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Chapitre 3 : Traînée
Pour contrer cette traînée, l’avion doit disposer d’un groupe motopropulseur (GMP) ou
turboréacteur (GTR), qui crée une force de Traction ou de Poussée (T).
Décomposition de la traînée :
Coefficient de traînée :
Comme toute force aérodynamique, la traînée totale s’exerçant sur une aile est proportionnelle :
à la pression dynamique ½ ρ v²
à la surface alaire S
à un coefficient aérodynamique dépendant de la forme de l’aile et de son incidence : Cx = f(α)
La traînée parasite est due à la viscosité de l’air. Elle est indépendante de la portance.
1- Couche limite
L’air en mouvement est perturbé par le contact de la surface de l’avion. On appelle couche limite la
couche d’air en contact immédiat avec le fuselage.
A l’intérieur de la couche limite, l’air ne peut plus être considéré comme un gaz parfait. Les
forces de viscosité entraînent une modification de la vitesse de l’écoulement.
On considère que la vitesse de l’écoulement est nulle au contact immédiat de la paroi. Elle
augmente progressivement au fur et à mesure que l’on s’en éloigne.
La couche limite est par définition la couche d’air pour laquelle la vitesse d’écoulement est
inférieure ou égale à 99% de la vitesse de l’écoulement non-perturbé.
Dans une couche limite turbulente, les filets d’air ne sont plus parallèles : les filets les plus
éloignés de la paroi se « mélangent » en permanence avec les plus proches de l’aile. Les frottements
augmentent. La couche limite devient plus épaisse.
La répartition des vitesse est plus uniforme : le gradient de vitesse est très important près de la
paroi et faible au-delà. Les filets d’air plus éloignés viennent ré-énergiser l’air au contact de la
paroi. Pour cette raison une couche limite turbulente résiste mieux au décollement qu’une
couche limite laminaire.
Une couche limite décollée n’adhère plus à la paroi. Une circulation inverse s’établit sous la
circulation principale, créant des tourbillons. Les frottements sont très importants et la couche
limite devient très épaisse.
La circulation de l’air ne permet plus la création de la portance qui chute brutalement. Ce
phénomène sera vue en détail au chapitre « Décrochage ».
L’état d’un écoulement peut être déterminé en comparant les forces d’inertie aux forces de viscosité
au sein d’un écoulement.
L’écoulement est laminaire lorsque Re < 2000. En fonction de l’état de surface, la transition s’opère
lorsque 2000 < Re < 3000.
Point de transition :
Une couche limite laminaire ne peut exister lorsque la pression augmente dans le sens de
l’écoulement.
2- Traînée de frottement
C’est la force créée par les frottements des molécules d’air contre la paroi de l’avion à l’intérieur
de la couche limite. Elle est dépendante de la surface alaire et de l’état de surface.
Une couche limite turbulente est plus épaisse et crée davantage de traînée de frottement
qu’une couche limite laminaire (mais elle résiste mieux au décollement)
Une surface irrégulière ou contaminée peut provoquer l’avancée du point de transition, et donc une
augmentation de la traînée de frottement.
Fxp = ½ ρ S Cx0 v² = kp v²
Cx0 : coefficient de traînée parasite (constante)
Cette déflexion entraîne une diminution de l’incidence effective locale. La portance générée sera
donc moins forte que pour une aile « infinie ».
Pour compenser cette perte de portance, l’incidence doit être augmentée, ce qui engendre une
traînée supplémentaire, qu’on appelle traînée induite.
La traînée induite peut être minimisée en limitant la formation des tourbillons marginaux :
Une différence de pression intrados/extrados plus faible au niveau du saumon engendre des
tourbillons plus faibles.
Augmentation de l’allongement
Une aile théorique infinie n’engendre aucune traînée induite. Un allongement plus important
diminue l’influence des vortex de bouts d’aile.
Winglets
Ces profils verticaux situés en bout d’aile utilisent le vortex généré pour créer une résultante
aérodynamique orientée vers l’avant.
2- Effet de sol
La proximité du sol empêche la formation des tourbillons marginaux.
Par conséquent la déflexion des filets d’air est réduite et l’angle d’incidence effectif est augmenté.
L’effet de sol engendre une augmentation de la portance et une diminution de la traînée induite.
L’effet devient significatif à une hauteur inférieure à une demi-envergure.
Fxi = ½ ρ S Cxi v²
Cxi : coefficient de traînée induite
Cependant, contrairement à la traînée parasite, le coefficient de traînée induite n’est pas constant
mais dépend du coefficient de portance. Pour une répartition elliptique de la portance on a :
( : allongement de l’aile)
d’où :
Finalement :
Constante
1- Traînée minimale
Il existe une vitesse (et donc une incidence) de traînée minimum.
On appelle 2 l’incidence de traînée minimum.
Une augmentation du poids provoque une augmentation de la traînée induite, sans modifier la
traînée parasite.
Fxmin ↗ et ↗
La sortie des volets de bord de fuite, des spoilers ou du train d’atterrissage provoque une
augmentation de la traînée parasite, sans modifier la traînée induite.
Fxmin ↗ et ↘
Fxmin constante et ↗
Pour calculer la puissance nécessaire au vol, il suffit de multiplier la traînée par la vitesse.
Lorsque l’altitude augmente, la courbe se décale vers le haut et la droite (le long de la tangente) :
Wnmin ↗ et ↗
Vfmax = VFxmin
En général, la finesse max est obtenue pour une incidence optimale 4°.
En effet .
A ces incidences (et donc aux vitesses qui leur sont associées), l’avion aura des performances
particulières qui seront détaillées au chapitre 10 : « Forces en vol ».