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3e Année N° 13 — Hebdomadaire (Provisoirement Bimensuel) V e n d r edi 1 5 Mars 1946

Directeur Général :
Raymond ADDA
DE LA RECONSTRUCTION FRANÇAISE ABONNEMENTS
pour la France
Directeur Doctrinal : 6 mois ou 26 n08 : 120f.
Gaston BARDET Direction 16, r. Ampère, Paris-17e - Tél : WAG 37-82 Prix ï 6 francs Publicité O.P.P. î 12, r. d’Isly, Paris-8e - Tél : LAB 11-75 et EUR 37-01 1 an ou 52 n08 240 f.
$00 F

Hors de la poche Marsupiale


par Louis BOULONNOIS

OUT est vivant pour tout danger sensible ; c'était de


le rêve et l'instinct. n'en sortir qu'au signal de fin
Tout est progression d'alerte. C'était cette diabolique
ou recul. Tout est idée, — masquée du prétexte de
croissance ou délite­ discipline collective — de créer
ment. L'homme, et chez l'habitant, avec la terreur de
d'abord l'enfant, sont l'assaillant aérien, même simple
ces intégrales vivantes, au long investigateur, le réflexe condition­
au chemin de la vie. Mais quelle ■ né de la mise à l'abri. Interdiction
est la relation qui s'intégre, le don de la bravoure et de l'impassibili­
de l'instant qui se capitalise à l'ins­ té ; gymnastique collective de la
tant même ? Le positif donne gain; peur et du gâchis de temps. Refus
le négatif blesse et mutile. Y a-t- du soleil et de la vie. Le chien de
on bien pensé en cette conclusion Pavlow ? Mais au moins lui, c'était
de guerre ? On croit avoir fait le par promesse d'aliment, et pour
compte des dommages : mais on l'éclaircissement de la vie de
n'a pu, naturellement, supputer les l'homme. Dans quel but ici, et avec
mutilations, les pertes et brèches quel Luit ?
de l'esprit. Il faut y prendre garde. Car toute
Le retraitant qui cherche à s'ex­ enceinte où l'homme est mêlé à
primer ici, connaît bien les som­ l'homme, où la personne est com­
bres recoins des âmes d'enfants, me emmurée, immobilisée sans
les tragédies qui cheminent sous le activité précise et sans repos, con­
rire et les rondes ; il sait l'envers fondue en grouillement, ou en cou­
de bien des sollicitudes. Il voudrait de à coude sans but, avec d'autres
dire aujourd'hui l'une des angois­ personnes aussi neutralisées, annu­
Botticelli : La naissance de Vénus. (Photo Giraudon.) ses que lui apportait assidûment lées et soustraites à elles-mêmes,
l'occupation. c'est la poche marsupiale, ou c'est
Soleil, boutiques ouvertes, ména­ la tombe imposée au vivant. Avec
gères qui cheminent, enfants au la destruction, ou la suspension

Ni Ancien >
ni
jeu ou à l'école, ouvriers à l'usine.
Rien dans le ciel ; quelques voitu­
res qui roulent, rares uniformes
verts dans les rues. Un cri soudain
sans programme, des sensibilités
et ardeurs de la vie, c'est le re­
tour au sein maternel qu'on a im­
posé aux enfants, et aux adoles­
par Jean-Charles MARTIN de sirène, rythmé pour le lancine­ cents, et à des femmes suggesti­
ment rapide : tout le monde à bles. C'est comme un grand pas
l'abri, sous la conduite des maîtres, en arrière dans le temps. Qu'on
ERTAINS nous repro­ ges ne parlent pas à leurs hommes, retrouveront le. sens de la des chefs et le coup de sifflet des
« âmes ». Une mise au point s'im­ communauté étroite dans laquelle prenne garde : quelles âmes jeu­
chent de ne pas être hommes au brassard jaune. Sécu­ nes nous a-t-on ainsi façonnées ?
« modernes », de ne pose. Nous répondrons que nous ils vivent nécessairement la majeu­ rité... Rien autre encore à l'oreille
ne nous plaçons pas du tout sur le re partie, de leur existence. Car ce Je ne parie pas des adolescents,
jpas, préconiser une ar­ et rien en vue ? Tant pis. L'ordre encore que leur élan actuel puisse
chitecture audacieuse. même plan. Il ne s'agit pas plus n'est que dans ces communautés est d'être lâche. En route vers la
pour nous « d'être, classiques » que qu'ils prendront conscience de leur être « une fuite en avant » et qu'il
Incapables serions-nous plus profonde cave, sous la plus faille attendre, pour se rassurer à
pcorait-iJ de 'présenter des plans de paraître « modernes ». Nous état, de leur condition humaine. De­ haute maison. Et, si Ton n'a rien
sommes au delà. Les formes du puis plusieurs siècles, depuis la Re­ leur égard, le moment où ils af­
types, des méthodes nouvelles de entendu, tant mieux : Sécurité plus fronteront la vraie conquête du tra­
construction, des villes radieuses où passé, même les plus sublimes sont naissance surtout, nous méconnais­ grande, apaisement de conscience
mortes, nous n'avons nulle, intention sons; l'influence du milieu sur l'édu­ vail, ou les orages de doute de
l'homme, enfin libéré des contin­ à l'épiderme. On sortira sur un l'amour. Mais que va-t-il rester au
gences terrestres, pourrait s'épa­ de les ressusciter, mais nous n'ado­ cation, sur le comportement de coup de sirène en forage de cons­
rons pas la machine ; nous ne l'homme profond des enfants ? Quelles
nouir. Et comme parfois nous avons
(Suite page 5) cience et d'oreille. peurs profondes, quelles habitudes
publié quelques clichés de magni­ dr oyons pas à la libération de Soit, — quand vraiment il y a de recul et d'automatique pruden­
fiques réalisations du passé, il a l’homme par ses seuls soins. Mais llllllllllllllllllllllllllllllllllllilllllllllilllllllllllllllllllllll eu danger : et encore d'ailleurs, ce leur retrouva-t-on plus tard, si
été facile pour certains esprits fai­ alors ! direz-vous, quels aspects, l'abri faisait-il bien souvent pro­ Ton y prend garde, — au moment
bles de nous classer dans la caté­ quels « visages » devrait avoir de­ * tection efficace ? Voyez les statis­ où les risques de la vie se situent
gorie des passéistes, voire de ces
affreux réactionnaires admirateurs
des fotrmes du passé et des vieux
main la « nouvelle architecture ».
Nous ne parlons pas ce langage.
Pour nous il ne peut y avoir de re­
Economies... A
tiques, vous n'en serez plus aussi
sûr. Mais quand « il n'y avait rien
eu »? Et d'ailleurs le plus grave
dans l'impulsion, dans la torsion du
vouloir, et non plus dans les om­
bres ou figures du décor ?
métiers qui asservissent l'homme. cherches de pures formes. Il n'y a risque, le plus grand malheur,
D'autres désorientés devant nos
chroniques philosophiques, nos étu­
pas de « beauté en soi ». Ni les
boursouflures bourgeoises de 1900,
ni la réaction cubiste, ni la nudité
Economies. c'était de courir au refuge avant (Suite page C)

des sur l’hygiène, nos articles par J. LAURENT


d'économie, et ne retrouvant pas les « fonctionnelle » et « rationnaliste »
images flatteuses qu'ils ont cou­ ne nous conviennent. Il ne s'agit
tume, de contempler dans les « Re­ plus aujourd'hui de réaliser quel­ EFICIT... Augmenta­
vues d'Art », ne comprennent pas ques aspects qui plaisent à tous, tion des recettes ?...
comment des « artistes » ont pu se de ces compromis hideux et ridi­ Diminution des dépen­
dévoyer, déchoir ainsi. Impossible cules, qui se démodent et ne mar­ ses ? L’Ere des Eco­
de nous classer. Il semble même quent que la prétention de leurs nomies est ouverte.
que nous ayons chassé l'idéal de auteurs, mais d'ériger des cités, où L’on ne nous parle
la « Beauté ». Nos dessins, nos ima- des êtres que l'on appellera des plus que de compres­
sions, de restrictions, de suppres­
sions et d’augmentation d’impôts
en attendant que soit tuée com­
plètement la matière imposable.
L’URBANISME SYNTHÈSE Le domaine immobilier plus
que tout autre en subit les consé­
Par Gaston BARDET quences. Une législation complexe,
rigoureuse et archaïque interdit le
ORPOREL et biologique, souple et vivant, le Nouvel Urbanisme est rajustement du rapport des im­
C enfin un urbanisme d<e synthèse. Rejettant la dichotomie, les faux meubles suivant l’indice du coût
de la vie. Le Fisc y perd, et le
dilemnes, les oppositions stériles : instrument de luttes, il unit les thèses
et antithèses dialectiques en une synthèse indéfiniment créatrice. patrimoine national s’en trouve
Voilà qui gêne bien les esprits partisans, les primaires ou les simples, tous les jours diminué.
qui cherchent à tout classer à droite ou à gauche, ou plutôt suivant une Mais passons... Paris va accueil­
droite et une gauche abstraite qu'ils ont inventées, dans leur mèœnnais- lir en ses murs la Conférence de
sance des complexes géographiques et sociologiques. la Paix, le Palais du Luxembourg
Depuis Ebenezer Howard — couronnant une longue lignée d utopis­
tes _on cherchait à résoudre l'opposition entre la ville et la campagne sera sans doute son asile.
au moyen de cités nouvelles, de colonies construites de toutes pièces dont Ainsi Paris et la France vont
le type est la Garden-City. C'était insuffisant. connaître et recevoir la visite de
Maintenant on a compris que, dans nos vieux pays, la Cité-Jardin nombreux représentants des Na­
sous forme de colonies entièrement neuves ne peut être qu'exceptionnelle. tions Alliées. Toutes ces déléga­
On ne cherche plus à construire ex-abrupto mais à utiliser la structure tions parmi lesquelles nous
urbaine existante en y introduisant l'espace libre et les facteurs qui assu­ comptons certainement beaucoup
rent la vitalité de la campagne, et d'autre part à féconder la structure d’amis qui connaissent notre pays,
rurale par des noyaux de civilisation urbaine. comprendront également de nom­
On a compris que Véducation complète de l'homme nécessite une breuses personnalités auxquelles
alternance de contact et de solitude, que l'excès de l'un ou de l autre est la culture française et la richesse
un défaut. Que l'homme social et l'homme personnel doivent s'équilibrer de son patrimoine artistique se­
harmonieusement et non point se livrer une lutte sous les noms d indivi­ ront peu familières.
dualisme et de collectivisme, c'est par le biais des communautés^ territo­
riales, comme nous l'avons montré précédemment, qu'on arrive à la syn­ Qu’a-t-on fait pour les recevoir ?
thèse désirable. Picasso : Construction. (PhQto Giraudon.)
CSuite page 4) (Suite page C)

I
2

REGIONS DE FRANCE
ORIGINE de Saint- maison va s’installer à Reims. On
r
ëf ■
^
Cyr est la Maison
^ d'éducation fondée
par Mme de Main-
SAINT-CYR ECOLE trouvera pour la maison une utili­
sation digne de son passé. Elle
pourrait revenir à la Légion d'Hon-
tenon, à proximité neur dans quel cas il semblerait
de Versailles. C'est par S. Gille DELAFON normal d'adjoindre le Musée des
à partir de ce mo­ plans en reliefs qui va quitter les
ment là que Saint-Cvr prit son am­ Invalides et le Musée des souve­
pleur. La maison d'éducation eut nirs militaires.
pour architecte Mans art. Malheu­ La maison à besoin d'être remise
reusement par la suite la ville se en état. A la vieille construction
développa sans plan le long de la on adjoindrait des bâtiments mo­
route. dernes dans lesquels on pourrait
Maintenant Saint-Cyr est un accueillir par exemple un centre
écheveau brouille de routes et de d'enseignement tandis que les mu­
lignes de chemin de fer. On n’y sées occuperaient le vieux bâti­
voit même pas une place comme ment. Ceux-ci sont classés « Monu­
dans le plus modeste village. Saint- ments historiques » ainsi que les
Cyr est un passage. La reconstruc­ perspectives. En face de l'Ecole
tion de Saint-Cyr, dans le cadre dans la partie détruite nous crée­
des servitudes de toutes sortes, rons le centre municipal avec tous
qu'implique son site et sa mission, les éléments administratifs.
sera l'œuvre de Robert Camelot, Au point de vue habitation, dans
architecte en Chef du Palais de la partie Ouest, un emplacement
Versailles. Voici quels sont ses pro­ est propre à l'installation d'habita­
jets. tions modernes conçues suivant la
« Il faut conserver Saint-Cyr, dit forme d'unité résidentielle avec
avec toute sa force de persuation centres sociaux correspondants,
Robert Camelot, et dans Saint-Cyr groupes de magasins, etc... Les
il faut conserver l'Ecole qui est unités résidentielles comporteront
l'ancienne institution de Mme de des maisons individuelles, pavillons
Maintenon, comme vous le savez. ou maisons . en rangées avec jar­
L'Ecole est la seule construction qui xZ dins et des maisons à étages. Nous
ait vraiment de la grandeur à Saint- traiterons la partie réservée à l'ex­
Cyr, c'est aussi un grand souvenir Vue du paysage et de la maison royale de St-Cyr. (Gravure de J. Rigaud, 1686). (Photo Giraudon.) tension dans cet esprit moderne,
pour la France. Il ne faut pas ou­ afin de ne pas retomber dans
blier que c'est là qu'ont été joués l'erreur des lotissements qui ont été
pour la première fois Esther et il fallait se rallier au seul élément reconnaît les grands tracés de un mouvement d'ensemble. Il im­ établis sur le plateau et qui on été
Athalie, ces deux chefs-d'œuvre de de volonté qu’il y avait, c'est-à- l'Etoile royale du parc de Versail­ porte qu'en ce lieu le passé ne « ratés ».
la langue française. Saint-Cyr est dire à la maison d'éducation,, les. Toutes les perspectives se re­ disparaisse pas complètement. Il y Saint-Cyr va se retrouver eo
une de nos meilleures références à œuvre de Mansart. Aussi le plan trouvent. Malheureusement, on a a un souvenir triple : du point de dehors du grand courant de circu­
nous, Français. a-t-il été établi à l'aide des ancien­ loti dans le tracé des perspectives vue architectural puisqu'il s'agit lation R. N. 10 qui perdra un peu
Pour le plan de reconstruction, nes données. Sur le parcellaire on et on a construit sur ces perspec- d'une œuvre de Mansart, et du point de son importance par la jonction

