglais et sous l'influence des pratiques en cours dans cette
langue, certaines recherches en français comportent des abréviations issues de locu-
tions latines d'usage en langue anglaise. Parmi les plus courantes, on trouve e.g., mais
aussi viz., sc., q. v. etc., dont la signification est reportée dans ce tableau :
q.v. (quod vide} voir, se reporter à v.g. (verbi gratio} pur exemple
s. v. (sub verbo}à l'article, ou DiOl sc. (scilicet} c'est-à-dire, à savoir
ut supra tel que plus haut
La plupart des abréviations qui suivent (excepté versus) servent à faire des renvois soit
au sein du même texte (supra, infra ... ) soit à d'autres textes (cf.):
cf.
Comme on l'a déjà évoqué dans le chapitre concernant le cadre de contrainte de l'interview
(cf. 3.2.2.), la configuration d'un texte médiatique peut être tributaire du point de vue du jour·
na liste.
1[26]: 281)
L'analyse de ce cas de ligure montre en effet que la position d'entraîneur (lnt.6L) ou la position
personnelle (lnt.2N) représentée par une énonciation en ie peut, dans ce contexte, être rapide-
ment délaissée au profit d'une position de représentant, c'est-à-dire d'une position renvoyant à
un interviewé "homme de parole" (cf. M. Marcoccio 1994 : 60).
1[26]: 335)
op. cit.
L'auto-désignatif wotashi [... ]est un terme généralement utilisé par les hommes et les femmes
foce à un adulte, une personne que l'on ne connaît pas ou encore, vis-à-vis d'un supérieur hié-
rarchique (Ôko T. 1980: 65). Selon Oshima H.(1994 : 227), c'est, de nos jours, le lexème
dont les Japonais usent le plus fréquemment. Par ailleurs, Mochizuki M.(1980) et Ide S.(1982)
(cités par Hijirido K. et H.·M. Sohn 1986 : 386) soulignent que wotashi est déférent quand il
est utilisé par des hommes, mais perd cette voleur lorsque ce sont les lemmes qui l'emploient.
[ ... ]
Un autre moyen de s'auto-désigner consiste à recourir à boku. Ce terme était à l'origine, une
expression de modestie. Plus poli que ore qui, à l'instar de boku, est employé uniquement par
les hommes, ce marqueur d'interlocution est désormais utilisé en présence d'un inférieur hiérar·
chique ou d'un égal. De plus, il semblerait qu'il véhicule un certain degré de puérilité (Ôko T.
op. cil.).
1[26]: 3251
loc. cit.
En revanche, Lévi-Strauss (1962, /oc. cil.) rapporte des cos où le même nom peut relier des
représentants de classes taxonomiques différentes via la mise en place d'une classe totémique.
([25]: 49)
ibid.
Pour l'auteur, la prise en considération du rapport que l'individu entretient avec le groupe est
essentielle. Désirant être en adéquation avec les outres, l'individu peut en dépendre ou point
de ne pas avoir de iibun ou de • conscience réflexive de soi • IDo'i 1982 : 98). Mois, avoir
un iibun • ne suppose pas le rejet du groupe •. En effet • un individu possède un iibun lorsqu'il
peut conserver un moi indépendant que l'adhésion à un groupe n'annihile pas • (ibid. : 99).
1[27]: 38)
id.
Cf. N. Chomsky, Language and mind, New York, Harcourt, Broce & World, 1968, chop. ;
id., Refleclions on language, New York, Pantheon Books, 1975, chop. 3. [CH, p. 27/27]
[70]
Abréviations et USDge des abréviations dans les renvois 131
supra
On partira donc des statuts - comme cela se passe dans la vie quotidienne au Japon (cl. supra
4. J.2.)- qui sont "donnés à voir"[ ... ]
1[26]: 282)
infra
Ce chapitre introduit donc aux comportements discursifs (cl. infra 6.2.) qui conduisent à la mise
au iour des places occupées por l'interviewé, [ ... ]
1[26]: 282)
versus /vs
De même que vient se greffer sur ce paramètre la dimension institutionnelle vs occasionnelle.
1[26]: 345)
ll convient de noter que certaines de ces abréviations ont des équivalents fran-
çais. Toutefois, les contraintes de cohérence exigent qu'une fois choisie, la même abré-
viation soit utilisée dans les mêmes types de renvois. Ainsi, on peut réserver "supra" et
"infra" pour renvoyer à des endroits plus éloignés dans le texte et utiliser "ci-dessus" et
"ci-dessous" comme liens avec le contexte immédiat (en introduction ou en commen-
taire d'exemples ou de citations, par exemple).
éds/éd.
Charaudeau, P. (1993): • Catégories de langue, catégories de discours et contrat de
communication •, in Moirand S. et al.(éds) : Parcours linguistiques de discours spécialisés, Ber-
ne, Peter Lang, 315·326.
et alii 1 al.
Lehmann, D. et a/ii. (1979) : lire en français les sciences économiques et sociales, matériel
d'accès à la compréhension écrite destiné à des économistes non francophones, Paris, Didier.
Souriau, E. et al. (1953) : L'Univers filmique, Paris, Flammarion.
éd. (édition)
Bréal, M. (1976) : Essai de sémantique, Genève, Slatkine Il re éd. 1897).
vol. (volume), t. (tome), fasc. (fascicule)
Rosier, L.(l997) : • Le discours rapporté entre binarité et continuum ? •, Modèles linguistiques,
vol. 35, t. XVIII, fasc. 1, 7-16.
faire ressortir dans les exemples. D est à noter que la plupart de ces expressions s' écri-
vent en italique (voir les normes orthographiques et typographiques infra).
a priori (de ce qui précède, tout d'abord, sans voir les conséquences)
Dans leur acharnement à établir un mélange d'a priori et de banalités, les tenants du relati-
visme culturel ont eu cependant le mérite de rendre manifestes non pas des variations culturelles
indéfinies, mais une variabilité systématique dont ils multiplient les exemples sans en percevoir
la portée.
[118]
[ ... ]tout d'abord elle montre que le parfait de l'indicatif entre en opposition avec l'imparfait et
le plus-que-parfait. Rappelons que cette opposition est de nature aspectuelle ; le parfait fournit
en effet une vue globale du procès saisi directement depuis le hic et nunc de l'énonciateur
tandis que les deux autres prétérits construisent la représentation du procès à partir d'un repère
intermédiaire situé dans le passé et en offrent donc une saisie aspectuelle [ ... ]
[83]
[ ... ]la religion sui generis, c'est-à-dire la religion qui se donne par elle-même.
[44]
4. Exercices d'application
EXERCICE 1
Observez les énoncés ci-dessous. Repérez les abréviations latines et classez-les en
deux catégories : celles qui servent à faire des renvois dans le cadre du même tex-
le, en amont ou en awal, et celles qui servent à renvoyer à d'autres Jextes.
1 2 3 4 5 6 7 a 9
1. Ainsi, au cours d'une interaction en site commercial, outre l'activité centrale que
nous avons évoquée supra comme caractérisant en partie le type (l'échange tran-
sactionnel construit autour d'une requête), d'autres activités, reconnaissables et
rapportables à des types, sont susceptibles de se produire[ ... ).
{[123] : 43)
2. Il se décline sous différentes versions plus ou moins globalisantes que nous illustrons
infra par les recherches sur les styles communicatifs et par celles consacrées à
l'éthos, dont la visée généralisante est la plus forte.
([123]: 43)
3. KerbratDrecchioni (ibid.) mentionne différents axes d'une grande généralité autour
desquels s'organisent ces traits, par exemple la place et l'importance de la parole,
la conception de la relation interpersonnelle, la conception de la politesse, etc.
\[1231: 44)
4. C'est pourquoi, • le maintenant est en un sens le même, en un sens pas le même •
(Aristote, op. cil., 11, 219 b 12-33).
([131]: 12)
5. Ce terme se trouve occasionnellement dans le Cours (ainsi p. 131, 138). C'est
un héritage évident de la théorie présaussurienne (cf. p. ex. H. Paul, Principien der
Sprochgeschichte, Se éd., p. 32 sv., 405, etc.). D'autre part il paraît que le terme
de norme /usité également par H. Paul et ses contemporains, v. loc. dt.) est à tra-
vers toul le Cours soigneusement évité.
[58]
6. Toujours dans le domaine des pronoms, A. Adeboyo (1995: 58-65) relève elle
aussi, mais en plus, des problèmes relatifs aux formes composées :auquel, duquel
entre autres ; à fa place du pronom dans la phrase et à l'accord. Comme Folorun-
so, elle pense que les problèmes relevés, morpho-logiques et syntaxiques, • jamais
lexicaux sont dus aux interférences des langues maternelles et de l'anglais •
(p. 651. • Parfois •, poursuit-elle, • ce sont des problèmes de passage que l'on ren-
contre dans les premières années du bilinguisme • (/oc. cit.l.
((63]: 528!
7. L'identification des universaux implicationnels du langage, qui repose sur les tra-
vaux fondateurs de J. Green berg ( 1963, 1966), s'effectue en quatre pas succes-
sifs (cf. Croft 1990 : 62-31.
([50]: 109)
136 Exposition de la recherche
EXERCICE 2
Dans le texte suivant, quelques abréviations sont omises (remplacées par les chif-
fres 1, 2, 3 et 4 en gras). Retrouvez-les et reporte:z:-les dans le tableau ci-dessous.
