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&,'{ét:ho,dol0gies et métho,de$
une présentation chronologique ne rend pas totalement comptc de la d'auteurs, c'est I'enseignement de l'écrit qui prédomine et qui s'effectue
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complexité des situations et du fait que de nombreux outils péclag'giclues selcrn la gradation mot-phrase-texte. Il n'y est question que du franeais
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ensei¡¡ner était donc celle qui était véhiculée par les écrits littéraires qui
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étrangéres
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I représentaient le.bon usage' et cette conception ne souffrait pas I'ornbre
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; d'nne remise en question tant elle était forte et répandue.
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I --Le recours á la traduction
toutes les méthodologies qui se sont consrituées sur re ca(ue prus ou Qu'elle soit au service de I'apprentissage de la grammaire ou du voca-
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bulaire par théme (la poste, l'aéroport, la famille, la ferme, etc.).
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Il n'est pas facile cle dresser un bilan succinct de la méthodologie tradi- l'
i L'importance de la littérature comme couronnement de l'apprentis-
tionnelle d'enseignement des lanp¡res vivantes parce qu,elle s'étale sur plus í
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sage d'une langue.
de trois siécles, et qu'elle prend des formes variées au cours de son évolu- 1
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colnme un corpus unique qui alimente tout l'enseignement cle Ia iangue et
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il est difficile d'établír une d.istinction entre un apprentissa¡4e de ia langue
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1. Puren Ch.. Histc¡ire d.es t+tétbodologies de l'enseig?xenxe?xt cles langu,r:s" Jrlathan-.cl,E .{
i par Ia Iittérutwre ou un apprentissage de la littérature par la langtre tant ces
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International, . Didactiqtre des langues étrangéres,,, 1988, p. t6-ZCt. t
-¡ cieux domaines sont intimement iiés dans ie courant tr¿ditionnel. Cc¡rune
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Le nir¡eau rnéthodologique et méthocles
Mérhodologies
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démarquer I'enseignement des lan¡¡ues vivantes de celui des langues - h prend en compte les capacités et les besoins des
pr'<>grcssit>n
moftes. étncliants: la réutilisation de ce qui a été apptis pour apprendre du (
L'enseignement direct de la langue étrangére: nc,u\/clu; régit entiérement la progression qui part donc du connu pollr ;
La principale originalité de la méthodologie directe consiste i utiliser, aliel vers l'inconnti, du plus simple au pius compliqué et du pius concret
dés 1es débuts de l'apprentissage et d¿s la premiére ieqon, tra langue: au ¡rlus altstraitr I
cítrangére pratique en s'interdisant tout recour¡i á la lang¡re maternelie et en - l'approche globale du sens: par exemple, on favorise toujours la cons- I
s'appuyant d'une par-t sur les éléments du non-r'erl'¡a| de la communication tíircti()n du sens d'un mot par rappot't ) lil phrase ou la propclsition
(:()lrrnre les mimiques
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et les gestes, et, d'autre pafi, sur les dessins. les i-c "pr'écepteLll',. qui sot'rvent n'a\¡ait cornme compétence que cclie cl'€:tl-t'n¿i"tif.cjc i:i
irrrages, et surtout I'environnement immédiat de ia classe. On apprend ainsi (
i:rrrgue étrangérc (c.f-, \.a nul'sie). perlait aux. enfant.s dorit 11 avait la cli:rrger cic nlírrii¿l-e
) l'élér'e á nomrner dircctement ies choses qui I'entourent et les actions qr-r'il au,ssi ¡aturelie que po.ssii)Je. sansl traciuction ni pl ogressiou. ni expiic¿ttic>n gr2lnlnlatj- I
v<rit faire et, au cours de cette étape, il acquiert oralement les mots concret-c. cale.
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l,r' lri\'(.:l u llrctl r< >cl<llggiqlue
Mé,thotlologit's
t't Il tt'l I tot lt':' 2_5t)
Frarlce:' Diciier*Hall'el"
Itivenc P., Gauvelnet Ii', Boticlot }.' Moget M.-T. , Vbix ei lrn'ages
d,e
Gcrr-rgenheim G . el. 6tlii, Le l;ralt4ais .forxclanxelttal. seconcl d,egré. Publication cle l'Instittit
nzrtional de recherche et de documentation pédagogiqLles. P¿lris. 7972. Iraiis' I96rl'
Ie nivearr méthodologique Méfhodologie.s et méthcldes 263
(
l.(, lcs sr^rcrures SGAV sont .
