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Etymologiquement Wiederholung 

signifie « la répétition » et Der Zwang, la


compulsion, la contrainte, la violence, la force ; donc Wiederholungszwang est traduit
communément par la contrainte de répétition ou par la compulsion de répétition.
Dans les Études sur l’hystérie écrit avec Breuer, Freud observe très tôt la répétition de
pensées et d’images qui apparaissant alors qu’elles sont coupées d’un événement du passé.
« Les patientes souffrent de réminiscences  » écrit-il. Ensuite dans « Psychopathologie de la
vie quotidienne  », de 1901, il affirme que la « répétition si fréquente des mêmes mots lors de
l’écriture ou du moment de copier n’est pas sans signification ». Et enfin En 1905, dans
les « Trois essais sur la théorie sexuelle », il souligne l’influence de la sexualité, qu’il met en
relation avec l’adhésivité des impressions sexuelles précoces des névrosés ainsi que des
pervers, et de l’effet compulsif de répétition dans l’âge adulte.
Ainsi en 1920, il élabore le concept de compulsion de répétition. Freud y remarque que
« dans l’inconscient psychique règne, ainsi qu’on peut le constater, une compulsion de
répétition qui émane des motions pulsionnelles, et qui est sans doute dépendante de la nature
la plus intime des pulsions mêmes, et assez forte pour s’affirmer au-delà̀ du principe de
plaisir. Il prête à certains côtés de la vie psychique un caractère démoniaque, qui se manifeste
encore très nettement dans les aspirations du petit enfant et domine une partie du cours de la
psychanalyse du névrosé »

Le transfert est une mise en scene, au present, de souffrances anterieures sur lesquelles on
narrive pas toujours à mettre de mots. En psychanalyse, le transfert est la projection de
sentiments ou desirs de la personne, celle-ci etant generalement son analyste. Ainsi, le patient
reproduit un sentiment connu ainsi que des emotions familieres, envers la personne qui
l’ecoute /

Définition du transfert

Bien qu’il y soit couramment associé, le transfert n’est pas un mécanisme réservé à la
psychanalyse et dont les seuls objets seraient les analystes. Il peut en effet être un processus
indépendant de toute relation lorsque le ressenti est projeté sur un objet inanimé : par exemple,
claquer la porte est une projection de la colère ressentie vis-à-vis d’un tiers ou d’une situation sur
l’objet ‘porte’.

La notion de transfert fut introduite par Sigmund Freud et Sandor Ferenczi entre les années 1900
et 1909. En psychanalyse, il désigne un processus durant lequel un affect passé et refoulé du
patient, surgit dans le champ psychanalytique et se projette sur l’analyste.

Le transfert renvoie donc à la notion de déplacement et plus particulièrement de double


déplacement. Il est en effet un déplacement de temps dans la mesure où l’affect est ramené du
passé et revécu dans le présent, mais aussi un déplacement de personne car il se dirige vers le
thérapeute.
 

Définition du contre-transfert

Le contre-transfert est l'ensemble des réactions inconscientes de l'analyste à l’analysant et plus


particulièrement au transfert de l'analysant. Il renvoie à la capacité du thérapeute à supporter
l’ensemble des projections et des rôles que lui attribuent le Moi et le Surmoi du patient, lors de la
mise en scène des conflits et dans le cadre de la relation analytique.

Ce processus nécessite donc, de la part du thérapeute, une parfaite connaissance du


fonctionnement de son propre inconscient, sans quoi ses propres résistances en provoqueraient
en retour chez le patient, qui rejetterait ainsi les interprétations proposées.

La relation analytique se déploie en effet telle une interaction, un dialogue entre les inconscients
du patient et de l’analyste car « Chacun possède en son propre inconscient un instrument avec
lequel il peut interpréter les expressions de l’inconscient chez les autres » (Freud).
 

Utilités

Le transfert implique de revivre des émotions passées et non simplement de les remémorer, les
psychanalystes parlent donc de régression : « À la suite d’une frustration subie, le patient a
régressé à un point de fixation qui correspond aux problèmes les plus significatifs de son enfance
» (Daniel Lagache).  Il exprime la tendance compulsive de l’être humain à répéter les
expériences de son « passé infantile-sexuel-traumatique », selon l’expression de J.Cournut
(2000).