1. 2. l. 4.
Il faut ajout~r cependant que regarde comme marqueur du discours n'existe apparem-
ment qu'en fronçais québécois (1 l'étude de Dostie 1998), non pas dans le françois
européen. Dans le corpus EUCOP (françois parlé de Fronce et de Belgique,
l. 163.902 mots/, je n'ai trouvé aucune occurrence de regarde (sur 139 occurrences
au total) qui soit sans équivoque un marqueur du discours.
[ ... ] D'abord, REGARDE peut, en début d'énoncé, attirer l'attention de l'interlocuteur
vers le contenu de l'énoncé :
(7) ATTIRER L'ATTENTION DE L'INTERLOCUTEUR VERS LE CONTENU DE L'ÉNONCÉ
{ANTÉPOSÉ) :
A: Qu'est-ce que lu veux dire?
B: REGARDE, je vais te donner un exemple. Souvent, quand je dis quelque chose, il
faut que je répète deux fois pour qu'ils comprennent.
(Doslie 2 p. 97)
Ensuite, cette même fonction peut être remplie aussi par le marqueur s'il est en position
de fin d'énoncé :
(8) ATTIRER L'ATTENTION DE L'INTERLOCUTEUR VERS lE CONTENU DE l'ÉNONCÉ
(POSTPOSÉ) :
he coglo 1 yo nilo he cogio 1 MIRA j'ai pris 1 je ne l'ai même pas pris 1 MD
(Pons 1998 : 220)
Selon l'approche monosémique (3 par exemple les travaux de Harald Weydt ( 1999
et outres travaux), Fischer (2000)lles divers usages ou fonctions sont les reflets d'un
seul sens sous-jacent ou • sous-spécifié • (Nemo à paraître). Les différences de surface
entre les usages sont attribuées à des modulations effectuées par le contexte, à l'ordre
des mots etc.
3.2. Approche polysémique
Selon l'approche polysémique, par contre (4 par exemple Foolen 1 Aijmer 1 Simon-
Vandenbergen à par., Hansen à par.), les usages différents ne sont pas forcément at-
tribués à un seul sens en longue.
[130]
Abrevialions et 1JSDf1B des abréviations dons les renvois 137
EXERCICE 3
Laquelle/lesquelles des abréviations idem 1 id. ; ibidem 1 ibid. ; loc. cit. ; op. cit.
peu(ven)t être utilisée(s) dans l'extrait ci-dessous, en sachant que la référence
(Weydt 1969) a déjà été mentionnée dans le texte dont cet extrait est tiré ?
[ ... ]La fonction des PMs doit alors être ailleurs. À partir des années 70 (Weydt 1969)
l'intérêt est focalisé donc plutôt sur l'aspect de leur fonction communicative, on voit dé-
sormais dons ces éléments un moyen d'exprimer l'intention du locuteur vis-à-vis du con-
tenu de son énoncé< Die Abtënungspartikel bezeichnen nèimlich [ ... ]eine Haltung des
Sprechers zum Gesagten • (Weydt 1969 : 44) Weydt distingue par la suite entre le
niveau de représentation (• Dorstellungsebene •) et le niveau d'intention
(• lntentionsebene •) le dernier étant desservi par les particules (Weydt 1969 :60)
[ ... ] Deuxièmement, selon Helbig ( 1977 : 34), on peut considérer ces PMs comme des
• indices illocutoires • qui rendent plus évident un certain acte de langage {plus ou
moins indépendant du contexte) mais qui peut également contribuer à une modification
du type illocutoire. Si les particules peuvent ètre négligées d'un point de vue sémanti-
que, elles sont pourtant primordiales pour le caractère communicatif et l'effet pragma-
tique de la phrase. Helbig (1977 :34) postule même que •l'aspect pragmo-
communicatif du langage ne juxte pas l'aspect syntactique ou sémantique[ ... ] mais le
domine, à ce que certains propriétés syntoctiques et sémantiques ne peuvent être dé-
crites adéquatement, indépendamment de l'aspect pragmatique et communicatif. Ceci
est surtout valable pour les particules •.
[Brouillon de mémoire de Master 1)
renvois à d'CIIIlres textes loc. dt., op. dt., ibiJ(em}, iJ{em), et passim, d.
EXERCICE 2
Dans le texte suivant, quelques abrévialions sont omises (remplacées par les chif-
fres l ,2,3 et 4 en gras). Retrouvez-les et reportez-les dans le tableau ci-dessous.
1. 2. 1 4.
EXERCICE 3
Laquelle/lesquelles des abrévkmons idem /id. ; ibidem /ibid. ; loc. cit. ; op. cit.
peu{ven)t être uti/isée(s} Jans l'extrait ci-dessaus, en sachant que la référence
(Weych J969} a clé;à élé mentionnée Jans le leXIe Jant cet extrait est tiré ?
La fonction des PMs doit alors être ailleurs. À partir des années 70 l'intérêt est focalisé
donc plutôt sur l'aspect de leur fonction communicative (Weydt. op. cit.l ; on voit dé-
sormais dans ces éléments un moyen d'exprimer l'intention du locuteur vis-6-vis du con-
tenu de son énoncé : • Die Abtonungspartikel bezeichnen namlich [ ... )eine Haltung
des Sprechers zum Gesagten • (Weydt. idem. p. 441 Weydt distingue par la suite en-
tre le niveau de représentation (• Darstellungsebene •) et le niveau d'intention
(• lntentionsebene •) le dernier étant desservi par les particules (id. p. 60)
[ ... ]Deuxièmement, selon Helbig ( 1977 :34}, on peut considérer ces PMs comme des
• indices illocutoires • qui rendent plus évident un certain acte de langage (plus ou
moins indépendant du contexte) mais qui peut également contribuer à une modification
du type illocutoire. Si les particules peuvent être négligées d'un point de vue sémanti-
que, elles sont pourtant primordiales pour le caractère communicatif et l'effet pragma-
tique de la phrase. Helbig (ibidem) postule même que • l'aspect pragma-communicatif
du langage ne juxte pos l'aspect syntactique ou sémantique[ ... ] mais le domine, à ce
que certains propriétés syntactiques et sémantiques ne peuvent être décrites adéquate-
ment, indépendamment de l'aspect pragmatique et communicatif. Ceci est surtout va-
lable pour les particules •.
Chapitre 12
1
BOÎTE À OUTILS «NORMES D ÉCRITURE»
(PONCTUATION, MAJUSCULES, CHIFFRES)
1. La ponctuation
La ponctuation contribue à la structuration d'un texte et donne les indications prosodi-
ques nécessaires à son interprétation. Elle renseigne sur les rapports syntaxiques exis-
tant entre les éléments de la phrase ou du texte. Elle fournit en outre des informations
sémantiques.
• la ponctuation a une fonction syntaxique : elle permet la séparation entre les
mots, à l'intérieur des phrases et entre les phrases ;
• la ponctuation a une fonction sémantique. Elle informe :
- sur la modalité de la phrase : elle permet de distinguer une phrase interroga-
tive d'une phrase déclarative ou exclamative
- sur le mode de segmentation de la phrase :
Ma sœur qui travaille à Paris vient de se marier. (j'ai plusieurs sœurs)
Ma sœur, qui travaille à Paris, vient de se marier. lie n'ai qu'une sœur) (cf. [76): 1261,
Ils sont suivis d'une majuscule uniquement lorsqu'ils introduisent une citation:
La situation de communication dicte l'orientation de l'énoncé. En conséquence, une question
telle que : • Jy vais ? • se traduit en iaponais par !ku ka.
Il est possible de répéter les deux-points à condition que les premiers introdui-
sent une citation :
le ministre de la Santé a déclaré : « Trois pays sont touchés par la grippe aviaire : la Chine,
le Vietnam et la Roumanie. •
1.4 LA VIRGULE
ll n'y a généralement pas de virgule entre le sujet et le verbe. La présence d'une vir-
gule à cet endroit indique l'existence d'un fragment syntaxique à encadrer :
Ce livre, bien documenté et plein de finesse, aborde les principaux événements de l'après-guerre.
• Avec et il n'y a, en principe, pas de virgule sauf quand et permet de lier deux
propositions qui n'ont pas le même sujet:
La Ministre a appelé les étudiants à cesser la grève, et ceux-ci se sont réunis pour décider de
la poursuite ou non du mouvement.
Néanmoins, la virgule n'est pas indispensable quand cela n'entraîne pas
d'ambiguïté :
Les enfants iouaient et les nounous les surveillaient d'un œil distrait.
Quand la première des deux propositions unies par et comporte deux complé-
ments eux aussi reliés par et. La virgule est alors facultative devant le deuxième
et, soit celui qui relie les deux propositions :
Estelle s'intéresse au rop et au rock, et elle connaît bien les compositeurs classiques.
Mais quand le sujet n'est pas répété, on supprime la virgule:
Estelle s'intéresse au rap et au rock et connaît bien les compositeurs classiques.
• Avec ou il n'y a en principe pas de virgule, même si parfois elle peut y figurer
dans la langue littéraire. Généralement, la virgule est également présente devant
le second ou lorsque celui-ci est répété :
Ou il révélera le pot aux roses, ou il s'enfuira pour échapper aux enquêteurs.
• Avec ni on ne met pas de virgule si ni ... ni ... relie deux verbes, deux noms, deux
adjectifs ou deux adverbes :
Ce billet ne peut être ni repris ni échangé.
