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L'écrit universitaire

en pratique
.,_ Applications et exercices
autocorrectifs
.,_ Rédaction d'un mémoire,
présentation PowerPoint

Georgeta Cislaru
Chantal Claudel
Monica Vlad

~~ deboeck
© Groupe De Boeck s.a., 2009 l"' édition
Éditions De Boeck Université
rue des Minimes 39, B-1 000 Bruxelles

Toute reproduction d'un extrait quelconque de ce livre, par quelque procédé que ce soit,
et notamment par photocopie ou microfilm, est strictement interdite.

Imprimé en Belgique

Dépôt légal :
Bibliothèque nationale, Paris : avril 2009 ISSN 1373-023 1
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2009/0074/075 ISBN 978-2-8041-0223-4
Le travail de recherche appelle des compétences spécifiques et une rigueur
exemplaire.
Ce guide est le résultat d'un travail de terrain de plusieurs années mené dans
différentes universités françaises et étrangères. Dans le cadre de la réforme L.M.D.
(licence, master, doctorat), nous avons mis en place des cours de méthodologie de la
recherche destinés à des étudiants de master 1 et 2, et ouverts également aux étudiants
de première année de doctorat. Il s'agissait de les accompagner dès l'élaboration de
leur projet de recherche à la rédaction du mémoire.
Le plan du livre reprend presque pas à pas - bien que des allers-retours soient
indispensables-, les principales étapes d'un travail de recherche qui s'articulent autour
de deux grandes parties. La première concerne la mise en place de la recherche avec
tous les questionnements qui lui sont propres ; la seconde, plus normative, aborde
l'exposition de la recherche. Outre l'attention portée aux savoir-faire fondamentaux en
matière de méthodologie de la recherche (bibliographie, corpus, problématique, etc.),
nous accordons une place importante aux préoccupations actuelles de la recherche tel-
les que la déontologie ou encore l'utilisation de ressources en ligne et des nouveaux
médias. Par ailleurs, en prenant appui sur notre expertise en linguistique et en didacti-
que, nous développons certains aspects relatifs aux modalités d'exposition écrite et
orale d'un travail de recherche (énonciation, structuration du discours, exposé oral).

Pour offrir un prolongement empirique à notre propos, chaque thème (citations,


bibliographie, revue de la littérature, etc.) est accompagné d'une série d'exercices des-
tinés à opérer un découpage des savoir-faire afin de favoriser leur appropriation et leur
transposition opérationnelle dans le travail individuel des étudiants. La mise à disposi-
tion de corrigés offre au lecteur la possibilité de s'auto-évaluer; elle favorise égale-
ment une meilleure perception des attentes et des normes universitaires.

Ce guide s'adresse principalement aux étudiants de master. Il peut aussi convenir


aux étudiants en début de thèse, de même qu'il peut être utile à des étudiants de licence
désireux de s'initier à la recherche et attentifs aux normes d'un travail universitaire.

Ce guide doit beaucoup à Sophie Moirand; qu'elle trouve ici l'expression de


notre profonde gratitude pour la richesse et la rigueur de ses enseignements.

Nous tenons également à remercier Maria Candea pour sa relecture attentive et


pour ses remarques.
6 L'écrit universitaire en pratique

Notre reconnaissance se tourne enfin vers les collègues qui ont accepté de tester
certains des exercices proposés, ainsi que vers les étudiants qui nous ont fait part de
leurs attentes dans le cadre des cours de méthodologie de la recherche dispensés en
France et à l'étranger.
PARTIE 1
MISE EN PLACE
DE LA RECHERCHE

SOMMAIRE

Chapitre 1
La bibliographie , .. . ....... .......... ........ ......... 9

Chapitre 2
Notions et mots·dés .. . .. .. .. . .. . .. .. . .. .. .. . .. .. . .. . .. ..... 19

Chapitre 3
Revue de la littérature, consignes et méthodes ..... .. ... .. ...... ...... 33

Chapitre 4
Problématique de la recherche et hypothèse(s) ...... .. .. .... .. . ...... 43

Chapitre 5
Le corpus .. . . .. .... .. .. ... ... ...... .. .. ... . 55

Chapitre 6
Déontolog ie de la recherche ..... ...... .... 67
Chapitre 1
LA BIBLIOGRAPHIE

Toute recherche nécessite de rendre compte de la référence des sources, des


ouvrages et des articles utilisés pour mener à bien son travail.

1. La bibliographie: un outil de recherche


La bibliographie est d'abord un outil de recherche qui permet de cerner les travaux
existant dans un domaine ou sur un sujet donné. En effet, aucune recherche ne peut
être menée en ignorant les réalisations scientifiques antérieures. Pour cette raison, il
convient de faire une liste des articles et ouvrages relatifs au sujet de recherche retenu.

1.1 CONSTITUER UNE BIBLIOGRAPHIE

La démarche pour se constituer une première bibliographie de recherche est la


suivante:
• consulter les dictionnaires de spécialité afin de prendre connaissance des ouvra-
ges de référence auxquels ces dictionnaires renvoient ;
• chercher à trouver (sur le conseil de son directeur de recherche et des bibliothé-
caires, en consultant les derniers numéros des revues de spécialité le cas
échéant, etc.) les publications les plus récentes dans le domaine et en éplucher
la bibliographie, afin de remonter à d'autres ouvrages et, par conséquent, à
d'autres bibliographies ;
• consulter les bibliographies spécialisées et les index bibliographiques.
La bibliographie évolue avec le développement de la problématique et 1' avance-
ment de la recherche; ainsi, certains titres de la liste initiale pourro~êll;e éliminés,
alors que d'autres seront ajoutés. ·

1.2 CRITÈRES D'ÉVALUATION DES SOURCES

Le temps est précieux et on ne peut généralement pas se permettre de lire un texte avant
de décider s'il est utile pour le travail de recherche entrepris. Pour pouvoir· décider de
10 Mise en place de la recherche

l'intérêt d'un texte avant même de le lire, il convient de l'évaluer en fonction de plu-
sieurs critères :

- la caution scientifique ;

l'intérêt thématique;

l'actualité des informations.

Pour évaluer la caution scientifique, on peut s'appuyer sur plusieurs données.


Tout d'abord, on repère le nom de l'éditeur, le nom de l'auteur, la collection. Ainsi, il
existe des éditions de vulgarisation et des éditions académiques (toutes les éditions
universitaires et des organismes de recherche). Par ailleurs, les éditeurs généralistes
peuvent proposer des collections scientifiques. Le nom de l'auteur, sa qualité, ses fonc-
tions permettent de situer le texte par rapport au «monde scientifique». Si l'on a
affaire à des périodiques, c'est la présence d'un comité scientifique qui assure la cau-
tion scientifique du texte : cela veut dire que le texte a été relu et évalué par des spécia-
listes du domaine avant d'être publié. Dans le cas des sites Internet, c'est le
rattachement institutionnel du site (site d'une université, d'une bibliothèque, d'un
organisme de recherche, d'une association de chercheurs, etc.) ou la qualité des auteurs
qui sont déterminants. La qualité de l'expression et de l'orthographe sont dans tous les
càs un critère pertinent. En outre, un texte scientifique contient généralement une
bibliographie ou des références.

Pour évaluer l'intérêt thématique, on anaiyse le paratexte (titres, couverture,


sommaire ou table des matières, index, bibliographie), on lit l'introduction et la con-
clusion, notamment lorsqu'on a affaire à des articles. Sur un site Internet, on fait appel
aux titres et sous-titres ; on peut aussi procéder à une recherche automatique afin de
vérifier la présence des notions-clés de la thématique.

Pour évaluer l'actualité des informations, on vérifie la date de publication


pour les livres et les revues (attention aux rééditions: ainsi, certains ouvrages de réfé-
rence peuvent être réédités plusieurs fois sans qu'une remise à jour des informations
soit effectuée), la date d'actualisation pour les sites Internet.

En sciences humaines, certains ouvrages anciens demeurent des références


absolues (Bally, Austin, Durkheim, etc.). Tenir compte des travaux les plus récents
n'exclut pas la prise en compte de ceux, plus datés, qui continuent à marquer le champ.

2. La bibliographie : un élément
du travail universitaire
La bibliographie signale les livres que l'auteur cite ou dont il s'inspire. Elle constitue
le répertoire des titres relatifs à un même domaine, à une même problématique. Elle
sert de point de repère au lecteur qui peut se rapporter aux documents cités pour éva-
.luer la recherche, cerner les orientations théoriques et méthodologiques du rédacteur,
étoffer ses propres lectures, etc.
La bibliographie Il

2.1 LE MODE DE PRÉSENTATION GÉNÉRALE


La présentation d'une bibliographie doit être extrêmement précise. Elle peut suivre :
- l'ordre alphabétique des noms d'auteurs;
- l'ordre thématique (et alphabétique à l'intérieur de celui-ci) ;
- et beaucoup plus rarement, l'ordre chronologique.
Elle peut aussi :
être présentée en fonction de centres d'intérêt;
- regrouper les références selon la langue ou l'aire géographique : ouvrages en
français, en japonais, en arabe ... pour faire ressortir le rattachement culturel des
assises épistémologiques ;
- isoler les ouvrages généraux des sources plus spécialisées. Il s'agira en ce cas de
classer les ouvrages par domaines. Une subdivision pourra ensuite être effectuée
au sein de chaque domaine classé par ordre alphabétique et par support (livres,
revues, sites Internet...).

2.2 L'ÉTENDUE
Une fois le travail de recherche achevé, il est possible de proposer une bibliographie :
- minimale : seuls quelques titres incontournables sur le sujet traité sont présentés.
Cette option est notamment réservée aux ouvrages de synthèse, de vulgarisation
ou à caractère didactique ;
- exhaustive : la totalité des ouvrages consacrés au domaine est citée, à condition
que le sujet ait été peu traité par d'autres chercheurs.
La bibliographie peut se composer :
- de tous les ouvrages auxquels il est fait référence sur le sujet en question mais
qui n'ont pas nécessairement été utilisés dans la rédaction;
- des seuls ouvrages qui ont été cités dans le corps du travail. Ce cas de figure con-
cerne les travaux académiques (mémoire, master, thèse, etc.).

3. Présenter sa bibliographie
La présentation d'une bibliographie obéit à des principes différents selon la discipline,
le lieu de publication, la nature du travail, les normes de référence, etc. Les titres qui la
composent doivent suivre certaines règles typographiques et contenir un ensemble
d'informations destinées à permettre au lecteur de retrouver aisément l'article ou
l'ouvrage qui l'intéressent.

3.1 LES CODES DE PRÉSENTATION


Il existe des codes différents de présentation de la bibliographie et des notes de cita-
tion. Le code de présentation choisi doit obligatoirement rester le même tout au long
du travail, que ce soit dans les notes ou dans la bibliographie finale.
12 Mise en place de la recherche

Pour la présentation des références bibliographiques, il existe une norme inter-


nationale que nous illustrons infra. D s'agit de la norme ISO 690 :I987 dont vous
trouverez le contenu aux adresses suivantes :
<http://www.iso.org/iso/fr/>
<http://www.collectionscanada.gc.ca/iso/tc46sc9/standard/690-l f.htrn>
Quoi qu'il en soit, il est essentiel d'unifier la présentation de sa bibliographie. D
convient donc d'uniformiser ses titres. Cela implique le respect de certaines règles.
En dehors des normes internationales, il existe d'autres normes dont les normes
françaises dressées par l'AFNOR (Association française de normalisation) 1.
Voici l'ordre préconisé par cette association (cf. Imprimerie Nationale (1990 : 32)) :
1. auteur (Nom, prénom) ;
2. titre de l'œuvre ou de l'article suivi de l'intitulé de l'ouvrage collectif ou de la
revue;
3. tomaison, numéro de la revue et/ou du volume;
4. lieu de publication, éditeur, date de publication ;
5. nombre de pages du livre ou pagination de l'article.

Citer des sources recueillies sur l'internet implique, comme pour les documents
papier, de respecter certaines normes. Outre l'adresse de la page consultée, il convient
de préciser la date à laquelle le site a été visité, les sites étant susceptibles d'évoluer ou
de disparaître.
Concernant la citation de documents électroniques, il existe la norme ISO 690-2
consultable à cette adresse :
<http://www.collectionscanada.gc.ca/iso/tc46sc9/standard/690-2f.htrn>
Ce site présente les règles à observer pour référer, dans sa bibliographie, aux
documents extraits de pages Internet.

3.2 EXEMPLES DE PRÉSENTAnON


• la référence bibliographique d'un ouvrage doit comporter le nom de l'auteur,
le titre de l'ouvrage (en italique),le lieu de parution, le nom de la maison d'édi-
tion, le nom de la collection (s'il y a lieu), l'année de publication et le nombre
de pages:
Kerbrat-Orecchioni, C., Le discours en interaction, Paris, Armand Colin, coll. U., 2005, 305 p.
• la référence bibliographique d'une contribution à un ouvrage collectif doit
comporter le nom de l'auteur, le titre de l'article (entre guillemets), le nom du/
des responsable(s) de la publication, le titre de l'ouvrage (en italique),le lieu de

<<Organisme placé sous le contrôle de l'État, dont le rôle consiste à détenniner des normes appli-
cables aux techniques, aux sciences et à de nombreuses activités humaines, en accord avec l'Organisa-
tion internationale de normalisation (ISO). >> (Imprimerie Nationale 1990 : 17).
la bihliograpbie 13

parution, le nom de la maison d'édition, l'année de publication et le numéro des


pages (soit, de la première et de la dernière page):
Beacco, J-e., • Données multilingues et description des textes :enjeux théoriques •, dans MDi-
rand, S. et a/ii. : Parcours linguistiques et discours spécialisés, Berne, Peter Lang, 1994, 263-
270.
• la référence bibliographique d'un article doit comporter le nom de l'auteur, le
titre de l'article (entre guillemets), le titre de la revue (en italique), le numéro de la
revue (et du volume, s'il y a lieu), la date de publication et le numéro des pages :
Thibault, A., • Légitimité linguistique des français nationaux hors de France : le cas du français
de Suisse romande •, Revue québécoise de linguistique, Vol. 26, n°2, 1998, 25-42.
• la référence bibliographique d'un article recueilli sur Internet doit comporter
le nom de l'auteur, le titre de l'article (entre guillemets), le titre de la revue (en
italique), le numéro de la revue et du volume (s'il y a lieu), la date de publica-
tion, l'adresse de la page Internet, la date de consultation du site :
Dimachki, L., Hmed, N., • 'Bonjour madame!', "Bonjour mon frère!', Le système des termes
d'adresse dans des interactions verbales en France, au Liban et en Tunisie •, Actes du VIl/ème
Congrès de l'Association pour la Recherche lnterCuftureffe (ARIC}, Université de Genève,
2001. Adresse URL: http:/ /www.unige.ch/fapse/SSE :groups/aric. (site consulté le 10 fé-
vrier 2003).
• la référence bibliographique d'une thèse doit comporter le nom de l'auteur, le
titre de la thèse (entre guillemets), la discipline, l'université et l'UFR de ratta-
chement, l'année de soutenance :
Combes, D., Comparaison de modèles de transferts radiatifs pour simuler la distribution du
rayonnement actif sur la morphogenèse (!vii\R} au sein d'un peuplement végétal à une échelle
focale, Thèse de doctorat en Physique de l'atmosphère, Université Blaise Pascal, UFR de Re-
cherche Scientifique et Technique, 2002.
Lorsque la bibliographie comprend plusieurs titres d'un même auteur, ces titres
sont organisés par ordre croissant suivant l'année d'édition (ouvrages et articles
confondus) :
Goody, L La raison graphique, Paris, Minuit, 1977.
Goody, L L'homme, l'écriture et la mort; entretiens avec Pierre-Emmanuel Dauzat, Paris, Les
Belles Lettres, 1996.

Lorsque la bibliographie comprend plusieurs titres d'un même auteur publiés la


même année, on fait figurer à côté de l'année les lettres de l'alphabet à commencer par
a, en caractères minuscules :
Krieg-Pianque, A., • Purification ethnique •. Une formule et son histoire, Paris, CNRS Éditions,
coll. Communication, 2003a, 523 p.
Krieg-Pianque, A.,« "Procédures", "routines', "contraintes'. L'analyse des discours médiatiques
à la lumière de l'ethnosociologie •, dans Chabanal, D. et a/ii: Sciences du langage: quels
croisements de disciplines ?, Montpellier, Publications de Montpellier 3 - Université Paul-Valé-
ry, 2003b, 71-86.
ll importe de souligner l'existence d'autres formes de présentation. Sous
l'influence des pratiques anglo-saxonnes, l'année de publication des ouvrages est
souvent placée à la suite du nom de l'auteur, de même que le nombre de pages d'un
livre est fréquemment omis. En revanche, il est toujours indispensable de mentionner
14 Mise en place de la recherche

les numéros des pages d'un article (première et dernière page). C'est cette forme de
présentation qui sera appliquée dans les exercices de cet ouvrage.
Mais, quel que soit le système retenu, il convient de le respecter pour l'intégra-
lité de la bibliographie.

3.3 LE UEU DE PRÉSENTATION DE LA BIBUOGRAPHIE


La bibliographie est généralement placée en fin d'ouvrage, plus précisément, à la suite
de la conclusion. Attention, dans les travaux comportant des index et une table des
matières, la bibliographie est située avant ces deux rubriques.
Pour compléter cette présentation, signalons le site établi parR. Kyheng (Uni-
versité Paris 10) qui introduit précisément la norme et la démarche à emprunter pour
constituer une bibliographie en sciences humaines et sociales :
<http://www.revue-texto.net/Reperes!Themes/Kyheng_References.html>

4. Exercices d'application
EXERCICE 1

Indiquez, en cochant les cases du tableau, quelles sont les indications fournies dans
les titres de ceHe bibliographie :

1. Reboul, O. ( 1984) : La rhétorique, Paris, PUF, Que sais-ie?


2. jeanneret, Y. ( 1999) : • les technologies de la pensée restent à penser •, Sciences
Humaines, Hors-Série no 24, 22-25.
3. Mace, G., Pétry, F. (2000): Guide d'élaboration d'un proie! de recherche en
sciences sociales, Bruxelles, De Boeck Université.
4. Foureau Facques, B. (200 1) : La variation temporelle entre langue et discours :
une étude des récurrences, alternances et ruptures temporelles dans les textes de
reportage de la presse quotidienne française, Thèse de Doctorat de Sciences du
Langage, Université Sorbonne nouvelle, Paris 3.
5. Sôseki, N. (2000) : Le Mineur [Kôku], Paris, le Serpent à Plumes, (1re éd. 1908).
6. Wilmet, M. ( 1995) : • Pour en finir avec le nom propre? •, L'information gram-

...
maticale, n° 65, Paris, 3-11.

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1
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4
5
6
lD bibliographie 15

EXERCICE 2

Observez la bibliographie, puis indiquez dans le tableau les différents


renseignements relatifs à chaque titre :

1 . Moi rand, S. ( 1992) : • Des choix méthodologiques pour une linguistique de dis-
cours comparative •, Langages, n° 105, Paris, Larousse, 28-41.
2. Marcoccia, M. ( 1994) : Le Rôle de porte-parole dans le discours politique, Ana-
lyse sociopragmatique, Thèse de Doctorat de Sciences du Langage, Université
Lumière, Lyon 2.
3. Blin, R. (200 1) : • Une approche linguistique du registre de langues •, Faits de
langues, no 17, Paris, Ophrys, 137-143.
4. Montant, H. ( 1995) : L'interview écrite et le portrait, Paris, CFPJ.
5. Searle, j.-R. ( 1972) :Les actes de langage, Paris, Hermann, Collection • Savoir •.
6. Louis-Hénard, N. ( 19751 : Viêt-Nam Hong-Tuc, Moeurs et coutumes du Vietnam,

...
Tome 1, Paris, École Française d'Extrême-Orient.

...
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des pages
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1
2
3
4
5
6

EXERCICE 3

Observez cette bibliographie. Des erreurs se sont glissées dans certains titres. Re-
levez le titre concerné et la nature de la ou des erreur{s).

1. Ariyama, T. ( 1980) : • Shimbun sangyô • [• L'industrie de la presse •], Shimbun


gaku wo manabuhito no tome ni [À l'attention des personnes qui étudient le jour-
nalisme}, Wada Y. (éd.), Tôkyô, Sekai shisô sha, 127-138.
2. Benedict, R. (1991): Lechrysanthèmeetlesabre, Paris, Picquier, (1'eéd. 19461
3. Blin, R. (200 1) : • Une approche linguistique du registre de langues >, Faits de
langues, no 17, Paris, Ophrys, 137-143.
4. Bonnafous, S., Tournier, M. ( 1995) : • Analyse du discours, lexicométrie, commu-
nication et politique •, Langages, n° 117, Paris, Larousse.
5. Coéffé, M. ( 1993) : Guide des méthodes de travail, Paris.
6. Colin, j.-Y., Mourlhon-Dallies F., ( 1995) : • Les rituels énonciatifs des réseaux in-
formatiques entre scientifiques •, Carnets du Cediscor, n° 3, Paris, Presses de la
Sorbonne Nouvelle, 161-172.
7. Dictionnaire historique de la langue française (19921 : sous la direction d'A. Rey,
Paris, Le Robert.
16 Mise en place de la recherche

8. Dubuis, O. (non datél : • Les interviews •, Document "/nterstages· dactylographié,


Paris, Bibliothèque du CFPJ, 13-18.
9. Eschbach-Szabo, V. ( 19891 : • La réflexion linguistique au japon •, Histoires des
idées linguistiques, T. l, S. Auroux (éd.L Liège, Mardaga, 459-464.
l O. Fuchs, C. ( 19811 : Les problématiques énonciatives : Esquisse d'une présentation
historique et critique, DRLAV, n° 25, 35-60.
ll. Hill, B., Ide, S., lkuta, S., Kawasaki, A., Ogino, T. ( 19861 : • Universals of Un-
guistic Politeness, Quantitative Evidence from japonese and American English •,
journal of Pragmatics, n° l 0, 347-371.
12. Hondo, K. ( 19971 : Nihongo no sakubun giiustu, Tôkyô, Asa hi bunko, ( l re éd.
19821.
13. Kuroda, S.-Y. ( 1979) :Aux quatre coins de la linguistique, Seuil.
14. Leenhardt, M. ( 1971) : Do kama, la personne et le mythe dans le monde mélané-
sien, (1re éd. 1947).
15. Les carnets du CEDISCOR 1 (1992) : • Un lieu d'inscription de la didacticité, Les
catastrophes naturelles dans la presse quotidienne •, Paris, Presses de la Sorbonne
nouvelle.
16. Little, D. ( 1998) : « La compétence stratégique par rapport à la maîtrise stratégique
du processus d'apprentissage des langues •, Le Français dans le Monde, numéro
spécial, juillet 1998.
17. Lussier, D. ( 19931 : Évaluation et approche communicative, Le Français dans le
Monde, Numéro Spécial : Évaluations et Certifications en langue étrangère, Août
Septembre.
18. Marcoccia, M. ( 1994): Le Rôle de porte-parole dans le discours politique, Ana-
lyse sociopragmatique, Thèse de Doctorat de Sciences du Langage, Université Lu-
mière, Lyon 2.
19. Moi rand, S. ( 1990) : • Travailler avec les interviews dans la presse •, Le Français
dans le Monde, n° 236, 53-59.
20. Moi rand, S. ( 1990) : Enseigner à communiquer en langue étrangère, Paris.
21. Nique!, G. : Structurer sa pensée, Paris, Hachette.
22. Riegel, M., Pella!, j.-c., Riou!, R. ( 19941 : Grammaire méthodique du français,
Paris, PUF.
23. Sabouret, J.-F. ( 1994) : • Publicité •, Dictionnaire de la civilisation iaponaise, sous
la direction d'Augustin Berque, Hazan.

S. Corrigé des exercices d'application


EXERCICE 1
lncliquez, en cochant les cases du tableau, quelles sont les indications fournies dans
les titres de cette bibliographie :

liet Cillée titre .aéros titre IIIIÎSol Cillée de


.
1011 lltlléro
de de de des duhre d'édition prellière dela de
pUikatioll parution la rene pages éditiol collection la revue
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6 x x x x x
EXERCICE 2

Observez la bibliographie, puis indiquez dons le tableau les clifférenls


renseignements rela6fs à chaque titre :

let de
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IIIÎSGII
lécltiol
litre
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....
de pages
litre
dl Ivre
-.
de pnioll
1 Paris Larousse lmrgages 28-41 1992
2 I.e Kôle de porte-parole dons le 1994
discours po/ilique, Analyse socio-
pragmatique
3 Paris Ophrys Faits de langues 137-143 2001
4 Paris CFPJ finterview éuite et le porfrllit 1995
5 Paris Hermann Les actes de langage 1972
6 Paris Étole frllllÇaise rtir-Nam Hong-Tuc, Mœurs er 1915
d'Extrême- coutumes tlu rœrnam
Orient

EXERCICE 3

Observez cette bibliographie. Des erreurs se sont glissées dons certains titres.
Relevez le titre concerné et la nature cie la ou cles erreur(s}.

4. Absence des pages= 67-81


s. Pas de nam de l'éditeur = Dunod
6. numéro des Carnets en itat~que (seul le nom de la revue est en italique)= Corners tlu CetftSCor, no 3
10. Absence de guillemets=« Les problémafiques énondafives: Esquisse d'une présentation historique et aitique,
12. Absence de la traduction du litre [Techniques de rédaction en japonais]
13. Absence du lieu d'édition = Paris
14. Ni lieu, ni maison d'édition = Paris, Galhmard
16. Absence des pages = 156-187
17. Absences des guillemets et des pages « Évaluafion et approche cammunicolive , 113-123
18 Mise en place de la recherche

19. Des artides parus la même année et signés par le même auteur étant dlés dans cette bibtwgraphie, Uest nécessaire
de les .tiSiinguer en faisant figurer une lettre après la date: 1990a) (d. § « Otations ,,
20. Absence de lettre après la date: 1990b) +absence de maison d'é.tllian =Hachette
21. Absence de date de parution = (1987)
23. Absence du lieu de parution et des pages = Paris + 423-424
Chapitre 7
NOTIONS ET MOTS-CLÉS

Tout travail de recherche - article, mémoire, thèse, monographie - doit pouvoir


être circonscrit à travers cinq mots-clés. Ce chapitre a un double objectif: d'~ne part,
proposer des pistes destinées à mieux cerner le sujet de recherche en précisant les
notions centrales et les mots-clés qui serviront d'outils d'identification conceptuelle du
champ dans lequel s'inscrit le travail et qui pourront qualifier ce dernier; d'autre part,
introduire quelques moyens de se doter d'outils pour la recherche documentaire.

1. Des notions aux mots-clés


Savoir manier les mots et les notions est capital aussi bien pour l'organisation du tra-
vail de recherche que pour sa présentation. En allant des notions aux mots-clés, on
donne un habillage concret aux différents systèmes conceptuels et aux orientations
théoriques propres à un sujet de recherche.

1.1 IDENTIFICATION CONCEPTUEW DE LA DISCIPUNE


ET DU CHAMP DE RECHERCHE
Le travail de recherche connaît nécessairement une phase« entonnoir». Pour formuler
une problématique de recherche, il faut passer par l'identification du champ discipli-
naire, du thème de recherche, du sujet ; on va ainsi du plus général au plus spécifique
et cela implique une identification terminologique précise pour chacune des étapes.
Ensuite, il s'agit de maîtriser l'appareil notionnel du thème de recherche et éventuelle-
ment, les particularités conceptuelles du cadre théorique choisi. On notera qu'une par-
tie des mots-clés (un à trois, selon les sujets et les problématiques) renvoie généra-
lement aux concepts-clés du travail de recherche. Le travail de recherche requiert donc
une rigueur conceptuelle qui se manifeste dans la maîtrise d'un certain nombre de
notions et la capacité de les hiérarchiser et/ou de les rapporter les unes aux autres.
L'identification conceptuelle et l'appropriation de l'appareil notionnel passent
par la lecture des textes de référence et par la constitution de fiches de lecture avec
mots-clés et définitions 1. Lorsqu'on commence un travail de recherche, on est supposé

La définition est une composante centrale du travail sur les notions.


20 Mise en place de la recherche

maîtriser au moins l'appareil notionnel du champ disciplinaire et du thème de recher-


che. Ce savoir peut être considéré comme un préalable à la recherche. En revanche, le
travail de recherche lui-même peut comprendre l'affinement des notions, le relevé des
définitions contradictoires ou complémentaires, les quasi-synonymies notionnelles,
etc.

1.2 CONSTilllnON D'UN INDEX


L'index est généralement réservé aux mémoires (de master, de thèse), aux monogra-
phies et aux ouvrages collectifs. Il existe deux types d'index: l'index rerum et l'index
nominum. L'index rerum, ou index des notions, réunit l'ensemble des notions utilisées
dans le travail de recherche. Pour constituer un index des notions, il convient de retenir
l'ensemble des termes et concepts scientifiques utilisés pour développer l'argumenta-
tion et qui sont considérés comme pertinents pour le thème de recherche abordé.
L'index nominum regroupe les noms des auteurs qui ont été cités dans le texte. L'index
permet au lecteur de consulter facilement les parties qui l'intéressent, de mieux se
repérer dans le texte et d'identifier ainsi les endroits où une notion est définie, les choix
conceptuels et théoriques de l'auteur, les acceptions dans lesquelles un terme est
employé, etc. On peut « lire >> un travail de recherche à travers son index qui rend bien
compte de ses orientations théoriques et méthodologiques.
L'index apparruî à la fin du mémoire. Il est organisé par ordre alphabétique.
Chaque notion est suivie des pages dans lesquelles elle apparaît. Pour faciliter l'accès
aux définitions des notions, on souligne en gras Ies·pages qui les développent. Voici un
exemple d'index rerum (extrait):
EXEMPLE
A
Aspectualisation, 497-504, 511
Autodé:;ignation, 361-365, 367, 374, 377, 37B, 3B1, 3B4, 3B7, 3BB, 392, 394,401,
459,520
- forme autodésignative, 218, 362-365, 367, 368, 376-378, 381, 384-388, 394, 395,
399-401' 404-406, 410, 522, 526
- nom de pays autodésignatif, 168, 362, 366, 381-383, 385, 387, 400, 406, 409,
519, 522
c
Catégorisation, 60-62, 266, 267, 269, 270, 299, 479, 483, 488
dénominative, 61, 62
taxinomique, 61-63
D
Dialogisme, 20, 26, 152, 154-156,426,471,497,501,507,508,510,513
[25]
On notera que l'index peut contenir des entrées et des sous-entrées. Les sous-
entrées d'une notion concernent les termes qui lui sont subordonnés; ces termes sont
dérivés de la notion. Ainsi, dans le cas d' autodésignation (exemple ci-dessus) on peut
mentionner deux autres notions qu'on lui subordonne :forme autodésignative et nom
de pays autodésignatif; dans le cas de catégorisation, on fait figurer deux entrées pré-
Notions et mots-dés 21

cisant les types de catégorisation abordés : catégorisation dénominative et catégorisa-


tion taxinomique.

la constitution d'un index des notions permet également de réfléchir


à la manière dont différentes notions ont été utilisées dans le texte :
dispose-t-on d'un appareil notionnel suffisant? toutes les notions uti-
lisées ont-elles été définies ? les notions subordonnées (d. supra caté-
gorisation dénominative et catégorisation taxinomique) sont-elles
homogènes, c'est-à-dire utilise-t-on les mêmes termes - et avec le
même sens - dans l'ensemble de l'ouvrage ? etc.
Pour cette raison, il s'avère utile de faire les premières ébauches de
l'index des notions dès qu'on dispose d'une première version du
texte, avant la réécriture.

1.3 GLOSSAIRE

Le glossaire regroupe ET définit, à la fin d'un ouvrage, le lexique spécialisé utilisé


dans le texte. À la différence du dictionnaire, le glossaire propose une définition
«située>> des termes spécialisés: il s'agit soit d'une définition situant les termes dans
le contexte de la discipline ou du cadre théorique, soit d'une définition des termes tels
qu'ils sont utilisés dans le texte. Le glossaire est organisé par ordre alphabétique.

Il est possible de cumuler un index des notions et un glossaire à la fin d'un


ouvrage. Le glossaire peut reprendre les notions de l'index, ou encore proposer un sup-
plément terminologique concernant l'objet de recherche: ainsi, par exemple, un travail
de sociolinguistique portant sur les écrits de signalement d'enfant en danger pourra
proposer un index des notions (socio-)linguistiques et un glossaire du lexique spécia-
lisé du champ du travail social.

1.4 MOTS-CLÉS

Un travail de recherche tire sa richesse et sa qualité de la réflexion et des analyses


menées, mais également - et pas en dernier lieu - de la documentation et de la rigueur
conceptuelle.

Quelques particularités des mots-clés :


- ce sont des noms sans déterminant ou, plus rarement, des verbes à l'infinitif;
- les noms peuvent être qualifiés par un adjectif (recherche documentaire, mal-
traitance infantile, linguistique textuelle);
- les mots-clés d'un travail de recherche peuvent être hétérogènes, en regroupant
des notions, des dates, des lieux : ainsi, une recherche portant sur le concept/la
construction/la représentation de la nation au Moyen Âge en France pourrait
fournir comme mots-clés nation, France et Moyen Âge (le choix des mots varie-
ra selon le domaine de recherche et les objectifs).
22 Mise en place de la recherche

2. Mots-clés et recherche documentaire


Dans le langage documentaire, on utilise des descripteurs, ou mots-clés, pour rendre
compte de manière économique du contenu d'un document indexé dans une bibliothè-
que. Chaque discipline est dotée d'un répertoire de termes d'indexation qu'il convient
de connaître afin de faciliter la recherche documentaire.
n existe des fichiers de mots-clés qui permettent d'identifier les disciplines et
sous-disciplines dans lesquelles s'inscrit un texte (ex.: sociologie, sociologie des
entreprises, sociologie du travail) ou le sujet traité.
Les mots-clés pertinents pour la recherche documentaire peuvent être extraits
des textes de référence consultés en premier lieu au début de la recherche. Mais il est
également possible d'exploiter les mots-clés fournis par les auteurs dans les index ou
dans la liste de mots-clés ainsi que dans les résumés.

2.1 TYPES DE RECHERCHE PAR MOTS·CLÉS


Les catalogues informatisés des bibliothèques offrent plusieurs types de recherche par
mots-clés. On mentionnera ici les plus courants: recherche par« mots d'auteurs», par
«mots du titre» et par« mots du sujet» (ex. : catalogue BN Opale Plus de la Biblio-
thèque nationale de France). L'emploi de chacune de ces catégories de mots-clés
répond à des attentes et à des critères spécifiques.
• La recherche par mots d'auteurs vise à identifier les travaux d'un auteur. Elle
peut être alimentée par les index nominum ·consultés dans différents ouvrages,
par la bibliographie de travail fixée en amont ou par les bibliographies de réfé-
rence. Généralement on indique le nom de l'auteur, et son prénom (ou l'initiale
du prénom) après virgule :
Dubois, André
Lorsque la particule de est partie prenante du nom, on la place au début :
De Mu/der, Walter
Si la particule est nobiliaire, elle figurera après le prénom :
Saussure, Ferdinand de
Humboldt, Otto von
Les prénoms ou initiales du prénom sont indispensables pour identifier l'auteur
recherché dans une liste de noms homonymes.
• La recherche par mots du titre permet de retrouver l'ensemble des ouvrages
(et, parfois, des articles de revue) citant la notion recherchée dans le titre.
Cependant, cela ne garantit pas l'accès à l'ensemble des travaux portant sur la
notion. Par ailleurs, il convient de prendre en compte l'homonymie: ainsi, si on
tape référence on voit s'afficher une liste d'ouvrages concernant aussi bien la
référence en philosophie ou en linguistique que la référence , en tant que
domaine bibliographique (références et ouvrages de référence dans divers
domaines).
• La recherche par mots du sujet est la seule qui permette un balisage maximal,
car elle s'appuie sur l'indexation des contenus. Cette recherche permet d' articu-
ler plusieurs termes, en utilisant soit des mots-clés qualifiés (psychologie
Notions et mots-dés 23

sociale; discours académique) soit des notions et des noms de domaines


(enfant, psychologie).

2.2 OUTILS DE RECHERCHE


De nombreuses astuces de recherche documentaire ont été mises en place. On en men-
tionnera ici quelques-unes : la troncature, les opérateurs booléens et la recherche dite
« par phrase ».
• La troncature permet de rechercher tous les mots d'une famille en utilisant le
radical des mots et l'astérisque. Par exemple, myth* permet de renvoyer à tous
les sujets commençant par cette séquence et d'avoir ainsi accès aux documents
concernant aussi bien les mythes que la mythologie, le mythique, etc.
• Les opérateurs booléens sont au nombre de trois: OU, ET, SAUF.
- OU permet d'identifier les documents traitant de deux notions. Par exemple,
la commande chômeur OU demandeur d'emploi affichera les travaux qui por-
tent sur les chômeurs ou sur les demandeurs d'emploi. Cette recherche est ex-
trêmement utile lorsque deux notions proches circulent au sein d'une
discipline.
ET permet d'identifier les documents traitant d'une problématique plus res-
treinte en croisant les domaines : écologie ET langues recherchera les travaux
portant sur l'écologie des langues, industrie ET Japon recherchera des tra-
vaux concernant l'industrie au Japon.
SAUF permet d'ajuster la recherche en éliminant l'élément qui n'intéresse
pas. Ainsi, on peut rechercher des informations sur toute forme de rectifica-
tion sauf la rectification juridique; on choisira à ce moment-là rectification
SAUF juridique.
• La recherche par phrase permet de rechercher des segments précis. On fait
alors appel à des guillemets: "purification ethnique", "liberté, égalité, frater-
nité", "le chat est sur le paillasson", etc.

Tout en sachant que les résultats obtenus seront très différents, les mêmes types
de recherche peuvent être opérés sur Internet grâce aux moteurs de recherche (Google,
Google Scholar, Alta Vista, Yahoo, etc.), aux« meta-moteurs» qui fusionnent les résul-
tats de plusieurs moteurs (http://find.copemic.com, http://www.seek.fr par exemple),
ainsi qu'aux moteurs de recherche propres aux grands sites d'information ou de don-
nées (périodiques en ligne, sites des universités). Ainsi, si les catalogue5 des bibliothè-
ques fournissent des listes d'auteurs ou d'ouvrages et, parfois, des contenus numérisés,
les moteurs de recherche donnent accès à des articles en ligne, à des sites officiels ou
personnels, à des forums, à des bibliographies, etc. L'accès au contenu est plus ouvert,
ce qui permet des recherches plus affinées (attention toutefois à bien évaluer les conte-
nus trouvés, cf. chapitre 1).
En plus des outils mentionnés ci-dessus, les moteurs de recherche offrent
d'autres possibilités de recherche avancée (restriction de portée), comme la sélection
ou l'exclusion des types de fichiers attendus (PDF, WORD, PowerPoint, image, son,
vidéo), la sélection de la langue, de la date, etc.
24 Mise en place de la recherche

3. Exercices d'application
EXERCICE 1

Quels seraient les résultats de requêtes de recherche dons un catalogue de biblio·


thèque utilisant les mots-clés et les opérateurs suivants :
silence ET psychanalyse
silence OU indicible
Hugo SAUF théâtre

Quels seraient les résuhats d'une requête sur Internet ulilisant les mêmes mots-clés
{Hugo/théâtre} et opérateurs ?

EXERCICE 2

Rendez compte des différentes acceptions des termes ci-dessous en identifiant au


minimum deux mots-clés par définition.

NEOLOGISME
A.
n.m. (angl. Neologism). Mot nouveau et bizarre créé par un malade mental délirant
ou schizophrène par déformation, substitution, inversion ou création de phonèmes.
Ces mots, à la différence des néologismes construits pour compléter une langue (scien-
tifique, argotique, technique, etc.) afin d'améliorer les échanges dans un milieu donné,
sont fabriqués de toutes pièces à l'usage exclusif du malade à partir des déviations
phonémiques les plus diverses. Ils n'ont parfois aucun sens, participant à de purs jeux
verbaux ; ils en ont, d'autres fois, mais seulement pour le patient, qui peut les créer pour
qu'ils ne soient pas identifiés par d'autres personnes, ou dans la • logique • plus ou
moins cohérente et ésotérique de son discours délirant.
Certains néologismes, moins bizarres, sont utilisés par des aphasiques sensoriels (C.
Wernicke) afin de remplacer des mots oubliés.
[102]

B.
Le néologisme est une unité lexicale (nouveau signifiant ou nouveau rapport signifiant-
signifié) fonctionnant dans un modèle de communication déterminé, et qui n'était pas
réalisée antérieurement. Cette nouveauté correspond en général à un sentiment spé-
cifique chez les locuteurs. Ainsi, certains néologismes, relevant de la néologie de lan-
gue, font partie intégrante de la grammaire lexicale de la langue (ex. ·
surprenammen~. Selon le modèle choisi, on distinguera des néologismes en synchro-
nie large et étroite, des néologismes pour la langue dans son ensemble ou pour des
usages particuliers (ex. : technolectes). Il s'agit donc d'un concept relatif et opératoire.
Aujourd'hui, les lexicographes ont tendance à éviter le plus possible la marque néo/.
en privilégiant les datations.
[39)
Notions et mots-dés 25

SUJET
A.
Outre son acception habituelle -le sujet d'un opéra-, ce terme s'emploie spéciale-
ment, dans la fugue, pour désigner le thème principal présenté dans l'exposition, et qui
doit devenir l'élément essentiel du développement. [ ... ]
En langage de ballet, le terme désigne les différents grades du corps de ballet (premier
sujet, grand sujet, etc.).
[126]
B.
Selon l'étymologie latine, le sujet réunit deux significations contraires. D'une part, est
sujet celui qui est assujetti à un pouvoir, pouvoir du pére, du roi, du président, de la
loi, de l'ordre, des supérieurs hiérarchiques, etc. D'autre part, le sujet est l'être autono-
me et conscient, souverain dans la mesure où il peut affirmer sa liberté et endosser la
responsabilité de ses actes, quoi qu'il sache, ou ignore, des déterminations naturelles,
psychologiques, socio-historiques, politiques, qui constituent sa situation singulière mais
ne le conditionnent pourtant pas de manière définitive.
[11]
c.
Ling.- Fonction syntaxique du segment qui actualise le prédicat* et constitue avec lui
un énoncé* minimal. Dans: Le soir tombe -Il neige- Omnis homo mendax, les seg-
ments le soir, il et omnis homo ont la fonction sujet. Le rapport sujet/prédicat n'est pas
assimilable au rapport sujet/verbe, comme le montrent les énoncés du type lat. omnis
homo mendax et rus. dom nov • la maison [est] neuve • ; ni à la relation 'ce dont on
parle- ce qu'on en dit', qu'on ne saurait établir pour: Il neige par exemple. Le terme
su;et désignant un rapport syntaxique, on doit considérer comme linguistiquement ina-
déquates les définitions sémantiques selon lesquelles le sujet désigne un être ou une
chose qui fait ou subit une action, ou qui reçoit une qualificàtion par l'intermédiaire d'un
verbe- définitions qui ne peuvent convenir à des segments sujets comme il, ça et mourir
dans : Il a neigé- Ça va- Mourir n'est rien.
[91]
D.
1.
Dès l'Antiquité, deux fonctions [syntaxiques] ont été dégagées, celle du sujet !indiquant
l'objet dont on porlel et celle de prédicat (indiquant ce qu'on dit de cet objet!.
[ ... ]
2.
Dans l'étude des textes narratifs, on distingue entre l'analyse de l'histoire (les événements,
réels ou fictifs, racontés) et celle du récit (le discours qui raconte) : la première est centrée
autour de l'étude des motifs, thèmes et fonctions [530 s.]; la seconde, relevant de la
narratologie [ 191 s.], analyse les modalités de présentation de l'histoire.
La prise de conscience de la distinction entre les événements racontés et la manière dont ils
sont racontés est déjà présente dons les débats séculaires consacrés à la technique medias
in res et à ses avantages (ou désavantages), par rapport à un récit • respectant • l'ordre
des événements. Elle a été explicitée au début de ce siècle par les formalistes russes sous
la forme du couple fable (histoire)/sujet (récit). tv\ais ce couple a le désavantage de ne pas
faire de différence entre récit de fiction et récit factuel - distinction qui a été pendant très
longtemps le point aveugle de l'analyse du récit. Genette ( 1983) a proposé une tripartition
susceptible de prendre en compte cette distinction :narration, récit~ histoire. [... ]
[41]
26 Mise en place de la recherche

EXERCICE 3

Repérez: entre trois et six mots-dés dons les résumés ci-dessous

1. Illustrant l'époque et la culture, les nominations marketing véhiculées par les collec-
tions cosmétiques sont issues d'une pratique dite de • tendances >. Les tendances
représentent un ensemble de professionnels et de bureaux d'études en veille pros-
pective sur la consommation. Leurs conseils el prescriptions s'adressent aux indus-
triels de la made, de l'art de vivre, de l'agroalimentaire ou de la cosmétologie entre
autres. Entre langue de spécialité et langage courant, les tendances influent sur \es
environnements visuel, chromatique, linguistique. Mais quelles influences les systè-
mes mercantiles et prospectifs ont-ils sur la structuration des termes de couleurs ?
[18]

2. Celle étude propose une interprétation politique du débat ou XIX" siècle sur l'insfr-
tution de la claque. le claqueur introduit une médiation dons un espace considéré
à l'époque comme l'ultime incarnation d'une <démocratie directe •. Le claqueur
justifie sa présence en termes politiques : soit par son appartenance au public
(théorie de la ressemblance) soit par la supériorité de son jugement !théorie de la
substitution). Le débat sur la claque se fait donc l'écho de la grande polémique du
XJXe siècle : le représentant doit-il être l'extension ou le pédagogue du peuple ? Le
public et la claque apparaissent dès lors comme les métaphores microcosmiques
de la société française et de ses représentants politiques. Ce parallélisme n'est pas
sans importance : on remarque une évolution dans le débat et dans l'institution
même de la claque qui se reflète dans l'évolution progressive des mentalités vers
un juste milieu de la représentation politique.
[107]

3. Longtemps tenu pour un genre mineur, le cinéma d'animation connaît aujourd'hui


un profond renouvellement que Jean-Pierre Pagliano analyse tant au niveau des
oeuvres elles-mêmes que de leur public.
Exemple d'un • genre» qui se laisse de moins en moins enfermer dans les frontières
du < pour enfants •.
[97]

4. Étudier la manière dont les géographes français des lumières ont eu recours aux
systèmes constitue un moyen d'interroger la capacité de la géographie à produire
des règles d'appréhension du monde, un moyen aussi de se demander si les sys-
tèmes peuvent jouer ce rôle et à quelles conditions ils le peuvent. Au XVIIi" siècle,
à une période où les observations font encore largement défaut pour tracer les con-
tours des continents et décrire la forme des reliefs, les géographes ont mobilisé les
systèmes de différentes manières. De façon assez unanime, les cartographes re-
gardaient le système comme l'agencement des données grâce auquel ils étaient
parvenus à construire leur carte. En revanche, de manière plu:J polémique, dans
le domaine de la géographie physique, certains géographes ont utilisé les systè-
mes pour tenter de poser les principes qui, à leurs yeux, pouvaient régir les formes
de la terre. Cette méthode a suscité débats et controverses qui éclairent à la fois
les usages des systèmes et le statut de la géographie au Siècle des lumières.
[65]
27

EXERCICE 4
Constituez un index des notions et un index des auteurs cités à partir du texte ci-
dessous.

ilia noture. De ce point de vue, 011 peul dire que tous les
1 peuples 0111 une cultvre, qu"• s'agisse des soOélés oaillen-
tales modernes ou des sociétés primitives. lD thèse du
relativisme cu hu rel conduit d'aiDeurs à oc:corder un même
degré de dignité à Ioules les cuhures.
1:'étole cuhuralisle oméritlline 11 prolongé tette perspe<~Ne
Dans SOli sens courllllf, le mol culwre évoque générole- domlleuJ. \lit~: d'~!boo! ea ~ ICI ruhure
ment lo connaissance des œuvres de 1'espri1 : liHéfolure, comme c un ensemhle d'élémenls prisentom une
musique, peinture, elc. On dira dinsi d'une personne cohérence » alliiOIIÇIIJII ainsi la vision slrudllfalis1e de
qu'elle esl tulmée, llll encore qu'elle 11 de lo culture. En l.évi·SiriiiiSS qui appréhendera la cuhure comme une
ce sens, la culture es1 inégalement dislribuée : certaines strudllre ; ensuite, en faisant de la ruhure un patrimoine
sociétés ou tenoines pemmnes OUtaient de lo cuhure commun à tous les membre (sic] d'une sodélé susceptible
tondis que d'oUlres n'en auraient pas ou peu. Le terme de se transmeltre de génération en génération. la culture
courant est donc chorgé d'une forte connotafion ethna- tonslitue dont un lien enlte générlllions, un héritage
centriste. sotial selon l'heureuse expression de Ralph Union.
En anthropologie et en sociologie, le terme culture a un Dons lo perspective du tulturatiSIIle, on considérera dOIK
sens à la fois plus large et plus « neutre ».Il sert à distin- qu'un groupe social possêde une cuhure spécifique quand
guer l'ensemble des oc:tivités, des croyances et des proli- trois cond'flions SOIII réunies :
ques communes à une société ou à un groupe sodol en - on peut identifier un certain nombre de lroits cuhurels
particutler. Dès 1871, l'anthropologue Tylor définissait communs aux membres du groupe suffisamment spéti-
ainsi la cubure comme « un ensemble complexe qui com· tiques pour perme\\Te de le diffétende! des 11\1\tes
prend les connaissances, les croyances, l'art, le droit, lo groupes;
morale, les coulumes et Ioules les outres opli1udes al - cel ensemble de troits ruhurels forme un système uni-
habitudes qu'ocquier! l'homme en !lmf que membre fié de telle sorte que choque lroil ruhurel ne peul
d'une société ).la cul1ure correspond donc à un dotooille s'expliqller qu'à partir des relations qu'd entretient
très wsle, puisqu'elle couvre pratiquement toutes les ~Net les aulres élément de la adture ;
ac!Miés uéées par l'homme. Ainsi éteadue, la cuhure - ces traits culturels se tronsmettent de générllfioll en
s'oppose générolion, sons subir une modification sensible.
lW 121
J. Etienne, F. Bloess, J.-P. Nored<, J.-P. Roux, Diclionnaire de Sodologie, Coll. Initial,© Hafier, 2004. [45]

4. Corrigé des exercices d'application


EXERCICE 1
Quels seraient les résultats de requêtes de recherche dons un cotologue de biblio-
thèque utilisant les mots-clés et les opérateurs suivants :
silence ET psychanalyse
silence OU indicible
Hugo SAUF théàtre
Que/s seraient les résultats d'une requête sur Internet utilisant les mêmes mols-clés
lHugo/théôlre} et opérateurs ?
28 Mise en place de la recherche

Ces requêtes donneraient les résultats suivants :


- silence ET psychanalyse
Il s'agit d'une requête qui sélectionne un objet d'étude !silence) et un domaine scien-
tifique !psychanalyse!. Le résultat devrait contenir l'ensemble des travaux de psycha-
nalyse traitant du silence.
- silence OU indicible
Cette requête permet de repérer l'ensemble des travaux portant sur au moins un des
deux objets d'étude, • silence • et • indicible •.
- Hugo SAUF théâtre
Il s'agit d'une requête qui sélectionne un auteur et un domaine artistique/type de
production auctoriale. Il serait peut-être nécessaire de préciser le premier mot-clé,
en indiquant "Hugo, Victor". Cette recherche donnerait pour résultat l'ensemble des
travaux de Hugo, à l'exception de ses piéces de théâtre ou des critiques de ses
pièces de théâtre.
Sur l'internet, une telle requête risque de ne pas donner lieu à des résultats discrimi-
nants. Ainsi, non seulement le terme <Hugo> risque de ne pas être suffisamment précis
iles résultats incluraient, entre autres, l'ensemble des messages des forums en ligne pos-
tés par des internautes ayant pour pseudonyme • Hugo • ... ), mais en plus toutes sortes
de manifestations, comme les récitals de poésie de V. Hugo, les lycées portant le nom
de V. Hugo, etc.

EXERCICE 2
Rendez compte des différentes acceptions des fermes ci-dessous en identifiant au
minimum deux mats-clés par clélinitian.

