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: RUPTURES ET CONTINUITE
PEUT-ON PREVOIR LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES DE L’ACCROISSEMENT
DES INEGALITES ?
ASTRID B. - CLAUDIA C. 1°ES4 2005-2006
Introduction
I.- Inégalités et cohésion sociale
II. – Inégalités et croissance
Conclusion
D’après le magazine Alternatives économiques (n°244), 2006 serait annoncée comme l’année de l’égalité des chances. En réalité, on sait que les inégalités sociales ont
tendance à augmenter dans nos sociétés depuis des années. Le décalage entre les discours du gouvernement et la réalité sociale entraînerait donc un ressentiment des
classes moyennes et populaires. Les inégalités sont en fait, une différence qui engendre un écart mesurable en termes de niveau de vie ou de qualité de vie entre
individus ou entre groupes sociaux.
Les inégalités peuvent être économiques (revenus, patrimoine), sociales (chômage, soins, espérance de vie...) ou culturelles (scolarisation, lecture, loisirs...). Dans un
système social comme le nôtre, où les facteurs économiques jouent un rôle important, les inégalités sont le plus souvent cumulatives : une inégalité initiale de revenu
engendre d'autres inégalités en cascade par exemple sur la qualité de logement, le niveau de formation des enfants, ou les recours aux soins, etc.
Pour mesurer l'inégalité des revenus au niveau d'un pays et faire des comparaisons plus exactes entre pays, les économistes ont recours à la courbe de Lorenz et au
coefficient de Gini. La courbe de Lorenz est une représentation graphique des pourcentages cumulés du revenu total revenant aux différents pourcentages cumulés du
nombre des bénéficiaires, les individus ou ménages les plus pauvres étant pris en premier.
On commence tout d'abord par classer tous les individus ou ménages d'un pays donné en fonction de leur niveau de revenus, des plus pauvres aux plus riches. Ces
individus ou ménages sont alors répartis en cinq groupes (représentant 20 % chacun) ou en dix groupes (de 10 %), et le revenu de chaque groupe est calculé et
exprimé en pourcentage du PIB. Dans un deuxième temps, on trace les points correspondant aux pourcentages cumulés du PIB reçus par ces groupes — autrement dit,
ils inscrivent la part de revenu du quintile le plus pauvre par rapport au point correspondant à 20 % de la population, puis celle du quintile suivant (le quatrième) par
rapport à 40 %, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'ils aient tracé la part globale des cinq quintiles pris dans leur ensemble (ce qui correspond à 100 %) par rapport à 100 %
de la population. Une fois reliés tous les points figurant sur le graphique, en commençant par 0 % de revenu pour 0 % de la population, on obtient la courbe de Lorenz
pour le pays en question. Plus la courbe de Lorenz pour un pays donné est incurvée, plus la répartition des revenus dans ce pays est inégale. À titre de comparaison,
considérez la « ligne d'égalité parfaite », sur la figure.
Plus la courbe de Lorenz pour un pays donné est incurvée, plus la
répartition des revenus dans ce pays est inégale. À titre de
comparaison, considérez la « ligne d'égalité parfaite », sur la figure.
Selon ce profil de répartition du revenu, 20 % de la population
recevraient exactement 20 % du revenu, les 40 % suivants en recevraient 40 %, et ainsi de suite. La courbe de Lorenz correspondante prendrait par conséquent la
forme d'une ligne droite allant du coin inférieur gauche du graphique (x = 0 %, y = 0 %) au coin supérieur droit (x = 100 %, y = 100 %). Comme le montre la figure, la
courbe de Lorenz pour le Brésil s'écarte bien plus que celle de la Hongrie de l'hypothétique ligne d'égalité parfaite, et donc, de ces deux pays, c'est le Brésil qui connaît
l'inégalité de revenus la plus prononcée. Lorsqu'il s'agit de comparer les inégalités de revenus entre plusieurs pays, le coefficient Gini est encore plus pratique que la
courbe de Lorenz. Ce coefficient mesure l'aire située entre la courbe de Lorenz et la ligne d'égalité parfaite, et est exprimé en pourcentage de la surface du triangle
situé en dessous de cette ligne. Dans ce contexte, un coefficient de Gini de 0 % représente l'égalité parfaite : la courbe de Lorenz coïncide alors avec la ligne droite. Un
coefficient de Gini de 100 % représente une situation d'inégalité maximale : la courbe de Lorenz coïncide alors avec l'axe des x et suit la verticale de droite
(correspondant aux individus ou ménages les plus riches, voir la grosse ligne en pointillé). En réalité, il ne peut y avoir d'égalité parfaite, ni d'inégalité maximale, et les
coefficients de Gini sont donc toujours supérieurs à 0 %, mais inférieurs à 100 %.