>
CLAVE
UN MONUMENT INDESIRABLE vement : ouvrez de bon gré vos
bras à ces braves gens, et accueillez
Voici une nouvelle pour le moins de bon cœur dans l’intimité de vo­
inattendue. tre foyer faute de quoi on vous
Un monument de la victoire est les imposera de force, par applica­
actuellement en cours d'exécution. tion de l’ordonnance du 11 octobre
Calmez votre étonnement et vo­ 1945 sur les logements dits insuf­
tre émoi : le chef-d’œuvre, aux fisamment occupés.
dimensions colossales, n’a vas été Le Bulletin Municipal Officiel
créé, comme vous pourriez le croi­ nous informe qu’à cet effet le nom­
re pour voir le jour en France, et bre des Inspecteurs chargés d’en­
encore bien moins pour commémo­ quêter à domicile, vient d’être aug­
rer la récente victoire des Alliés. Il menté de 2U0 unités.
est destiné tout au contraire, tenez- L’heure des visites indiscrètes
vous bien, à glorifier « la plus pourrait bientôt sonner et, en sus,
grande Allemagne », et à immorta­ gare aux faux inspecteurs sous ce
liser le triomphe éclatant de ses couvert, en mal de cambriolages !
armées invincibles... toïit simple­ Et cela au moment précis où la
ment. Constituante, dans la nouvelle loi
En effet, dès ses premiers suc­ constitutionnelle, consacre, une fois
cès de 1940 Hitler, se souvenant de plus, l’inviolabilité absolue du
qu’administrer c’est prévoir et pour­ domicile privé.
voir, n’avait pas pas hésité un ins­ Il serait curieux de savoir par
tant à ordonner l'édification d’un quel savant tour de passe on pour­
monument important, destiné à por­ ra parvenir un jour à concilier ces
ter aux quatre coins du monde, la textes nettement contradictoires.
renommée de la valeur et de la En attendant, Monsieur le Minis­
puissance militaire germanique. tre, paix aux hommes de bonne vo­
C’était aller un peu vite en beso­ lonté, faites-nous la grâce de relé­
gne... guer au magasin des accessoires
Le temps passa. Les événements vos flèches empoisonnées et rendez
se précipitèrent ensuite, consacrant à la Nation le service d’affecter à Projet d’aménagement de Saint-Cyr.
l'effondrement total de Vorgueilleu­ des activités plus profitables au but Robert Camelot, architecte, Grand Prix de
se Allemagne. que vous poursuivez vos trop nom­ Rome.
Cependant, malgré cela, imper­ breux enquêteurs indésirables et de­
turbable sous les coups d’un destin venus inutiles.
aussi cruel, Ventrepreneur chargé
de la réalisation du projet n’en con­ tives, terrains de l'Etat. Aujourd'hui de vue historique et de la langue avec la R. N. 186, jonction qui évite
tinua pas moins, contre toute at­ ESTHETIQUE ET CIRCULATION l'ancien tracé du parc a une impor­ française. Il est impossible de sup­ à la circulation automobile le pas­
tente, à en poursuivre l’exécution tance capitale du fait de la cons­ poser qu'il pourrait s'élever ici une sage dans Versailles. La R. N. 186
avec une activité, un zèle et un en­ Nous avons remarqué au Fau­ truction de l'auto-route de l'Ouest,
thousiasme, auxquels n’étaient peut- bourg Montmartre l’énorme cylin­ banlieue parisienne comme les traversant les lotissements dont je
être pas étrangers les 4 millions dre en tôle qui vient d’être édifié qui franchit la perspective du Grand autres. Fourrait-on, admettre Saint- parlais plus haut, il va falloir pré­
800.000 francs qu’il avait reçu d’a­ au milieu du boulevard ? Canal. Dorénavant on abordera Cyr avec des H. B. M. à droite voir une zone « non œdificanti ».
vance pour cette innrate besogne. Cette étrange récipient est desti­ Versailles par les jardins. Les dépôts des H. B. M. à gauche ?
Nous n’hésitons pas à rendre né à contenir un agent de police, à de l'aviation qui se trouvent de ce L'Ecole Militaire qui occupait la S. Gille DELAFON
hommage à sa conscience profes­ lui servir de piédestal et d’abri, côté, vont être déplacés et aller
sionnelle, qui n’a d’égale que son afin de lui permettre de régler dans un entrepôt modèle. Il ne
inconscience non moins remarqua­ en toute sécurité la circulation restera là, probablement, qu’un
ble. des piétons et des voitures, parti­
Et maintenant, que pourra-t-on culièrement intense à cet endroit. petit terrain d'envol. Il faudrait ar­
faire de ce monument « colossal ». Ce bonhomme noir armé d’un
point final de l’orgueil germanique, bâton blanc surgit soudain, tel un
qu’une implacable destinée, en le diable poussé par un invisible res­
river à maintenir l'intégrité du
domaine de l'ancienne maison de
Maintenon. La composition de Man­
Les Agences des Bâtiments France
rendant ridicule, a voué à jamais sort, et s’immobilise dams une pose sart est extrêmement intéressante et
au pays des chimères ? hiératique, statue vivante, offerte à Notre confrère « Le Bâtiment », « des monuments historiques. Il
peut très bien être utilisée pour définit le texte du décret du 21 fé­ « est chargé des travaux d’entre-
Il y a des chances i)our qu’il ai­ la curiosité des passants amusés.
se lamentablement, pendant de lon­ Jusqu’à présent, on nous avait vrier 1946 (« J. O. » du 22 février) « tien et de réparation ordinaires
gues années encore, à l’abri des re­ toujours présenté nos braves agents concernant l’organisation d’Agen- « dans les bâtiments civils et pa-
gards indiscrets et moqueurs, relé­ en liberté. Elle se contentera donc de citer ces des bâtiments de France (Mo­ « lais nationaux de sa circonscrip-
gué dans quelque coin obscur et Dorénavant, ceux de la circula­ une revue d’avant-garde. Il s’agit numents Historiques et Bâtiments « tion. Il apporte son concours au
poussiéreux d’un magasin vétuste tion seront immobilisés et... mis en du numéro spécial de 1’Architecture de l’Etat). « service des sites, perspectives et
de documents périmés. boîte. d!Aujourd’hui, de 1982, consacré à Nous reproduisons ce texte, qui « paysages.
Monsieur le Préfet de Police fait Le Corbusier. ne manquera pas de retenir l’at­ « Les fonctions de l’architecte
A PROPOS DU RELOGEMENT du neuf !... Pierre Vago y écrit : « Le pur tention de nos lecteurs intéressés « sont exclusives de toute activité
formalisme architectural de Le par le mouvement architectural. « privée. Il ne peut être chargé de
On parle beaucoup en ce moment « PRECURSEUR » Corbusier représente nettement un « Par décret du 21 février 1946, « travaux autres que ceux qui lui
du relogement des sans abri. OU RETROGRADE retour en arrière par rapport au « est autorisée l’organisation d’a- « sont confiés par l’administration.
C’est un jour M. Cot de retour mouvement spirituel infiniment « gences des bâtiments de France « Un deuxième décret de même
des régions sinistrées, qui nous fait Différents lecteurs s’étonnent que plus profond et solide, d’avant « (monuments historiques et bâti- « date, également inséré au « Jour-
à la radio une description des ag­ nous osions ne pas admirer Le Cor- 1914, illustré par les noms de « ments de l’Etat). « nal Officiel » du 22 février 1946,
glomérations sinistrées, puis, c’est busier, ce « précurseur ». Faut-il Franck Loyd Wright, Otto Wag­ « Chacune de ces agences com- « fixe la rémunération des archi-
M. Billoux, notre distingué minis­ rappeler que les principes d’urba­ ner, Auguste Perret, Tony Garnier, « prend un architecte des bâti-
« tectes chefs d’agences (165.000 à
tre de la Reconstruction, adressant nisme exposés par ce dernier à Henri Sauvage, François Le Cœur, « ments de France, chef de l’agen- « 210.000 suivant la classe). »
par la voix des ondes, un pathéti­ l’Exposition de 1925, étaient déjà Van de Velde, Gropius, Bohrenr, « ce, un commis dessinateur, une
que appel aux Parisiens, pour les jugés caducs, en 1924, par les so­ Poelzig, Loos, Hoofman, Berlage et « dame sténo-dactylographe.
inciter à accueillir chez eux les ciologues américains. d’autres... Nous estimons donc que
infortunés dont les foyers ont été D’autres au contraire désire­ la doctrine de Le Corbusier, en ce « L’architecte a les attributions Éts G. & M. MARCHEGUET
dévastés, les fonctionnaires mutés. raient nous voir critiquer l’archi­ qu’elle a de plus original et de plus « dévolues par les règlements en MAÇONNERIE - BÉTON ARMÉ
Allons. Parisiens mes frères, qui tecture de ce cubiste, mais l’Equi­ personnel, ne peut que retarder « vigueur à l’architecte ordinaire 148, Rue de Tocqueville
disposez d’un appartement trop pe de l’Esclave ne veut se lancer l’éclosion d’une véritable renais­ « des monuments historiques, sous Tél : WAGram 83-03
vaste au gré de la loi, un bon mou­ dans ces controverses esthétiques. sance de l’architecture. » « l’autorité de l’architecte en chef
V

DAN LE MONDE
BELGIQUE
Le Village
dans la Campine
PRINCIPES DE L’EXTENSION
par Joseph SCHELLEKENS

XNS un plan national, Quelques ruelles qui serpentent, les toits à forte pente sont ration­
l’urbanisme doit être pleines de variétés, un presbytère nels. Il faut que l’eau puisse s’écou­
considéré presque uni­ de bon ton avec jardin devant. Tout ler facilement.
quement du triple point parle de la quiétude et du calme f •

de vue géographique, du bourg. Enfin, malgré les expériences


social et économique. d’après-guerre, on n’a pas encore
C’est cela, la beauté des villa­ trouvé de solution satisfaisante
Mais lorsqu’il s’agit de l’extension ges ! pour le toit-terrasse bon marché.
d’un village, l’esthétique Joue un ***

