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Résoudre la dissonance cognitive

1. Préparez le terrain
« La caverne dans laquelle vous redoutez de pénétrer contient le trésor
que vous recherchez. » Joseph Campbell
Pour préparer le terrain, je vous invite à prendre un moment pour lire et
intérioriser ces déclarations.

1. Je suis prêt(e) à accepter mes émotions et faire face à ma douleur durant


le processus de rétablissement.
2. J’ai la volonté de poursuivre ce chemin de libération malgré l’inconfort
généré par le changement.
3. Je suis prêt(e) à affronter la réalité et sortir du déni.
4. Je suis prêt(e) à prendre le temps nécessaire pour affronter
courageusement et comprendre mes fausses croyances.
5. Je suis prêt(e) à trouver des alternatives saines et constructives pour
remplacer mes vieux schémas (pensées et comportements).
6. Je suis prêt(e) à me libérer de mes automatismes mal-adaptatifs de survie.
Je n’en ai pas besoin aujourd’hui.
7. J’ai la volonté d’apprendre de nouvelles façons d’agir plus saines et qui
m’aideront à réussir les nouveaux défis.
8. Je comprends que la pérennité du changement positif que je souhaite
apporter dans ma vie nécessite un travail régulier et constant.
9. Je suis prêt(e) à investir le temps et l’énergie nécessaires pour comprendre
et me libérer des schémas mal-adaptatifs.
10. Je m’octroie la permission de faire passer mon bien-être psychologique et
physique en priorité lorsque je suis dans le respect des limites d’autrui.

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2. Dressez la liste des messages erronés
Il s’agit de reconnaître le dialogue intérieur irrationnel. Vous pensez peut-être
qu’il s’agit de la voix de votre « cœur » ? En réalité, cette voix autocritique,
chargée de culpabilité, est le résultat de vos fausses croyances. C’est l’origine
de votre dissonance cognitive.

Alors, je vous invite dans cette première étape à aller à la rencontre de ces
messages négatifs afin d’apprendre à les identifier.

Notez par écrit toutes les croyances concernant votre relation actuelle ou
passée et qui vous empêchent de passer à autre chose.

Voici quelques exemples courants :

• C'est ma faute s'il(elle) s'est mal comporté avec moi.


• J'aurais pu faire plus d'efforts.
• J'aurais pu lui donner une autre chance.
• Il/elle est quand même bienveillant(e) avec les autres. Le problème vient
forcément de moi.
• C'est peut-être moi qui l'ai provoqué(e) !
• Personne ne pourra m’aimer.
• Je ne suis bon(ne) à rien.
• Je n’ai pas de compétences, de qualifications, de légitimité, etc.
• ...etc.

Écrivez toutes les croyances provenant de cette partie irrationnelle de votre


esprit - ce côté de vous qui refuse d’affronter la douleur.

3. Identifiez les croyances limitantes du passé


Essayez de plonger un peu dans votre passé pour comprendre l’origine de ces
conditionnements.

• Vos parents, vos proches, ou vos professeurs vous faisaient-ils des


reproches incessants ?
• Quels types de reproches entendiez-vous souvent ?
• À votre avis, qu’est ce qui pourrait être à l’origine de vos fausses
croyances actuelles ?
• Etiez-vous constamment à la recherche d’approbation pour obtenir
quelques miettes d’amour et d’affection ?

Notez toutes les critiques que vous aviez l’habitude d’entendre de votre
entourage.

Par exemple :

• C'est ta faute si j'ai perdu mon sang froid.


• C'est à cause de toi que je dois travailler si dur.
• J'ai tout sacrifié pour toi et tes frères/sœurs et tu es si ingrat(e) malgré
tout ce que j'ai fait pour vous tous.

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• Ton père et moi on a travaillé comme des chiens pour vous nourrir.
• Si tu n'avais pas été irrespectueux je ne t'aurais pas crié dessus en
public...
• Etc.

Il est possible que vous ayez intériorisé tellement de messages négatifs que
cela vous empêche de voir la situation actuelle d'une façon réaliste.

Pour aller plus loin, je vous propose l’exercice suivant (exercice repris du
manuscrit « Se libérer de l’Emprise Familiale » que vous pouvez télécharger ici).

Faire l’inventaire de ses croyances


Faire l’inventaire de ses croyances peut s’avérer compliqué lorsqu’on part de
zéro.