NEOLOGISME
A.
Néologisme
Déviation phonétique
Délire
Aphasie de Wernicke
B.
Néologisme
Unité lexicale
Signifiant
Langue
Technolecte

SUJET
A.
-Sujet
Opéra
-Sujet
Fugue
Thème principal
Notions et mots-dés 29

-Sujet
Ballet
Grades
B.
-Sujet
Assujettissement
Hiérarchie
-Sujet
Autonomie
Conscience
Responsabilité
c.
Sujet
Fonction
Rapport syntaxique
Syntaxe
Enoncé minimal
Prédicat
D.
1.
Sujet - fonction - syntaxe
2.
Sujet
Récit
Fiction
Discours
Narration
Formalisme russe
On note que plusieurs acceptions peuvent être évoquées dans une seule et même dé-
finition (voir SUJET A et B). Aux mots-dés identifiés on peut rajouter les désignations des
domaines concernés (psychopathologie ou linguistique pour néologisme, musique, phi-
losophie, grammaire ou linguistique pour suie~. Lorsque l'usage d'une notion est lié à
un cadre théorique particulier, il convient de le mentionner comme dans SUJET-D.2. (for-
malisme russe).
Les mots-clés définissant les acceptions des notions peuvent également être utilisés pour
la recherche documentaire, notamment en faisant appel à l'opérateur booléen ET.
NB : Nous avons exploité ici les phénomènes de polysémie et d'homonymie qui caractérisent
le champ notionnel en sciences humaines et sociales. Mais le même type d'exercice peut être
appliqué au sein d'une seule discipline (voir les définitions de SUJET en linguistique) afin de faire
ressortir les facettes d'une notion selon les écoles ou les cadres théoriques, par exemple, ou
encore dans une perspective diachronique, en travaillant avec des définitions issues non plus
des dictionnaires mais des ouvrages de référence et des articles scientifiques.
30 Mise en place de la recherche

EXERCICE 3

Repérez enlre trois et six mols-clés dons les résumés ci-dessous

l. Terme de couleur, nomination marketing, tendances, cosmétique.


Les mots-dés proposés permettent de cerner l'objet d'étude (/es termes de cou/eu~
et le sujet (nomination marketing); la variable qui, couplée à l'objet, permettra de
formuler la problématique (voir la phrase interrogative à la fin du résumé), ainsi que
le champ d'observation (cosmétique).
Ici on conserve le pluriel pour tendances car il s'agit du nom d'une pratique. Dans
tous les autres cas, on opte pour le singulier.
2. Claque, représentation politique, théo;ie de la ressemblance, théorie de la substi-
tution.
Ces mots-dés rendent compte de l'objet de l'étude (claque), en tant qu'il constitue
un objet de recherche (représentation politique), et des théories sur lesquelles prend
appui l'analyse (théorie de la ressemblance, théorie de la substitution).
3. Cinéma d'animation, genre, public.
Les mots-clés permettent d'identifier l'objet d'étude (cinéma d'animation) et les
perspectives dans lesquelles il est abordé (en tant que genre et par rapport à son
public).
4. Système, géographie physique, cartographie, XVII/€ siècle.
On notera que les mots-clés proposés ne reprennent pas fidèlement les mots du ré-
sumé. Ainsi, on préfère la forme du singulier pour système, conformément aux rè-
gles énoncées supra. Par ailleurs, on propose cartographie, et non cartographe
comme mot-clé étant donné que le texte ne porte pas sur les cartographes en tant
que groupe professionnel ou social, mais sur leurs stratégies de représentation car-
tographique du monde. Enfin, en proposant géographie physique comme mot-clé
-alors qu'on ne l'atteste qu'une seule fois dans le texte, à la différence de géogra-
phie tout court- on cerne plus précisément le champ de recherche.
Les mots-clés ne sont pas présentés dans l'ordre d'apparition dans le texte mais selon
une hiérarchie bien délimitée: on commence par identifier l'objet d'étude/d'analyse,
le sujet, le champ d'observation, la période concernée par le travail de recherche.

EXERCICE 4

Constiluez un index des notions et un index des auteurs cités à partir du lexie ci·
dessous.

Un index des notions doit recenser l'ensemble des termes employés dans un texte, en
donnant ainsi accès aux définitions, aux passages explicatifs ou polémiques concer-
nant chacune des notions employées et en permettant, de ce fait, d'avoir une représen-
tation à la fois précise, por1ctuelle et succincte de l'étude.

Un index des auteurs doit recenser l'ensemble des auteurs cités.

Compte tenu de ces définitions, on proposera les index suivants :


Notions et mots-dés 31

c
Index,..,.
L
...,......
Culturalisme 121 lévi-StrllUSS \21
Culture 120.121 Unton 121
G T
GrOIJ{Ie soàal 120-121 TyforJ20
H
Héritage sada! 121
N
Nature 121
R
Relativisme rulturell21
T
Tram culturels 121

Si l'index des auteurs cités prend appui sur les données du texte exclusivement, l'index
des notions tient aussi de l'analyse personnelle de l'auteur. Ainsi, l'auteur identifie les
thématiques qu'il considère centrales dans son texte et c'est en fonction de cette ana-
lyse qu'il fera figurer ou non un terme dans l'index des notions.
Mais, bien que l'index que nous proposons ne soit probablement pas celui que pré-
senteraient les auteurs du texte, il s'appuie sur quelques considérations générales con-
cernant le sujet traité (la culture, et les mots de la même famille, renvoyant à des
courants théoriques - culturalisme- ou à des phénomènes adjacents - relativisme cul-
turel, trait culturen et les éléments qui jouent un rôle dans l'explication et la définition de
la notion de culture !groupe social, héritage social, nature).
La notion de culture étant définie aussi bien page 120 que page 121 , nous avons sou-
ligné en gras les deux numéros de pages.
Chapitre 3
REVUE DE LA LITTÉRATURE,
CONSIGNES ET MÉTHODES

La revue de la littérature est l'étape intermédiaire entre, d'une part, la lecture et


l'établissement des fiches de lecture et, d'autre part, la rédaction du cadre théorique
d'un mémoire, d'une thèse, d'un article. La revue de la littérature s'inscrit donc dans la
continuité du travail de recherche. Elle est subordonnée à un sujet de recherche fixé au
préalable. L'objectif de la revue de la littérature est double :
a) établir un« état de l'art>> théorique sur un sujet donné (c'est-à-dire, connaî-
tre les recherches qui ont déjà été faites et éviter ainsi les redites);
b) élaborer sa propre problématique en s'appuyant sur les résultats de recher-
ches antérieures relatives à son sujet.
La revue de la littérature aide à« poser des problèmes>> car, « [a]vant tout, il
faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique, les pro-
blèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. »(Bachelard 1965 :14)

1. Quelques principes de la revue


de la liHérature
Qu'est-ce au juste une revue de la littérature? Quels sont les éléments à prendre en
compte pour faire une revue de la littérature ? Avant tout, il faut savoir qu'une revue de
la littérature se prépare au fur et à mesure des lectures et de leur confrontation, soit dès
le début des recherches et non lors de la phase de rédaction finale.

1.1 LES DONNÉES NÉCESSAIRES POUR ABORDER


LA REWE DE LA UTIÉRATURE
Pour entamer la revue de la littérature, il faut :
- un sujet de recherche ;
- une bibliographie (cf. chapitre 1), qui évoluera tout au long des lectures;
- les fiches ou notes de lecture des ouvrages répertoriés dans la bibliographie.
34 Mise en place de la recherche

la revue de 1«;~ littérature est à distinguer de la simple bibliographie


commentée. A la différence d'une bibliographie commentée- qui
correspond souvent aux premières ~ches de lecture et donc aux pre-
miers pas vers la revue de littérature-, la revue de la littérature est
orientée vers la formulation d'une problématique et donc se propose
de mettre en regard différents travaux, de faire ressortir les points
d'accord et de désaccord; bref, elle permet d'engager une discus-
sion, un débat.

1.2 UNE LECTURE AmNTM ET CRmQUE

La revue de la littérature permet de formuler la problématique et de préciser l' origina-


lité du travail de recherche tout en le situant par rapport aux travaux existant. La lecture
des ouvrages qui serviront à la constitution de la revue de la littérature donne lieu à des
notes de lecture qui doivent faire ressortir (dans des rubriques bien délimitées de la
fiche de lecture, par exemple) :

- les hypothèses de l'article ou de l'ouvrage ;

- les méthodes utilisées pour vérifier les hypothèses ;

- les résultats obtenus et leur interprétation ;

- les apports en termes méthodologiques ou théoriques.

La lecture doit aussi être critique, dans le sens où il s'agit d'identifier les
apports des travaux cités et de se positionner par rapport à eux. Aux rubriques ci-des-
sus on rajoutera donc deux autres rubriques :

- les liens avec d'autre travaux: points communs, complémentarité, opposition;

- les remarques personnelles : points forts, points faibles, etc.

Ce sont ces notes critiques qui permettront de réorganiser les notes de lecture en
vue de la constitution de la revue de la littérature.

1.3 LA QUESnON DE L'INTERDISCIPUNARITÉ

La revue de la littérature peut intégrer au débat des travaux issus d'autres champs dis-
ciplinaires et ce notamment dans deux cas de figure :

- lorsque le sujet de recherche se prête à un traitement interdisciplinaire (ainsi, la


linguistique peut emprunter à la psychologie, à la sociologie, aux sciences poli-
tiques, etc. ; les sciences politiques peuvent emprunter à l'histoire ou à la socio-
logie, etc.) ;

- et lorsque la littérature est réduite, voire absente, sur un sujet donné.


Revue de la littérllfllre, consignes et méthotJes 35

1.4 LA RÉDACTION
Du point de vue structurel, la revue de la littérature emprunte :
• à la synthèse - il faut synthétiser les informations recueillies, en selectionnant
les données cohérentes par rapport à son objectif et en mettant bien en évidence
les points qui sont importants pour son argumentation ;
• à l'argumentation -le débat engagé, qu'il soit entre les auteurs cités ou avec les
auteurs cités, doit formuler clairement les arguments justifiant chacun des posi-
tionnements théoriques ou méthodologiques identifiés ; les arguments sont pui-
sés dans les ouvrages cités ou émergent des contradictions et des imprécisions
relevées dans ces derniers.
Du point de vue formel, la revue de la littérature doit répondre aux normes spé-
cifiques au discours universitaire (voir les autres chapitres du livre).
L'organisation de la revue de la littérature présuppose une hiérarchisation du
contenu, comme n'importe quel chapitre du travail de recherche. Le plan de la revue de
la littérature rendra compte de cette hiérarchisation. Les titres des sections et sous-sec-
tions peuvent renvoyer directement à des théories, modèles, ouvrages ou auteurs (on
n'abuse cependant pas de ce type de titres).lls peuvent aussi synthétiser l'idée princi-
pale développée dans la section ou sous-section qu'ils encadrent.

EXEMPlES
4. Modèle du réseau associatif d'émotions
4. 1. Modèle du réseau de Bower ( 1981)
4.2. Modèle d'lsen, 1984 (valence, ou valence et intensité)
5. le contenu des cognitions sociales
5. 1. Récupération des souvenirs stockés en mémoire
5.2. jugement social et impression sociale
[22]
2. 1 la problématique de la démission des enseignants
2.2 les indicateurs du succès initial en enseignement
2. 2.1 le succès aux stages pratiques
2.2.2 le degré d'engagement dans l'enseignement
2. 3 les variables prédictives du succès en enseignement
2.4 l'APS comme méthode de sélection des candidats aux études en médecine et en éduca-
tion à l'Université laval
2.4.1 l'APS en médecine
2.4.2 l'APS en éducation
2.4.3 l'entrevue comme méthode de sélection
2.4.4 la notice autobiographique standardisée (NAS).
2.4.5 La relation entre I'APS et le succès initial en enseignement.
2.5 Question générale et questions spécifiques de la recherche
[132]
36 Mise en place de la recherche

2. La revue de la liHérature en trois points


Pour aborder la revue de la littérature, on peut conseiller un parcours en trois temps.

2.1 PRÉAlABLES : REPÉRER LES AUTEURS ET LES OUVRAGES


IMPORTANTS AYANT TRAITÉ D'UN SUJET DONNÉ
• On cherche avant tout à se constituer une culture générale suffisamment
solide sur un sujet et à identifier les concepts clés du sujet
consulter les dictionnaires et les encyclopédies, les manuels et les ouvrages
de référence. En plus du cadre informatif général, ces ouvrages fournissent
des éléments de méthodologie et permettent ainsi de mieux cerner et de rédui-
re le sujet.
• La revue de la littérature se fait à partir d'ouvrages scientifiques
- il s'agit donc de sélectionner les ouvrages scientifiques (monographies, arti-
cles de périodiques, thèses) pertinents sans se perdre dans r amoncellement de
publications et d'informations environnantes; pour cela il faut consulter les
index bibliographiques, les fichiers documentaires et les bibliographies des
bibliographies, etc. En général, dans un ouvrage scientifique, on devrait re-
trouver les éléments suivants : revue de la littérature, proposition ou hypothè-
se de recherche, présentation de la méthodologie. Par ailleurs, il existe des
ouvrages qui font l'« état des lieux» de la recherche, en donnant ainsi un
aperçu global du sujet. lls peuvent" être un bon point de départ pour les lectu-
res en vue d'une revue de la littérature.
• La revue de la littérature suppose une confrontation, un dialogue entre points
de vue
- se donner les moyens de faire dialoguer différents points de vue, en faisant
appel à des ouvrages qui s'inscrivent dans des cadres théoriques, voire dans
des champs disciplinaires, différents. Si la délimitation a priori d'un cadre
théorique permet de limiter l'ampleur de la revue de la littérature, elle risque
d'entraver l'accès à« ce qui est connu» et à« ce qui ne l'est pas>>.
NB. Il est recommandé de commencer par les ouvrages et les articles les plus
récents et de « remonter » ensuite aux travaux plus anciens.

2.2 ÉTAPES
• Saisir l'état des connaissances sur un sujet dans un espace cognitif donné (dis-
cipline, domaine, courant).
• Identifier les débats existant dans le domaine et être prêt à débattre « avec >> et
au sujet de la littérature existante. ll faut donc se faire une idée claire des débats
- théoriques, méthodologiques, épistémologiques, techniques - qui nourrissent
la discipline concernée sur le sujet choisi.
• Prendre en compte les méthodes employées (se demander aussi si elles sont
employées d'une manière efficace), vérifier la pertillence des faits et des opinions
ainsi que les présupposés qui en découlent. n faut connaître les instruments qui ont
été mis à l'œuvre dans les recherches antérieures afin d'évaluer leur fonctionnalité.
Revue rie la linérafure, coosignes el méthodes 37

2.3 AnENTES
• Au niveau du contenu, il s'agit de mettre en évidence les points énumérés en
2.2 ci-dessus ; de citer lisiblement les sources tout en se démarquant ; de préfé-
rer la synthèse au résumé; de &e fixer un objectif (question, hypothèse à
formuler; problématique à affiner) au début et d'y arriver à la fin.
• Au niveau de la forme, il convient de soigner la présentation en structurant
rigoureusement le texte (des 1.1., 1.1.1., etc. et des titres portant sur le débat,
plutôt que sur la liste des auteurs traités). Une attention toute particulière doit
être faite à la rigueur des citations et à leur mise en forme (voir ch. 7), à la
bibliographie et au respect des normes bibliographiques universitaires.

la revue de la liltérature constitue généralement un chapitre ou une


partie théorique du travail de recherche. Une fois la problématique
reformulée, le travail se poursuit avec la partie analytique.
Cependant, une revue de la liltérature peut déboucher sur une pro-
blématique« de synthèse», qui formule un objectif théorique. letra-
vail de recherche propose de fournir une synthèse de travaux déjà
existant, en appliquant un point de vue d'ensemble qui justiRe le
choix des documents pris en compte et des organisations argumenta-
fives qui permettent au chercheur de projeter ses propres représenta-
tions sur le phénomène étudié.
EXEMPLE
Parmi les travaux qui se sont saisis du concept d'adivité dans les
sciences humaines et sociales, on en compte au;ourd'hui quelques-
uns qui ont une portée spécifique dans le champ des pratiques de
formation. L'obiet de cette note de synthèse est d'en proposer une lee-
lure, du point de vue de l'intérêt qu'ils peuvent susciter pour ceux qui
conduisent des recherches en lien avec l'univers de la Formation et,
bien sûr, pour ceux qui y exercent des adivités, y construisent et y
déploient des compétences, au fil des situations rencontrées.
([21]:11)

3. Exercices d'application
EXERCICE 1
Le texte ci-dessous est un extrait de la revue de littérature d'un mémoire de
Master 1 en Sciences du langage (mais aucune compétence en Sciences du langage
n'est requise pour en faire l'analyse). Que pouvez-vous dire quant à :
- l'introduction du débat ;
- la justification des sources et/ou des éléments cités ;
- la mise en relation des citations ?
38 Mise en place de la recherche

Les grammaires traditionnelles


1 . Ducrot (1994)
• [ ... ]coordination syntaxique : deux segments d'un énoncé sont coordonnés lors-
qu'ils ont une même fonction • !Ducrot 1994).
2. Dubois !1994)
• .On appelle coordination le fait qu'un mot[ ... ] relie deux mots ou deux suites de
mots qui sont de même statut !catégorique} ou de même fonction dans la phrase •
!Dubois 1994).
3. Neveu (2004)
« Le terme de coordination sert à désigner en syntaxe un type d'expansion carac-
térisé par la mise en relation de deux ou plusieurs unités[ ... ] réunies dans un même
cadre syntaxique mais n'entretenant entre elles aucun rapport fonctionnel. [ ... ]sim-
ple relation de jonction, c'est-à-dire d'équivalence fonctionnelle entre des unités de
même rang • (Neveu 2004).
4. Mounin (2004)
• Expansion : Se dit de tout élément dont l'adjonction à un énoncé n'affecte pas la
fonction syntaxique des éléments préexistants. [ ... ] On distingue deux types
d'expansion : la coordination et la subordination •!Mounin 2004).
èomme nous pouvons le voir, la coordination, dans les grammaires traditionnelles, est
considérée comme une structure symétrique : il s'agit d'une relation entre deux éléments
de même nature ou de même fonction, liés por une conjonction de coordination.
[brouillon de mémoire de Master 1]

EXERCICE 2
Les paragraphes qui suivent sont des extraits de revues de la littérature. Identifiez :
a) /es aspects (théorique, méthodologique, empirique) et les données (notions, caté-
gories, corpus ... ) sur lesquels est engagé le débat;
b) les éléments sur lesquels s'appuie la problématisation.

1. Ex : Lis et relis-les
D'après Kayne, qui reprend les travaux de Bernincà et Cinque !année), l'exemple
ci-dessus est agrammatical. Selon nous, et après enquête auprès de locuteurs de
générations différentes, cette phrase est tout à fait acceptable. Ceci remet en cause
l'argument de Kayne selon lequel l'antécédent du clitique doit toujours précéder la
position vide (de clitique).
[brouillon de mémoire de Master 1]

2. Entre des énoncés non synonymes, il n'y a pas à proprement parler« variation •,
mais plutôt, comme le propose plus loin Jean-Marie Schaeffer, choix • entre plu-
sieurs énoncés toujours différentiellement marqués •. Cette formulation !nullement sy-
nonyme de la précédente) me paraît plus acceptable mais elle nous éloigœ de la
perspective d'une • stylistique de la langue •. Si en effet les énoncés entre lesquels
se détermine un locuteur n'ont d'autre caractéristique que d'être • différentiellement
marqués •, ils ne constituent aucun paradigme de variation, mais plutôt une série
indéterminée et indéfiniment ouverte.
Dès lors, même la notion de • choix • stylistique demande à être reconsidérée. Elle
recouvre en effet une ambiguïté. Le • choix • d'invente (sic) un usage est d'une tout
autre nature que la sélection • entre des registres • définis. La notion de • choix •
Re'IIJI de Jo littérature, consignes et mélhotles 39

que privilégie Jean-Marie Schaeffer a l'inconvénient de présupposer la disponibilité


a priori des formes stylistiques, entre lesquelles il ne resterait plus qu'à opérer des
sélections et des combinaisons. Autant dire que cette conception du style suppose
la fin de la littérature.
1[37]: 150)

3. Ainsi, les enseignants débutants au primaire vivraient en général des débuts diffici-
les en enseignement selon Huberman 11989, 1990). Cela est d'ailleurs confirmé
par plusieurs autres études empiriques portant sur le choix de la carrière de l'ensei-
gnement ainsi que plusieurs études qui traitent des deux ou trois premières années
en classe.
En effet, bien que les motivations soient diverses, il ressort de plusieurs études que
la prise de contact initiale en classe se posse de façon plus homogène entre débu-
tants. Les chercheurs qui tentent de décrire cette phase dans l'optique d'une séquen-
ce de phases qui jalonnent la carrière en arrivent à porler de stade de • survie • et
de • découverte •!Field, 1979 ; Fuller, 1969 ; Watts, 1979).
[2]

EXERCICE 3

Observez la façon dont des textes et des points de vue sont confrontés. Repérez les
endroits où le débat est amorcé et précisez dans chaque cas les « prolagonistes »
du débat.

1. Pour A Culioli, l'énonciateur est le support de l'énonciation, alors que le locuteur ~si
• le sujet de l'énonciation-source icelui qui dit "je") •. Cette position diffère de celle
d'O. Ducrot pour qui l'énonciateur réfère au "personnage illocutoire", c'est-à-dire à
la personne à l'origine de l'acte illocutoire ou au • sujet mis en scène por
l'énonciation •, tandis que le locuteur est un "personnage énonciatif", c'est-à-dire,
• celui à qui la porole est attribuée, l'auteur de l'énoncé •Id. C. Fuchs 1981 :51).
1[26]: 119)

2. [C'est sur cette base que] Mandler, comme le fit Lazarus, va critiquer la théorie de
Zajonc, la contrecarrer por des données expérimentales issues du même paradig-
me que l'attaqué utilisa pour valider sa propre conception des liens entre les émo-
tions et les cognitions. Mandler critique Kunst-Wilson et Zajonc 11980) sur le fait
d'avoir doté d'un statut particulier les jugements de préférence exprimés suite à de
brèves présentations de stimulus. Contrairement à l'idée défendue por ces auteurs,
selon laquelle il y a spécificité du traitement affectif, Mandler a mis en évidence un
effet non spécifique de l'activation des représentations de formes sans signification,
qui ne se limite pas aux jugements affectifs. Il a reproduit les résultats observés par
Zajonc et a en plus montré que les sujets ont non seulement une préférence pour
les formes préalablement présentées et qu'ils ne reconnaissent pos, mais qu'ils ex-
priment également pour ces mêmes formes des jugements de familiarité compara-
bles aux jugements de préférence.
1[22]: 17)

3. Hoek étudie les aspects syntaxiques, sémantiques, sigmatiques et pragmatiques du


titre littér01re !français, depuis la fin du Moyen Âge) et en présente une typologie.
Comme l'indique le titre de son ouvrage, sa perspective se veut sémiotique, ce qu'il
souligne dans son avant-propos :
40 Mise en place de la recherche

Au point d'intersection de la théorie littéraire, de la linguistique et de la sémiotique,


La marque du titre voudrait être une description sémiotique tant des marques
laissées par (e iilre sur !e !exle que des marques clistindives, propres au titre : \e titre
marque et est marqué en même temps. {Hoek 1981 : Xl)
la grille d'analyse établie par Hoek n'est pas basée sur les différents genres de
textes littéraires, mois repose sur des réflexions théoriques plus abstraites. Elle s'avè-
re à plusieurs reprises trop rigide, ce qui a pour conséquence une redondance con-
sidérable de certaines analyses.
([125]: 78)

4. Corrigé des exercices d'application


EXERCICE 1

Le lexie ci-dessous est un eJdroit cie la revue Je litféralure J'un mémoire Je Masler
l en Sciences Ju langage (mais aucune compétence en Sciences Ju langage n'est
requise pour en laire l'analyse}. Que pouvez-vous Jire quant à :
- l'introduction du débat ;
- la iustification des sources et/ou des éléments cités ;
- la mise en relation des citations ?

- L'introduction du débat :
le débat n'est pas introduit. le lecteur ou évoluateur du mémoire ne soit pas pourquoi
il doit lire celte liste de définitions. La lecture d'un mémoire doit pouvoir donner accès
à l'argumentation scientifique. Il convient donc d'annoncer au lecteur ce que !alec-
ture des définitions est censée apporter à la construction de la problématique. la for-
mulation de cette introduction doit permettre de voir si le sujet est suffisamment affiné
pour débaucher sur la problématique définitive du travail de recherche engagé.
- La justification des sources et/ ou des éléments cités :
D'abord, il n'est pas précisé si le sujet soulève un problème notionnel. la nature de
ce problème n'est pas précisée non plus :absence de définition consensuelle d'une
des notions centrales de l'étude ou définition(s) insuffisante(s)? Rien n'est dit non
plus quant aux critères de choix des sources ·. s'agil-il de textes de référence ? a+
on affaire au même courant théorique ? ou à des courants théoriques opposés ?
Préciser ces éléments permet à l'étudiant de préciser son cadre de référence, en
donnant ainsi l'étendue el les limites de sa recherche.
- La mise en relation des citations :
Le dialogue entre les auteurs cités est absent: si tous les auteurs cités s'accordent
sur le sujet, le fait de l'annoncer dès le départ rend le texte plu's lisible, d'autant plus
si l'on précise les points sur lesquels les auteurs s'accordent. De fait, cet extrait de
mémoire indique que l'auteur est encore à l'étape du recueil des données théori-
ques- il ressemble davantage à une fiche de lecture commentée qu'à une revue
de la littérature. Tout le travail d'analyse et de positionnement par rapport aux
auteurs et ouvrages cités reste à foire.
Revue de lo littérature, consignes et mélhotles 41

EXERCICE 2
Les paragraphes qui suivent sont des exfraifs de revues de la lilféralure. klermliez :
a) les aspects (théorique, méthodologique) et les données (notions, catégories, cor-
pus) sur lesquels est engagé le débat ;
b) les éléments sur lesquels s'appuie la problématisatian.

l . La problématisation porte sur un argument de la théorie de Kayne et s'appuie sur


un contre-exemple dont l'acceptabilité- notion de base en linguistique générative
-a été vérifiée auprès d'un échantillon de locuteurs natifs.
Une théorie n'est valide que lorsqu'elle est susceptible de s'appliquer à une caté-
gorie de cas ou de phénomènes. Le contre-exemple, s'il ne permet pas de remettre
en cause une théorie à lui tout seul, constitue un porte-à-faux justifiant la discussion,
sinon la révision de la théorie.
2. La problématisation porte sur des notions qui visent à appréhender des phénomè-
nes de style en linérature. Elle prend appui
• sur l'analyse critique de la définition de la notion de • choix • et de son
• adéquation • par rapport au phénomène appréhendé :
Si en effet les énoncés entre lesquels se détermine un locuteur n'ont d'autre
caractéristique que d'être • différentiellement marqués », ils ne constituent aucun
paradigme de variation, mais plutôt une série indéterminée et indéfiniment
ouverte.
Dès lors, même la notion de • choix , stylistique demande à être reconsidérée.
Elle recouvre en effet une ambigui1é. Le • choix • d'invente (sic) un usage est
d'une tout autre nature que la sélection • entre des registres »définis.
• sur l'évaluation des présupposés théoriques que cette notion implique :
la notion de • choix • que privilégie }eanMarie Schaeffer a l'inconvénient de
présupposer la disponibilité a priori des formes stylistiques, entre lesquelles il ne
resterait plus qu'à opérer des sélections et des combinaisons.
• corollairement, sur l'évaluation de leur cohérence par rapport à une certaine con-
ception (implicite) de l'objet concerné, qui est la littérature :
Autant dire que cette conception du style suppose la fin de la littérature.
3. Le débat porte sur un constat empirique : les débuts difficiles des enseignants dé-
butants. Ce constat est appuyé par des renvois à plusieurs travaux :
En effet, bien que les motivations soient diverses, il ressort de plusieurs études que
la prise de contact initiale en classe se posse de façon plus homogène entre débu-
tants. Les chercheurs qui tentent de décrire cette phase dans l'optique d'une séquen-
ce de phases qui jalonnent la carrière en arrivent à parler de stade de • survie • et
de • découverte • (Field, 1979 ; Fuller, 1969 ; Watts, 1979).
On pourrait reprocher à ce texte de ne pas détailler les données (statistiques, ob-
servations, enquêtes) permettant d'étayer l'hypothèse des débuts difficiles.

EXERCICE 3
Observez la façon dont Jes textes et des points de vue sont confrontés. Repérez les
endroits où le débat est amorcé et précisez dans chaque cas les « protagonistes »
Juclébat.
42 Mise en place de la recherche

l . Amorçage du débat :
Cette position diffère de celle d'O. Ducrot
• Protagonistes • : A. Culioli, O. Ducrot, C. Fuchs.
L'auteure ne s'implique pas dans le débat.
2. Amorçage du débat :
[C'est sur cette base que] Mandler, comme le fit Lazarus, va critiquer la théorie de
Zajonc, la contrecarrer por des données expérimentales
• Protagonistes • : Mandler, Zajonc, Lazarus, Kunst-Linson.
L'auteur ne s'implique pas dans le débat mais semble s'aligner sur les propositions
de Mandler.
3. Amorçage du débat :
La grille d'analyse établie por Hoek n'est pas basée sur les différents genres de
textes littéraires, mais repose sur des réflexions théoriques plus abstraites. Elle s'avè-
re à plusieurs reprises trop rigide ce qui a pour conséquence une redondance con-
sidérable de certaines analyses.
« Protagonistes • : l'auteure engage un débat avec Hoek.
CHAPITRE 4
PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE
ET HYPOTHÈSES

La mise en place d'une problématique et d'hypothèses de recherche clairement


formulées est au cœur de toute démarche scientifique.

1. La problématique de recherche
Problématiser c'est identifier l'ensemble des éléments qui posent problème dans un
certain champ, dans un certain domaine, sur un sujet donné, au niveau de la méthode
de travail empruntée, etc. Soutenir que tel ou tel phénomène « pose problème » permet
de supposer une incohérence ou une incomplétude de l'élément en question, une diffi-
culté théorique ou pratique dont la solution n'a pas encore été trouvée. À moins que la
solution existante soit insatisfaisante, voire contradictoire, à la lumière de données, de
méthodes, de théories nouvelles.

EXEMPLE
Du constat des insuffisances lexicographiques des dictionnaires usuels et des grands dictionnai·
res de la langue française et de la langue italienne, découlent des remarques qui peuvent orien-
ter et faciliter la réflexion sur la conception d'un nouvel outil de travail pour le traducteur: dans
un premier temps un logiciel d'aide à la traduction italien-français des termes qui concernent
les fruits.
1[90]: 199)

Ce qui pose problème n'est pas donné à l'avance. Le chercheur doit


par conséquent identifier le/les éléments qui posent problème en
s'appuyant sur ses lectures (voir à ce propos, le chapitre 3 sur la
revue de la littérature) et en fonction de ses présupposés de recher-
che. En effet, si le point de départ de toute recherche est représenté
par l'identification d'un« sujet» (issu de choix personnels ou des dis-
cussions avec un directeur de recherches), ce sujet n'est pas encore
une « problématique » au sens propre du terme.
Mise en place de la recherche

Comme dans un sablier, l'élaboration de la problématique provient du parcours


d'un champ plus large qui se voit rétrécir au fur et à mesure de l'approfondissement des
lectureS et. qui pellllet, en aval, de nouvelles ouvertures lors du développement de la
recherche. Comrile dans l'exemple suivant, où la problématique de l'article apparaît après
le balayage d'un champ d'interrogations plus large qui montre l'étendue du sujet abordé:
fXEMIJII
Préoccupée à ses débuts por l'homogénéité des textes, l'analyse du discours françoise a pris
conscience depuis quelques années de leur hétérogénéité fondamentale. Cette préoccupation
due en partie à la redécouVerte des travaux de M. Bokhtine et aux travaux de J. Authier, est
liée également à l'analyse de textes oroux produits en situation d'échange. C'est un corpus de
ce type qui sera éludié ici.
l'hétérogénéité, notion opératoire tout à fait pertinente pour les analystes de discours, est en
lait peu aisée à circonscrire car elle se manifeste en surface des textes par une grande diversité
de traces. Aussi avonS"flous choisi de l'aborder par le biais de la description d'un seullype de
formes : l'incise, et dans un genre discursif particulier : /es inferadions orales entre scientifiques.
l'incise en effel est particulièrement remarquable à l'oral, où elle se caractérise par des traits
d'hétérogénéité intônolifs el syntaxiques à la fois. Deux interrogations ont alors guidé cette ana-
lyse des incises, compte tenu de la spécificité du genre discursif éludié : y aurait-il des traces
d'hétérogénéité d'un autre type que celles généralement décrites? Quelles fonctions peut-on
attribuer à ces segments en incise dans les interactions oroles entre pairs?
1[115]: 173)

La problématique étant le résultat d'un point de we qui est appliqué au sujet


d'étude, plusieurs problématiques - parfois contradictoires -peuvent être présentées à
partir du même objet de recherche. Dire que «la stabilité du gouvernement d'un pays
influe sur la stabilité du taux inflationniste de la monnaie nationale » représente une
problématique pertinente, mais d'autres problématiques peuvent mettre en lien le con-
texte politique et la situation économique d'un pays : «L'idéologie du parti au pouvoir
a une influence directe sur la définition des domaines de l'intervention de l'État ».Tout
dépend du point de vue et etes hypothèses que l'on formule ainsi que du matériel qu'on
se propose d'utiliser pour défendre ce point de we.

1.1 lES ÉLÉMENTS CON5mUANTS D'UNE PROBLÉMATIQUE


La problématique est définie dans l'introduction du travail de recherche car elle permet
de poser des jalons, de fixer des objectifs et d'attirer l'attention du lecteur. C'est la pro-
blématique qui conîere l'identité même du travail de recherche entrepris.
La problématique identifie un secteur « incomplet» dans les recherches anté-
rieures faites par d'autres chercheurs dans le même domaine et se positionne, donc, à
l'intérieur de ce secteur. Ce positionnement peut se faire de manières différentes selon
que le chercheur se situe en prolongement ou en rupture avec le champ de recherches
par rapport auquel il définit sa probléma:tique (cf. infra). Dans les deux cas, le chercheur
doit avoir lu les travaux de ses prédécesseurs et montrer qu'il les a lus en construisant
une revue de la littérature pertinente et en cohérence avec sa recherche (voir chapitre 3).
NB. L'énoncé de la problématique peut être accompagné de précisions sur la
méthode de travail envisagée, sur la nature du corpus d'étude ou/et sur l'annonce des
résultats escomptés.
l'roblémmique de lo reclrerche et hypothèse(s} 45

La problématique est le lieu où le chercheur montre son originalité, ce qui le


met souvent en position de« rupture» avec ses prédécesseurs- dont la lecture s'avère
néanmoins indispensable: on ne peut mesurer le degré d'originalité de son étude si
l'on ignore les travaux antérieurs à sa recherche.
Le chercheur peut être original en choisissant :
d'aborder un problème d'un point de vue théorique qui n'a jamais été adopté
auparavant ;
d'appliquer une nouvelle méthode d'analyse;
de travailler sur un nouveau corpus d'application qui soulève des questions ou
des difficultés inédites.

Dans l'introduction suivante tirée de l'avant-propos d'un volume collectif, on


voit clairement apparru"tre la revue de la littérature par rapport à laquelle l'auteur intro-
duit une nouvelle problématique d'étude:
EXEMPLE
Les réflexions sur la nomination remontent aux sources de la culture occidentale jusqu'à se con-
fondre dans la Genèse ou dans le CroJyle de Platon avec l'adivité même du langage. Par la
suite, les controverses ont semblé se concentrer sur l'opposition des empiristes, pour qui la con-
naissance du monde occupe une place essentielle dans le fonctionnement du nom, avec ceux
qui insistent sur l'autonomie du lexique. Si le structuralisme d'inspiration saussurienne a donné
l'impression que la linguistique évacuait le référent, la thèse empiriste a repris de la vigueur à
partir des thèses de Putnam, pour qui la construction du sens des mots passe par les relations
stéréotypiques. Cependant, dans cette publication, qui a pour origine les travaux du
réseau de recherche Nomination de Montpellier et de Paris 3, les débats sont déplacés
autour des nouvelles problématiques de la construction et de la stabiliso-
tion du sens en discours.
([14]: 13)

1.2 DES MODÈLES POSSIBLES DE PROBLÉMATIQUE

La relation qu'établit la problématique entre le champ des recherches antérieures et la


recherche qui est en train de se faire permet d'identifier plusieurs types de problémati-
ques. Le classement ci-dessous, loin d'être exhaustif, propose un panorama des formes
de problématisations possibles :
a) I~a problématique polémique se situe en rupture avec le champ de recherches
dans lequel elle s'inscrit. L'auteur propose de manière explicite un point de vue
différent de celui de ses pré~écesseurs.
L'intégration de la population rome dans les sociétés de l'Europe Centrale et Orientale est con-
sidérée comme étant un des processus sociaux et politiques les plus problématiques. Tandis que
les hommes de science proches de la pensée libérale soutiennent des solutions entièrement mul-
ticulturelles - qui reposent sur la généralisation du modèle des sociétés culturellemenl divisées
-l'étude de certains cas, comme celui des communautés rames, met en évidence les limitations
sévères que ce modèle comporte. Dans cet essai, nous allons réaliser un compte-rendu de ces
limitations et ouvrir un débat qui permette de formuler quelques lignes directrices pour une re-
cherche censée préparer une alternative menant à l'intégration de la population rome.
1[84]: 106)
46 Mise en place de la recherche

b) La problématique d'élargissement propose de déplacer les frontières d'un


champ ou d'un objet de recherche traditionnellement considérés sous un angle
plus restreint. L'auteur indique de nouveaux points de vue ou de nouveaux sec-
teurs qui n'ont pas été exploités par les recherches antérieures.
L'analyse proposée dans cet article s'inscrit dans le domaine du traitement documentaire avec
la volonté de dépasser le cadre d'investigation habituel qu'est le syntagme nominal en prenant
en considération d'autres éléments informatifs comme ceux exprimés par les structures verbales.
En s'appuyant sur l'exemple du verbe • progresser >, extrait d'un corpus orienté vers la stratégie
des entreprises, on tentera de comprendre comment l'information est véhiculée, comment à
l'aide d'outils linguistiques nous pouvons extraire cette information et quelles sont les connais·
sances nécessaires à cette extraction.

([15]: 65)

c) La problématique de confirmation propose d'appuyer une théorie ou une


méthode déjà attestées par application sur un autre objet ou sur un autre corpus.
L'auteur indique dans ce cas le modèle ou la théorie sur lesquels il s'appuie
ainsi que les raisons qui l'amènent à le/la projeter sur un corpus différent.
Pour certaines orientations politiques contemporaines, le politique est devenu un objet d'interro-
gation non pos à cause de sa signification et de son importance générale, comme ce fut le cas
pour les anciens et les modernes, mais parce que sa figure semble s'obscurcir de plus en plus.
l'un des thèmes qui manifestent une présence obsessionnelle dans le discours philosophique
contemporain est la question de la souveraine!~ vue comme une clef pour mieux comprendre
le politique. Pour certains courants de pensée, l'institution politico-juridique de la souveraineté
a comme horizon de fonctionnement et d'intelligibilité une structure appelée théologico-politi-
que. la meilleure exemplification de ce sens est peut-être le tournant politique amorcé par le
• dernier • ouvrage de Derrida. Selon cet auteur une des tâches les plus urgentes de la philo-
sophie dé-constructive est d'interroger le doublet théologico-politique, dispositif qui -selon lui
- est responsable du fonctionnement de certains éléments de la souveraineté. Il semble donc
que la souveraineté et la théologie politique soient des entités qui se soutiennent mutuellement.
Dans les pages suivantes, d'une manière critique, nous tenterons de suivre cette voie de recher-
che en prenant comme champ d'analyse les développements théoriques de Carl Schmitt, auteur
en grande partie responsable de la relance contemporaine du concept de théologie politique.

([121]: 14)

d) La problématique d'affinement propose d'apporter des éléments supplémen-


taires à la description d'un objet, d'une théorie, d'une méthode ou d'un corpus
d'analyse.
Toute idéologie dit à ses adeptes quoi faire et comment procéder dans un programme général
d'action sociale et politique. Par cela, elle lie la pensée, les idées et les croyances des individus
engagés dans l'action. Par conséquent, pour devenir partie de la vie quotidienne, les théories
idéologiques transforment les concepts en représentations sociales. En première approximation,
dans leurs rapports avec l'idéologie, les représentations sociales peuvent être définies comme
des images mentales de la réalité sociale ayant obtenu le consensus d'un groupe. Parmi les
concepts centraux de l'idéologie communiste devenus des représentations sociales il y a celui
de • l'homme nouveau • que nous allons analyser dans cet article.

([10]: 123)
Problémolique de hl !ldwche el hypothèse(s) 47

2. L'hypothèse de recherche
L'hypothèse représente la réponse anticipée que donne le chercheur à la problématique
formulée. Elle est présentée sous la forme d'un énoncé déclaratif ou interrogatif qui
précise une relation plausible entre des phénomènes observés ou escomptés. Une
recherche peut s'appuyer sur une ou sur plusieurs hypothèses distinctes ou découlant
l'une de l'autre.

fJCfMIIU
Cette étude est largement spéculative. Elle s'appuie sur une hypothèse héritée de l'analyse de
conversations authentiques- hypothèse selon laquelle le discours relève d'une interaction entre
sujets parlants- pour interroger le statut de l'auteur et du lecteur relativement au texte littéraire.
Compte tenu de cette hypothèse, il s'agira de démontrer que le texte littéraire lient à un discours
susceptible de faire l'objet de deux interprétations tout à fait distinctes. Il peut être interprété
comme tenu par son auteur et adressé à ses lecteurs lorsqu'il s'articule à l'interaction en cours
entre son auteur et ses lecteurs ou, au contraire, comme rapporté, lorsqu'il s'articule à une inte-
raction relatée par l'auteur à travers un récit implicite.
([99]: 219)

L'hypothèse peut être exprimée comme telle dans l'introduction du travail


(«nous faisons l'hypothèse que les discours des manuels scolaires influent très forte-
ment, dans le contexte roumain, sur les pratiques de classe » ). Elle peut aussi être
implicite mais, dans tous les cas, la recherche est orientée par la réponse anticipée que
donne le chercheur à la question qu'il s'est posée. Toute la démonstration qui suit per-
met la vérification de l'hypothèse formulée en introduction, comme dans l'exemple
suivant où le chercheur revient dans ses conclusions à l'hypothèse pour la confirmer :

Introduction: • On peut légitimement suPfl059r qu'une quatrième de couverture comporte l'ap-


préciation, voire qu'elle en est saturée. A partir de cette hypothèse initiale, on s'est intéressé à
l'examen du fonctionnement de l'opération sous-jacente à l'appréciation dans ce genre discursif
particulier[ ... ]. En effet, si celle-ci ne s'actualise pos seulement por la modalité appréciative
[ ... ],on peut postuler l'existence d'autres procédés destinés à dire 'du bien' du livre-support.
[ ... ]
Un second objectif a guidé également l'analyse : vérifier si les variations à l'intérieur du corpus
de quatrième de couverture[ ... ] permettent de préciser la nature des livres-support. On est parti
en effet d'une hyp6thèse initiale qui postulait que la nature de l'appréciation dans la quatrième
de couverture dépend au moins en partie de la fonction du livre dont elle assure la promotion.
les images du texte et du lecteur que construit l'opération d'appréciation dans ces textes cons-
titueraient par conséquent des indices permettant de confirmer cette hypothèse •
([94] : 95-96)

Conclusion : • t'étude de ces valeurs et de ces stratégies apporte non seulement des éléments
utiles à la description de l'appréciation dans les quatrièmes de couverture mais elle permet éga-
lement d'opérer, de par la présence ou l'absence des paradigmes lypes, d'une part, et à l'aide
de la définition de la fonction APPRENDRE ÀFAIRE par l'adresse directe au lecteur, d'autre part,
une classification à l'intérieur de ce genre discursif particulier, classification qui confirme l'hy-
pothèse que la nature de l'appréciation dans ces textes dépend, au moins en partie, de la fonc-
tion du livre-support •.
1[94]: 112)
48 Mise en place de la recherche

Par ailleurs, il se peut aussi que l'hypothèse initialement formulée ne soit pas
confirmée par la recherche, ce qui ne représente pas un échec, les hypothèses infirmées
pouvant donner lieu à de nouvelles hypothèses, comme dans l'extrait ci-dessous où la
non confirmation de l'hypothèse initiale de travail ouvre sur une nouvelle hypothèse en
fin d'article.
EXEMPlE
Partant d'un cadre théorique postmoderne (Maffesoli 1988, Bournan 2000 et Aubert 2004),
nous avons érnis l'hypothèse que les expériences des étudiants Erasmus étaient emblématiques
des mondes contemporains. [ ... ]Mathilde Anquetil écrit à ce propos qu': • on est frappé par
l'insistance des étudiants sur la valeur existentielle de la période Erasmus, comme expérience
de vie •. Cette hypermobilité existentielle est au cœur de l'étude qui suit et sera questionnée.
[ ... ]Le constat principal de l'étude qui a précédé est que l'hypermobilité existentielle posée en
hypothèse théorique n'a pas été confirmée par l'analyse des commentaires laissés sur le site
des 20 ans du programme d'échanges Erasmus. Nous avons ainsi proposé le terme d'Adams,
hypomobilité (ou mobilité réduite et unidirectionnelle) pour décrire les signes constatés dans le
corpus.
[38: 78]

Pour être pertinente et pour orienter de manière efficace la démonstration, une


hypothèse doit être plausible, vérifiable, précise et suffisamment générale. L'hypo-
thèse de Durkheim, par exemple, concernant le suicide, obéit à tous ces critères :
le suicide varie en raison inverse du degré <;J'intégration des groupes sociaux dont lait partie
l'individu [ ... ].
![43]: 188)

elle est plausible car elle part d'un problème de société bien circonscrit
(Durkheim observe à partir de tableaux de données la récurrence de chiffres con-
cernant les taux de suicide dans une société et dans un laps de temps donnés);
- elle est vérifiable par l'analyse des données chiffrées concernant le taux de sui-
cide à l'intérieur de certains groupes d'une société circonscrite;
l'hypothèse est précise, les termes de suicide et de groupe social reflétant claire-
ment le phénomène étudié, il n'y a plus aucune ambiguïté au niveau de la
formulation ;
elle est suffisamment générale, car elle se rapporte de manière claire à des grou-
pes sociaux et non à un individu.
AHention Ill ne faut pas confondre hypothèses et postulats, les premières devant pouvoir être
démontrées tandis que les seconds représentent des données incontestables ou considérées
comme telles. l'arbitraire du signe linguistique représente un postulat, tandis que l'hypothèse
concernant l'appartenance au même groupe linguistique du japonais el du basque devrait pou-
voir être vérifiée.
Probfémalique tfe fo recberclre et hypotfJése(s} 49

3. Exercices d'application
EXERCICE 1
Vous avez ci-dessous quelques résumés d'articles. Complétez le tableau en indi-
quant l'objectif sur lequel porte la recherche, le corpus 1 analysé ainsi que les réfé-
rences faites par l'auteur à la revue de la littérature.

Texte•• Olljedif lie la recllerd!e Corpulllllysé Rêférelces à la rme lie la lttératwe


1
2
3
4
s
1. les démarches qualité de la formation étaient considérées, par les coordonnateurs
du numéro 126 d'Éducation permanente (Voisin et Bona my, 1996). comme induc-
trices de modifications des pratiques de formation et de restructuration des seNices
qui les organisent. Il s'agissait de produire une nouvelle vision de la formation qui
oriente l'attention non plus seulement en amont, sur les moyens à mettre en œuvre.
pour répondre aux besoins de formation construits et négociés, et, en aval, sur les
produits obseNables, mais aussi sur la qualité du processus de formation lui-même.
Paradoxalement, deux dimensions problématiques étaient soulignées : l'absence
de l'implication de l'apprenant dans les démarches qualité et la difficulté de cons-
truire une démarche d'évaluation adaptée.
Dans cette contribution, nous décrivons et nous analysons une démarche d'évalua-
tion de la qualité impliquant tous les acteurs dans la construction et la régulation
d'un dispositif de formation. Cette démarche a été élaborée à l'occasion du déve-
loppement d'un dispositif utilisant les technologies de l'information et de la commu-
nication (TIC) et favorisant l'apprentissage collaboratif. L'évaluation fait partie du
dispositif lui-même. Elle est appréhendée comme une • évaluation pour la
connaissance • (Chelimsky, 1997; Saunders, 1998 ; Saunders el Machel!,
2000). car si elle revêt une fonction régulatrice, elle a également pour but de cons-
truire une meilleure compréhension du dispositif utile à l'ensemble de ses acteurs.
Dans cette perspective, le critère de qualité est interprété de manière originale : il
n'y a pos de critère universel imposé d'emblée à tous les acteurs, on cherche plutôt
à susciter la construction, par les acteurs eux-mêmes, d'un cadre de référence com-
mun tout en tenant compte de leur diversité.
Ce dispositif innove en donnant accès à une grande variété de ressources, en sus-
citant la construction de nouveaux rôles pour les apprenants comme pour les ensei-
gnants, et en déterminant l'établissement de nouveaux critères d'évaluation des
apprentissages.
([12]: 131)

2. les dictionnaires bilingues sont traditionnellement présentés comme des outils de traduc-
tion et souvent regardés avec méfiance por les enseignants de FLE. Or la mise en con-

Pour le corpus, voir le chapitre 5.


50 Mise en place de la recherche

tact de deux univers lexicaux-culturels ne pourrait-elle pos déceler la présence de la


culture inhérente à chaque langue? la recherche de l'équivalence ne pourrait-elle pos
faire surgir l'aspect culturel de certaines unités lexicales ? la phraséologie, à travers les
exemples, les phrases idiomatiques et les collocations, ne pourrait-elle pas ouvrir des
fenêtres sur la culture ? Aujourd'hui, les dictionnaires bilingues vivent une phase de
renouveau : de nouvelles formes lexicographiques porteuses d'informations culturelles
apparaissent. les dictionnaires bilingues ne pourraient-ils pos devenir aussi un outil de
réflexion sur la culture approprié à stimuler les apprenants de FlE, friands de
lexiculture ? Ce sont ces questions qui ont tracé le parcours des propos qui suivent.

([19]: 455)

3. les temps du verbe sont l'objet de fréquentes mises au point théoriques et l'on ne comp-
te plus les ouvrages ni les articles dans lesquels les tiroirs verbaux passé simple et passé
composé sont décrits et commentés. Néanmoins, certains emplois de ces deux temps
continuent de poser des problèmes à la description linguistique. M'appuyant- à la dif-
férence de la plupart des travaux existants - sur des faits de discours concrets, je me
propose de revenir sur deux questions majeures : l'ambigu.ilé du passé composé el son
apparente synonymie avec le passe simple.

[[106]: 175)

4. la présence de l'interaction humaine dans une formation en ligne s'est accrue avec
l'évolution des technologies de la communication et fait partie aujourd'hui des compo-
santes habituelles de ces formations. l'interaction sociale est vue comme un facteur
d'apprentissage. Or, la question se pose de savoir quelle modal!té d'interaction est la
plus adaptée pour un type de tâche et pour un contexte donnés. A côté d'un lulorat qui
parait indispensable pour l'orientation des étudiants à distance, le groupe restreint ap-
portetil des bénéfices? les modèles théoriques généralement utilisés sont issus de l'en-
seignement présentiel et ne mettent pas en parallèle une situation d'interaction en
groupe luloré et une autre en individueltutoré. Notre recherche empirique a ainsi pour
objectif de voir laquelle des deux modalités d'interaction est la mieux adaptée dans une
formation en langues à distance qui se situe dans une perspective actionne/le.

[[96]: 89)

5. Cet article présente les principaux résultats d'une recherche portant sur le processus de
redénomination des rues à Vitrolles pendant le mandat de Catherine Mégret, entre
1997 et 2002. À travers cette étude sont soulignées les fonctions sociales, culturelles,
identitaires et politiques inscrites dans les toponymes. Refusant l'idée d'une vacuité sé-
mantique du nom propre, l'auteure s'appuie sur les acquis de la pragmatique qui re-
vendique l'hypersémanticité de celui-ci. l'auteure s'intéresse aux noms de rues tels qu'ils
apparaissent dans le discours des élus du Mouvement National Républicain (M.N.R.)
de la commune, dans les discours des journalistes et dans celui des habitants. Cette
étude souhaite contribuer à la réflexion sur le lien entre le discours politique et le choix
des dénominations odonymiques. Quelques études (Akin 1999, Bouvier et Guillon
200 1) montrent que la couleur politique des municipalités influence le choix des noms
de rue ; peut-on pour autant reconnaître la couleur politique d'une municipalité à ses
noms de rue?