rôle de premier plan. L’auteur d’un


plan d’extension de village doit Pour l’architecture rurale, nous
certes s’intéresser aux facteurs aspirons à la logique, à la simpli­ Je veux encore attirer l’attention
sociaux et économiques, mais il doit cité, à l’harmonie des formes et des sur un point très important : c’est
surtout s’attacher à ce que tout soit couleurs jointes aux bonnes pro­ qu’un urbaniste ne doit pas être
en liaison harmonieuse avec le portions. Tout doit être fait dans chargé de l’extension d’un village
noyau existant. Dans ce cas, les l’esprit d'un plan de village. C’est s’il n’en comprend pas l’esprit. De
facteurs esthétiques, sont impor­ avec les moyens les plus simples jolis plans, une architecture
tants. qu’on réalise le plus beau village. « would-be » moderne ne sont pas
suffisants. Il faut que l’auteur ait
Du plan national à l’extension du Les toitures ont une grande im­ conscience des besoins sociaux, spi­
village, l’étude passe par la géo­ portance. Il est absolument néces­ rituels et matériels de la région.
graphie, l’économie, la sociologie, saire que, tout au long d’une même
etc... et en arrive finalement à l’es­ rue, on construise des maisons avec « On ne peut donc juger d’un
des toits ayant non seulement la plan d'aménagement », disait Cas
thétique. ton Bardet, « que par rapport aux
même forme, mais aussi la même
Jusqu’à présent, la plupart des couverture, ceci surtout afin d’écar­ états actuels et passés, d’après les
urbanistes ont consacré leurs étu­ ter les matériaux artificiels et les documents et l’inspection du ter­
des à l’extension des villes et, dans plaques ondulées ! rain. Les courbes de niveau et
certains cas, au plan régional. On même les maquettes ne peuvent suf­
n’a prêté que peu d’attention à l’ex­ Je ne veux pas exclure le toit fire, car il y a sur place, outre le
tension du village. D’ailleurs, il plat ; mais dans le cadre d’un vil­ modelage géographique, le mode­
n’est pas possible à l’urbaniste de lage, on ne peut accepter un toit lage humain que nul plan, nulle
faire beaucoup à la campagne. Le en forme de terrasse que pour des photographie, ne peuvent exprimer
temps doit être très proche cepen­ plans de forme circulaire. En aucun parfaitement. » (1).
dant où l’autorité exigera que cha­ cas, on ne peut admettre qu’une Un urbaniste habile saura cons­ Maison familiale isolée
que commune, même la plus petite, construction avec un toit en ter­ truire des villages et des bâtiments (Dessin de Robert Schuiten, architecte)
ait son plan d’extension. rasse s’élève au milieu de maisons ben aérés et esthétiques dans une d’après « Concevoir sa Maison » (Charles Dessart, Bruxelles)
au toit à pignons. Un bon archi­ région rurale, où les gens pourront
* tecte doit toujours assortir son vivre en pleine santé dans un ca­
**
œuvre à l’ensemble. Malheureuse­ dre agréable. gne, il faudrait remettre celle-ci truits aux endroits les plus jolis
ment, beaucoup de gens se figurent dans la bonne direction. et ont massacré le paysage.
Qu’entend-on par esthétique de encore qu’un bâtiment a un aspect Bien des citadins ont actuelle­
ment un vif désir de la campagne. Il est aussi absolument indispen­ Joseph SCHELLEKENS,
viilage ou architecture rurale ? moderne si on le couvre d’un toit Cet état d’esprit serait difficile à sable de surveiller la création des architecte provincial
en terrasse. enrayer, et cela est d’ailleurs à dé­ parcs des villas isolées, qui n’ont de Varrondissement de Turnhout.
Regardons ce que nos aïeux nous
ont légué. Car il y a encore de la Il ne suffit pas non plus de met- conseiller. Mais le jour où l’exode aucune liaison avec le centre du (1) L’architecture d’aujourd’hui,
beauté rurale ! tie un toit à pignon au-dessus d’une de la ville deviendrait un danger village. Bien souvent en effet, des n° 3, 1939 : « Vingt ans d’urbanis-
masse rectangulaire quelconque. pour la construction à la campa- quartiers de villas se sont cons­ me appliqué ».
Nous ne voulons pas plaider en L’architecture de mauvais goût dont
faveur des habitudes de logement nous avons été abreuvés les der­
ou de l’architecture du passé. Mais nières années consistait la plupart
n’oublions pas que ce que nous nombreuses taches vertes ; ce
trouvons de caractéristique, de
typique, dans toutes les habita­
du temps en des maisons avec toit
à pignon. MouœlCcô Monde sont les parcs, jardins et arbres
d’alignement. Et il n’y a pas de
constructions de plus de deux
tions de nos villages, n’est pas acci­ La forme du toit a donc une
grande importance. Dans la ma­ FRANCE maisons de bois, A.B. Skandiahus, étages car « les habitants préfè­
dentel. Jamais dans le passé on n’a de Vâsiervik, a récemment monté
violé la simplicité du problème qui jeure partie des cas, un toit haut au Spitzberg, pour le compte de la
rent les petites maisons et d’au­
et simplement conçu donnera dans MAISONS PREFABRIQUEES tre part, nous voulons conserver
se posait. Norvège, cinq baraquements pour
nos campagnes les meilleures résul­ Mille maisons préfabriquées les mineurs et leurs contremaîtres, le style des vieilles villes pro­
Regardons autour de nous. tats. destinées à la France ont été cons­ à Kingsbay, près de Ny Aalesund. vinciales. »
truites en trois mois au Canada. En outre, la compagnie a construit (<d’après la « Reconstruction
Quelques rues, parfois un arbre Plus nous étudions le passé, plus un bâtiment pour les services ad­ Soviétique »)
qui pend au-dessus d’un mur gros­ nous pouvons constater que le ministratifs à Longyearbyen, qui
sièrement maçonné, des maisons caractère des habitations et des as­ servira aussi, en ire autres, de bu­
blanchies à la chaux avec des toits pects du village dépendent en géné­ VERRERIE reau de poste et télégraphe.
expressifs qui donnent à l’ensemble
un aspect frais et vivant ; un clo­
cher lourd et simple, une église
ral du jeu de la forme des toits.
Peu employé dans le midi, le toit
se développe de plus en plus à
La production totale de décem­
bre a été de 34.843 tonnes, soit
83 % du chiffre de 1938. Le man­
Il est évident que les maisons
dans ces régions arctiques doivent
remplir des conditions très rigou­
reuses à l’égard de la solidité et de
INFORMATIONS
calme et tranquille ; tout autour, mesure que les régions reçoivent de que de charbon et de carbonate l’isolation contre le froid. Les mai­
de soude ne permet pas à l’indus­ sons sont garanties contre la pous­
un tapis vert avec, ça et là, une plus en plus de pluie. trie du verre de porter les fabri­ La réparation des destructions
croix de bois peinte en noir ou sée d’un vent de 50 m-sec., un dues à la guerre
cations de bouteilles, de bonbon­ poids de neige sur le toit de 200 ki­
en blanc ; une petite place publique C’est que dans le midi, les che­ nes, de flacons et de gobelets à Au cours de la séance du 22 fé­
minées ne sont pas nécessaires mais logrammes et elles sont soigneuse­
bordée de hauts tilleuls et, derrière, un niveau satisfaisant, les efforts ment calfeutrées contre l’âpre vent vrier 1946 de la Société des Ingé­
les maisons les plus importantes. dans le Nord, elles sont indispensa­ étant faits d’abord sur le verre à continuel de ces rêr~"*. nieurs Civils de France, lecture fut
De partout, on a vue sur le clo­ bles ; et il est affreux de les voir, vitres en raison des grands besoins donnée d'une communication de
cher ; même des salles des fermes dans nos régions, surmonter les de la reconstruction. MM. Celquhoun et Mac Lauren sur
toits plats. la réparation des destructions de
les plus lointaines, on aperçoit guerre dans la région londonienne.
« l’axe spirituel ». De plus, dans un climat humide, Au total, sur 13 millions de mai­
v\ sons existant en Grande-Bretagne,
8 millions furent plus ou moins
U. R. S. S. endommagées dont 1 million et
/■**<•> rr demi pour la seule ville de Londres.
'- < > < > I> C > Z t -Z# GRANDE-BRETAGNE — Un nouveau matériau, Il fallait agir vite, et un « Comité
« l’Ensonite » — sorte de carton d’urgence » fut créé, employant
Plan de Vintérieur de la maison. COUT DE LA VIE très épais et très résistant — 140.000 ouvriers aux réparations.
(Robert Schuifcen, architecte)
L’index général du coût de la vie sera utilisé pour 50.000 maisons Son programme comprenait 3 sta­
- /: "
des :
(base 100 en 1915) est de 203 pour provisoires dans les régions li­ 1. La mise à l’abri des sinistrés
■H VH»

l’ensemble des produits de consom­ bérées,


% -x..2Lit A Jj,* - ; Ü! mation courante et de 169 pour les dans les 24 heures.
mmam***.*-^ ammmmmmrnr; •'* > è -'-T*.
- ' J*?*?* — 100 villes soviétiques sont 2. La réparation de confort
!‘ • f - ' vivres. L’augmentation relative­ pourvues d'un plan de recons­
s ment peu élevée du coût des pro­ moyen.
iiasit duits alimentaires est due aux truction. 3. La réparation « dite com­
>%*j«**«,y*

Si# - r '.j subventions d’Etat qui s’élèvent a — A Moscou, les habitants ont plète ».
...
îSSvVi*
'■■''C
: ! a+s- plus de 300 millions de livres ster­ planté eux-mêmes 1 million d’ar­ La communication britannique
indique les difficultés de cette tâ­

• y -

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-5i__;—• ling par an. bres et d’arbustes dans les parcs che : pénurie de matériaux, de

i
:#.p:1.LSi
: ..11§<?............................ ftp?
-A-
L-.
et jardins publics.
— Dans une récente interview,
le Professeur Vladimir Witman
Urbaniste de Velikyi Luki, a dé­
claré :
transports de main-d’œuvre. Le
morai élevé des sinistrés a toute­
fois contribué à y pallier. La fabri­
cation de « pièces moulées » a été
pratiquée avec succès et on utili­
v >

« Si nous avions fait le plan sait à grande écheJe les « plaster


- . ' rV; i ^ 'LT SUEDE d’aménagement de la ville avant board » ou planches de plâtre.
- • t......... T y-- ;—... s -' la guerre, nous aurions prévu un Après cette commun cation, M.
■' i
Ml : l vy- v

= - ^ * MAISONS DE BOIS SUEDOISES Kerisel exposa la réparation des


'
AU SPITZBERG grand nombre des bâtiments en destructions à Orléans, el notam­
■>: •< '$
'

/•y ■&$&&&&?
*’■ .} Ct- ■*!**••.
hauteur, des places et avenues en ment les réalisations de l’îlot 4 :
Les maisons de bois suédoises asphalte, en un mot, une ville mo­ utilisation de béton banché. du bloc-
préfabriquées commencent à se derne en miniature. Depuis, nous croisée, de la cloison en carreaux
répandre dans différentes parties avons modifié nos principes. Sur de plâtre du p ancher en pou­
du monde. Selon des rapports à la trelles de béton précontraint.
\ - ! L ; presse suédoise, une fabrique de le plan actuel, on peut voir de
; - —- \ .p |.r r " i " "
4

Équipement Sportif

LES STADES SPECTACULAIRES >


□ UUUH3U

Albert AUDIAS DoçJÛn □□_□□□□


□ i
s □ Plan II
ES questions rela­ sport spectaculaire ou d’exhibi­ mer. Il n’en demeure pas moins □
ves aux Sports tion. Alors que la première relève qu’il s’agit surtout là d’une entre­
ont bénéficié d’une entièrement de l’école et doit s’in­ prise commerciale, ayant le sport
très large discus­ corporer dans un programme pour base, fort intéressante par
sion ces dernières d’enseignement harmonieusement elle-même, capable de susciter des □ • „-Æ'
v /Vf
années, et l’in­ et intelligemment composé, le se­ nous d’ailleurs de faire remar­ 7j

fluence des exerci­ cond s’apparente à un spectacle quer que le grand stade peut par-
ces physiques sur le développe­ et par suite doit se plier à des vocations sportives, mais qu’il est
ment et le maintien en bonne for­ exigences très particulières. imposible de confondre sans hy­ liile e
me du corps humain, n’est plus Encore convient-il d’aller plus pocrisie avec une œuvre éduca­ jberg
guère discutée. Toutefois, il règne loin et de ne pas confondre le mo­ tive ou moralisatrice. Hâtons- ltctur<
encore la plus grande confusion deste terrain de jeux, muni de falternent se passer de ces jus­ ■eprod
dans l’emploi d’une terminologie quelques gradins destinés à rece­ tifications un peu puériles. Par le
relativement récente. Les qualifi­ voir un public restreint et occa­ seul fait qu’il procure au public
catifs de : stades, parcs de sports sionnel, et le stade proprement un délassement sain et honnête,
ou terrains de jeux, sont appli­ dit, dont le nombre de places peut une place dans l’équipement géné­ en
qués indistinctement à des réali- atteindre plusieurs dizaines de ral du pays doit lui être automa­
tiquement réservée. sur ru
Ce qui serait dangereux, à no­ H
tre avis, serait de vouloir créer
des aménagements à double ou
triple fin, toujours mal adaptés à O
chaque cas, et qui, en définitive,
ne satisferaient personne. Lais­
sons donc au terrain d’éducation La Maison Familiale entre mitoyens
physique le soin de former des en Ile-de-France
corps sains, harmonieux et résis­
tants, réservons aux terrains de Plan I
jeux la tâche de nous délasser par
des exercices et des jeux réelle­
ment pratiqués par tous ceux qui
les fréquentent, et demandons
par contre à nos stades de nous
fournir des spectacles de choix,
bien présentés et parfaitement
organisés. Surtout, ne faisons pas
de chaque terrain une caricature
de stade, ou un centre d’éducation
physique hors d’échelle.
Le vrai stade doit répondre à i
des caractéristiques très spéciales,
découlant de sa destination, et qui =**-
s’apparentent beaucoup à celles
Le Stade de Bordeaux. Jacques d'Welles, architecte. (Photo Elce.) de tous les lieux de spectacles :
théâtres, cirques, cinémas, etc... A
I
— En premier lieu, il doit être :!
sations pourtant très différentes, milliers, et dont l’aire sportive facile d’accès et avoir des abords il I
tant dans leur conception que n’est utilisée qu’au moment d’une bien dégagés pour permettre
dans leur destination. manifestation ou d’un match se l’écoulement rapide des foules
C’est ainsi qu’aux deux extrê­ déroulant devant un public que qu’il attire.
mes, pourrait-on dire, nous trou­ les organisateurs souhaitent aussi — L’aménagement des aires
vons d’une part l’éducation phy­ nombreux que possible ; ce dont d’exhibition doit être conçu avec Figure A Figure B
sique scolaire, et, d’autre part, le d’ailleurs on ne saurait les blâ- le souci constant et primordial de
présenter au public Un spectacle
de qualité, visible jusque dans ses
moindres détails.