Ensuite, nous allons pouvoir faire ce rapprochement entre inégalités et conséquences grâce à des outils mathématiques tels que le R2 qui est le coefficient de
régression linéaire de la droite que l’on fait apparaître à partir des nuages de points. Pour pouvoir faire des prévisions celui-ci doit être au moins égal à 0.75.
Cependant il peut aussi nous permettre de noté un lien si il est supérieur au hasard.
Tout au long de ce TPE nous allons nous interroger sur les conséquences économiques et sociales de l’accroissement des inégalités. Nous nous intéresserons tout
d’abord aux conséquences sociales de l’accroissement des inégalités, à travers la violence et la participation électorale, puis aux conséquences économiques en
étudiant leur répercussion sur le PIB.
I/ LES INEGALITES ONT-ELLES UN IMPACT SUR LA COHESION SOCIALE ?
Nous allons, dans un premier temps nous interroger sur la relation entre inégalités et cohésion sociale. Le concept de cohésion sociale se
construit sur des valeurs partagées et un discours commun à tous les membres d’une société ainsi que sur la réduction des écarts de
richesse et de revenu. De façon générale, les individus doivent avoir l’impression qu’ils participent à une entreprise commune, qu’ils ont
les mêmes défis à relever et qu’ils font partie de la même collectivité. Il s’agit donc de limiter les conflits entre les membres d’une même
société grâce à la socialisation des individus.
A) INEGALITES ET VIOLENCE
Dès le XVIe siècle, des auteurs en Europe se sont posé la question de le relation entre inégalités sociales et violence. Ainsi, Montaigne,
dans l’un de ses essais, Des Cannibales, va évoquer ce problème à travers le discours d’Indiens visitant la France. L’un d’eux fera
remarquer : « qu’ils avaient aperçu qu’il y avait parmis nous des hommes pleins et gorgés de toutes sortes de commodités, et que leurs
moitiés étaient mendiants à leurs portes, décharnés de faim et de pauvreté ; et trouvaient étrange comme ces moitiés ici nécessiteuses
pouvaient souffrir une telle injustice, qu’ils ne prissent les autres à la gorge, ou missent le feu à leurs maisons. »
Cette question est toujours d’actualité et a été de nouveau soulevée cette année suite aux événements qui se sont déroulés en banlieue
récemment.
Mais existe-il une réelle relation entre les inégalités sociales et la criminalité ?
Nous allons tout d’abord évoquer les différents phénomènes de société pouvant être cause de violence. Pour tenter ensuite de répondre à
cette question nous allons utiliser les études de Fajnzylber, Lederman et Loayza (2001-2002) réalisées sur une période entre 1965 et 1994.
Nous établirons enfin nos propres statistiques en mettant en relation le taux homicides et d’inégalités dans certains pays du monde. Pour
mesurer les inégalités, nous allons utiliser le coefficient Gini.
a) Les inégalités ont des conséquences sur le niveau de violence d’un pays.
1- L’étude de Fajnzylber, Lederman, et Loayza.
Fajnzylber, Lederman et Loaysa ont réalisés une étude sur une période entre 1965 et 1994 pour vérifier l’existence de relations entre le
taux d’inégalité d’un pays et le nombre d’homicides que l’on y commet. Ils ont pris pour échantillon des pays de l’Afrique subsaharienne,
de l’Asie du Sud-est, de l’Europe de l’Est, de l’Amérique latine et de l’OCDE.
L'OCDE est une organisation regroupant 30 pays membres parmis lesquels l’Allemagne, le Canada, l’ Autriche, la Finlande, la France, les
Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni ou encore la Suède.
En observant le graphique illustrant leurs résultats, on peut constater qu’ils obtiennent une droite de régression linéaire croissante. Cela
signifie que, d’après leurs études, lorsque le taux d’inégalité, calculé par le coefficient Gini, augmente, que le revenu par habitant croît peu
(et qu’ainsi la pauvreté tend à augmenter) les homicides sont de plus en plus nombreux.
Il est donc possible selon eux de prévoir les conséquences de l’augmentation du taux d’inégalité sur la proportion de violence d’une
société.
On pourrait dès lors penser de manière simple que « l’inégalité des richesses et des revenus incite les pauvres à s’engager dans le
crime… ». Cette idée est parfois reprise par des hommes qui considèrent les plus pauvres comme la « nouvelle classe dangereuse ». Mais
l’étude de Fajnzylber, Lederman, et Loayza nous fait tendre à penser que c’est l’accroissement des inégalités et non pas de la pauvreté qui
a une incidence sur le nombre d’homicides commis dans un pays.