([54): 229)
Problématique t/e lo redrerclre et bypotlrèse(s} 51

EXERCICE 2

Les quatre tex1es suivants (1, 2, 3, 4) sont tirés de propositions de communication


fonnulées par de jeunes chercheurs en vue de participer à un colloque sur l'ensei-
gnement du français langue étrangère en conlexle roumain. Certaines maladresses
dans la fonnulation de leur problématique sont à l'origine d'annotations de la part
des membres du comité scientifique (a, b, c, d). Associez chacun des lextes « jeune
chercheur » à l'évaluation qui lui correspond.

1 . Les années '90 furent une période marquée par de nouveaux plans et programmes
d'enseignement, par des manuels alternatifs el des changements institutionnels qui
ont bouleversé les enseignants. Des programmes, e~insi que des méthodes et des
moyens modernes d'enseignement ont été adoptés. Pourtant l'enseignement rou-
main n'a pas réussi à s'adapter el à faire face aux réalités européennes et par con-
séquent les besoins et les difficultés des professeurs persistent encore.[ ... ] À l'égard
de ce problème, notre recherche se concentre sur l'étude systématique des besoins
el des difficultés des professeurs de FLE, en opérant une comparaison entre l'ensei-
gnement en contexte urbain et celui en contexte rural.
2. Dans la majorité des pays européens le fronçais est la seconde longue étrangère
enseignée ; le fronçais, toul comme d'autres langues, représente, face à l'anglais -lan-
gue de la globalisation économique - une alternative, comme langue de la diversité
culturelle ; en Roumanie, les entreprises exportent vers de nombreux pays et commer- .
cent avec eux, parmi lesquels, bien sûr, ceux de l'Union Européenne et de la
francophonie ; plus de 2CXlO entreprises francophones sont installées en Roumanie et
représentent un \ormidable l:x:!ssin d'emplois; en plus de l'intérêt quïl peut présenter
dans les relations entre les personnes, le français est aujourd'hui très important dans le
domaine professionnel.
Voilà combien de bonnes raisons pour apprendre le françois. On peul certainement
en trouver d'autres. Pourtant la réalité est différente dans nos établissements scolai-
res, même si en Roumanie le français reste encore, mais pour combien de lemps,
un phénomène de masse. Il faut dire qu'enseigner le français à Constanta
aujourd'hui suppose, à parties satisfactions, beaucoup de difficultés et d'obstacles
à surmonter. Ces difficultés tiennent de la baisse du niveau de connaissances des
élèves, du programme d'enseignement pour le français langue étrangère, des stra-
tégies- méthodes et ressources- que l'enseignant de FLE a à sa disposition. Il exis-
te aussi d'autres difficultés propres aux lycées vocationnels el techniques qui feront
l'objet de notre étude. Finalement, la question que les enseignants de FLE doivent
se poser relève du statut réel du français parmi les autres langues étrangères étu-
diées dans les lycées roumains et du savoir faire connaître aux apprenants l'impor-
tance du français en tant que langue de communication en Europe.
Dans ce contexte, une enquête auprès des enseignants de FLE des lycées vocation-
nels et techniques de Constante nous aidera à mieux déceler leurs difficultés et leurs
besoins et à proposer des solutions pour l'apprentissage du français. Pour atteindre
l'objectif de celte recherche, nous allons fonder notre analyse sur des questionnai-
res ouverts adressés à 20 enseignants des établissements scolaires de la ville de
Constante.
3. À la veille de l'entrée de la Roumanie dans l'Union Européenne il devient de plus
en plus évident pour choque citoyen qui se veut européen qu'on ne peul plus s'in-
tégrer dons une communauté plurilinguistique sans les outils fondamentaux de
communication : les langues étrangères. Si le citoyen européen de demain (le
52 Mise en place de la recherche

Roumain par exemple) parle en plus de sa langue maternelle une grande langue
européenne et a au moins une compréhension passive d'une troisième, l'Europe de
la diversilé cullurelle ellinguislique sera une réalité au quotidien.
Malgré cette nécessité évidente de promouvoir le plurilinguisme, trop souvent les en-
seignants des langues étrangères avouent qu'ils se heurtent à des difficultés appa-
remment insurmontables dons leur démarche instructive. Parmi ces difficultés on
invoque un manque d'intérêt généralisé de la part des apprenonls - surtout quand
il s'agit des lycéens- qui fait presque impossible l'acquisition avec succès de la lan-
gue étrangère en question. Quand même les enseignants, eux aussi, doivent avouer
que, assez souvent, ils tentent d'ignorer l'opinion des apprenants à l'égard de leur
objet d'étude et nous nous demandons si cette ignorance n'est partiellement respon-
sable du manque de communication el, par la suite, d'intérêt dons l'apprentissage
des longues étrangères... Essayer de trouver la réponse à des questions concernant
les besoins, les difficultés, les attentes, les préjugées des élèves à l'égard (de l'étude)
·<""s langues étrangères serait à notre avis un point de déport vers une meilleure com-
n),~,~~~ât!on er.tm. lès participants à l'enseignement/apprentissage.
Il y o dix ons je quittais l'université pour entrer dans le corps des professeurs de FLE de
Constanta. J'étais confiante, sûre de moi, décidée de révolutionner les pratiques péda-
gogiques, sinon de tout le département de Constanta, ou moins de Medgidia, ville où
j'allais enseigner dans un lycée théorique. Après peu de temps, je me suis rendu comp-
te qu'une révolution n'était pas si facile à foire et j'ai dû reconnaître mon infatuation et
reconsidérer ma position.
Vu cette expérience personnelle mon objectif est d'identifier une réponse à la
question • Quelle est la part de la formation initiale, de la formation continue, de
l'expérience pédagogique dans le dispositif de formation d'un enseignant de
FlE? • D'autant plus qu'aujourd'hui, à la veille de l'entrée de la Roumanie dans
l'Union Européenne, on parle de nouvelles politiques d'enseignement en Europe,
d'avancées en matière de didactiques, de CCER pour les langues étrangères, d'in-
novations pédagogiques.
a) La pertinence de la problématique est discutable. La recherche proposée n'est
pas suffisamment problématisée - seul le sujet de recherche est précisé
(tord! !} -, le champ de recherche reste très large. relecteur 1
Voir peut-être aussi du côté du Français en tant que discipline ou service d'autres
disciplines ? FOS 2 , DNL 3 ? relecteur 2
b) La problématique semble intéressante (questions bien posées} quoique un peu
générale, mais son exposition est plutôt opaque. Le dernier paragraphe est-il
destiné à préciser la problématique et les objectifs de la recherche? Si c'est le
cos, il devrait être remonté dans le texte el explicité. Dans la présentation de la
problématique il faut être plus direct et formuler concrètement les problèmes et
les hypothèses en évitant les répétitions et les détours. relecteur 1
c) La problématique est intéressante et la Façon de l'introduire originale ; cepen-
dant, la problématique est un peu trop large, il serail bien de la préciser davan-
tage. relecteur 1
d) La pertinence de la problématique : OK. La problématique est plutôt bien expa·
sée (même si fa formulation devrait être revue). On comprend bien l'intérêt em-
pirique de cette recherche mois on peut se demander si la problématique

2 Français sur Objectifs Spécifiques


3 Disciplines Non Linguistiques
Problématique de la recherche et hypotlrèse(s} SJ

proposée découle d'une conception théorique précise {méthode participative,


etc.). relecteur J
Revoyez ce qui a été écrit sur l'analyse des besoins. Vérifiez si cela peut s'arti-
culer à votre problématique ... relecteur 2

4. Corrigé des exercices d'application


EXERCICE 1

Vous avez ci-clessous quelques résumés d'articles. Complétez le tableau en indi-


quant/'objectif sur lequel porte la recherche, le corpus analysé ainsi que les réfé-
rences faites par l'auteur à la revue de la littérature.

Texte a• Objectif de la redaerd!e Corpuslllllllysé Rèféreaces à la rene de la littérature


1 Décrire et analyser une démarche le numéro 126 d'Education permanente
d'évaluation de la qualité impli- (Voisin et Bonomy, 1996}
quant lous les odeurs dons la Des travaux sur « l'évaluation pou! la
construction et la régulation d'un connaissance , : Chelimsky, 1997 ; Soun-
a!SpOSit~ de formation ders, 1998 ; Sounders et Mocheft, 2000
2 Démontrer de quelle manière les la trooltion des 01111~ lexitograplüques
didionnoires bilingues peuvent qui ne prend pas en compte la charge cultu-
devenir un outil de réflexion sur relie des mots
la culture approprié ùstimuler les
apprenants de Flf
3 Rediscuter sur la base d'un nou- Des faits de OISCours conaets les travaux portont sur la description du
veau corpus l'ombigooé du passé passé simple et du passé composé
composé et son opporenle syno-
nymie avec le posse simple
4 Comparer les bénéfices - dons Recherche empirique les modèles théoriques généralement utit.-
une formation en longues à dis- sés pour l'o1111lyse des interoclions didacli-
tance entre une situation d'inte- ques
roclion en groupe Moré et une
outre en individuel tuloré
5 MeHre en évidence les fonctions le discours des élus du Mou- Les acquis de la pragmatique sur l'hypersé-
sociales, cultureHes, idenlitoires et vement National Républicain monticité des noms propres.
politiques insaites dons les topo- (M.N.R.} de la commune, les Des études sur le lien entre la couleur pot.fi-
nymes. OISCours des journatiSies et le que des muniripolités et le choix des noms
Montrer le lien entre le discours discours des habitants de rue (Akin 1999, Bouvier et Guillon
politique et le choix des dénomi- 200ll.
notions odonymiques
. , ,,..,....,....,,,t-'''-"'-..:;; uc; tU lt:::LIIt:'C'\e

EXERCICE 2
Les quatre textes suivants (textes 1, 2, 3, 4) sont tirés Je propositions Je communi-
cation formulées par Je ieunes chercheurs en vue de participer à un colloque sur
l'enseignement du fronçais langue étrangère en contexte roumain. Certoines ma-
ladresses clans la formulation Je leur problématique sont à l'origine cl'onnotolions
Je la part Jes membres du comité scientifique (a, b, c, cl}. Associez chacun Jes tex-
tes « jeune chercheur » à /'évaluation qui lui correspond.

Texte « jevM cherdletr • texte « évallaf101»


1 8
2 A
3 D
4 (

Il convient de noter que les évaluations sont dues à plusieurs personnes d'où peut-être
une impression de redondance dans les commentaires. Comme vous l'aurez sons dou-
. te remarqué, certains commentaires peuvent s'appliquer à plusieurs extraits produits par
de jeunes chercheurs. Cela met en relief la récurrence des difficultés rencontrées par
les rédacteurs, comme nous avons pu le constater en analysant une trentaine de pro-
ductions et les évaluations correspondantes.
CHAPITRE 5
LE CORPUS

Le choix d'un corpus approprié à ses objectifs de recherche et, aux'·.;.,!' ·.'1bèses
avancées est une des étapes essentielles du travail de recherche. Le corpus représt:-•1~
un ensemble limité de données sur lequel se base l'étude d'un phénomène social, litté-
raire, linguistique, discursif, empirique, etc. Et si toute recherche ne s'appuie pas
nécessairement sur un corpus, certaines disciplines y font largement appel comme en
sociologie, en psychanalyse, etc., où les études reposent sur des témoignages, des
enquêtes, etc.

La sélection des données précède généralement l'analyse descriptive. Pour pallier


des prises de décisions qui ne seraient guidées que par l'intuition du chercheur, certains
choix doivent être opérés en fonction de critères méthodologiques précis. Des principes
tout aussi utiles pour les personnes recourant à des corpus que pour celles empruntant
d'autres voies (approches plus théoriques, synthèses critiques de travaux, etc.).

1. Les méthodes de recueil de données


En Lettres et Sciences humaines, il existe un large éventail de méthodes de recueil de
données. On distingue les méthodologies de type quantitatif (données chiffrées;
niveau macro) de celles de type qualitatif (analyses circonstanciées; approche micro)
(cf. infra).

Parmi les méthodes disponibles (l'analyse documentaire, l'entretien ou le ques-


tionnaire, l'observation, le test, le sondage, la méthodologie clinique, la démarche
expérimentale, la recherche-action, etc.), le chercheur va retenir celle qui correspond le
mieux à ses objectifs et donc, la mieux adaptée à ses questionnements et à ses hypothè-
ses de recherche.

2. Les critères de choix du corpus


Le corpus représente toujours un ensemble construit, il n'est jamais donné à l'avance.
Tout corpus est le résultat d'un CHOIX.
Mise en place· de la recherche

Ce choix est dicté par : :•,t


- les hypothèses du chercheur (ce qu'il souhaite démontrer); ''t~.
- les savoirs de départ (les connaissances dont le chercheur dispose ~ur amorcer
son travail) ;
- le champ disciplinaire (sciences du langage, sociologie, anthfopologie, sciences
de la communi.(;(ltion, didactologie, littérature, histoire, etc.);
le domaine d~inscription de l'objet d'étude/le champ d'~tude (analyse de dis-
cours, syntaxe, lexique, sémantique, psycholinguistique,\hétorique, psycholo-
gie sociale, psychopathologie, sociologie politique ou sociologie des entreprises,
etc.).
Tout corpus doit obéir à des critères de :
• représentativité: il faut que l'ensemble des éléments choisis soit représentatif
pour la classe dont il fait partie. Le corpus retenu doit par conséquent pouvoir
référer à un ensemble plus large. L'extraction et la description d'un ou de plu-
sieurs échantillons à partir d'un ensemble de données illimité permet ainsi de
mettre au jour les caractéristiques de cet ensemble.
- Une étude des situations au travail dans }(\cadre de quelques institutions et
entreprises peut permettre de rendre compte de modes de fonctionnement
propres au monde du travail en général. '
• pertinence : il faut établir un corpus approprié à I' objectif de recherche. Pour
entreprendre une comparaison par exemple, les corpus retenus doivent avoir un
certain dègréde ressemblance.
......... Si fétûde porte sur des quotidiens européens, c'est sur la base d'un rappro-
chement entre le profil des différents organes de diffusion, leur fréquence de
parution, le nombre de leurs lecteurs et les caractéristiques de ceux-ci que le
critère de pertinence peut être satisfait.
• homogénéité: il faut que l'ensemble choisi comporte des éléments constants.
L'homogénéité se manifeste de façons différentes selon les disciplines.
- Par exemple, une approche statistique de type sociologique peut s'appuyer
sur un panel de références assurant l'homogénéité des données. Dans le cadre
d'enquêtes d'opinion, on pourra interroger des personnes répondant au même
profil (socio-professionnel, générationnel, etc.) compte tenu de l'objectif
poursuivi.
• différence : il faut que l'ensemble choisi comporte suffisamment de variables
pour que l'analyse soit pertinente. Des données trop homogènes anéantissent
les possibilités d'analyse.
- Dans le cadre d'une étude portant sur le développement économique dans les
PECO (pays d'Europe centrale et orientale), l'homogénéité peut reposer sur
les conditions historiques et géopolitiques, alors que la différence peut résider
dans le choix et l'application de stratégies économiques spécifiques à chacun
des pays.
Tous ces critères doivent être discutés et argumentés dans le chapitre de présen-
tation du corpus.
Le corpus 57

En dernière instance, il faut faire le pari que le corpus choisi est intéressant à
observer ! ~ '·

3. Du recueil des données à l'identification


des outils d'analyse
Le travail sur corpus nécessite une réflexion concernant :
• le type et les sources des données
Un corpus est un ensemble de données issues d'enquêtes, d'interviews, de tests,
d'expériences, de productions verbales écrites ou orales (sources littéraire,
médiatique, électronique, archives ... ), de documents audiovisuels, etc. Les élé-
ments qui le constituent peuvent avoir été recueillis de façons variées : enregis-
trement audio et/ou vidéo, aspiration automatique de données en ligne,
questionnaire, photographie, etc. On distingue en outre plusieurs sortes de
corpus : attestés/forgés, oraux/écrits, en langue maternelle/en langue étrangère,
saisis au vol/provoqués, etc.

• À la différence du corpus forgé qui est constitué de données


fabriquées pour les besoins de l'analyse (phrases artificielles,
reproduction 'en laboratoire de phénomènes naturels, de comporte-
ments etc.), le corpus attesté est un ensemble de données saisies
...en contexte naturel (conversations téléphoniques, observation du
;comportement moteur d'enfants de moins de 3 ans, archives d'his-
)oire, etc.).
• Un corpus au vol rassemble des données liées à sa problémati-
que, recueillies dans diverses situations : prévisibles, mais aussi
occasionnelles ou inattendues. Par exemple, une étude du code
switching (ou alternance codique, soit le passage d'une langue à
l'autre au cours d'une même conversation) pourra s'appuyer sur
des données saisies dans le métro, à la radio, dans une cage
d'escalier, etc. Un corpus provoqué est conditionné pour les
besoins de l'analyse. Il peut s'agir de résultats d'enquêtes d' opi-
nion, de listes produites sur demande de l'analyste, de conversa-
tions sur des thèmes donnés, etc.

• la cohérence du corpus
Un corpus se doit d'être doublement cohérent. ll lui faut en effet posséder une
cohérence interne qui peut reposer sur des critères chronologiques, thémati-
ques, de représentativité, d'homogénéité, etc. n doit également être cohérent
par rapport à la problématique ; de fait, le choix des données dépend des objec-
tifs de recherche fixés.
• les problèmes déontologiques liés à la collecte des données
Filmer des personnes à leur insu pose un certain no~bre de problèmes déonto-
logiques relatifs notamment au droit à l'image. ll èn va de même des corpus
enregistrés auprès d'enfants, de patients, de citoyens, etc. Cela soulève laques-
58 Mise en place de la recherche

rion du respect de la vie privée. De ce fait, l'utilisation de p3Joles émises publi-


quement ou en privé nécessite un accord préalable écrit des personnes
concernées ou des parents des enfants sollicités.
Rassembler des données implique par conséquent le respect de certaines règles
sous peine de poursuites comme le stipule l'article de loi reproduit ci-dessous.

ARTICLE 226-1
Est puni d'un an d'emprisonnement et de 300 000 F d'amende le
fait, au moyen d'un procédé quelconque, volontairement de porter
atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui :
• 1o En captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement
de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel ;
• 2° En fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de
celle-ci, l'image d'une personne se trouvant dons un lieu privé.
Lorsque les actes mentionnés au présent article ont été àccomplis au
vu et au su des intéressés sans qu'ils s'y soient opposés, alors qu'ils
étaient en mesure de le faire, le consentement de ceux-ci est présumé.

Les corpus recueillis doivent être anonymés et utilisés uniquement dans le cadre
de la recherche pour laquelle ils ont été recueillis.
Par ailleurs, la loi du Copyright © protège les auteurs et les documents rendus
publics. ll convient de citer .les références sur lesquelles on s'appuie (littérature,
médias, corpus constitué p~ un tiers, base de données, archivés en ligne, etc.) et
de demander l'autorisation des auteurs ou éditeurs en cas de publication.
• la présentation du corpus
Pour rendre accessi&ltf'i'è corpus de travail, plusieurs opérations sont
nécessaires: transcription, traduction, translittération ... (cf. chapitre 13). Cer-
tains domaines impliquent le recours à des normes de transcription pré-établies.
Néanmoins, selon ses objectifs de recherche, la transcription pourra être plus ou
moins détaillée et/ou nécessiter des ajustements destinés à rendre visibles des
éléments cruciaux pour l'analyse (gestuelle, kinésique, tonalité, prosodie, systè-
mes d'écriture non alphabétiques, déplacement des sujets, etc.).
• l'identification des observables et des catégories d'analyse
ll s'agit de s'interroger sur les phénomènes à partir desquels sera constitué
l'objet de l'analyse, dès lors que l'approche peut concerner aussi bien les régu-
larités que les disparités. Il convient également de sélectionner un appareil
notionnel permettant de se forger des catégories opératoires pour l'analyse.
C'est à ce stade qu'on détermine le champ théorique dans lequel s'inscrit l'ana-
lyse.
• la méthode d'analyse projetée
Plusieurs solutions peuvent être envisagées :
- l'application à l'identique d'une méthode d'analyse. Cela nécessite de faire
des choix méthodologiques ;
- l'articulation de deux méthodes ou plus. La combinaison des méthodes quan-
titative et qualitative est possible et parfois même souhaitable.
59

Face à des corpus volumineux, il semble opportun d'opter pour une appro-
che quantitative afin de mettre en évidence des phénomènes récurrents ana-
_lysable~ en aval de façon qualitative.
, À l'inverse, la mise aujour des observables par une approche qualitative peut
justifier une analyse statistique/quantitative des données ; ·
- l'adaptation à l'objet d'étude d'une méthode déjà existante;
- l'élaboration d'une méthode capable de répondre à l'hypothèse de recherche
et aux caractéristiques du corpus. Une telle option constitue une étape du tra-
vail de recherche. Elle peut aussi être envisagée comme une finalité en soi, si
la méthode a été pensée dans l'optique d'une possible transférabilité;
- etc.
Ces différentes étapes sont à distinguer de l'approche descriptive ultérieure, le
corpus étant alors l'objet d'analyses.
Pour conclure, une appr~P.~)mpliquant des corpus nécessite une description
précise des données dans 1.;: fil de
!'~position de la recherche, une explicitation des cri-
tères de choix et de limitation, ainsi qu'une présentation de la méthodologie d'analyse.

4. Exercices d'application
EXERCICE 1
Les textes suivap,!!,.,~its d'articles de recherche ou de m~tJ!êludiants en
Lettres Modem~nent des précisions concernant le choix des corpus d'élu-
de. Après la lecture de ces fragments, remplissez le tableau suivant :
..
CotJnls éait (décrire) Corpls oral (déaire) Critèresdeclloix Métllades d'aalyse prénes
1.

2.

3.

4.

l. Dans un numéro récent des Cahiers de Lexicologie, De Blois met en évidence l'eth-
nocentrisme des dictionnaires français qui, • malgré la grande ouverture d'esprit des
lexicographes [ ... ) demeurent axés sur leur culture • (De Blois, 1997 : 280) ;
l'auteur signale le danger d'une perspective franco-centriste dons le disèours qui
sous-lend la micro-structure des dictionnaires généraux, notamment à l'intérieur des
textes des exemples forgés. Sur l'exemple de De Blois, nous avons décidé de mener
la même recherche dans le domaine des dictionnaires pour enfants : nous avons
60 Mise en place de la recherche

dépouillé un corpus constitue des dictionnaires Robert Junior de 1997 IRJ), L~rousse
Super Maior de 1997 ISMJ), Hachette Junior de 1998 IHJ), trois ouvrages homo-
gènes por nombre d'entrées 120 000 mots environ) et tranche d'âge des destinatai-
res 19-1 2 ans environ), auxquels nous avons choisi d'ai outer le Petit Robert des
enfants !PRE) de Josette Rey-Debove, publié en 1990, qui, plus de dix ans après sa
première parution, représente touiours un cas particulier dans le domaine des dic-
tionnaires destinés aux enfants, pour son originalité, ses choix novateurs, une atten-
tion plus consciente pour le rôle pédagogiquè ioué par le dictionnaire à l'école.
Cette première analyse, centrée sur la prédominance de toponymes français dans
les exemples forgés accompagnant les entrées des principales prépositions de lieu
dans les dictionnaires du corpus, n'a pas mis en évidence un • complexe franco-
centriste • à l'intérieur de ces ouvrages : Paris et la France étaient présents à l'inté-
rieur des exemples du corpus, mais dans la même mesure que d'autres topony-
mes ... apparemment; donc, l'image du monde transmise par les dictionnaires
scolaires ne s'arrêtait pas aux frontières de l'Hexagone. Mais quelle était alors
l'image du monde véhiculée par ces ouvrages, quelles étaient les cultures étrangé-
res présentées aux enfants ? Pour chercher une réponse à ces questions, nous avons
décidé d'élargir notre analyse, dépouillant encore une lois les dictionnaires de no-
tre corpus aussi bien au niveau de la macrostructure qu'au niveau de la microstruc-
ture, pour analyser le rôle, l'image d'autres cultures étrangères à l'Hexagone, et
pour vérifier finalement si le proverbe « il n'est bon bec que de Paris • a encore
quelque valeur pour les lexicographes du XXI" siècle ... tout comme pour les acadé-
miciens du XVIIe siècle.
1[ 109] : 433)

2. Afin de fournir un point d'ancrage pour l'analyse du concept de lecture scolaire en


français langue étrangère, nous avons examiné un corpus de discours sur la lecture
scolaire produits dans le contexte roumain pendant l'intervalle 1970-2000 id. Du-
dos, Vlad, 2002). Pour ce qui est de la chronologie, il s'agit en même temps de
l'intervalle temporel dans lequel se développe la recherche didactique sur la lecture
en France, et de l'intervalle pendant lequel la Roumanie traverse des changements
multiples du point de vue politique, qui se répercutent aussi sur l'institution scolaire.
Le choix du contexte roumain, pour lequel très peu d'études didactiques sont dispo-
nibles actuellement, nous permet d'inscrire l'analyse sur un territoire concret, afin de
mesurer l'impact des paramètres contextuels sur la constitution de la méthodologie
de lecture en langue étrangère disponible à un moment donné. Le • niveau
avancé • auquel nous plaçons notre étude est défini par le système d'enseignement
roumain comme étant le niveau du lycée, niveau auquel les apprenants sont censés
avoir étudié la langue étrangère pendant au moins quatre ans.
Dans le contexte roumain sur lequel nous travaillons, les discours de recherche sur
la lecture, les discours des programmes officiels et les discours des manuels n'ont
pas le même poids sur l'évolution des méthodologies scolaires et, conséquemment,
sur l'évolution du concept de lecture en langue étrangère. Les discours de recherche
appartiennent pour la plupart à des chercheurs universitaires, ils font très peu réfé-
rence au contexte concret d'enseignement/apprentissage et fonctionnent souvent
sur le mode de la synthèse de discours didactiques franÇais. C'est la raison pour
laquelle nous leur assignons une place relativement restreinte dans l'analyse.
Pour ce qui est des Programmes et des manuels, ces discours bénéficient dans le
contexte roumain d'un très fort pouvoir prescriptif étant donné l'esprit centralisé et
\ directif qui a guidé pendant de nombreuses années l"éducation dans le système
communiste. Nous faisons l'hypothèse que ce statut central des Programmes et des
Le corpus 61

manuels dans l'école roumaine rapproche beaucoup ces discours des pratiques de
classe, ce qui nous permet d'examiner par leur biais l'évolution du statut méthodo-
logique de la lecture en français langue étrangère, tout en restant à l'extérieur des
observations de classes à proprement parler.
Le statut de la lecture scolaire en français langue étrangère au niveau avancé dans
le contexte roumain sera donc examiné à travers un corpus de treize manuels sco-
laires et de quatre textes de Programmes recueillis pendant la période 1970-2000.
Dans les programmes officiels qui parlent de la lecture nous allons examiner, par
le biais de repérages, les diverses désignations de la lecture ainsi que les attributs
qui lui sont apposés. Dans les manuels qui intègrent la lecture en tant que contenu,
~non comme objet de discours à proprement parler, nous allons identifier les ca-
tégories d'analyse de la lecture scolaire par le moyen de l'analyse de contenu et
en fonction de prémisses épistémologiques partant sur le statut du concept de lec-
ture en français langue étrangère. Les manuels et les Programmes ont été organisés
sur trois générations distinctes découpées contextuellement (1970-1978 ; 1978-
1999 ; 2000).
[129]

3. Afin d'atteindre une certaine représentativité, notre étude [sur les procédés de modifi-
cation de l'ordonnancement linéaire en français parlé] a parte sur trois corpus distincts :
• Le corpus Air France (AF) réunit des conversations téléphoniques entre un centre
de réservation et différents clients. Il est composé de 35 dialogues représentant
1639 tours de parole.
• Le corpus Murol réunit plusieurs conversations téléphoniques simulées entre un tou-
riste et un syndicat d'initiative. La partie analysée du corpus comporte trois dialo-
gues représentant 583 tours de parole.
• Le corpus Levelt est un corpus du magicien d'Oz correspondant à une application
de conception architecturale assistée par ordinateur. La tâche, qui consiste à conce-
voir un plan d'intérieur par commande vocale, est par conséquent très finalisée et ré-
pétitive. La partie analysée comporte 5 dialogues représentant 706 tours de parole.
Notre étude repose sur une mesure des fréquences d'apparition des phénomènes
d'antéposition (FA), de double marquage (FDM) ou d'au moins un des deux procé-
dés (FADM). L'unité de comptabilisation est le tour de parole, ou plus précisément
la prise de parole de chaque locuteur. Ces fréquences sont calculées en terme de
pourcentage de tours de parole porteurs du phénomène considéré. La dispersion
des observations est analysée en terme d'écart-type de classes, chaque classe cor-
respondant à un dialogue.
([3] : 29-30)

4. Forte de notre pratique d'enseignante de français langue étrangère (dorénavant


Fie) et de notre recherche sur les représentations dans les manuels relevant de cet
apprentissage, nous allons tenter de montrer en quoi la notion de représentation est
déterminante dans l'enseignement du Fie. Nous serons amenées à la prendre en
compte dans le cadre de l'élaboration de manuels scolaires. [ ... ]
Notre analyse linguistique procédera à un recensement des occurrences portici-
pont clairement de la construction de la représentation en France dans un corpus
de manuels de Fie conçus par des natifs des différents pays de l'Union Européenne.
Ainsi, nous relevons tous les énoncés contenant un trait de francité tels que Français
(individu), France (pays), français (langue ou adjectif). Puis nous replaçons ces
occurrences en contexte en prenant en compte des paramètres de la situation énon-
62 Mise en place de la recherche

ciative (énonciateur, conditions de production du discours). l'objet de notre com-


munication n'est pas de décrire les représentations véhiculées en Europe par le
biais de ces manuels. Ici nous souhaitons observer comment le discours de l'énon-
ciateur/auteur du manuel ainsi que les procédés discursifs qu'il utilise assurent la
diffusion de ces représentations.
([7] : 33-34)

EXERCICE 2

Indiquez les problèmes déontologiques que pourrait poser le recueil des corpus
suivants.

1. Notre objectif a été d'étudier la situation de correction spécifique à la classe de


FlE. Pour assurer un champ aussi large que possible à l'application des résultats,
nous avons assisté à des classes de lycée ayant le français comme deuxième lan-
gue étrangère étudiée. la modalité utilisée pour recueillir les faits linguistiques
(autrement dit, la constitution du CEnreg) a été l'enregistrement des leçons au cours
desquelles il y avait des situations de correction d'erreurs. le corpus est constitué
de onze enregistrements audio faits directement dans le processus d'enseignement.
la transcription de ces séquences représente la base de notre corpus de travail.
la recherche s'est déroulée pendant les mois d'octobre et de novembre 2002 dans
le cadre des classes de français du lycée Sanitaire (enseignante Ruxandra Drista-
ru). les transcriptions ont été regroupées en fonction de l'année d'étude. le CEnreg
contient donc 2 transcriptions de classes de xe, 6 transcriptions de classes de Xie
et 3 transcriptions de classes de XIIe
Pour transcrire les séquences enregistrées, on a utilisé les symboles suivants :
E - enseignant
Ap - apprenant
An - apprenant non-identifié
Aps - plusieurs apprenants.
([119]: 10)

2. On l'a dit, se réclamer de l'analyse du discours ou de l'analyse argumentative cor-


respond à une démarche empirique (et non purement spéculative); puisque cela
suppose que l'on parte de données- plus précisément, de discours fixés sous une
forme qui en permette l'analyse détaillée. Afin de dégager la perception que peut
avoir le grand public (ou une fraction du grand public) de phénomènes liés à l'ali-
mentation, on peut faire appel :
- à un certain nombre de données • naturelles •, existant indépendamment de l'ob-
servation. De telles données sont assez difficiles à collecter ; elles supposent une
réflexion sur les circonstances susceptibles de voir émerger des discours sur l'ali-
mentation, des enregistrements • à l'aveugle • présentant bien trop de
• déchets • ; on peut ainsi imaginer d'enregistrer les corwersations dans les com-
merces d'alimentation ou au cours de repas, à domicile ou au restaurant.
-on peut aussi faire appel à des discours suscités pour les besoins de l'analyse:
et on retombe ici sur les techniques plus ou moins classiques de l'entretien, celui-
ci pouvant obéir à des protocoles plus ou moins contraignants (durée ; thèmes
abordés ... );
LB corpus 63

Nous avons pour notre part à notre disposition un corpus assez diversifié, qui ras-
semble des discours produits dans des conditions très contrastées :
- entretiens réalisés dans différents lieux publics (salle d'attente de dispensaires mé-
dicaux, commerce de presse, magasin • bio •1 [corpus E] ;
- débats suscités sur demande de l'analyste, mais sans sa participation active,
dans un commerce de presse [corpus D] ;
- discussions entre des clients d'un supermarché et les militants d'une association
organisant des actions anti-DGM (association ATIACI [corpus M].
- corpus d'entretiens réalisé par Suzanne de Cheveigné dans ie cadre de l'Euro-
baromètre, entretiens portant spécifiquement sur la question des OGM ;
- dialogues experts- profanes lors de la conférence des citoyens sur les OGM +
sessions de formation
- tracts magasins bio (corpus un peu à part car écrit et • institutionnel • (discours
commerciall
Tous ces discours sont enregistrés puis transcrits afin de rendre passible l'objecti-
vation par l'analyse du discours et de l'argumentation. les corpus ont été bien sûr
déterminés en fonction des questions spécifiques auxquelles la recherche tente de
répondre, mais permettent aussi des observations croisées.
([29] : 286-2871

EXERCICE 3

Dégagez les éléments relatifs à la constitution de corpus explicités dans les extraits
suivants.

Type Vollme lilites Elénletds relatifs Métllocles Eœels


de COI'JIIS dl COI'JIIS et représeltativité à felljet de rect.erœ de reaeil dela
de COI'JI'S desM!ées œ-œ
1.

2.

1. Notre étude du sens multiple des odonymes s'appuie sur un corpus de textes poli-
tiques et journalistiques portant sur la redénomination des rues à Vitrolles. AJin de
révéler le sens attribué aux nouvelles dénominations dans le discours du M.N.R.,
deux documents ont été particulièrement étudiés. le premier est une page Internet 1
rédigée par la mairie de Vitrolles de l'époque qui dressait la liste des nouveaux
noms en commentant la raison de leur émergence. le second est un petit livret inti-
tulé • Allez Vitrolles ! Vingt plans d'action pour aller plus loin au service des
Vitro/lais • qui se présente comme une sorte de programme politique et dont le cha-
pitre six, intitulé • Une ville plus provençale et plus française •, est consacré à la
queslion des noms de rue.
Par ailleurs, lors de notre déplacement à Vitrolles en octobre 200 l , nous avons eu
accès aux actes de délibération des conseils municipaux qui traitaient de la question
64 Mise en place de la recherche

des adonymes. Nous avons également récolté des questionnaires 2 que nous avions
précédemment distribués aux Vitrollais habitant les rues qui avaient changé de nom.
(1) www. Ville-vitrollesl3.fr Ce site ne fonctionne plus aujourd'hui, nous reprendrons cette
référence tout au long de notre texte sous la forme : S .1.
(2) Avant notre départ, nous avions deux objectifs : 1) consulter les actes de délibération 2)
faire remplir aux riverains concernés par les changements de noms de rue des questionnaires,
qui portaient sur leur connaissance par rapport à ces changements et leur opiuion. La méfiance
de la population à l'égard de notre enquête nous a conduite à distribuer les questionnaires dans
les boîtes aux lettres. Sur 40 questionnaires distribués, seuls 6 nous ont été retournés.
((54]: 102)

2. Comme le but de l'analyse est d'étudier la pratique du titrage des expositions dans
un lieu et un moment donnés, une limitation s'impose concernant le nombre de mu-
sées fournissant les titres. De même il a fallu restreindre le cadre temporel.
Au début de l'enquête, j'ai envoyé une lettre à 120 musées suisses romands des
cantons de Fribourg, de Neuchâtel, de Vaud, de Genève, du Jura et du Valais en
les priant de m'indiquer les titres des expositions temporaires présentées dans leurs
institutions entre 1997 et 1999. Je les ai également priés de m'envoyer des docu-
ments graphiques concernant les expositions respectives.
Ld plupart des responsables des musées m'ont fait parvenir des listes avec les titres
d'expositions, des programmes, des affiches, des cartons de vernissages etc. 25
musées m'ont fait savoir qu'ils n'organisent pas d'expositions temporaires, 6 mu-
sées n'ont pas répondu et n'ont pas non plus réagi à une deuxième lettre. Ainsi, le
corpus • musées > final comporte les titres de 800 expositions de 89 musées suis-
ses romands. Une liste avec les noms des musées se trouve dans l'annexe Il.
([125]: 25)

S. Corrigé des exercices d'application


EXERCICE 1
Les lexies suivants, extraits d'articles de recherche ou de mémoires d'étudiants en
Lettres Moclemes, contiennent des précisions concernant le choix des corpus d'élu-
cie. Après la lecture de ces fragments, remplissez le tableau suivant :

N• Corpus éait (déaire) Corpus oral (déaire) Critèresdedloix Mélllodes d'lllalyse


texte prévues
1. Les · •es R Junior Pour 3preniers
de 1997 (RJI Larousse Super didiannaires : homogénéité du de toponymes lron!uis dons les
Major de 1997 ISMJI, Hachette nombre d'entrées (20 1100 exemples forgés~
Junior de 1998 (HJ), le Petit mols environ) el de la trond!e les entrées des~ pré-
Robert des enfants (PRE) de d'âge des destinataires (9- posilions de lieu dons les didion-
Josene Rey-Debove 12 ons environ) noies du œrpus.
_Pour le PRE : originalité, choix Deuxième dépouhent du
novateurs. corpus aussi bien au niveau de
la macros1rudure qu'au niveau
de la miaoslrudure, pour ana-
lyser le rôle, et l'image
d'outres cuhures élrongères à
l'Hexagone.
LI corpus 65

No Co!pls éait (décrire) CarpiS oral (décrire) Critères de cWx MéiWes l..lyse
texte prmes
2. Des disam. alemn sm- Dans les l'rapins : .
~~n procÜis dms 1e œo~u~e rage des.._ dés9Dions
I'OIIIIIIilpencbdl'"lllerde deale!Ueailsiquedesallri-
1970-2000 :les disam de lus .p ü sant~
red!enhe. aledtn, 1es dis- Dans les muls: . . de
lOin de- Pro,1mnes llllllelll pœlll1l de Ollégories
ollidels et de lreize lllllll8ls élaiJMs- àrlldyse du 11111-
scolaires: œpl de leiUe soDe.
3. Trois corpus distinds : l a - des lréquenœs
-I.e corpus Ai"FriiiK8 (Af) esl d'appŒitioo des pl1énomines
mnstilué de !OIIVeOOons télé- d'antépositioo (FA), de deMie
phoniques enlre 111 œntre de nuquage (FDM) ou d'ou
réservutioo el dilléreats dients moins Ill des deux proœdés
(35 dialogues représenlunl IFADMI. rooi1é de~
1639tours de parole) sation esrle tour de parole, ou
-I.e corpus Murol esl lonstitué plus prédsément la prise de
de 1011versations télépOOni· parole de d!oque loruteur. Ces
ques simulées entre un touriste fréquences sont mkulées en
el un syndimt fmiliative (trois terme de paullentage de tours
dialogues représeotunt 583 de parole pal1m du phéno-
lolm de parole) mène mnsidéré.la ~
- Le corpus Levelt (5 dialogues des obsemdions esl analysée
représen1unt 7061ours de en terme d'éart-lype de das-
parole). ses, !haque das5e ooespon-
demi àun dialogue.
4. Manuels de Re IOIIÇU5 par des Nous relewns tous les énon!is
natifs des dilléreats pays de œntenanllll !nil de lrmdté.
l'Union européenne Puis nous fellia!ons œs oaur-
renœs en œo1ute en prenant
en ~des panlllètres de a
siluolion énonâative.

EXERCICE 2
Indiquez les problèmes cléontologiques que pourrait poser le recueil Jes corpus
suivants.

Dans les deux extraits, les problèmes déontologiques concernent :


- la demande d'autorisation écrite préalablement recueillie auprès de l'institution et
des personnes impliquées dans les enregistrements ;
- la nécessité d'anonymer les exemples cités (omission des noms de famille, citation
de la première lettre du nom, substitution des nomsl ;
- l'engagement de n'utiliser les données recueillies qu'à des fins de recherche.
De plus en plus souvent, on exige que ces précautions soient rappelées lors de la pré-
sentation du corpus d'étude.
66 Mise en place de la recherche

EXERCICE 3
Dégagez les éléments relatifs ô lo constitution de corpus explicités dans les extraits
suivants.

Type de corpts vo~.me• l.iliteset Bélletm IAétllolles tœelsde


corpiS représeltativité .. relatifs de recJel la .....
corpiS à Yolljet des"-ées
deredlerd!e
1. - textes poliliques el -deux - qui dressait la- dislriJués aux -Cesitene
joomolistiques dotumeots lisle des Vilrolais ldlitant londionne plus
- page Internet nouveaux noms les rues qui aujoord'llui
- petit livret en commentant CMienl d1angé -Sur40
- odes de - dom le dJapitn de nom questionnaires
délibératioo des six[.Jesl - dislrilwer les dislribués, seuls
conseils cDIISIJO'éàlo quesliorulaires 6 nous 0111 élé
l!lfllliâpoux question des dons les boites retournés.
- questionnaires noms de rue aux lenres
- qui frllitaient de
la question des
oclonymes
2. - litres d'expositions - litresde800 - une fnnilatian -titragedes - j'ai envoyé une - 25 musées m'ont
lempo!aires expositions de s'inlfoseCOIKemant expositions leHre à 120 lait savoir qu'ils
- doonnents 89 musées le nombre de musées musées suisses n'organisetll pas
graphiques suisses laurnissant les litres ramands des d'expositions
COIKemantles romands - restreindre le cadre cantoosde leftqloraires, 6
expositions temporel frilroorg.de musées n'ont pas
-listes-leslilres - entre 1997 ell999 Neuchâtel, de répondu et n'ont
d'exposilioo, des - corpus • musées , Vaud. de Genève, pasnoaplus
progl1lllllleS. des final du Jura el du réagi à une
ollicbes.des Volais deuxième lenre
mrtonsde
vernissages
Chapitre 6
DÉONTOLOGIE DE LA RECHERCHE

L'activité de recherche s'inscrit nécessairement dans le champ social. D'une part,


toute activité de recherche se situe dans le cadre diachronique et synchronique des
recherches antérieures et des recherches en cours. Le chercheur est alors amené à se posi-
tionner par rapport aux autres recherches tout en s'en inspirant (voir ch. 7), mais aussi
tout en respectant une série de règles et de codes. D'autre part, la recherche est en lien
direct avec la société et ses mutations dans le sens où parfois elle répond à des demandes
sociales, et souvent ses résultats trouvent une application au sein de la société. Compte
tenu de ce fait, le chercheur ne saurait éluder une réflexion quant aux retombées de ses
résultats, car il assume une certaine responsabilité vis-à-vis de ses productions.
Des normes juridiques et sociales fixent certaines règles de conduite à respecter
dans le champ de la recherche. Cela concerne aussi bien la production intellectuelle
que les données sur lesquelles porte le travail de recherche :
- la propriété intellectuelle: droits d'auteur, droit d'exploitation ou d'utilisation
(logiciels de traitement de données ... ), brevet, etc.
- les données: droit à l'image, respect de la vie privée et de l'intégrité physique
et psychologique dels individu/s, etc.

1. Le droit d'auteur et la « propriété


intellectuelle »
Le travail de recherche, bien que s'appuyant nécessairement sur des travaux antérieurs,
est apprenendé comme œuvre intellectuelle personnelle de celui ou celle qui la signe.
ll convient donc de bien distinguer dans ce travail ce qui appartient à l'auteur de ce qui
a été emprunté à ses prédécesseurs. C'est, entre autres, ce principe d'honnêteté intel-
lectuelle qui garantit la fiabilité de la recherche.

1.1 PLAGIAT ET EMPRUNT


Le plagiat correspond à l'imitation ou au copiage d'un auteur <<en s'attribuant indû-
ment des passages de son œuvre » (Le Petit Robert): Le plagiat concerne aussi bien la
reprise des idées (reformulées) que la reprise de fragments de texte.
68 Mise en place de la recherche

EXEMPlES Df PlAGIAT
• copier textuellement un passage d'un livre, d'une revue ou d'une page Web
sans le mettre entre guillemets et/ou sans en mentionner la source ;
• insérer dans un travail des images, des graphiques, des données, etc. provenant
de sources externes sans en indiquer la provenance ;
• résumer l'idée originale d'un auteur en l'exprimant dans ses propres mots, mais
en omettant d'en indiquer la source;
• traduire partiellement ou totalement un texte sans en mentionner la
provenance ;
• réutiliser un travail produit dans un autre cours sans avoir obtenu au préalable
l'accord du professeur ;
• utiliser le travail d'une autre personne et le présenter comme sien (et ce, même
si cette personne a donné son accord) ;
• acheter un travail sur le Web.
[Source: http:/ /W'NW.bibliotheques.uqam.ca/recherche/plagiat/index.html]

Le plagiat est une pratique frauduleuse qui se rencontre malheureusement à tous


les niveaux d'études. Les universités disposent en général de codes d'éthique et de règle-
ments sur les infractions académiques ayant pour but la prévention et la sanction du pla-
giat. Tout étudiant et chercheur est tenu de respecter ces codes, en faisant par exemple
bon usage des citations, notes de bas de page et renvois bibliographiques (voir ch. 7).
Il convient de distinguer le plagiat de l'emprunt. Ainsi, les reprises exactes d'un
texte sont communément admises mais elles doivent apparaître entre guillemets. De
même, il est possible de rendre compte des idées d'autrui en les reformulant; en ce cas,
même si le texte est modifié, on indique la source originale (cf. Omer 2001 : 43).
L'emprunt peut conduire à un remodelage personnel de l'idée d'origine: c'est là que se
situe la frontière entre héritage scientifique et travail personnel.

1.2 PLAGIAT INTENTIONNEL VS PLAGIAT ACCIDENTEL


Le plagiat accidentel est dû à une méconnaissance des règles et des principes qui gou-
vernent l'activité de recherche. Malgré son caractère non intentionnel, il n'en constitue
pas moins une fraude susceptible d'être sanctionnée.
Pour éviter le risque de plagiat, plusieurs solutions sont à conjuguer :
• respecter les règles de citation et de référenciation bibliographique (voir les
chapitres correspondants ici même) ;
• vérifier les sources en cas de doute ; utiliser pour cela les bibliographies, les res-
sources Internet comme le Science Citation Index 1 (SCI), www.revues.org 2,
www.persee.fr, etc. ;
• aiguiser sa curiosité et son audace intellectuelle ...

TI s'agit d'un index de périodiques scientifiques fait par I'Institutefor Scientijic Information (ISI)
de Philadelphie (États-Unis). Cet index permet de retrouver des références bibliographiques par
thème et par discipline, plus particulièrement relatives à des périodiques anglophones.
2 Portails de revues francophones.
Déontologie de lo reclrerclre 69

1.3 CYBERPLAGIAT ET DÉTECTION AUTOMATIQUE DU PLAGIAT

Le cyberplagiat est une forme nouvelle de plagiat, apparue avec l'évolution des nou-
velles technologies d'information et de communication. Le cyberplagiat consiste à
copier-coller des fragments de textes issus de l'internet, sans indiquer les sources. Par
ailleurs, certains sites Internet vendent des compilations ou des travaux tout faits.
Ce phénomène met à mal l'éthique académique. Plusieurs mesures ont été pri-
ses récemment pour contrecarrer les effets du cyberplagiat. D existe actuellement plu-
sieurs logiciels qui permettent aux enseignants de repérer les cas de plagiat, tels http://
noplagia.com/ (en français), http://copytracker.org/ ou www.copycatchgold.com (en
anglais).

Un travail de recherche présuppose l'utilisatt n:Wlhodes et, de plus en plus souvent,


le recours à des outils de traitement de donne méthode utilisée a été élaborée
dans un cadre théorique spécifique ou si elle a fait "et d'un développement dans~
travaux antérieurs, il convient de mentionner les sourc es auteurs, les équipes à rih-_
gine de ces méthodes. Ce ne sont pas exclusivement les r tats factuels d'une reA:ter-
che, mais également les protocoles méthodologiques qui pu être élabol' pour
atteindre les objectifs de la recherche qui relèvent de la propriéte llectuelle.
D en va de même des logiciels créés par des entreprises privées ou des uipes
de recherche à des fins d'analyses qualitative ou quantitative. D est dans tous les cas
indispensable de se procurer la licence ou encore l'autorisation d'exploitation (qui peut
être gratuite) et de mentionner le copyright 3 • S'il s'agit d'un logiciel libre (c'est-à-
dire, gratuit), il faut nécessairement mentionner dans son travailles auteurs ou concep-
teurs du programme: un logiciel libre n'est pas« libre de droits» !

EXEMPlE
Ces différents axes donnent lieu à une analyse qualitative, < manuelle > mais également à une
analyse quantitative, par le recours au logiciellexico 3, développé au sein du Syled par l' équi·
pe dirigée par André Salem[ ... ].
[117]

1.5 LE DROIT DE CITAnON

Pour les questions de droit d'auteur, on se reportera aux traités administrés par l'Orga-
nisation mondiale de la Propriété Intellectuelle (http://www.wipo.int/treaties/frl).
Selon la Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artisti-
ques du 9 septembre 1886 (http://www.wipo.int/treaties/fr/ip!berne/trtdocs_woOOL
html), sont autorisées les citations courtes dans les conditions suivantes (Art. 10) :

3 Le copyright -marqué © - correspond aux droits d'auteur. Ainsi, selon l'art. L.lll-2 du Code de
la Propriété Intellectuelle,« L'œuvre est réputée créée, indépendamment de toute divulgation publi-
que, du seul fait de la réalisation, même inachevée, de la conception de l'auteur».
70 Mise en place de la recherche

Sont licites les citations tirées d'une œuvre, déjà rendue licitement
accessible au public, à condition qu'elles soient conformes aux bons
usages et dans la mesure justifiée par le but à atteindre, y compris les
citations d'articles de journaux et recueils périodiques sous forme de
revues de presse. (cf. également l'article l 122-5 du Code de la Pro-
priété Intellectuelle).

Les citations doivent être brèves, tant par rapport au texte d'origine que par rap-
port au texte nouvellement produit. Le volume autorisé des citations est déterminé au
cas par cas, il est variable selon les types de production intellectuelle et selon les pays.
Si la législation ne fixe pas un nombre de mots ni un pourcentage précis, la pratique
veut qu'on reste généralement en dessous de 10% du texte.

Des logiciels comme Pompotron (http://www.pompotron.com/) peuvent aider à


évaluer la proportion de citations dans vos textes. Un logiciel comme Copycheck per-
met d'analyser des textes et de préciser ce qui correspond à un plagiat et ce qui n'en
constitue pas un.

2. DonnéesTet retombées de la recherche


Les données et les retombées de la recherche sont soumises à des règlementations
(ex. :le droit à l'image/au son) ou à des principes éthiques non-règlementés.

2.1 DONNÉES DE RECHERCHE

2.1.1 Qualité et origine des données


Il convient d'éviter, dans la limite du possible, les données de seconde main, reprises
chez d'autres auteurs et à d'autres travaux de recherche. En effet, un travail de recher-
che présuppose le recueil de données et leur traitement dans le cadre théorique et
méthodologique fixé en amont. Toute utilisation de données de seconde main implique
un risque de décontextu~sation des résultats: quel a été le cadre théorique d'origine?
est-il compatible avec lè.cadre théorique de la recherche en cours? la méthode d'ori-
gine est-elle fiable ?

Par ailleurs, les données de seconde main sont sensibles à ~a chronologie. Ainsi,
certains résultats scientifiques ont été corrigés au fil du temps ; il faut alors prendre en
compte ces ajustements lorsqu'on interprète les données de seconde main datant d'une
époque plus ancienne. De même, certaines données, notamment en sciences sociales,
vieillissent vite: les résultats d'une enquête sociologique ou dialectologique datant des
années 1970 ne sont plus d'actualité de nos jours.
Déontologie de ID redrerche 71

2.1.2 Droit à l'image, respect de la vie privée et de l'intégrité


de l'individu
Certains travaux de recherche nécessitent de faire appel à des enregistrements vidéo ou
audio, à des rapports et dossiers confidentiels, etc. L'usage de ces données implique le
respect du droit à l'image (Art. 9 du Code civil) et de la vie privée.
·Le droit à l'image stipule qu'une personne peut s'opposer à l'utilisation et à la dif-
fusion de son image par un tiers. n convient de demander 1'.autorisation expresse des per-
sonnes enregistrées. Le formulaire d'autorisation comprend les nom, prénom et
coordonnées de la personne, la mention «j'autorise X a utiliser mon image » et la spécifi-
cation du support ou du champ de diffusion : pour des recherches personnelles, pour
publication (papier, sur l'internet, etc.), à usage pédagogique, etc. L'autorisation est con-
sidérée comme tacite s'il s'agit d'une personne physique dans l'exercice de ses fonctions.