-beaucoup^ ?ll, :Tu"tico_pragmatiques qus
rrr,r'¡rrr.-.syntaxiques, corru''e re une phase de répétition avec correction pl-ronétique et mémorisation
souiigne Henri Besse, or uáo.¿. des sü'uctures et du dialogue;
de r,irn_
l)()rl:rn('e au sens méme si la fonne linguistique .rt p.irritáglé..
('ette conception de l'apprentissage
. une phase d'exltloitaticn't. ou de réempkú des c<léments nouvellement
d.e ra langue va étre influencée appris et mémorisés par ccur dans des situalions légérement diffé-
s()utcnue par la théorie psychoiogique. et
de b Zestatt q.r, propor" un. rentes de celle dans laquelle ils ont été présentés;
lx'r'('cprion globale de la forme o.t d. la srrucrure, .
tilÚlrlents en un ensemble organisé, rr.áit._.i réunir des une phase de trctnsposition qui conduit l'éléve á rér.rtiliser avec plus
chaque éiément constitutif enffetient de spontanéité les éléments acquis dans des situations cle mérne type
:r"(' les autfes des rapports intrinséques et soricraires
qui ne peuvent ch.e sous la forme de jeux de róle ou d'activités de dramatisati<.x-r.
t lcit.<xnposés.
Lc^s élérrrents acousriques du iangage jouent La r-néthocioiogie SGAV, qui doit plus á la méthodologie dir-ecte qu'a la
rril.r:'t: selon petar Guberina, la lanlgü est un également un róre précro-
ensembre acoustico-visuei; nréthodologie audio-oraie méme si l'on retrouve des points forts comrluns
tl'oir I'irnpofiance de I'oreille (audloiet (priorité á ia langue parlée, dialogues élaborés en fonction d'une progres-
de la me (visuel) .1".r. .. sysrérne
rrrtrrtr.d<>Jogique. La trréorie verbare-ronar.
r()'r Llne théorie de la perception a'ditive,
J" p.á. il;;;,;ui esr avanr sion rigoureLlse, etc.), va connaitre une évolution conséquente, si i>ien qu'a
propose une méthocre origi'ale partir cles années 1970, Ies historiens de la didactique du FLE caractérisent
tlt' rrrrrection phonétique et met r,accent dr: seconde génération aussi bien la réflexion que les matérranx d'applica-
sur ra maitrise des éléments proso_
tli<¡t-te.s de la langue étrangére (rythme et intonation). tir>n r"éalisés.
l"c'.seignement grammatical est impricite C'est la rigueur de l'édifice et la pauvreté des dialogues, véhiculés par
et inductif et s,inspire du struc_
Irr':rli'slne européen tout en s'intéressant des personnages sans épaisseur psychologique, qui vont etre essentielle-
plus á ra parore qu,a la hngue.
¡rrtrgrcssion de la grammaire et du vocábulaire La
rel¿ve ¿r-rr*eui, fonda_ ment retnis en cause et remaniés. L'assouplissement va porter sur la
rl('r)tal 1er degré et le principe de la fréquence progression et sur les moments de la legon. Deux procédures novatrices
commande l,ensemble des
tli:r'r.s¡Lre.s qui sont tous fabriqués vont cependant davanta,ge engager L'apprenanf : il s'agit de la paraphrase,
á des fins linguistiques et pédagogiques.
l't's cxercices structu¡aux pemettent technique mise en Guvre dés Ia phase de présentation et qui invite les
de réemproyer et de fixer res structu-
clrr dialogue dans des situations différentes: éléves á imaginer plusieurs possibilités d'échange sur une méme image du
't's irs ont donc une visée
sitr ¡:rti<¡nnelle. dialogue, puis sur ies irnages de transposition, et du discours rappoté qui
va leur pennettl-e de prendre une certaine distance par rappofi. au dialogue
I.'ric'rit r-l'est considéré que comme
un cle base en les incitant á raconter les images de la iegon, puis ) rapporter
<'sr rl.'c différé afin que res signes écrits dérivé de r,oral; son apprentissage
ne nuisent oas á ra prononciation le dialogue a la ffoisi¿me personne. Une des réalisations qui a connu une
t't ir slr correction. c'est ainsi que, généralement,
( ()'¡irilrc'c1ue des images, re rivre de r,éréve n,est grancle diffusion et qui met en application ces principes est ,e Viue \,oix1,
sans rá trariscription cles diaiogues. paru en 1972, mais ceiie qui rnarque une avancée didactique incontestable
Lorsque l,écrit
'r¡r¡r;'':rí1. aprés 60 heures de cours ..rriorr, .,.rt .rr.rrtie[ement est la méthode C'est le printemp# qui date de 7975 et qui assure une transi-
rir';r¡rlri<¡uc c¡ui est retenu. |aspect
tion évidente entre ia rnéthodoiogie SGAV et I'approche communicative.