Nous avons mené notre propre étude statistique pour vérifier si il existait un lien entre le taux de violence dans un pays et son taux
d’inégalités. Nous pouvons découvrir ce graphique sur le CD annexe (tableau1.xls)
Nous avons considéré un échantillon de 66 pays d’Europe, d’Amérique du sud, d’Asie et d’Amérique du nord. Nous avons utilisé comme
variable en abscisse les coefficients Gini de ces pays en 2004, avec pour source la CIA world factbook, et en ordonnée le nombre
d’homicides pour 100000 habitants en 1996, d’après les chiffre de l’ONU (Organisation des Nations Unies).
Nous avons mener cette étude statistique en deux étapes. Nous avons tout d’abord obtenu un « nuage de points » puis établi une droite de
corrélation. Cette droite nous a, dans un premier temps, permis de savoir si la relation entre ces deux variables était positive ou négative,
puis nous avons pu savoir à quel point cette relation était fiable grâce au coefficient de détermination R2. Ainsi nous avons constater que la
droite obtenue est croissante, l’augmentation du coefficient Gini entraîne une augmentation du nombre d’homicides, l’accroissement des
inégalités semble donc entraîner une amplification de la violence. Mais le coefficient R2 était tout de même faible (égal à 0,1846), nous
avons donc voulu, dans un deuxième temps, tester cette relation avec un nombre d’homicides choisi au hasard. On s’aperçoit ainsi que,
même si on test 100 fois la relation entre le Gini et cette variable due au hasard, le R2 obtenu est très souvent inférieur à celui
correspondant aux statistiques menées avec les variables réelles.
L’accroissement des inégalités a donc bien une incidence sur l’augmentation de la violence. En effet, les inégalités entraînent toujours des
relations de pouvoir entre les membres d’une société, ceux qui ont les revenus les plus élevés peuvent obtenir le travail des individus
moins favorisés en échange d’une plus faible quantité de travail. Les relations de domination entraînent donc souvent des conflits qui
permettent de changer les rapports de force.
Le contexte social influence donc les comportements violents. Mais ce n’est pas réellement le niveau de pauvreté qui crée de la violence,
mais surtout l’impression de profonde injustice, d’une exclusion sociale irrémédiable, sans recours possible à un Etat. A l’inverse, les
efforts en terme d’éducation par exemple permettre d’agir de façon concrète en faveur d’une diminution de la violence, permettant une
intégration plus forte et limitant la marginalisation.
Les classes sociales les plus démunies ne sont donc pas en elles-mêmes « des classes dangereuses », mais le fait de mener des politiques
économiques d’exclusion peuvent la rendre ainsi. On peut au contraire penser qu’une politique de dépenses sociales (éducation, santé,
allocations...) permettrait de favoriser la mobilité sociale et serait ainsi un facteur d’intégration qui pourrait freiner l’augmentation du taux
de violence dans nos sociétés actuelles
a) Mais il existe d’autres facteurs qui permettent d’expliquer le taux élevé de violence dans certains pays du monde .
D’après un rapport mondial sur la violence et la santé rendu par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en 2002, la violence fait
chaque année plus de 1,6 million de morts dans le monde. Elle fait partie des principales causes de décès chez les 15-44 ans (14 % des
décès chez les hommes et de 7 % chez les femmes). On y apprend aussi qu’ au cours d’une journée, 1424 personnes en moyenne sont
victimes d’un homicide, ce qui fait environ un mort par minute, de plus, les conflits armés font environ 35 morts par heure. Il s’agit donc
d’un problème capital de nos sociétés actuelles.
De nombreux facteurs peuvent être à l’origine d’un niveau élevé de violence.
En effet, une justice inefficace, un système judiciaire mal organisé peut favoriser la violence. L’idée de pouvoir commettre des délits sans
être puni d’une manière ou d’une autre peut favoriser la violence dans un pays. Les habitants étant moins inquiets des risques encourus par
l’adoption d’un comportement illégal, il sont plus a même d’opter pour ces derniers. Cela entraînerait donc une hausse de la violence car
les gains obtenus par ces comportements seraient bien supérieur aux pertes. On peut penser que le résultat serait assez similaire en ce qui
concerne des effectifs de police inefficaces ou insuffisants. En Colombie, par exemple, la probabilité d’être accusé d’homicide est passée
de 48% en 1980 à 17% en 1992 ; on peut trouver ici un facteur du taux d’homicides très important dans ce pays.