2.2 RETOMBÉES DE LA RECHERCHE


Cet aspect interroge à la fois la liberté académique et l'éthique de la recherche. Peut-on
(a-t-on la liberté de) tout étudier et dans quelles conditions? Peut-on diffuser librement
tout résultat de recherche? Ces questions sont susceptibles d'être soulevées plus parti-
culièrement dans les trois cas suivants :
- lorsque la recherche répond à une demande sociale, à une commande, lorsqu'il
s'agit d'une expertise;
- lorsque la recherche relève de domaines éthiquement sensibles, comme la biolo-
gie, la médecine, la sociologie, la psychologie et la psychiatrie, la démographie,
etc. Cependant, toute discipline peut toucher à des domaines éthiquement
sensibles : ainsi, la bombe atomique pose un dilemme à la physique ;
- lorsqu'on travaille sur des données confidentielles.
ll est quelque part paradoxal de s'interroger sur l'éthique et la liberté, car la
science se doit d'être libre, c'est une condition sine qua non de sa réussite intellec-
tuelle. C'est là une réflexion philosophique sur la place et la nature de la recherche
scientifique que chacun prend en charge personnellement 4 . Mais la question est avant
tout politique au sens où les réponses données et les contraintes posées vont varier
d'une époque à l'autre, d'un pays à l'autre. La question des retombées de la recherche
est également politique puisque ce ne sont souvent pas les chercheurs eux-mêmes,
mais les décideurs politiques qui appliqueri:t les résultats. Cela ne doit pas empêcher le
chercheur d'avoir un regard critique sur ses activités.
J. L. Hom (in Hook et alii 1917 : 139) recense, en se basant sur un cas concret,
plusieurs critères qui sont susceptibles d'ouvrir un débat sur la déontologie de la
recherche:
- les analyses et les résultats de seconde main ;
- le risque encouru par les sujets de la recherche [il s'agit de deux groupes d'en-
fants, blancs issus d'un milieu urbain, noirs issus d'un milieu rural; le risque

4 On peut renvoyer ici à la liberté de pensée et de conscience réclamée par Jean Perrin en 1939
(A. Kaspi in Alix (dir.) 2007 : 15). . ·
72 Mise en place de la recherche

concernait l'inférence possible de différences raciales ou ethniques inhérentes et


immuables] ;
- l'anticipation des conséquences sociales ;
- le danger informationnel.
De tels critères peuvent interférer avec les décisions de financement et les éva-
luations de la recherche, notamment lorsque cette dernière est publique.
Certains sujets de recherche et certains résultats ne se prêtent pas tels quels à
publication. lls ne peuvent être rendus publics que suite à une série d'opérations
comme l' anonymisation, les changements de prénoms/noms, l'effacement de certaines
caractéristiques groupales ou sociales, etc. C'est le cas, par exemple, lorsqu'on tra-
vaille sur des données confidentielles, issues des archives secrètes, des services
sociaux, hospitaliers ou psychiatriques, des documents de défense ou tout simplement
lorsqu'on enregistre des interviews de personnes qui souhaitent garder l'anonymat.
Le jury de soutenance peut, par ailleurs, décider qu'une thèse ne doit pas être
rendue publique pour des raisons de confidentialité, ou bien qu'elle peut être consultée
uniquement dans un cadre très restreint.

3. Exercices d'application
EXERCICE 1
Soit une recherche qui porte sur les discours du champ du signalement d'enfant en
danger. lis'agit d'analyser des enquêtes sociales et des notes de signalement issues
de différents services d'investigation et d'orientation éducative. Ces leXIes contien-
nent des informations sur les proches de l'enfant concerné (parents, fratrie, grands-
parents, amis ••• ), sur les institutions impliquées (école, hôpitaQ et sur les personnes
ayant assuré le suivi (travailleurs sociaux, éducaleurs, psychiatres•••). Quels sont
les problèmes soulevés ? Quelles sont les solutions ?

EXERCICE 2
Soit un travail de recherche qui parle sur la micro-sociologie d'un colloque scienti-
fique. Le travail implique une approche« multi-modale», c'est-à-dire une analyse
qui prend en comple aussi bien les discours produits que l'organisation de la salle,
les mouvements et circuits, la mise en scène des communications, le dialogue entre
les communicants et l'auditoire lors des questions, elt. Quels sont les problèmes
soulevés ? Quelles sont les solutions ?

EXERCICE 3
Lorsqu'il s'agit de textes de référence comme les grammaires, les encyclopédies,
les glossaires ••• la lenlotion est grande, même parmi les chercheurs, d'utiliser un
système de cilotion moins précis, allégé, qui peut parfois confiner au plagiat et en-
traîner des risques de poursuiles juridiques. Lisez les extraits ci-dessous en prêtant
Déontologie de lo recherche 73

attention au lexfe d'origine et au lexfe citant : que powez-vous dire des techniques
de citation ? Y a+il des éléments qui permettraient de pcirler de citation illégitime,
voire de plagiat scientifique ?

Florea (1996) : Le '"" ,.... Clltégories. Arrivé, Gillet, Gal.iclle (1916): ,. ......
c.;.,aïsOIIS. COIIStrwfiNs. a-est, lallel, p. 141, ~lllljtlft1ri, l'cm, ~ p. 144.

Dans ces deux ros, l'élément iniliol (fini- et dor-) du radkal Dans (es deux exemples, l'élément initial (fini-et dor-Jdu
reste inlad d'un bout à l'autre de la œnjugaison, œ qui nutKUI reste inlad d'un bout à l'autre de la mnjugaison.
cindte à parler nan de radimux différents, mais de bases Cette permanwe indte à parler nan de radiaJux diffé-
formées sur un ractKOI unique• (ÛJ Gromlllllire renls, mais de bases formées sur oo ractKUI unique. rélé-
d'aujourd'hui, 144).rélément qui élargit le radkal: -ss-, ment (-ss- pour finir, -m-et -mi- pour dormir} qui élargit le
pour finir, -m-et-mi-, pour dormir, est appelé dans le radkal pose des problèmes (omplexes, qui sont résolus de
même ouvrage célargissernenb. façan différente selon les théories. On lui damera ic:i le
Il y a néanmoins des verbes dant le paradigme flexionnel nam d'élargissement. Cependant Uexiste des verbes pour
moln1ise effedivement des radiœux différenls. Aller, par lesquels œsont effedivernent des radkaux différents qui
exemple, (OIDparle quatre radkaux: -v-, qui se mmbine entrent dans le système d'altername : par exemple, aller
de façon diffi(Uement analysable avet les marques de per- (OIDparle quatre raditaux :
sonne el de nombre (vois, v~ vo, vonn, -a~ !aHons), -ai/J. v- ([v]) (qui se (ombine de façon diffidlernent analysable
(que j'aiUeJ et-i- (j'iran.[ ... ] avet les marques de personne et de nombre : vois, vas, vo,
vont};
al- ([al]) (a/lons);
ad/([oj]) (quej'ad/e);
i- ([i]) (j'irai}.
(Extrait emprunté à Omer 2004)

4. Corrigé des exercices d'application


EXERCICE 1
Soit une recherche qui por1e sur les discours du champ du signalement d'enfant en
danger. Il s'agit d'analyse des enquêles sociales et des noies de signalement issus
de différents services d'investigotion et d'orientation éducalive. Ces lexies contien-
nent des informations sur les proches de l'enfant concerné (parents, lrorrie, grands-
parents, amis...}, sur les institutions impliquées (école, hôpita~ et sur les personnes
ayant assuré le suivi (travailleurs sociaux, éducateurs, psychiatres...}. Quels sont
les problèmes soulevés ? Quelles sont les solutions ?

Une des premières questions qui se pose concerne le recueil des textes. Pour avoir
accès aux enquêtes sociales et aux notes de signalement, il faut obtenir l'autorisation
du chef du service concerné, voire de son supérieur hiérarchique (il faut donc se ren-
seigner sur la structure des services mêmes).
La deuxième question concerne la nature des données communicables. Ainsi, un cher-
;. cheur est habilité à avoir accès aux données générales, mais pas aux informations par-
ticulières en ce qui concerne les noms des perscinnes mentionnées dans les dossiers, ni
même en ce qui concerne les lieux. Les textes sont anonymés avant de quitter le service
qui les a produits. S'il s'agit de versions • papier •, on procède à ce qu'on appelle le
74 Mise en place de la recherche

• caviardage • des noms. S'il s'agit de versions électroniques, on remplace les noms et
prénoms par des initiales, par des noms autres, etc. Attention : il convient d'éviter la sup-
pression pure et simple des noms propres, ce qui rendrait les textes illisibles.
la troisième question concerne l'utilisation des textes :on ne peut les diffuser, sauf sous
forme d'extraits ou d'illustrations dans le cadre de travaux de recherche, supports pé-
dagogiques, rapports.

EXERCICE 2

Soit un lravail cle recherche qui porle sur la micro-sociologie J'un colloque scienti-
fique. Le lravail implique une approche« muhi-moclale »,c'est-à-dire une analyse
qui prend en compte aussi bien les discours produits que l'organisation cle la salle,
les mouvements et circuits, la mise en scène cles communicotions, le dialogue entre
les communicants et l'audiloire lars cles questions, etc. Quels sont les problèmes
soulevés ? Que/les sont les solutions ?

Ce type de travail implique un enregistrement vidéo (avec une ou plusieurs caméras).


Outre les problèmes techniques (emplacement de la caméra, volume suffisant des sup-
ports) qui ne concernent pas directement ce guide, ce sont des questions de droit à
l'image et au son qui se posent. Il convient de prévoir plusieurs dizaines de formulaires
d'autorisation expresse : comme il est impossible de savoir d'emblée quelle partie du
film peut s'avérer intéressante en tant qu'illustration lors de la communication des résul-
tats de cette recherche dans le cadre d'un colloque ou d'un séminaire, il faut miser sur
une capacité d'exploitation maximale des.données. Si certaines personnes refusent de
signer des autorisations - ce qui reste leur droit inaliénable - on évite de les filmer et
on s'engage à flouter leurs visages si elles apparaissent accidentellement dans le film.
À la différence de tousles autres cas de ligure dans lesquels toute reprise d'une partie
de communication, ou d'une idée énoncée dans le cadre d'un colloque, nécessite un
renvoi bibliographique, dans le cadre de cette recherche, les extraits de communica-
tions utilisés comme corpus sont référencés uniquement si vous en avez l'autorisation
expresse.

EXERCICE 3

Lorsqu'il s'agit cle lexies de référence comme les grammaires, les f!IJC'j'C/opéclies,
les glossaires ... la tentation est grancle, même parmi les chercheurs, d'utiliser un
système cle cifation mains précis, allégé, qui peut parfois confiner au plagiat et en-
traîner cles risques cle poursuites juricliques. Usez les exlrails ci-dessous en prêtant
alfention au lexie d'origine et au lexie citant : que pouvez-vous dire cles techniques
cle citation ? Y a-t-il cles éléments qui permetlraient cle parler cle citation illégitime,
voire cle plagiat scientifique ?

les dates de publication des ouvrages cités permettent de constater que Florea ( 1996)
s'est inspiré de la Grammaire d'aujourd'hui publiée en 1986. la référence à cet ouvra-
ge est clairement mentionnée à la lin du premier paragraphe.
Plusieurs éléments du texte sont des reprises mot-à-mot sans renvoi au texte original (sou-
lignées par un trait simple) ou des reformulations (soulignées par un trait en gras). Des
micro-reformulations telles la substitution de < exemples • par • cos • (en gras) ou les
modifications dans la manière de présenter (deux points remplaçant les parenthèses
Déontologie de fo redJerrile 75

pour la deuxième série d'exemples, parenthèses remplaçant les deux points pour la troi-
sième série d'exemples) alternent dans le texte.
le texte de 1996 efface en partie la référence à la source dont il s'inspire. Il comporte,
il est vrai, une citation (soulignée ci-dessous par un double Irait) el une reformulation
avec renvoi au texte d'origine (soulignée en pointillé) mais lorsqu'on lit le texte de
1996, l'étendue de la citation de la Grammaire d'auiourd'hui n'est pas visible. Ainsi,
celle partie peul être qualifiée de plagiat puisque Florea a cité ce qu'elle considérait
comme étant des notions propres à l'ouvrage de référence mais par ailleurs, elle a re-
pris, quasi-textuellement et sans citer les auteurs, l'ensemble du discours introducteur et
les commentaires.

flarea (1996) : I.e ..... , . , . c.tig«ies. Arrivé,. Gallet, Galliclle (1916):, . . . . .


,..,._. ÛISIIWtiiiiiS.illanst, llllel, p. 141. tYII!Ijotrd'M, P.-is, F'--iol, p. 144.
Dons ces deux cas, l'élément initial (fini- et tlor- 1du rudi- Dons ces deux exHiples,l'élément initial (fini- et dor-)
col reste intad d'un bout à l'outre de lo coniu!l!!ison, œqui du rodiml reste inlod d'un bout àl'outre de lo conjugaison.
« indte à f!!!rler non de rodkoux ctdférents, mois de bases (elle permonenc:e indte à f!!!rler non de radimux ctdfé-
formées sur un radical u!!igue, (lo Grtumnoire rents, mois de bases formées sur un rodkol un!gue. rélé-
!I'IJIIiounl'hui, 144). rélémenl !J!!i éloraitle rodkol; -ss-, ment {-ss- ~ ~nil; -rn- el~ l!!!!!r aormirl gui éloroit le
!!!!ur finir, -m- et -mi-, l!!!!!r tlormir, ~ O.JI~ !fo!IS_ ~ radical pose des problèmes complexes, qui sont résolus de
-~- O!JVI. . (~~rg~J,, locon ctdférente selon les théories. On lvi donnera id le
Il ï o néanmoins des verbes dont le l!!!rodigme flexionnel ~ cfé]o~. Ceuendont i êXisie des Yeïhës-.,Gur
mobitiSI effedivement des rodkoux différents. Aller, por lesquels ce sont elledivement des rodkuux différents qui
exemple, Comporte quolre rOOKOUX: -Y-, gui se combine entrent dons le système d'alternance: par exemple, oler
de façon ctdfia1ement onolysahle avec les marques de per- comporte guotre rodicoux :
sonne et de nombre (mis, vus, ro, ronll, -o/. (oltoos), -on~ v- ([v]) (gui se combine de façon dillio1ement onolvsoble
(que j'aille} et-i- (j'ira~.[. .. ] avec les marques de ~rsonne et de nombre : rois, vus, VIl,
ront};
al- ([al]) (ol/ons};
oill ([aj]) (que j'oille};
i-([i}) (j'irai}.
(Extrait emprunté à Omer 2004)
PARTIE 2
EXPOSITION
DE LA RECHERCHE

SOMMAIRE

Chapitre 7
Citations, renvois, notes ....... .. .. .... ..... ... ........... .. .... 79

Chapitre 8
Exposer sa recherche (argumentation, explication, description) ................ 95

Chapitre 9
Énonciation ................ ... .... ......... ......... .... 107

Chapitre 10
Introduction, conclusion, transi~ons ..... .... .. ...... ........ .. ... .. 115

Chapitre 11
Abréviations et usage des abréviations dans les renvois ........ ... ....... 127

Chapitre 12
Boîte à outils • normes d'écriture • (ponctuation, majuscules, chiffres) ..... .... 139

Chapitre 13
Traduction, transcription et illustration por des exemples en langues étrangères ... 155

Chapitre 14
Présenter sa recherche : exposé oral et supports électroniques ....... ....... 16 1
CHAPITRE 7
CITATIONS, RENVOIS, NOTES

«C'est que les marges d'un livre ne sont jamais nettes ni rigoureusement
tranchées : par-delà le titre, les premières lignes et le point final, par-delà
sa configuration interne et la forme qui l'autonomise, il est pris dans un système
de renvois à d'autres livres, d'autres textes, d'autres phrases: nœud
dans un réseau» ... (Michel Foucault 1969)
«Tout texte est absorption et transformation d'une multiplicité d'autres textes»
(Oswald Ducrot 1972)

Toute recherche scientifique s'inscrit nécessairement dans le champ de sa disci-


pline ou de son interdisciplinarité, dans un cadre ou une tradition théorique, ou encore
dans le champ des recherches ayant porté sur des objets proches de celui traité. Le tra-
vail de recherche et le texte qui en est produit par la suite prennent appui sur d'autres
travaux qu'on est amené à citer, à mentionner.
On peut citer des phrases complètes ou des mots, ou tout simplement renvoyer à
un auteur et à un ouvrage en synthétisant des idées. Chaque forme de citation doit
répondre à des normes typographiques, bibliographiques et rédactionnelles.

1. Normes typographiques et bibliographiques


Ces normes concernent la présentation des citations et des renvois.

1.1 CONSEILS DE PRÉSENTAnON DES CITATIONS

Les citations doivent être mises en évidence dans le texte. Pour cela on utilise les
guillemets, les changements de police et de taille de police, les retraits, les espaces, etc.
Selon que les citations sont courtes ou longues, on fait appel à des marques différentes.

1.1.1 Les citations courtes


Les citations courtes - moins de 3 lignes - sont incluses dans le texte et mises entre
guillemets.
80 Exposition de la recherche

EXEMPLE
Comme le dit Roland Breton ( 1981 : 7), • le succès du mot, le succès du mot, loin d'être dû à
une poussée de mentalités passéistes, racistes ou ségrégationnistes, témoigne des besoins
d'une analyse objective des groupes humains •.
1[53]: 92)

1.1.2 Les citations de plus de 3 lignes


Ces normes sont présentées à titre d'exemple. Les Écoles doctorales et les éditeurs
peuvent fixer leurs propres normes ; en l'absence de ces dernières, l'étudiant peut fixer
une série de normes avec son directeur de recherche.
• Retour à la ligne ;
• Times corps 12 ou lO ;
• Retrait gauche de 1-2 cm (se servir de la règle supérieure ou de la fonction
retrait dans format paragraphe; ne pas se servir des espaces) ou sans retrait;
• L'interlignage peut être plus réduit que celui du texte-hôte (par exemple, si le
texte est rédigé avec un interligne 1,5, l'interlignage de la citation peut être
de 1);
• Détacher les citations par une ligne de blanc avant et après.
EXEMPLE
Il analyse systématiquement les différences- treize en tout- qu'il a relevées entre le Phoca /eo-
nina de Fabricius et le Phoca leonina de Steller ; et il précise ainsi la dernière de ces
différences : ·
• Ils diffèrent enfin PAR LES OREILLES. Le Lionillarin de Fabricius n'a point d'auricule; celui
de Steller en a, et appartient conséquemment au nouveau genre que nous avons cru devoir
établir dons la famille des PHOCACÉS, sous le nom d'Otarie. •
Ici Péron se réfère à son Voyage de découvertes aux terres australes[ ... ].
1[8] :169)

1.2 CONSEILS DE PRÉSENTAnON DES RENVOIS

1.2.1 Renvois après une citation


Les citations doivent être accompagnées de la référence aux auteurs. Le renvoi aux
auteurs peut prendre plusieurs formes :
a) Entre parenthèses, après la citation. Le renvoi doit comprendre le nom de
l'auteur, la date de publication et la/les page(s). On peut faire suivre la date de
publication de deux-points (Foucault 1969: 26) ou d'une virgule (Moscovici
2002, p. 66). Quel que soit le format choisi, il convient de s'y tenir rigoureuse-
ment dans l'ensemble du travail (mémoire, article, livre).
EXEMPLE
Une deuxième difficulté tient aux notions de domaine et de faisceau d'obiet qui interviennent,
on l'a vu, dans la description de certaines opérations. Le faisceau d'un objet est défini comme
• un ensemble d'aspects normalement attachés à l'objet • et dont
[les] éléments sont de trois espèces: des propriétés, des relations et des schèmes d'action.
Ainsi dans le faisceau de • la rose •, on a des propriétés comme • être rouge •, < avoir
Citations, ren'lllis, notes 81

des épines •, des relations comme • être croisée avec •, • être plus belle que •, et des schè-
mes d'action comme • se faner •, • se cultiver •. (Grize, 1990, p. 78-79)
([116]: 35)

b) En note de bas de page. Le nom de l'auteur peut appannîre uniquement dans la


note. Ce mode de présentation tend à disparaître.
EXEMPtE
Frege déclare que
la proposition[ ... ] a évidemment un sens, mais [qu'] il est douteux que le nom d'Ulysse qui
y ligure ait une dénotation 1.
([94]: 207]
la démonstration de l'impact du domaine de référence sur le format des noms propres n'étant
plus à faire 2 , il reste à voir si le contenu et le fonctionnement du nom propre peuvent être af-
fectés par le domaine de référence.
[25: 108]

1.2.2 Renvoi à plusieurs textes du même auteur


publiés la même année
Pour renvoyer à des articles ou des ouvrages d'un même auteur qui sont publiés la
même année, on fait suivre l'année d'édition par a, b, c, etc.
EXEMPLE
Si, en analyse du discours, le corpus est souvent constitué autour de moments discursifs (cf. Moi-
rand 2004a et b) ou en tant que production discursive émanant de telle institution ou de tel
domaine social (cf. Courtine 1981). le choix du corpus se pose pour nous en des termes légè-
rement différents: c'est autour d'une catégorie lexicale, le nom de pays, qu'il doit s'organiser.
([25]: 1351
Les petites lettres accompagnent les références dans la bibliographie et c'est cet
ordre préétabli qui doit être repris dans le texte. Ainsi, même lorsque les deux référen-
ces ne se suivent pas, on conserve la même notation.
EXEMPLE
Cependant, certains phénomènes attestés dans le corpus de départ ont montré l'intérêt qu'il y
a à • quitter le fil horizontal (l'ordre du texte) pour construire des sous-corpus à partir d'entrées
que l'observation des surfaces a permis de mettre au jour • (Moirand 2004b: 77).
([25]: 148)
NB. En règle générale, lorsque le renvoi est fait entre parenthèses (Ricœur
1987: 123), seul le nom de l'auteur, l'année d'édition et les pages sont indiqués; en
revanche, le nom de l'auteur est précédé de l'initiale du prénom lorsqu'il est intégré à
une phrase: selon P. Ricœur (1987); P. Ricœur (1987: 54) remarque que ... , etc.

1.3 CAS PARTICUUERS


,. Quelques cas particuliers se présentent.

1 Frege, Écrits logiques ... , op. cit., p. 105.


2 Bosredon et Tamba (1995), Bosredon (200la et b) ...
82 Exposition de la recherche

1.3.1 Renvoi à des auteurs cités par un tiers


Dans certains cas - soit que l'on veut rendre compte du point de vue de l'auteur qui
cite, soit que l'on se contente de l'information trouvée dans un ouvrage tiers, soit que
l'ouvrage d'origine n'est plus accessible (il peut s'agir notamment de textes anciens)-
on peut être amené à citer un auteur par le biais d'un autre.

EXEMPLE
Celte relation entre le dirigeant et son pays, qui va souvent jusqu'à l'identification totale, relève
d'une • alchimie de la représentation • :
• Groupe fait homme, [le représentant] personnifie une personne fictive, qu'il arrache à
l'état de simple agrégat d'individus séparés, lui permettant d'agir et de parler à travers lui,
'comme un seul homme'. En contrepartie, il reçoit le droit de parler et d'agir au nom du
groupe, de 'se prendre pour' le groupe qu'il incarne, de s'identifier à la fonction à laquelle
il 'se donne corps et âme' donnant aussi un corps biologique à un corps constitué Status
est magistratus, "L'État, c'est moi". •
(Bourdieu 1982 : 101, cité par Siblot 1986 : 24)
([25] : 354-355)

Lorsque de tels cas se présentent, les deux auteurs doivent figurer dans la
bibliographie. Ainsi, au moment de noter la citation, on prend soin de noter la réfé-
rence bibliographique fournie par l'auteur citant.

1.3.2 Citations en langue étrangère


Les citations en langue étrangère doivent être traduites. Deux cas de figure se présen-
tent. Soit une traduction publiée existe déjà: c'est cette traduction qui figurera dans le
texte, suivie de la référence de la traduction (immédiatement après ou en note).

EXEMPLE
Une première formulation de la théorie du sens métalinguistique est proposée par Kneale
(1962):
« Les noms propres ordinaires des personnes ne sont pas, comme l'a supposé john Stuart
Mill, des signes dénués de sens. Alors qu'on peut informer un homme en lui disant que le
plus fameux des philosophes Grecs s'appelle Socrate, il est manifestement trivial (trifling)
de lui dire que Socrate s'appelait 'Socrate' ; et la raison en est simplement qu'il ne peut
comprendre l'emploi du mot 'Socrate' au début de l'énoncé s'il ne sait pas déjà que 'So-
crate' signifie 'l'individu appelé Socrate'. • 3
(Kneale 1962 : 629-630)
Dans cette conception, le contenu du nom propre renvoie au nom même, par le biais du pré-
dicat être appelé.
([25]: 98)

Soit la traduction a été faite par les soins de l'auteur ; dans ce cas, elle sera sui-
vie de la mention [notre traduction] et d'un appel en note. En note de bas de page figu-
rera la citation d'origine en langue étrangère.

3 Traduction: Pierre Jacob et François Récanati dans Kripke (1982 [1972]: 55).
Citations, retJVois, notes 83

EXEMPI.E
Tenter de donner crédit aux uns au aux autres n'est peut-être pas la meilleure chose à faire:
Salmon 12003 : 475) note que« les études sur le sens sont extrêmement controversées. Il n'est
certainement pas réaliste, dans le présent climat intellectuel, d'espérer une espèce de
consensus • 4 [notre traduction].
1[25]: 106)

2. Normes rédactionnelles
Ces normes concernent la fidélité de reprise d'une citation.
La modification des citations 5 n'est pas autorisée. Si on modifie le contenu, on
parle alors de paraphrase, de reformulation ou de synthèse. En revanche, il est possible
de couper les citations et d'y intégrer des marques typographiques tels les souligne-
ments, le gras, les italiques. Les coupures sont indiquées par des points de suspension
entre crochets ou parenthèses: [ ... ] ou ( ... ). L'introduction de marques typographi-
ques est signalée par les mentions nous soulignons, les italiques sont de nous, etc.
entre parenthèses à la fin de la citation ou en note de bas de page.

EXEMPLE
le réel fait un retour en force, comme l'avait pressenti Eco 11988: 107) dans son modèle
sémiotique :
• On voit que le problème sémiotique de la construction du contenu comme signifié est
étroitement lié à celui de la perception et de la connaissance entendue comme co-référence
du signifié à l'expérience. Et ceci explique le pourquoi de l'apparente homonymie entre
signifié sémiotique et signifié perceptif, gnoséologique, phénoménologique. [ ... ]Une sé-
miotique parvenue à l'âge mûr devra bien se confronter à la problématique philosophique
de la théorie de la connaissance. •
IEco l 988 : 107)
Cette problématique vient dans la continuité des analyses proposées supra, mais c'est égale-
ment un écho à un lieu commun qui traverse les études linguistiques des noms propres : ceux·
là sont considérés généralement comme exclusivement référentiels : « [ ... ] on doit admettre
qu'un Npr [nom propre] n'est rien, ou si peu de chose, sans le rapport direct qu'il entretient
avec son référent • (Noailly 1999:109 [nous soulignons]).
([25]: 111)

Lorsque le chercheur emprunte des passages de texte à autrui, il emprunte à un


type de texte et à un genre de discours. Selon le mode de citation choisi, il peut adopter
plusieurs stratégies rédactionnelles afin de rendre l'articulation entre les deux textes
plus aisée:
Citation fidèle, reprenant un énoncé dans son intégralité. On introduit alors la ci-
tation par des formules diverses, qui ont pour rôle premier de faire le lien entre

4 << Issues of content are notoriously controversial. lt is unrealistic, certainly in the present intellec-
tual climate, to hope for anything approaching a consensus. » (Salmon 2003 : 475). Par « content »
Salmon sous-entend << sens. »
5 Y compris la correction d'éventuelles fautes d'orthographe ou de grammaire, qu'on peut signaler
par (sic) juste après le mot concerné (cf. chapitre 14 sur l'emploi des abréviations latines).
84 Exposition de la recherche

le texte citant et le texte cité: selon AUTEUR; comme le souligne/fait remar-


quer AUTEUR ; d'autres points de vue existent, on citera ici AUTEUR.
EXEMPLE
Dons un texte sur l'itinéraire de lecture en tant que parcours de compréhension en lecture sco-
laire, E. Calaque décompose l'évaluation de la compréhension comme suit:
• l'évaluation de la compréhension d'un texte est complexe[ ... ].>
![128]: 59)
Emprunt de notion ou d'expression. La notion ou l'expression citée est intégrée
à l'énoncé et marquée par des guillemets ou des italiques.
EJCEMPU
Ce passage entre les • perspectives de recherche> et l'enseignement, que laurence Rieben
qualifie de • appauvri >et • polémique >n'arrête pas de préoccuper, ces dernières années, le
monde des didacticiens.
([128]: 47)

- Citation avec reformulation ou synthèse. Le texte original est alors adapté, trans-
formé, réduit. On peut alors faire appel au discours indirect.
EJCEMPU
Cependant, comme le souligne Manno (2002), ces critères ne suffisent pas car l'indirection
d'une requête ne l'adoucit pas nécessairement.
Reprenant l'image du vol en parapente, M. lAVIGNE explique qu'un gouffre ne peut se franchir
en deux bonds. j.P. FITOUSSI ajoute que les politiques d'ajustement macroéconomique et de
changements structurels requièrent une« masse critique>, des négligences dans un seul secteur
pouvant en contrarier le décollage.
![24]: 25)

Citation intégrée syntaxiquement à l'énoncé. Le segment introduisant la citation


est construit en sorte que cette dernière apparaisse comme sa suite à la fois logi-
que et grammaticalement acceptable. On fait souvent appel - mais pas exclusi-
vement- à des introducteurs comme souligne que; on peut remarquer que.
Dans l'exemple ci-dessous, le segment introducteur situe le cadre de validité de
1' affirmation citée.
EXEMPLE
Dans ce chemin complexe, balisé par des discours différents,
• il ne s'agit évidemment pas d'instaurer un tribunal épistémologique, mais de reprendre
les conceptualisations des rapports entre d'une part savoirs savants, comme l'on dit, et
d'autre part savoirs et pratiques scolaires > 6 .
![128]: 47)

3. La note
La note fait partie de la périphérie du texte ; elle peut améliorer ce dernier en le rendant
plus clair et plus riche, à condition d'être bien utilisée.

6 Chiss, J.-L. (1995): «Sciences du langage: Je retour», in: Didactique du français, état d'une
discipline, Paris : Nathan Pédagogie, p. 88.
Citations, renvois, notes 85

3.1 USAGE
On utilise de moins en moins souvent la note pour faire des renvois. Elle est plutôt
réservée aux compléments d'information, aux parenthèses (petites digressions dans la
réflexion), aux explications n'ayant pas de valeur argumentative centrale pour le texte.
Ce qui est dit en note n'est pas inutile mais tout simplement secondaire par rapport au
fil conducteur du texte.

Plusieurs types de notes peuvent être distingués :

1. les notes qui donnent la traduction d'un texte original


• "If Clinton were the Titanic, the iceberg would sink' is a striking conceptual blend thot circu·
lated inside the Washington, D.C. Beltway during February, 1998, when the movie 'Titan.ic'
was popular and President Clinton seemed to be surviving political damage from yet another
alleged sexual scandai. The blend has two input mental spaces-one with the Titanic and the
other with President Clinton. There is a partial cross-space mapping between these inputs :Clin-
ton is the counterpart of the Titanic and the scandai is the counterpart of the iceberg. There is
a blended space in which Clinton is the Titanic and the scandai is the iceberg. •1

(Turner et Fauconnier 2000: 134)

1 • 'Si Clinton était le Titanic, l'iceberg aurait sombré' est un mixage conceptuel frappant qui a
circulé à Beltway, Washington D.C., en février 1998, lorsque le film 'le Titanic' était populaire
et que le président Clinton semblait survivre au dégâts politiques de ce que l'on supposait être un
nouveau scandale sexuel. Le mixage a deux espaces mentaux sources : celui du Titanic et celui
du président Clinton. Il existe un espace de rencontre des deux sources- Clinton est la réplique
du Titanic et le scandale est la réplique de l'iceberg. Il existe un espace de syncrétisme, dans
lequel Clinton est le Titanic et le scandale est l'iceberg. • !Turner et Fauconnier 2000:134 [notre
traduction]).
([25]: 487)

2. les notes explicatives


Les propriétés des référents qui sont convoquées par les emplois métaphoriques des noms de
pays relevés dans le discours de presse correspondent toutes, ou presque, à des événements 1.
Cela s'explique simplement par le contenu et ia visée du discours de presse( ... ].

1 Il s'agit pour la plupart d'événements connotés négativement. les principes de construction de

l'actualité médiatique- sélectionner les événements • marquants • - pourraient expliquer ce mar-


quage axiologique.
1[25]: 489)

3. les notes qui proposent une citation plus longue ou un exemple complémentaire
à ce qui est dit dans le texte
On peut aller plus loin: un nouveau Vietnam 1, expression consacrée par l'usage qui revient
régulièrement dans le discours de presse dans le contexte des conflits les plus marquants des
vingt dernières années -les Balkans, la Colombie, l'Irak- aurait un sens « littéral • en position
86 Exposition de la recherche

non attributive, comme dans le titre d'un film de Tiana Thanh Nga, La guerre finie, un nou·
veau Yletnam (1994).

1 Dans la presse anglophone, c'est l'expression another Vietnam (un autre Vietnam) qui circule:
• But Chechenia will not be another VIetnam or Afghanistan for a deeper reason. The vast ma-
jority of Russians consider Chechenia part of Russie. • (The Guardian, 18.03.95). Traduction:
Mais/a Tchétchénie ne sera pas !l!l autre Vrefnclm ou Afghanistan pour une raison plus profon-
de. L'écrasante ma;orité des Russes considèrent la Tchétchénie comme une partie de la Russie.
([25]: 482)

4. les notes qui véhiculent des connaissances encyclopédiques


Ainsi, dans l'extrait ci-dessous, à la Braude/fixe un aspect du référent, une image que Fernand
BraudeP se faisait de la France el à laquelle l'énonciateur adhère.

1 Historien fronçais, auteur, entre outres, d'une œuvre posthume intitulée l'Identité de la France
(1986)
([25]: 499)

5. les notes de prise de distance, qui permettent de nuancer le propos ou d'antici-


per sur l'évolution de l'argumentation
Puisque cette propriété est attribuée ou attribuable à la France 1, on commet souvent l'erreur de
faire comme si les référents de [la] Belgique el de /a France se confondaient dans les énoncés
attributifs, d'où l'opposition entre • référent initial; el • référent discursif •.

1 Cette affirmation est à discuter ; nous ne manquerons pas de le faire ci-dessous.


([25]: 480)

6. les notes à valeur de lien hypertexte


On peut se demander si L'Express manifeste une nette préférence pour l'aspectualisalion réfé-
rentielle, ou si le fait de • parler de la France> requiert une aspectualisation de l'objet du dis-
cours, lorsqu'on a affaire à un référent qui ne peul être appréhendé dans sa totalité avec
précision 1.

1 Cette hypothèse ramène l'aspectualisation à la complexité du domaine de référence dont il a

été question dans les chapitres 4 à 7.


([25]: 499)

7 _ les notes de rappel


La chronique de Jacques Attali s'inscrit avant tout dans la chronologie de notre corpus de
base 1 : parue le 27 juillet, elle permet un sondage récursif des articles parus dans les six titres
de presse étudiés entre )~ 1er et le 27 juillet 2000. '

1 Nous rappelons que ce corpus comprend les articles parus dans six titres de la presse nationale

française du 1 au 31 juillet 2000.


([25]: 504)
Citations, renvois, notes 87

Parfois les notes permettent une implication plus directe du scripteur dans le
discours scientifique, grâce à des commentaires incidents, à des questions rhétoriques,
etc.
EXEMPU
Une France pourrait ainsi prendre la place d'une grande Belgique et d'une petite Russie ou,
plutôt, compléter la liste des événements marquants pour l'actualité médiatique et pour l'Histoire
qui est reflétée par le discours de presse 1•

1 N'est-ce pas le risque contre lequel la chronique de j. Attali nous met en garde ?
1[25]: 412)

3.2 NORMES DE PRÉSENTATION

Les notes sont alignées le plus souvent en bas de page, suite à un appel de note, repré-
senté par un chiffre (plus rarement, une lettre ou des astérisques) exposant. La note est
précédée d'un numéro identique à celui de l'appel de note (voir ci-dessus). Dans cer-
taines publications, les notes peuvent apparaître en marge ou à la fin du texte. Les dif-
férents traitements de texte permettent de choisir l'emplacement des notes.
Les appels de note et les notes peuvent être numérotés par page, par chapitre,
par volume, par section ou en continu.
Les notes appelées après les titres ou dans le cadre du texte apparaissent en bas
de page, en marge ou à la fin du texte. Les notes appelées dans les tableaux, quant à
elles, sont à inclure au bas du tableau correspondant. On fait appel à deux types de
numérotation pour distinguer les notes appelées dans le texte et les notes appelées dans
les tableaux.

4. Exercices d'application
EXERCICE 1
Ci-dessous sont reproduits un texte original et une citation d'après le texte original.
La citation respecte+elle les normes ? Justifiez votre réponse en identifiant les nor·
mes qui sont respectées et les normes qui ne le sont pas.

Original:
Comme souvent dans les documents professionnels, l'énonciateur, en l'occurrence le
Groupe ou l'équipe dirigeante à l'origine des principes d'action, assume le discours
en recourant à une première personne pluriel : nous ou we qui le désigne. On note
que l'allocutaire auquel ce nous s'adresse n'est pas désigné par le vous correspondant,
laissant ainsi planer un doute sur l'identité des destinataires du document. Du fait de la
présence de ces principes d'action sur le site internet de l'entreprise, on peut penser
que le document s'adresse à tous les partenaires désignés dans le discours, de l'em-
ployé aux actionnaires, sans oublier les collectivités locales auprès desquelles les usines
sont implantées, ni bien sûr le client let même l'utilisateur final, donc le grand public).
Il n'en derneure pas moins que le personnel sernble être l'allocutaire préférentiel, celui
88 Exposition de la recherche

sur lequel repose la mise en œuvre de toutes les actions auxquelles le Groupe s'enga-
ge. Nous admettrons donc que ce vous, absent du texte, réfère au personnel. Pouvons-
nous être aussi catégoriques quant à la référence des nous? Nous allons voir qu'ils ne
sont pas totalement dénués d'ambigu.ilé et que, si on procède à des mises en regard
séquence par séquence, il n'y a pas toujours coincidence.
([124]: 41

Citation:
G. Tréguer-Felten attire notre attention sur l'ambiguïté référentielle propre à certains dis-
cours d'entreprise: <Comme souvent dans les documents professionnels, l'énoncia-
teur, en l'occurrence le Groupe ou l'équipe dirigeante à l'origine des principes
d'action, assume le discours en recourant à une première personne pluriel : nous ou
we qui le désigne. On note que l'allocutaire auquel ce nous s'adresse n'est pas dési-
gné par le vous correspondant, laissant ainsi planer un doute sur l'identité des destina-
taires du document. Du fait de la présence de ces principes d'action sur le site internet
de l'entreprise, on peut penser que le document s'adresse à tous les partenaires dési-
gnés dons le discours, de l'employé aux actionnaires, sans oublier les collectivités la-
cales auprès desquelles les usines sont implantées, ni bien sûr le client. JI n'en demeure
pas moins que le personnel semble être l'allocutaire préférentiel, celui
sur lequel repose la mise en œuvre de toutes les actions auxquelles
le Groupe s'engage. Nous admettrons donc que ce vous, absent du texte, réfère
ou personnel. Pouvons-nous être aussi catégoriques quant à la référence des nous ?
Nous allons voir qu'ils ne sont pas totalement dénués d'ambiguïté et que, si on procède
à des mises en regard séquence par séquence, il n'y o pas touiours coincidence. •
[124)

EXERCICE 2

Dans les extraits suivants


a} identifiez les mots et expressions qui seNent à introduire /es citations ou des renvois ;
b} identifiez les éléments qui assurent la cohésion entre la citation et la suite du texte.

1. Le concept de soi englobe ceux de moi et de ;e, ainsi que l'a établi le psychoso-
ciologue américain G.-H. Mead. Ce sont autant de maillons permettant de rendre
compte de la personne. En s'appuyant sur cette trilogie, il est donc possible, à la
suite de R. Vion de distinguer :
• la face sociale du suiet, le soi, ou image provenant de lo manière dont les autres
nous renvoient notre façon de remplir un rôle,
• le sujet en tant qu'odeur pouvant modifier les données situationnelles, le ;e,
• la personnalité, c'est-à-dire la manière d'intégrer avec une certaine consistance
les divers soi élémentaires qui constituent le moi ( 1992 : 361.
([26): 1651
2. Une première formulation de la théorie du sens métalinguistique esi proposée par
Kneale ( 19621 :
• Les noms propres ordinaires des personnes ne sont pas, comme l'a supposé john
Stuart Mill, des signes dénués de sens. Alors qu'on peut informer un homme en lui
disant que le plus fameux des philosophes Grecs s'appelle Socrate, il est manifes-
tement trivial \trifling) de lui dire que Socrate s'appelait 'Socrate' ; et la raison en
89

est simplement qu'il ne peut comprendre l'emploi du mot 'Socrate' au début de


l'énoncé s'il ne sait pas déià que 'Socrate' signifie 'l'individu appelé Socrate'? •
(Kneale 1962 : 629-630)
Dans cette conception, le contenu du nom propre renvoie au nom même, par le
biais du prédicat être appelé.
([25]: 98)
3. Par ailleurs, H. Montant préconise la construction d'une interview en l'articulant
autour des questions. Il nous soumet le plan le plus utilisé :
• les questions factuelles, d'actualité, d'intérêt général ;
• les questions pointues, provocatrices ;
• les questions d'opinion personnelle;
• les questions personnalisées (hobbies, famille).
Et de conclure que • la dernière question ;oue le rôle d'une chute. Elle sera brève
et la réponse de même •(1995 : 52).
([26]: 112)
4. Le lien étroit qui relie les sciences de la communication et les sciences du langage
est manifeste dès lors que l'on souscrit à l'affirmation selon laquelle • la langue n'est
pas un système à étudier isolément de sa mise en œuvre dans l'échange interlocutif
el de ses effets • (S. Bonnafous, P. Charaudeau 1994 : 40). Pour autant, il n'est
pas aisé de revendiquer l'inscription d'une approche des discours médiatiques
dans l'un ou l'autre domaine. Rendant compte de cette problématique, S. Sonna-
fous et P. Charaudeau (ibid.) préconisent d'intégrer les discours des médias à la
fois dans l'une et l'autre de ces disciplines.
1[26}: 132)
5. • Les processus en jeu dans la lecture et dans son acquisition sont nombreux et leurs
relations complexes. Il faut admettre cette complexité, y compris à l'école. On doit
également insister sur le fait que les différentes perspectives de recherches sur les-
quelles l'enseignement serail censé s'appuyer ne constituent pas en soi des appro-
ches didactiques. Elles peuvent au mieux, et en général sur la base d'un travail de
transposition qui suppose de nouvelles recherches, comporter des implications pé-
dagogiques. Mais le passage de la théorie à la pratique reste délicat et on peut
déplorer que les données des recherches récentes soient encore peu exploitées, ou
qu'elles le soient souvent sur un mode appauvri, pour ne pas dire polémique • 8
Ce passage entre les • perspectives de recherche • et l'enseignement, que Lauren-
ce Rieben qualifie de • appauvri • et • polémique • n'arrête pas de préoccuper,
ces dernières années, le monde des didacticiens.
([128]: 47)
6. [ ... ]opposé aux notions saussuriennes de langue- vue comme un système indé-
pendant de sa mise en circulation- et de parole- appréhendée comme le produit
individuel résultant d'une mise en fonc1ion de la langue -le discours n'est
[ ... )rien d'autre que l'expression textuelle écrite et/ou parlée des idéologies liées
aux places sociales des individus, eux-mêmes analysés beaucoup plus en tant que
vecteurs "pensés" et "assujettis" qu'en tant qu' "acteurs" conscients et volontaires.
(S. Bonnafous, M. Tournier 1995: 76)
([26]: 134)

7 Traduction: Pierre Jacob et François Récanati dans Kripke (1982 [1972] :55).
8 RIEBEN, L. (1 993) : «Production écrite en situation de classe et acquisition de connaissances
lexicales», in: JAFFRE, J.P., SPRENGER-CHAROLLES, L. ; FAYOL, M. (coord.): Les actes de la
Villette, Lecture-Écriture: Acquisition, Paris : Nathan Pédagogie, p. 137.
90 Exposition de la recherche

7. Plus loin, Stoleru revient sur ce dernier point pour bien préciser que ces nouvelles
activités sont des activités rémunérées, des emplois, même si elles ne sont pas à
proprement parler du • travail • tel qu'on l'entendait jusqu'ici : • La substitution de
la robotique et de la télématique au travail humain (... }permet de dégager une
valeur supérieure au salaire versé précédemment( ... } Cette valeur est disponible
pour rémunérer celui qui a perdu son emploi. Le chômage est un déplacement d'ac-
tivité plus qu'une suppression d'emploi. •
L'intérêt de ce texte apparemment économique tient à la richesse des sens explicites
et implicites qui s'y superposent.
([55]: 14)
8. Mais cette division du travail, cette cohérence des complémentarités, • reste une cho-
se extérieure et qui semble accidentelle • aux individus qui s'affrontent sur le marché.
Le fonctionnement social (• Zusammenhang •) qui résulte de l'affrontement des indi-
vidus indépendants et leur apparaît tout à la fois comme une nécessité de fait et
comme un lien extérieur, représente précisément leur indépendance pour laquelle
l'existence sociale est bien une nécessité, mais seulement en tant que moyen, et
apparaÎt donc aux individus comme une chose extérieure.
Il en va tout autrement pour les prolétaires qui, directement asservis au travail géné-
ral collectif, ont un intérêt direct à s'unir en travailleur collectif et à soumettre, par
leur union, le processus social de production à leur contrôle commun, en substituant
la collaboration volontaire au travail socialement divisé.
([55]: 401
9. Ainsi la caractérisation que fait B. REYNAUD-CRESSENT des outils de codification
mis en œuvre dans la gestion du travail salarié fait ressortir l'appareil des formes
conventionnelles qui caractérise le • modèle du facteur fixe • ou de la • main d'œu-
vre à statut •, ainsi que l'avait désigné EYMARD-DUVERNAY (1 9811.
([111]: 2141
10. C'est ainsi que Habermas définit le • monde vécu • comme un • réservoir d' éviden-
ces ou de convictions intactes ... de modèles d'interprétation culturellement transmis
et organisés dons le langage •.
([55]: 2181
11 .L'affect est • la part énergétique, dotée d'une quantité el d'une qualité, ;ointe au
représentant-représentation, mais pouvant s'en dissocier dans l'inconscient. L'affect
est une quantité mouvante, accompagnée d'une tonalité sub;ective. C'est par la dé-
charge qu'il devient conscient, ou par la résistance à la tension croissante qui le
caractérise, suivie de la levée de cette résistance • (Green, 1973, p. 99). Comme
le mentionne Freud dans son texte sur les paralysies motrices et les paralysies hys-
tériques ( 18931 : • Chaque événement, chaque impression psychique est pourvu
d'un certain quota d'affect dont le Moi se débarrasse ou par le moyen d'une réac-
lion motrice ou par une activité psychique associative •. Le sort de la représentation
et celui de l'affect peuvent donc être différents. Mais cet usage psychanalytique de
la notion d'affect ne paraît pas être celui de la plupart des auteurs.
([22] : 241-2421

EXERCICE 3
Usez les extraits ci-dessous. Identifiez les cas suivants : a) citation d'ouvrage avec
reformulation ou synthèse ; b) emprunt de notion ou d'expression ; c) citation sans
rupture (intégrée à la phrase). ·
Citalions, renvois, notes 91

1. Dans la perspective d'E. Goffman, la notion d'interaction est comprise comme


l'inAuence réciproque que les partenaires exercent sur leurs actions respectives lors-
qu'ils sont en présence physique immédiate les uns des autres[ ... ]. ( 1973 : 23)
([26]: 137)

2. Suivant un tel point de vue sur la narration, Love/and et al. ( 1990) ont conclu que
les problèmes conversationnels qu'ils avaient identifiés dans les narrations des en-
fants autistes étaient le reflet de leurs déficits dans la théorie de !'esprit. Une étude
récente a examiné directement, chez les sujets autistes, la relation entre les habile-
tés narratives et les performances à une tâche standard de la théorie de l'esprit
(fausse croyance) (Tager-Fiusberg & Sullivan, 1995). Un groupe d'adolescents
autistes a été apparié, sur base du QI et de mesures standards de production ei de
compréhension du langage, à un groupe d'adolescents ayant un retard mental. Un
livre d'image muet a été utilisé afin de susciter une histoire. Les sujets ont ensuite été
interrogés à propos des états émotionnels des personnages du récit. Les sujets autis-
tes étaient significativement plus mauvais lorsqu'ils devaient fournir des explications
appropriées des états émotionnels des personnages de l'histoire. De plus, dans le
groupe d'enfants autistes, toutes les mesures narratives (y compris la longueur, le
nombre de connecteurs, les termes se rapportant aux émotions et à la cognition)
étaient corrélés de manière significative avec la performance à la tâche de fausse
croyance.
([120]: 651)

3. En nous inscrivant dans la démarche suivie par Kerbrat.Orecchioni ( 1987). notre


analyse consiste à identifier et analyser les • relationèmes • présents dans les cour-
riers envoyés par les étudiants.
[78]

4. Mais plus fondamentalement, on retiendra l'hypothèse de f\MURICE, SELLIER, SYL-


VESTRE [ 1982] sur le faible poids, et l'extériorité de la formation professionnelle
en tant qu'objet direct des relations de travail, ce qui constitue l'une des caractéris-
tiques de • l'espace de qualification • en France.
([111]: 168)

S. Corrigé des exercices d'application


EXERCICE 1

Ci-clessous sont reproduits un leJde original et une cilafion cl'après le leJde original.
LCJ cilation respede-t-elle les nonnes ? Justifiez voire réponse en iclentiliant les nor·
mes qui sont respectées et les nonnes qui ne le sont pas.

Si la citation est plutôt bien introduite et marquée par des guillemets, l'ensemble des
normes n'est toutefois pas respecté. Ainsi, la citation étant longue (plus de trois lignes).
elle devrait être détachée du texte (retour à la ligne) et marquée typographiquement
(taille de la police, lignes blanches avant et après, retrait à gauche). Le numéro de
page de la citation est omis :cela rend quasiment impossible toute tentative d'accéder
au texte original. Aussi, il convient de signaler les coupures dans la citation par des
[ ... ]. Enfin, toute intervention sur la typographie du texte doit être signalée, c'est le cas
du gras dans notre exemple.
92 Exposition de la recherche

Citation revue :
G. Tréguer-Felten attire notre attention sur l'ambiguïté référentielle propre à certains dis-
cours d'entreprise :
• Comme souvent dans les documents professionnels, l'énonciateur, en l'occurren-
ce le Groupe ou l'équipe dirigeante à l'origine des principes d'action, assume le
discours en recourant à une première personne pluriel : nous ou we qui le désigne.
On nole que l'allocutaire auquel ce nous s'adresse n'est pos désigné par le vous
correspondant, laissant ainsi planer un doute sur l'identité des destinataires du do-
cument. Du fait de la présence de ces principes d'action sur le sile internet de l'en-
treprise, on peut penser que le document s'adresse à tous les partenaires désignés
dans le discours, de l'employé aux actionnaires, sans oublier les collectivités loca-
les auprès desquelles les usines son! implantées, ni bien sûr le client( ... ). Il n'en
demeure pas moins que le personnel semble être l'allocutaire préfé..
rentiel, celui sur lequel repose la mise en œuvre de toutes les ac-
tions auxquelles le Groupe s'engage. Nous admettrons donc que ce
vous, absent du texte, réfère au personnel. Pouvons-nous être aussi catégoriques
quant à la référence des nous ? Nous allons voir qu'ils ne sont pas totalement dé-
nués d'ambiguïté et que, si on procède à des mises en regard séquence par sé-
quence, il n'y a pas toujours coïncidence. •
([ 124] : 4. C'est nous qui soulignons en gras)

EXERCICE 2
Dans les extraits suivanls
a) identifiez les mots et expressions qui servent à introduire les citations ;
b) identifiez les éléments qui assurent la cohésion entre la citation et la suite du texte.

extnit iHats ÏltrollldMS éléllelts de collésiol

1 - ainsi que l'a é1ubli le psythosoôologue omérkoin [G.-H. Mead];


- à la suite de (R.\'"1011]

2 - Une première formulation de la théorie du sens métalinguistique - Dons celle (Ofl(eplion


est proposée par [Kneole]

3 - [H. Montant] nous soumet le plan ;


- Et de œndure que
4 - l'on sousait à l'affirmation selon laquelle ;
- Rendant compte de œ1te prohlémotique, [S. Bonnofous et P. Cha-
roudeou]

5 - [laurence Rieben] qualifie de - (e passage entre les • pe~ves de


recherche , et l'enseignement •
6 - le disc:ou~ n'est
7 - Plus loin, [Stoleru] revient sur ce dernier point pour bien préciser - rintérêt de œ texte
8 - Il en vo tout autrement
9 - ainsi que l'avait désigné [EYMARD-DUVERNAY]
Citolions, renvois, notes 93

exlnit

1.0
éhats illlr*fwrs
- C'est ainsi que [llobennasJ défiRille « lllDIIde vèal ) comme
élélletts de--
li - raRertest - Le sort de la représenlolion et œlui de
- Comme le mentionne [Freud] dans son texte sur les paralysies l'aRed peuvent donc: être différenls. Mais
molriœs et les paralysies hystériques (1893) cet usage psythanalytique de la notion
d'aRec! ne paroi! pas être œlui de la plu-
pan des auteun •.
a. n s'agit d'une reformulation synthétique de la citation qui facilite son intégration dans Je cadre de la
réflexion.
b. La conjonction donc et le démonstratif cet (cet usage) permettent de conserver Je lien avec les citations;
par ailleurs, la première phrase énonce la conclusion qui ressort des citations et qui sera retenue pour la
réflexion, alors que la deuxième phrase permet d'ouvrir un débat et de faire Je lien avec d'autres points de
vue et donc d'autres citations.