L’URBANISME SYNTHÈSE — Enfin, le confort de ce pu­


blic : bonne visibilité, sécurité,
commodités diverses, ne retiendra
Profession discrédité
CSuite de la première page) jamais trop l’attention.
Tout ceci tombe tellement sous Nous disons souvent à ceux qui
voient dans tout fonctionnaire l’en­
par Albei
Cette recherche d'unité a conduit à concilier les exigences de la cir­ le sens qu’on hésite presque à
culation mécanique et de la vie piétonnière. On a tout d’abord cherché à l’énoncer. Cependant, il suffit de nemi N° I, le termite qui réduit en
différencier les voies empruntées, puis les Américains sont arrivés au fréquenter, même occasionnelle­ poussière les cadres de la Société,
que l’authentique serviteur de la deste Professeur Anthelme Eo- lires q
principe du neighbourhood unit cerné par la circulation mécanique et a ment, les quelques grands stades chaix, qui, en 1937, lors des bril- Estes
l’intérieur duquel peut s’épanouir, en toute quiétude, la vie enfantine, la dont nous disposons pour en com­ chose publique, celui qui unit l’ar­
deur au travail à l’initiative, un lantes Journées Internationales de ândes
vie familiale, la vie de quartier. Depuis, les Anglais ont généralisé cette prendre le bien fondé. On saisira la Santé publique, nous confiait» a,
formule à tous les cas sous le nom de « precincts ». mieux alors pourquoi il est néces­ goût accusé de la responsabilité à
l’honnêteté scrupuleuse, mérite avec amertume que, clans chaque kunal
Des enceintes sont constituées, autour desquelles la circulation méca­ saire de disposer d’un certain promotion de son Institut à Lyon, mité
nique continue sa ronde infernale tandis qu'à l'intérieur une circulation nombre de stades spécialisés, qui, mieux que mépris, haine ou indif­
férence dans laquelle le tient un il comptait à peine 3 ou 4 sujets de 1 ce
locale, à vitesse limitée, rend la vie humainement possible. seuls, peuvent donner entière sa­ valeur (au maximum), gagnés pafmm;
La place qui, depuis l’Antiquité, s’était avérée le problème majeur de tisfaction. Certains existent déjà, public non averti, trompé par des
folliculaires ; il mérite mieux que la contagion de la foi en Hygie etl du
l’organisation urbaine, avait perdu toute prééminence à l’avènement du mais d’autres sont à créer de susceptibles, tant par leurs con- rntim
machinisme. Le carrefour lui avait succédé : carrefour à giration d'Hé- toutes pièces, tout au moins dans des traitements misérables ne per­
mettant ni une vie familiale aisée, naissances médicales et spéciales tu poi
nard ou trèfle américain. les très grandes villes et notam­ que par leur valeur morale et leur mtie.
L’opposition entre place et carrefour semblait irréductible. L’appli­ ment à Paris. ni ce perfectionnement individuel
par la culture physique et mentale dynamisme de faire progresser la (Je VM
cation du système des precincts est venue la résoudre. Dans le nouveau Le grand stade du type dit lourde machine bureaucratique, ferai
plan de Londres, on a prévu des places entourées de monuments publics, à laquelle chacun, en régime démo­
« Olympique », avec ses 100.000 cratique, doit pouvoir accéder. Et d’entreprendre une utile propagan- #mes
puis tout autour de ces ensembles une circulation mécanique, constituant places et ses possibilités de pré­ de parmi les élites, et notamment jlemenl
un immense carrefour dont le centre est occupé. notre pensée va à ces fonctionnai­
sentations très variées, est prin­ res communaux et départementaux dans le corps des médecins prati*Pesur<
Cette synthèse de la place-carrefour couronne dignement celle des cir­ cipalement un stade de « matchs d’hygiène, de qui le législateur et ciens dont la presque totalité s’est -tes, c
culations mécaniques et piétonnières dans les quartiers. sensationnels » et de « grandes le Ministre ont tellement exigé détournée de l’étude de l’homme %t i
Enfin le zoning social — créateur de lutte des classes, celui qui avait fêtes ». Il est indispensable au (voir les innombrables attributions normal, dans son corps et son'tés ou
conduit à séparer les individus suivant la forme et l’importance de leur prestige national, et nous espé­ des Inspecteurs ! ) — sans leur psyché. Mais la volonté et la foi tueur
habitat (donc suivant leurs moyens matériels) se voit frappé à mort. Il rons que la capitale aura un jour avoir fourni les moyens techniques ne suffisent pas, et, en Hygiène ies él»
n’est plus question d'opposer le gratte-ciel et la cité-jardin, plus question autre chose à offrir à ses invités et financiers, ni l’autorité morale comme ailleurs, l'argent est bien # Jution
de créer des zones trop denses d’habitations collectives et d’immenses que le trop vieux et trop petit — qu’actuellement un véritable dis­ nerf de la guerre. J^ons
banlieues de pavillons, plus question de réserver le centre urbain aux Colombes, qui ne fut jamais ni crédit éloigne des Instituts d’Hy- L’énorme réduction de crédits |Hipj
célibataires et la périphérie aux familles. Dans les unités de voisinage, beau ni fameux, mais il ne suf­ giène des sujets brillants qui re­ réalisée, au budget de 1946, sur Ie ftte
dans les quartiers, on doit prévoir un complexe d’habitat familial et d'ha­ fira pas. On attend, par exemple, nâcler.: à s’engager dans une voie chapitre de l’Education physique, faygiê
bitat collectif soigneusement adapté aux besoins de logement. un stade où l’on puisse juger des embourbée. C’est un danger que arme sanitaire au premier chef, kde
Dans nos conditions économiques difficiles on peut même arriver à efforts d’un athlète, dans un saut voyait nettement le savant et mo- suffit à démontrer que l’appui des fis p
une symbiose plus poussée encore dans ce que nous avons appelé la1 mai­ ou un lancer, autrement qu’avec Pouvoirs publics est manifestement pos
son bi-familiale, offrant un jardin à la famille des étages inférieurs et un une longue-vue ; un stade où les trop faible. Un cri d’alarme serait Amais
simple appartement au second étage pour les ménages qui n'ont point spectateurs d’un virage ne per­ encore d’actualité, celui poussé, romu
besoin de jardin familial. dent pas tout espoir de savoir ce méfiera du comportement de la voici plus de 70 ans, après la dé uffisa
En esthétique urbaine, plus de régionalisme naïf ou d'opéra-comique qui se passe devant les buts op­ foule au sortir du stade, et de faite cuisante à nous infligée P&r ^me
d’une part, ou de caisses à savon d’autre part. Si la Science est interna­ posés d’un football ou d'un rugby. très vastes dégagements devront les Prussiens, par le précurseur u sat
tionale, VArt est local. Les artistes savent maintenant faire entrer l'air et Il est donc souhaitable que être prévus. Fréquemment, il montpelliérain de notre Hygiène Oui
la lumière, équiper avec le confort optimum tout en s’exprimant suivant l’équipement du pays en grands sera conçu comme une création tégrale, le Professeur J.-B. Fonssfr tque
leur langue particulière, dans le cadre à l’intérieur duquel il s’insère. stades spécialisés soit complété. complète, pouvant se suffire à grives, dans son ouvrage « Hygié emèd
Ceci ne devra pas empêcher de elle-même, et édifiée en un en­ ne et assainissement des villes »• 68 d'
Tels nous semblent être les quelques grands principes qui permettent prévoir une gamme assez com­ droit desservi par de nombreux « Que pouvons-nous, nous autres °mm<
de résoudre chaque cas particulier par un effort d'adaptation continu. Loin plète de stades spectaculaires de moyens de communications, avec hygiénistes, qui ne disposons ni #
d’imposer des formes ou des systèmes, ils laissent le champ ouvert aux différentes contenances, car, s’il seulement, s’il y a lieu, les aires la volonté des gens à qui s’adreS' htord
plasticiens à qui nous donnons maintenant la parole. est peu agréable pour le specta­ d’entraînement correspondant à sent nos avertissements, ni d’u°e jdditi
Nous pouvons avoir de grands espoirs. Un Nouvel Art Urbain va teur de se trouver perdu dans des sa spécialité. parcelle quelconque de la fortune Jécors
naître, exprimant toutes les nuances des divers groupes sociaux détectés gradins aux trois quarts vides, la D’ailleurs, plus qu’à l’équipe­ et de la puissance publiques, si nous -t qU(
dans leurs différents sites ; mobilisation de grands établisse­ ment sportif proprement dit, le ne gagnons pas la conviction c# 'l^rah
Nous allons pouvoir passer au stade de la création enthousiaste après ments pour des spectacles qui ne stade spectaculaire appartient à deux éléments de toute action ,
la connaissance objective et le choix des valeurs. Ces trois étapes étant peuvent espérer les remplir, est l’équipement général de la ville utile ? ,er h
indispensables à la solution de tous problèmes d’urbanisme, ainsi que commercialement peu intéres­ ou de la cité pour laquelle il peut J’ai parlé jusqu’ici aux famiUeS' Qua
nous l’affirmions, dès 1940. sante. être une source de profits. Il y et je les ai adjurées, au nom ^
Rejetant tous les dogmes, les routines ou les excès, le Nouvel Urba­ Le stade spectaculaire trouvera prend rang à titre de grand mo­ leurs intérêts les plus chers, qui 6e ]nsi,
nisme, face à chaque question que pose la vie, tend comme tous les souvent sa place dans le pro­ nument public, ainsi que le fai­ confondent avec ceux du pay5, °Unic
hommes de bonne volonté à faire retour à l’Unité. gramme des espaces verts de l’ag­ saient le stade et l’arène antiques. d’inaugurer dans l’éducation ™ U d<
Gaston Bardet. glomération, Cependant, on se Albert AUDIAS. leurs enfants ces pratiques salil' ni V(
*r v«stt«

CHEMIN
ÉLÉMENT MAJEUR DU BIEN-ETRE AGRICOLE
initiale entre itoyen :UAND on parle de re­
construction, on pen­
se presque toujours
par F. HOUILLIER
fYÆi

sur le plan vertical :


France des bâtiments qui
s’élèvent, des étages
qui s’ajoutent à d’au­
Y,Y;

tres étages, des toitu­ ryS/SSjSYJ.

res qui se découpent sur l’horizon.


1 OUS avons présenté dans le numéro 10 du « Maître- Pour les ruraux, il y a aussi un
d’Œùvre » (1er février 1946) les plans d’une maison fami­ problème horizontal, celui des che­
mins.
ne entre mitoyens, conçus pour le Val de Loire (Projet La route a une importance consi­
jberge, Froux et Bienvenu), extraits d’un numéro de 1’ « Archi- dérable pour l’agriculteur. Il passe
ture Française » consacré aux architectes prisonniers. Nous une grande partie de sa vie sur les
chemins. Chaque opération cultura­
produisons aujourd’hui deux autres projets de Bernard et le exige l’allée et venue des instru­
Carme, architectes : l’un d’une maison familiale entre mitoyens ments entre la ferme et chaque par­
celle, le transport du fumier ou des
en Ile-de-France : Plan I : rez-de-chaussée et jardin. .— Pian engrais dans un sens, celui des ré­
□ K ; 1er étage. — Fig. A. Façade côté jardin. — Fig. B. Façade coltes dans l’autre. Beaucoup de
chemins ruraux ressemblent à celui
sur rue. décrit par La Fontaine, en trois
L’autre projet concerne une maison de commerçant pour adjectifs célèbres « montant sa­
blonneux malaisé ». Mais que dire
O |a même région. Plan III. Disposition intérieure. — Fig. C. aussi de ces chemins creux où les
Façade sur rue. chars entaillent, de ces passages à
travers champs marqués seulement
par des ornières disparaissant à
liens moitié sous l’herbe.
La Maison du Commerçant On a calculé que les transports MM I
v&SsGSm

en Ile-de-France représentaient 30 à 35 % des frais


d’exploitation du cultivateur, et
cela dans les conditions habituel­
les. Durant la guerre, le réseau
routier a été mal entretenu, en par­
ticulier le vicinal. Il faut compter
avec l’usure supplémentaire du ma­
tériel, avec les fatigues croissantes
I i # ' J...i .1 i 1 pour les hommes et les animaux
qu’infligent les mauvaises routes.
Le progrès agricole, dans la mesu­
A.1IC
re où il est lié à la mécanisation,
requiert des chemins convenables
nmmnn où pourront passer sans casse les
tracteurs et les machines de récol­
tes perfectionnées.
Mais ce n’est pas seulement de
Le chemin vicinal
terre, avait été accordé à juste ti­
(Photo Yvon.)
Sans dcute la route conduit à
l’entretien des routes et des che­ tre à cette paysanne. Mais ses en­ la ville, son absence aussi.
mins, c’est de leur construction fants voudront-ils toujours vivre F. HOUILLIER.
M. dans de semblables conditions ?
qu’il s’agit souvent. Les besoins de
chemins agricoles pour relief les
ILUlilX exploitations, d’une part aux piè­