Si ni ... ni ... relie deux propositions, la virgule est optionnelle :
Ni les observations ne l'intimidèrent, ni les avertissements ne le firent fléchir.
Mais la virgule est indispensable lorsque ni est utilisé plus de deux fois :
Ni les moqueries, ni l'indifférence, ni l'impertinence de son entourage ne la fit renoncer.
• Avec soit ... soit... la virgule est facultative avant le second soit si les groupes de
mots coordonnés sont courts :
Le séminaire aura lieu soit demain soit après-demain.
Elle est nécessaire pour indiquer une opposition entre deux termes :
Au terme de ces manifestations, la position du Premier ministre allait être soit renforcée, soit
ébranlée.
Elle est également indispensable si soit introduit des propositions, des groupes
de mots longs et lorsqu'il apparaît plus de deux fois:
l'énonciateur • manifeste[ ... ) qu'il rapporte entièrement la proposition à la vérité, soit il est in-
certain de ce qu'il dit, soit il désire donner l'impression de cette incertitude •
([47J: 1841
Cette attitude consiste soit à se diminuer en tant que locuteur, soit à honorifier l'interlocuteur.
Au japon, on ne doit pas perdre de vue que, dans bien des cas, on est, soit le supérieur, soit
l'inférieur, soit le collègue ou l'égal de son interlocuteur.
142 Exposition de la recherche
1.5 LE POINT-VIRGULE
Le tableau ci-dessous met en évidence les différences d'emploi des signes de ponctua-
tion en français et en anglais. Prenez connaissance de ces règles et veillez à suivre
celles du français lors de la rédaction de votre travail de recherche.
Gudlemets espD(e après guillemet ouvrant pas d'espoœ après guillemet ouvrant ;
et avant guillemet fennant
«='=JI . .
pos d'espcl(e avant guillemet" fennant
::::::::::::::::::
(Étabt. notamment à partir de M. Mémet, «Conseils prutiques pour auteurs et rédacteurs: les (onventions typographiques
françaises et anglaises,, Les Langues Motle11111S, D 3, 2001, 56-61)
0
a. Noter que la graphie des guillemets diffère également d'une langue à l'autre.
Boire d oulils t IIOIIIIeS d'éaiture 1 {ponctuation, majuscules, chiffres} 143
La typologie d'exercices !• exercice • étant compris comme une tâche langagière spécifique)
de Besse & Porquier 11991 ) comporte quatre catégories [ ... ].
\[100]: 78)
2. Les maiuscules
La majuscule se place en début de phrase ou de texte ; elle se met également après un
point, un point d'interrogation, un point d'exclamation ou des points de suspension.
Signalons que les cas d'emploi des majuscules présentés dans les lignes qui sui-
vent ne sont pas exhaustifs.
...
tion des majuscules. Le tableau ci-dessous constitue, à ce titre, un récapitulatif:
Emploi de la lllljlscale F~
titre des artides première lettre du mot initial ; première lettre du mot initial ;
première lettre du premier substantif première lettre de tous les lexèmes
si le mol initial est un artide défini
après deax poids pos de mojiJSCIJie emploi de la majuscule pour des
propositions ; dons de nombreux cos
céme d'111 mot à la fin ùlu fin de la syllabe ù la lin de la syllabe ; après préfixe,
d'Ille Igne avant suffixe
place de l'appel de note avant le signe de ponctuation après le signe de ponctuotion, sauf
le tiret/cadratin
nom des auteurs dtés mention (de l'initiale) du prénom mention (de l"llliliole) du prénom
devant nom de lomdle devant nom de lomile ; utiisation du
nom de lomile sans mention de prénom
(D'après M. Mémet, «Conseils pratiques pour auteurs et rédacteurs: les conventions typographiques françaises et anglaises,,
Les Longues Mot/ernes, no 3, 2001, 56-611
148 Exposition de la recherche
3. Les chiHres
Lors de la rédaction d'un mémoire, on est souvent amené/e à introduire des données
chiffrées (dates, pourcentages, montants, etc.). Ces différentes unités comportent des
règles de transcription que l'on va exposer dans les lignes qui suivent.
<<Un chiffre est chacun des signes qui expriment un nombre :Le nombre 526 s'écrit avec les chif-
fres 5, 2 et 6. C'est aussi par extension, le montant, la valeur d'une chose: Évaluer le chiffre de
dépense. Chiffre d'affaires. » (Dictionnaire des difficultés de la langue française 1968 : 85).
149
- les dates (exceptés les mois), les heures, les minutes, les secondes, les âges dans
différents écrits :
Eugène Ionesco est né en Roumanie en 1912.
Le train partira à 21 h 06.
- les numéros d'immeubles, d'arrondissements, de départements, de régions, etc.
Université Paris 8
2, rue de la Liberté
93526 Saint-Denis Cedex
- les numéros d'articles de codes, de lois, de décrets, de statuts, de circulaires, etc.
Article 49 3 de la constitution
Loi n°84-16 du 11 janvier 1984 {article 4 et 6}
Décret n°86-8 3 du 17 janvier 1986
- les nombres relatifs à des mesures typographiques, des pourcentages, des prix,
des titres d'alliage, de calibres, de degrés (température, longitude, latitude, me-
sures d'angles):
Actuellement, on peut emprunter autour de 5,50% à toux fixe.
L'eau bout à 100 degrés.
Paris est à 48° de latitude Nord.
Ce dictionnaire coûte 56 €.
4. Exercices d'application
EXERCICE 1
Ponctuez le texte suivant extrait de Eléments Je linguisfique générale, de A. Marti-
net(1966: 11) à l'aide de ces signes:[.] (3 fois)[,] (2 fois)[:] (1 fois)(;] (2 fois).
EXERCICE 2
Ponctuez les textes ci-dessous.
le musée des arts et civilisations d'Afrique d'Asie d'Océanie et des Amériques civilisa-
lions non occidentales conçu por \'architecte Jean Nouvel a ouvert ses portes en juin
2006 depuis cette date il accueille environ 125 000 visiteurs par mois quelque
300 000 objets constituent le fonds de la collection permanente parmi ceux-ci 3500
sont présentés au grand public parallèlement le musée organise dix expositions tempo-
raires par an
La participation aux Jeux Olympiques des pays européens est encore en discussion
c'est ce qu'a affirmé hier soir au cours d'une conférence de presse le porte-parole de
Bruxelles de leur côté certains médias indiquent que la situation à laquelle est actuelle-
ment confronté le pays organisateur pourrait conduire au boycott de la cérémonie
d'ouverture
EXERCICE 3
Recherchez les majuscules qui manquent dans les extraits de ces textes.
1. une des maladies les plus bonales et graves de l'œil, le glaucome exfoliatif, qui
menace, dans certaines populations d'europe du nord, jusqu'à 40% des plus de
80 ans, est dû à une anomalie génétique unique. la découverte, publiée jeudi
9 août dans la revue américaine science, est signée d'une équipe des universités
de reykjavik (islande) et d'uppsala (suède).
[71]
2. après la découverte de nombreux ossements de dinosaures et d'autres animaux ver-
tébrés sur le site de bellevue dans l'aude, une équipe de fouilles a annoncé, en
2001 , la découverte d'un squelette quasi complet d' ampelosauru~ (sauropode du
type diplodocus).
[134]
3. l'école, quelle galère! le cours de piano, j'en ai marre! les bonnes manières, • ça
me gave • ! mais quelle mouche pique donc les adolescents ? du jour au lende-
main, voilà leur chambre déclarée zone interdite (surtout aux parents), le téléphone
Boire iJ outils' /IIJillleS d'écrilure, (ponctualioll, majuscules, clriffres} 151
EXERCICE 4
Indiquez si les données chiffrées fournies au début de chaque extrait et correspon-
dant à l'ordre d'apparition dans le texte daivent s'écrire en chiffres ou en leHres.
EXERCICE 2
Ponctuez les 1extes ci-dessous.
le musée des arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques (civili-
sations non occidentales!. conçu par l'architecte jean Nouvel, o ouvert ses portes en
iuin 2006. Depuis cette dote, il accueille environ 125 000 visiteurs par mois. Quelque
300 000 obiets constttuent le fonds de la collection permanente. Parmi ceux-ci, 3500
sont présentés ou grand public. Parallèlement, le musée organise dix expositions tem-
poraires par on.
• La participation aux jeux Olympiques des pays européens est encore en discussion •,
c'est ce qu'a affirmé, hier soir, au cours d'une conférence de presse, le porte-parole
de Bruxelles.
De leur côté, certains médias indiquent que la situation à laquelle est actuellement con-
fronté le pays organisateur pourrait conduire au boycott de la cérémonie d'ouverture.
EXERCICE 3
Recherchez les majuscules qui manquent clans les extraits de ces lexies.
1. Une des maladies les plus banales et graves de l'œil, le glaucome exfoliatif, qui
menace, dons certaines populations d'Europe du Nord, iusqu'à 40 % des plus
de 80 ons, est dû à une anomalie génétique unique. La découverte, publiée jeudi
9 août dans la revue américaine Science, est signée d'une équipe des universités
de Reykiavik (Islande) et d'Uppsala (Suède).
[71]
2. Après la découverte de nombreux ossements de Dinosaures et d'autres ani-
maux vertébrés sur le site de Bellevue dans l'Aude, une équipe de fouilles a an-
noncé, en 2001, la découverte d'un squelette quasi complet d'Ampelosaurus
(Sauropode du type Diplodocus).