Le transfert permet de rejouer l’investissement d’un imago (représentation psychique) en le


déplaçant vers l’analyste. Celui-ci aura alors l’opportunité et les moyens d’observer, d’interpréter
puis de le résoudre au travers du contre-transfert.
 

Transfert positif ou négatif

Les désirs inconscients du patient vers l’analyste se dessinent selon des variations et des
polarités diverses. Les transferts peuvent donc être positifs lorsque ce qui est projeté se rapporte
à des émotions positives.

Ils peuvent également être négatifs et se manifestent alors par des ressentis de haine et
d’agressivité envers l’analyste. Il s’agira ainsi de lui expliquer les phénomènes de transfert afin de
lui permettre de comprendre ce qu’il advient ainsi que la véritable nature de ce qui se joue.
 

Leur manifestations
De ce fait l’on pourrait définir la répétition comme étant en psychanalyse, un retour
incessant, à l'insu du sujet, de pensées, de situations, d'actes qui se reproduisent à l'identique.
Elle est à distinguer de la reproduction, qui suppose une action volontaire du sujet.

La répétition occupe une place centrale dans l'œuvre de S. Freud, où elle évoluera
parallèlement au concept de traumatisme psychique et à la théorie des pulsions.

ne compulsion de répétition passant outre au principe de


plaisir

25À la suite de ces observations et de celles concernant les névroses traumatiques avec les
rêves traumatiques, Freud en arrive à déclarer qu’il trouve « le courage d’admettre qu’il y a
effectivement dans la vie psychique une compulsion de répétition qui passe outre au principe
de plaisir [16][16]Ibid., p. 21. ». Le principe de plaisir est détrôné : « La compulsion de
répétition […] nous apparaît comme plus originelle, plus élémentaire et plus pulsionnelle que
le principe de plaisir qu’elle met à l’écart [17][17]Ibid., p. 22.. » Cela soulève la question de
savoir quelle est la fonction de cette compulsion, sous quelles conditions elle apparaît et dans
quel rapport elle se trouve avec le principe de plaisir.
26S’ensuivent des réflexions qualifiées par Freud de spéculatives, terme qui apparaît
d’ailleurs à maintes occasions dans son écrit et qui témoigne de sa prudence face au scandale
que pourrait soulever cette nouvelle avancée théorique. Il les qualifie de « tentative pour
exploiter de façon conséquente une idée, avec la curiosité de voir où cela mènera [18][18]Ibid.
p. 23. ».
27La compulsion de répétition trouve son départ dans deux sources différentes. Il y a les
stimuli venant de l’extérieur et ceux qui viennent des pulsions de l’intérieur. Freud va
chercher à expliquer la compulsion de répétition avec le modèle de l’appareil psychique de sa
première topique, développée dans l’Esquisse et dans l’Interprétation des rêves.

28Cet appareil est soumis aux excitations qui viennent de l’extérieur mais aussi à celles qui
insistent de l’intérieur comme motions pulsionnelles. Celles-ci sont en partie liées et en partie
non liées. Les excitations dans l’inconscient sont non liées et cherchent une liquidation
immédiate afin d’obtenir une baisse de tension. Dans le conscient et le préconscient, les
énergies sont liées et ne demandent pas une liquidation immédiate, qui s’opère surtout par des
mouvements moteurs. Un pare-stimuli sert de protection contre les énergies venant de
l’extérieur, surtout sous la forme de l’angoisse qui produit une disposition d’attente. Lorsque
le sujet n’est pas préparé à l’intrusion de trop grandes quantités d’excitation vécue par de
l’effroi, le pare-stimuli n’opère pas et l’événement est vécu comme traumatique. Cela
expliquerait les névroses traumatiques par accident.

29Mais la compulsion de répétition est aussi fondée sur des excitations de l’intérieur pour
lesquelles le pare-stimuli est impossible. « Les excitations des couches plus profondes se
propagent au système, directement et dans une proportion non diminuée, en même temps que
certains caractères de leurs cours engendrent la série des sensations plaisir-déplaisir [19]
[19]Ibid. p. 28.. » Les excitations intérieures qui entraînent une trop grande augmentation de
déplaisir sont alors traitées comme si elles venaient de l’extérieur afin de pouvoir employer
les moyens de défense du pare-stimuli, d’où le mécanisme de la projection.
30Encore une fois, Freud remarque que tout cela permet une compréhension du règne du
principe de plaisir, mais n’éclaircit nullement les cas qui s’y opposent.