Plan III
CB ■ RBH

Figure C
T"Ti ces de terre, d’autre part au ré­
seau vicinal, se chiffrent, paraît-il,
à 500.000 kilomètres dont le Génie
Ancien, Moderne
(Suite de la première page)
Rural n’a pu, jusqu’ici, entrepren­
dre qu’une faible partie (15.000). Certes cette méconnaissance, a per­ aux poisons destructeurs de son
La plupart des régions à relief mis à l'Occident de développer de travail mécanisé, contempteur de
accidenté sont particulièrement dé­ splendides civilisations, mais ce qui son intellect. La liberté humaine

celle d’Hygiéniste
l shéritées, mais elles ne sont pas les a fait hier sa gloire, l'entraîne au­ s'épanouit dans des maisons indi­
seules : je me souviens de la vi­ jourd'hui vers sa ruine. Si nous ne viduelles ou presque, elle se meure
site faite, une de ces années der­ voulons pas être définitivement ex­ dans les taudis des immeubles col­
nières, en Poitou, à la lauréate du clus nous devons oublier toutes ces lectifs aux alvéoles d'insectes. Cette
dent contentement de soi, l’accrois­ « Prix Sully-Olivier de Serres à la formes, tous ces hurlements visuels maison ne doit pas être donnée à
ANIEL sement des recettes provenant des famille paysanne »; à 7 km. de la qui nous enveloppent. l'homme, il doit la vouloir, la recher­
inhumations et transports de corps ! commune par un mauvais chemin, Nous ne sommes donc pas parti­ cher, la conquérir ; elle doit être
Il est vrai que cette aubaine lui on arrivait à proximité de la fer­ san d'un Botticelli qui, à peine hors un des buts, une des joies de son
res qui préparent des hommes ro­ donnait la possibilité d’obtenir des me ; il fallait alors emprunter une du mysticisme, médiéval, cherchait existence. Il doit en saisir les par­
bustes et des mères saines et fé- crédits pour le relèvement des sa­ bande de terre, moitié boue, moi­ à flatter les sens et les passions ties, la meubler, et si par surcroît
mdes. Je parle aujourd’hui à ceux laires des cochers de voitures mor­ tié herbe, zigzagant entre les humaines, si longtemps comprimées son goût personnel le guidant, il y
iait'ki administrent la fortune com- tuaires, clientèle bistrophilique dis­ champs, pour arriver au cloa­ et qui n'osaient s'avouer dans toute ajoute, quelques mirages, quelques
3Ubkunale, et, les éclairant sur la né- posant de larges loisirs utilisables que de la cour de ferme. Ses ha­ la floraison picturale chrétienne, aspects de la « beauté » à laquelle
'"'hssité de moins sacrifier d’argent pour la propagande électorale. bitants avaient l’habitude, quand ni d'un Picasso qui traduit aujour­ tout homme aspire, il les ajoutera
ce qui se voit et d7en réserver Les corrupteurs, parfaitement ils allaient au village, de troquer, d'hui l'angoisse, les refoulements d'autant plus joyeusement qu'il
wntage pour ce qui fait vivi'e, renseignés sur le train de vie, les au bord de la route leurs sabots subconscients de toute, une classe aura eu plus de peines et d'efforts
cherche à accroître en eux le habitudes, besoins et ambitions des contre des chaussures. On ne pou­ de la société désaxée par le ryth­ à l'atteindre. Qu'importe alors s'il
intiment de leur responsabilité, fonctionnaires et des élus, cher­ vait s’empêcher de penser en me machiniste, terrorisée par les s'éprend d'une reproduction d’une
les lu point de vue de la salubrité pu- chent le point faible pour passer à voyant le logis sommaire, les mé­ maux dont elle est partiellement œuvre classique ou d'une réalisa­
iur yique, et à leur inspirer le goût l'assaut de la forteresse. diocres bâtiments d’exploitation, le responsable, et à la recherche d'une tion de quelque artiste actuel. C'est
la (te l'hygiène. Plus tard, je m’adres- Nous ne nous arrêterons pas à site isolé, l’absence de véritable vérité, d’une Beauté, d'un Dieu, que là aussi, loin de la puanteur du
' irai aux gouvernements eux- cet entrepreneur d’installations chemin que le prix Sully, destiné ses vices lui dissimulent. Assez de ruisseau sur une terre molle et vi­
m- juêmes, et je leur demanderai éga­ septiques qui pensait déclencher à récompenser l’attachement à la ces plaisirs egocentriques où la vante que l'enfant acquérera cette
lement de prendre en main, par des en moi le réflexe de l’intérêt per­ spéculation jointe à la bêtise, dé­ connaissance intime que jour après
,til mesures et des institutions effica- sonnel en me confiant que tel Di­ A L’ASSEMBLEE tourne la soi-disant élite de sa tâ­ jour ni l’enseignement dogmatique,
est |es, ces grands intérêts dont ils recteur de Bureau d’Hygiène (ex­ CONSTITUANTE che, de sa seule tâche, celle de se ni les troubles de la vie ne pourront
me ^nt les tuteurs, et qui, sauvegar- ception certes, confirmant la règle pencher sur les souffrances qui l'en­ plus jamais lui ôter.
Un très important débat sur
od fc ou négligés, maintiennent la vi- de l’indépendance de ces fonction­ la Reconstruction a eu lieu les tourent, de guider le peuple de Mais la maison n'est pas isolée.
foijmeur de la race, c’est-à-dire l’un naires) avait l’habitude de lui si­ 15 et 16 mars à l’Assemblée l'élever, de lui faire comprendre et L'homme vit en société, et c'est la
ne «es éléments de la puissance d’une gnaler, tous les soirs, lorsque son Constituante. admettre qu'il n'est qu'un chaî­ disposition de ces maisons, les unes
te Ration, ou la laissent dépérir... » personnel lui avait remis la liste En raison des délais d’impres­ non de cette immense chaîne qu'est pajr rapport aux autres, par rapport
i Fonssagrives, ce lointain disciple sion que nous imposent les ac­ l'humanité. à la circulation, aux centres de tra­
des fosses non réglementaires, les tuelles conditions de travail, vail, d'approvisionnement, de cul­
[Hippocrate, n’aurait pu deviner adresses susceptibles d’intéresser Il faut donc construire des cen­
nous sommes obligés de remet­ ture, de sport, de distraction, qu'il
ftte lamentable stagnation de un constructeur ; ce service, rendu tre au prochain numéro le taines et des milliers d'habitations,
ie« hygiène publique, ce mépris ab- évidemment au détriment d’un con­ compte rendu de ces débats. d'innombrables maisons, simples, s'agit de fixer. C'est toute la science
A trde de millions de citoyens fran- très simples, où les architectes ou­ urbainei qui ne se résume, ni dans
current, était rémunéré par un Signalons cependant dès main­
des ordonnances, ni dans des pers­
e9 iis pour les problèmes vitaux qui pourcentage. Je fus amené à pen­ tenant, que M. Bilïoux a préci­ bliant les prétentieux souvenirs
et | posent plus impérieusement que sé devant l’Assemblée l’organi­ académiques, les orgueilleuses pectives propres à l'art classique, ni
ser que la qualité des installations sation du Ministre de la Recons­ dans ces ensembles méthodiques
lit jamais, plus de 40 ans après la avait sans doute à souffrir de ce trouvailles des mécanistes, sauront
truction et de l’Urbanisme qui redonner à chaque famille, à cha­ de gratte-ciels ou de cités désin­
'h fomulgation de la loi de 1902, in- supplément de prix, à moins qu’il sera basée sur le commande­
é mfûsante techniquement et juridi- que cellule de la société, les cadres carnées chères aux modernistes.
soit supporté par 1 usager. Dans ment unique à tous les échelons Les données du pays, de la région,
ïï bernent, négligée, mal interprétée un tel engrenage, il ne faut jamais et la suppression de l’échelon d’une vie décente. C'est l'œuvre
unique à laquelle la véritable élite les traditions comme les besoins du
11 sabotée ! introduire même le petit doigt ! Un régional.
présent et de l'avenir, commandent
Oui ! trop souvent un voile pu­ grave danger, en hygiène publique, Le Ministère ne comportera est appelée aujourd'hui, l'œuvre
plus que trois directions : par laquelle elle retrouvera et son chaque fois des solutions différen­
blie est jeté, en l’absence de tout consiste en l’action de certains Dommages de guerre.
groupements de personnes, associa­ destin et sa foi. La France meurt tes et vivantes.
tttède, sur les plaies et purulen­ Urbanisme et Logement. Pour mobiliser ces forces, ces ma­
ts de nos cités, tandis que des tions de capitaux, de cartels, aux et Paris en particulier, d'avoir ou­
Travaux. blier que, pour qu'un être humain tériaux, ces hommes, toute l'organi­
9 Atomes considérables sont axectées, mains desquels les municipalités sation des travaux, de l'économie
e les budgets ordinaires et ex- étaient, en quelque sorte, contrain­ puisse vivre, se développer acqué­
CONFERENCE rir une éthique qui ne soit pas pure­ humaine, du ^crédit, doivent être
'< ^ordinaires, supplémentaires et tes d’abandonner — par exemple — Le 9 avril, à 17 h. 30, l’Associa­ refondues, adaptées, ce qui est loin
6 üditionnels, à des superfluités : le traitement par incinération des ment formelle, il faut qu'il puisse
tion Générale des Hygiénistes et vivre près du sol, au rythme des d'être le cas dans notre pays. Et
6 ^cors en carton-pâte, tape-à-l’œil, ordures ménagères. Une entente se­ Techniciens Municipaux organise à l’on comprendra alors pourquoi,
9 ft que le pot-de-vin accroît la dé- crète entre les Maisons spécialisées la Salle de la Société des Ingé­ saisons, qu'il sente à chaque ins­
tant que sa maison est le lieu de dans ce. travail qui nous « engage »
9 n°ralisation, engendre le chaos permet de descendre même au-des­ nieurs Civils, 19, rue Blanche, une
tout entier, il n'y a plus de place
5 % encore qu’il contribue à en- sous des prix de revient lorsque la conférence présidée par M. Au­ son arrêt, sa protection, son asile,
guste Perret. M. Blanc traitera le qu'il est comme les plantes qui pour ces querelles byzantines, ces
*er le budget. référence d’une grande ville est gardiens de musée, qui se complai­
susceptible de servir la publicité. sujet suivant : La Voierie dans la l'entourent, un élément de la nature.
Quant à la sottise de certaines Reconstruction du Havre. Il faut qu'il voit naître et mourir sent dans leurs vêtements rapiécés,
6 ^semblées, elle défie l’imagination. Comment s’en tirer ? Le lecteur a Les membres de la Ligue Ur­ ou ces adorateurs de l'absolu qui se
assez d’expérience ou d’imagination les multitudes animales qui peu­
e ^hsi, nous entendîmes un Conseil baine et Rurale sont cordialement plent son jardin, s'il ne veut pas refusent à regarder la réalité vi­
’’ ÛUnicipal adresser ses félicitations pour le concevoir... invités à cette conférence qui ne vante.
Albert Daniel manquera certainement pas de les se prendre pour un dieu. C’est dans
3 u délégué aux Pompes funèbres son jardin qu'il retrouvera l'antidote Jean-Charles MARTIN
lîi venait de signaler, avec un évi­ et Mme A. Daniel intéresser.
9