l';r lc:('on SGAV repose sur diffé¡entes Mais au début de la décennie 1970, les didacticiens s'interrogent sur la
phases successives apperées ies
ntt)nt('ttlt cle la. classe et qr_ri ont chacune suiic á donner aux principes sgaviens au-delá des débuts de l'applentis-
un objectif précis:
' r'')c phase de présentatign sage. Un numél'r> du Fran,eais dans le Monde9 est entiérenent c()n".ilrcl'é )
irn:rgc-s contenues dans le film lu dialogue enregistré accompagné des cene problématique : Le Niueau. 2 dans I'enseignernent du.fr"artpais langue
iixe pour objectif principat ta
tcrrrrpréhension globale de ra siruatiorrlttt étrangére définit á ia fois un contenu iinguistique et civilisatic.rnnel, pr<>pose
' trrrc ¡,lrase d'etc¡tricatíorz qui consiste á reprendre le dialogue séquence
¡x' só<Juence olr image pa' image añn d,expliq;;;il érémenrs l-oliectif' Creciif . De liiue Vc¡ix, Didier, 7972.
,()'vcur-rx et s'assurer que l'éréve isole ¡" C<rliectil' CLAT|, C'esl. I.r: prinl,enzPs l, CLF" lnternational. 797i; C'esl le 1n'in.i.{ltLlDs 2, ig7'ó.
correciar.oar, ciraque unité (\
hiatirl'il" (ciir.)" I-c Nir-tea'Lt 2 clc¿t,ts l'enseig'nentenÍ cl.tt.fi"a,nEais ia.n,gue étran,,e,ere. ie .ir'ót??-
.\( )11( )f.('
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Cais clc,nts íc-, mr¡nrl,(, t-;" 73, Hzrcirr:tte-I.arousse. ji-rin 197().
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2b5
Le niveau méthodologique et nléthc'¡cles
Méthoclologies
utiliser les formes linguistiques appropriées en fonction de d'un matériel congu poul' Ltn public précis et des matériaux
la situation oelnent
et de I'intention de communication; )
une composante discursiue qui assure la cohésion et la conrplémentaires qui peuvent s'ajoutet'()Ll non une méthode de base de
- cohérence cjes rype universaiiste.
différents types de discours en fonction des paramétres
de l" .riru"t¡rrn
r' de communication dans iaquelle ils s,insérent; PoLu toutes ces raisons, l'approche comrnunicative va préférer les docu-
- et, enfin, une c-ompétence stratégique constituée par ments dits authentiques, qu'ils soient oraux ou écrits, aux documents
ra capaciré cr,r_rtiri-
ser des stratégies verbales ,ron verbales por_r. a.r_pensg¡ lg5 fabriqriés en fonction de critéres linguistiques précis. S'ils ne sont pas direc-
défaillances ou les "ratés' de "rra communication. ces phénor,c\ncs tement pris dans la réalité culturelie, les suppolts d'apprentissage seront
de
compensation peuvent s'exercer soit sur la compéten." élaborés de maniére á ce qu'ils soient proches de l'authentique et des types
ti.rguirti.¡..,.,
soit sur la compétence socioiinguistique. cl'écha,nges qui existent dans la réalité. i .o '''
ces quatre composantes, qui mettent en valellr les conditions Les tiréories de la communication vont orienter l'appr-entirrng" ,i""i"
pr¿l¡.rrr.-
tiques de l'usage de ra rangue, vont constituer re noyau glammaire dés les débuts de I'acquisition et les fcrrmes vont étre générale-
dur cie t<>r¡les rcs
unités didactiques du matériel pédagogique: que
ce soir pour l'<>rzrl .r,, nlenr abordées dans une perspective notionnelle. Une large place est faite
J'écrit, on apprend á^communiqrr.r é.r*rpprenant
) savoir adapter ie.s én..-
¡-r,,u,: i la grarnrrraire explicite et á la conceptualisation; les activités cle décor-r-
cés linguistiques en fonction de ia situation de
communication (statlll .s()(.ir¡l vcrte du fonctionnement de la langue jouent souvent un róie non
des.interlocuteurs, rang, áge, lieu de l,échange, canal, négligc:rble á cóté des activités d'assimilation des réalisations linguistiques
etc.) et en firnctiolt
de l'intention de communication (demander une information, r.:il lirl.rction des usages socioculturels. Par ailleurs; des exercices de type
crc>n'r,r un
ordre, convaincre, etc')' Dans cette pefspective, le tlaclitionfrel ou structural permettent d'acquérir des automatismes et de
sens réside clar,:rrllr¡jc
dans l'interaction des interlocuteu^ qrr" durru .r'simpre s)'stcilratiser le fonctionnement morphosyntaxique de la langue. ::r.. j.