[134]
3. L'école, quelle galère! Le cours de piano, !en ai marre! Les bonnes manières,
• ça me gave • ! Mais quelle mouche pique donc les adolescents ? Du jour au
lendemain, voilà leur chambre déclarée zone interdite (surtout aux parents). le télé-
phone portable et le skateboard ont remplacé le l.ego et la poupée Barbie, ta-
touage et piercing sont les nouveaux symboles de leur indépendance balbutiante.
Et surtout, les ados ne manifestent plus le moindre intérêt pour ce qui les a fascinés
durant leur enfance.
([20]: 34)
EXERCICE 4
Indiquez si les données chiHrées fournies au début de chaque extrait et correspon-
clant à /'ordre d'apparition clans le texte doivent s'écrire en chiffres ou en lettres.
Boite àou!ils ' llfiiiJleS J'éailure , (pondulllion, majuscules, chiffres) 153
1 six mois, 2 10 000 ans, 3 5 millions d'années, 4 4000 ans, 5 11000 ans
Des restes bien préservés d'un jeune mammouth laineux ont été trouvés dans la pénin-
sule de Yama en Sibérie (Russie). le jeune, surnommé lyuba, était une femelle de six
mois à l'heure de sa mort, il y a environ 10 000 ans.
les mammouths apparurent il y a environ 5 millions d'années, durant le Pliocène
[époque géologique ancienne] et sont relativement proches des éléphants modernes.
Cependant, contrairement à ces derniers, les mammouths possédaient de la fourrure.
Ils disparurent, il y a environ 4000 ans, bien qu'ils aient été en déclin substantiel bien
avant, plus de la moitié de leur population ayant disparu, il y a 11 000 ans. les
scientifiques n'ont toujours pas à ce jour déterminé la raison de leur extinction. Cepen-
dant, les hypothèses principales font état du changement climatique, de la chasse par
les hommes, des maladies ou d'une combinaison de ces facteurs.
[135]
1 1800 ans, 2 206, 3 -220, 4 618-907, 5 290, 6 44 000, 7 un, 8 870
Une équipe d'archéologues chinois vient de découvrir une nécropole datant d'il y a
environ lBOO ans dans la banlieue nord de Beijing à Yanqing.
les tombes les plus anciennes remontent à la dynastie des Han (206 av. J.-C.-220
ap. J.-C.) et à celle des Tang (618-907).
la nécropole, dont on a découvert jusqu'à présent 290 tombes, couvre en tout une
superficie de 44 000 mètres carrés. Les caveaux sont construits en briques et pos-
sèdent des plafonds caractéristiques de chaque dynastie.
les fouilles ont eu lieu de juillet à octobre en prévision de la construction à proximité
d'un quartier résidentiel à la fin de l'année.
les archéologues ont également exhumé 870 obiets anciens : poteries, porcelaines,
récipients de bronze, ustensiles de fer et ornements de jade.
[136]
1
1
1
Chapitre 13
TRADUCTION, TRANSCRIPTION
ET ILLUSTATION PAR DES EXEMPLES
EN LANGUES ETRANGÈRES
Certains systèmes sont encadrés par des nonnes ISO (voir l'Organisation Inter-
nationale de Normalisation -International Organization for Standardization ).
Cependant, le système existant peut se révéler inapproprié à ses données et t
ses objectifs de recherche ; un système plus congruent pour l'exposition des phénomè-
nes étudiés peut donc être élaboré par le chercheur (cf. Claudel et Tréguer-Felten
2006). D convient alors d'en fournir une description détaillée dans les annexes ou dans
un chapitre méthodologique.
2. La transcription de l'oral
Lorsqu'on souhaite travailler sur des corpus oraux enregistrés, 1' opération de transcrip-
tion de ces données est obligatoire pour rendre le corpus opérationnel et lisible :
«On ne peut pas étudier l'oral par l'oral, en se fiant à la mémoire qu'on en garde. On ne peut
pas, sans le secours de la représentation visuelle, parcourir l'oral en tous sens et en comparer
les morceaux.» (Blanche-Benveniste 2000: 24).
Comme pour l'écrit, ce sont toujours les objectifs de recherche qui dictent le
type de transcription de l'oral le plus adapté pour son travail. Une transcription phoné-
tique (utilisation de l'Alphabet Phonétique International) peut être pertinente, par
exemple, pour une recherche qui viserait la mise en évidence des erreurs de prononcia-
tion des apprenants roumanophones débutants en français langue étrangère, ou encore
des productions de jeunes enfants. Une transcription rendant compte de la prosodie et
de la gestuelle pourrait servir des objectifs de recherche orientés vers les comporte-
ments interactionnels des participants à une conversation.
Plusieurs conventions de transcription de l'oral existent:
• les conventions du GARS - Groupe Aixois de Recherche en Syntaxe ;
• la convention ICOR - Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations,
Université Lyon 2 et ENS LSH ;
• les conventions du VALŒEL- Variétés Linguistiques du français, Belgique;
• etc.
Des logiciels permettent actuellement de relier un fichier numérique son ou image
et un document de traitement de texte, ce qui facilite la transcription et la réécoute
ciblée ; on appelle les corpus qui relient le son à sa transcription des « corpus alignés ».
Le choix d'un système de conventions de transcription implique la connais-
sance et le respect des principes méthodologiques qui le sous-tendent. De même, il
convient de mentionner l'omission de certains symboles de transcription du système
sélectionné. Dans tous les cas, la transcription d'un corpus oral doit être accompagnée
de la présentation détaillée des conventions de transcription.
Pour la mise en place de transcriptions fidèles, plusieurs écoutes de l'enregistre-
ment, voire des vérifications par un tiers, sont nécessaires. On n'est jamais à l'abri des illu-
sions auditives qui peuvent parasiter la transcription et fausser les résultats de l'analyse.
Enfin, lors des enregistrements oraux il faut également faire attention aux prin-
cipes déontologiques (énoncés au chapitre 6) relatifs au droit à l'image, au respect de
la vie privée et à l'intégrité de l'individu.
Trmluction, transcription et iluslralùm por des exemples en longues élnmgères 157
AHention: Si l'on travaille sur des transcriptions existantes en se fixant des objectifs de re-
cherche différents de ceux des auteurs de ces transcriptions, on doit obligatoirement avoir pa-
rallèlement recours à l'enregistrement sonore : la transcription étant toujours issue des choix
méthodologiques de son auteur, elle met en évidence les obiectils de celui-ci et gomme certains
aspects non-pertinents pour sa propre recherche. Lorsqu'an entreprend le traitement d'un même
corpus pour une nouvelle analyse, on doit reprendre la transcription en fonction. des nouveaux
objectifs qu'on se fixe.
3. La traduction interlinguale
Lorsque le travail porte sur le contenu, la transcription ne suffit pas à rendre les textes
utilisés lisibles et l'étude accessible à des non-spécialistes des langues et des cultures
concernées. La traduction est alors nécessaire. Selon les objectifs de l'étude, la traduc-
tion pourra être littérale ou libre. Parfois, deux niveaux de traduction sont proposés :
un premier niveau qui conserve l'ordre des mots de la langue d'origine, un deuxième
niveau qui propose l'équivalent en français. En effet, lorsqu'on a affaire à une/des lan-
gue(s) éloignée(s), il est fréquent qu'on ne puisse se limiter à une traduction basée sur
des équivalences de sens. Recourir à un premier niveau de traduction, soit le mot-à-
mot, permet d'indiquer la valeur de certains marqueurs et/ou de préciser leur place
dans les énoncés :
ki. toto ch.a kuku ki.najitengenza kuwa marna m.zuri (langue bantou)
?.petit 7.de poule 7. se-prépare à-être 9.mère l.bon
Je poulet se prépare à être une bonne mère
(105]
afin d'expliciter au mieux son propos qui porte sur un jeu de mots difficile à traduire du
roumain vers le français :
Le transfert en français de l'intensifieur se fait parfois par un marqueur non-interjectif (... )
mais la plupart du temps un tel marqueur est absent, ce qui prouve l'inexistence du phéno-
mène en français (marquage 0) :
[. .. ]
~tii, domnule, vous savez, monsieur'= tu sais lJ
l: a cum 1~i domnule A e delicat ~i: .. vegeta" domnul C. cred clz domnul C. e, vegeta" mai
degrablz (id.)
(!: euh :comment 1tu sais fJ A il est délicat et : .. vegeta".. .)
l.(note de bas de page) La difficulté de saisir le sens de cet énoncé vient du fait que, pour les
Roumains, ,delicat" et ,vegeta" sont perçus comme synonymes, étant tous les deux des mar-
ques homologues d'ingrédients culinaires.
((lOI): 31-32)
4. Exercices d'application
EXERCICE 1
Dans le fragment de transcription d'une inleraclion orale ci-dessous, quel a été, à vo-
tre avis,l'objectif des chercheurs ayant fait ce choix de transcription'? Qu'est-ce qui
pourrait être supprimé si le but de l'étude était la mise en évidence de l'organisation
prosodique de l'échange ? Et si l'objectif en était l'étude de la structure syntaxique ?