LE DOMAINE CONSTRUIT
ECONOMIES... ÉCONOMIES... par J. LAURENT
tillllllllllllilllillllllllllllllilllllllllll
LES SINISTRÉS
(Suite de la première page)
La Reconstruction de N a ntes
Ceux d’entre les délégués qui concerne nos grands Domaines travaux de remise en état de sa par F.-H. LEM
connaissent la France voudront Nationaux dont la remise en état perspective, des buttes de terre
certainement revoir ses trésors et était envisagée, mais maintenant.. restent entamées, des bassins ina­
ceux qui n’ont pu jusqu’alors les Versailles, son Grand Canal et chevés exposent leurs ossatures a terrible-
antes f au tes ont déjà été commises à
apprécier voudront les connaître. sa Pièce d’eau des Suisses sans au soleil. ment souffert. Nantes, dans un passé plus ou
Nous allons donc subir une sorte eau, n’a plus d’échelle. Fontaine- Triste spectacle pour des amis. Grand port com­ moins récent, qui pèsent lourde­
Faisons des économies, certes, mercial en riviè­ ment sur les destinées de la
mais des économies raisonnées et re, le septième ville. Il y eut d’abord l’erreur
de France par capitale d une gare construite
non pas des économies dispen­
dieuses.
En ce qui concerne les Domai­
m
l’importance de
son trafic, ville
dans un endroit d’accès difficile
et sans possibilité d’extension,
nes privés le problème est plus industrielle pos­ celle d’une ligne de chemin de
grave. Lors d’une excursion ce sédant avec des usines métal­ fer en bordure de la Loire, tra­
dernier automne en Touraine j’ai lurgiques, des chantiers de cons­ versant la ville de part en part
pu constater avec regret à quel truction navale, une usine de et détruisant l’harmonie des
point des châteaux universelle­ construction de locomotives belles oroonnances architectu­
ment renommés étaient laissés à Nantes fut l’objet de bombarde­ rales de ses quais.
l’abandon. Chenonceaux qui fit les ments répétés durant toute la Il y eut cette erreur, non
délices de Diane de Poitiers et période qui précéda la Libéra­ moins grave du point de vue es­
suscita l’envie de Catherine de tion. Il en est résulté des des­ thétique, que fut le comblement
Médicis est délaissé. Le célèbre tructions importantes, quoique du canal de l’Erdre rejoignant
parterre recouvert par une crue dispersées par suite de la con­ la Loire à travers la vieille ville
du Cher l’un des derniers hivers figuration de la ville et de rem­ ainsi que celui du bras septen­
était envahi par les herbes folles placement des objectifs : 3.000 trional du fleuve ; l’île Feydeau
et une luxuriante végétation en immeubles endommagés, dont qu’il contournait est aujourd’hui
faisait une brousse n’en laissant 1.100 totalement détruits. reliée à la rive droite par une
même plus deviner les contours. Cependant Nantes n’est pas, vaste et inutile esplanade. C’est
Que dire de Villandry, récem­ comme Caen ou Brest, une ville un peu comme si on avait à Ve­
ment mis en vente et de son si morte, mais une ville blessée, nise comblé le grand Canal.
curieux jardin potager et fruitier qui doit cicatriser ses plaies et A côté de ces regrettables at­
Le château de Chenonceaux (Photo Ervu.) si ce n’est à peu de chose près profiter de l’occasion, qui lui est teintes portées à sa physiono­
identique. Et bien d’autres.. offerte, pour améliorer son ré­ mie originale, Nantes est une
Ce seraient là des travaux im­ seau urbain, rajeunir son habi­ ville qui, dans sa partie ancien­
d’examen dont le résultat sera bleau et son étang des carpes à productifs diront certains. Je ne tat. Elle a la chance d’avoir à ne et durant tout le xixe siècle,
gros de conséquence à l’étranger sec. le crois pas, nous ne devons pas son chevet un des meilleurs ar­ n’avait subi que peu de trans­
et dont il faut sortir vainqueurs. Tout près de Paris le Domaine vivre à la petite semaine mais chitectes français, Roux-Spitz, formations. Elle avait, de ce
Sans doute n’y avait-il pas lieu de Meudon a vu interrompre du bien savoir discerner quelles sont l’homme qui aux ressources chef,^ conservé certaines densi­
de s'inquiéter jusqu’ici en ce qui fait de l’occupation allemande les les vraies économies. d’une technique très moderne tés fâcheuses, des étroitesses de
T. L. joint le goût le plus sûr et le nies surprenantes déterminant
respect des règles tradition­ des conditions d’habitat pres­
nelles de l’art de bâtir. que inacceptables.
Le projet, qui a été arrêté Cette situation dictait à l’ur­
X • pour la reconstruction et l’amé­ baniste sa tâche. Il convenait
TRIBUNE LIBRE nagement de Nantes, est un pro­ d’utiliser la grande percée, réa­
LES LECTEURS ECRIVENT Hors de la poche Masurpiale jet assez vaste comportant diver­
ses étapes de réalisation dont
lisée par le comblement du ca­
nal, en articulant sur cette ar­
C N réponse à l’article de Tony So- (Suite de la première page) certaines à longue échéance. La tère centrale un système circu­
E- card sur les néo-villes rurales ville a été répartie en trois zo- latoire adapté aux nécessités
paru dans le Maître d’Œuvre du Les psychiatres s'en doutent si souvent terrifiant et destructeur
T" février, un de nos abonnés Nor­ bien ; les psychanalystes s'y re­
mand nous envoit une série d’objec­ pourtant est venu dans les rêves
trouvèrent, mettront au jour bien de femmes symboliser l'amour vi­
tions dont nous donnons d-dessous
les principales : des blessures, bien des arrêts de ril, sa promesse de délire et de
... « Dans les pays de pâturages, croissance, — débrideront des âmes maternité, — de même que main­
les vaches non rentrées sont évi­ et conduiront ainsi vers bien des tenant le même engin conduit le
demment traites à l’herbage. Ceux libérations. Mais tous ne seront voyageur à enjamber en une nuit
qui les traient, écrément le lait et pas ainsi gratifiés. Qu'on prenne l'Océan et à tendre ainsi la main
font le beurre, doivent habiter au garde : car c'est ainsi que se for­ aux frères d'autres continents ; de
milieu des pâturages et non pas ment, et que s'intégrent à leur tour, même, de ce ferrement, de ce ter-
faire deux aller et retour par jour le long des trajectoires économiques
à partir d’une agglomération rassement qui enfouit l'homme, de
comptant au moins 3.000 habi­ ou politiques, les psychoses col­ ce retour au sein maternel sur le
tants. Ils doivent trouver de l’eau lectives — comme la révolte de signe du danger, naîtront bientôt
chaude sur place ce qui implique misère du national-socialisme et dans le même désir d'abri et dans
le maintien de l’habitation... l'angoisse retournée en sadisme le redressement constructif de l'ins­
... « L’exode des campagnes ne de la Gestapo... tinct viril, les promesses de la mai­
serait en rien entravé, au con­ Nous en appelons à une action
traire, car il est plus pénible de son et du foyer de tiède bienvenue.
collective, Et la plus nette et la Mais nous éviterons à nos entants
faire sept fois par semaine deux
aller et retour quotidiens à la plus féconde, — c'est de construire l'insécurité des profondes menaces;
lointaine ferme sans maison — et d'offrir, et d'inviter à construire, et nous épargnerons peut-être à
la ferme elle-même étant indépla- non plus des cachettes d'abris au notre humanité l'épreuve régressi­
çable — que de faire une seule profond de la terre — non plus ve que lui a préparée « la défense
fois par semaine le déplacement d'obscurs ventres terrés de mères passive ». Nantes Le quai Jean-Bart, le canal de l’Erdre aujourd'hui tomblè et la ligne
à un cinéma... sans nom —, mais de claires mai- de chemin de fer traversant la ville. (Photo Neurdeto.)
« ...L enfant marcherait moins, sens dont la volonté du Père aura N'est-il pas poignant d'ailleurs
soit I mais il serait élevé à la néo­ que notre époque saisisse ainsi,
planté les murs et accroché le toit, d’une ville industrielle et com­
ville d’au moins 3.000 habitants ;
des maisons aux croisées desquel­ aux deux bouts de la chaîne vi­ nes concentriques : une zone
si c’est ainsi qu’il prendra goût à vante, par la mutation des atomes compacte correspondant au cen­ merçante de plus de 200.000 ha­
l’agriculture, autant prétendre que les sourira le regard d'accueil de bitants.
la Maman... et demain par le redressement des tre de la ville, à sa partie an­
c’est en l’élevant dans un sommet cienne et monumentale, conte­
neigeux qu’un jeune homme vou­ Nous en appelons ainsi, non pas rêves, mais dans les deux cas à la La rue de Strasbourg, la rue
dra devenir marin !... seulement et non pas tant à l'ar­ lettre, — par la pechblende et nant divers îlots insalubres qui Jean-Jaurès, la rue du Calvaire
« ...Quant à l’éloignement actuel l'abri, — le secret du vitriol des réclament air et lumière une seront élargies, portées à 25 et
gent de l'Etat, aux matériaux ex­ zone de densité moyenne cor-
de l’école, il résulte que la non-
traits du sein de la terre et re­ alchimistes : « Visita Interiora 30 mètres. La place de Bretagne
application de lois et décrets exis­ Terme Rectificando Inventes Occul- lespondant aux quartiers mo- agrandie et ordonnancée, de­
tants qui prescrivent la construc­ cuits ou forgés au feu de l'atelier; dernes de la ville et à ses fau-
mais au concert de tous ces bras tum Lapidem » ? C'est le butin viendra un centre administratif
tion d’écoles primaires « de ha­ bourgs, où il convient d’intro­ et universitaire, groupant Poste,
meau » de telle sorte que la dis­ qui les amènent et les disposent ; d'une visite au profond de la terre
tance d’une école à l’autre soit de qui, redressé par l'art de l'homme, duire ordre et harmonie ; une Trésorerie, Facultés. La place
à la communion des esprits qui se zone d’extension débordant net­
3 kilomètres. Dans les ruraux on concertent pour les plans, les in­ mettra dès maintenant dans nos Royale sera aussi agrandie, ses
ne compte pas que des cultiva­ mains la pierre si longtemps ca­ tement les limites actuelles de belles façades de Crucy démon­
ventions et les coordinations ; à la la ville, où un urbanisme pré­
teurs, il y a aussi le personnel des
commune élévation des âmes qui, chée... tées, restaurées et rebâties en
gares, les gardes-barrières, les voyant envisage de grouper pro­ retrait.
éclusiers des canaux, les gardes édifiant au sens fort dans leurs Et que la Paix ainsi, après la gressivement les principales in­
songes la Maison des Hommes
Les vieux quartiers en bor­
des ponts tournants, etc... M. So- guerre, nous conduise et conduise dustries nantaises. C’est, comme dure du quai de la Fosse, ainsi
card veut-il aussi reconstruire tous comme le temple de l'Amour qui nos enfants, du sein de la Mère à on le voit, un programme ra­
les chemins de fer et tous les ca­ lie et fait flamber ensemble les
que les îlots de l’île Feydeau,
la Maison du Père. tionnel et très sage. qui n’a subi que quelques attein­
naux, afin que les transports par cœurs et les destinées, comme
wagons ou bateaux n’aient plus Louis BOULONNOIS. Malheureusement certaines tes mais où certaines fondations
l'église intérieure du noyau hu­ fléchissent, un problème délicat
d’arrêt que dans les villes rurales ?
main, et comme les éléments « de IIIIIUIIIIIINIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII1IIIIII1IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII1II1IIIIIIIII1II1IIIIIII1IIHIIIIIIII1IIIIIIIIIHII
Evidemment non ; il faudra donc
ces Cités chamelles, qui sont le
de conservation est encore ré­
en revenir à l’école de hameau... servé.
cœur de la Cité de Dieu »...
« ...Souhaite-t-on des chiffres ?
Le département de la Mayenne
comprend actuellement six villes
Nous en appelons à la volonté
de construire, d'ordonner et dres­
LA LIGUE URBAINE ET RURALE Un hôpital et un centre scien­
tifique seront édifiés à l’empla­
de plus de 3.000 habitants et 270 ser ensemble les matériaux, ryth­ Siège Social : 7, Rue Las Cases * PARIS (VII0) Téléphone INV. 36-25 cement de l’ancien Hôtel-Dieu,
autres communes. Si ces dernières mes, couleurs, outils et cuirasses dans l’île Gloriette.
devaient être regroupées, le dépar­ rie, Professeur à l’I. D. H. E. C. Avec son magnifique château
tement ne compterait plus que 77 de l'abri familial aérien, — non VISITES D’URBANISME
localités, ce qui leur donnerait une pas seulement pour l'effacement 3° Dimanche 28 avril, à 15 h. : resté intact, ses églises, ses
superficie moyenne de 6.7669 hec­ des ruines et pour l'enrichissement La L. U. R., entreprend, en com­ La rue et son Décor (La vie so­ beaux hôtels, ses ordonnances
tares ! alors qu’on sent depuis des patrimoines. Mais avant tout plet accord avec Tourisme et Tra­ ciale). architecturales restaurées, ses
vail, le cycle complet de ses 9 « Vi­ Visite du quartier Saint-Honoré vieux quartiers toujours pitto­
longtemps les défauts des commu­ pour la guérison des âmes et sau­ conduite par M. Georges Marigny.
nes de 3.000 hectares considérées sites d’Urbanisme », conduites par resques mais assainis, ses espa­
vegarde des destins individuels ; les moniteurs de la ligne. 4° Dimanche 5 mai, à 15 h. ;
comme trop grandes... » pour le redressement et l'animation Les Espaces Verts (la respiration ces verts aménagés et étendus,
1° Dimanche 7 avril, à 15 heures :
R. L. B. H. des songes, des forces obscures Les Quartiers His'oriques (l’hom­ d’une grande ville). Nantes, rajeunie, rééquipée, re­
oui préfigurent et qui orientent la me dans sa vie privée). Du Palais-Royal au Champ de prendra son rang de grande
r vie Et nous voulons en dire ici une Visite du Marais conduite par Mars : Visite conduite par M. Al­ ville et son activité de centre
CONSTRUCTIONS METALLIQUES image et un signe, qui, à travers M. Auzas, Inspecteur des Monu­
ments Historiques.
bert Audias, Paysagiste.
Pour tous renseignements con­
commercial et industriel de
l’Ouest-français.
l'ironie des messages de l'incons­
HANGARS FER ou BOIS cient, contient la promesse de
2° Dimanche 14 avril, à 15 h. :
L’Hab'tat Urbain (l’homme et ses
cernant la participation de ces
« Visites d’Urbanisme », s’adresser F.-H. LEM.
l'avenir et marque la trace de Tef- à la Ligue Urbaine et Rura e ou à
MARE T Ing. AetM fer* c tenter, de l'effort possible et
besoins domestiques).
Visite du quartier Saint-Ger- Tourisme et Travail (1, rue de Châ- Délégué à la Propagande
I, Av. de Verdun. PARIS-X6 - NORD 90-54
urgent. De même, ainsi que l'avion, main-des-Prés conduite par M. Ma­ teaudun, Paris. (Tél. : TRU 78-85). de la Ligue Urbaine et Rurale.
7