par un locuteur. Dans tous les cas, iavoir communiquer-.rrrg. trans.ris J)unni les autres orientations de cette approche, il faut également rele-
ne se réchrit en
aucun cas d ra simpre connaissance de ia rangue, v('r lrn changement radical en ce qui concerne la conception de
mais nnprque ci,.nc
maniére ou d'une auffe la connaissance des réglá I'rr¡r¡rrentissage. En effet, le béhaviorisme est rejeté et remplacé par Ia
dLmproi á..",," rangut,
mises en valeur par les quat¡e composantes qui forment psyclr<rlogie cognitiviste qui met 7a partícipation de l'apprenant au ccur de
la competence cre
communication. s(lrl ul)prcintissage, ce dernier étant considéré comme un processus actif et
clc';rlr:Lrr cl<>nt le rythme dépend de I'individu, et qui instaure une pédago-
. un autre point fort qui découle des diverses théories qui s.us-tencrent
l'approche communicarive concerne la norion ¿.
u.rti.rft ¡¡ic rrr<rins répétitive que celle instituée par Ia méthodologie SGAV. Dans
ment mise en valeur par l'équipe du niueau-seuil.ü"i Les
u,e noranr_
" méthock-,s (\.'ttr. (\)r-lccption, la pensée joue un róle fondamental dans la découverte
d'enseigne'rent de type généraristá vbnt mettre en rlt's r"i'gles qui permettent de produire de nouveaux énoncés et la mémoire
Guvre les besoins ranga
giers les plus objectifs et ies plus généraux ir long lcnne intégre les nouvelles informations aux connaissances anté-
- arors que ie matt-í¡icl
complémentaire prendra plutót e'charge des besoins rirrrr,'r:s, (lLri constituent ce que I'on appelie ia connaissance du monde ou
prris .speciarisés ei"r
fonction d'un profir précédemmenr anaiysé ou ciblera l'crrt'yr:lo¡réclie de tout individu (théorie des scbDmes). La centration de I'en-
áuruning. une des
quatre habiletés qui conditionnent |appientissage scri¡{r.rcrncnt sur l'apprenanf va modifier le róle de l'enseignant qui doit plus
d,une rangue étrangére.
I)ans fous les cas, ce n'est plus une progression lav<¡r'iscr les interactions entre les apprenants, leur fournir les divers
de ffpe grammatical qui va
gouvefner le contenu du matériel pédagogiqu., lti()yc'Jrs linguistiques nécessaires et leur proposer des situations de
m"ii r.b*besoins rangagiers r":<¡t.lrnr¡lric:rtion stimulantes que distribuer des stimuli, comme c'était le cas
formulés en rerme de fonctions tn.rgagie.es qui vont
infléchir aussi bien ra
progression grammaticare et rexicale que res [)( )rrr lrr l)sychoiogie béhavioriste.
,.rpport, des legons. La frexi-
des marériaux d'apprentissug..ri ra conséquence Lcs rcl(xnbées pédagogiques de toutes ces théories sont conséquentes:
logiqr-re de l,anaryse
'ilitébesoins: celle-ci va iaire éclaler la progression
des
trés rigoureuse instailée
par la méthodologie audiovisuere; erle va égarement
favlriser re déverop- - L'<>ral ()crcrr-rpe une place cle choix et l'expressíon se déploic- générale-
ment dans des activités de simulation et de jeu de róle, les canevaslT
16 clrancerel J.-L., Richterich R., L'Ictentíficatíon des
lattgue étrangére, Conseil de I'nurope, t977.
besr.titts des adurtes apprenanr une l:'. i,,,ir ll()laltlntcnt (,ourtillon T., Railiarcl 5., Arcbipel I , 79BZ et Archilrcl ). [)iclir-rr'-J-1:rtir:r,
.1983
Le niveau métirodologique et métht>cles 269
Méthodologie:'
(,onseii dc I'Europe. C'adre européen c:ot't''i71'tLt7t cle reJéren,cc [.tctt.n" les langues.
cit.. chapitte 2, "Appr()che retenLle,,, p. Ii.
,4p¡trenclre . erxseig?xet". éualue?', oI).
\,<ril Lc.f:ra.nQúIis dct.tts te tnc¡tt,cia, ffo 77', Diclactiques rtott corn)e17.tic¡nnelles. février-trars