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Clause et note explicative

Propos liminaire :

Les parties au contrat considéré se sont entendues pour exclure l’application de leurs droits
nationaux pour le choix de la loi applicable au fond de la procédure arbitrale. Ainsi, le droit
français et le droit khémédite ne seront pas retenus.

Toutefois, les deux parties sont ressortissantes d’États qui ont un système juridique de
tradition civiliste. De plus, le Khémed a procédé à une importante réforme élaborée par des
professeurs français, de sorte à affirmer que le droit Khémédite est sensiblement harmonisé
avec les conceptions juridiques du droit français.

Nous cherchons donc, en tant que conseil de la partie française, à soumettre le fond à un
système juridique de tradition civiliste qui présente de fortes similitudes avec le droit français.
Dans cette recherche nous considèrerons respectivement la pertinence des droits suisse,
québécois et belge, pour ensuite proposer une stipulation contractuelle dans une version
française et anglaise.

I) Sur le choix de la loi applicable au fond

a. Le droit québécois

À l’aune de ces éléments, le droit québécois semble un choix cohérent. En effet, en 1534
Jacques Cartier découvre le Québec et en fait une colonie française. Le Québec n’est
cependant occupé par les Français de façon durable qu’à partir de 1608. Dès lors, le Québec
est sous l’influence de la Common law, ainsi que du civil law. Effectivement la matière
administrative est fortement influencée par le Common law et la matière civiliste par le civil
law. Du fait de cette influence civiliste, le droit québécois et le droit français présentent de
nombreuses similitudes et s’inspirent mutuellement. Pour le droit français, le droit québécois
est inspirant en raison de sa polyvalence en civil law ainsi qu’en Common law ; du côté
québécois, le droit s’inspire du droit français du fait de son influence identique s’agissant de
la civil law.

Par ailleurs, le Canada, comme la France, a ratifié la CVIM, qui fait donc partie intégrante du
droit positif canadien, tout comme du droit français. Si la Convention de Vienne est
applicable au système juridique canadien elle est applicable au système juridique québécois.
Effectivement le Québec tombe sous la responsabilité partagée du parlement québécois ainsi
que du parlement fédéral. Ainsi, en raison de ce lien parlementaire avec l’État fédéral du
Canada, la Convention de Vienne fait partie du droit positif québécois.

Ce point est important à prendre en compte dans la mesure où le contrat litigieux est un
contrat international de vente de marchandise. Toutefois, en l’espèce le contrat porte sur la
vente de drones qui tombent sous la qualification d’aéronef qui exclut l’application de la
CVIM au profit des conventions régissant le droit aérien.
Inspiration de la note CCI pour la version anglaise de la clause + inspiration du contrat ville
haute Paris 2024 pour la version française.

b. Le droit suisse

Le droit français et le droit suisse comportent de nombreuses similarités. Le droit suisse, tout
comme le droit français et khémedite, est un droit civil. C’est un point important car le
Khémed est directement inspiré de la civil law française : l'application du droit suisse, en tant
que droit civiliste, ne déroutera donc pas les parties.

De surcroît, après une étude comparative non exhaustive des dispositions législatives en
matière civile, il apparaît que le droit suisse comporte de nombreuses similitudes notamment
en matière de droit des contrats et des obligations avec le droit français. Ainsi, le droit suisse
pourrait s’avérer être un choix judicieux pour les parties puisque celui-ci ne s’éloigne pas du
droit français, dont le droit khémedite est inspiré, mais s’impose comme un droit neutre pour
trancher le litige.

De plus, la réputation de la Suisse en tant que place d’arbitrage peut également être un atout
psychologique dans les négociations du choix de la loi applicable au fond entre les parties.

c. Le droit belge

Le droit belge est un choix tout aussi cohérent. En effet, le code civil français de 1804, adopté
par la Belgique, a fortement influencé le droit civil belge tant dans ses dispositions que dans
ses interprétations jurisprudentielles et doctrinales. D’ailleurs, de nombreuses références sont
faîtes à la jurisprudence et la doctrine française, ce qui illustre l’influence décisive du droit
français sur le droit civil belge.

Par ailleurs, la Belgique étant membre de l’UE, elle présente à ce titre de nombreuses
harmonisations législatives et jurisprudentielles avec la France.

A l’instar de la France, la Belgique a ratifié la CVIM, qui fait donc partie intégrante de son
droit positif. Toutefois, comme développé précédemment, la CVIM n’est pas applicable au
contrat considéré.

II) Le choix de l’applicabilité du droit belge

Deux arguments sont à retenir en faveur de l’application du droit Belge au contrat considéré.
L’appartenance de la Belgique, et non de la Suisse, à l’Union Européenne et la similitude du
droit belge avec le droit français.

En effet en plus de posséder une source commune, qu’est le code civil français de 1804, leur
système juridique est harmonisé du fait de leur appartenance respective à l’Union
Européenne.

Cependant, si lors de la négociation la problématique de ce choix apparait, nous proposeront


le droit québécois. C’est un droit ayant l’avantage de ne pas être intégré dans une organisation
européenne et a l’avantage d’être géographiquement éloigné de l’influence de deux pays des
parties contractantes. Ce droit semble, en effet, avoir l’avantage de la neutralité et pourrait
favoriser la confiance mutuelle.

III) La stipulation

Le contrat met en cause des intérêts du commerce international, c’est pourquoi pour des
raisons d’efficience, nous enjoignons au tribunal arbitral de réaliser sa mission en tenant
compte des usages du commerce international et des usages entre les parties, qui
contrairement aux coutumes ne sont pas contraignants de plein droit.

a. Version française

« Tous différends découlant du présent contrat ou en relation avec celui-ci seront tranchés
suivant le droit belge, et en tenant compte des usages du commerce international ainsi que des
usages entre les parties. »

b. Version anglaise

“All disputes arising out of or in connection with the present contract shall be finally settled
under the Quebec law, considering the usage of international trade and the usage of the
parties”

Source:

- Pour le droit québécois : Didier Cholet et Sylvio Normand, Droit français- droit
québécois inspirations mutuelles.
Pour le droit belge : Safia Bouabdallah, La réception du modèle français en droit civil
belge  : Exemple d'un transfert de droit, 1re édition 2014.
- Standard ICC Arbitration Clauses 
- Code civil suisse et code civil français.
- Contrat Ville Hôte Paris 2024.

- Standard ICC Arbitration Clauses

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