EXERCICE 3
Usez les extraits ci-dessous. Identifiez les cas suivants: a} citation J'ouvrage avec
reformulotion ou synthèse ; b} emprunt Je notion ou J'expression ; c) citation sons
rupture (intégrée à la phrase}.
Chapitre 8
EXPOSER SA RECHERCHE
(ARGUMENT A TION, EXPLICA TIO, DESCRIPTION)

Les séquences textuelles les plus largement présentes dans un travail de recher-
che sont la séquence argumentative, la séquence explicative et la séquence descriptive.

Exposer une recherche nécessite de convaincre du bien fondé de sa thèse. ll


s'agit de veiller à ce que le lecteur adhère au point de vue défendu. En même temps,
prévenir la contestation implique une explication minutieuse des choix méthodologi-
ques et théoriques effectués pour mener à bien sa recherche. Cela sous-tend en outre
une explicitation précise des notions et des concepts retenus, ainsi que celle de la
démarche empruntée. L'interprétation des résultats fait également appel à l'explica-
tion, tandis que la séquence descriptive se rencontre dans la présentation et la justifica-
tion du corpus ou dans l'exposé de la causalité des phénomènes rencontrés. Dans ce
contexte, l'articulation entre les séquences argumentative, explicative et descriptive est
indéniable.

J. L'argumentation
La rédaction d'un mémoire de master, d'une thèse de doctorat ou d'un article scientifi-
que implique la mise en valeur de son raisonnement. ll s'agit d'organiser ses idées,
d'illustrer son propos, de débattre du bien fondé de ses choix théoriques et méthodolo-
giques, de démontrer la justesse de sa thèse, de prévenir la contestation, etc. Pour ce
faire, l'argumentation est au cœur du travail de rédaction dès lors qu'elle est définie
comme une« démarche par laquelle on entreprend d'amener l'auditoire à adopter une
position par des arguments visant à en montrer la validité. >> (Oléron, cité par Meyer
1996: 12)

Les procédés d'écriture dont dispose le scripteur pour exposer sa recherche sont
variés. Parmi ceux-ci, l'induction constitue le mode de raisonnement dominant. Une
96 Exposition de la recherche

telle démarche implique de partir de faits particuliers pour aboutir à une généralisation,
ce qui nécessite la mobilisation de certains arguments, dont l'argument par l'exemple.
Introduit pour étayer la thèse, l'exemple s'actualise en une phrase ou en un
développement plus conséquent. n peut illustrer le propos à seule fin de renforcer ou
de préciser l'argumentation.
EJŒMPU
Une étude tout à la fois descriptive et interprétative ne peut pas ignorer les modes de fabrica-
tion/circulation des écrits et cela semble d'autant plus indispensable que le corpus est issu de
deux cultures. Car, comment expliquer, par exemple, le possible abandon de registres de lan-
gue, en japonais, dans les interactions 'représentées" que sont les interviews de presse, sans
le rattacher à ses conditions de production et aux impératifs médiatiques qui en découlent !1, .
1[26] : 132-133)

n peut également permettre d'étendre la portée d'un phénomèn~ à partir d'un


ou de plusieurs cas particuliers.

EXEMPI.E
Pour la catégorie fruit, par exemple, les sujets interrogés parE. Rosch (1973) ont donné la pom-
me comme meilleur exemplaire et l'olive comme membre le moins représentatif. Entre les deux,
on trouve, par ordre décroissant sur une échelle de représentativité, la prune, l'ananas, la fraise
et la figue.
1[61]: 48)
L'induction peut également se réaliser au travers de l'argument par la cause. Ce
type d'argument consiste à mettre en avant l'origine du problème. Selon la nature de la
cause (immédiate ou profonde) et le but poursuivi, le développement proposé pourra
être plus ou moins approfondi. Une étude rigoureuse implique cependant une présenta-
tion précise de la causalité des phénomènes observés.

EXEMPU
La méconnaissance des règles qui régissent l'emploi de certaines formes linguistiques comme
les marqueurs d'adresse- dont l'une des fonctions pragmatiques est de renvoyer au niveau
relationnel : proche vs distant, déférent vs méprisant, tendre vs injurieux, etc. [ ... ]- peut entraî-
ner de:; dysfonctionnements communicatifs importants. la prise de conscience de l'existence de
paramètres (contextuel, relationnel, statutaire, etc.) identiques aux deux langues/cultures en pré-
sence, mais dont la portée diverge, est essentielle dans la prévention de malentendus et pour
la préservation des faces. C'est pourquoi, avoir à l'esprit les différences de modalités d'emploi
de certains marqueurs en apparence similaires est primordial. Il en va ainsi des formes allocu-
taires du français et du russe qui, bien qu'appartenant à une même catégorie grammaticale,
celle des pronoms, comportent des règles d'utilisation culturellement marquées.
[28]

L'analogie proportionnelle relève également de l'induction et renvoie à l'affir-


mation selon laquelle « a >> est à « b >> ce que « c >> est à « d >> :
a c
b := d
Un exemple célèbre de raisonnement par analogie est la formule inspirée de
K. Marx: La religion est l'opium du peuple, et développée par Régis Debray dans un
autre argument par analogie: La religion n'est plus l'opium du peuple, mais la vita-
mine du faible.
Exposer sa recherche (orgumerrllllion, exp/kulion, tlescriptionJ 97

Par ailleurs, l'argument d'autorité est très présent dans les travaux de recherche.
La démarche, qui consiste à s'appuyer sur les dires d'un auteur, d'un locuteur consi-
déré comme autorisé à confirmer la validité d'un fait ou d'une proposition, permet de
renforcer le propos. L'argument d'autorité peut être formalisé de la manière suivante:
P, car X dit que P [et X est une autorité en la matière].
~

EXEMPLES
S'agissant de la rhétorique grecque, d'oprèsj.:]. Robrieux, l'un des modes d'exposition les plus
répondus dons les discours antiques consistait en la succession d'une partie introductive (l'exor·
de), de l'exposé des faits lia narration), de l'énoncé des arguments llo confirmation), d'une 'pa-
renthèse mobile'(la digression) destinée à agir sur l'auditeur et d'une séquence conclusive de
type passionnel (la péroraison) ( 1993 : 21 ).
1[26]: 115)
[ ... ]alors que lesj[ournaux] T[élévisés] français constituent les deux tiers de l'offre d'information
de la télévision, selon E. Faul(1993: 309), la télévision allemande propose une large offre
de magazines d'information politique, économique el sociale.
([95]: 2101

En outre, à 1' opposé du mode inductif, on rencontre le mode déductif ou par


syllogisme qui part d'une affirmation générale (la prémisse) pour arriver à une conclu-
sion particulière. Cette configuration peut être illustrée ainsi : A est B, C est A donc C
est B.
Dans le champ de la recherche, le développement d'un syllogisme à partir
d'une affirmation générale permet de mettre au jour des contradictions ou des impréci-
sions, comme dans l'exemple ci-dessous:
les noms propres en français ne portent pos d'article [affirmation qu'on trouve souvent dans les
grammaires]
France est un nam propre
Il ne porte donc pos d'article

Ce syllogisme peut donner lieu au raisonnement suivant : si la conclusion est


fausse, au moins une des prémisses du syllogisme est fausse; ainsi, s'il est faux de dire
que le nom« France» ne porte pas d'article, cela signifie que soit« France>> n'est pas
un nom propre, soit l'affirmation selon laquelle« les noms propres en français ne por-
tent pas d'article>> n'a pas de portée générale. n est également possible de considérer
la conclusion comme vraie, à ce moment-là le syllogisme est valide, en revanche le
problème qui se pose est d'expliquer (aussi bien du point de vue de la théorie gramma-
ticale que devant des étudiants étrangers, par exemple ... ) la présence de« la>> devant
le nom « France >> dans la plupart des contextes.
Partir d'un tel syllogisme permet donc de poser une problématique de recherche
en la basant sur une règle donnée comme incontestable, mais dont les limites ouvrent
sur la discussion.

2. L'explication et la description
Ce qui distingue l'argumentation de l'explication repose notamment sur le fait
qu'argumenter suppose le déploiement de preuves, d'arguments et de contre-
98 Exposition de la recherche

arguments mis en discussion en vue d'une adhésion que le destinataire accordera


sans problème à l'explication.
Quant au rapport entre explication et description, il est de type complémentaire
dans la mesure où, dans l'exposition d'une recherche, il convient de décrire avant tout
l'objet concerné pour ensuite tenter d'expliquer sa nature, son comportement, etc.
Dans cette perspective, décrire consiste à répondre à la question « comment ? », alors
qu'expliquer renvoie à la question« pourquoi?».
L'explication contient la réponse à une question posée ou supposée avoir été
formulée. Ce type de séquence peut renfermer la définition de notions ou de concepts ;
elle peut aussi être destinée à faire comprendre un phénomène, un événement, un pro-
cessus, etc.
On distingue généralement deux formes d'explication (voir Moirand 2000) :
« A explique quelque chose à B >>
le chercheur explique à ses pairs le cheminement de son raisonnement.
« X explique Y >>
Un certain type d'étoiles explique le pourquoi de la formation de certains trous noirs.

La première configuration implique, en l'occurrence, un rapport entre humains,


dont le premier révèle ou justifie sa pensée face au deuxième, qui peut avoir une pos-
ture de juge ou d'apprenant.
La deuxième configuration suppose la mise en relation de phénomènes dont
l'un donne un éclairage sur les agissements de l'autre.

2.1 PRÉSENnR UNE EXPUCATION


L'introduction d'explications se réalise dans des démarches variées qui ne se situent
pas toutes au même niveau. La définition, la description, la comparaison et certaines
procédures visuelles (schémas, graphiques, tableaux ... ) constituent des formes de pré-
sentation de l'explication.

2.1.1 La définition
Livrer le sens d'un terme, d'une expression, d'une notion, etc. relève de l'explication.
Ainsi, définir peut consister à classer, à catégoriser un élément en l'introduisant dans
un sous-ensemble (hyponymie) ou dans un ensemble plus grand (hyperonymie):
la linguistique est une discip!ine qui relève des >eiences humaines.
la maladie de Creutzfeldt Jakob est une infection neuro dégénérative, classée dans les mala·
dies à prions.

Définir peut également permettre de préciser le sens d'une notion :


l'épanorthose, appelée aussi rétroaction ou expolition, consiste, par un autel.lf, à revenir sur ce
qu'il a dit pour le nuancer ou même le rétracter.
([108]• 75)

En outre, définir peut impliquer la prise en compte des conditions d'emploi


d'un terme, de ses origines, de ses fonctions, des éléments qui le constituent, etc.
Exposer so re<herche (argumenflltion, explication, description} 99

Etymologiquement, les mots de • sémiotique • et de • sémiologie • viennent tous deux du grec


et renvoient directement à la notion de signe, même si, au cours des dernières années, ils ont
pris des acceptions quelque peu divergentes.
([32J: 1221

2.1.2 La description
«Une description est l'énumération des attributs d'une chose.» (cf. l'Encyclopédie,
cité par Adam 1992: 81). De plus, comme décrire implique la représentation détaillée
d'un fait, d'un phénomène et de son déroulement, cette démarche est étroitement liée à
l'explication.
OOMPLI
les maladies à prions sont des maladies dégénératives du système nerveux cen-
tral, de l'homme ou de l'animal, qui se manifestent par des troubles neurologiques et
musculaires. Une période d'incubation longue, pouvant durer plusieurs dizaines
d'années, débouche toujours sur une évolution rapide et fatale. Le terme spongiforme
rappelle que I'ESB cause des cavités cérébrales, lui donnant un aspect spongieux_ Cet
aspect s'accompagne d'une perte neuronale, d'une prolifération gliale, et de dé-
pôts protéiniques en plaques.
[133]
les salutations non verbales peuvent s'effectuer sans contact (inclinaison de la tête, main
portée au chapeau, signe de la main, clin d'œil, etc.) ou avec contact (poignée
de main, bise amicale, etc.). Toute salutation verbale s'accompagne, d'autre part, de ma-
nifestations non verbales : regard, mouvement de la tête, et fréquemment sourire.
([112]: 64)

2.1.3 La comparaison
La mise en relation d'un phénomène avec un autre, plus connu, facilite la compréhen-
sion de ce phénomène. L'explication recourt fréquemment à cette forme de rapproche-
ment que permet la comparaison.
EXEMPLE
Sous le microscope, on découvre que les coupes de cerveau sont à la fois pleines de vides,
comme une éponge, et d'amas de protéines [ ... ] [ d]'où le nom d'encéphalopathie spongiforme
bovine IESB) [ ... ]
[66]

2.1.4 Les graphiques, les tableaux, les ima9es ...


Pour faire comprendre un processus, un mécanisme, etc., on peut recourir à des ima-
ges, des graphiques, des tableaux ; autant d'éléments permettant de visualiser et
d'enrichir l'explication.

2.2 PROCÉDURES PRIVILÉGIÉES PAR L'EXPUCATION


Les formes caractéristiques de la séquence explicative sont notamment :
- le présent atemporel
La terre tourne autour du soleil.
100 Exposition de la recherche

le vocabulaire de spécialité
En botanique, le stigmate est la partie supérieure du pistil qui reçoit le pollen.
les néologismes
Nous appelons • toxèmes >[ ... )tout comportement, verbal ou non verbal, susceptible de mar-
quer une relation hiérarchique entre les interoctonts [ ... J
1[59]: 74)
les verbes d'état (être, devenir, paraître, sembler, demeurer, rester, avoir l'air,
passer pour ... )
l'observation des aphasiques est source de nombreuses connaissances sur le langage.
1[23]: 297)
Mois cela paraît peu traverser la communauté des astronomes et des astrophysiciens en Fronce,
dans la mesure où le rationalisme a été constitutif de sa rupture épistémologique et donc de la
constitution du domaine en tant que science.
[88]
l'hypothèse d'une influence directe du billet sur le courrier électronique semble peu probable,
tant les normes d'écriture du billet sont étrangères aux utilisateurs de messagerie électronique.
[64]
les présentatifs
C'est un mammifère omnivore.
les subordonnées relatives à valeur explicative
Comme on le voit, un même locuteur (en l'occurrence un homme) qui, dons l'exemple don·
né est professeur de collège et a une quarantaine d'années, peut utiliser toutes
sortes d'appellatifs pour se désigner ou pour référer à autrui.
1[26]: 177)

2.3 INTRODUIRE UNE DESCRIPTION


Comme on 1'a mentionné supra, il est parfois mal aisé de distinguer une description
d'une explication. Le glissement d'une séquence à l'autre peut en effet être très rapide.
Différencier les deux séquences peut cependant s'effectuer au travers de l' exa-
men des éléments livrés dans la séquence descriptive, lesquels sont relatifs à des faits,
des situations, des objets que l'on introduit à l'état brut. Ces éléments ne sont soumis à
aucune forme d'interprétation de la part du scripteur qui, pour appuyer son propos,
pourra l'enrichir d'illustrations (cartes, graphiques, tableaux, photos ... ).
Lors de l'exposition d'une recherche, la description est notamment présente pour:
informer des conventions d'écriture, des choix de traduction ou de transcription,
etc.
[Conventions de transcription de corpus oraux]
Silences et pauses:{.) Pause {dans le tour d'un locuteur) inférieur à 1 seconde[.:.]
(3') Pauses chronométrées (supérieure à 1 seconde)
([122] :25)
présenter la méthode de recueil des données retenue (mode de conception du
questionnaire, description du terrain, nature et taille de l'échantillon, etc.)
101

Pour compléter l'approche des mécanismes à l'œuvre dans le milieu médiatique, on a effectué
une enquête auprès d'une quarantaine de professionnels français et japonais travaillant majo-
ritairement pour des organes de presse nationaux.[ ... ]
Un~ première observation du corpus nous a conduite à rédiger un questionnaire abordant trois
aspects: l'aspect matériel du face-à-face et son inAuence sur la mise en texte, la forme de l'ar-
ticle et l'aspect iconique.
Excepté pour les questions concernant l'insertion de photographies, on n'a pas effectué de mo-
difications entre les questionnaires français et japonais, le second ayant été traduit à portir du
premier.
([26]: 711

- préciser un mécanisme, un procédé, le fonctionnement d'un appareil, etc.


l'échange[ ... ] est composé au minimum de deux inteJVentions produites por des locuteurs dif-
férents, l'inteJVention du premier locuteur (inteJVention initiative) imposant des contraintes sur l'in·
teJVention réactive que doit produire le second locuteur.
{[122 :371

Pour la description de l'appareil !vocal], nous nous bornons à une fi9ure schématique, où A
désigne la cavité nasale, B la cavité buccale, C le larynx, contenant la glotte[ ... ] entre les deux
cordes vocales.
1(113 :671

présenter le corpus, fournir un compte rendu d'enquête, etc.


les corpus sont constitués d'interactions radiophoniques interactives (des phone-ins}, dans les-
quelles l'animateur de l'émission reçoit un invité avec qui les auditeurs peuvent s'entretenir en
téléphonant. le corpus arabe, d'une durée de trois heures, comprend trois émissions du pro-
gramme • Une heure pour l'auditeur • ! ... ]diffusé sur la station de radio • la voix du Peuple •
[ ... ];deux de ces émissions reçoivent des artistes. le corpus français, d'une durée de deux
heures, comprend deux émissions du programme • Génération Europe 1 • (station • Europe
1 •), où les invités sont des artistes.
([123] :451

retracer des grands moments historiques, rapporter la vie d'un personnage, ca-
ractériser brièvement une œuvre, etc.
En 1861, le neurologue français Paul Broca a l'occasion d'examiner le cerveau d'un patient
qui présentait, quelques jours avant sa mort, une incapacité totale à parler. JI découvre alors
que cet homme souffrait d'une lésion dans le lobe frontal gauche. Après quelques années et
l'obseJVation de plusieurs autres cas, P. Broca suggère en 1864 que l'expression du langage
est contrôlée par une zone située dans l'hémisphère gauche. Cette zone fut appelée l'aire de
Broca.
1[23]: 297)

2.4 PROCÉDURES PRIVILÉGIÉES PAR LA DESCRIPTION


Les formes caractéristiques de la séquence descriptive sont notamment :
ly présent et, plus sporadiquement, le passé composé et le futur
Après avoir présenté, dans le chapitre 1, le cadre dans lequel s'inscrit le projet comparatif ainsi
que les principes de constitution des corpus, nous introduisons, dans le chapitre 2, différents
aspects relatifs au milieu médiatique fronçais et japonais[ ... ].
((26]: 17)
102 Exposition de la recherche

les tournures déclaratives à la forme affmnative ou négative


Lorsqu'en 842, deux des petits-fils de Charlemagne, Charles et Louis, s'allient contre leur frère
Lothaire, ils signent cette alliance dans leurs langues respectives : le germanique d'une part, le
roman de l'autre. Pour une fois, le latin n'a pas été utilisé. La rupture est significative.
([93]: 77)
- la troisième personne
Des grands journaux de reportage comme L'Illustration ont souvent publié des récits de voyage dans
lesquels le lecteur suivait ce personnage principal un peu mythique qu'était le reporter, souvent s'ex-
primant à la première personne du singulier, à travers sa découverte de territoires méconnus.
([93]: 49)
Cette présentation du fonctionnement des principales séquences nécessaires à
l'exposition d'un travail de recherche n'est pas exhaustive. Elle constitue un aperçu
des configurations pouvant être mises en œuvre selon la séquence concernée : argu-
mentative, explicative ou descriptive.

3. Exercices d'application
EXERCICE 1
Indiquez à quelle séquence dominante (argumentative, explicative ou descriptive)
appartient chacun des extraits ci-dessous.

1. Les récits de voyage sont illustratifs de la quête de ressemblances et différences qui


constitue souvent la première étape des comparaisons. Ils rendent compte de ma-
nière quotidienne (au travers d'un journal par exemple) ou thématique d'une réalité
étrangère.
([127]: 24)
2. Les nasales rn, n, ii [gn] sont proprement des occlusives sonores nasalisées ;
quand on prononce amba, la luette se relève pour fermer les fosses nasales au
moment où l'on passe de m à b.
1[113]: 72)
3. Les régressions logistiques portent sur des variables qualitatives et dichotomiques
- par exemple, le fait d'être ou non au chômage. L'objectif est de «formuler un
modèle où la valeur de la variable à expliquer est conçue comme une fonction
d'un certain nombre de variables explicatives dont il s'agit d'estimer les effets sur
la variable dépendante • [ ... ]
1[ 1 27] : 247)
4. L'enjeu de toute recherche comparative réside dans la formulation de théories va-
lides pour l'ensemble des cas étudiés. C'est ce que soulignent A. Przeworski er H.
Teune [ 1970] qui ont sans conteste analysé le plus finement les modalités d'une
généralisation maîtrisée, même si le cadre systémique qui est le lel.lr peut paraître
aujourd'hui désuet[ ... ]
([ 127] : 266)

5. Le parfait intransitif comporte le schème suivant : sujet au nominatif + participe in-


variable en - eol + • être •.
1[7]: 180)
Exposer so recherclre (argumetlllltion, exptiCilfion, tlesaiption} 103

6. La matière de la linguistique est constituée d'abord par toutes les manifestations du


langage humain, qu'il s'agisse des peuples sauvages ou des nations civilisées,
des époques archaïques, classiques ou de décadence, en tenant compte, dans
chaque période, non seulement du langage correct et du • beau langage •, mais
de toutes les formes d'expression.
([113]: 20)

EXERCICE 2
Transformez les séquences argumentatives qui suivent en séquences explicatives.

1. Si, comme le dit Bakhtine, chaque sphère de l'activité humaine a son propre ré-
pertoire de genres, avec ses normes de fonctionnement, il est normal qu'au fur et
à mesure du surgissement de nouvelles activités ou de l'évolution de certaines pra-
tiques professionnelles, liées souvent à l'évolution des supports (dans les médias,
avec l'internet, avec l'apparition des • gratuits • ... ). on assiste à une reconstitution
des répertoires.
[87]
2. Qualifier une situation de communication d'exolingue postule une sorte d'asymé-
trie entre les communicants : le natif se trouverait alors en position haute, de garant
de la norme, et à l'inverse, le locuteur étranger se trouverait en position bosse, mar-
quée par une certaine insécurité.
Cette distinction, qui a structuré pendànt une vingtaine d'années de nombreux Ira-
vaux sur l'interaction, est aujourd'hui souvent remise en question pour plusieurs rai-
sons. La première est qu'elle laisse entendre que le parleur natif et le parleur
étranger obéissent à des modes de fonctionnement communicatifs différents, ce
qui n'est pas certain. D'autre part, même entre parleurs natifs, c'est-à-dire en situa-
tion de communication endolingue, il n'y a jamais de réelle symétrie. Enfin, cer-
tains événements communicatifs, comme les malentendus, qui sont très souvent
relevés comme la marque de la communication exolingue, ne lui sont en réalité
pas spécifiques : il en existe aussi en communication endolingue.
([33] : 97-98)

EXERCICE 3
Retrouvez les types d'arguments contenus dans l'extrait suivant.

De même que Monsieur Jourdain prend conscience qu'il fait, sans le savoir, de la prose
lorsqu'il s'exprime, aussi pouvons-nous percevoir que la comparaison[ ... ] est un méca-
nisme de pensée courant et très ancien. De fait, si l'on se réfère aux travaux d'anthro-
pologues, il est possible de considérer la comparaison comme le propre de la pensée
humaine. Dans La Pensée sauvage, Claude Lévi-Strauss [ 1962] montre en effet que
contrairement aux visions réductrices des premiers temps de l'anthropologie décrivant
les sociétés dites • primitives • sans raison ni logique, la pensée sauvage construit une
vision cohérente du monde. Cette volonté de tout expliquer, qui se distingue de la pen-
sée scientifique quant à l'objectif poursuivi, est au fondement de la construction de sys-
tèmes d'une grande complexité. Des notions abstraites, mais aussi des éléments
naturels (animaux, sensations, plantes, etc.) sont agencés de manière logique et ordon-
née selon des classifications qui donnent sens à l'univers naturel et social dans sa glo-
balité. L'utilisation de taxinomies complexes est la preuve, selon C. Lévi-Strauss, de
104 Exposition de la recherche

l'existence d'une c raison classificatoire •. Le raisonnement comparatif, sur lequel les


opérations de classement reposent, est donc une manière pragmatique de penser. En
ce sens, il est sans doute impossible de ne pos comparer.
1[127]: 7)

4. Corrigé des exercices d'application


EXERCICE 1
Indiquez à quelle séquence dominante {argumenlative, explicative ou descriptive}
appartient chacun des extraits ci-dessous.

1. La séquence est explicative comme le montre notommentla présence du présent atemporel et d'un verbe d'état,
ainsi que le recours ùlo définition.
1 La séquence est desaiptiYe. Elle introduit des faits à l'état brot qui ne font l'objet d'aucune interprétation.
3. La séquence est explicative. Elle comporte un vocabulaire spécifique (régressions logistiques, rariables qualitatives et
dichotomiques ... 1et exptlàte les étapes d'une démarche (formuler un modèle, estimer les effets ... ).
4. La séquence est argumentalive. Elle s'appuie prindpolement sur l'argument d'autorité: les travaux d'A. Przeworski
et H. Teune sont cités en vue de renforcer le propos. Elle comporte en outre des marqueurs de subjectivité (sans con-
leste ... ), indices d'un positionnement de l'auteur dons son texte.
5. La séquence est desaiplive. Elle offre une jllésentotion épurée de toute interprétation du parfoit inlronsitif.
6. La séquence est descriptive. Elle permet de tarotlériser la matière de la hnguistique ou travers de l'énumération de
ses conslituants.
Nota bene : une séquence présentée par fe scripteur comme étant descriptive peut
néanmoins être infirmée, prêter à polémique, ou révéler des partis pris théoriques sous-
jacents et non explicités ; il convient toujours de bien connaÎtre la littérature qui fait auto-
rité dans un domaine avant de présenter une • explication •, ou bien ne pas hésiter à
présenter des • explications • concurrentes en parallèle.

EXERCICE 2
Transformez les séquences argumentatives qui suivent en séquences explicatives.

1. Si, ee~11'fle le dit BekF!tiRe, chaque sphère de l'activité humaine a son propre réper-
toire de genres, avec ses normes de fonctionnement, il e51 Refmel e:J~'au fur et à
mesure du surgissement de nouvelles activités ou de l'évolution de certaines prati-
ques professionnelles, liées 5ett'oteftl à l'évolution des supports !dans les médias,
avec l'internet, avec l'apparition des • gratuits • ... ), BR essi51e èt une reconstitution
des répertoires.
[87]
Chaque sphère de l'activité humaine a son propre répertoire de genres, avec ses
normes de fonctionnement ; une reconstitution des répertoires a lieu au fur et à me-
sure du surgissement de nouvelles activités ou de l'évolution de certaines pratiques
professionnelles, liées à l'évolution des supports (dans les médias, avec l'internet,
avec l'apparition des <gratuits • ... }.
2. ~une situation de communication d'exolingue postule ~Ae sefle d'asymétrie
entre les communicants : le natif se trouverait alors en position haute, de garant de
Exposer SD reclrerche (argumetlflllion, exp/"Kalion, tlesaiplion} 105

la norme, et à l'inverse, le locuteur étranger se trouverait en position basse, mar-


quée por une certaine insécurité.
,. Cette distinction, qui a structuré pendant une vingtaine d'années de nombreux tra-
vaux sur l'interaction, est aujourd'hui souvent remise en question pour plusieurs roi-
sons. La première est qu'elle laisse entendre que le parleur natif et le parleur
étranger obéissent à des modes de fonctionnement communicatifs différent~
R'esl ~e1s eefleliR. D'autre part, fflêff!e entre parleurs natifs, c'est-6-dire en situation
de communication endolingue, il R' y e1 jetrMis ele réelle symétrie. Enfin, certains évé-
nements communicatifs, comme les malentendus, qui sont très souvent relevés com-
me la marque de la communication exolingue, Re l1:1i seRI eR féetlité ~e1s
s~éeilietl:les : il en existe aussi en communication endolingue.
([33] : 97-98)
Une situation de communication exo/ingue suppose une asymétrie entre les
communicants : le natif se trouverait en position haute, de garant de la norme, et
à l'inverse, le locuteur étranger se trouverait en position bosse, marquée por une
certaine insécurité.
Cette distinction a structuré pendant une vingtaine d'années de nombreux travaux
sur /'interaction. Elle est aujourd'hui souvent remise en question pour plusieurs roi-
sons. La première est qu'elle laisse entendre que le parleur natif et le parleur étran-
ger obéissent à des modes de fonctionnement communicatifs différents. D'outre
part, la symétrie de la relation entre parleurs natifs, c'est-à-dire en situation de com-
munication endolingue, fait l'objet de discussions. Enfin, certains événements com-
municatifs, comme les malentendus, qui sont très souvent relevés comme la marque
de la communication exolingue sont des phénomènes qui existent aussi en commu-
nication endolingue.

Ces exemples vous permeHent de voir comment on peut gommer


sous les apparences d'une explication le caractère argumentatif
de certains passages. Cette démarche est en général à proscrire.
Il faut, dans une recherche, faire bien apparaître l'argumentation
et ses sources, la situer dans le temps, si on ne veut pas s'exposer
à des critiques. Il est commode de se cacher derrière une explica-
tion donnée comme faisant autorité, mais si l'autorité est contestée
l'ensemble de la recherche peut être fragilisé.

EXERCICE 3

Retrouvez les types d'arguments contenus dans l'extrait suivant.

a) De même que Monsieur Jourdain prend conscience qu'il fait, sans le savoir, de la
prose lorsqu'il s'exprime, aussi pouvons-nous percevoir que la comparaison[ ... ] est
un mécanisme de pensée courant et très ancien. (Argument par analogie}
b) si l'on se réfère aux travaux d'anthropologues, il est possible de considérer la com-
paraison comme le propre de la pensée humaine. (Argument d'autorité)
c) Dans La Pensée sauvage, Claude Lévi-Strauss [ 1962] montre en effet (Argument
par l'exemple et argument d'autorité)
d) L'utilisation de taxinomies complexes est la preuve, selon C. Lévi-Strauss, de l'exis-
tence d'une • raison classificatoire •. (Argument d'autorité}
Chapitre 9
ÉNONCIATION

Dans ce chapitre vont être présentées les nonnes d'énonciation relatives à


l'identité même du genre« discours académique».

1. Emploi des pronoms


L'écrit académique connaît un emploi particulier des pronoms de première personne.
Dans les mémoires, les articles et les ouvrages, on emploie de manière courante le
nous dit« auctorial »ou« de modestie».
EXEMPlE
Notre attention a été portée sur les conditions de réalisation de cette pratique discursive. L'ac·
lion éducative dite 'en Milieu Ouvert' y prend tout son sens, avec des actes ouverts sur le milieu
de l'autre, c'est-à-dire sur son environnement familial et social, mais également sur sa sphère
privée.
[llO]

Ce nous venant à la place du je traditionnel, 1' accord des adjectifs et des partici-
pes passés prend en compte l'identité de 1'auteurle et non la forme grammaticale du
pronom. Ainsi, l'accord est toujours au singulier, et lorsque l'auteur est une femme, on
accorde avec le féminin singulier : Nous avons ainsi été conduite à examiner le con-
texte social dans lequel évoluent les différents médias.
Le verbe, quant à lui, prend toujours la forme du pluriel :
Après avoir décrit les dérivés recensés dans le TLFi, nous les classerons, puis nous aborde-
rons la question des relations sémantiques entre baseis) et dérivéls).
[73]

Cependant, le pronom je continue à être utilisé dans les écrits scientifiques. Sa


fréquence dépend du champ disciplinaire et de l'expérience de l'auteur : ainsi, un
auteur confirmé s'autorise à utiliser je, alors qu'un étudiant emploie nous ou on dans
son mémoire.
Il faut savoir que l'emploi de nous est une convention plus qu'une nonne. Les
directeurs de recherche disent souvent qu'il faut assumer le je, ce qui n'est évidem-
ment pas facile au tout début de l'activité de recherche.
11 0 Exposition de la recherche

4. Emploi des temps verbaux


Le travail de recherche connaît plusieurs étapes - formulation de la problématique et
des hypothèses, définition du cadre théorique, recueil des données, analyse des don-
nées - qui, toutes, sont mises en perspective non seulement les unes par rapport aux
autres, dans une optique d'antériorité-postériorité, mais aussi, et surtout, par rapport à
leur exposition discursive. L'emploi des temps verbaux rend compte de cette mise en
perspective.
Selon Ablali (2006), le présent représente quelque 70 % de l'ensemble des
temps verbaux utilisés dans le discours scientifique. Les autres temps utilisés sont le
passé composé, le futur simple, plus rarement le conditionnel et l'impératif.
Le passé composé est employé soit pour décrire le déroulement de la recherche
(Nous avons tout d'abord identifié le groupe de référence. Nous avons ensuite procédé
à l'enquête proprement dite), soit pour marquer l'antériorité en discours (Nous avons
signalé plus haut la prépondérance des réponses négatives dans ce type d'enquête).
Le futur simple (8% des formes conjuguées, selon Poudat (2006)) est généra-
lement utilisé jmur anticiper sur les résultats de la recherche (en introduction : nous
verrons que ... nous nous attacherons ensuite à ... ) ou encore pour anticiper sur l'expo-
sition (Nous y reviendrons plus tard).
L'emploi du conditionnel correspond de fait à une prise de distance montrant
que le scripteur soit n'adhère pas à ce qui est affirmé soit considère les faits énoncés
comme non vérifiés, ou non fiables : Les questionnaires fermés seraient susceptibles
de pré-formater les réponses des enquêtés.
L'impératif joue généralement un rôle didactique dans le discours scientifique,
en appelant à l'implication du lecteur: revenons maintenant au cas 1; voyons com-
ment l'idéologie agit sur la société, etc. Il convient de ne pas abuser de ce mode dans
les travaux de recherche.
L'imparfait est à éviter dans l'exposition du déroulement de la recherche.
Cette forme verbale permet d'appréhender un acte ou un processus dans sa durée or, le
discours scientifique vise à exposer la méthode et les résultats d'une recherche. Étant
donné le caractère à priori rationnel et objectif de la science, même lorsqu'on décrit
des objets ou des situations - contextes qui favorisent dans les autres geures discursifs
l'emploi de l'imparfait- on doit privilégier l'emploi du présent. Un tel emploi permet
d'ailleurs de souligner 1' actualité de l'objet.

5. Note sur l'emploi des énoncés négatifs


D'une part, la formulation de la problématique de recherche est nécessairement précé-
dée d'une différenciation- condition inexorable de l'originalité de la techerche- par
rapport aux travaux et aux études ayant été utilisés dans la revue de la littérature.
D'autre part, la problématique est le résultat d'un travail de restriction, dans le sens où
beaucoup d'éléments et d'aspects doivent être écartés sur le parcours qui va de la défi-
nition d'un sujet à la formulation d'une problématique de recherche. Ces deux particu-
larités font qu'on observe, notamment dans les premières versions des introductions et
111

des chapitres de mémoires de recherche, une tendance à abuser d'énoncés négatifs:


nous n'aborderons pas dans ce travail... , nous ne nous intéresserons pas à ... , etc. Une
telle présentation non seulement fait figure de positionnement « par exclusion >> (ce qui
n'est pas impossible par principe) mais aussi risque de noyer la problématique de
recherche dans le flot des éléments qui ne seront pas abordés. ll s'agit donc de veiller à
ce que les énoncés négatifs ne relèguent pas la problématique au second plan. La mar-
che à suivre est alors de substituer, là où c'est possible, des justifications de la problé-
matique et des choix de catégories tlléoriques et de catégories d'analyse aux
explications de ce qui ne sera pas abordé dans le travail.

Toutefois, dans certains contextes il s'avère indispensable d'insister sur ce qui


sera écarté du travail. C'est notamment le cas lorsqu'on sort des sentiers battus, des
métllodes communément admises dans la discipline ou du cadre tliéorique dominant en
lien avec une tllématique spécifique. ll convient alors de bien expliciter et de justifier
ce choix, et de ne pas se limiter au seul constat par un énoncé négatif.

6. Modalités et subiectivité
Un travail de recherche répond à un principe d'objectivité : la rigueur des métllodes, la
sélection minutieuse des données, les calculs, les vérifications, etc. sont là justement
pour assurer la vérifiabilité des données et la mise à distance de la subjectivité du cher-
cheur. Cette spécificité du discours de recherche est représentée, dans les textes, par un
effacement des marqueurs de subjectivité tels que les évaluatifs (bon, meilleur, bien,
intensément, etc.) et par un usage des modalisations opérant une mise à distance
(emploi du conditionnel ou d'adverbes comme assez, plutôt, etc.).

En effet, l'usage des évaluatifs serait contraire au principe d'objectivité car le


travail de recherche n'est pas appelé à évaluer subjectivement, par exemple, le taux
d'insultes dans le langage des hommes politiques: dire qu'il est élevé ou dire qu'il est
bas ne constitue pas un résultat scientifique (élevé ou bas par rapport à quoi,
d'ailleurs); en revanche, le calcullexicométrique indiquant un pourcentage correspon-
dant à 15 % relève déjà d'une démarche de recherche, tout comme l.a classification des
insultes utilisées, la description et la classification des situations concernées par
l'usage de l'insulte. Les évaluatifs sont en fin de compte un excellent indice d'auto-
évaluation: à chaque fois qu'on est tenté d'en utiliser un, il convient de se poser la
question« dispose-t-on d'assez de données pour décrire l'objet d'étude?>>.

Le recours aux modalisations - dont il ne faut néanmoins pas abuser - permet


d'indiquer clairement les passages qui ne relèvent pas d'une exposition de résultats
vérifiés ou vérifiables de recherche, et de les distinguer par exemple de l'exposition des
hypotllèses, de l'étape d'interprétation des résultats ou encore des discussions tlléori-
ques ou métllodologiques.
112 Exposition de la recherche

7. Exercices d'application
EXERCICE 1
Rekvez dans les extraits ci-dessous les éventuels problèmes d'énonciation.

1. Il vient d'être montré comment l'observation indirecte des enfants et des parents se
construisait à partir d'un discours rapporté à l'éducateur par un tiers, partenaire ou
autre membre de la famille.
2. Nous sommes persuadés que le rôle de ce phénomène dans l'évolution de laso-
ciété est des plus importants.
3. Nous avons recueilli les données. Ensuite on a procédé à leur analyse.
4. Cette approche est très différente de celle de Bérard !2000: 59) qui concerne
uniquement les cas où l'espace est explicitement marqué.

EXERCICE 2
Observez 1.'emploi de « nous » dans les extraits ci-dessous. A quel moment ce pro-
nom « nous » apparaît-il ?

1. La polylexicalité et la polysémie sont deux concepts méthodologiques qui n'ont ni


la même histoire ni la même netteté conceptuelle. La sphère du premier est relati-
vement bien connue; celle du second l'est beaucoup moins. C'est dans le cadre
de cette opposition que nous essayons d'évaluer la pertinence théorique de ces
deux concepts en rapport avec l'analyse des séquences figées, leur complémen-
tarité et leur rendement dans la description des langues.
[82)
2. L'objectif de cet article est de montrer l'intérêt qu'il y a de conserver - en amont-
une place à un sens dénominatif. Nous le ferons en mettant au jour le rôle du fac-
teur dénominatif dans le fonctionnement sémantique des items lexicaux, celui des
mots construits et celui des polylexèmes ou unités polylexicales (ou encore séquen-
ces figées ou préconstruites).
[62)
3. Le discours représente le moyen privilégié par lequel la réorganisation des états
mentaux s'opère. Par conséquent, il s'avère un objet d'investigation primordial
pour le chercheur en psychothérapie. Notre travail, d'ordre méthodologique, por-
te sur les interventions verbales des psychothérapeutes. Nous commencerons par
une réflexion sur les différentes démarches méthodologiques dans ce domaine.
Dans ce cadre, nous nous interrogerons sur les techniques d'analyse les plus aptes
à étudier les discours thérapeutiques.
[68]

EXERCICE 3
Observez l'emploi de « vous » et de « nous » dans les extraits de textes de wlga-
risation ci-dessous. Quelles reformulations peut-on proposer afin de les rendre pro-
ches du style des textes académiques (qui, on le rappelle, gomment l'énonciateur
et le destinataire) ?
113

l. Dans d'autres cas, on ignore même qu'une information a été transmise. le courrier
électronique engendre ce fype de situation. Quand vous envoyez un message, le
champ de copie (cc) fait de votre message une annonce publique : san contenu
devient une connaissance commune dans le groupe de personnes mises en copie.
([103] :72)
2. la communication utile commence par le simple réflexe d'un geste déictique qui
attire l'attention des autres sur la nouveauté. Or notre espèce est la seule à avoir
ce réflexe systématique qui, déjà présent chez les enfants de moins de un an, ne
demande ni grande intelligence, ni pharynx, ni métareprésentation.
([74]: 45)

8. Corrigé des exercices d'application


EXERCICE 1

Relevez clans les extraits ci-clessous les éventuels problèmes d'énonciation

l. Il vient d'être montré comment l'observation indirecte des enfants et des parents se
construisait à partir d'un discours rapporté à l'éducateur par un tiers, partenaire ou
autre membre de la famille.
le présent de l'indicatif convient mieux ici. En effet, ce qui est montré ou démontré
en science prétend au statut de fait obiectif et/ou de vérité générale, tandis que
l'obiet sur lequel porte la démonstration scientifique est généralement présenté com-
me d'actualité. l'imparfait peut être utilisé s'il s'agit, por exemple, d'une pratique
dépassée, mais à ce moment-là, il convient de préciser le contexte spatio-temporel
dans lequel /'obiet analysé est valide : au XX• siècle, avant la proclamation des
droits de l'enfant, etc.
2. Nous sommes persuadés que le rôle de ce phénomène dans l'évolution de la so-
ciété est des plus importants.
l'adiectif reste au singulier, sauf si l'article est rédigé par au moins deux auteurs.
3. Nous avons recueilli les données. Ensuite on a procédé à leur analyse.
Substituer on à nous en référant dans les deux cas à l'auteur est une faute de gram-
maire.
4. Cette approche est différente de celle de Bérard (2000 : 59) qui concerne unique-
ment les cas où l'espace est explicitement marqué
ou
Cette approche est différente de celle de Bérard (2000 : 59) en ce qu'elle prend
en compte l'ensemble des cas de figure ..
Enlever très, marque de subiectivité qui n'apporte rien au contenu scientifique.

EXERCICE 2

Observez l'emploi de « nous » clans les extraits ci-dessous. A quel moment ce pro-
nom « nous » apparaît-il ?

l. le pronom nous est employé lors de la formulation de la problématique.


114 Exposition de la recherche

2. le pronom nous est employé pour annoncer le cheminement de la démonstration


scientifique, qui renvoie aux choix méthodologiques et au travail de réflexion de
l'auteur.
3. Le pronom nous est utilisé lors de la précision de l'objet d'étude, et plus loin dans
l'annonce des étapes de la réflexion.

Dans les textes 2/ et 3/ on notera l'association du pronom nous et du futur due à l'an-
nonce du plan.

EXERCICE 3
Observez l'emploi de « vous »et de «nous »dans les extraits de lexies de vu/ga·
risation ci-dessous. Quelles refonnulations peut-on proposer afin de les rendre pro-
che elu style des lexies acaclémiques (qui, on le rappelle, gomment l'énonciateur et
le clesfinatoireJ ?

1. Dans d'autres cas, on ignore même qu'une information a été transmise. Le courrier
électronique engendre ce type de situation. 01:1eflel oôl:l5 eRoeyez Lorsqu'un mes-
sage est envoyé, le champ de copie (cc) en fait ele oôlfe Rie55ege une annonce
publique : son contenu devient une connaissance commune dans le groupe de per-
sonnes mises en copie.
2. La communication utile commence par le simple réflexe d'un geste déictique qui attire
l'attention des autres sur la nouveauté. Or Rôlfe e5f'lèee l'espèce humaine est la
seule à avoir ce réflexe systématique qui, déjà présent chez les enfants de moins de
un an, ne demande ni grande intelligence, ni_ pharynx, ni métareprésentation.
Chapitre 10
INTRODUCTION, CONCLUSION,
TRANSITIONS

L'introduction et la conclusion représentent les étapes les plus « routinisées »


de l'exposition de la recherche et leur rédaction exige le respect de règles de présenta-
tion codifiées, quel que soit le domaine dans lequel se situe l'étude. Les transitions
entre les différentes parties de la recherche ou entre les différentes articulations du par-
cours argumentatif doivent se faire aussi dans le respect de certaines contraintes énon-
ciatives propres au discours académique.

1. L'introduction
Une bonne introduction doit guider le lecteur de manière efficace et assurer une lisibi-
lité accrue du texte.
L'introduction du travail sert à contextualiser le propos, à le situer à l'intérieur
d'un champ, d'un domaine, à l'intérieur d'un contexte géographique, socioculturel,
etc. Elle sert aussi à articuler le travail avec des travaux déjà effectués dans le
même domaine ou le même champ de recherches ; à exposer les différents choix rela-
tifs au domaine d'étude, au sujet, au corpus; à poser la problématique centrale de
l'étude en lien avec le corpus et la méthode d'analyse; à montrer l'originalité de la
problématique d'étude ou du sujet ; à exposer le plan du travail.
L'introduction doit être bien calibrée par rapport à la dimension globale du
texte (à titre indicatif, elle couvrira 15-20 lignes pour un article d'une quinzaine de
pages et 4-5 pages pour un mémoire de quatre-vingts pages).
EXEMPLE
La lecture en langue maternelle et la lecture en langue étrangère dessinent des espaces relati·
vement distincts aussi bien en termes de recherches qu'en termes de méthodologies d'enseigne-
ment/apprentissage. Il existe, tout de même, des époques et des contextes qui favorisent le
rapprochement des deux paradigmes et qui rendent les limites entre didactique de la langue
maternelle et de la langue étrangère, entre grande et petite langue, moins strictes et moins dai·
res. C'est la raison pour laquelle nous nous proposons d'examiner ici, à travers deux époques
chronologiquement assez proches l'une de l'autre (197(} 1999 et 20ü0-2006L dans un
116 Exposition de la recherche

contexte géographiquement délimité (la Roumanie) ; la manière dont se dessine le rapport entre
la lecture scolaire en roumain langue maternelle et en français langue étrangère.
Pour ce faire, nous allons présenter, dans un premier temps, les principales tendances françai-
ses en matière de méthodologie de la lecture en FLE qui ont marqué la période 1970-2000.
Cette toile de fond nous permettra de mieux situer, de manière comparative, la lecture en rou-
main langue maternelle par rapport à la lecture en français langue étrangère dans le même
contexte roumain de notre analyse. Pour l'époque actuelle, nous allons regarder du côté des
programmes scolaires et des manuels récents pour la langue maternelle et pour le français lan-
gue étrangère, afin de comprendre le changement de rapport entre la méthodologie de lecture
en langue maternelle et en langue étrangère, entre la c grande • et la c petite • langue.
[129]

L'un des écueils à éviter est de présenter ses résultats dès l'introduction. Même
si, dans la recherche à proprement parler, les résultats sont déjà connus, il ne faut pas
qu'ils soient livrés trop tôt au lecteur.
Voici quelques exemples de formes linguistiques récurrentes qui permettront
d'introduire le propos de manière à bien cadrer le sujet et à planifier son développe-
ment dans le corps du texte :
11 Le cadrage :
Générique. ll fait référence à une conception qui circule largement, à laquelle
on adhère ou qu'on réfute au moment d'introduire sa propre problématique. Dif-
ficile à circonscrire par une formule linguistique type, cette forme de cadrage
permet de référer à l'ensemble des travaux qui ont été réalisés dans le même
champ ou domaine d'étude:

EXEMPlES
Depuis une dizaine d'années, on peut assister à de subtils mouvements disciplinaires qui se tra-
duisent par une hétérogénéité croissante des discours didactiques ...
([112]: 242)

La terminologie médicale est le théâtre de changements lexicaux fréquents où prolifèrent bon nom-
bre de néologismes médicaux qui témoignent de la nécessité de créer des termes nouveaux ...
([77]: 184)

La Communication orale Homme-Machine a atteint une maturité que traduit l'apparition des pre-
miers systèmes opérationnels grand public ...
([75]: 176)

L'essor de la Science et de la Technologie s'est accompagné de l'apparition de nouvelles tech-


niques, ainsi que de nouveaux concepts et objets qui requièrent une dénomination ...
([72]: 173)

Les définitions grammaticales traditionnelles de la phrase (segment textuel) ne sont pas toujours
applicables en traitement automatique des langues
• ([92] : 203)

Spécifique. Ce type de cadrage réfère directement à la problématique, au che-


minement de recherche sans référence préalable aux recherches antérieures ou
connexes. ll est souvent repérable grâce aux formes personnelles comme nous
ou je, ou aux déictiques tels que ici, maintenant.
Introduction, condusion, lronsilions 117

EXEMPUS
Nous essaierons de montrer, en nous appuyant sur une observation, que les actions (langa-
gières, entre autres) conduites par les adultes visil-vis de l'enfant entraînent chez celui-ci la modifi-
cation d'un état initial in) en un état qu'on appellera ln+ 1) caractérisé par une étape supplémentaire.
1[114]: 246)
Le système décrit ici est une proposition d'intégration d'Internet dans un enseignement de
longue.
([114]: 228)
Nous présentons dans ces pages notre démarche pour développer un segmenteur
de textes par la méthode d'Exploration Contextuelle.
1[114]: 203)

21 La planification. Elle est souvent présente en tant qu'opération énonciative


dans l'introduction des travaux de recherche. Elle permet de comprendre l'articulation
des différentes parties du parcours argumentatif et de mieux suivre, lors de la lecture,
cette articulation. La planification est discursivement repérable grâce à la présence de
numéraux ou de connecteurs didactiques comme« d'abord»,« par la suite», etc.:
EXEMPLE
Nous pensons pouvoir apporter ici trois types de réponses à ceHe interro·
gation initiale: la première est sons doute d'ordre institutionnel, idéologique et politique,
la deuxième est à la fois épistémologique, disciplinaire et historique, la troisième con-
cerne plus spécifiquement un mouvement de relativisation des savoirs linguistiques, également
hétérogènes, fragmentés et parcellaires.
1[112]: 242)

2. La conclusion
La fonction principale de la conclusion est de dresser un bilan du contenu de l'arti-
cle ou du mémoire en mettant en évidence l'originalité de l'apport. Elle permet aussi
d'annoncer des perspectives qui s'ouvrent à l'étude des questions abordées.
1. Le bilan constitue une synthèse des résultats exposés dans l'article ou le travail
de recherche. Il peut également inclure un retour sur l'hypothèse de départ, un
récapitulatif des étapes de l'analyse, un rappel des difficultés rencontrées.
EXEMPlES
Les résultats expérimentaux que nous avons présentés montrent l'intérêt
d'une analyse préalable des usages réels propres à une application. Nous avons ainsi
noté l'usage important des répétitions dons certains cadres applicatifs, tondis que d'outres se
caractérisent en revanche par un usage fréquent des procédés elliptiques. Or, le traitement de
ces phénomènes répond à des contraintes différentes. Ce genre d'information s'avère
donc très utile au prototypage des systèmes de CHM orale, d'autant plus que nos résultats
semblent répondre à des causes identifiables a priori.
1[75]178)
Ce qui se dégage d'un examen rapide des résultats des travaux psycholinguis-
tiques et linguistiques dans le domaine de l'appropriation d'une langue étrangère c'est
d'abord le constat de la multiplicité des phénomènes que suppose et provoque ce proces-
sus sociocognitif et communicatif.
1[112]: 244)
118 Exposition de la recherche

2. Les perspectives peuvent être de différents ordres :


celles qui se dégagent des résultats obtenus et permettent ainsi de formuler de
nouvelles problématiques ;
celles qui mettent en avant des insuffisances et débouchent sur des projets de
recherches complémentaires.
EXEMPLES
Dans cette optique de travail nous envisageons ultérieurement de porter notre attention
sur les aspects théoriques et pratiques dans l'analyse et la génération de néologismes médicaux.
Cet axe de recherche nous pennet également d'envisager le développement d'un
système capable d'analyser la génération de néologismes médicaux selon une approche mor-
phosémantique des unités linguistiques participant à la formation des termes médicaux.
1[77]: 187)
Les travaux sur l'appropriation d'une langue étrangère appellent une obser-
vation minutieuse du comportement des apprenants. Cela devrait permettre de saisir des
fonctionnements linguistiques passés inaperçus et modifier les comportements d'enseignement
et les évaluations.
1[112]: 245)

3. Les transitions
À l'intérieur du travail, des transitions entre deux paragraphes, deux chapitres, deux
parties assurent le guidage du lecteur et lui permettent de suivre plus facilement le
raisonnement. Les transitions résument la partie antérieure et introduisent la par-
tie suivante.
Plus le travail est long, plus on sentira le besoin de transitions entre les parties
qui le composent.
Voici quelques exemples de formes linguistiques qui permettront de mieux
gérer, lors de la rédaction, les transitions entre les différentes parties du travail :
EXEMPLES
Ce panorama des usages de la stratégie comparative dans le temps, dans l'espace et dans
les disciplines nous a permis de montrer qu'en dépit des diversités constatées, il est possible de
définir une logique comparative unique dans les sciences sociales. Ce sont les différentes éta-
pes de cette démarche comparative que nous allons maintenant aborder dans la
seconde partie, en précisant les principaux outils du comparatiste, en indiquant les princi-
pales difficultés que soulève une recherche comparée et les moyens d'y laire lace.
1[126]: 94)
Après avoir réfléchi à la pertinence et à l'apport d'une comparaison, vient le temps
de choisir et de construire les unités de comparaison, plus généralement d'élaborer le cadre
de la comparaison. la sélection des termes de la comparaison est indissociable de l' obiectil
de la recherche.
1[126]: 135)

Conçues de cette manière, l'introduction, la conclusion et les différents types de


transitions qui ponctuent le travail ont une fonction très précise de guidage du lecteur,
fonction qui se réalise bien plus facilement lorsque des formes linguistiques
« spécialisées » et « ritualisées » viennent faire signe et sens à la surface du texte.
lnlrotluclion, condusion, lransilions 119

4. Exercices d'application
EXERCICE 1
Le leJde suivant est tiré d'un article d'Eric Castagne et présente l'expérience EuRom4,
méthode d'enseignement simultané des langues romanes. l'introduction de l'article
a été éliminée. Après avoir lu le 1exte tel qu'il se présente plus bas, observez les in-
troductions proposées par un groupe d'étudiants en 4ème année de Lettres Moder-
nes (promotion 2005) à la Faculté des Lettres de l'Université Ovidius Constanta et
complétez le tableau suivant en tenant compte des consignes a), b) etc)
a) Comparez ces textes avec l'introduction originelle de l'article ;
b) Notez s'il y a des malentendus : les étudiants ont-ils compris l'article ? Ont-ils réus-
si à dégager les points essentiels conduisant à la rédaction d'une bonne
introduction ?
c) Pour chacun des textes produits por les étudiants, repérez /es marques de cadra-
ge et les marques de planification.