Conventions :
- en gras, la transcription de ce qui a été dit ; en italique, les gloses des transcripteurs ;
les flèches notent la direction du regard par rapport à l'interlocuteur ;
- les durées des pauses sont données entre crochets en centisecondes ;
- les allongements vocaliques sont notés par des • :• ;
- le niveau mélodique est indiqué sous les syllabes (varie de l à 4) ;
- les mots soulignés ont été prononcés en même temps par les deux interlocutrices.
Marie: J'ai un copain qui va p't'être ~aller travailler~ là-bas [20cs] il est
3 3+ 3 2+ l l 2+ 3
!2lli2!ographe et euh :: [ 30cs]
l 2+3- l l
Regard : détourné de Christelle au début, en position neutre après • p't'être •, se fixe
sur Christelle ensuite.
Mains: la main droite de Marie arrête de gratter la cuisse et se met dans le dos. L'autre
main reste immobile posée sur la cuisse gauche.
Christelle : ~ !!!!!!
2 2+
Christelle termine son rire prècédent sur une forte inclinaison de la tête, la relève et
écoute immobile avec le regard fixé sur Marie et le sourcil droit levé. Elle produit un
• mm •, puis une légère oscillation verticale de la tête sur le euh final de Marie. (sur la
base des transcriptions données par Morel M.-A et Bouvet D., [89]: 64-65)
EXERCICE 2
a) N-om dormit, maiculita, ca n-om somn, VAl cie pacatele mele! (Caragiale)
Ne+ai dormi, petite maman, que ne+ai sommeil, VAl de pêchers mes!
="Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, malheur à moi!"
b) VAl cie viata lui, daca aceea pe core o iube~te nici nu vrea sèi se uite la
dânsul!
VAl de vie sa, si celle Prép. Accusatif laquelle la aime même ne veut regarder à lui !
= "Quelle misère que sa vie, puisque celle qu'il aime ne veut même pas le
regarder!"
c) E VAl SI AMAR de sufletullui.
Est VAl SI AMAR de âme son [VAl SI AMAR est une expression figée; il convient
donc de lui trouver un équivalent dans la traduction]
= "Le malheur et l'amertume pesaient sur son âme"
d) Pe vremea aceea ERA VAl SI AMAR de tara.
Par temps ces+là était VAl SI AMAR de pays
= "Le malheur et la misère pesaient sur le pays"
J60 Exposition de la recherche
L'objectif des auteurs est de montrer les corrélations entre l'organisation prosodique et
mimo-gestue\\e des énoncés produits en interaction. Cette transcription permet une étu-
de très fine de l'interaction structurée par les gestes, les mimiques, le regard.
Si le but de l'étude était l'analyse de l'organisation prosodique, il faudrait éliminer les
éléments de transcription liés à la gestuelle.
Si le but de l'étude était l'analyse syntaxique de l'échange, on devrait garder la nota-
tion des pauses qui peuvent représenter des indices de type démarcatif ou désambiguï-
sant, mais tous les autres indices mi mo-gestuels devraient être supprimés.
EXERCICE 2
Les exemples cie traductions du roumain vers le françois ci-dessous visent l'illustra-
tion cie l'utilisation Je /'inferjection VAl en roumain. Ils posent cerlains problèmes
Je compréhension. lclentifiez..Jes et énumérez- les.
a) non-respect de la graphie;
- il n'y a aucun marquage en caractères gras dans la traduction ; il n'est donc pas
possible de reconnaître le fragment sur lequel on souhaite focaliser l'allenlion;
- le fragment. ca n-am somn •.n'est pas traduit.
b) la ponctuation est respectée. Il est assez facile de se rendre compte que • viala
lui • = • sa vie •, mais la traduction est ici une traduction mot à mot, alors que dans
l'exemple antérieur on avait affaire à une traduction beaucoup plus libre.
c) traduction assez libre ; absence de caractères gras pouvant permettre une explici-
tation de ce à quoi correspond exactement le VAl SI AMAR roumain.
d) le fragment • pe vremea aceea • n'est pas traduit du tout, si l'on compare avec l' exem-
ple c) traduit de lo même manière. Absence de caractères gras dans la traduction.
Chapitre 14
PRÉSENTATION DE LA RECHERCHE,
EXPOSÉ ORAL ET SUPPORT ÉLECTRONIQUES
1. L'exposé oral
Lors la préparation de l'exposé, il faut faire attention à la structuration des informations
qui seront présentées en fonction du profil de l'auditoire et du matériel disponible.
L'auditoire influe sur la manière dont on choisit d'organiser et de présenter son
exposé. Devant un public non expert, il faudra développer davantage certains points et
fournir des explications plus précises, tandis que devant un public de pairs, il sera
important de bien calibrer les parties explicatives à l'intérieur de l'exposé.
Dans tous les cas, l'utilisation des termes spécialisés devra être accompagnée
d'éléments d'explication afin d'assurer un maximum de lisibilité de l'exposé.
La limite de temps imparti (et qu'il est impératif de respecter!) oblige à des
choix en matière de contenu et de plan. Chronométrer la présentation à l'avance per-
met d'ajuster son intervention à la durée prévue de l'exposé. À titre indicatif, 6 à
7 pages de texte police 12 en interligne 1,5 correspondent en moyenne à une communi-
cation de 20 minutes.
L'accessibilité et le bon fonctionnement du matériel audio-vidéo ou informa-
tique doivent être vérifiés à l'avance, si la présentation en impose l'usage. Tout le
162 Exposition de la recherche
matériel doit être mis en place avant le début de l'intervention (écran, transparents,
fichiers, diapositives, etc.).
Ces contraintes liées au profil de l'auditoire et aux conditions matérielles impo-
sent de réfléchir à la délimitation et à la structuration du sujet de l'exposé.
Si le sujet de l'étude est trop vaste, on peut faire le choix de n'en présenter
qu'une partie, et d'argumenter son choix dans l'in!Joduction de l'exposé.
Le minutage de l'exposé avant la présentation devant un public (cf. supra) per-
met de bien calibrer les différentes parties et d'éviter les répétitions inutiles, ainsi que
l'élimination, à la dernière minute, d'une partie du plan initialement prévu.
Lors de la préparation de 1' exposé, il est préférable de rédiger un plan détaillé et
non l'intégralité de l'intervention (seules l'introduction et la conclusion peuvent être
entièrement rédigées). Sur des feuilles recto, on mettra ainsi en relief les idées princi-
pales, les chiffres importants et quelques références afin d'assurer un repéràge facile.
Les renvois à l'exemplier doivent être clairs et précis; pour s'y retrouver aisé-
ment, il vaut mieux signaler sur la feuille support le numéro des exemples auxquels on
prévoit de renvoyer.
Lors de l'exposé, il faut se montrer convaincant et impliqué dans son travail.
Des paramètres comme le ton de la voix, le débit, les pauses ou la gestuelle jouent un
rôle important dans le contact avec le public. Ainsi, pour maintenir le lien avec son audi-
toire, certains comportements doivent être évités, tandis que d'autres seront privilégiés.
Parmi les comportements à proscrire, on retiendra :
- un ton monocorde, qui peut être perçu comme le signe de l'indifférence;
un débit trop lent, qui peut mener son public à l'ennui ;
un débit trop rapide, qui peut être ressenti comme un manque d'égard.
Parmi les comportements à adopter, on retiendra :
la variation du débit : ralentir pour favoriser le repérage des passages importants
et accélérer lors de l'introduction d'idées secondaires ou d'exemples;
le ménagement de pauses aux moments importants de l'exposé : cela permet la
prise de notes.
Enfin, il ne faut jamais lire, mais oraliser son exposé : la présence de connec-
teurs permet de ponctuer son intervention, de même que l'emploi de phrases courtes
permet d'en faciliter l'accès.
Le maintien du contact avec le public est un élément important dont il faut
s'assurer pendant toute la durée de l'exposé. Pour ce faire, l'utilisation de termes pha-
tiques comme vous comprenez, n'est-ce pas, comme je viens de vous le dire ... ainsi que
celle de termes à valeur didactique qui permettent de se repérer à l'intérieur de
l'exposé (je rappelle que, le premier point auquel nous avons fait réRrence, comme
dans l'exemple suivant) est indispensable.
Pour une transmission efficace des idées, tout comme dans un texte écrit, une
attention particulière doit être apportée à l'organisation de l'exposé. L'introduction
mettra en avant l'originalité en suscitant la curiosité de l'auditoire. La conclusion résu-
mera l'essentiel et ouvrira la problématique sur de nouveaux questionnements ou
Présenter so redrerche : exposé oral et supp«ts électroniques 163
lancera la discussion qui suivra (en reformulant les questions importantes qui touchent
le thème abordé). L'introduction d'éléments contrastants comme les exemples, les
anecdotes à l'intérieur d'un parcours théorique compliqué, etc. permettra de préserver
l'attention de l'auditoire.
2. La présentation en diaporama
Parmi les logiciels, Microsoft PowerPoint est un logiciel de présentation multimédia
édité par Microsoft, fonctionnant sous Wmdows et également sur Mac OS. Encore peu
connues il y a quelques années, les présentations de type PowerPoint sont devenues
aujourd'hui quasi-incontournables pour tout exposé, permettant d'ajouter facilement et
rapidement un support visuel efficace.
Microsoft Powerpoint permet de créer des « diaporamas » contenant des « dia-
positives», c'est-à-dire une succession de pages vierges au format d'un écran 4/3 dans
lesquelles sont placés des objets, des images, des textes, des vidéos, des graphiques.