ECONOMIE ET TRAVAIL
]L/Si dans travaux
de traction Françai Présidence du Gouvernement Ministère de la Justice
J. O. du 9 mars 1946. J. O. du 9 mars 1946
E tous les matériaux de par Raymond TAILLEFER puisqu’il est d’usage immémorial
construction en usage Arrêtés du 8 mars 46 instituant Arrêté du 8 mars 46 désignant
dans la région lyonnaise, mais qu’il les commissions de modernisation:
en France, la pierre les membres de la commission con­
est tout de même nouveau dans le du bâtiment et des travaux publics, sultative de la famille et de la na­
rapidement tout taillés, donc prêts
naturelle est celui qui reste de la France. des matériaux de construction. talité française.
à poser, par les grandes tailleries
est le pius avantageux, On banche en utilisant des cof­
qui sont organisées de façon indus­ Ministère
dans l’intérêt national: frages mobiles et interchangeables Vice-présidence du Conseil
trielle dans les principales régions de la Production Industrielle
1° Parce qu on peut l’obtenir retenus l’un à l’autre par des ti­ J. O. du 27 février 1946.
de production de pierres fran­
avec le minimum de transport, rants, et au milieu desquels on J. O. du 1er mars 1946.
çaises. monte les matériaux d'un mur or­ Décret n° 46-298 du 26 février 46
dans presque toutes les régions de portant création d’un comité de la Décret du 27 février 46 déclarant
Enfin, lorsqu’il s’agit de grands
France, sous forme de calcaires, dinaire à construire. On piace les réforme administrative. d’utilité publique et urgents les
immeubles du centre des villes, ou
granits et grès. moellons de forme quelconque travaux de construction du poste
de batiments d’Administration, les de transformation 150/60 KV. de
2° Parce que sa production et sa contre la banche de devant, et on Ministère de l’Intérieur
élévations des murs en pierres Tonnerre.
taille se font sans consommation complète par derrière avec un gros­
tendres, de bonne conservation, /. O. du iei mars 946
de charbon, et avec un minimum sier mortier de chaux. Une fois dé­ Ministère de la Reconstruction
sont réalisées par des équipes de Décret du 27 février 1946 décla­
d énergie électrique d’origine hy­ coffré, on obtient un excellent mur, et Urbanisme
tailleurs de pierres spécialisées, qui ne donne pas de condensation rant d’utilité publique et urgente,
draulique, vu la situation des grou­ l’acquisition par une commune, de J. O. du 3 mars id4o
munis de materiel de sciage méca­ car il est mélangé chaux et pierre,
pes de carrières les plus impor­ terrains et immeubles destinés à
nique, dont les méthodes n’ont plus et que n’importe quel ouvrier peut Arrêtés des 25 janvier et 4, 7 et
tants de France dans la Meuse, en l’aménagement d un terrain scolai­ 8 février 1946 approuvant les pro­
rien à voir avec le long travail ma­ réaliser, même s il connaît unique­
Bourgogne, Poitou et Charente. re d’éducation physique et spor­ jets de reconstruction de certaines
nuel d autrefois. ment la fabrication du béton. tive.
A titre d exemple, et suivant des communes.
Ce qu’il faut donc retenir de cet
chiffres Cites par M. Suquet, Di­ Les panneaux de bois ou banche
ensemble, c est que pour le gros
recteur honoraire de l'Ecole des resservent indéfiniment pour tou­
travail de la première période de
Ponts-et-Chaussées, il faut 300 kg
de charbon pour cuire une tonne
de ciment ; 125 kg pour cuire une
la reconstruction, c’est-à-dire la
réalisation de centaines de milliers
tes les constructions. Il existe au
sujet du banchage des notices ex­
pliquant en détail l’application du
INFORMATIONS
de fermes et de maisons ouvrières FORMATION D’UN CORPS DE LES BAUX COMMERCIAUX
tonne de chaux, tandis que la procédé, qui est à la disposition de
nécessaires pour reloger les sinis­ PAYSAGISTES FRANÇAIS
pierre, eue, n a pas besoin d’être tout le monde.
trés, le matériau de base : le moel­ La loi du 30 juin 1926 sur la pro­
cuite. lon de pierre, existe déjà presque Dans les régions où l’on a la La France, patrie de Le Nôtre, priété commerciale est appelée à
De plus, pour exécuter un mè­ chance de disposer de moellon lité, aux superbes jardins copiés dans être prochainement modifiée. Un
toujours à proximité dans les car­
tre cube d’ouvrage, si on le réa­ c’est-à-dire de moellon naturelle­ le monde entier, ’ ne possédait au­ projet récent prévoit une série de
rières locales, et les éléments né­
lise : ment plat, il est encore plus facile cune école spécialisée dans Vensei­ dispositions renforçant les droits
cessaires pour le compléter, tels des locataires commerçants.
En béton, on consomme 225 kg de construire, car ce moellon na­ gnement de l’Art des Jardins. Au­
que moellons de pierres dures pour cun qualifico:■ f reconnu ut pouvait Les modulations envisagées sont
de ciment. turel, d’un prix très avantageux,
En maçonnerie de moellon lité :
les socles, petites pierres de forme
se pose un peu de la même façon
môme s’appliquer aux compositeurs les suivantes :
rectangulaire pour les angles de de parcs et jardins. Architecte- 1" Réforme de la procédure. Ré­
80 kg de ciment. murs et les angles de fenêtres, peu­ que les briques, à plat. Mais il n’y Paysagiste, quoique consacré par duction de dix-huit mois à un an
En pierre de taille : 35 kg de ci­ a pas besoin d’être grand spécia­ l’usage, était critiqué par certains du délai minimum imparti par la
vent être fournis rapidement et
ment. économiquement par les tailleries liste pour utiliser le moellon lité, pour des raisons, d’ailleurs, fort loi du 30 juin 1926 aux locataires
N’oublions pas, au surplus, que car il est maintenant d’usage de le contestables. commerçants pour former leur de­
industrielles. mande de renouvellement de bail ;
le charbon nécessaire pour cuire le poser comme tous les moellons, Grâce à de récent décrets (J. O.
Pour extraire, en particulier, du substitution d un expert aux arbi­
ciment doit etre lui-même trans­ avec des joints incertains d’une du 6 décembre 1945) cette la­
moellon brut, il n’est nul besoin tres actuellement prévus.
porté de la mine à la cimenterie épaisseur variée de 2 à 4, de sorte cune regrettable est aujourd’hui 2° Suppression de la possibilité
d être très habile, ni très compé­
avec consommation de charbon. que tout ouvrier peut s’y mettre. comblée. Un enseignement est pour le propriétaire de reprendre
tent. Quelques trous de barre à
De tout ceci, il ressort évidem­ Il existe, notamment en Bourgo­ créé et une première liste de Pay­ sans indemnité son local pour le
mine et l’explosif manié avec pré­
ment que îa France ayant peu de gne, de gros centres de production sagistes diplômés sur titres par le louer à un tiers.
caution permettent de désagréger
charbon a intérêt à lui donner le de moellons lités, dont les produits gouvernement (Paysagiste étant, en 3° Extension du droit de révision
une masse de pierre locale, et d’ob­ définitive, le titre officiel reconnu prévu par l’article 3 dernier alinéa
meilleur usage. Ceci revient à dire peuvent être expédiés par bateau
tenir à bon compte du moellon pour le compositeur de jardins) de la loi du 30 juin 1926 au cas
que le ciment moderne qui est un dans toutes les régions sinistrées
matériau excellent doit être utili­
brut ; mais, dira-t-on, il n’y a plus vient de paraître à l'Officiel. Parmi où le prix du loyer a été fixé par
de maçons pour utiliser ce moellon susceptibles d être atteintes par les ceux-ci nous avons le plaisir de re­ convention amiable.
sé avec économie comme liant canaux, notamment Est, Seine-In­ lever le nom d’un des collabora­ 4° Suppression de tous les cas de
pour les matériaux naturels, et brut. reprise sans indemnité, à l’excep­
Là intervient le banchage, pro­ férieure et Nord. teurs réguliers du Maître-d’Œu-
non pas comme masse en béton (à suivre.) vre : M. Albert Audias. tion de la reprise pour cause
pur, ce qui correspondrait à un cédé qui n’est pas extraordinaire, de reconstruction lorsqu’il sera éta­
Au moment où la Reconstruction bli que l’immeuble menace ruine
gaspillage de cnaroon. nécessitera le concours actif de tous ou se trouve en état d insalubrité
Notamment, üans ie cas où un les spécialistes dignes de ce nom. la
LIVRES REÇUS réation d’un corps de Paysagistes reconnue.
ouvrage tel qu’un pont est prévu 5° Modification de la durée de
en béton, on économisé des quanti­ qualifiés, capables de collaborer à possession exigée pour le renouvel­
tés considérables de ciment en pré­ côté des Architectes, des Urbanistes lement du bail : entreront en ligne
et des Ingénieurs à l’embellissement de compte, dans le calcul de cette
cipitant dans îe mortier des moel­ population, équilibre fonctionnel, et à l’aménagement du pays, nous
lons de pierre bruts, réalisant ain­ LES DOCKERS DE MARSEILLE durée, des baux écrits ou verbaux
teis que nous les avons définis dans fait espérer que de nombreux parcs successifs.
si un béton cyciopeen, qui travaille
1 L faut lire l’enquête sur « Les « Problèmes d’urbanisme ». publies, jardins d’enfants, terrains 6° Relèvement de la forclusion
de la même façon qu’un béton or­ I dockers de Marseille » dont En France, notamment, nous de sports, sans oublier une saine encourue pour tous les locataires
dinaire, mais permet d économiser avons vu n’importe quel ensemble protection des paysages, contribue- commerçants en possession, et no­
Economie et Humanisme vient de de boîtes à loyer bon marché, trai­ ront à accroître le charme de nos
la moitié du Ciment à prévoir en nous donner une seconde édition nobstant toute décision de justice
béton ordinaire. té de « Cité-jardin » et Benoit-Lé­ villes, de nos villages et de nos non encore exécutée.
augmentée (1). Son auteur, le campagnes.
Le travail de la pierre taillée, Père M. R. Loew, est un ancien vy lui-même (d après Osborn; na-
avocat. Devenu dominicain, il diri­ t-il pas confondu la Garden—City IIIIIHIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHHIHIIIIHIHIIHIIIIIIHIIIIIIIHIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIHIIIHHXHHIHHW
prête à poser, compris toutes opé­ avec un faubourg aéré, dans son
rations, notamment : extraction, ge le Centre d Etudes d’Economie premier ouvrage de vulgarisation r
et Humanisme à Marseille. EN SOUSCRIPTION :
sciage, taihe, chargement, etc., ne
Il n’a point procédé à cette en­
Osborn a raison d’insister, la Ci­ Éditions PAUL DUPONT
consomme que de très minimes quête de son bureau, au moyen de té-jardin n’est nullement « de la
quantités d électricité, soit : poussière d’hommes aux quatre 4 bis, Rue du Bouloi, PARIS
Pour une pierre de dureté
moyenne, résistance à î écrasement
fiches. Il a vécu la vie des dockers.
II s’est embauché, a peiné dans les
soutes et a contracté une sérieuse
vents des cieux » ainsi que l’a cru
Le Corbusier, mais bien au con­ VIENT DE PARAITRE PIERRE
traire un noyau urbain compact. J. LEBRETON
500 kg pouvant s’employer pour so­ pneumonie en 1942. Nous avions
fait sa connaissance peu avant. La Garden City n’est pas une ville M
UR
cle, bandeau, balcon, corniche et
équivalent, par Conséquent, à un Son enquête révèle comment la
société actuelle est foncièrement
avec jardins, c’est dans 1 esprit
d Howard un jardin au milieu du­
il
LA CITE NATURELLE
très bon béton armé, l’électricité malfaisante, comme elle réduit des quel s érige une cité. Jïecherche d’un
consommée par m3 de pierre tail­ La préface d’Osborn est à médi­ Urbanisme Humain par GASTON BARDET
hommes à un état misérable.
lée prête a ut pose est de 30 kilo­ Or, le métier de docker autre­ ter, elle éclaire le livre qu’il ana­ Préface de Raoul DAUTRY Construction de la doctrine de
fois dénommé de portefaix, était lyse et dont il sait dégager l’es­ l’urbanisme, 300 pages 21 X 27,
watt-heure. sentiel de l’anecdotique. Nous pen­ 1 volume in*4° carré
Pour toutes les mêmes opéra­ hautement considéré à Marseille. 280 figures - 680 francs.
C’était un métier organisé et dont sons toutefois que notre confrère 180 pages avec 23 plans H.T.
tions, sur un& pierre tendre, de l’honorabilité professionnelle rem­ — comme tous les insulaires en 2 couleurs et figures Envoyer les chèques aux Editions
bonne conservation servant à la plissait d’étonnement les etran­ reste trop anglo-saxon dans sa do- L. C. B., 13 bis, rue des Mathu-
construction des parties courantes cumentation. Sans doute faut-il Prix : 225 francs
gers. , . toujours remonter à Thomas Mo rins (9=). C. P. Paris 492-558
de murs en élévation : consomma­ Le Père Loew dénonce tous les
tion par m.3 de 5 à 10 kw-h. sui­ méfaits et donne les solutions. En rus lorsqu’on traite de Cités idéa­
les, sans doute est-ce l’ouvrage de un faubourg, c’est même l’oppose
vant les régions de carrières. passant il constate la supériorité d’un faubourg, ce n’est pas non
du « taudis naturel » à rez-de-chau- l’Américain Bellamy qui a cristal­
On a tendance, lorsqu'on parle
de pierres pour construire, à voir
sée, sur l’immeuble collectif à éta­ lisé les aspirations d’Howard,
mais il ne faut pas oublier toute
plus une retraite rurale mais la
base même d’une vie urbaine effec­ J. VIALATOUX
gés, point sur lequel nous avions TRAVAUX PUBLICS - MAÇONNERIE
au premier abord, une construction attiré son attention à 1 époque. une lignée d’utopistes de tous pays, tive... PIERRES RECONSTITUÉES - CIMENTS
italiens, espagnols, français, dont En effet, l’unité de voisinage, ac­ MOULAGES - STUC - STAFF
entièrement en grosses pierres tail­ Il faut examiner les graphiques, tuellement classique, est fille spi­
lées, comme celles des immeubles les relevés, qui font partie de la Fourier. Les suggestions de ce der­ 16. Rue du Bois, Clichy (Seine)
nier dans « Cités ouvrières », qui rituelle de la Cité-jardin, intro­
de Paris, pierres taillées lentement, méthode caractéristique d Econo­ duite dans la structure des villes
mie et Humanisme et souhaiter date de 1849, notamment la « rue-
manuenement au pied du bâtiment. galerie », les « rues inverses » existantes. La Garden-City étant
que d’autres secteurs de 1 activité essentiellement une synthèse fonc­
En fait, îa situation est complè­ humaine soient étudiés de la me sont reprises par Howard apres
tement différence, d abord, parce adaptation de l’esprit méditerra­ tionnelle, la recherche d un équili­
me façon approfondie. bré, tout effort d’intégration de BEAUX LIVRES
que par raison d’économie, on re­ néen (habitat aggloméré) a 1 es­
prit nordique (habitat disperse )• l’homme dans la nature devait y B’AMA T EU RS
vient â l’usage ancien qui a large­ (1) Prix : 115 francs. aboutir par analogie. Demandez catalogue
Il s’agit d’ailleurs de l’éternelle LIBRAIRIE GONDOL
ment fait ses preuves : de cons­ aspiration communautaire, corres Il faut souhaiter que les lecteurs
truire, dans chaque pays, la plus français — et l’ouvrage n’est pas I 08, rue Réaumur - Paris 2e ËMNË1
GARDEN CITEES pondant à la structure fondamen­
grande partie des murs avec le OF TO MORROW (1) tale de la personne humaine, a la­ pour les techniciens mais pour le
moellon local qui se trouve bien quelle chaque sociologue doit grand public — méditent a leur
souvent sur piace, avec un mini­ n zî F. J. Osborn, l’un des meil- aboutir au terme de ses rechei- tour sur les paroles d Howaid.
mum de transport, et qui con­
vient parfaitement pour donner sa­
tisfaction à tous les besoins de la
lVlr. leurs lieutenants d’Ebenezer
Howard, Vient de publier une nou­
velle édition de l’œuvre de ce der­
ches Nos analyses statistiques
n ont fait, en somme, que nous per­
mettre d’objectiver ce qui était
Quant aux techniciens, ils doivent
aller plus loin, à la fois élargir le
système à l’échelle régionale et
l’adapter aux échelons urbains in­
BRANCA » C
22, Bd. Victor-Hugo, LIMOGES
nier : Garden Cities of to morroio, une intuition générale. Tél. : 42-76 R- C. 2.98
ferme et de la maison ouvrière. introuvable et méconnue depuis Lewis Mumford fait également férieurs. C est ce qu’a fait Patuck
Abercrombie pour le Greater Lon­ Bureau de Paris, 39, Av. Félix-Faure
Cependant pour les maisons fort longtemps. précéder le texte d’Howard d’une Tél. VAU. 0^8 PARIS (XV)
moyennes des villes, les éléments esquisse des rapports de la Gar­ don Plan 1944, c’est ce que nous ★
Aussi Osborn ironise-t-il à pro­ proposons de faire pour nos trois
de façade qui doivent être en pos de la foule de ceux qui ont den City avec le planning moder­ Chauffage central — Installations
ne. L’auteur de 8tories of Utopia échelons urbains. sanitaires — Conditionnement d air
pierres taillées proprement dites, parié de la Garden-City sans en
pierres ouvrées de grande résis-; était particulièrement qualifie pour Gaston BARDET. Aspirations des poussières indus­
connaître les principes essentiels a
tance aux intempéries, tels que les savoir : Elimination de la spécula- traiter ce sujet. Il dégage a son trielles — Cuisines modernes —
tour cette vérité que la Garden (1) Faber and Faber, 24, Russel
socles, les bandeaux, les balcons, tion sur les terrains, contrôle de Square London.
la croissance et limitation de la City définie par Howard n’est pas
les corniches, peuvent être fournis
LA VIE SON CADRE
Le Meuble est d’abord un objet usuel DE CI... DE LA ...