L texte Maleat-s MarqHs de cathge Mqles de plalifiadioll


1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Introduction originale
• EuRom4 est un programme qui a été patronné par les Communautés Européennes,
dans le cadre des projets Lingua, et a été aidé par la Délégation Générale à la Langue
Française, par l'Union Latine et par les Universités d'Aix-en-Provence, de Lisbonne, de
Rome et de Salamanque.
Ses promoteurs pensent que les personnes qui parlent une langue romane peuvent ap-
prendre, en un temps très court, à en comprendre une, deux ou trois autres (pour les
francophones, le portugais, l'espagnol, l'italien ; pour les hispanophones, le portugais,
l'italien et le français ... ).
Je présenterai brièvement ici les limites fixées, les principes de bose que nous avons
suivis, et les résultats auxquels nous parvenons •. ([ 17] : 68)
Introductions rédigées par les étudiants
1 . Personn_e ne peut contester le rapprochement existant entre les langues d'origine rer
mane. A partir de cette prémisse, nous nous sommes posé la question si on pouvait
développer un système d'enseignement qui exploite au maximum ce rapproche-
ment de sorte qu'au bout d'une très courte période nos sujets acquièrent une com-
préhension basique qui leur permette la libre circulation dans les pays de langue
romane de la Communauté Européenne. C'était un pari très courageux. Nous
avons utilisé une méthode révolutionnaire tout en nous inspirant des idées formulées
par de grands linguistes du monde. Les résultats obtenus sont assez encourageants
pour nous permettre d'avoir confiance dans notre démarche. (S.R.).
120 Exposition de la recherche

2. Affirmer qu'il existe une parenté entre les langues romanes est une question bien
évidente, redondante même. Mais, employer ce principe de parenté afin de mettre
en œuvre une méthode efficace pour l'apprentissage de trois langues romanes en
relation avec une quatrième, la langue maternelle: voilà la noweauté du projet
Eurom 4.
Cet article fixera d'abord l'objectif de cette méthode, le public, les compétences et
les domaines visés. Ensuite, à partir de quelques observations faites par des spé-
cialistes en ce qui concerne l'apprentissage des langues, qu'on associera avec des
observations directes, concrètes d'une telle expérience (principalement les techni-
ques auxquelles les apprenants sont particulièrement sensibles et qui s'avèrent les
plus efficaces), on exposera les principes de base de cette méthode. Enfin, les ré-
sultats de cette démarche nous permettront de tirer des conclusions et de préciser
quelques conséquences de ce projet. (N.T.).
3. Le projet Eurom 4 rejoint une expérience très ancienne qui avait comme but de dé-
velopper différentes formes d'intercompréhension entre les langues romanes. L'arti-
cle que nous proposons dans les pages suivantes présente en quelques lignes la
méthode Eurom 4. Nous avons essayé de mentionner les limites (c'est-à-dire le pu-
blic visé, la compétence visée, les domaines visés), les principes de base et les ré-
sultats de la méthode. (B. F.).
4. Le texte que vous allez lire se propose de présenter d'une manière générale ce que
signifie la méthode Eurom 4 :limites, principes d'organisation du contenu, résultats.
Nous avons choisi au début de mentionner les limites, pour mieux comprendre à
quel type de public s'adresse la méthode en cause car, en fonction de ce public,
on a établi les principes d'organisation du contenu.
La deuxième partie contient l'explication du déroulement de l'activité d'apprentissa-
ge de deux, trois ou quatre langues apparentées (romanes ou germaniques). La
présentation a à la base l'expérience et les situations concrètes rencontrées por les
cours. Nous sommes partis d'une description générale pour arriver à une explica-
tion détaillée de chaque principe d'organisation du contenu. La dernière partie con-
tient les résultats du projet Eurom 4, ses perspectives et ses avantages. (P.L.).
5. Avez-vous entendu parler de la méthode Eurorn 4? Avez-vous pensé à quoi elle
sert ou si la méthode peut avoir un résultat positif ?
Voilà seulement quelques-unes des questions que chacun peut se poser en enten-
dant parler de cette méthode.
En conséquence, dans cet article j'ai décidé de définir et de vous expliquer plus
profondément les principes de base de cette méthode. J'essaierai aussi de vous
montrer que c'est une méthode très utile qui fonctionne dans certaines limites et dont
le résultat est positif pour presque toutes les personnes[ ... ]. (C. B.).
6. Notre article sur la méthode Eurom 4 s'adresse, tout comme la méthode elle-même,
à un public adulte qui parle au départ au moins une langue romane. Les objectifs
que nous nous proposons d'atteindre à travers cette méthode se résument, princi-
palement, au fait que les participants au projet seront aptes à comprendre une,
deux ou trois langues romanes en une douzaine d'heures par langue[ ... ]. (I.M.)
7. Le but de ce travail a été de déterminer le public, un très vaste public, adulte, à
apprendre une, deux ou trois langues étrangères, dans notre cas l'urie des langues
romanes. Pour pouvoir développer ce projet on s'est aidé de deux facteurs qui ap-
partiennent à deux domaines différents, c'est-à-dire : la politique- on a utilisé des
articles de journaux ou de revues, que les apprenants devaient savoir lire après les
heurs destinées à l'apprentissage de ces langues, et le deuxième c'était la compré-
hension des émissions de radio ou des conférences. (M.A.).
Introduction, conclusion, lransitioos 121

EXERCICE 2

Observez les trois introductions suivantes. Repérez dans chacun des textes, pour
compléter ensuite le tableau avec les données obtenues :
- le type de cadrage (générique ou spécifique} ; soulignez les marques routinisées
correspondant à chaque type de cadrage ;
- les marques de planification.

N. da texte Le type de cadrage Les ...., da cadrage Les -.es de la plalificatiol


1.
2.
3.

1. Le livre est organisé autour de deux parties. Dans la première, nous examinerons
la manière dont la démarche comparative a été conçue et élaborée au cours du
temps et au sein des disciplines de sciences sociales, m,ettant ainsi en exergue la
diversité et la richesse d'une telle approche (chapitre 1). A travers une synthèse des
apports de la littérature sur la comparaison dans les sciences sociales et des recher-
ches comparées les plus récentes, nous montrerons qu'au-delà des variations disci-
plinaires, une logique commune sous-tend l'activité de comparaison en sciences
sociales (chapitre Il). Dans une seconde partie, nous ouvrirons la boîte à outils du
comparatiste, afin de présenter la démarche à suivre pour construire une compa-
raison raisonnée, les différentes étapes ainsi que les outils mobilisés. Après avoir
réfléchi aux enjeux et aux apports de la démarche comparative (chapitre Ill). nous
nous intéressons au choix des unités de comparaison (chapitre IV). à la construction
du cadre comparatif (chapitre V) et enfin à l'analyse et à la restitution des données
ainsi élaborées (chapitre VI).
([127]: 20)

2. Toutes nos descriptions linguistiques consacrent une place souvent importante à


l'• emploi des formes •. Ce qu'on entend par là est un ensemble de règles fixant
les conditions syntactiques dans lesquelles les formes peuvent ou doivent normale-
ment apparaître, pour autant qu'elles relèvent d'un paradigme qui recense les choix
possibles. Ces règles d'emploi sont articulées à des règles de formation préalable-
ment indiquées, de manière à établir une certaine corrélation entre les variations
morphologiques et les latitudes combinatoires des signes (accord, sélection mutuel-
le, propositions et régimes des noms et des verbes, place et ordre, etc.). Il semble
que, les choix étant limités de part et d'autre, on obtienne ainsi un inventaire qui
pourrait être, théoriquement, exhaustif des emplois comme des formes, et en con-
séquence une image au moins approximative de la langue en emploi.
Nous voudrions cependant introduire ici une distinction dans un fonctionnement qui
a été considéré sous un seul angle de la nomenclature morphologique et gramma-
ticale. Les conditions d'emploi des formes ne sont pas, à notre avis, identiques aux
conditions d'emploi de la langue. Ce sont en réalité des mondes différents, et il
peut être utile d'insister sur cette différence, qui implique une autre manière de voir
les mêmes choses, une autre manière de les décrire et de les interpréter.
([8]: 79)
122 Exposition de la recherche

3. les travaux qui vont être présentés ici s'inscrivent dans le champ des recherches sur
les pratiques de l'écrit !réception 1 production) comme modes de construction des
savoirs dans l'enseignement supérieur. l'objectif général de l'enquête dont il va être
question est d'évaluer la compréhension des textes spécialisés par des étudiants en
première année de DEUG. En d'autres termes, il s'agit d'observer des pratiques d' étu-
diants face à un savoir scientifique abordé pour la première fois et de cerner des stra-
tégies de construction du sens dans l'optique de l'acquisition de savoirs disciplinaires.
Nous envisageons donc ici d'étudier la compétence interprétative sous le signe de
la variation et dans la perspective d'un continuum de conduites. l'hypothèse centrale
porte sur la notion de profil et suppose l'existence chez les étudiants en début de
parcours universitaire de différentes modalités d'approche des textes scientifiques,
différentes façons de se situer par rapport à ce type d'écrits, différentes manières
d'appréhender l'écrit comme mode de construction du sens, comme support privilé-
gié de la connaissance théorique. En d'autres termes, on pourrait aussi parler de
différentes attitudes 1 manières de faire, pouvant être considérées comme autant de
façons d'organiser le rapport au savoir. Par le biais de cette hypothèse descriptive
on essaiera d'effectuer un premier état des lieux susceptible par la suite d'éclairer
certaines zones d'ombre et de nous ouvrir de nouvelles pistes de réflexion.
![51] : 65-66)

EXERCICE 3
Lisez les exemples suivants, comportant des conclusions d'articles de recherche.
Complélez le tableau avec les marques du. bilan et les marques linguistiques qui
permeHent aux auteurs d'annoncer les perspectives de recherche qui s'ouvrent de·
vanteux.

al On est ici à la limite du • dialogue>. Une relation personnelle créée, entretenue,


par une forme conventionnelle d'énonciation revenant sur elle-même, se satisfaisant
de son accomplissement, ne comportant ni objet, ni but, ni message, pure énon-
ciation de paroles convenues, répétée par chaque énonciateur. L'analyse formelle
de cette forme d'échange linguistique reste à faire.
Bien d'autres développements seraient à étudier dans le contexte de l'énonciation.
Il y aurait à considérer les changements lexicaux que l'énonciation détermine, la
phraséologie qui est la marque fréquente, peut-être nécessaire, de l' • oralité •. Il
faudrait aussi distinguer l'énonciation parlée de l'énonciation écrite. Celle-ci se
meut sur deux plans • l'écrivain s'énonce en écrivant et, à l'intérieur de son écriture,
il fait des individus s'énoncer. De longues perspectives s'ouvrent à l'analyse des for-
mes complexes du discours, à partir du cadre formel esquissé ici.
1[8]: 88)
b) Ce premier tour d'horizon nous a permis de rassembler un certain nombre d'observa-
tions et de constats concernant des modalités de lecture à l'Université. Nos résultats,
lntrotluction, candusion, triiiiSitions 123

issus d'une recherche empirique, restent parcellaires mais nous aident néanmoins à
ouvrir de nouvelles pistes de réflexion.
ta première se situe dans le champ didactique. En effet, une fois encore, nos ob-
servations confirment la diversité des façons de procéder des étudiants. Cette di-
versité est bien sûr à valoriser, car il existe plusieurs chemins pour aboutir au même
résultat, chaque individu étant appelé à trouver le sien.
ta deuxième piste nous amène à repenser la problématique de la lecture étudiante
en termes de fonctions attribuées à l'écrit et d'espaces de communication différentes.
La modalité descriptive-objective nous semble à ce propos caractéristique d'un es-
pace de communication fonctionnelle où l'écrit constitue un outil de stockage de
l'information. L'étudiant lecteur utilise l'écrit dans le but d'énumérer, de lister, de dé-
crire des objets termes1 1idées qui ne lui appartiennent pas. Il transite dans un
espace rassurant où chaque chose est à sa place, où il n'a pas à s'impliquer dans
une quelconque problématique. Son activité se rapproche plus de la restitution fi-
dèle et n'implique pas forcément une volonté d'interprétation. On peut penser que
cette modalité représente une étape indispensable dans la construction d'un savoir,
(surtout au tout début du parcours universitaire). étape qu'il est nécessaire de dé-
passer à un moment donné, différent pour chaque individu.
Dans la modalité interprétative, l'écrit est utilisé comme un outil d'échange dans un
espace de communication. L'étudiant qui y transite s'engage dans une situation dia-
logique et assume les contradictions et les contraintes inhérentes aux interactions
écrites. Il accepte, au risque parfois de se perdre dans ses propres méandres, de
se situer dans quelque chose de complexe et d'inachevé et d'entrer dans la spirale
d'interprétation du sens qui est avant tout prise de parole personnelle.
![51}: 77-78)
c) En conclusion, les résidus d'antibiotiques présents dans l'environnement hydrique
contribuent fortement au maintient, à l'émergence et la dissémination de popula-
tions bactériennes présentant un faible niveau de résistances et prêtes à évoluer vers
la résistance. Les résistances phénotypiques aux concentrations sub-inhibitrices
d'antibiotiques induites dans les eaux usées des hôpitaux, ainsi que dans les boues
activées des stations d'épuration peuvent être stables dans le temps. De plus, la
pression de sélection qui s'exerce dans les environnements aquatiques les plus for-
tement contaminés peut également sélectionner, au détriment des autres, les bacté-
ries hébergeant dans leur génome des déterminants génétiques de résistances.
En l'absence de la pression de sélection exercée par les résidus hydriques d'anti-
biotiques un pourcentage faible de souches hébergeant des intégrons de classe 1
contenant des gènes cassettes ou des intégrons vides reste détectable dans l'envi-
ronnement hydrique. La capacité génétique évolutive des bactéries peut être, de ce
fait, maintenue en l'absence de l'inducteur.
ta pression de sélection exercée par les résidus d'antibiotiques présents dans les
divers environnements hydriques représente, ainsi, un vrai portail d'entrée non seu-
lement à la résistance progressive de souche environnementale, mais également à
la résistance clinique.
Un traitement adéquat des eaux usées rejetées par les hôpitaux permettant, à la
fois, la détérioration chimique des résidus d'antibiotiques actifs et autres substances
pharmacologiques, ainsi que l'élimination du plus grand nombre de bactéries pré-
sentes dans ces milieux, pourraient représenter une mesure utile et préventive, non
seulement pour contenir les échec thérapeutiques et les coûts de la santé, mais éga-
lement pour la préservation de notre environnement aquatique.
([31]: 168-169)
124 Exposition de la recherche

5. Corrigés des exercices d'application


EXERCICE 1
Le texte suivant est tiré d'un article d'Eric Caslagne et présente l'expérience EuRom4,
méthode d'enseignement simultané des langues romanes. L'introduction cJe l'article
a éfé éliminée. Apres avoir lu le texte tel qu'il se présente plus bas, observez les in-
troductions proposées par un groupe d'étucliants en ~ année cle Lettres Moclemes
(promotion 2005/ à la Faculté des Lettres cJe l'Université Oviclius Constanta et com-
plétez le tableau suivant en tenant compte cles consignes a}, b} etc}
a) Comparez ces textes avec l'introduction originelle de l'article;
b) Notez s'il y a des malentendus: les étudiants ont-ils compris l'article? Ont-ils réussi
à dégager /es points essentiels conduisant à la rédadion d'une bonne introduction ?
c) Pour chacun des textes produits par les étudiants, repérez les marques de cadra-
ge et les marques de planification.

M. texte Maletd.-s M.-qns .. cadrage Marqles .. plaaitKGflea


1. raccent esllrop lourdement mis sur l'origina- Personne ne peut contester...
lité de sa propre démarche. Nombreux mar· Nous nous sommes posé la
queurs de subjedivité : question si...
Céfllit un pflli très Cllllnlfiiiii:X. Nous /Wons En nous inspirant des idées
llllttsé une métlrode ré~,.,_., formulées pllf Je grontls lin-
1.es résultats o&t81111S SMt usez_. guistes du nromle
rageais pour nous permettre d'twoir
CIHIIitmce "-s .., , . _ .
Réléreme lrop générale à la mtégorie des
tmguisles:
tout en nous inspirant des idées formulées
par lk grrnls litlpistes "" IIIOINII.
2. Référence trop générale à la mlégorie des Affirmer qu'tl existe une Cet article fixera d'abord...
spécialistes: parenté entre les langues ensuite ... enfin
à porlir de quelques ob""llfiolls flliles romanes est une queslion
par tles spédtllistes bien évidente. Mais ...
3. Utilisation des temps du passé dans L'article que nous fJf1J1J05011S Nous /Wons essoyé de mentionner
l'inlraduclion : dons les pages suivantes les limites, les principes de base et
NNs ~~~- es511Yé de présente en quelques les résultats de la métlrode.
lignes ...
4. Ulii"ISOiion des temps du passé dons l"intro- Le texte que vous allez Ore se œ que signifie lo méthode Eurom 4:
duction + endKûnement argumentatif mala- propose de présenter limites, principes tf'orgonisation du
droit (absence de rapport muse/ contenu, résultats.
conséqueme) Nous IIVOIIS choisi au début
Nous IIVOIIS choisi au début tle ..,tiauer La deuxième partie confient
les Imites, fiiiiiiiiiÏeii:X """f'"''''re li La dernière poiJie contient
,., type de ptt6lic s'llflresse le
médHHieencwse
Malentendu 111 niveau du contenu llo méthode
ne se réfère qu'aux langues romones)
longues apparentées (romanes ou
gemHIIIiqfles}
Introduction, conclusion, lrunsilions 125

N. texte
5. En
lion, on nole un style inapproprié des ques·
lions qui rappellent plutôt le genre
puLtKiloire el ne œrrespondent pas ou regis·
Ire de diswurs amdémique :
Avez-vous entendu p11rler de la méthode
Eurom 4 ?Avez-vous pensé àquoi elle sert ou
si la méthode peut avoir un résuhut posilif?
Voilà Sllfllement quelques-unes des questions
que chocun peut se poser en entendant parler
de œtre mélhode.
c'est une méthode très uliJe qui fiN1dionne
dons œrluines limites et dont le résuhvt est
posilif JIIIUr presque toutes les personnes
6. M uou niveau ucontenu : c
entre la méthode el l'artide qui en rend
compte, l'article s'adressant à des chercheurs,
donc des JIIIÎIS, et non à des adukes
apprenants :
Notre mtide sor Jo mélhode EurD/71 4
s'adresse, mut comme la mélhode el/e.
même, àun public aduhe qui p11rle au déport
au moins une longue romane
7. M nte uau niveau ucontenu : c
entre la méthode et l'article qui en rend
compte:
le but de ce travoil aété de déterminer le
public, un très VIISie public, oduhe, à appren-
dre une, deux ou trois langues étrangères,
dons notre cos l'une des longues romanes

EXERCICE 2
Observez les trois introductions suivantes. Repérez clans chacun des fexfes, pour
compléter ensuite le tableau avec les données obtenues :
- le type de cadrage (générique ou spécifique} ; soulignez les marques roulinisées
correspondant à chaque type de cadrage ;
- /es marques de planification.

N... texte Letypedecatlrage Les .-ques .. alllrage Les -.es de la plalificatial


1. Spécifique Le Hvre est organisé autour de deux Dons la première, nous examinerons...
parties (clropitre 1}.
Nous montrerons que ... (dropilre Il}.
Dans une seconde partie, nous ouvrirons
la boite àoutils
Après IWOir réllédri oux enjeux et oux
apports tle la démarche comparative
(chapitre Ill},
126 Exposition de la recherche

N.•texte Letypedecadrap Les -..es•-. Les _.qHS de la plllifiadioll


IIOIIS /lOUS intéressons au clwix tles unités
de comporaison (dlapitre IV}, à/a CDIIS-
lnKfion tlu coJre tllfll{lt11111if (dlapitre V}
el enfin à l'analyse el à lu reslilulion des
données ainsi élaborées (dlapitre V/)_
2. Générique Toutes III1S t/esaiplions Hnguist;ques
COIISlltfent une place sourent impor-
tcmtecL
Nous vaudrions cependant introduire
ici 11111 Jislindion dons un londionne-
ment qui aété consicléré sous un seul
angle ...
3. Spécifique LBs lrrlvaux qui vont être présentés ià On essaiera d'effe<tuer un premier état
s'inscrivent dons le clramp des des lieux susceptible por lu suite d'édai-
redrerr/res rer certuines zones d'ombre et de nous
robjedif générul de l'enquête dont H auvrit de 1111uvelles pistes de réflexion.
tTI être question est
Nous envisogeons Jonc ià d'étudier
L'hypothèse centrale porte sur

EXERCICE 3
Lisez les exemples suivants, comportant cles conclusions cl'arlic/es Je recherche.
Complétez le tableau avec les marques du bilan et les marques linguistiques qui
permettent aux auteurs cl'annoncer les perspectives Je recherche qui s'ouvrent ele-
vant eux.

L texte Marqns • • Marques cles perspectiYes


a. L'onolyse formelle de cette forme d'éclrange hnguistique
reste à fuire
Bien d'autres développements seraient àétudier...
Il y ourDit à considérer .•.
n Faudrait aussi tlistinguer...
De longues perspectives s'ouvrent à...
b. Ce premier tour d'horizon IIOIIS apermis de I11I1ÎS [us résultats] IIOIIS Ditlent néanmoins à auvrit de
Nos résultats, issus d'une redJerdle empirique, restent nouvelles pistes de réflexion
porcel/aires•. . La première se situe clans le clramp didactique ...
La deuxième piste IHIIJS amène à...
(. En conclusion, les résiJus d'antibiotiques .. . contribuent
fortement ou maintien, àYémergence et lo disséminolion
de populations bcxtériennes.•.
Un troilemenl otléquot tfes eoux... ainsi que l'élimillfJ-
lion ... pourraient reptésenfer une mesure utile et pré-
ventWe ...
Chapitre 11
ABRÉVIATIONS ET USAGE
DES ABRÉVIATIONS DANS LES RENVOIS

Dans ce chapitre, outre la présentation des abréviations pouvant être utilisées


dans un texte écrit, on introduit les différents lieux où elles peuvent se rencontrer ainsi
que la façon dont elles s'emploient.

1. Les diHérentes abréviations


Avant d'introduire les abréviations susceptibles d'apparaître dans des travaux scientifi-
ques, voyons ce qui distingue les sigles et les acronymes des abréviations.
Une abréviation est le résultat du retranchement de lettres ou de mots opéré sur
un terme ou une phrase en vue de gagner de la place: Réf (Référence), etc. (et cetera),
tjs (toujours).
Un acronyme est un sigle que l'on prononce comme un mot ordinaire (cf. Le
Petit Robert 2004). Quelques exemples : ONU (Organisation des Nations Unies), Sida
(Syndrome d'immunodéficience acquise), Samu (Service d'Aide Médicale Urgente),
laser (de l'anglais: « light amplification by stimulated emission of radiation>> et en
français, « amplification de la lumière par émission stimulée de radiations »), ovni
(Objet volant non identifié), radar (de l'anglais: «radio detection and ranging »,que
l'on peut traduire par « détection et estimation de la distance par ondes radio » ou plus
simplement « radiorepérage »).
Un sigle est constitué de la suite des lettres se trouvant à l'initiale de plusieurs
mots. CNRS (Centre National de Recherche Scientifique), UFR (Unité de Formation et
de Recherche), UMR (Unité Mixte de Recherche).

2. Les abréviations latines


Le tableau qui suit est un récapitulatif des abréviations fréquemment utilisées dans des
écrits scientifiques. ll présente également le sens du mot abrévié et/ou, le cas échéant,
sa traduction.
128 Exposition de la recherche

Allréviatiol Sels Allréviatiol Sels

d. (conf.) confer: se reporter ù vol. volume


ibülem (ibid. 1 ib.l ici même : dons le même préf. préfCKe
ouvrage, dons le même pas-
sage, au même endroit
itl. itlem : le même auteur n• numéro
venuslvsl opposé ù, par opposition [ex. fast. fasrirule
vieux vs neuf]
op. cit. (opere citato} œuvre dlée fig. figure
loc. cit. (/oco citato}ù l'endroit dlé (il trans. transais par, transuis de
se piCKe après le nom d'un
auteur)
sup./supra ci-dessus : sert ù renvoyer ù sq./ sqq. (sequiturque 1 sequuntur·
un passage qui se si1ue avant quel et [les pages] suivantes
dons le texte
Infra à-dessous : sert ùrenvoyer ù et al./ et alü et d'outres, el (ollaborateurs
un passage qui se trouve plus
loin dans le texte
(011. (olledion éd. édité, édition, éditeur
s.d. sans dote d"tr. 1dir. par dirigé pm, sous la diredion de
s.l. sans ti8U ln préposition latine pour
cdonsJ
s.l.s.d. sans lieu ni dote publ. publié en + date
s.n. sans nom Sic ainsi (est-d éail dons la
saur(e). Sk se présente entre
uodJets : [sic]
v•. v- trod. trodudion
extr. extrait/ede diop. mapilre
f./ ff. folio 1 folios art. ortide
et passim ça etlù : s'emploie pour ren· i.e. (it/ esf}('est-ù-ilire
voyer ù divers endroits de
l'ouvrage cité

le mot confer est l'impératif du verbe confero, qui signifie meftre


en parallèle, comparer. Malgré la fréquence d'utilisation de
cette abréviation dans les sources, il ne faut pas l'utiliser pour donner
Abréviolions et 11S11!J8 des abréviDtions dans les reRVois 129

la source d'une citation ou Faire référence à un ouvrage. Elle s'utilise


seulement lorsqu'on veut suggérer au lecteur de lire tel passage d'un
autre auteur pour aborder un point de vue différent. la façon cor-
recte de procéder est d'utiliser le mot voir suivi de la référence
bibliographique; il n'est pas nécessaire d'utiliser deux-points après
le verbe ; ex. : voir Bourdieu 1984.

Dans les travaux en anglais et sous l'influence des pratiques en cours dans cette
langue, certaines recherches en français comportent des abréviations issues de locu-
tions latines d'usage en langue anglaise. Parmi les plus courantes, on trouve e.g., mais
aussi viz., sc., q. v. etc., dont la signification est reportée dans ce tableau :

AlriYiatiH Sels üréviatiol Sels

viz. (videhcell c'est-à-dire e.g. (exemp/i gratiD) pur exemple

q.v. (quod vide} voir, se reporter à v.g. (verbi gratio} pur exemple
s. v. (sub verbo}à l'article, ou DiOl sc. (scilicet} c'est-à-dire, à savoir
ut supra tel que plus haut

L'emploi de ces abréviations est déconseillé en français : il diffère des normes


en vigueur. Ce n'est qu'à titre informatif que leur signification est fournie.

2.1 QUAND n COMMENT EMPLOYER DES ABRÉVIATIONS ?


L'emploi d'abréviations est soumis à des règles strictes. Seules certaines abréviations
sont admises dans le corps d'un texte. ll est donc déconseillé de parsemer son mémoire
d'abréviations dans le seul but de gagner de l'espace ou d'économiser du temps au
cours de la rédaction. Ainsi, des abréviations comme ex. (pour "exemple") ou c-à-d.
(pour "c'est-à-dire") sont à proscrire de la version définitive d'un mémoire, de même
que des travaux universitaires (synthèses, rapports, compte-rendu de stage, etc.) remis
pour la validation d'un cours.

2.2 LES ABRÉVIAnONS À RmNIR


Les abréviations qui sont indispensables à la rédaction d'un mémoire sont celles qui
vont permettre de renvoyer le lecteur en amont ou en aval du texte.
Les lieux d'apparition
À quel moment intervient l'abréviation des expressions latines?
• dès la première occurrence
loc. cit. 1 i.e. 1 op. cit. 1 cf.
• à partir de la deuxième occurrence dans le texte
ibid. /id.
130 Exposition de la recherche

2.3 USAGES DANS LE CORPS DU TEXTE OU EN NOTE


[)E BAS DE PAGE

La plupart des abréviations qui suivent (excepté versus) servent à faire des renvois soit
au sein du même texte (supra, infra ... ) soit à d'autres textes (cf.):

cf.
Comme on l'a déjà évoqué dans le chapitre concernant le cadre de contrainte de l'interview
(cf. 3.2.2.), la configuration d'un texte médiatique peut être tributaire du point de vue du jour·
na liste.
1[26]: 281)

L'analyse de ce cas de ligure montre en effet que la position d'entraîneur (lnt.6L) ou la position
personnelle (lnt.2N) représentée par une énonciation en ie peut, dans ce contexte, être rapide-
ment délaissée au profit d'une position de représentant, c'est-à-dire d'une position renvoyant à
un interviewé "homme de parole" (cf. M. Marcoccio 1994 : 60).
1[26]: 335)

op. cit.
L'auto-désignatif wotashi [... ]est un terme généralement utilisé par les hommes et les femmes
foce à un adulte, une personne que l'on ne connaît pas ou encore, vis-à-vis d'un supérieur hié-
rarchique (Ôko T. 1980: 65). Selon Oshima H.(1994 : 227), c'est, de nos jours, le lexème
dont les Japonais usent le plus fréquemment. Par ailleurs, Mochizuki M.(1980) et Ide S.(1982)
(cités par Hijirido K. et H.·M. Sohn 1986 : 386) soulignent que wotashi est déférent quand il
est utilisé par des hommes, mais perd cette voleur lorsque ce sont les lemmes qui l'emploient.
[ ... ]
Un autre moyen de s'auto-désigner consiste à recourir à boku. Ce terme était à l'origine, une
expression de modestie. Plus poli que ore qui, à l'instar de boku, est employé uniquement par
les hommes, ce marqueur d'interlocution est désormais utilisé en présence d'un inférieur hiérar·
chique ou d'un égal. De plus, il semblerait qu'il véhicule un certain degré de puérilité (Ôko T.
op. cil.).
1[26]: 3251

loc. cit.
En revanche, Lévi-Strauss (1962, /oc. cil.) rapporte des cos où le même nom peut relier des
représentants de classes taxonomiques différentes via la mise en place d'une classe totémique.
([25]: 49)

ibid.
Pour l'auteur, la prise en considération du rapport que l'individu entretient avec le groupe est
essentielle. Désirant être en adéquation avec les outres, l'individu peut en dépendre ou point
de ne pas avoir de iibun ou de • conscience réflexive de soi • IDo'i 1982 : 98). Mois, avoir
un iibun • ne suppose pas le rejet du groupe •. En effet • un individu possède un iibun lorsqu'il
peut conserver un moi indépendant que l'adhésion à un groupe n'annihile pas • (ibid. : 99).
1[27]: 38)

id.
Cf. N. Chomsky, Language and mind, New York, Harcourt, Broce & World, 1968, chop. ;
id., Refleclions on language, New York, Pantheon Books, 1975, chop. 3. [CH, p. 27/27]
[70]
Abréviations et USDge des abréviations dans les renvois 131

supra
On partira donc des statuts - comme cela se passe dans la vie quotidienne au Japon (cl. supra
4. J.2.)- qui sont "donnés à voir"[ ... ]
1[26]: 282)

infra
Ce chapitre introduit donc aux comportements discursifs (cl. infra 6.2.) qui conduisent à la mise
au iour des places occupées por l'interviewé, [ ... ]
1[26]: 282)

versus /vs
De même que vient se greffer sur ce paramètre la dimension institutionnelle vs occasionnelle.
1[26]: 345)

ll convient de noter que certaines de ces abréviations ont des équivalents fran-
çais. Toutefois, les contraintes de cohérence exigent qu'une fois choisie, la même abré-
viation soit utilisée dans les mêmes types de renvois. Ainsi, on peut réserver "supra" et
"infra" pour renvoyer à des endroits plus éloignés dans le texte et utiliser "ci-dessus" et
"ci-dessous" comme liens avec le contexte immédiat (en introduction ou en commen-
taire d'exemples ou de citations, par exemple).

2.4 USAGES DANS LA BIBUOGRAPHIE

éds/éd.
Charaudeau, P. (1993): • Catégories de langue, catégories de discours et contrat de
communication •, in Moirand S. et al.(éds) : Parcours linguistiques de discours spécialisés, Ber-
ne, Peter Lang, 315·326.

et alii 1 al.
Lehmann, D. et a/ii. (1979) : lire en français les sciences économiques et sociales, matériel
d'accès à la compréhension écrite destiné à des économistes non francophones, Paris, Didier.
Souriau, E. et al. (1953) : L'Univers filmique, Paris, Flammarion.

éd. (édition)
Bréal, M. (1976) : Essai de sémantique, Genève, Slatkine Il re éd. 1897).
vol. (volume), t. (tome), fasc. (fascicule)
Rosier, L.(l997) : • Le discours rapporté entre binarité et continuum ? •, Modèles linguistiques,
vol. 35, t. XVIII, fasc. 1, 7-16.

trad. (traduction), fr. (français), in (dans), éd. (éditeur)


Van Diik. T.A. / 1977) : • Semonlic mocrostructures and knowledge frames in discourse
comprehension •(trad. fr. in Denhiere G. éd. : Il était une fois ... , Lille, Presses universitaires de
Lille, 1984).

3. Les locutions et expressions latines


Un glossaire des expressions latines permettra d'examiner leur emploi en contexte. Les
expressions latines sont soulignées ici en gras à des fins didactiques, afin de mieux les
132 Exposition de la recherche

faire ressortir dans les exemples. D est à noter que la plupart de ces expressions s' écri-
vent en italique (voir les normes orthographiques et typographiques infra).

3.1 PETIT GLOSSAIRE D'EXPRESSIONS LATINES ILLUSTRÉES

ad hoc (à cet effet 1 pour cela)


Les typologies déductives ont, certes, une portée très générale, mais elles restent abstraites et
ne suffisent pos pour établir une réelle distinction entre genres. En revanche, un procédé induc-
tif, portant d'un corpus empirique et se fondant sur des critères construits ad hoc, reste néces-
sairement trop local et trop peu généralisable pour servir de base à une comparaison
systématique entre genres.
([95]: 31)

ad libitum (à la volonté, au choix)


Cela est attesté por l'existence des nombreux fermes que la langue met à la disposition des
usagers pour caractériser tel échange particulier comme étant une conversation, une discussion
ou un débat, du bavardage ou du marchandage, une interview, un entretien ou une consulta-
tion, un cours ou un discours, une conférence ou une plaidoirie, un récit ou un rapport, une
confidence ou une dispute, etc., l'hétérogénéité d'une telle liste (qui pourrait être allongée ad
libitum) confirmant la remarque de Maingueneau (dans laquelle se trouvent mêlés genres de
l'écrit et de l'oral).
[60]

a fortiori (à plus forte raison)


Il en serait a fortiori de même si le corps était l'objet d'une opération à fifre onéreux (art. 16-
5 et 16-6 C. Civ.)
[16]

a posteriori (d'après les conséquences)


Claude d'Abbeville a su donc récupérer le modèle déjà établi du rapport avec les indiens, prê-
chant le respect de leur intégrité physique et morale, au nom, d'un côté, du maintien du modèle
économique d'alliances commerciales franco-tupi et, de l'autre, des tendances de la théologie
missionnaire- dite a posteriori baroque- qui prônait l'usage exclusif de la "persuasion dou-
ce".
[34]

a priori (de ce qui précède, tout d'abord, sans voir les conséquences)
Dans leur acharnement à établir un mélange d'a priori et de banalités, les tenants du relati-
visme culturel ont eu cependant le mérite de rendre manifestes non pas des variations culturelles
indéfinies, mais une variabilité systématique dont ils multiplient les exemples sans en percevoir
la portée.
[118]

editio princeps, oued. pr. (édition première; à caractère pur), .


généralement utilisé dans les notes bibliographiques
Le nom de Latinion a bien entendu intrigué les Modernes; Robert Estienne, qui donne l'editio
princeps des Antiquités romaines en 1547, propose de remplacer Aœcivwv par Aànov;
au siècle dernier, A Kiessling optait, quant à lui, pour Aaouivwv. 1? ?)
([35]: 68)
Abréviations et usoge des abréviations dans les renvois 133

grosso modo (en gros)


Il faut s'entendre sur le terme de grande puissance. Pour moi, grande puissance signifie grande
puissance civile et militaire, comparable à ce qu'est, grosso modo, la puissance américaine
d'aujourd'hui et la puissance chinoise de demain.
[67]

hic et nunc (ici et maintenant)


• Le hic et nunc de l'ego pur dans la phénoménologie de Husserl•
[80]

[ ... ]tout d'abord elle montre que le parfait de l'indicatif entre en opposition avec l'imparfait et
le plus-que-parfait. Rappelons que cette opposition est de nature aspectuelle ; le parfait fournit
en effet une vue globale du procès saisi directement depuis le hic et nunc de l'énonciateur
tandis que les deux autres prétérits construisent la représentation du procès à partir d'un repère
intermédiaire situé dans le passé et en offrent donc une saisie aspectuelle [ ... ]
[83]

Il s'agit de la rencontre entre l'ambiguWé de l'écrivain-écrivant quant à l'énonciation hic et


nunc de ce mot« morte • et l'incertitude du narrateur fictif quant à l'emploi de ce même mot,
dans son récit, par son personnage.
[46]

in extenso (en entier)


Il faudrait pouvoir citer in extenso Jo longue entrée du Dictionnaire de Furetière { 1690), dont
on sait combien l'entreprise lexicographique cherche précisément à préserver l'union menacée
des mots et des choses - entendons, des discours et des savoirs dont la langue est le medium
rien moins qu'inerte.
[36]

ipso facto (par le fait seul)


Par conséquent, la morale de l'argument que ïai développé sur la base du critère de Cussins
n'est pas que tout contenu intentionnel est ipso lacto un contenu conceptuel, mais uniquement
que tout état intentionnel est ipso facto un état minimalement conceptuel, dans le sens que ïai
proposé.
[9]

lllto sensu (au sens large)


L' externalisation i.e. la sous-traitance lato sensu concerne plusieurs catégories de fonctions
ou d'activités de l'entreprise: fonctions banales comme le nettoyage des bâtiments, fonctions
nobles concernant la stratégie à développer, fonctions amont de la chaîne de valeur imparties
à des fournisseurs de plus en plus impliqués dans la recherche-développement (cas des équipe-
mentiers dans le secteur de la construction automobile).
[13]

mutatis mutandis (en changeant ce qui doit être changé)


Ils semblent indiquer que le problème des relations entre langage et inconscient se retrouve,
mutatis mutandis, dans celui des relations entre linguistique et psychanalyse.
[5]
134 Exposition de la recherche

sine qua non (indispensable, sans quoi non)


Cette indépendanc~à n'était que la condition sine qua non du retour à l'identité culturelle
des peuples naguère colonisés par la France. La lutte politique est donc à considérer comme
la première étape vers le • dialogue des cultures • que L. S. Senghor veut nouer.
1[42]: 62)

sui generis (de son espèce)


je m'intéresserai ici aux énoncés contenant un syntagme locatif X spatial- ou temporel- à
l'initiale, et tenterai de montrer que les énoncés à sujet postposé en 'X V S' !Sur la cheminée
trônent deux chandeliers} correspondent à une construction sui generis, qui ne dérive ni de
'XLI S V' !Sur la cheminée{,) deux chandeliers trônen~ ni de 'S V X' !Deux chandeliers trônent
sur la cheminée).
[52]

[ ... ]la religion sui generis, c'est-à-dire la religion qui se donne par elle-même.
[44]

vice versa (inversement, réciproquement)


Ainsi, on utilisera de préférence "cf." sans le faire alterner avec "voir", et vice verso.
[ici même, supra)

ORTHOGRAPHE ET TYPOGRAPHIE DES EXPRESSIONS lATINES


Attention, certains termes et certaines abréviations issus du latin
doivent se présenter en italique, tondis que d'autres doivent demeu-
rer en romain (voir Imprimerie nationale 1990 : 104-1 05).
les locutions latines les plus courantes devant être composées en itali-
que sont:
ad hoc 1 a fortiori /a posteriori /a priori 1 bis /grosso modo / ibi-
dem 1 idem 1 infra !loc. cit. / op. cit. 1 sic / supra 1 via / vice
versa
les locutions latines devant demeurer en romain sont :
cf. 1 etc. 1 erratum (errata) 1
les expressions latines comme a fortiori et a posteriori ne sont pas
francisées et le "a" ne prend pas d'accent. En revanche, lorsqu'on
fait le choix d'employer a priori sous sa forme francisée, l'expression
comporte un accent sur le "a" et elle s'écrit en romain: à priori.

3.2 USAGE NOnONNEL DES EXPRESSIONS LATINES


Certaines expressions latines ont acquis un statut de notions ou encore elles spécifient
des notions en Sciences humaines et sociales. C'est le cas de ad hoc (les concepts ad
hoc de Barsalou), de a priori (les a priori anthropologiques), de hic et nunc (en philo-
sophie - chez Husserl, par exemple, en pragmatique et en énonciation, en psychana-
lyse), de sui generis (la religion sui generis de Eliade).
135

4. Exercices d'application
EXERCICE 1
Observez les énoncés ci-dessous. Repérez les abréviations latines et classez-les en
deux catégories : celles qui servent à faire des renvois dans le cadre du même tex-
le, en amont ou en awal, et celles qui servent à renvoyer à d'autres Jextes.

1 2 3 4 5 6 7 a 9

renvois dans les bmiles du texte

renvois àd'autres textes

1. Ainsi, au cours d'une interaction en site commercial, outre l'activité centrale que
nous avons évoquée supra comme caractérisant en partie le type (l'échange tran-
sactionnel construit autour d'une requête), d'autres activités, reconnaissables et
rapportables à des types, sont susceptibles de se produire[ ... ).
{[123] : 43)
2. Il se décline sous différentes versions plus ou moins globalisantes que nous illustrons
infra par les recherches sur les styles communicatifs et par celles consacrées à
l'éthos, dont la visée généralisante est la plus forte.
([123]: 43)
3. KerbratDrecchioni (ibid.) mentionne différents axes d'une grande généralité autour
desquels s'organisent ces traits, par exemple la place et l'importance de la parole,
la conception de la relation interpersonnelle, la conception de la politesse, etc.
\[1231: 44)
4. C'est pourquoi, • le maintenant est en un sens le même, en un sens pas le même •
(Aristote, op. cil., 11, 219 b 12-33).
([131]: 12)
5. Ce terme se trouve occasionnellement dans le Cours (ainsi p. 131, 138). C'est
un héritage évident de la théorie présaussurienne (cf. p. ex. H. Paul, Principien der
Sprochgeschichte, Se éd., p. 32 sv., 405, etc.). D'autre part il paraît que le terme
de norme /usité également par H. Paul et ses contemporains, v. loc. dt.) est à tra-
vers toul le Cours soigneusement évité.
[58]
6. Toujours dans le domaine des pronoms, A. Adeboyo (1995: 58-65) relève elle
aussi, mais en plus, des problèmes relatifs aux formes composées :auquel, duquel
entre autres ; à fa place du pronom dans la phrase et à l'accord. Comme Folorun-
so, elle pense que les problèmes relevés, morpho-logiques et syntaxiques, • jamais
lexicaux sont dus aux interférences des langues maternelles et de l'anglais •
(p. 651. • Parfois •, poursuit-elle, • ce sont des problèmes de passage que l'on ren-
contre dans les premières années du bilinguisme • (/oc. cit.l.
((63]: 528!
7. L'identification des universaux implicationnels du langage, qui repose sur les tra-
vaux fondateurs de J. Green berg ( 1963, 1966), s'effectue en quatre pas succes-
sifs (cf. Croft 1990 : 62-31.
([50]: 109)
136 Exposition de la recherche

8. Dans une perspective comparative: Aden H., Polizeipolitik in Europa, op.cit.,


pp. 1 19 et passim.
([ 1] : note 1 11
9. C'est donc la relation sémantique entre le titre et le co-texte dont parlait également
Wulff { 1983b) {cf. ci-dessus 4.21. qui distingue les titres des noms propres.
([125]: 911

EXERCICE 2
Dans le texte suivant, quelques abréviations sont omises (remplacées par les chif-
fres 1, 2, 3 et 4 en gras). Retrouvez-les et reporte:z:-les dans le tableau ci-dessous.

1. 2. l. 4.

Il faut ajout~r cependant que regarde comme marqueur du discours n'existe apparem-
ment qu'en fronçais québécois (1 l'étude de Dostie 1998), non pas dans le françois
européen. Dans le corpus EUCOP (françois parlé de Fronce et de Belgique,
l. 163.902 mots/, je n'ai trouvé aucune occurrence de regarde (sur 139 occurrences
au total) qui soit sans équivoque un marqueur du discours.
[ ... ] D'abord, REGARDE peut, en début d'énoncé, attirer l'attention de l'interlocuteur
vers le contenu de l'énoncé :
(7) ATTIRER L'ATTENTION DE L'INTERLOCUTEUR VERS LE CONTENU DE L'ÉNONCÉ
{ANTÉPOSÉ) :
A: Qu'est-ce que lu veux dire?
B: REGARDE, je vais te donner un exemple. Souvent, quand je dis quelque chose, il
faut que je répète deux fois pour qu'ils comprennent.
(Doslie 2 p. 97)
Ensuite, cette même fonction peut être remplie aussi par le marqueur s'il est en position
de fin d'énoncé :
(8) ATTIRER L'ATTENTION DE L'INTERLOCUTEUR VERS lE CONTENU DE l'ÉNONCÉ
(POSTPOSÉ) :
he coglo 1 yo nilo he cogio 1 MIRA j'ai pris 1 je ne l'ai même pas pris 1 MD
(Pons 1998 : 220)
Selon l'approche monosémique (3 par exemple les travaux de Harald Weydt ( 1999
et outres travaux), Fischer (2000)lles divers usages ou fonctions sont les reflets d'un
seul sens sous-jacent ou • sous-spécifié • (Nemo à paraître). Les différences de surface
entre les usages sont attribuées à des modulations effectuées par le contexte, à l'ordre
des mots etc.
3.2. Approche polysémique
Selon l'approche polysémique, par contre (4 par exemple Foolen 1 Aijmer 1 Simon-
Vandenbergen à par., Hansen à par.), les usages différents ne sont pas forcément at-
tribués à un seul sens en longue.
[130]
Abrevialions et 1JSDf1B des abréviations dons les renvois 137

EXERCICE 3
Laquelle/lesquelles des abréviations idem 1 id. ; ibidem 1 ibid. ; loc. cit. ; op. cit.
peu(ven)t être utilisée(s) dans l'extrait ci-dessous, en sachant que la référence
(Weydt 1969) a déjà été mentionnée dans le texte dont cet extrait est tiré ?

[ ... ]La fonction des PMs doit alors être ailleurs. À partir des années 70 (Weydt 1969)
l'intérêt est focalisé donc plutôt sur l'aspect de leur fonction communicative, on voit dé-
sormais dons ces éléments un moyen d'exprimer l'intention du locuteur vis-à-vis du con-
tenu de son énoncé< Die Abtënungspartikel bezeichnen nèimlich [ ... ]eine Haltung des
Sprechers zum Gesagten • (Weydt 1969 : 44) Weydt distingue par la suite entre le
niveau de représentation (• Dorstellungsebene •) et le niveau d'intention
(• lntentionsebene •) le dernier étant desservi par les particules (Weydt 1969 :60)
[ ... ] Deuxièmement, selon Helbig ( 1977 : 34), on peut considérer ces PMs comme des
• indices illocutoires • qui rendent plus évident un certain acte de langage {plus ou
moins indépendant du contexte) mais qui peut également contribuer à une modification
du type illocutoire. Si les particules peuvent ètre négligées d'un point de vue sémanti-
que, elles sont pourtant primordiales pour le caractère communicatif et l'effet pragma-
tique de la phrase. Helbig (1977 :34) postule même que •l'aspect pragmo-
communicatif du langage ne juxte pas l'aspect syntactique ou sémantique[ ... ] mais le
domine, à ce que certains propriétés syntoctiques et sémantiques ne peuvent être dé-
crites adéquatement, indépendamment de l'aspect pragmatique et communicatif. Ceci
est surtout valable pour les particules •.
[Brouillon de mémoire de Master 1)

5. Corrigé des exercices d'application


EXERCICE 1
Observez les énoncés ci-dessous. Repérez les abréviations latines et classez-les en
deux catégories : celles qui servent ô laire des renvois dans le cadre Ju même tex-
te, en amont ou en aval, et celles qui servent ô renvoyer ô J'aulres textes.

renvois dons les limites du texte infra, supra, d.

renvois à d'CIIIlres textes loc. dt., op. dt., ibiJ(em}, iJ{em), et passim, d.

EXERCICE 2
Dans le texte suivant, quelques abrévialions sont omises (remplacées par les chif-
fres l ,2,3 et 4 en gras). Retrouvez-les et reportez-les dans le tableau ci-dessous.