De même, la présence de trafics de drogue, de guérilla ou de forces armées dans un pays sont aussi des facteurs de violence et de
criminalité. On peut prendre l’exemple de pays sud-américains comme la Colombie où l’on considère les trafics de drogue et d’armes
comme une des principale cause du taux élevé de violence que l’on y trouve. On peut d’ailleurs remarquer que sur notre graphique, la
Colombie possède un nombre très élevé d’homicides pour 10000 habitants que l’on peut en parti expliquer par ces trafics.
On peut aussi évoquer le taux important de criminalité qu’entraînent la présence de gangs, par exemple dans certaines villes américaines
comme Los Angeles où l’on compte environ 400 gangs en 2003 (d’après le département de police de Los Angeles). De plus, la vente libre
d’armes à feu augmente encore la violence.
Bien qu’elles aient un impact réel sur le niveau de violence d’un pays, les inégalités ne sont pas le seul facteur qui y contribue. En effet,
certains phénomènes comme les trafics de drogue ou d’armes dans des sociétés ainsi que le contexte politique contribuent à l’accroître la
violence. Les relations entre inégalité et violence sont donc bien réelles, et bien que l’on ne puisse pas prévoir le niveau de violence dans
un pays seulement grâce à son taux d’inégalité, il est vrai que l’on peut dégager une vraie tendance, d’après nos statistiques, qui conduit à
penser que ces deux facteurs sont très liés.
Le problème majeur d'un fort taux d'abstention est que cela provoque une crise de la représentativité et donc cela remet en cause la
légitimité du pouvoir. En effet, la légitimité est la qualité d'une autorité qui reçoit le consentement des membres du groupe de ce fait s'il y a
un fort taux d'abstention on peut se questionner sur la légitimité des dirigeants en place, ce qui fragile le démocratie.
A ce moment là, l'abstention peut être perçu comme la manifestation du souhait des citoyens de voir se renouveler l'offre politique. Cela
signifie qu'il y a d'autres facteurs qui ont un lien avec le manque de participation:si l'électeur veut sanctionner les dirigeants en place ou les
responsables politiques en général en montrant son désintérêt de la vie politique, si l'électeur décide de ne pas participer à une élection
qu'il juge injuste ou encore si l'électeur ne veut pas légitimer un système politique qu'il refuse notamment les organisations anarchistes et
communistes révolutionnaires appellent souvent à l'abstention...
Les inégalités ont donc bien un impact mesurable sur la cohésion sociale d’un pays. En effet, bien que les coefficients R2 de nos
statistiques ne soient jamais trés élevés, il s’en dégage tout de même une tendance qui nous laisse penser que ces deux données sont liées
l’une à l’autre. Il serait donc possible de vérifier l’impact d’une réduction des inégalités sur la cohésion sociale d’une société.
II/ LE NIVEAU D’INEGALITES D’UN PAYS A-T-IL UN IMPACT SUR SA CROISSANCE ECONOMIQUE ?
Les inégalités ont donc une répercussion sur la cohésion sociale mais qu’en est-il au niveau de la croissance ?
Selon Keynes, il existe une loi psychologique concernant l’existence d’inégalités. Pour lui s’il y a inégalités, c’est parce que les riches
deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres donc l'économie dégage plus épargne et on consomme moins ( ce sont les pauvres qui
consomment ) donc il y a une baisse de la croissance.
Keynes a toujours milité pour la réduction des inégalités, notamment grâce aux impôts sur le revenu et sur l'héritage: en transférant des
revenus des riches vers les pauvres, on les transfère de la classe sociale qui épargne vers celle qui consomme. Puisque dans la logique
keynésienne, l'épargne est considérée comme une fuite, ce processus de redistribution trouve à la fois une justification économique et une
caution morale. Ce raisonnement suppose donc que l'inégalité des revenus est forcément injuste.
Si Keynes justifie une certaine dose d’inégalité pour stimuler l’activité économique, il conclut cependant que "pour stimuler ces activités
et satisfaire ces penchants [à l’enrichissement personnel], il n’est pas nécessaire que la partie se joue avec des mises aussi élevées
qu’aujourd’hui. Avec des mises beaucoup plus faibles le jeu serait tout aussi efficace dès lors que les joueurs en auraient pris l’habitude".