LE SIÈGE Tourisme et Sourire


par Maurice WANECQ
par René CHAVANCE

'HOMME actif ne s’as­ le pauvre logis des ouvriers, il N lecteur m'a écrit :
sied guère. Pour lui s’en tient, Certes, à des formes ru­ « Vous ne nous par­
la position assise dimentaires : escabeau, souvent lez jamais du Touris­
est exceptionnelle : simple bille de bois mal dégrossie; me. Où en est-on au
repos passager, at­ banc aux planches horizontales sur Commissariat général?
titude de travail, deux planches verticales. Mais dans Le pays se prépare-t-il
parfois. De toutes le château du Seigneur et la mai­ à recevoir les visiteurs, qui tôt ou
façons l’utilité d'un meuble spécial son du bourgeois, il affecte déjà tard, vont venir très nombreux ? »
ayant cette destination n'a dû se une variété caractéristique. A côté Pour avoir un jour osé prétendre
faire sentir qu’assez tard. On s’as­ du meuble d’apparat, la « chaire » que le Tourisme, comme l'épi de
sied sur une butte de terre, un avec son haut dossier terminé par Poincaré, sauverait peut-être le
tronc d’arbre, une grosse pierre. un dais, qu’occupe le maître de la franc, je me suis bien fait moquer
maison ou l’hôte de marque, ap­ par le Directeur d’une revue d'ar­
Par contre à l’homme de loisir, paraissent des meubles d’usage chitecture. Je ne vous dirai pas
l’homme important, ou simplement son nom, mais c'était durant l'oc­
l’homme âge, i nomme de réflexion, courant : le Lanc, un coffre sur le
couvercle duquel on s’assied, où Ton cupation et le vent soufflant d'où
il convient d’être assis. Par asso­ range les vêtements et que Ton Ton sait... Depuis les girouettes ont
ciation d’idées,, le siège alors prend emporte en voyage comme une tourné. C'est assez dire que notre
une signification particulière ; son mouche du coche doit maintenant
emploi devient une marque d’hon­ malle, puis plus mobiles, la « for­
me » une sorte de banquette, la mettre le Tourisme au premier plan
neur, de commandement. Il con­ « selle » enfin, simple escabelle. de ses préoccupations velléitaires
fère a qui l’utilise un caractère de et brouillonnes.
dignité, voire de majesté. Il y aura Entre ces deux catégories se classe
le .« faudesteuil », sorte de siège On peut donc impunément « en »
le siège du magistrat, du prêtre, parler, ce que je ferai volontiers
du souverain, la cathèdre, le trône. pliant, rappelant la chaise curule et
voué d’ailleurs à de hautes desti­ aujourd'hui.
C’est apparemment dans cet es­ nées : il servait à l’évêque dans le Je crois que le Commissariat gé­
prit et à ces fins que furent créés chœur et même au roi dans la salle néral du Quai d'Orsay a fait
les premiers sièges, aussi ce meu- d’audience. 1 d'excellente besogne. Côté « Monu­
ments et sites », à part les des­
Tout cela va se modifier dans le tructions que Ton sait, il y a enco­
sens du confort et de la commo­ re pas frial de très belles choses à
dité à partir de la Renaissance. montrer. Quant à nos vallons paisi­
Les sièges sont d’un maniement bles, bois solitaires et fiers gla­
plus facile ; ainsi le « fauteuil à ciers, ils sont archi-prêts. Mais il
tenailles », pliant, issu du fau­ y a les hôtels ! Les Palaces n'au­
desteuil mais moins solennel, les Le « billet doux », gravure du wiv- siècle, où Von remarque de gracieux raient plus ni linge, ni vaisselle.
« sgabelli » qui sont les premières fauteuils de Vèpoque.
Le système D y pourvoira. Ce qui
chaises, tout en bois, très sculp­
tées, encore un peu lourdes.L’aus­ m'inquiète ce sont nos hôtels
tout proche de la bergère et co­ bles, parce que bien équilibrés, moyens dont personne ne contes­
tère chaise à dais bat en retraite pieusement rembourré... s’offrent aux caprices des visiteurs. tera qu’ils n'étaient, pour la plu­
devant une chaise à bras que Ton
garnit de cuir, de tissu ou de ta­ Mais c’est seulement sous la Ré­ Et cette heureuse veine s’est part, que des tûmes sans confort,
pisserie et d’où va sortir le fau­ gence et même sous Louis XV que poursuivie jusqu’à la Révolution ni agrément. Or la clientèle mo­
teuil. Et Ton invente la « ch a tse l’ébéniste en sièges — la profes­ après les errements du baroque vite deste, la plus nombreuse n'est pas
à femme » et la « caquetoire », sion s’est spécialisée — profitant réparés par le Louis XVI. On n’a à dédaigner. Va-t-on faire enfin
parfois tournant sur un pivot, qui des expériences anterieures, touche jamais fait mieux depuis. L’Empire quelque chose pour elle comme en
se prêtent, comme leur nom l’in­ à la perfection. De nouvelles ha­ puis la Restauration n’ont apporté Espagne (avec les charmants Para­
dique, aux réunions féminines. bitudes d’existence favorisent au que les lourdeurs et les raideurs doxes del Turismo) ou dans le
surplus ses recherches : façons arbitrairement empruntées à l’anti­ Tyrol si riche en auberges pimpan­
Au début du xviiT siècle, le siè­ plus libres, goût de la conversa­ tes ?
ge comme tout le reste, s’humani­ que. Puis ce furent les banalités
tion, des réceptions fréquentes de style Louis-Philippe et les adap­ Il faudrait que Ton se pénètre
se. 11 se rapproche cle l’usager et dans des cadres plus familiers. Le tations désordonnées du Style Na­ bien de cette vérité que Ton n’attire
fait des concessions à ses faibles­ siège bien architecturé, harmonieu­ poléon III. pas les mouches avec du vinaigre
ses. La chaire perd encore de ses sement décoré, répond exactement et que les Touristes ne s'attarde­
dehors cérémonieux. Son plateau à sa fonction. Les pieds plus courts Quant aux ébénistes modernes, ront plus dans un pays qui refuse
s’élargit, son dossiei s’abaisse. laissent plus d’aisance aux jambes ils ont borné leur effort à quelques de se mettre à la page et d'igno­
Pour accueillir les amples vertuga- modifications extérieures, décors de rer le confort et la propreté..
dins des dames on imagine une de l’occupant ; les accoudoirs pla­ plus en plus sobres lignes de plus
cés un peu en retrait pour donner Et l'amabilité! certes il est grand
chaise à pieds obliques, à tablette du champ aux paniers des élégan­ en plus rigides jusqu’aux extrémi­ temps que la France se refasse
débordante qui devient un petit tes, sont garnis de manchettes tés fâcheuses de la « boîte à une beauté, mais que peuvent
meuble volant, pratique pour tout rembourrées sur quoi s’appuient savon ». Mais depuis qu’une réac­ Rimmels et Kohls si les visages res­
le monde. Enfin se développe l’em­ doucement les coudes. Dans le dos­ tion salutaire incline de nouveau tent renfrognés — On ne sourit plus,
ploi du cannage, garniture à la fois sier concave s’emboîte agréable­ les meubliers vers des principes même chez le photoaraohe où, pour
élastique et sans poids. Louis XIV ment le dos. rationnels, ils se rapprochent ins­ ressembler sans doute à ceux des
il est vrai, et sa cour empesée, res­ tinctivement des formes du xviiT stars, les visages se tendent, cris­
taurent la mode des meubles En outre une heureuse diversité siècle. Pourquoi ne pas s’y tenir, pés, vers l'objectif d'où nul petit
pompeux, dressent une hiérarchie de types satisfait à tous les be­ en ce qui concerne le siège à bâti oiseau ne s'envolera plus jamais,
des sièges ; fauteuil pour le roi, soins: En plus de la « bergère », % de bois tout au moins ? Reste le si cela continue.
puis chaise, « placet », jusqu’au de la « marquise » douillette qu’on siège métallique sur lequel l’imagi­ Nous ne sommes d'ailleurs pas
« caireau » qui n’est qu’un cous­ ne déplace guère, de la chaise lon­ nation des créateurs de modèles a les seuls à pâtir de cette éclinse
sin reposant sur le sol. Pour gue, ou sopha, de l’ottomane, de encore de quoi s’exercer. En atté­ de la bonne humeur. Lord Balfour
tant des modèles beaucoup moins la méridienne, meubles de fonds, nuant ce qu’il y a, d’un peu rébar­ disait l’autre jour à la Chambre des
sévères apparaissent, le lit de re­ des fauteuils et des chaises, d’une batif on peut lui faire rendre les Lords : « Les restrictions et les éta­
pos, le fauteuil dit de commodité préhension facile aisément mania­ plus grands services. R. C. lages vides ne vont plus de pair
avec une généreuse bienvenue aux
visiteurs. Nous avons besoin de plus
• ^ «3® *
de joie et de couleurs dans notre
vie. Créons un Ministère du plai­
Chain aux armes du Duc de Lorraine sir! »
(Fin du xve siècle). Et comme lord Packenham de­
mandait qui Ton pressentait pour
ce poste Lord Balfour mit en avant
ble, en tant qu’objet usuel, tel que le nom du Président du « Board of
nous le concevons aujouid’hui, Trade », ajoutant avec un humour
n’atteignit-il que lentement sa for­ qui m'enchante (et dont j'aimerais
me logique. Né dans le luxe, il y qu'on s'inspire chez nous) « et
resta d'abord confiné. Les images parmi les devoirs de sa charge, je
que nous a transmises l’Egypte lui imposerais une demi-heure obli­
nous le montre fait de riches ma­ gatoire de tournées de chevaux de
tières, agrémenté de couleurs vi­ bois par semaine ».
ves, enrichi de pierres précieuses Voilà de bonne politique. Repre-.
et de plaques d’or. A Rome où nous, nous aussi, le goût du sou­
comme en Grèce, grandes dames et rire. Cessons d'être un peuple de
hauts personnages s’asseyaient, si grincheux et faisons comprendre,
l’on en croit les documents, sur des par exemple, à nos douaniers qu'ils
« sella > rigides, à peine amollis sont les premiers ambassadeurs de
d’un coussin a Komt ou triomphe l'amabilité française. Au besoin
le régime administratif, les sièges chatouillons-nous, mais de grâce
officiels ont des aspects quasi ré­ surveillons notre visage et nos ma­
glementaires : la « chaise Curu- nières en toute occasion.
le » est en X, souvent pliante, re­ Repeignons donc nos façades,
couverte d’ivoire ou forgée en mé­ modernisons nos chambres, mais
tal ; le « Subsellium » des magis­ efforçons-nous aussi de renouer
trats plébéiens est un tabouret rec­ avec la tradition, de l'aimable ac­
tangulaire garni de plaques de
bronze ; dans le « solium » à dos­ cueil.
000 Je sais bien que l’on va me re­
sier et à bras prend place le chef ••• ■

procher encore de ne voir que le


de famille. petit côté des choses.
Il faut arriver au Moyen Age Est-ce ma faute si nos hôteliers,
pour voir le siège entrer plus in­ K apparemment très contents d'eux,
timement dans la vie. On peut sui­ négligent trop souvent le « petit »
vre dès lors son évolution, que
mènent la technique et les mœurs. endroit ? »
Maurice WANECQ.
Dans la chaumière des paysans ou Ensemble de mobilier de jardin en fer forgé, de Raymond Subes, ferronnier.

O. BlsBchoag *$ Cle, s» eue da Pnt«*o Parte (tR") tr to<«


L« Dtr*rA*ur-Gérant • R. AD DA.

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