Les présentations peuvent être projetées sur un écran blanc, visionnées sur un écran
d'ordinateur, imprimées, exportées pour être visionnées sur une page web, etc.
Présenter sa recherche à l'aide d'un logiciel de type Power Point permet de donner
davantage de lisibilité à son propos, dont les grandes lignes seront ainsi visualisées par
1' auditoire. Ceci assure aussi un gain de temps considérable, certaines explications ou
définitions pouvant être suivies directement à l'écran. Enfin, l'utilisation d'un tel logi-
ciel permet de manipuler plus facilement des données de nature différente (textes, ima-
ges, tableaux, sons, etc.), données qui auraient difficilement pu être présentées à l'oral.
Pour être utile et facile à suivre, une présentation doit obéir à certaines contraintes de
contenu et de forme.
Comme pour un texte écrit, une bonne organisation des arguments et une bonne
segmentation des parties du texte en fonction d'un plan pertinent par rapport au sujet
choisi représentent des préalables indispensables. De plus, l'introduction éventuelle de
données visuelles (tableaux, images, graphiques, etc.) exige de garder un rapport équilibré
164 Exposition de la recherche
entre celles-ci et le texte des diapositives. Enfin, le texte doit être abrégé (l'idéal étant de
ne pas dépasser 8 lignes par diapositive) pour permettre de prolonger sa lecture par des
commentaires oraux. Lors de la présentation orale, 1'un des écueils à éviter c'est la lecture
« mot à mot » du texte sur 1' écran !
Du point de vue de la forme, les diapositives doivent être aérées (sans excès de
texte) et lisibles (police minimum 18 pour le texte et images suffisamment grandes
pour être visibles). n faut toujours prévoir une diapositive initiale avec le titre de
l'exposé, le nom de l'auteur et son rattachement académique. Toutes les autres diaposi-
tives doivent comporter un titre clair.
Pour les fonds et les couleurs des caractères, il existe un riche choix parmi les
schémas proposés par les logiciels. D faudra simplement veiller à opter pour des cou-
leurs harmonisées et adaptées à l'occasion. Enfin, et en tout état de cause, le texte doit
être correctement rédigé et orthographié.
3. L'exemplier
L'exemplier (ou le hand-out) est un instrument qui permet de laisser une trace écrite de
sa présence dans un colloque ou dans une réunion de travail. D permet aussi de garder
le contact avec le public et de faire des renvois (pour le plan de l'exposé, les citations,
les graphiques, les tableaux, les exemples, etc.) à une référence écrite commune à tous.
Pour remplir ces fonctions, l'exemplier doit inclure les éléments suivants:
- le titre de la communication et le(s) nom(s) de l'(des) auteur(s), la date;
- le plan de l'exposé (soit sous forme rédigée, soit par l'intermédiaire d'exemples
organisés) ;
- les exemples les plus intéressants, qui seront mentionnés dans l'exposé oral et
sur lesquels le présentateur souhaite focaliser l'attention du public.
4. Exercices d'application
EXERCICE 1
A partir du texte ci-dessous sur la limitation des places d'entrée à l'Université d'An-
tananarivo (Mac:lagascar), proposez, dans un premier temps, une présentation
Power Point en 4 diapositives, puis en 2 diapositives (sans compter la diapositive-
titre). faites attention à la sélection des informations en fonction de ces contraintes.
EXERCICE 2
En vous a~nt sur les critères qui figurent dans le tableau, repérez les ressem-
blances et les différences entre les quatre exempliers ci-dessous utilisés pour ac-
compagner des présentations orales.
166 Exposition de la recherche
1. R.S.
4e année, Français-Anglais
sheroxy20@yahoo. com
Cours de Méthodologie de la Recherche
21.11.05
Problématique de la recherche :
Peut-on se contenter des sens et des explications que les humains ont imaginés avant
notre naissance, et dont l'humanité est fière, puisqu'ils limitent l'excès nuisible de la pen-
sée libre ? Ou bien il serait mieux de rejeter tous les faux-semblants et de construire une
vision faite d'un déchirement perpétuel, mais qui ait la conscience d'être radical, com-
me tout ce qui est assumé librement? Notre démarche s'inscrit sur cette voie de la trans-
gression des limites perceptives du consommateur de littérature : nous voulons
démontrer que la fiction de Georges Bataille, écrivain, mais aussi sociologue el éco-
nomiste du 2Qe siècle, qui comporte un caractère scandaleux par son érotisme sordi-
de, est un appel désespéré à un double élargissement de la pensée : l'un intérieur,
dans le sens d'une réflexion psychanalytique puisant dans des souvenirs distordus de
son enfance et adolescence et l'autre, qui renvoie à une érudition considérable, visant
à repousser au plus loin les limites de la pensée contemporaine, voire de la pensée
humaine en général.
Corpus prévisionnel: Georges BATAILLE Madame Edwarda. Le mort. Histoire de
l'œil, Editions 10/18, 2004, Le Bleu du Ciel, Editions Pauvert, 1957, Ma Mère, Edi-
tions Pauvert, 1966, Le Coupable, Editions Gallimard, 1944, L'Expérience intérieure,
Editions Gallimard, 1943, L'Erotisme, Editions de Minuit, 1957, La Httérature et le
Mal, Editions Gallimard, 1957;
• Qu'il est beau, qu'il est sale de savoir ! •
• je tiens d'abord à préciser à quel point sont vaines ces affirmations banales, selon
lesquelles l'interdit sexuel est un préjugé, dont il est temps de se défaire. La honte, la
pudeur, qui accompagnent le sentiment fort dl! plaisir, ne seraient elles-mêmes que des
167
preuves d'inintelligence. Autant dire que nous devrions faire table rase et revenir au
temps de l'animalité, de la libre dévoration et de l'indifférence aux immondices.[ ... l.âi
l'homme a besoin du mensonge. après. libre à lui ! l'homme, gui, peut-être, a sa fierté,
est noyé par la masse humaine ... Mais enfin : je n'oublierai jamais ce gui se lie de vio-
lent et de merveilleux à la volonté d'ouvrir les yeux. de voir en face ce gui arrive, ce
gui est. Et je ne saurais pas ce gui arrive, si je ne savais rien du plaisir extrême. si je
ne savais rien de l'extrême douleur! • !Georges BATAILLE, Préface à Mme Edwarda,
Editions • 10/18 •, 1973, in Madame Edwarda. Le mort. Histoire de l'œil, Editions
• 10/18 •, 2004)
• Si tu as peur de tout, lis ce livre, mais d'abord, écoute-moi : si tu ris. c'est que tu as
~· Un livre, il te semble, est chose inerte. C'est possible. Et pourtant, si, comme il
arrive, tu ne sais pas lire? devrais-tu redouter ... ?Es-tu seul? as-tu froid? sais-tu jusqu'à
quel point l'homme est toi-même ? imbécile ? et nu ? • (Mme Edwarda)
• [ ... ] ayant la terreur, expressive au fond d'un insurmontable désir, de voir l'un des
monstrueux coups de corne qu'un taureau précipité sans cesse avec colère frappe
aveuglément dans le vide des étoffes de couleur, jeter en l'air le torero. Il faut dire,
d'ailleurs, que si, sans long arrêt et sans fin, la redoutable bête passe et repasse à tra-
vers la cape, à un doigt de la ligne du corps du torero, on éprouve le sentiment de
projection totale et répétée particulière au jeu physique de l'amour. la proximité de la
mort y est sentie de la même façon. • (Histoire de /'œi~
2. M.V.
Université Ovidius Constanta Roumanie
DILTEC, Université Paris Ill Sorbonne Nouvelle
La lecture à haute voix en FLE au niveau avancé :
Quelles représentations de l'aral ? Quelles représentations de la lecture ?
Étude sur un corpus de programmes et de manuels roumains pour le lycée ( 19702000)
T.w-1
Erreurs les plus récurrentes chez les apprenants
.....
Détenilalts Exllllplelerrew CoiiStnctiell carrede
.....
Dét...m..ts Ex..... tl'errew
B)
Les débuts de lo CE/. Les Douze sont prêts à reconnaître huit des Républiques de l'ex.lJRSS.
(01.01.92)
CE/: nouveaux affrontements en Moldavie. L'Ukraine sur le qui-vive. ( 11 .04.92)
A l'intérieur de l'ex-URSS, par exemple en Tadjikistan, en Moldavie (14.05.93)
C)
Espace européen: Un entretien avec M. Teodor Melescanu ... Nous sommes conscients que
la Moldavie se trouve à la croisée des chemins. (07.01.93)
Au centre de l'échiquier [des Balkans], la Roumanie et la Moldavie (06.06.95)
50
..
0
1992
:Jj
1993
Il. l.r-.1
1994 1995 1996
IL.-,.
1997 -
1998 1999 2000
EXERCICE 3
Situation : vous devez intervenir dans un colloque avec une communication portant
sur l'interculturel dans les manuels roumains de français langue étrangère. Vous
apprenez à la dernière minute que la salle dans laquelle vous intervenez ne dispo-
se pas de matériel pour l'utilisation du Power Point et vous n'avez pas prévu de
photocopies. Quelles solutions pouvez-vous imaginer pour assurer une lisibilité
172 Exposition de la recherche
--
eompte limiter le non1bre
d'étudiants Bfl premjète année. •5elec:tionlrilsstridedesf"IOu'oiiWUX:~
lanombrflde!IIWJI.IIIeaU)<Iflsaitslruniversilé
1: L _·_:-_,._-_
....
