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Araminte est au courant de l’amour de Dorante, que les 2 scènes à propos des tableaux ont confirmé
et dont Dubois vient de l’assurer une nouvelle fois à la scène 12. Elle est aussi harcelée par l’autre
« clan » pour renvoyer Dorante. Elle cherche soi-disant un motif sérieux pour le faire et voudrait
l’amener à avouer son amour (« Si, lorsqu’il me parle, il me mettait en droit de me plaindre de lui,
mais il ne lui échappe rien ; je ne sais de son amour que ce que tu m’en dis ; et je ne suis pas assez
fondée pour le renvoyer. Il est vrai qu’il me fâcherait s’il parlait ; mais il serait à propos qu’il me
fâchât »).
Araminte invente donc le stratagème de la fausse lettre pour pousser Dorante dans ses
retranchements et le faire avouer. Mais, si c’est le cas, elle se trouvera elle-même au pied du mur et
contrainte de prendre une décision a son égard.
Inconsciemment, elle désire également l’aveu de cet amour qu’elle ne connait que par les paroles de
Dubois et les faits des scènes précédentes. L’enjeu est donc important psychologiquement pour elle,
et elle risque de se trouver dans une situation difficile s’il avoue et embarrassante s’il n’avoue pas.
Dorante ne sait pas que cette lettre au Comte est fausse : pour lui aussi, l’enjeu est capital. Si cette
lettre est envoyée, tous ses espoirs s’effondrent ; s’il avoue son amour, comme Dubois ne l’a pas
prévenu, il a peur aussi de perdre Araminte.
Problématique : Nous verrons comment Araminte met Dorante à l’épreuve en usant d’un
stratagème cruel.
Mouvement :
Conclusion :
Dans cette scène, la comédie se fait un peu plus sombre. Marivaux nous montre que la fausse
confidence peut être source de tourment. Cependant, la comédie est au rendez-vous et nous rions
de la faiblesse de Dorante. Marivaux, amoureux des jeux de masques, en place un sur le visage
d’Araminte qui excelle dans l’art de la cruauté. Le véritable gagnant de cette scène est
indéniablement le spectateur qui savoure, assis sur la même rangée de sièges que l’auteur, le
pouvoir qui est le sien expliquant sans nul doute la formule utilisée par Joseph Fleury en 1881 à
propos des Fausses Confidences : « C’est la comédie de la grâce et du sourire. »