31Qu’en est-il des excitations traumatiques qui font effraction dans le pare-stimuli ? Lors
d’un trauma, la submersion de l’appareil psychique par de grandes quantités de stimuli ne
peut plus être empêchée, le principe de plaisir est d’emblée mis hors jeu. Il s’agit d’abord de
maîtriser le stimulus et de lier psychiquement les quantités d’énergie intrusive afin de les
liquider par la suite. Dans cette bataille contre l’envahissement du trauma, de l’énergie
d’investissement est convoquée de tous côtés. Un formidable contre-investissement s’installe,
entraînant un appauvrissement des autres systèmes psychiques avec une baisse étendue du
reste du fonctionnement psychique.

32La névrose traumatique est alors considérée comme une conséquence d’une effraction dans
le pare-stimuli. L’effroi opère à cause de l’absence de préparation par l’angoisse devant un
danger inattendu. Cette disposition de l’angoisse représente avec le surinvestissement des
systèmes récepteurs la dernière ligne du pare-stimuli.

33Ici, Freud reprend sa discussion des rêves traumatiques. Ces rêves ne servent pas la
tendance à l’accomplissement d’un désir dont la mise en œuvre hallucinatoire est devenue la
fonction des rêves sous le règne du principe de plaisir. Freud répond à cette contradiction par
l’hypothèse suivante : ils se mettent à la disposition d’une autre tâche qui doit être résolue
avant la reprise de la domination du principe de plaisir. Cette tâche consiste à rattraper le
stimulus en développant l’angoisse qui manquait dans la situation traumatique d’origine,
manque qui constitue la cause de la névrose traumatique. Voilà une fonction de l’appareil
psychique qui est indépendante du principe de plaisir et qui semble plus originelle que celui-
ci, sans pour autant le contredire. Freud place dans le même registre les rêves qui rappellent
les traumatismes de l’enfance. Ils obéissent aussi à la compulsion de répétition. Si un « au-
delà du principe de plaisir » existe, il serait conséquent d’admettre une période préliminaire à
la tendance à l’accomplissement d’un désir.
34Comment expliquer la compulsion de répétition causée par l’intérieur de l’appareil
psychique ? Dans sa réponse, Freud conçoit une nouvelle version de sa théorie des pulsions
qui exige deux thèses principales. Premièrement, toutes les pulsions tendent à la répétition et,
deuxièmement, il y a deux grands groupes de pulsions.

35Les pulsions sont la source de l’excitation intérieure, les représentants de tous les effets de
force transmis à l’appareil psychique. Elles sont pour lui « l’élément le plus important comme
le plus obscur de la recherche psychologique [20][20]Ibid., p. 33. ». Les motions pulsionnelles
suivent le processus primaire et l’excitation doit être liée pour limiter leur liberté de mobilité.
Cette activité de l’appareil psychique intervient avant le principe de plaisir et en est
indépendante.
36Quel est le rapport entre le pulsionnel et la compulsion de répétition ? Ici, s’impose à Freud
l’idée qu’il est sur la voie de trouver un caractère général des pulsions, peut-être même de
toute vie organique.

37La pulsion refoulée tend à reproduire un état antérieur, à répéter un vécu primaire. Or, le
refoulement ne permet pas d’atteindre ce but, mais en même temps il n’y a pas de possibilité
d’y renoncer non plus car « toutes les formations substitutives et réactionnelles, toutes les
sublimations, ne suffisent pas à supprimer sa tension persistante, et, de la différence entre le
plaisir de satisfaction qui est trouvé et celui qui est exigé, résulte le facteur pulsant (das
treibende Moment), qui n’autorise pas à persévérer dans aucune des situations instaurées,
mais qui selon les paroles du poète (Goethe), “indompté, presse toujours en avant [21][21]Ibid.,
p. 42.” ». Freud en conclut qu’il faut cesser de voir dans la pulsion un facteur poussant à la
modification et au développement. Au contraire, « une pulsion serait une poussée inhérente à
l’organisme vivant en vue d’une réinstallation d’un état antérieur [22][22]Ibid., p. 36. ».
38Freud reconnaît que cette conception de la pulsion paraît déconcertante. Au lieu d’être un
moment de modification et d’évolution, elle est au contraire l’expression de la nature
conservatrice du vivant.