_;.--_""""_·._
...
Présenter sa redrerdre : exposé OTIII et supports électroniques 173
EXERCICE 2
En vous appuyant sur les crilères qui figurent dons le lableou, repérez les ressem-
blances et les différences enfre les quaire exempliers ci-dessous utilisés pour ac-
compagner des présenlalions orales.
4-10111 de l'auteur
Présen(e 1absen(e du rontexte 1 - intitulé du CHrS oi a liev l'expese ;
de (otnmuni(ation 2 - pus précisé ;
3 - titre de la manifestation sdentilique.
4.· pus précisé.
Présente 1abseiKe du litre 1-pusdetitre;
2, 3, 4 - présence •u titre.
Présen(e 1absen(e du plan 1, 2- présence de sous-titres ;
3- pus de sous-litres, mais rubriques dans le toblecw
4 -pus de sous-titres, mais lettrage des porties de l'exposé.
PréseiKe 1absen(e de prédsions sur 1, 3- précisioas explicites ;
le (OipU5 2 - précisions Ibis le titre tlel'expesé;
4. - pus de prédsions explidtes
Présen(e 1abseiKe d'exemples 1, 3, 4- exemples noa alllllérotés;
numérotes 2 - exemples numérotés.
Présente 1absen(e d'exemples 1, 2, 4- exelllples avec soulignelaeat lies éléments tle focalisatioa;
• travailles • 3- exemples non travaillés
PréseiKe 1abseiKe de référen(es 1 - nom du livre-soune après dtoque exemple ;
pour les exemples 2- référen(e (Omplète du texte-soune (ovet numéro de poge et sourœ de la
trodudionl ;
3- pus de référenœ pour les exemples.
4 - dote du journal après moque exemple.
Présen(e 1absen(e 1, 2, 4- pas tle billliograplie géaérale;
d'une ~raphie générale 3- bibliographie générale à la fin de l'exemplier
Autres éléments d"IS!indifs 1 - présente explidte de la problématique de l'étude
4- présenœ d'un tableau statistique des O«Urremes
174 Exposition de la recherche
EXERCICE 3
Situafion : vous elevez intervenir clans un colloque avec une communication portant
sur /'interwhurel clans les manuels roumains Je fronçais longue étrangère. Vous
apprenez à la clemière minute que la salle clans laquelle WHIS intervenez ne dispo-
se pas Je malériel pour l'utilisation elu Power Point et vous n'avez pas prévu Je
photocopies. Quelles solufions powez-vous imaginer pour assurer une lisibilité
maximale à votre présenfalion ?
Sites consultés
Abréviations : http://www.mus.ulaval.ca/robergelgdrrn/08-abrev.htm [consulté le 4109/08]
Corpus oraux : http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/corpus_oraux.htm [consulté le 5/1112007]
Organisation du travail universitaire : http://www.ext.upmc.fr/urfist/ceriselindex.htm [consulté
le 12/03/08]
Plagiat: http://www.bibliotheques.uqam.ca/recherche/plagiatlindex.html [consulté le 12103/08]
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exemple du kracteur chez un enfant de 4 ans >>, in: J/lA '99. Journées internationales de
linguistique appliquée, Travaux du ULlA, Université de Nice-Sophia Antipolis, 1999.
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niveau avancé, Thèse de Doctorat Nouveau Régime, Université de la Sorbonne nouvelle-
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calité. Langage et pensée en contexte, Paris, Éditions ENS rue d'Ulm, 2005. ,
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(1361 http://www.chine-informations.com [consulté le 15/04/08]
GLOSSAIRE
Bibliographie
J . Ensemble des ouvrages, articles et encyclopédies ou dictionnaires consultés dans le cadre
d'un travail de recherche. On appelle webographie l'ensemble des sources consultées en
ligne. 2. Liste des sources utilisées, ordonnée, le plus souvent par ordre alphabétique, el pré-
sentée d'après les normes ISO ou d'après les normes universitaires en vigueur.
Catégories opératoires
Catégories utilisées pour relever, décrire et classer les données relatives à un sujet de recherche.
Citation
Extrait d'un ouvrage (monographie, article, dictionnaire, etc.) ou d'un site Internet, repris fidè-
lement dans le texte ; une citation se distingue du reste du texte par sa présentation graphique
(guillemets, italiques, retrait, police, etc.) el elle comporte une mention détaillée des références
(auteur, titre, année d'édition, page).
Corpus
Ensemble des données recueillies, classées et analysées dans le cadre d'un travail de recherche
en vue d'une démonstration ou de la confirmation/infirmation de l'hypothèse de recherche.
Exemplier, ou Hand-out
Support • papier • accompagnant une présentation orale (communication ou conférence),
l'exemplier recense généralement les exemples, les schémas, les tableaux et les images sur les-
quels s'appuie celle-ci.
Hypothèse, ou thèse
Proposition formulée en réponse à un questionnement scientifique, considérée comme admise
provisoirement, avant d'être vérifiée- confirmée ou infirmée- par le travail de recherche.
Objet d'étude
Objet soumis à la description et à l'expérimentation.
Objet de recherche
Objet constituant la réponse, ou l'élément-dé de la réponse, à la question posée. Objet d'étu-
de el objet de recherche ne se confondent pas, l'objet d'étude constituant en quelque sorte la
• part tangible • de l'objet de recherche. Par ailleurs, pour un seul et même objet de recherche
ile sens) on peut faire appel à plusieurs objets d'étude (le nom, la phrase, le texte, l'image ... ).
Plagiat
Recopiage, avec ou sans reformulation, d'un texte ; emprunt d'idées ou de notions sans indi-
cation précise des sources (auteur, page, utilisation des guillemets).
184 L'écrit universitaire en pratique
Problématique
Questionnement- ou ensemble de questions- qu'on se pose à partir d'une situation ou d'un
état des lieux donné. Ce questionnement implique une mise en perspective de la théorie et de
l'empirie ainsi qu'une anticipation de l'approche choisie dans le cadre du travail de recherche.
Revue de la littérature
Synthèse critique élabor~ à partir des lecrures relatives à un sujet de recherche. la revue de
la littérature sert à cerner l'état de l'art tout en mettant en avant les questions restées sans répon-
se, les manquements ou, au contraire, les apports significatifs des travaux antérieurs; elle per-
met d'instaurer les bases du travail de recherche original développé dans les chapitres qui la
suivent.
INDEX DES TERMES
1 1
abréviation 127-13 1, 134-138 index nominum 20, 22, 27, 31
argumentation 20, 35, 86, 95-97, 105 index rerum 20-21 , 27, 31
B introduction 10, 44-45, 47, 110, J 15-
119, 121, 124-125, 162
bibliographie 5, 9-18, 22-23, 33-34,
36--37,68,81-82, 131, 166 L
c locutions latines 129, 131-132, 134
calégOiie opéroloire 58 M
citation 5, 11-12, 37, 40, 65, 68-70,
72-75,79-80,82-85,87-88,90-93, méthodes 33-34, 36, 43-46, 55, 58-59,
108, 129, 131, 140, 143, 164 63-66,69-70,100,110-111,115
concept 19-21, 36, 95, 98, 134 mot-clé 19, 21-22, 24, 26--30
conclusion 14, 47, 97, 115, 117-118, N
122, 126, 162
corpus 5, 38, 41, 44-46, 49, 53, 55-59, note de bas de page 68, 79, 81-87, 130
62--66, 74, 95, 101, 115, 155-157, notion 19-23
166
cyberplagiot Voir Plagiat 69
0
objet d'étude 28, 30, 56, 59, Ill, 114
D objet de recherche 21, 30, 44, 46, 63, 66
déontologie 5,.67, 71
description 9 5-1 0 1, 111
p
droit de citation 69 plagiat 67-70, 72-75
E problématique 5, 9-10, 19, 23, 33-34,
37, 40, 43-47, 51' 54, 57, 97, ll 0-
énonciation 5, 107, 112-113, 134 111,113,115-118,162
exemplier 161-162, 164-166, 173 propriété intellectuelle 67, 69-70
explication 95, 97-100, 105
F R
recherche documentaire 19, 22-23, 29
fiche de lecture 34, 40
revue de la littérature 5, 33-37,40, 44-45,
G 49, 53, llO
glossaire 21 , 131-1 3 2 T
H traduction 58, 82, 85, lOO, 155, 157-160
handout Voir Exemplier 164 transcription 58, 100, 139, 148, 155-
hypothèse 34, 36--37, 43-44, 47-48, 52, 158, 160
55-56,59, 110-111, 117, 142 transition 1 15, 1 18
TABLES DES MATIÈRES
AVANT-PROPOS············································································································································· 5
Partie 1
Mise en place de lo recherche
CHAPITRE 1
LA BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................................... 9 .