La confusion et les émotions qui débordent peuvent vous empêcher de


penser clairement. Je vous propose de remplir le tableau suivant (page
suivante) à l’instar de l’exemple proposé (page suivante).

• 1ère colonne : faite la liste des comportements (ou attitudes)


que vous n’aimez pas chez vous aujourd’hui ou que vous
souhaitez changer.
• 2ème colonne : comment chacun de ces comportements
affecte votre vie ?
• 3ème colonne : quels sont les sentiments et les émotions
associés ?
• 4ème colonne : quelle est la croyance associée à ce
comportement ?
• 5ème colonne : selon vous, quels sont les évènements qui
auraient pu être à l’origine de cette croyance ?
• 6ème colonne : que puis-je faire aujourd’hui pour changer ?

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Comment cela Émotions et Évènements à
Croyances Que puis-je faire
Comportements affecte ma vie sentiments l’origine de la
associées pour changer ?
aujourd’hui associés croyance
§ Je suis
incapable de
§ J’accepte de
§ Je procrastine prendre les
prendre des
§ J’ai du mal à bonnes § Lorsque j’étais
§ Frustration décisions même
définir mes décisions pour jeune, ma mère
§ Colère contre lorsqu’elles ne
§ Je rencontre priorités moi remettait en
moi sont pas
toujours une § Cela § Je n’ai pas le question sans
§ Colère contre parfaites
difficulté à prendre m’encombre droit de décider cesse tous mes
les autres § « Je remplace le
des décisions l’esprit pour moi choix. Elle me
§ Insatisfaction besoin de
§ Je passe à côté § J’ai toujours ridiculisait et
permanente perfection par le
de belles besoin d’avoir m’humiliait.
plaisir
opportunités une
d’avancer »
approbation
extérieure

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4. Brisez la dissonance cognitive
On va maintenant passer à l'autre partie de votre esprit - la voix de la raison ou
votre sagesse intérieure.

Pour cela, reprenez la liste des croyances que vous avez notées dans la
première étape.

Dans un tableau, notez en face de chacun des points une déclaration plus
réaliste et plus consciente. Assurez-vous qu'il s'agit bien de votre voix de
sagesse et que vous n’êtes pas dans la cogitation émotionnelle.

Par exemple :

Croyances irrationnelles Déclarations réalistes


§ C'est ma faute s'il/elle s'est mal § Ce n'est pas ma faute s'il/elle avait
comporté(e) avec moi. un comportement exécrable à
mon égard. Il/elle a déjà des
antécédents.
§ J'aurais pu faire plus d'efforts. § J’ai déjà fait beaucoup d’efforts.
Je n'aurais rien pu faire de plus
qui aurait changé le résultat

§ J'aurais pu lui donner une autre § Je lui avais déjà donné plusieurs
chance. chances. Ça n'a jamais marché. Ce
n'est pas la nième chance qui
aurait changé quelque chose.

§ Etc.

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À ne pas oublier…
Vous avez pris le chemin de la transformation pour un avenir plus serein. Je
vous félicite pour votre courage. J’aimerais simplement attirer votre attention
sur la possibilité des manifestations possibles de résistances psychologiques. Il
y aura probablement des moments de rechute lors de votre parcours. Ne vous
découragez pas. Ce changement aussi profond peut bouleverser une vie. Le
changement est une source d’inconfort pour le cerveau et l’organisme.

Faites un petit pas à la fois. Avancez doucement et autorisez-vous à commettre des erreurs.

Et quelques mots pour finir…


J'espère que ces points de repérage pourront vous aider à voir plus clair et vous
donne le courage et la motivation pour emprunter l'autoroute de la libération.

Je sais qu'il est très difficile de se remettre sur pied après autant d’années
d’abus psychologique et de maltraitance. Mais cela vaut l'effort que vous
investirez dans votre parcours de libération.

Au cours de ce processus, vous découvrirez à quel point vous êtes fort(e),


résilient(e) et étonnement courageux(se) !

Mes pensées affectueuses,

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• Si vous pensez que vous avez des symptômes de dépression ou de stress post-
traumatique, parlez-en à un professionnel de santé (Psychologue, psychiatre,
votre médecin traitant) qui saura vous orienter pour le traitement de ces
symptômes.

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