39Dès ce moment, Freud introduit un nouveau dualisme des pulsions. Il distingue deux sortes
de pulsions : la pulsion de vie (Éros) et la pulsion de mort (Thanatos). Il suppose que ces deux
formes de pulsions sont à l’œuvre dans tout organisme vivant, à commencer par les
unicellulaires.

40Les pulsions de mort tendent à ramener l’être vivant à la mort. « Le but de toute vie est la
mort et, en remontant en arrière, le sans-vie était là antérieurement au vivant [23][23]Ibid., p.
38.. » Elles rassemblent en elles la tendance à l’autodestruction, l’agression et la destruction.
41Les pulsions de vie visent à conserver la vie. Les pulsions d’autoconservation obtiennent le
statut de pulsions partielles destinées à assurer à l’organisme son propre chemin vers la mort
et à tenir à l’écart toute possibilité de retour à l’inorganique autre qu’immanente.

42Les pulsions sexuelles se montrent sous un autre éclairage. Pour en donner la preuve, Freud
fait appel à la biologie, aux cellules germinales. Celles-ci gardent la structure originelle de la
substance vivante et se séparent, chargées de toutes les prédispositions pulsionnelles héritées
et acquises à un moment donné de l’ensemble de l’organisme. Sous des conditions favorables,
elles se développent et répètent le jeu auquel elles doivent leur apparition. Une partie de leur
substance continue son développement jusqu’à la fin tandis qu’une autre remonte au début du
développement. Elles semblent travailler en opposition à la mort immanente de la substance
vivante et conquérir ce qui peut apparaître comme de l’immortalité potentielle, même si cela
ne signifie peut-être qu’une prolongation du chemin vers la mort, surtout lorsqu’il s’agit de la
reproduction sexuée.
Pour conclure

gures de répétitions[modifier | modifier le code]


Si la répétition semble a priori s'opposer à l'élaboration, la symbolisation, une étude plus poussée
permet de dégager plusieurs répétitions de nature assez différente.

 La répétition comme échec de la symbolisation est répétition en acte de ce qui a été refoulé.

 La répétition comme fixation au traumatisme témoigne bien d'un échec au niveau


symbolique, mais également d'une tentative de symbolisation.

 Compulsion de répétition : cette compulsion renvoie à deux aspects, le premier étant la


répétition d'un épisode déplaisant en vue de prendre un rôle actif, voire de se venger de cet
épisode douloureux, le deuxième aspect renvoyant à la nécessité de lier toute excitation
psychique.

9C’est en 1915 finalement, dans


« Remémoration, répétition, perlaboration [5][5]Sigmund Freud, « Remémoration,
répétition, perlaboration »,… », que Freud s’approche d’une conceptualisation de la
répétition. Il observe celle-ci en tenant compte de l’évolution de la technique
psychanalytique, dont le but reste pour lui toujours le même : combler les lacunes
de la mémoire et vaincre les résistances du refoulement. Ayant abandonné
l’hypnose au profit de l’interprétation d’après les éléments de l’association libre,
Freud espérait jusqu’alors retrouver ce dont l’analysant n’arrivait pas à se souvenir.
Or, il tombe chez certains analysants sur la difficulté de se souvenir de ce qu’il y
avait d’oublié ou de refoulé. Par contre, il en constate la traduction en actes. Le
refoulé non su ne reparaît pas sous forme de souvenir mais sous forme d’acte.
L’analysant « le répète, naturellement sans savoir qu’il le répète  [6][6]Ibid., p.
120. ».
10Freud découvre cette mise en acte dans le transfert même. Dès lors, il
comprend la répétition comme la façon du patient de se souvenir de quelque chose
de refoulé. Survient alors pour la première fois le terme de compulsion de
répétition : « C’est naturellement le rapport de cette compulsion de répétition au
transfert et à la résistance qui nous intéressera en premier lieu  [7][7]Ibid.. »
11La conséquence technique en est le déplacement du champ de bataille de
l’analyse, car « il n’est pas possible de tuer un ennemi qui est absent ou qui n’est
pas suffisamment proche [8][8]Ibid., p. 133. ». Il ne s’agit pas de traiter les
difficultés du sujet « comme une affaire d’ordre historique mais comme une
puissance actuelle [9][9]Ibid., p. 121. ». À partir des répétitions qui apparaissent
dans le transfert, les souvenirs se réveillent. Ils surgissent ensuite, comme d’eux-
mêmes, une fois les résistances surmontées.

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