1. La bibliographie : un outa de recherche ...................................................... .................... .......................... 9
1.1 Consffhler une bibliographie ................. ....... ................................................................................................. 9
1.2 Critères d'évaluation des sources .................................................................................................................. 9
2. La bibliographie : un élément du travail universitaire ............. .................................................. ........... 1o
2.1 Le mode de présentation générale ............................................................................................................. 11
2.2 L'étendue .................................................................................................................................................. 11
3. Présenter sa bibliographie .......................................................................................................................... 11
3.1 Les codes de présentation .......................................................................................................................... 11
3.2 Exemples de présentation .......................................................................................................................... 12
3.3 Le lieu de présentation de la bibliographie ................................................................................................. 14
4. Exercices d'application ................................................................................................................................. 14
S. Corrigé des exercices d'application ........................................................................................................... 16
• ttLtll wuversnatre en pratique
CHAPITRE 2
NOTIONS ET MOTS-CLÉS ..................................................................................................................... 19
1. Des notions aux mots-dés ........................................................................................................................... 19
1.1 ldenlificotion concep!'Jelle de la discipline et du champ de recherche .......................................................... 19
1.2 [onslilution d'un index .•.,.......................................................................................................................... 20
1.3 61ossoire ................................................................................................................•.................................. 21
1.4 Mots-clés··················································································································································· 21
2. Mots-dés et recherche documentaire ........................................................................................................ 22
2.1 Types de recherche par mols-dés ............................................................................................................... 22
2.2 Outils de recherche ..................................................................................................................................... 23
3. Exercices d'appUcation ................................................................................................................................. 24
4. Corrigé des exerckes d'opplkafion ........................................................................................................... 27
CHAPITRE 3
REVUE DE LA LITTÉRATURE, CONSIGNES ET MÉTHODES·--·'········································ 33
1. Quelques principes de lo revue de la littérature .................................................................................... 33
1.1 Les données nécessaires pour aborder la revue de Jo littérature .................................................................. 33
1.2 Une lecture attentive et critique ...........................................,...................................................................... 34
1.3 La question de /'interdisâp/inorité ............................................................................................................... 34
J. 4 La rédaction ............................................................................................................................................... 35
2. la revue de la littérature en trois points .................................................................................................. 36
2. J Préalables: repérer les auteurs et les ouvrages importun{) ayant Imité d'un suief donné ............................ 36
2.2 Étapes ....................................................................................................................................................... 36
2.3 Attentes ..................................................................................................................................................... 37
3. Exerdces d'application ................................................................................................................................. 37
4. Corrigé des exercices d'application ........................................................................................................... 40
CHAPITRE 4
PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE ET HYPOTHÈSE(S) ............................................... 43
1. La problématique de rechenhe ................................................................................................................. 43
1.1 Les éléments constituants d'une problématique ................................................................. ......................... 44
1.2 ·Des modèles possibles de problématique·················································································'·················· 45
2. l'hypothèse de recherche ........................................................................................................................... 47
3. Exercices d'application ................................................................................................................................. 49
4. Corrigé des exercices d'application .. .......................................................... ......................... ...................... 53
107
CHAPITRE 5
lE CORPUS .......................................................................................................................................:............... 55
1. Les méthodes de recueil de données ........................................................................................................ 55
2. les critères de choix du corpus ............................................................................................................... ... 55
3. Du recueil des données à l'identification des outils d'analyse ............................................................. 57
4. Exercices d'opphcotion ................................................................................................................................. 59
5. Corrigé des exercices d'application ........................................................................................................... 64
CHAPITRE 6
DÉONTOlOGIE DE lA RECHERCHE ............................................................................................... 67
l. le droit d'auteur et lo « propriété intellectuelle » ................................................................................. 67
1.1 Plagiat et emprunt ..................................................................................................................................... 67
1.2 Plagiat intentionnel vs plagiat accidentel .................................................................................................... 68
1.3 Cyberplogiot et détection automatique du plagiat ....................................................................................... 69
1.4 Utilisation de méthodes, de logkiels, etc. ................................................................................................... 69
1. 5 Le droit de dtution ..................................................................................................................................... 69
2. Données et retombées de la recherche .................................................................................................... 70
2.1 Données de recherche ................................................................................................................................ 70
2.1.1 OUI!Iité et origine des données ............................................................................................................. 70
2.1.2 Droit àl'image, respect de la vie privée et de l'intégrité de l'individu ......................................................... 71
2.2 Retombées de la recherche ........................................................................................................................ 71
3. Exercices d'opplicotion ................................................................................................................................. 72
4. Corrigé des exerckes d'ap~ication ........................................................................................................... 73
Partie 2
Exposition de la recherche
CHAPITRE 7
CITATIONS, RENVOIS, NOTES ......................................................................................................... 79
1. Normes typographiques et bibliographiques .......................................................................................... 79
1.1 Conseils de présentation des citations ........................................................................................................ 79
1.1. 1 les citofions coort&s ........... ........... ... .. ... .. .. ... .. .. .... .................... ....... ......... ..... .. ... ...... .................. ...... .. 79
l.l. 2 les cito!ioos de plus de 3 r~goos .. .... ..... .. ........................................... ................................... ....... ......... 80
1.2 Conseils de présentation des renvois .......................................................................................................... 80
1.2.1 Renvois oprès une citn1ion ................................................................................................................... 80
l. 2. 2 Renvoi à ~usieurs textes du même outeur publiés lo même onnée .................................. ....... ... .... ...... ...... 81
1.3 Cos poTticuliers .....................................................................................................................:.................... 81
1.3.1 Renvoi il des outems cités por un tiers .....,............................................................................................. 82
L'écrit universitaire en prahque
CHAPITRE 8
EXPOSER SA RECHERCHE
(ARGUMENTATION, EXPLICATION, DESCRIPTION) ........................................................... 95
1. l'argumentation ......................................................................................................................................... 95
2. l' explico1ion et la description .................................................................................................... .. ............. 9ï
2.1 Présenter une explication .......................................................................................................................... 98
2.1.1 e
la définifion ............................. ........................ .................. ............ ................................................... 9
2.1.2 la description ................................,................................................................................................... 99
2.1.3 la compmoi!ion ................................................................................................................................. 99
les graphiques, les lobleoux, les imoges .............................................................................................. 99
2.1.4
2.2 Procédures privilégiées par l'explication ...................................................................................................... 99
2.3 Introduire iJne description .....................................................................:.................................................. 100
2.4 Procédures privilégiées par la description .................................................................................................. 101
3. Exercices d'application .................................... .. ....................................................................................... 102
4. Corrigé des exerckes d'application ......................... ................................................................................ 104
CHAPITRE 9
ÉNONCIATION ...................................................;...................................................................................... 107
l. Em~oi des pronoms ................................................................................................................................. 107
2. Passivation ......................................................................... .... .. ...................................... ........... .. ........... ...... l 08
3. localisation par deixis ............................................................................................................................. 109
4. Emploi des temps var!mux ....................................................................................................................... 110
5. Mote sur l'emploi des énoncés négatifs ................................................................................................. 110
6. Modalités et subjectivité ............................................................................................. ,............................. 111
7. Exercices d'application ...................................... ..................... ....... .... ................................................. 112
8. Corrigé des exercices d'application ......................................................................................................: 113
CHAPITRE 10
!NTRODUCTION, CONCLUSION, TRANSITIONS .......................................................... 115
:. L'introduction ............................................................................................................................................. 1~ 5
Table tles matières 191
CHAPITRE 11
ABRÉVIATIONS ET USAGE DES ABRÉVIATIONS DAN!) lES RENVOIS ................ 127
1. les différentes abréviations ..................... ,............................................................................................... 127
2. les abréviations latines ...................................................................................................................,......... 127
2.1 Quand et comment employer des obréviolltJns ? ...................................................................................... 129
2.2 Les abréviations àretenir ......................................................................................................................... 129
2.3 Usages dans le corps du texte ou en note de bos de page ........................................................................ 130
2.4 Usages dans la bibliogrof;hie .................................................................................................................... 131
3. les locutions et expressions latines ......................................................................................................... 131
3.1 Petit glossaire d'expressions latines illustrées ........................................................................................... 132
3.2 Usage notionnel des expressions latines ................................................................................................... 134
4. Exercices d'application ............................................................................................................................... 135
S. Corrigé des exercices d'application ........................................................................................................ 137
CHAPITRE 12
BOÎTE À OUTilS « NORMES D'ÉCRITURE ».
(PONCTUATION, ~WUSCULES, CHIFFRES) ........................................................................... 139
1. la ponduotion ............................................................................................................................................. 139
1.1 Les deux-points ................................................................................................................. ....................... 140
1. 2 Les points de suspension .......................... ... ............................ ... ...... ......................... .............. .............. 140
1.3 Le poin; d'interrogation et le point rf'exclamation ................................. ;................................................... 140
1.4 La virgule ................................................................................................................................................. 141
l. 5 Le point-virgule .............. ...................... ... ........ ..................... .......................... ....... ....... ................. ......... 14 2
l. 6 Différences d'emploi des signes de ponctuation en anglais et en français .... ....... .................................... 142
1.7 Les croch9ts ............................................................................................................................................. 143
1.8 les parenthèses ....................................................................:................................................................. 143
2. Les majuscules .................................................................:......................................................................... 144
2.1 Qunnd employer une majuscule ? ........................................................................................................... 144
2.2 liloiusw/e et nom de pays, de lieux, d'habitants... ............................................................................. 144
2.3 les maiuscules dons les discours spécialisés ........................................................................................... 145
2.4 Mise en voleur de ce;toins term~s ........................................................................................................... 146
2.5 L'absence de majuscule ......................................................................................................................... 146
2.6 les majuscules dans les titres ............................................ .... ................. ............................ ...... ........ . i 46
2.7 Accentuation et cédille sur les majuscules ........................................................................................... 147