1. 2. 1 4.

d. op. cit. ou idem d. tf.


138 Exposition de la recherche

EXERCICE 3
Laquelle/lesquelles des abrévkmons idem /id. ; ibidem /ibid. ; loc. cit. ; op. cit.
peu{ven)t être uti/isée(s} Jans l'extrait ci-dessaus, en sachant que la référence
(Weych J969} a clé;à élé mentionnée Jans le leXIe Jant cet extrait est tiré ?

La fonction des PMs doit alors être ailleurs. À partir des années 70 l'intérêt est focalisé
donc plutôt sur l'aspect de leur fonction communicative (Weydt. op. cit.l ; on voit dé-
sormais dans ces éléments un moyen d'exprimer l'intention du locuteur vis-6-vis du con-
tenu de son énoncé : • Die Abtonungspartikel bezeichnen namlich [ ... )eine Haltung
des Sprechers zum Gesagten • (Weydt. idem. p. 441 Weydt distingue par la suite en-
tre le niveau de représentation (• Darstellungsebene •) et le niveau d'intention
(• lntentionsebene •) le dernier étant desservi par les particules (id. p. 60)
[ ... ]Deuxièmement, selon Helbig ( 1977 :34}, on peut considérer ces PMs comme des
• indices illocutoires • qui rendent plus évident un certain acte de langage (plus ou
moins indépendant du contexte) mais qui peut également contribuer à une modification
du type illocutoire. Si les particules peuvent être négligées d'un point de vue sémanti-
que, elles sont pourtant primordiales pour le caractère communicatif et l'effet pragma-
tique de la phrase. Helbig (ibidem) postule même que • l'aspect pragma-communicatif
du langage ne juxte pos l'aspect syntactique ou sémantique[ ... ] mais le domine, à ce
que certains propriétés syntactiques et sémantiques ne peuvent être décrites adéquate-
ment, indépendamment de l'aspect pragmatique et communicatif. Ceci est surtout va-
lable pour les particules •.
Chapitre 12
1
BOÎTE À OUTILS «NORMES D ÉCRITURE»
(PONCTUATION, MAJUSCULES, CHIFFRES)

Toute forme de rédaction exige le respect d'un ensemble de règles destiné à


assurer la lisibilité d'un texte. Les signes auxiliaires que sont la ponctuation et les
majuscules participent de cette lisibilité, aussi ce chapitre introduit-illeurs règles d'uti-
lisation. ll présente également les préférences à accorder aux formes de transcription
des chiffres et des nombres (arabes, romains, en toutes lettres) selon leurs contextes
d'emploi.

1. La ponctuation
La ponctuation contribue à la structuration d'un texte et donne les indications prosodi-
ques nécessaires à son interprétation. Elle renseigne sur les rapports syntaxiques exis-
tant entre les éléments de la phrase ou du texte. Elle fournit en outre des informations
sémantiques.
• la ponctuation a une fonction syntaxique : elle permet la séparation entre les
mots, à l'intérieur des phrases et entre les phrases ;
• la ponctuation a une fonction sémantique. Elle informe :
- sur la modalité de la phrase : elle permet de distinguer une phrase interroga-
tive d'une phrase déclarative ou exclamative
- sur le mode de segmentation de la phrase :
Ma sœur qui travaille à Paris vient de se marier. (j'ai plusieurs sœurs)

Ma sœur, qui travaille à Paris, vient de se marier. lie n'ai qu'une sœur) (cf. [76): 1261,

- sur le changement de registre ou de plan énonciatif :


Je voyage dans le monde entier pour ma culture personnelle. j'apprends les langues: le ja-
ponais- • Blablabla • [il me parle en japonais); l'italien- • lei capisce J'Jtaliono? • [ . .]
[104]
140 Exposition de la recherche

La maîtrise de la ponctuation est d'autant plus essentielle en recherche que les


discours produits sont souvent composés de longues propositions et de citations. La
ponctuation constitue par conséquent une aide à la lecture. Elle évite, autant que possi-
ble, les malentendus et les contre-sens, et facilite la distinction entre le discours du
chercheur et celui des personnes qu'il convoque dans le fil du texte.
Après avoir introduit les règles d'emploi des deux-points, des points de suspen-
sion, d'exclamation, d'interrogation, de la virgule et du point-virgule, on observera les
différences existant entre le mode d'utilisation des signes de ponctuation anglais et
français à l'origine de quelques confusions chez les étudiants.

1.1 LES DEUX·POINTS


Ils peuvent indiquer une association de sens entre deux propositions :
Deux types de rôles peuvent être dégagés : les rôles institutionnels et les rôles occasionnels.

Ils sont suivis d'une majuscule uniquement lorsqu'ils introduisent une citation:
La situation de communication dicte l'orientation de l'énoncé. En conséquence, une question
telle que : • Jy vais ? • se traduit en iaponais par !ku ka.

Il est possible de répéter les deux-points à condition que les premiers introdui-
sent une citation :
le ministre de la Santé a déclaré : « Trois pays sont touchés par la grippe aviaire : la Chine,
le Vietnam et la Roumanie. •

1.2 LEs POINTS DE SUSPENSION


Mettre des points de suspension après etc. est une redondance à éviter. Par ailleurs, ils
se placent avant une virgule ou un point-virgule, mais jamais après, alors qu'ils peu-
vent se rencontrer avant ou après un point d'exclamation ou un point d'interrogation :
Oh ! Ce paysage ! Quel éblouissement il déclenchait en nous !...
Dans une citation, les points de suspension se placent entre crochets pour signa-
ler l'omission d'un passage:
l'arbre représente • le Cosmos vivant, se régénérant sans cesse et la vie inépuisable ( ... ]l'ar·
bre-cosmos peut, de ce fait, devenir à un autre niveau, l'arbre de la 'Vie-sans-mort' • f[citotion
extraite de 44] : 231)

1.3 LE POINT D'INTERROGATION 0 LE POINT D'EXCLAMATION


Utiliser une minuscule à la suite du point d'interrogation ou du point d'exclamation
indique que la phrase n'est pas terminée :
Quand viendras-tu? c'est tout ce que je te demande.

À l'inverse, utiliser une majuscule à la suite du point d'interrogation ou du


point d'exclamation marque la fin d'une phrase:
Quelle place accorder à la notion de genre de discours ? Quelles sortes de catégories retenir
pour appréhender les corpus ?
Boire iJ DUiils « nonnes tl'éaiture , (ponciiHJiion, majusaJes, chiffres} 141

1.4 LA VIRGULE
ll n'y a généralement pas de virgule entre le sujet et le verbe. La présence d'une vir-
gule à cet endroit indique l'existence d'un fragment syntaxique à encadrer :
Ce livre, bien documenté et plein de finesse, aborde les principaux événements de l'après-guerre.
• Avec et il n'y a, en principe, pas de virgule sauf quand et permet de lier deux
propositions qui n'ont pas le même sujet:
La Ministre a appelé les étudiants à cesser la grève, et ceux-ci se sont réunis pour décider de
la poursuite ou non du mouvement.
Néanmoins, la virgule n'est pas indispensable quand cela n'entraîne pas
d'ambiguïté :
Les enfants iouaient et les nounous les surveillaient d'un œil distrait.
Quand la première des deux propositions unies par et comporte deux complé-
ments eux aussi reliés par et. La virgule est alors facultative devant le deuxième
et, soit celui qui relie les deux propositions :
Estelle s'intéresse au rop et au rock, et elle connaît bien les compositeurs classiques.
Mais quand le sujet n'est pas répété, on supprime la virgule:
Estelle s'intéresse au rap et au rock et connaît bien les compositeurs classiques.
• Avec ou il n'y a en principe pas de virgule, même si parfois elle peut y figurer
dans la langue littéraire. Généralement, la virgule est également présente devant
le second ou lorsque celui-ci est répété :
Ou il révélera le pot aux roses, ou il s'enfuira pour échapper aux enquêteurs.
• Avec ni on ne met pas de virgule si ni ... ni ... relie deux verbes, deux noms, deux
adjectifs ou deux adverbes :
Ce billet ne peut être ni repris ni échangé.
Si ni ... ni ... relie deux propositions, la virgule est optionnelle :
Ni les observations ne l'intimidèrent, ni les avertissements ne le firent fléchir.
Mais la virgule est indispensable lorsque ni est utilisé plus de deux fois :
Ni les moqueries, ni l'indifférence, ni l'impertinence de son entourage ne la fit renoncer.
• Avec soit ... soit... la virgule est facultative avant le second soit si les groupes de
mots coordonnés sont courts :
Le séminaire aura lieu soit demain soit après-demain.
Elle est nécessaire pour indiquer une opposition entre deux termes :
Au terme de ces manifestations, la position du Premier ministre allait être soit renforcée, soit
ébranlée.
Elle est également indispensable si soit introduit des propositions, des groupes
de mots longs et lorsqu'il apparaît plus de deux fois:
l'énonciateur • manifeste[ ... ) qu'il rapporte entièrement la proposition à la vérité, soit il est in-
certain de ce qu'il dit, soit il désire donner l'impression de cette incertitude •
([47J: 1841

Cette attitude consiste soit à se diminuer en tant que locuteur, soit à honorifier l'interlocuteur.
Au japon, on ne doit pas perdre de vue que, dans bien des cas, on est, soit le supérieur, soit
l'inférieur, soit le collègue ou l'égal de son interlocuteur.
142 Exposition de la recherche

La présence d'une virgule avant soit est indispensable lorsque la conjonction a


le sens de c'est-à-dire, à savoir:
On préconise "lo règle des 5 W et du 1H", soit when, where, who, what, why et how.
La virgule est absente lorsque soit introduit un exemple ou une hypothèse :
Soit deux droites parallèle, A et A'. ..
• Avec une proposition relative la virgule est inutile :
C'est bien le dossier que je recherchais.
Cependant, elle est nécessaire lorsque la relative est explicative ou qualitative :
Ce dossier, dont j'avais le plus grand besoin, se trouvait égaré.

1.5 LE POINT-VIRGULE

Le point-virgule indique une pause se situant entre le point et la virgule. ll permet


d'adoucir les pauses entre les propositions:
Lo blasphémie est de bout en bout un procès de parole ; elle consiste, dans une certaine rna·
nière, à remplacer le nom de Dieu par son outrage.
((8] : 254-2551

Attention, le point-virgule n'est pas suivi d'une majuscule.

1.6 DIFFÉRENCES D'EMPLOI DES SIGNES DE PONCTUAnON


EN ANGLAIS ET EN FRANÇAIS

Le tableau ci-dessous met en évidence les différences d'emploi des signes de ponctua-
tion en français et en anglais. Prenez connaissance de ces règles et veillez à suivre
celles du français lors de la rédaction de votre travail de recherche.

Pondlafiot F.._ Alglais


deux-points espo(e avant el après pas d'espoc:e avant el espoœ après
=:= ~====

point-virgule espoœ avant el après pas d'espoc:e avant el espcl(e après


:::::::::::::;= ::::::::::::::;::::::::=

points espoc:e avant el après pas d'espo(e avant et espD(e après


d'exdamotion "'"'!"'"' =l"'"'
et d'interrogation "'"'?"'"' "'"'?"'"'
tiret (odnrtin espa(e IIVIInl el après pas d'espoœ avant et espoœ après
:::::;;:::::::-= ~=

Gudlemets espD(e après guillemet ouvrant pas d'espoœ après guillemet ouvrant ;
et avant guillemet fennant
«='=JI . .
pos d'espcl(e avant guillemet" fennant
::::::::::::::::::

(Étabt. notamment à partir de M. Mémet, «Conseils prutiques pour auteurs et rédacteurs: les (onventions typographiques
françaises et anglaises,, Les Langues Motle11111S, D 3, 2001, 56-61)
0

a. Noter que la graphie des guillemets diffère également d'une langue à l'autre.
Boire d oulils t IIOIIIIeS d'éaiture 1 {ponctuation, majuscules, chiffres} 143

1.7 LES CROCHUS


Les crochets sont utilisés pour signaler la troncation d'un passage cité au début, au
milieu ou à la fin du fragment emprunté :
Que votre contribution contienne autant d'information qu'il est requis[ ... ]
![56]: 61)
La méconnaissance des règles qui règissent l'emploi des formes d'adresse peut[ ... ] engendrer
des malentendus.
lls peuvent aussi servir à signaler un passage modifié par le scripteur dans une
citation et ainsi mettre en relief la manipulation effectuée (ci-dessous les mots «le
journaliste » ont été rajoutés par Claudel pour que la citation soit facilement comprise,
mais ils ne figuraient pas exactement à cet endroit dans le texte cité) :
[Le journaliste] fera une sélection des réponses "utiles" et significatives. !Voirol 1995 : 57, cité
par Claudel 2002)

1.8 lES PARENTHÈSES


Les parenthèses permettent d'introduire un complément d'information, un commen-
taire, une précision :
Pour Corder, cette tentative d'appliquer la linguistique !et l'analyse contrastive en particulier) à
l'enseignement des langues a donné des résultats peu encourageants.
([100]: 17)

La typologie d'exercices !• exercice • étant compris comme une tâche langagière spécifique)
de Besse & Porquier 11991 ) comporte quatre catégories [ ... ].
\[100]: 78)

De même, dans un travail de recherche, elles sont employées pour indiquer


l'année et la page d'une référence bibliographique lorsque l'auteur cité est mentionné
dans le fil du texte :
Cicurel\1984 : 51) analysant la construction de l'interaction didaclique, montre qu'elle se ca-
ractérise, entre autres, par un double niveau de communication[ ... ]
![lOO]: 42)
Elles sont également utilisées pour présenter l'auteur cité, pour renvoyer à des
études ou à un auteur, pour référer à des passages situés en amont ou en aval dans le
texte, etc. :
Au discours indirect, le locuteur rapportant • ne reproduit pas des paroles étrangères, il en pro-
pose sa version • (Authier et Meunier 1977 : 63).
![95]: 133)
Dans le milieu de la planche à voile ou du surf, le tutoiement est de rigueur [ ... ]. Ce phénomène
met[ ... ] en relief la primauté de l'environnement contextuel dans lequel évolue l'interviewé sur
des paramètres d'ordre sociaux établis entre individus (cf. Coffen 2002 : 238).
![27]: 17)
Selon Larsen-Freeman (loc. cil.)[ ... ]
En effet, aussi bien les moyens linguistiques (on y revient dans la section V. 1. consacrée à la
composante métalangagière) que les règles propres à la langue ne peuvent être traitées en de-
hors des tâches qui ont lieu en classe.
1[ 100] : 150)
144 Exposition de la recherche

2. Les maiuscules
La majuscule se place en début de phrase ou de texte ; elle se met également après un
point, un point d'interrogation, un point d'exclamation ou des points de suspension.
Signalons que les cas d'emploi des majuscules présentés dans les lignes qui sui-
vent ne sont pas exhaustifs.

2.1 QUAND EMPLOYER UNE MAJUSCULE ?


L'emploi de la majuscule est obligatoire :
• avec un nom propre :
l'Alsace, Nancy, le Rhin, Georges Clemenceau
• avec des noms ou des adjectifs devenus des pseudonymes :
Louis le Lion, Le Grand Timonier
• avec les appellatifs: monsieur, madame, mademoiselle excepté lorsqu'ils sont
suivis d'un nom commun :
Transmettez ines hommages à mademoiselle votre fille.
et lorsque, dans un dialogue, un personnage s'adresse à quelqu'un:
Non, madame, lui répliqua·t·il d'un ton cinglant, ie ne vous Ferai pas cet honneur.
• avec les noms déposés et les noms de marques :
une Clio, le Petit Robert, un Airbus
• dans les devises :
Paix et Progrès ; Liberté, Égalité, Fraternité

2.2 MAJUSCULE ET NOM DE PAYS, DE UEUX, D'HABITANTS•••


La majuscule s'emploie avec les noms de pays, de lieux, d'habitants et de peuples:
la France, Varsovie, un Chinois, les Afghans, les Alsaciens, un Nancéen
Attention, on omet la majuscule lorsqu'il s'agit d'un adjectif:
la culture grecque, un auteur roumain, un vin français
et lorsqu'il s'agit de la langue:
le français, le russe, le iaponais
La majuscule s'emploie avec les noms de rues, de places, de monuments, etc. :
la rue des Rigoles, la rue de la Paix, la Place Rouge, Notre-Dame
Pour les chefs d'États et les membres du gouvernement, il est d'usage de procé-
der comme suit :
- en France : le président de la République. Le Premier ministre
en Grande-Bretagne : Le Premier Ministre
- aux États-Unis : Le Président
Par ailleurs, la majuscule est maintenue sur un nom d'écrivain, d'artiste, etc.
employés par métonymie :
On dirait du Picasso.
Boïle à flllli1s «IIOflllfiS d'éaitute, (pondllation, 111t1juscules, chiffres} 145

2.3 lES MAJUSCULES DANS LES DISCOURS SPÉCIAUSÉS


Dans les discours de spécialité, certains noms communs prennent une majuscule. ll en
est ainsi des espèces animales, végétales, minérales :
les Mammifères, le Sycomore, le Calcaire dolomitique
Quant aux termes scientifiques en latin, ils se conduisent comme suit : les espè-
ces du vivant sont désignées par un binôme latin composé d'un nom de genre et d'un
nom d'espèce. Le nom de genre prend une majuscule mais le nom d'espèce qui le suit
demeure en minuscule :
Homo sapiens, Panthera leo, Amanita phal/aides
Certains symboles utilisés en chimie, en physique, en thermodynamique, etc.
peuvent également être transcrits avec une majuscule :
T (température}, V (volume}, M (masse}
ou une majuscule suivie d'une minuscule:
Wf (travaux de frottement}
• en géographie et en astronomie
La majuscule s'emploie avec les points cardinaux et les termes relatifs à des
situations géographiques (orient, occident, levant, centre, midi ... ) entrant dans
la composition de noms géographiques (continent, pays ou région):
l'Europe de l'Est, l'Amérique du Sud, la Corée du Nord, le Proche-Drient
Elle est également utilisée lorsque le terme à une valeur de nom propre :
la gare du Nord, le bleu des mers du Sud, la conquête de l'Ouest, les peuples du Midi
En revanche, la minuscule est de rigueur avec les noms désignant une direction
ou une orientation et avec ceux à valeur adjectivale :
se diriger vers le nord, les vents du sud, en direction du levant
la banlieue nord, le quart nord-est, l'Asie centrale
La majuscule est requise avec les noms d'astres et de corps célestes:
Mercure, Uranus, Véga, les constellations du Zodiaque, Capricorne
Dans le champ de l'astronomie, les substantifs «lune>> et «soleil>> prennent
une majuscule ; de même que « terre >>, lorsque le terme renvoie à la planète.
• en histoire
La majuscule s'emploie avec les noms d'époques historiques, de régimes
politiques:
la Préhistoire, la Renaissance, l'Empire, la Restauration
Elle s'utilise aussi dans la combinaison: adjectif+ nom, mais lorsque la distri-
bution est de type nom+ adjectifle second terme s'écrit avec une minuscule:
le Moyen Âge, l'Ancien Régime, le Premier Empire
le Néolithique ancien, la Révolution française, les Temps modernes
Avec les noms de batailles et de guerres, le mot guerre prend exceptionnelle-
ment une majuscule dans la Grande Guerre et généralement dans la Première/
Seconde Guerre mondiale.
146 Exposition de la recherche

2.4 MISE EN VALEUR DE CERTAINS TERMES


L'importance que le scripteur accorde à certains termes peut le conduire à utiliser une
majuscule pour les mettre en valeur, comme par exemple :
avec une formule d'appel: Chère Amie
avec un titre : Madame la Ministre
dans un événement historique : la Prise de la Bastille
dans certaines valeurs : le Beau, la Nature, la Liberté

2.5 L'ABSENCE DE MAJUSCULE


La majuscule n'est pas d'usage sur un nom propre devenu nom commun:
une bécassine, un gavroche, le newton, le pascal
• avec des noms de dynasties ayant une valeur adjectivale :
/es États carolingiens, /es chroniques mérovingiennes
excepté s'ils suivent un nom de peuple:
les Francs Mérovingiens
• avec les particules nobiliaires, les titres de fonction, religieux, universitaire,
des membres des assemblées, etc. :
Antoine de Saint-Exupéry, le iuge anti-terroriste, la reine Élizabeth 11, la mère supérieure, le
professeur Simon, le docteur Dupond, le préfet du Rhône, le député-maire
• avec les noms des systèmes philosophiques, littéraires, d'adeptes des reli-
gions, etc. :
les dadaïstes, /es musulmans, les hindouistes, etc.

2.6 LES MAJUSCULES DANS LES TITRES


Dans les ouvrages, les sommaires, les tables des matières, les titres et les intertitres de
productions scientifiques, la majuscule se rencontre uniquement sur la première lettre
du terme placé en tête :
Les discours de la presse quotidienne
Cours de didactique du français langue étrangère et seconde
Dans les revues, les règles varient selon le support, cependant, en règle géné-
rale, tout comme pour les ouvrages, seule la première lettre du titre comporte une
majuscule:
Revue internationale de politique comparée
Le français moderne
Le français dans le monde
n arrive néanmoins que la première lettre des mots constituant le titre d'une
revue soit en majuscule, à l'exception des termes grammaticaux et de ceux ayant une
valeur adjectivale : '
Droit et Société
Cahier Langage et Travail
Revue européenne de Sciences sociales
Cahiers de l'Institut linguistique de Louvain
Bmre li outils c nonnes tl'écriture, (ponchlotion, ma;IJSCIJies, chiffres} 147

La démarche pouvant différer d'un support à l'autre, il convient de vérifier la


règle adoptée par chaque revue consultée.
Dans les ouvrages, les revues, les sommaires et les tables des matières des pro-
ductions rédigées en anglais, tous les termes prennent une majuscule à l'exception des
mots grammaticaux situés à l'intérieur du titre :
The Presentation of Self in Everyday Life
The }apanese Have a Ward for lt, The Complete Guide to }apanese Thought and Culture
journal of French Language Studies
Comparative Studies in Society and History
Les titres d'œuvres littéraires et les noms d'œuvres d'art peuvent prendre une
majuscule : Paroles, La Disparition, La Vingt-Cinquième Heure, le Requiem de Mozart.

2.7 ACCENTUATION ET CÉDIW SUR LES MAJUSCULES


La cédille et les accents ne sont généralement pas employés avec les majuscules ou les
capitales, cf. DEMARCHE, RECU, COTE. Cependant, le code informatique ASCII
permet désormais l'accentuation et les autres signes diacritiques (cf. É, Ç ou À). ll est
donc préférable de respecter l'orthographe des termes nécessitant ces signes.
NB. Les majuscules s'opposent aux minuscules; les capitales sont une série de
lettres de grande taille employées notamment dans des titres.

2.8 DIFFÉRENCES D'EMPLOI DES MAJUSCULES EN ANGLAIS


ET EN FRANÇAIS
De la même façon qu'il existe des différences d'emploi des signes de ponctuation en
français et en anglais, il y a, comme on l'a évoqué supra, des variations dans l'utilisa-

...
tion des majuscules. Le tableau ci-dessous constitue, à ce titre, un récapitulatif:

Emploi de la lllljlscale F~

titre des artides première lettre du mot initial ; première lettre du mot initial ;
première lettre du premier substantif première lettre de tous les lexèmes
si le mol initial est un artide défini
après deax poids pos de mojiJSCIJie emploi de la majuscule pour des
propositions ; dons de nombreux cos
céme d'111 mot à la fin ùlu fin de la syllabe ù la lin de la syllabe ; après préfixe,
d'Ille Igne avant suffixe
place de l'appel de note avant le signe de ponctuation après le signe de ponctuotion, sauf
le tiret/cadratin
nom des auteurs dtés mention (de l'initiale) du prénom mention (de l"llliliole) du prénom
devant nom de lomdle devant nom de lomile ; utiisation du
nom de lomile sans mention de prénom
(D'après M. Mémet, «Conseils pratiques pour auteurs et rédacteurs: les conventions typographiques françaises et anglaises,,
Les Longues Mot/ernes, no 3, 2001, 56-611
148 Exposition de la recherche

3. Les chiHres
Lors de la rédaction d'un mémoire, on est souvent amené/e à introduire des données
chiffrées (dates, pourcentages, montants, etc.). Ces différentes unités comportent des
règles de transcription que l'on va exposer dans les lignes qui suivent.

3.1 LES NOMBRES EN CHIFFRES ROMAINS


Il existe deux façons de présenter des données en chiffres 1 romains :
les grandes capitales: la V' République, Tome IV
les petites capitales : chapitre IX, p. VII
• Les chiffres romains en grandes capitales sont utilisés pour écrire les nombres
relatifs aux :
grandes parties d'un livre: tomes, volumes, titres, fascicules, annexes, sec-
tions, parties, livres, planches ou illustrations, actes de théâtre, psaumes,
chants (en poésie), lettres:
Goncourt, E., Goncourt, J (1958) :Journal, Mémoires de fa vie littéraire, 1895·1896, Pa·
ris, Flammarion, Tome XXI.
- aux dynasties liées à un nom de personne :
Napoléon Ill, Louis XVI
aux régimes politiques, aux dynasties, aux assemblées ou aux réunions renou-
velées de personnes (pour des raisons politiques, religieuses, sportives ... ):
fa /Y. République, le XV" Salon du livre
Exception:
Premier Empire, Second Empire
s'orthographient en lettres.
• Les chiffres romains en petites capitales concernent les nombres relatifs aux :
siècles
- aux parties secondaires d'un livre (à 1' exception de premier et première gé-
néralement composés en lettres): chapitres, pages de préface, d'avant-pro-
pos, d'introduction, scènes de théâtre, couplets de chansons, leçons, odes,
strophes ... :
La préface comporte xxi pages.

3.2 LES NOMBRES EN CHIFFRES ARABES


L'utilisation des nombres en chiffres arabes concerne :
- les données quantifiées, les nombres introduisant des comparaisons, des énumé-
rations, des opérations, des tableaux ou les nombres situés dans des parenthèses :
La France compte 64 000 000 d'habitants.
Ce terrain, d'importance moyenne (7500 ha), a été laissé à l'abandon.
De 5 millions d'euros en 1999, les ventes sont passées à 12 millions en 2008.

<<Un chiffre est chacun des signes qui expriment un nombre :Le nombre 526 s'écrit avec les chif-
fres 5, 2 et 6. C'est aussi par extension, le montant, la valeur d'une chose: Évaluer le chiffre de
dépense. Chiffre d'affaires. » (Dictionnaire des difficultés de la langue française 1968 : 85).
149

- les dates (exceptés les mois), les heures, les minutes, les secondes, les âges dans
différents écrits :
Eugène Ionesco est né en Roumanie en 1912.
Le train partira à 21 h 06.
- les numéros d'immeubles, d'arrondissements, de départements, de régions, etc.
Université Paris 8
2, rue de la Liberté
93526 Saint-Denis Cedex
- les numéros d'articles de codes, de lois, de décrets, de statuts, de circulaires, etc.
Article 49 3 de la constitution
Loi n°84-16 du 11 janvier 1984 {article 4 et 6}
Décret n°86-8 3 du 17 janvier 1986
- les nombres relatifs à des mesures typographiques, des pourcentages, des prix,
des titres d'alliage, de calibres, de degrés (température, longitude, latitude, me-
sures d'angles):
Actuellement, on peut emprunter autour de 5,50% à toux fixe.
L'eau bout à 100 degrés.
Paris est à 48° de latitude Nord.
Ce dictionnaire coûte 56 €.

3.3 LES NOMBRES EN TOUTES LETTRES


Les nombres s'écrivent en toutes lettres :
- lorsqu'ils sont employés comme un substantif
If s'agit de l'analyse de la première el de la quatrième de couverture des guides de voyage.
Le Pacifique est l'un des cinq océans.
- lorsqu'ils sont utilisés seuls et qu'ils représentent des quantités simples (pouvant
être accompagnées de demi, quart) :
Cette démonstration appelle deux réflexions.
- lorsqu'ils indiquent des fractions d'heure à la suite de midi et minuit:
midi vingt, minuit el quart
- dans certaines expressions comme :
les années vingt
les années soixante-dix
150 Exposition de la recherche

4. Exercices d'application
EXERCICE 1
Ponctuez le texte suivant extrait de Eléments Je linguisfique générale, de A. Marti-
net(1966: 11) à l'aide de ces signes:[.] (3 fois)[,] (2 fois)[:] (1 fois)(;] (2 fois).

Le langage qu'étudie le linguiste est celui de l'homme on pourrait s'abstenir de le pré-


ciser car les autres emplois que l'on fait du mot • langage • sont presque toujours mé-
taphoriques le • langage des animaux • est une invention des fabulistes le • langage
des fourmis• représente plutôt une hypothèse qu'une donnée de l'observation le
• langage des fleurs • est un code comme bien d'autres dans le parler ordinaire • le
langage • désigne proprement la faculté qu'ont les hommes de s'entendre au moyen
de signes vocaux

EXERCICE 2
Ponctuez les textes ci-dessous.

le musée des arts et civilisations d'Afrique d'Asie d'Océanie et des Amériques civilisa-
lions non occidentales conçu por \'architecte Jean Nouvel a ouvert ses portes en juin
2006 depuis cette date il accueille environ 125 000 visiteurs par mois quelque
300 000 objets constituent le fonds de la collection permanente parmi ceux-ci 3500
sont présentés au grand public parallèlement le musée organise dix expositions tempo-
raires par an
La participation aux Jeux Olympiques des pays européens est encore en discussion
c'est ce qu'a affirmé hier soir au cours d'une conférence de presse le porte-parole de
Bruxelles de leur côté certains médias indiquent que la situation à laquelle est actuelle-
ment confronté le pays organisateur pourrait conduire au boycott de la cérémonie
d'ouverture

EXERCICE 3
Recherchez les majuscules qui manquent dans les extraits de ces textes.

1. une des maladies les plus bonales et graves de l'œil, le glaucome exfoliatif, qui
menace, dans certaines populations d'europe du nord, jusqu'à 40% des plus de
80 ans, est dû à une anomalie génétique unique. la découverte, publiée jeudi
9 août dans la revue américaine science, est signée d'une équipe des universités
de reykjavik (islande) et d'uppsala (suède).
[71]
2. après la découverte de nombreux ossements de dinosaures et d'autres animaux ver-
tébrés sur le site de bellevue dans l'aude, une équipe de fouilles a annoncé, en
2001 , la découverte d'un squelette quasi complet d' ampelosauru~ (sauropode du
type diplodocus).
[134]
3. l'école, quelle galère! le cours de piano, j'en ai marre! les bonnes manières, • ça
me gave • ! mais quelle mouche pique donc les adolescents ? du jour au lende-
main, voilà leur chambre déclarée zone interdite (surtout aux parents), le téléphone
Boire iJ outils' /IIJillleS d'écrilure, (ponctualioll, majuscules, clriffres} 151

portable et le skateboord ont remplacé le /ego et la poupée barbie, tatouage et


piercing sont les nouveaux symboles de leur indépendance balbutiante. et surtout,
les ados ne manifestent plus le moindre intérêt pour ce qui les a fascinés durant leur
enfance.
([20]: 34)

EXERCICE 4
Indiquez si les données chiffrées fournies au début de chaque extrait et correspon-
dant à l'ordre d'apparition dans le texte daivent s'écrire en chiffres ou en leHres.

1) 6 mois, 2) 10 000 ans, 3) 5 millions d'années, 4) 4000 ans, 5) 11000 ans


Des restes bien préservés d'un jeune mammouth laineux ont été trouvés dans la pénin-
sule de Yama en Sibérie (Russie). Le jeune, surnommé Lyuba, était une femelle de 1 à
l'heure de sa mort, il y a environ 2.
Les mammouths apparurent il y a environ 3, durant le Pliocène (époque géologique
ancienne] et sont relativement proches des éléphants modernes. Cependant, contraire-
ment à ces derniers, les mammouths possédaient de la fourrure.
Ils disparurent, il y a environ 4, bien qu'ils aient été en déclin substantiel bien avant,
plus de la moitié de leur population ayant disparu, il y a 5. Les scientifiques n'ont tou-
jours pos à ce jour déterminé la raison de leur extinction. Cependant, les hypothèses
principales font état du changement climatique, de la chasse por les hommes, des ma-
ladies ou d'une combinaison de ces facteurs.
[135]

1) 1800 ans, 2) 206, 3) -220, 4) 618-907, 5) 290 tombes, 6) 44 000, 7) 1, 8) 870


Une équipe d'archéologues chinois vient de découvrir une nécropole datant d'il y a
environ 1 dans la banlieue nord de Beijing à Yanqing.
Les tombes les plus anciennes remontent à.la dynastie des Han (2 av. J.·C. 3 op. J..C.)
et à celle des Tang (4).
La nécropole, dont on a découvert jusqu'à présent 5, couvre en tout une superficie de
6 mètres carrés. Les caveaux sont construits en briques et possèdent des plafonds ca-
ractéristiques de chaque dynastie.
Les fouilles ont eu lieu de juillet à octobre en prévision de la construction à proximité d'
7 quartier résidentiel à la lin de l'année.
Les archéologues ont également exhumé 8 objets anciens : poteries, porcelaines, réci-
pients de bronze, ustensiles de fer et ornements de jade.
[136]

5. Corrigé des exercices d'application


EXERCICE 1
Ponctuez le lexie suivant extrait de Elémenls de linguistique générale, de A. Marli-
net (J 966 : ll) à l'aide de ces signes : [.} {3 fois} {,] (2 fois) {:] (J fois) {;] (2 lois}.

Le langage qu'étudie le linguiste est celui de l'homme. On pourrait s'abstenir de le pré-


ciser, car les autres emplois que l'on fait du mot • langage • sont presque toujours
152 Exposition de la recherche

métaphoriques : le • langage des animaux • est une invention des fabulistes ; le


• langage des fourmis • représente plutôt une hypothèse qu'une donnée de
l'observation ; le • langage des fleurs • est un code comme bien d'outres. Dons le par-
ler ordinaire, • le langage • désigne proprement la faculté qu'ont les hommes de s'en-
tendre au moyen de signes vocaux.

EXERCICE 2
Ponctuez les 1extes ci-dessous.

le musée des arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques (civili-
sations non occidentales!. conçu par l'architecte jean Nouvel, o ouvert ses portes en
iuin 2006. Depuis cette dote, il accueille environ 125 000 visiteurs par mois. Quelque
300 000 obiets constttuent le fonds de la collection permanente. Parmi ceux-ci, 3500
sont présentés ou grand public. Parallèlement, le musée organise dix expositions tem-
poraires par on.
• La participation aux jeux Olympiques des pays européens est encore en discussion •,
c'est ce qu'a affirmé, hier soir, au cours d'une conférence de presse, le porte-parole
de Bruxelles.
De leur côté, certains médias indiquent que la situation à laquelle est actuellement con-
fronté le pays organisateur pourrait conduire au boycott de la cérémonie d'ouverture.

EXERCICE 3
Recherchez les majuscules qui manquent clans les extraits de ces lexies.

1. Une des maladies les plus banales et graves de l'œil, le glaucome exfoliatif, qui
menace, dons certaines populations d'Europe du Nord, iusqu'à 40 % des plus
de 80 ons, est dû à une anomalie génétique unique. La découverte, publiée jeudi
9 août dans la revue américaine Science, est signée d'une équipe des universités
de Reykiavik (Islande) et d'Uppsala (Suède).
[71]
2. Après la découverte de nombreux ossements de Dinosaures et d'autres ani-
maux vertébrés sur le site de Bellevue dans l'Aude, une équipe de fouilles a an-
noncé, en 2001, la découverte d'un squelette quasi complet d'Ampelosaurus
(Sauropode du type Diplodocus).
[134]
3. L'école, quelle galère! Le cours de piano, !en ai marre! Les bonnes manières,
• ça me gave • ! Mais quelle mouche pique donc les adolescents ? Du jour au
lendemain, voilà leur chambre déclarée zone interdite (surtout aux parents). le télé-
phone portable et le skateboard ont remplacé le l.ego et la poupée Barbie, ta-
touage et piercing sont les nouveaux symboles de leur indépendance balbutiante.
Et surtout, les ados ne manifestent plus le moindre intérêt pour ce qui les a fascinés
durant leur enfance.
([20]: 34)

EXERCICE 4
Indiquez si les données chiHrées fournies au début de chaque extrait et correspon-
clant à /'ordre d'apparition clans le texte doivent s'écrire en chiffres ou en lettres.
Boite àou!ils ' llfiiiJleS J'éailure , (pondulllion, majuscules, chiffres) 153

1 six mois, 2 10 000 ans, 3 5 millions d'années, 4 4000 ans, 5 11000 ans
Des restes bien préservés d'un jeune mammouth laineux ont été trouvés dans la pénin-
sule de Yama en Sibérie (Russie). le jeune, surnommé lyuba, était une femelle de six
mois à l'heure de sa mort, il y a environ 10 000 ans.
les mammouths apparurent il y a environ 5 millions d'années, durant le Pliocène
[époque géologique ancienne] et sont relativement proches des éléphants modernes.
Cependant, contrairement à ces derniers, les mammouths possédaient de la fourrure.
Ils disparurent, il y a environ 4000 ans, bien qu'ils aient été en déclin substantiel bien
avant, plus de la moitié de leur population ayant disparu, il y a 11 000 ans. les
scientifiques n'ont toujours pas à ce jour déterminé la raison de leur extinction. Cepen-
dant, les hypothèses principales font état du changement climatique, de la chasse par
les hommes, des maladies ou d'une combinaison de ces facteurs.
[135]
1 1800 ans, 2 206, 3 -220, 4 618-907, 5 290, 6 44 000, 7 un, 8 870
Une équipe d'archéologues chinois vient de découvrir une nécropole datant d'il y a
environ lBOO ans dans la banlieue nord de Beijing à Yanqing.
les tombes les plus anciennes remontent à la dynastie des Han (206 av. J.-C.-220
ap. J.-C.) et à celle des Tang (618-907).
la nécropole, dont on a découvert jusqu'à présent 290 tombes, couvre en tout une
superficie de 44 000 mètres carrés. Les caveaux sont construits en briques et pos-
sèdent des plafonds caractéristiques de chaque dynastie.
les fouilles ont eu lieu de juillet à octobre en prévision de la construction à proximité
d'un quartier résidentiel à la fin de l'année.
les archéologues ont également exhumé 870 obiets anciens : poteries, porcelaines,
récipients de bronze, ustensiles de fer et ornements de jade.
[136]
1

1
1
Chapitre 13
TRADUCTION, TRANSCRIPTION
ET ILLUSTATION PAR DES EXEMPLES
EN LANGUES ETRANGÈRES

Lors de la rédaction de la recherche, les éléments du corpus provenant de lan-


gues étrangères ou de discours oraux doivent être traduits et/ou transcrits pour pouvoir
être présentés aux lecteurs. Les opérations de traduction et de transcription dépendent
des objectifs de la recherche ; elles obéissent également à des règles formalisées à
l'intérieur de la communauté scientifique.

1. Les ressources écrites : la transcription


de graphies diverses
Les recherches en anthropologie, en histoire, en archéologie, en linguistique ou en eth-
nographie, de même que les études contrastives et (inter)culturelles, font souvent appel
à des données écrites issues de langues dont le système graphique diffère de celui de la
langue d'exposition. Pour rendre accessibles ces données, un travail de transcription
s'impose. En France, comme dans la majorité des pays occidentaux, l'alphabet romain
est le mode de saisie généralement utilisé ; on parle alors de « romanisation » ou de
translittération en alphabet latin.
Une longue tradition de recherche a permis de mettre en place des moyens de
transcription normés dans de nombreuses langues. Parmi les systèmes conventionnels
de transcription existant pour les langues non alphabétiques (japonais, chinois) ou à
caractères cyrilliques (russe, bulgare), on trouve les modes de transcription suivants:
- Pin Yin (chinois)
- Kunrei (japonais)
- Hepburn (japonais)
- McCune-Reischauer (coréen)
Streamline System (bulgare, russe, voir Ivanov 2003)
- 1952 BGN/PCGN (bulgare)
156 Exposition de la recherche

Certains systèmes sont encadrés par des nonnes ISO (voir l'Organisation Inter-
nationale de Normalisation -International Organization for Standardization ).
Cependant, le système existant peut se révéler inapproprié à ses données et t
ses objectifs de recherche ; un système plus congruent pour l'exposition des phénomè-
nes étudiés peut donc être élaboré par le chercheur (cf. Claudel et Tréguer-Felten
2006). D convient alors d'en fournir une description détaillée dans les annexes ou dans
un chapitre méthodologique.

2. La transcription de l'oral
Lorsqu'on souhaite travailler sur des corpus oraux enregistrés, 1' opération de transcrip-
tion de ces données est obligatoire pour rendre le corpus opérationnel et lisible :
«On ne peut pas étudier l'oral par l'oral, en se fiant à la mémoire qu'on en garde. On ne peut
pas, sans le secours de la représentation visuelle, parcourir l'oral en tous sens et en comparer
les morceaux.» (Blanche-Benveniste 2000: 24).

Comme pour l'écrit, ce sont toujours les objectifs de recherche qui dictent le
type de transcription de l'oral le plus adapté pour son travail. Une transcription phoné-
tique (utilisation de l'Alphabet Phonétique International) peut être pertinente, par
exemple, pour une recherche qui viserait la mise en évidence des erreurs de prononcia-
tion des apprenants roumanophones débutants en français langue étrangère, ou encore
des productions de jeunes enfants. Une transcription rendant compte de la prosodie et
de la gestuelle pourrait servir des objectifs de recherche orientés vers les comporte-
ments interactionnels des participants à une conversation.
Plusieurs conventions de transcription de l'oral existent:
• les conventions du GARS - Groupe Aixois de Recherche en Syntaxe ;
• la convention ICOR - Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations,
Université Lyon 2 et ENS LSH ;
• les conventions du VALŒEL- Variétés Linguistiques du français, Belgique;
• etc.
Des logiciels permettent actuellement de relier un fichier numérique son ou image
et un document de traitement de texte, ce qui facilite la transcription et la réécoute
ciblée ; on appelle les corpus qui relient le son à sa transcription des « corpus alignés ».
Le choix d'un système de conventions de transcription implique la connais-
sance et le respect des principes méthodologiques qui le sous-tendent. De même, il
convient de mentionner l'omission de certains symboles de transcription du système
sélectionné. Dans tous les cas, la transcription d'un corpus oral doit être accompagnée
de la présentation détaillée des conventions de transcription.
Pour la mise en place de transcriptions fidèles, plusieurs écoutes de l'enregistre-
ment, voire des vérifications par un tiers, sont nécessaires. On n'est jamais à l'abri des illu-
sions auditives qui peuvent parasiter la transcription et fausser les résultats de l'analyse.
Enfin, lors des enregistrements oraux il faut également faire attention aux prin-
cipes déontologiques (énoncés au chapitre 6) relatifs au droit à l'image, au respect de
la vie privée et à l'intégrité de l'individu.
Trmluction, transcription et iluslralùm por des exemples en longues élnmgères 157

AHention: Si l'on travaille sur des transcriptions existantes en se fixant des objectifs de re-
cherche différents de ceux des auteurs de ces transcriptions, on doit obligatoirement avoir pa-
rallèlement recours à l'enregistrement sonore : la transcription étant toujours issue des choix
méthodologiques de son auteur, elle met en évidence les obiectils de celui-ci et gomme certains
aspects non-pertinents pour sa propre recherche. Lorsqu'an entreprend le traitement d'un même
corpus pour une nouvelle analyse, on doit reprendre la transcription en fonction. des nouveaux
objectifs qu'on se fixe.

3. La traduction interlinguale
Lorsque le travail porte sur le contenu, la transcription ne suffit pas à rendre les textes
utilisés lisibles et l'étude accessible à des non-spécialistes des langues et des cultures
concernées. La traduction est alors nécessaire. Selon les objectifs de l'étude, la traduc-
tion pourra être littérale ou libre. Parfois, deux niveaux de traduction sont proposés :
un premier niveau qui conserve l'ordre des mots de la langue d'origine, un deuxième
niveau qui propose l'équivalent en français. En effet, lorsqu'on a affaire à une/des lan-
gue(s) éloignée(s), il est fréquent qu'on ne puisse se limiter à une traduction basée sur
des équivalences de sens. Recourir à un premier niveau de traduction, soit le mot-à-
mot, permet d'indiquer la valeur de certains marqueurs et/ou de préciser leur place
dans les énoncés :
ki. toto ch.a kuku ki.najitengenza kuwa marna m.zuri (langue bantou)
?.petit 7.de poule 7. se-prépare à-être 9.mère l.bon
Je poulet se prépare à être une bonne mère
(105]

Les chiffres représentent ici des classificateurs de mots, catégories linguistiques


qui n'existent pas en français et qui doivent être décrites dans l'étude.
De même, dans une langue agglutinante comme le japonais, toutes sortes
d'affixes assurent l'extension d'un morphème lexical. Les verbes peuvent être enrichis
d'un ou de plusieurs suffixes aux fonctions déterminées: négation, temps (passé, pré-
sent), aspect (accompli, non accompli), voix (passive), etc. Ces éléments flexionnels
suivent une base verbale différente selon le registre de langue adopté : courant ou sou-
tenu. Dans l'exemple ci-dessous, tiré d'une comparaison d'interviews de presse en
français et en japonais, sont notamment indiquées la valeur des particules, la forme ou
encore la nature des verbes :
Tsudsukete yuki-tai, towa omoimasu. Demo watashi wa, yûmei
continuer aller (désidératil) (citation) penser (forme soutenue). Cependant, (thème) a\lèbre
ni nari- ai, shuyaku wo hari-tai to kano kimochi ga nai.
(désidératil) premier rôle (objet) jouer (désidératiQ ou bien (remplacement) sentiment (sujet) négation (forme courante)
J'aimerais bien continuer. Cependant, je n'ai pas envie de devenir célèbre et d'avoir des premiers
rôles. ([30] : 36)

Des difficultés de traduction liées au sens demandent généralement des com-


mentaires explicatifs permettant de mieux saisir les nuances. Dans l'exemple suivant,
tiré d'un article de recherche sur "le style communicatif interjectif' paru dans Langa-
ges n°l61 (2006), l'auteur de l'article fait appel à un cumul de procédés traduisants
158 Exposition de la recherche

afin d'expliciter au mieux son propos qui porte sur un jeu de mots difficile à traduire du
roumain vers le français :
Le transfert en français de l'intensifieur se fait parfois par un marqueur non-interjectif (... )
mais la plupart du temps un tel marqueur est absent, ce qui prouve l'inexistence du phéno-
mène en français (marquage 0) :
[. .. ]
~tii, domnule, vous savez, monsieur'= tu sais lJ
l: a cum 1~i domnule A e delicat ~i: .. vegeta" domnul C. cred clz domnul C. e, vegeta" mai
degrablz (id.)
(!: euh :comment 1tu sais fJ A il est délicat et : .. vegeta".. .)
l.(note de bas de page) La difficulté de saisir le sens de cet énoncé vient du fait que, pour les
Roumains, ,delicat" et ,vegeta" sont perçus comme synonymes, étant tous les deux des mar-
ques homologues d'ingrédients culinaires.
((lOI): 31-32)

Pour ce qui est de la traduction libre, se pose la question de la perte qu'entraîne


systématiquement le passage d'une langue à l'autre: traduttore traditore 1. À ce pro-
pos, confrontée à la traduction de transcriptions d'interactions produites en arabe
syrien, V. Traversa rend ainsi compte des problèmes liés à la traduction :
«Le premier (problème) tient à la justesse de la traduction et à sa précision. Ce problème
classique de la traduction (être fidèle, ne pas trajJ.ir, etc.) se rencontre par exemple pour la
traduction des termes ou des mots réferant à des réalités qui n'existent pas dans la culture
cible. Le second type de problème est lié à l'effet produit par le texte traduit sur un lecteur
qui ne connaît pas la culture ainsi montrée. [... ) ce que l'on donne à lire [des] échanges peut
construire une image exotique, étrange, sympathique, cocasse de[s) [... )comportements [des
interactants), ou au contraire une image neutre et ordinaire. C'est de trouver un juste milieu
entre ces deux excés qui constitue la plus grande difficulté du travail de traduction des
transcriptions)). {2003 : 71)

Transcription et traduction sont les étapes incontournables d'un travail de


recherche portant sur plusieurs langues/cultures. Le soin et la rigueur sont donc essen-
tiels non seulement pour mener à bien sa recherche, mais aussi pour rendre accessible
son travail au plus grand nombre.

4. Exercices d'application
EXERCICE 1
Dans le fragment de transcription d'une inleraclion orale ci-dessous, quel a été, à vo-
tre avis,l'objectif des chercheurs ayant fait ce choix de transcription'? Qu'est-ce qui
pourrait être supprimé si le but de l'étude était la mise en évidence de l'organisation
prosodique de l'échange ? Et si l'objectif en était l'étude de la structure syntaxique ?

1 Traduire c'est trahir (it.).


Troduclion, transcription et iUustrution par des exemples fllllangues étrangères 159

Conventions :
- en gras, la transcription de ce qui a été dit ; en italique, les gloses des transcripteurs ;
les flèches notent la direction du regard par rapport à l'interlocuteur ;
- les durées des pauses sont données entre crochets en centisecondes ;
- les allongements vocaliques sont notés par des • :• ;
- le niveau mélodique est indiqué sous les syllabes (varie de l à 4) ;
- les mots soulignés ont été prononcés en même temps par les deux interlocutrices.

Marie: J'ai un copain qui va p't'être ~aller travailler~ là-bas [20cs] il est
3 3+ 3 2+ l l 2+ 3
!2lli2!ographe et euh :: [ 30cs]
l 2+3- l l
Regard : détourné de Christelle au début, en position neutre après • p't'être •, se fixe
sur Christelle ensuite.
Mains: la main droite de Marie arrête de gratter la cuisse et se met dans le dos. L'autre
main reste immobile posée sur la cuisse gauche.
Christelle : ~ !!!!!!
2 2+
Christelle termine son rire prècédent sur une forte inclinaison de la tête, la relève et
écoute immobile avec le regard fixé sur Marie et le sourcil droit levé. Elle produit un
• mm •, puis une légère oscillation verticale de la tête sur le euh final de Marie. (sur la
base des transcriptions données par Morel M.-A et Bouvet D., [89]: 64-65)

EXERCICE 2

Les exemples de traductions du roumain vers le français ci-dessous visent l'iDustra-


tion de l'utilisation de l'interjection VAl en roumain. Ils posent certains problèmes
de compréhension. Identifiez-les et énumérez-les.

a) N-om dormit, maiculita, ca n-om somn, VAl cie pacatele mele! (Caragiale)
Ne+ai dormi, petite maman, que ne+ai sommeil, VAl de pêchers mes!
="Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, malheur à moi!"
b) VAl cie viata lui, daca aceea pe core o iube~te nici nu vrea sèi se uite la
dânsul!
VAl de vie sa, si celle Prép. Accusatif laquelle la aime même ne veut regarder à lui !
= "Quelle misère que sa vie, puisque celle qu'il aime ne veut même pas le
regarder!"
c) E VAl SI AMAR de sufletullui.
Est VAl SI AMAR de âme son [VAl SI AMAR est une expression figée; il convient
donc de lui trouver un équivalent dans la traduction]
= "Le malheur et l'amertume pesaient sur son âme"
d) Pe vremea aceea ERA VAl SI AMAR de tara.
Par temps ces+là était VAl SI AMAR de pays
= "Le malheur et la misère pesaient sur le pays"
J60 Exposition de la recherche

S. Corrigé des exercices d'application


EXERCICE 1
Dans le fragment de transcription d'une interaction orale ci-dessous, quel o été, à
votre avis, /'ob;ectif des chercheurs oyant fuit ce choix Je transcription ? Qu'est-ce
qui pourrait être supprimé si le but Je /'élutle élait la mise en éviclence Je /'orga-
nisation prosodique Je /'échange ? Et si /'ob;ectif en élait /'éluJe Je la structure
syniOXique ?

L'objectif des auteurs est de montrer les corrélations entre l'organisation prosodique et
mimo-gestue\\e des énoncés produits en interaction. Cette transcription permet une étu-
de très fine de l'interaction structurée par les gestes, les mimiques, le regard.
Si le but de l'étude était l'analyse de l'organisation prosodique, il faudrait éliminer les
éléments de transcription liés à la gestuelle.
Si le but de l'étude était l'analyse syntaxique de l'échange, on devrait garder la nota-
tion des pauses qui peuvent représenter des indices de type démarcatif ou désambiguï-
sant, mais tous les autres indices mi mo-gestuels devraient être supprimés.