Keynes stigmatise d’ailleurs les inégalités de la société de son époque : « on peut justifier par des raisons sociales et psychologiques de
notables inégalités dans les revenus et les fortunes, mais non une amplitude aussi grande qu’à l’heure actuelle »
Cet économiste considère que la propension à consommer est d'autant plus importante que les revenus sont faibles (loi psychologique de
Keynes). Ainsi, la croissance stimulée par la demande sera d'autant plus soutenue que la politique des revenus encourage la hausse des bas
salaires (réductions des inégalités). On peut trouver ici un argument de l'instauration et de la politique de hausse du SMIC par exemple.
Dans le sens inverse, pour Kuznet, la croissance économique est un facteur de réduction des inégalités.
En effet, pour lui la relation entre PNB/hab et inégalité aurait une forme de U inversé. A faible niveau de PNB/hab, lorsque le revenu par
habitant augmente, l’inégalité augmente puis elle diminue.
Pour lui une inégalité élevée dans les premières phases de développement serait un prix à payer, de façon temporaire, pour se développer.
Au départ, la croissance économique entraîne une hausse des inégalités puis, passé un certain seuil, les inégalités doivent baisser
grâce à un transfert de main d’ œuvre. Le secteur à faible productivité se déverse dans le secteur à forte productivité. Et selon
Kuznets, c’ est ce transfert de population qui entraîne cette hausse des inégalités. De plus, il y a de plus en plus de secteurs à forte
productivité ( progrès technique ) donc cela permet d’ augmenter les revenus il y a dès lors une baisse des inégalités de revenus.
Pour les pays du sud qui sont dans la
première phase, on devrait donc
assister à une hausse des inégalités.
Pour les pays riches qui sont dans la
deuxième phase, on devrait assister à
une baisse des inégalités.
Ce graphique illustre donc la théorie de Kuznet. Il présente deux phases, on voit sur la première que dans les pays les plus pauvres, plus le
PNB par habitant augmente plus le taux d’inégalités est élevé. Puis, passé un certain seuil de niveau du PNB, lorsque l’on se rapproche des
pays dits « riches », l’augmentation du PNB par habitant entraîne une baisse des inégalités.
Les inégalités ont donc des conséquences sur la croissance économique. On pourrait donc penser qu’une certaine dose d’inégalités
est utile dans nos sociétés pour favoriser la croissance. On voit aussi qu’en ce qui concerne les pays en voie de développement, un taux
élevé d’inégalités est une étape à passer pour ensuite atteindre un PNB par habitant plus important et ainsi réduire les inégalités et
améliorer le sort des plus démunis. Mais il se pose dès lors un problème moral, peut-on réellement justifier même un « taux moyen »
d’inégalités ?
CONCLUSION
Tout au long de ce TPE, nous avons pu constater que les inégalités sociales avaient de nombreuses conséquences d’un point de vue
économique et social. Elles ont, dans un premier temps, un impact sur l’augmentation du taux de violence présent dans nos sociétés
actuelles mais elles influencent aussi le taux de participation électorale. Elles ont, dans un deuxième temps, un impact sue la croissance
économique. Comme on a pu le constaté, elles favorisent, à un certain degrés, la croissance mais un taux trop important d’inégalités peut
aussi être un handicap pour cette dernière. Nous avons donc pu remarquer que ces statistiques permettait de dégager une tendance en ce
qui concerne chacun des domaines que nous avons pu observer.
En effet, bien que d’après nos statistiques le coefficient de détermination R2 soit toujours assez faible, on peut tout de même remarquer
une certaine continuité dans l’observation de ces différents phénomènes. Cela peut permettre de vérifier l’impact de décisions politiques
visant à réduire les inégalités dans un pays par exemple. Ainsi cela permettrait de trouver un certain équilibre entre un degré de cohésion
sociale suffisant pour atteindre un taux de violence peu élevé mais qui permettrait aussi de favoriser la croissance.
Ce TPE pose donc un problème moral concernant les inégalités. En effet, il semblerait qu’une « certaine dose d’inégalités » soit favorable
à la croissance et au développement des pays mais cela entre en contradiction avec les politiques actuelles, menées par exemple en France,
qui prônent l’égalité pour tous. Car, bien que les inégalités aient des conséquences économiques, il s’agit tout d’abord d’un problème
sociale auquel il faut trouver une solution. Dès lors ce pose la question de la justification des inégalités. En effet, comme l’a montré John
Rawls, certaines inégalités sont justifiables. On peut penser que certaines d’entre elles peuvent permettre aux membres les plus pauvres
d’une société d’acquérir une situation meilleure que dans un système égalitaire. Mais il est difficile de pouvoir vraiment trouver la
frontière entre les inégalité acceptables car elles permettent d’améliorer le sort de tous et les autres, qui ne profitent qu’à une seule
catégorie d’individus.