EXERCICE 2
Les exemples cie traductions du roumain vers le françois ci-dessous visent l'illustra-
tion cie l'utilisation Je /'inferjection VAl en roumain. Ils posent cerlains problèmes
Je compréhension. lclentifiez..Jes et énumérez- les.
a) non-respect de la graphie;
- il n'y a aucun marquage en caractères gras dans la traduction ; il n'est donc pas
possible de reconnaître le fragment sur lequel on souhaite focaliser l'allenlion;
- le fragment. ca n-am somn •.n'est pas traduit.
b) la ponctuation est respectée. Il est assez facile de se rendre compte que • viala
lui • = • sa vie •, mais la traduction est ici une traduction mot à mot, alors que dans
l'exemple antérieur on avait affaire à une traduction beaucoup plus libre.
c) traduction assez libre ; absence de caractères gras pouvant permettre une explici-
tation de ce à quoi correspond exactement le VAl SI AMAR roumain.
d) le fragment • pe vremea aceea • n'est pas traduit du tout, si l'on compare avec l' exem-
ple c) traduit de lo même manière. Absence de caractères gras dans la traduction.
Chapitre 14
PRÉSENTATION DE LA RECHERCHE,
EXPOSÉ ORAL ET SUPPORT ÉLECTRONIQUES

L'exposition de la recherche implique l'utilisation de stratégies d'accroche des-


tinées à capter l'attention du public, à lui fournir des éléments de repère pour suivre le
propos ou encore, à laisser une trace de 1' intervention orale. La préparation de 1' exposé
suppose la prise en compte de certaines contraintes relatives tout à la fois au contenu,
au profil du présentateur et de 1' auditoire et aux conditions matérielles mises à disposi-
tion. Dans ce cadre, l'utilisation d'un logiciel de présentation (diaporama de type
Microsoft Power Point, Adobe Flash, Keynote, OpenOffice, etc.) ou la rédaction d'un
exemplier permettent, si elles sont bien préparées et mises en place, de mieux commu-
niquer avec son public et de mieux maîtriser la présentation de sa recherche.

1. L'exposé oral
Lors la préparation de l'exposé, il faut faire attention à la structuration des informations
qui seront présentées en fonction du profil de l'auditoire et du matériel disponible.
L'auditoire influe sur la manière dont on choisit d'organiser et de présenter son
exposé. Devant un public non expert, il faudra développer davantage certains points et
fournir des explications plus précises, tandis que devant un public de pairs, il sera
important de bien calibrer les parties explicatives à l'intérieur de l'exposé.
Dans tous les cas, l'utilisation des termes spécialisés devra être accompagnée
d'éléments d'explication afin d'assurer un maximum de lisibilité de l'exposé.
La limite de temps imparti (et qu'il est impératif de respecter!) oblige à des
choix en matière de contenu et de plan. Chronométrer la présentation à l'avance per-
met d'ajuster son intervention à la durée prévue de l'exposé. À titre indicatif, 6 à
7 pages de texte police 12 en interligne 1,5 correspondent en moyenne à une communi-
cation de 20 minutes.
L'accessibilité et le bon fonctionnement du matériel audio-vidéo ou informa-
tique doivent être vérifiés à l'avance, si la présentation en impose l'usage. Tout le
162 Exposition de la recherche

matériel doit être mis en place avant le début de l'intervention (écran, transparents,
fichiers, diapositives, etc.).
Ces contraintes liées au profil de l'auditoire et aux conditions matérielles impo-
sent de réfléchir à la délimitation et à la structuration du sujet de l'exposé.
Si le sujet de l'étude est trop vaste, on peut faire le choix de n'en présenter
qu'une partie, et d'argumenter son choix dans l'in!Joduction de l'exposé.
Le minutage de l'exposé avant la présentation devant un public (cf. supra) per-
met de bien calibrer les différentes parties et d'éviter les répétitions inutiles, ainsi que
l'élimination, à la dernière minute, d'une partie du plan initialement prévu.
Lors de la préparation de 1' exposé, il est préférable de rédiger un plan détaillé et
non l'intégralité de l'intervention (seules l'introduction et la conclusion peuvent être
entièrement rédigées). Sur des feuilles recto, on mettra ainsi en relief les idées princi-
pales, les chiffres importants et quelques références afin d'assurer un repéràge facile.
Les renvois à l'exemplier doivent être clairs et précis; pour s'y retrouver aisé-
ment, il vaut mieux signaler sur la feuille support le numéro des exemples auxquels on
prévoit de renvoyer.
Lors de l'exposé, il faut se montrer convaincant et impliqué dans son travail.
Des paramètres comme le ton de la voix, le débit, les pauses ou la gestuelle jouent un
rôle important dans le contact avec le public. Ainsi, pour maintenir le lien avec son audi-
toire, certains comportements doivent être évités, tandis que d'autres seront privilégiés.
Parmi les comportements à proscrire, on retiendra :
- un ton monocorde, qui peut être perçu comme le signe de l'indifférence;
un débit trop lent, qui peut mener son public à l'ennui ;
un débit trop rapide, qui peut être ressenti comme un manque d'égard.
Parmi les comportements à adopter, on retiendra :
la variation du débit : ralentir pour favoriser le repérage des passages importants
et accélérer lors de l'introduction d'idées secondaires ou d'exemples;
le ménagement de pauses aux moments importants de l'exposé : cela permet la
prise de notes.
Enfin, il ne faut jamais lire, mais oraliser son exposé : la présence de connec-
teurs permet de ponctuer son intervention, de même que l'emploi de phrases courtes
permet d'en faciliter l'accès.
Le maintien du contact avec le public est un élément important dont il faut
s'assurer pendant toute la durée de l'exposé. Pour ce faire, l'utilisation de termes pha-
tiques comme vous comprenez, n'est-ce pas, comme je viens de vous le dire ... ainsi que
celle de termes à valeur didactique qui permettent de se repérer à l'intérieur de
l'exposé (je rappelle que, le premier point auquel nous avons fait réRrence, comme
dans l'exemple suivant) est indispensable.
Pour une transmission efficace des idées, tout comme dans un texte écrit, une
attention particulière doit être apportée à l'organisation de l'exposé. L'introduction
mettra en avant l'originalité en suscitant la curiosité de l'auditoire. La conclusion résu-
mera l'essentiel et ouvrira la problématique sur de nouveaux questionnements ou
Présenter so redrerche : exposé oral et supp«ts électroniques 163

lancera la discussion qui suivra (en reformulant les questions importantes qui touchent
le thème abordé). L'introduction d'éléments contrastants comme les exemples, les
anecdotes à l'intérieur d'un parcours théorique compliqué, etc. permettra de préserver
l'attention de l'auditoire.

2. La présentation en diaporama
Parmi les logiciels, Microsoft PowerPoint est un logiciel de présentation multimédia
édité par Microsoft, fonctionnant sous Wmdows et également sur Mac OS. Encore peu
connues il y a quelques années, les présentations de type PowerPoint sont devenues
aujourd'hui quasi-incontournables pour tout exposé, permettant d'ajouter facilement et
rapidement un support visuel efficace.
Microsoft Powerpoint permet de créer des « diaporamas » contenant des « dia-
positives», c'est-à-dire une succession de pages vierges au format d'un écran 4/3 dans
lesquelles sont placés des objets, des images, des textes, des vidéos, des graphiques.
Les présentations peuvent être projetées sur un écran blanc, visionnées sur un écran
d'ordinateur, imprimées, exportées pour être visionnées sur une page web, etc.

2.1 LES AVANTAGES DE CE MODE DE PRÉSENTAnON

Présenter sa recherche à l'aide d'un logiciel de type Power Point permet de donner
davantage de lisibilité à son propos, dont les grandes lignes seront ainsi visualisées par
1' auditoire. Ceci assure aussi un gain de temps considérable, certaines explications ou
définitions pouvant être suivies directement à l'écran. Enfin, l'utilisation d'un tel logi-
ciel permet de manipuler plus facilement des données de nature différente (textes, ima-
ges, tableaux, sons, etc.), données qui auraient difficilement pu être présentées à l'oral.

2.2 Y A·T-IL DES DÉSAVANTAGES ?


La simple utilisation d'un logiciel de présentation ne constitue pas une garantie de suc-
cès pour l'exposé. Si le matériel ne fonctionne pas ou si l'écran est mal placé par rap-
port au public, le risque est grand pour que le montage antérieur de la présentation soit
inutile et que l'on doive faire appel, à la dernière minute, à d'autres stratégies pour
illustrer son exposé. Enfin, une présentation mal faite (illisible, mal écrite, etc.) ne
pourra pas, même si le matériel fonctionne bien, susciter l'attention et maintenir le
contact avec le public. Par ailleurs, l'attention de l'exposant risque de se concentrer sur
l'écran et de perdre ainsi le contact visuel avec le public.

2.3 LES ÉLÉMENTS D'UNE BONNE PRÉSENTAnON EN DIAPORAMA

Pour être utile et facile à suivre, une présentation doit obéir à certaines contraintes de
contenu et de forme.
Comme pour un texte écrit, une bonne organisation des arguments et une bonne
segmentation des parties du texte en fonction d'un plan pertinent par rapport au sujet
choisi représentent des préalables indispensables. De plus, l'introduction éventuelle de
données visuelles (tableaux, images, graphiques, etc.) exige de garder un rapport équilibré
164 Exposition de la recherche

entre celles-ci et le texte des diapositives. Enfin, le texte doit être abrégé (l'idéal étant de
ne pas dépasser 8 lignes par diapositive) pour permettre de prolonger sa lecture par des
commentaires oraux. Lors de la présentation orale, 1'un des écueils à éviter c'est la lecture
« mot à mot » du texte sur 1' écran !

Du point de vue de la forme, les diapositives doivent être aérées (sans excès de
texte) et lisibles (police minimum 18 pour le texte et images suffisamment grandes
pour être visibles). n faut toujours prévoir une diapositive initiale avec le titre de
l'exposé, le nom de l'auteur et son rattachement académique. Toutes les autres diaposi-
tives doivent comporter un titre clair.
Pour les fonds et les couleurs des caractères, il existe un riche choix parmi les
schémas proposés par les logiciels. D faudra simplement veiller à opter pour des cou-
leurs harmonisées et adaptées à l'occasion. Enfin, et en tout état de cause, le texte doit
être correctement rédigé et orthographié.

3. L'exemplier
L'exemplier (ou le hand-out) est un instrument qui permet de laisser une trace écrite de
sa présence dans un colloque ou dans une réunion de travail. D permet aussi de garder
le contact avec le public et de faire des renvois (pour le plan de l'exposé, les citations,
les graphiques, les tableaux, les exemples, etc.) à une référence écrite commune à tous.
Pour remplir ces fonctions, l'exemplier doit inclure les éléments suivants:
- le titre de la communication et le(s) nom(s) de l'(des) auteur(s), la date;
- le plan de l'exposé (soit sous forme rédigée, soit par l'intermédiaire d'exemples
organisés) ;
- les exemples les plus intéressants, qui seront mentionnés dans l'exposé oral et
sur lesquels le présentateur souhaite focaliser l'attention du public.

3.1 LES ÉLÉMENTS D'UN BON EXEMPLIER


Un bon exemplier doit remplir des contraintes formelles assez strictes :
- il doit être suffisamment aéré pour permettre une lecture facile ;
- il ne doit pas être très long ;
- les exemples doivent être numérotés pour un repérage facile ;
- les exemples doivent être «travaillés» (soulignements, caractères gras, itali-
ques) afm de permettre la focalisation rapide de l'attention sur les éléments les
plus importants ;
- 1' exemplier doit être rédigé de manière très soignée, notamment> lorsqu'il s'agit
d'exemples en langue étrangère.

Lors de la présentation orale, le présentateur doit faire des renvois précis à


l' exemplier en précisant le numéro de l'exemple discuté, afin que le public puisse se
rapporter au document écrit sans pertes inutiles de temps.
1tésenter SD recherdle :exposé oro/ et supports électroniques 165

4. Exercices d'application
EXERCICE 1

A partir du texte ci-dessous sur la limitation des places d'entrée à l'Université d'An-
tananarivo (Mac:lagascar), proposez, dans un premier temps, une présentation
Power Point en 4 diapositives, puis en 2 diapositives (sans compter la diapositive-
titre). faites attention à la sélection des informations en fonction de ces contraintes.

Limitation massive des places à l'université


L'université d'Antananarivo va limiter le nombre des nouveaux étudiants en première an-
née. La réforme sera menée dons trois facultés.
·Entrer à l'université devient de plus en plus ardu pour les bacheliers. À partir de cette
année, la sélection des nouveaux bacheliers sera très stricte, car le nombre des nou-
veaux inscrits devra baisser.
Cette démarche sera une première pour l'enseignement supérieur, qui a l'habitude
d'accueillir de grands effectifs. "Chaque année, nous avons l'habitude de recevoir
14 000 nouveaux bacheliers, mais ce chiffre sera sûrement en baisse cette année, car
il est temps pour l'université d'assurer un enseignement de qualité", souligne Wilson Ra-
jerison, président de l'université d'Antananarivo. Cette réforme a été initiée par la fa-
culté des sciences, où seule la moitié des étudiants qui ont envoyé des demandes ont
été sélectionnés. Pour le département de physique-chimie, sur 1 054 candidats, seuls
500 sont admis en première année, contre 500 sur 1 684 dans le département de
sciences naturelles.
Problème d'accueil
La tendance gagne la faculté des lettres et sciences humaines, qui n'a accepté durant les
derniers concours d'entrée en première année que 39% des étudiants. "Ce changement
doit être la suite logique de l'insuffisance de la capacité d'accueil à l'université", estime
un enseignant.
La restriction touchera aussi la faculté de droit, de gestion, d'économie et de sociologie.
L'effectif des nouveaux entrants y sera réduit de moitié. "Si la Degs accueille en moyenne
4 000 étudiants, ce nombre baissera jusqu'à 2 000", explique Wilson Rajerison.
Pour les concernés, c'est l'inquiétude. Mais cette réforme sera assortie d'une mesure
d'accompagnement. "La faculté envisage de mettre en place une formation en ligne en
parallèle avec la formation en salle. Je n'ai aucun détail là-dessus, mais si c'est effectif,
le nombre des étudiants en salles sera réduit d'office", précise Wilson Rajerison. La
date de la prochaine rentrée universitaire n'est pas encore définie pour le moment.
D'autres concours doivent encore avoir lieu.
[69]

EXERCICE 2

En vous a~nt sur les critères qui figurent dans le tableau, repérez les ressem-
blances et les différences entre les quatre exempliers ci-dessous utilisés pour ac-
compagner des présentations orales.
166 Exposition de la recherche

Critères Res..W.C.S et fielces elire les 4 exetllpien

Présente 1absence du nom et des coordonnées de l'auteur


Présence 1absence du contexte de rornmunkalion
Présence 1absence du titre
Présence 1absence du plan
Présence 1absence de précisions sur le corpus
Présence 1absence d'exemples numérotes
Présence 1absence d'exemples c travaillés ,
Présence 1absence de références pour les exemples
Présence 1absence d'une bibtrographie générale
Autres éléments distinctifs

1. R.S.
4e année, Français-Anglais
sheroxy20@yahoo. com
Cours de Méthodologie de la Recherche
21.11.05
Problématique de la recherche :
Peut-on se contenter des sens et des explications que les humains ont imaginés avant
notre naissance, et dont l'humanité est fière, puisqu'ils limitent l'excès nuisible de la pen-
sée libre ? Ou bien il serait mieux de rejeter tous les faux-semblants et de construire une
vision faite d'un déchirement perpétuel, mais qui ait la conscience d'être radical, com-
me tout ce qui est assumé librement? Notre démarche s'inscrit sur cette voie de la trans-
gression des limites perceptives du consommateur de littérature : nous voulons
démontrer que la fiction de Georges Bataille, écrivain, mais aussi sociologue el éco-
nomiste du 2Qe siècle, qui comporte un caractère scandaleux par son érotisme sordi-
de, est un appel désespéré à un double élargissement de la pensée : l'un intérieur,
dans le sens d'une réflexion psychanalytique puisant dans des souvenirs distordus de
son enfance et adolescence et l'autre, qui renvoie à une érudition considérable, visant
à repousser au plus loin les limites de la pensée contemporaine, voire de la pensée
humaine en général.
Corpus prévisionnel: Georges BATAILLE Madame Edwarda. Le mort. Histoire de
l'œil, Editions 10/18, 2004, Le Bleu du Ciel, Editions Pauvert, 1957, Ma Mère, Edi-
tions Pauvert, 1966, Le Coupable, Editions Gallimard, 1944, L'Expérience intérieure,
Editions Gallimard, 1943, L'Erotisme, Editions de Minuit, 1957, La Httérature et le
Mal, Editions Gallimard, 1957;
• Qu'il est beau, qu'il est sale de savoir ! •
• je tiens d'abord à préciser à quel point sont vaines ces affirmations banales, selon
lesquelles l'interdit sexuel est un préjugé, dont il est temps de se défaire. La honte, la
pudeur, qui accompagnent le sentiment fort dl! plaisir, ne seraient elles-mêmes que des
167

preuves d'inintelligence. Autant dire que nous devrions faire table rase et revenir au
temps de l'animalité, de la libre dévoration et de l'indifférence aux immondices.[ ... l.âi
l'homme a besoin du mensonge. après. libre à lui ! l'homme, gui, peut-être, a sa fierté,
est noyé par la masse humaine ... Mais enfin : je n'oublierai jamais ce gui se lie de vio-
lent et de merveilleux à la volonté d'ouvrir les yeux. de voir en face ce gui arrive, ce
gui est. Et je ne saurais pas ce gui arrive, si je ne savais rien du plaisir extrême. si je
ne savais rien de l'extrême douleur! • !Georges BATAILLE, Préface à Mme Edwarda,
Editions • 10/18 •, 1973, in Madame Edwarda. Le mort. Histoire de l'œil, Editions
• 10/18 •, 2004)
• Si tu as peur de tout, lis ce livre, mais d'abord, écoute-moi : si tu ris. c'est que tu as
~· Un livre, il te semble, est chose inerte. C'est possible. Et pourtant, si, comme il
arrive, tu ne sais pas lire? devrais-tu redouter ... ?Es-tu seul? as-tu froid? sais-tu jusqu'à
quel point l'homme est toi-même ? imbécile ? et nu ? • (Mme Edwarda)
• [ ... ] ayant la terreur, expressive au fond d'un insurmontable désir, de voir l'un des
monstrueux coups de corne qu'un taureau précipité sans cesse avec colère frappe
aveuglément dans le vide des étoffes de couleur, jeter en l'air le torero. Il faut dire,
d'ailleurs, que si, sans long arrêt et sans fin, la redoutable bête passe et repasse à tra-
vers la cape, à un doigt de la ligne du corps du torero, on éprouve le sentiment de
projection totale et répétée particulière au jeu physique de l'amour. la proximité de la
mort y est sentie de la même façon. • (Histoire de /'œi~

2. M.V.
Université Ovidius Constanta Roumanie
DILTEC, Université Paris Ill Sorbonne Nouvelle
La lecture à haute voix en FLE au niveau avancé :
Quelles représentations de l'aral ? Quelles représentations de la lecture ?
Étude sur un corpus de programmes et de manuels roumains pour le lycée ( 19702000)

1. La lecture à haute voix dans les programmes scolaires et les ma-


nuels roumains de FLE des années· r972- r980 :
Ministère de l'Éducation et de l'Enseignement (1972) : Programme de langue fran-
çaise pour le lycée, Bucarest : EDP [c'est nous qui traduisons].
1. la lecture correcte d'un texte français par les élèves ne peut être obtenue en
faisant l'économie de certaines habiletés d'articulation du système phonétique
de la langue française, pour que l'élève puisse reconnaître rapidement les sons
représentés par la succession de graphèmes et qu'il puisse les articuler correc-
tement. S'ajoutent à cela les nombreux éléments prosodiques (rythme, accent,
intonation) qui doivent accompagner la lecture, mais pour lesquels le système
graphique ne contient que des informations très sommaires (p. 7).
2. Étant donné qu'un texte est enseigné pendant plusieurs cours, et que la majo-
rité des applications reproduisent presque toutes les séquences du dialogue,
la mémorisation des répliques avec l'aide, éventuellement, d'un exercice sup-
plémentaire effectué en classe représente un moyen excellent de stocker une
série de réactions linguistiques (p. 6).
3. le disque offre la plupart des fois seulement la lecture enregistrée du texte du
manuel. l'audition répétée de cet enregistrement peut contribuer à une meilleu-
re éducation de l'appareil auditif, d'autant plus que les enregistrements sont
réalisés par des locuteurs natifs (p. 6).
168 Exposition de la recherche

11. La lecture à haule voix clans les programmes scolaires et les


manuels roumains de FLE des années l9BD-2000:
Ministère de l'Éducation Nationale 11981) : Programme de langue française pour
le lycée, Bucarest, EDP [c'est nous qui traduisons]
4. L'enseignement de la langue moderne vise l'augmentation du nombre d'unités
lexicales et morphcrsyntaxiques connues por les apprenants, le perfectionne-
ment des habiletés d'eX(lression orale et écrite, de compréhension du message
oral et de lecture. [ ... ]A la fin de la première étape du lycée, les apprenants
devront être capables de lire en rythme norma1!80-1 00 mots 1 minute) les tex-
tes du manuel, ainsi que des textes de difficulté semblable comprenant le vo-
cabulaire et les structures grammaticales acquises et un nombre de nouveaux
mots !200-300) dont le sens peut facilement être déduit du contexte !pp. 3-4).
5. Dans le processus d'enseignement, on accordera une attention particulière à
l'aspect oral de la langue, à la compréhension du message oral et à l'expres-
sion orale. Les connaissances ainsi acquises seront consolidées dans le plan
écrit de la langue par les habiletés de lecture et d'écriture !p. 7).
6. tous en tant que pronom se prononce [tus]
s'égayer, balayer, de même que d'autres verbes en~ changent facultati-
vement !:y en l devant un g muet : il balaye ou il balaie
se rappeler, de même que d'autres verbes en -eler, redoublent la consonne l
devant un g muet
dompter -prononcez [dote]- en marge du texte Sur /es quais de la Seine
d'après Anatole France
!Manuel pour la classe de Xlème, 1983, EDP, p. 13).

Il. la lecture à haule voix clans les programmes scolaires et les


manuels roumains de FLE Jes années 2000 :
Ministère de l'jducation Nationale 12000) : Programa seo/ara de Limba franceza
pentru clasa a IX-a [c'est nous qui traduisons].
7. À la fin de la classe de IX-ème, l'apprenant sera capable de:
- lire expressivement des textes connus de point de vue sémantique ;
- regrouper thématiquement des informations extraites de lettres, prospectus,
petites annonces ;
- identifier la 1 les conclusions d'un texte argumentatif.
Ces objectif seront atteints par le biais des activités suivantes :
- activités de lecture par rôles ;
- lectures de poésies ;
- exercices de constitution de listes, de modèles graphiques de type réseau ;
- exercices d'extraction de l'information essentielle ;
- exercices de type vrai 1 faux.!p. 64)
8. Lisez et jouez le dialogue :
Michel Martin: Allo, l'agence .,Notre foyer"? Bonjour, mademoiselle. C'est
pour l'annonce no. 123 du Figaro de jeudi dernier. je voudrais avoir quelques
détails supplémentaires.
Secéetaire : Vous dites l'annonce 123 ? Désolée, nous l'avons déjà louée.
Mais attendez ... Ah, oui ... j'aurais quelque chose de mieux à vous proposer.
Ce serait un trois-pièces, séjour, cuisine, salle de bains, chauffage individuel.
C'est près du parc Central. [ ... ]
M. M. :- Le loyer est de combien ?
l'résenter S/1 recherche : exposé IKIII et suppotts électroniques 169

S. :-Voyons ... pas trop cher.


M.M. :Votre .pas trop cher" combien représente-t-il en FF ?
S. :-4500 FF toutes charges comprises.
[ ... ]
M.M. : Parfaitement. À demain ! Au revoir, Mademoiselle.
(Manuel de français pour la classe de IX-ème, Bucarest: Cavallioti, p. 25).
9. Lisez à haute voix le poème: (en marge du poème Chanson de Fortune, de
Alfred de Musset)
(Manuel de français pour la classe de IX-ème, Bucarest: Cavallioti, p. 54).
3. Session de communications le 30 mars 2007, Université« Ovidius »
de Constanta
Errare llumanum est. Comment peut-on apprendre des erreurs ?
Fautes typiques des apprenants roumains en classe de FLE dans l'ex-
pression écrite
Mrd. Constantinescu lrina
CORPUS = 50 produdions écrites de nos élèves de 2 classes de IX• du lycée • George
Emil Pelade • de Constante, étudiant le français comme deuxième langue étrangère, où
ils racontent en l (). 15 lignes comment ils ont passé leurs vacances d'hiver.

T.w-1
Erreurs les plus récurrentes chez les apprenants

.....
Détenilalts Exllllplelerrew CoiiStnctiell carrede

J'ai fait des hommes de neige


•J'oi foi! hommes de neige
*Nous avons monté dlonsons Nous avons monté des dlonsons
*Lo voconœ du hiver Les vocoJKes d'hiver
•resprït du fête resprit de lo fête
*Dons lo vacoJKe du hiver Pendant les voconces d'hiver
*Le nouveau année Lo nouvelle année
*Dans reste de temps Dans le reste du temps
*Ë lo Paris AParis
•J'ai reçu beaucoup des cadeaux J'oi reçu beaucoup de cadeaux
*Cettes vacoJKes Ces vacances
*Mon parentes/Mon mère Mes parents/Ma mère
*Mon cadeaux/Man fêtes Mes cadeaux/Mes fêtes
*Dans la neuf année Pendant lo nouvelle année
"Tout jours Tous les jours
*Avec mo plus bonne amie Avec mo meilleure amie
*Les mieux amis Les meilleurs omis
Formes verbales *Je suis liYerti Je me suis liYerfi
•J' oi reposé Je me suis reposé
*Je suis passé mes voconces J'ai passé mes votoJKes
•J'oi resté à mo maison Je suis resté chez moi
*J'oi lis beaucoup de livres J'ai lu beaucoup de livres
*Je recevis/j'oi reœvois des cadeaux J'oi reçu des cadeaux
*Ils veniront Ils viendront
*Je me suis jouée avec eux J'oi joué avec eux
170 Exposition de la recherche

.....
Dét...m..ts Ex..... tl'errew

*Dons les vacances d'hiver


c.mctiol camcte

Prépositions Pendant les va'ances d'hiver


*Sur 3 janvier Le 3 janvier
*J'ai aidé à mo mère J'ai aidé mo mère
*J'ai~àmotunte J'ai reru mo tunte
*En 'elle nouvelle année Pendu~ (elle nouvelle année
*Dons le jour de Noël Le jour de Noël
•Je suis ollé àmes grands-parents le suis allé mez mes grands-parents
•J'ai aidé ma mère pour arranger/préparer J'ai aidé mo mère arranger/préparer à manger
manger Je suis resté dlez moi/à la maison
•Je suis resté àma maison/en la maison
•J'ai passé les YOOIIK85 près de mes amis J'ai passé les VO(aMes avl(jà (Ôfé de mes amis
*(bez mes amis, en StKeava Chez mes omis, àSU(eava
&reurs •Je me suis relaxée Je me suis relcKhée
d'arlhogrophe •J'ai fait beau'oup de lotos J'ai fait beaU[DIIp de photos
*Le Noël a été très orible Le Noël aété très horrible
*Le Révelion Le Réveillon
*Le peisaje Lepoysoge
*Je suis allé à la palinoar Je suis aftée à la patinoire
*Préparer une salate Préparer une salade
*Faire des CKqUizitions Faire des CKqUisitions
•Aller au patinaje Aller au patinage
*Aller à la rompagnie Aller à la mmpagne
Mol5 mnfondus/ *Le (alculateur rordinateur
inventès ou mal *Se distroire Se divertir
utilisés *Faire propreté Faire le neHoyage
*Petré(er Passer
*J'ai passé proche 24 heures J'ai passé presque 24 heures
*Perfect Parfait
*RO(anter Se remontrer
*Studier /tuater
*v-ISiter Rendre visite
Bibliographie sélective :
1. ASTOlFI, j. P. ( 1997) : l'erreur, un outil pour enseigner, Paris : ESF
2. CORDER, S. P., 1980 [ 1967) : • Oue signifient les erreurs des apprenants ? •, in langa-
ges, 57, p. 9-15. (texte original : • The signifiance of learners' errors •, in International Review
of Applied linguistics, V, 4, p. 161-170)
3. GAUSSON, R.; COSTE, D. {1976\: Dictionnaire de didactique des langues, Paris: Ha-
chette
4. PIAGET, jean [ 1974) : Réussir et comprendre, Paris : P.U.F.
5. SKINNER, B.J. (1969): la révolution scientifique de l'enseignement (trad. fr). Mardaga:
Bruxelles
6. TAGUANTE, C., ( 1994) : la classe de langue, Paris : Clé International
l'résenter sa recherche : exposé orulet SUflfi0/1$ électroniques 111

4. G.C. 19 octobre 2001


Crise identitaire et repérage spatial.
La Moldavie après 1991
A)
Référence spatiale : les russophones de l'Est de la Moldavie
Les forces de maintien de la paix sont entrées en Moldavie
Référence étatique: Accusée par la Moldavie et la Roumanie voisine d'• agress"1on • ...
Référence mixte : En cas de réunification de la Moldavie avec la Roumanie ...

B)
Les débuts de lo CE/. Les Douze sont prêts à reconnaître huit des Républiques de l'ex.lJRSS.
(01.01.92)
CE/: nouveaux affrontements en Moldavie. L'Ukraine sur le qui-vive. ( 11 .04.92)
A l'intérieur de l'ex-URSS, par exemple en Tadjikistan, en Moldavie (14.05.93)

C)
Espace européen: Un entretien avec M. Teodor Melescanu ... Nous sommes conscients que
la Moldavie se trouve à la croisée des chemins. (07.01.93)
Au centre de l'échiquier [des Balkans], la Roumanie et la Moldavie (06.06.95)

Les Balkans : en Moldavie ( 1999)


Dans /es pays d'Europe centrale et orientale (Macédoine, Moldavie, etc.) (13.01.99)

L'espace relationnel. La Moldavie et ses voisins


250
Il Fonne " Moldavie »
200 • Forme " Russie »
D Fonne " Roumanie »
• Fonne " Ukraine »

50
..
0
1992
:Jj
1993
Il. l.r-.1
1994 1995 1996
IL.-,.
1997 -
1998 1999 2000

EXERCICE 3

Situation : vous devez intervenir dans un colloque avec une communication portant
sur l'interculturel dans les manuels roumains de français langue étrangère. Vous
apprenez à la dernière minute que la salle dans laquelle vous intervenez ne dispo-
se pas de matériel pour l'utilisation du Power Point et vous n'avez pas prévu de
photocopies. Quelles solutions pouvez-vous imaginer pour assurer une lisibilité
172 Exposition de la recherche

maximale à votre présentation ?

5. Corrigé des exercices d'application


EXERCICE 1
Apartir elu lexie ci-cles5011s sur la limitation cles places cl'entrée à l'Université cl'An-
tananarivo {Maclagascar}, proposez, dans un premier lemps, une présentation
Power Point en 4 cliapositives, puis en 2 diapositives (sans compler la diapositive-
litre). Faites allention à la sélection cles inlormations en fonction cie ces conln:Jinles.

Quelques tendances en chiffres


Descript;on du contexte
1
Limitation massive des •TI'QIS~(~Lellreset$tiente$ 1
~.Droll)
places à l'université
• 0Mnan:hell"'rr0v88llepourf.-ignemant 1
L\mNamté d'AntaNmarivO
:="·<>'·-~-=- ... ,..,.. 1

--
eompte limiter le non1bre
d'étudiants Bfl premjète année. •5elec:tionlrilsstridedesf"IOu'oiiWUX:~
lanombrflde!IIWJI.IIIeaU)<Iflsaitslruniversilé

Raisons du changement 1 Réacllons des deux cOtés ·

.......... inq<;... dansl'.........


concours ql.li doiYel1t encore avcir Ji8u

• Réponse p1us appropriée a l'Insuffisance • Projetderuniversîté:lonnationenligne


de la capacité d'accueil da l'université l perallèlementàlaformationenaak.

~-~.et évolutions l'

~-.... 1::.:: ::...... ~- Raisons du changement


llmltation massive des
places à l'université
L'université d'Antananarivo
-~:-: ::: •i 1

~~;:••~ ~~~ _:~_._._.....J


compte Hmitar le R001Ibre
d'étutiants ert pœmiènt année.

1: L _·_:-_,._-_
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...
Présenter sa redrerdre : exposé OTIII et supports électroniques 173

EXERCICE 2
En vous appuyant sur les crilères qui figurent dons le lableou, repérez les ressem-
blances et les différences enfre les quaire exempliers ci-dessous utilisés pour ac-
compagner des présenlalions orales.

Critères Resselllblaces et tlfférelœs etdre les 4 exelllplers


Présen[e 1abseiKe du nom et des
[oordonnées de l'auteur 2 -110111 et rottod!ement illslituliooneltle
3 - 110111 et statut tle Yllllletll'.
y--;
1 -110111, statut et adresse mad tle l'llllletll' ;

4-10111 de l'auteur
Présen(e 1absen(e du rontexte 1 - intitulé du CHrS oi a liev l'expese ;
de (otnmuni(ation 2 - pus précisé ;
3 - titre de la manifestation sdentilique.
4.· pus précisé.
Présente 1abseiKe du litre 1-pusdetitre;
2, 3, 4 - présence •u titre.
Présen(e 1absen(e du plan 1, 2- présence de sous-titres ;
3- pus de sous-litres, mais rubriques dans le toblecw
4 -pus de sous-titres, mais lettrage des porties de l'exposé.
PréseiKe 1absen(e de prédsions sur 1, 3- précisioas explicites ;
le (OipU5 2 - précisions Ibis le titre tlel'expesé;
4. - pus de prédsions explidtes
Présen(e 1abseiKe d'exemples 1, 3, 4- exemples noa alllllérotés;
numérotes 2 - exemples numérotés.
Présente 1absen(e d'exemples 1, 2, 4- exelllples avec soulignelaeat lies éléments tle focalisatioa;
• travailles • 3- exemples non travaillés
PréseiKe 1abseiKe de référen(es 1 - nom du livre-soune après dtoque exemple ;
pour les exemples 2- référen(e (Omplète du texte-soune (ovet numéro de poge et sourœ de la
trodudionl ;
3- pus de référenœ pour les exemples.
4 - dote du journal après moque exemple.
Présen(e 1absen(e 1, 2, 4- pas tle billliograplie géaérale;
d'une ~raphie générale 3- bibliographie générale à la fin de l'exemplier
Autres éléments d"IS!indifs 1 - présente explidte de la problématique de l'étude
4- présenœ d'un tableau statistique des O«Urremes
174 Exposition de la recherche

EXERCICE 3
Situafion : vous elevez intervenir clans un colloque avec une communication portant
sur /'interwhurel clans les manuels roumains Je fronçais longue étrangère. Vous
apprenez à la clemière minute que la salle clans laquelle WHIS intervenez ne dispo-
se pas Je malériel pour l'utilisation elu Power Point et vous n'avez pas prévu Je
photocopies. Quelles solufions powez-vous imaginer pour assurer une lisibilité
maximale à votre présenfalion ?

- utilisation du tableau pour noter les références bibliographiques, les termes-clé ou


les termes spécialisés ainsi que les schémas explicatifs ;
- variation optimale du rythme de porole pour permettre une bonne audition de la
port du public ;
- introduction de moments de bilan provisoire qui permettent au public de saisir les
principales articulations de l'exposé;
- présentation des manuels qui forment le corpus de l'étude (en les montrant au début
de l'exposé, mais en les proposant pour consultation après la fin de l'exposé).
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POUR AWR PlUS LOIN •••


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[125] TuNGER, V., Attirer et informer. Les titres d'expositions muséales, Paris, L'Harmattan, 2005.
[126] VIGNAL, M. (dir.), Dictionnaire de la musique, Paris, Larousse, 2005.
[127] VJGOUR, C., La comparaison dans les sciences sociales, Paris, La Découverte, 2005.
[128] VLAD, M., Contribution à l'étude de la lecture scolaire en français langue étrangère au
niveau avancé, Thèse de Doctorat Nouveau Régime, Université de la Sorbonne nouvelle-
Paris 3 et Ovidius Constanta, 2002.
[129] VLAD, M., «La lecture scolaire en français langue étrangère au niveau avancé. Proposi-
tions pour une étude multiparamétrique », Travaux de Didactique, n°52, Université de
Montpellier 3, 2005.
[130] WALTEREIT, R., <<Comparer la polysémie des marqueurs discursifs>>, in: Drescher, M.,
Frank-Job, B. (éd.) Les marqueurs discursifs dans les langues romanes. Approches théori-
ques et méthodologiques. Frankfurt, Peter Lang, 2006, 141-151.
[131) WOLfF, F., <<Je et maintenant», in: Bourgeois-Gironde, S. (dir.), Les formes de l'indexi-
calité. Langage et pensée en contexte, Paris, Éditions ENS rue d'Ulm, 2005. ,
[132] http://www.theses.ulaval.ca/2003/20957/ch03.htm1 [consulté Je 19/09/07]
[133) http://www.etudiantinfirmier.com/index_neuro.php ?page=3 [consulté Je 4/09/08]
[ 134] http;//vertebresfossiles.free.fr/actu!dino_ esperaza.htm
[135] http://fr.wikinews.org [consulté le 15/04/08]
(1361 http://www.chine-informations.com [consulté le 15/04/08]
GLOSSAIRE

Bibliographie
J . Ensemble des ouvrages, articles et encyclopédies ou dictionnaires consultés dans le cadre
d'un travail de recherche. On appelle webographie l'ensemble des sources consultées en
ligne. 2. Liste des sources utilisées, ordonnée, le plus souvent par ordre alphabétique, el pré-
sentée d'après les normes ISO ou d'après les normes universitaires en vigueur.

Catégories opératoires
Catégories utilisées pour relever, décrire et classer les données relatives à un sujet de recherche.

Citation
Extrait d'un ouvrage (monographie, article, dictionnaire, etc.) ou d'un site Internet, repris fidè-
lement dans le texte ; une citation se distingue du reste du texte par sa présentation graphique
(guillemets, italiques, retrait, police, etc.) el elle comporte une mention détaillée des références
(auteur, titre, année d'édition, page).

Corpus
Ensemble des données recueillies, classées et analysées dans le cadre d'un travail de recherche
en vue d'une démonstration ou de la confirmation/infirmation de l'hypothèse de recherche.

Exemplier, ou Hand-out
Support • papier • accompagnant une présentation orale (communication ou conférence),
l'exemplier recense généralement les exemples, les schémas, les tableaux et les images sur les-
quels s'appuie celle-ci.

Hypothèse, ou thèse
Proposition formulée en réponse à un questionnement scientifique, considérée comme admise
provisoirement, avant d'être vérifiée- confirmée ou infirmée- par le travail de recherche.

Objet d'étude
Objet soumis à la description et à l'expérimentation.

Objet de recherche
Objet constituant la réponse, ou l'élément-dé de la réponse, à la question posée. Objet d'étu-
de el objet de recherche ne se confondent pas, l'objet d'étude constituant en quelque sorte la
• part tangible • de l'objet de recherche. Par ailleurs, pour un seul et même objet de recherche
ile sens) on peut faire appel à plusieurs objets d'étude (le nom, la phrase, le texte, l'image ... ).

Plagiat
Recopiage, avec ou sans reformulation, d'un texte ; emprunt d'idées ou de notions sans indi-
cation précise des sources (auteur, page, utilisation des guillemets).
184 L'écrit universitaire en pratique

Problématique
Questionnement- ou ensemble de questions- qu'on se pose à partir d'une situation ou d'un
état des lieux donné. Ce questionnement implique une mise en perspective de la théorie et de
l'empirie ainsi qu'une anticipation de l'approche choisie dans le cadre du travail de recherche.
Revue de la littérature
Synthèse critique élabor~ à partir des lecrures relatives à un sujet de recherche. la revue de
la littérature sert à cerner l'état de l'art tout en mettant en avant les questions restées sans répon-
se, les manquements ou, au contraire, les apports significatifs des travaux antérieurs; elle per-
met d'instaurer les bases du travail de recherche original développé dans les chapitres qui la
suivent.
INDEX DES TERMES

1 1
abréviation 127-13 1, 134-138 index nominum 20, 22, 27, 31
argumentation 20, 35, 86, 95-97, 105 index rerum 20-21 , 27, 31
B introduction 10, 44-45, 47, 110, J 15-
119, 121, 124-125, 162
bibliographie 5, 9-18, 22-23, 33-34,
36--37,68,81-82, 131, 166 L
c locutions latines 129, 131-132, 134
calégOiie opéroloire 58 M
citation 5, 11-12, 37, 40, 65, 68-70,
72-75,79-80,82-85,87-88,90-93, méthodes 33-34, 36, 43-46, 55, 58-59,
108, 129, 131, 140, 143, 164 63-66,69-70,100,110-111,115
concept 19-21, 36, 95, 98, 134 mot-clé 19, 21-22, 24, 26--30
conclusion 14, 47, 97, 115, 117-118, N
122, 126, 162
corpus 5, 38, 41, 44-46, 49, 53, 55-59, note de bas de page 68, 79, 81-87, 130
62--66, 74, 95, 101, 115, 155-157, notion 19-23
166
cyberplagiot Voir Plagiat 69
0
objet d'étude 28, 30, 56, 59, Ill, 114
D objet de recherche 21, 30, 44, 46, 63, 66
déontologie 5,.67, 71
description 9 5-1 0 1, 111
p
droit de citation 69 plagiat 67-70, 72-75
E problématique 5, 9-10, 19, 23, 33-34,
37, 40, 43-47, 51' 54, 57, 97, ll 0-
énonciation 5, 107, 112-113, 134 111,113,115-118,162
exemplier 161-162, 164-166, 173 propriété intellectuelle 67, 69-70
explication 95, 97-100, 105
F R
recherche documentaire 19, 22-23, 29
fiche de lecture 34, 40
revue de la littérature 5, 33-37,40, 44-45,
G 49, 53, llO
glossaire 21 , 131-1 3 2 T
H traduction 58, 82, 85, lOO, 155, 157-160
handout Voir Exemplier 164 transcription 58, 100, 139, 148, 155-
hypothèse 34, 36--37, 43-44, 47-48, 52, 158, 160
55-56,59, 110-111, 117, 142 transition 1 15, 1 18
TABLES DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS············································································································································· 5

Partie 1
Mise en place de lo recherche

CHAPITRE 1
LA BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................................... 9 .
1. La bibliographie : un outa de recherche ...................................................... .................... .......................... 9
1.1 Consffhler une bibliographie ................. ....... ................................................................................................. 9
1.2 Critères d'évaluation des sources .................................................................................................................. 9
2. La bibliographie : un élément du travail universitaire ............. .................................................. ........... 1o
2.1 Le mode de présentation générale ............................................................................................................. 11
2.2 L'étendue .................................................................................................................................................. 11
3. Présenter sa bibliographie .......................................................................................................................... 11
3.1 Les codes de présentation .......................................................................................................................... 11
3.2 Exemples de présentation .......................................................................................................................... 12
3.3 Le lieu de présentation de la bibliographie ................................................................................................. 14
4. Exercices d'application ................................................................................................................................. 14
S. Corrigé des exercices d'application ........................................................................................................... 16
• ttLtll wuversnatre en pratique

CHAPITRE 2
NOTIONS ET MOTS-CLÉS ..................................................................................................................... 19
1. Des notions aux mots-dés ........................................................................................................................... 19
1.1 ldenlificotion concep!'Jelle de la discipline et du champ de recherche .......................................................... 19
1.2 [onslilution d'un index .•.,.......................................................................................................................... 20
1.3 61ossoire ................................................................................................................•.................................. 21
1.4 Mots-clés··················································································································································· 21
2. Mots-dés et recherche documentaire ........................................................................................................ 22
2.1 Types de recherche par mols-dés ............................................................................................................... 22
2.2 Outils de recherche ..................................................................................................................................... 23
3. Exercices d'appUcation ................................................................................................................................. 24
4. Corrigé des exerckes d'opplkafion ........................................................................................................... 27

CHAPITRE 3
REVUE DE LA LITTÉRATURE, CONSIGNES ET MÉTHODES·--·'········································ 33
1. Quelques principes de lo revue de la littérature .................................................................................... 33
1.1 Les données nécessaires pour aborder la revue de Jo littérature .................................................................. 33
1.2 Une lecture attentive et critique ...........................................,...................................................................... 34
1.3 La question de /'interdisâp/inorité ............................................................................................................... 34
J. 4 La rédaction ............................................................................................................................................... 35
2. la revue de la littérature en trois points .................................................................................................. 36
2. J Préalables: repérer les auteurs et les ouvrages importun{) ayant Imité d'un suief donné ............................ 36
2.2 Étapes ....................................................................................................................................................... 36
2.3 Attentes ..................................................................................................................................................... 37
3. Exerdces d'application ................................................................................................................................. 37
4. Corrigé des exercices d'application ........................................................................................................... 40

CHAPITRE 4
PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE ET HYPOTHÈSE(S) ............................................... 43
1. La problématique de rechenhe ................................................................................................................. 43
1.1 Les éléments constituants d'une problématique ................................................................. ......................... 44
1.2 ·Des modèles possibles de problématique·················································································'·················· 45
2. l'hypothèse de recherche ........................................................................................................................... 47
3. Exercices d'application ................................................................................................................................. 49
4. Corrigé des exercices d'application .. .......................................................... ......................... ...................... 53
107

CHAPITRE 5
lE CORPUS .......................................................................................................................................:............... 55
1. Les méthodes de recueil de données ........................................................................................................ 55
2. les critères de choix du corpus ............................................................................................................... ... 55
3. Du recueil des données à l'identification des outils d'analyse ............................................................. 57
4. Exercices d'opphcotion ................................................................................................................................. 59
5. Corrigé des exercices d'application ........................................................................................................... 64

CHAPITRE 6
DÉONTOlOGIE DE lA RECHERCHE ............................................................................................... 67
l. le droit d'auteur et lo « propriété intellectuelle » ................................................................................. 67
1.1 Plagiat et emprunt ..................................................................................................................................... 67
1.2 Plagiat intentionnel vs plagiat accidentel .................................................................................................... 68
1.3 Cyberplogiot et détection automatique du plagiat ....................................................................................... 69
1.4 Utilisation de méthodes, de logkiels, etc. ................................................................................................... 69
1. 5 Le droit de dtution ..................................................................................................................................... 69
2. Données et retombées de la recherche .................................................................................................... 70
2.1 Données de recherche ................................................................................................................................ 70
2.1.1 OUI!Iité et origine des données ............................................................................................................. 70
2.1.2 Droit àl'image, respect de la vie privée et de l'intégrité de l'individu ......................................................... 71
2.2 Retombées de la recherche ........................................................................................................................ 71
3. Exercices d'opplicotion ................................................................................................................................. 72
4. Corrigé des exerckes d'ap~ication ........................................................................................................... 73

Partie 2
Exposition de la recherche
CHAPITRE 7
CITATIONS, RENVOIS, NOTES ......................................................................................................... 79
1. Normes typographiques et bibliographiques .......................................................................................... 79
1.1 Conseils de présentation des citations ........................................................................................................ 79
1.1. 1 les citofions coort&s ........... ........... ... .. ... .. .. ... .. .. .... .................... ....... ......... ..... .. ... ...... .................. ...... .. 79
l.l. 2 les cito!ioos de plus de 3 r~goos .. .... ..... .. ........................................... ................................... ....... ......... 80
1.2 Conseils de présentation des renvois .......................................................................................................... 80
1.2.1 Renvois oprès une citn1ion ................................................................................................................... 80
l. 2. 2 Renvoi à ~usieurs textes du même outeur publiés lo même onnée .................................. ....... ... .... ...... ...... 81
1.3 Cos poTticuliers .....................................................................................................................:.................... 81
1.3.1 Renvoi il des outems cités por un tiers .....,............................................................................................. 82
L'écrit universitaire en prahque

l. 3. 2 Otofions en longue éfrongère ........................................................ ........ ............................................... 82


2. Norme; rédactionnelles ....................:.......................................................................................................... 83
3. La note ............................................................................................................................................................ 84
3.1 Usage ........................................................................................................................................................ 85
3.2 Normes de présentation ............................................................................................................................. 87
4. Exercices d'application ................................................................................................................................. 87 ·
5. Corrigé des exercices d'application .....................................:..................................-................................. 91

CHAPITRE 8
EXPOSER SA RECHERCHE
(ARGUMENTATION, EXPLICATION, DESCRIPTION) ........................................................... 95
1. l'argumentation ......................................................................................................................................... 95
2. l' explico1ion et la description .................................................................................................... .. ............. 9ï
2.1 Présenter une explication .......................................................................................................................... 98
2.1.1 e
la définifion ............................. ........................ .................. ............ ................................................... 9
2.1.2 la description ................................,................................................................................................... 99
2.1.3 la compmoi!ion ................................................................................................................................. 99
les graphiques, les lobleoux, les imoges .............................................................................................. 99
2.1.4
2.2 Procédures privilégiées par l'explication ...................................................................................................... 99
2.3 Introduire iJne description .....................................................................:.................................................. 100
2.4 Procédures privilégiées par la description .................................................................................................. 101
3. Exercices d'application .................................... .. ....................................................................................... 102
4. Corrigé des exerckes d'application ......................... ................................................................................ 104

CHAPITRE 9
ÉNONCIATION ...................................................;...................................................................................... 107
l. Em~oi des pronoms ................................................................................................................................. 107
2. Passivation ......................................................................... .... .. ...................................... ........... .. ........... ...... l 08
3. localisation par deixis ............................................................................................................................. 109
4. Emploi des temps var!mux ....................................................................................................................... 110
5. Mote sur l'emploi des énoncés négatifs ................................................................................................. 110
6. Modalités et subjectivité ............................................................................................. ,............................. 111
7. Exercices d'application ...................................... ..................... ....... .... ................................................. 112
8. Corrigé des exercices d'application ......................................................................................................: 113

CHAPITRE 10
!NTRODUCTION, CONCLUSION, TRANSITIONS .......................................................... 115
:. L'introduction ............................................................................................................................................. 1~ 5
Table tles matières 191

2. la conclusion ............................................................................ ......... ............... .. ......................................... 117


3. les transitions ............................................................................................................................................. 118
4. Exercices d'application ............................................................................................................................... 119
S. Corrigés des exercices d'application ....................................................................................................... 124

CHAPITRE 11
ABRÉVIATIONS ET USAGE DES ABRÉVIATIONS DAN!) lES RENVOIS ................ 127
1. les différentes abréviations ..................... ,............................................................................................... 127
2. les abréviations latines ...................................................................................................................,......... 127
2.1 Quand et comment employer des obréviolltJns ? ...................................................................................... 129
2.2 Les abréviations àretenir ......................................................................................................................... 129
2.3 Usages dans le corps du texte ou en note de bos de page ........................................................................ 130
2.4 Usages dans la bibliogrof;hie .................................................................................................................... 131
3. les locutions et expressions latines ......................................................................................................... 131
3.1 Petit glossaire d'expressions latines illustrées ........................................................................................... 132
3.2 Usage notionnel des expressions latines ................................................................................................... 134
4. Exercices d'application ............................................................................................................................... 135
S. Corrigé des exercices d'application ........................................................................................................ 137

CHAPITRE 12
BOÎTE À OUTilS « NORMES D'ÉCRITURE ».
(PONCTUATION, ~WUSCULES, CHIFFRES) ........................................................................... 139
1. la ponduotion ............................................................................................................................................. 139
1.1 Les deux-points ................................................................................................................. ....................... 140
1. 2 Les points de suspension .......................... ... ............................ ... ...... ......................... .............. .............. 140
1.3 Le poin; d'interrogation et le point rf'exclamation ................................. ;................................................... 140
1.4 La virgule ................................................................................................................................................. 141
l. 5 Le point-virgule .............. ...................... ... ........ ..................... .......................... ....... ....... ................. ......... 14 2
l. 6 Différences d'emploi des signes de ponctuation en anglais et en français .... ....... .................................... 142
1.7 Les croch9ts ............................................................................................................................................. 143
1.8 les parenthèses ....................................................................:................................................................. 143
2. Les majuscules .................................................................:......................................................................... 144
2.1 Qunnd employer une majuscule ? ........................................................................................................... 144
2.2 liloiusw/e et nom de pays, de lieux, d'habitants... ............................................................................. 144
2.3 les maiuscules dons les discours spécialisés ........................................................................................... 145
2.4 Mise en voleur de ce;toins term~s ........................................................................................................... 146
2.5 L'absence de majuscule ......................................................................................................................... 146
2.6 les majuscules dans les titres ............................................ .... ................. ............................ ...... ........ . i 46
2.7 Accentuation et cédille sur les majuscules ........................................................................................... 147

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