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COURRIERS

D’UNE DESINCARNEE

FRANCISCO CANDIDO XAVIER


Dicté par l'Esprit Maria João De Deus

1
2
Explication nécessaire au lecteur

Les pages que vous allez lire sont écrites par celle qui était, sur Terre, ma très
chère mère.
Ma mère s'appelait Maria João de Deus et elle s'est désincarnée dans cette ville le
29 septembre 1915.
Fille d'une humble lavandière, de Santa Luzia do Rio das Velhas, elle n'a pas pu
recevoir une éducation approfondie ; mais tous ceux qui l'ont connue disent que les
sentiments de son cœur ont remplacé la culture qui lui manquait.
Lorsque son bon Esprit communiqua pour la première fois à travers moi, je lui
demandai de me raconter les premières impressions de sa vie dans l'autre monde, en
recevant la promesse que cela se ferait en temps voulu ; et, il y a peu de temps, elle
commença à écrire à travers ma médiumnité ces lettres que vous allez lire.
J'avais cinq ans quand ma mère est décédée ; mais malgré cela, je n'ai jamais pu
l'oublier et dernièrement, grâce au spiritisme, j'entends sa voix, je communique avec elle
et c'est à son Esprit généreux que je dois les meilleurs moments de consolation spirituelle
de ma vie.
Voilà, ma mère, vos pages. Elles seront vendues au profit des orphelins. Que Dieu
permette aux petits, qui souffrent, de recevoir du réconfort en votre nom, et que la
Miséricorde Divine vous assiste en multipliant vos lumières dans la vie spirituelle.

Pedro Leopoldo (MG) 25 juin 1935.

Francisco Cândido Xavier

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TABLES DES MATIERES

1 Au seuil de la vie d'outre-tombe 8


Derniers instants de tourments corporels 8
La voix désobéie du commandement 8
Comme dans une atmosphère de rêve 9
Dans le vertige de la rétrospection 9
La demeure terrestre vue de l'Au-delà 10
Ah ! J'étais morte ... 10

2 Le premier jour de l'erraticité 11


Amertume et joie, nostalgie et jubilation 11
La fraternité universelle de la Cause Divine 12
Un pâle rayon de lumière dans la nuit du raisonnement 12
Dans la patrie commune de toutes les âmes 13
Les chanceux 13
Dans la phalange des esprits bienveillants 14

3 Retrouver une affection du passé 15


Et la vie continue pour toujours 15
Mes poumons respiraient et mon cœur battait 15
Le guide invisible 16
Les parents de la Terre ne sont pas des créateurs, mais des gardiens 16
Questions troublantes 17
Ma mère, la grande consolation 17

4 Dans la vie de l'âme libre 19


Dans l'Au-delà, la pensée est presque tout 19
Difficulté de concentration mentale 19
L'initiation de l'Au-delà 19
Le nid douillet des âmes errantes 19
L'élévation vers la vérité et à la perfection 20
Le symbole rayonnant de l'âme divine 20
Hosanna ! 20
Le merveilleux apprentissage 20
La nourriture illusoire des Esprits 21
Assemblée des âmes libérées des futilités terrestres 21
Préparation aux luttes futures 21
La lumière et la flore de l'Au-delà 22
Pensées qui guident la formation des cristaux et des fleurs 22
Des affections qui défient le temps et la mort 22

4
5 La Terre, planète obscure de l'exil et de l'ombre,
vue de l’au-delà 23
Le retour spirituel au foyer terrestre 23
Les désincarnés à la guerre 24
Bâtiments et environnements de transition rappelant la Terre 24
L'arrivée, dans l'au-delà, des désincarnés dans la guerre 24
L’accueil affectueux 25
L'attrait ultime de la vie matérielle 25
La convalescence des désincarnés 25
Premières notions de l'au-delà 25
Qu'est-ce que la vie sinon l'amour ? 25
Les morts anonymes, le soldat inconnu 26
Glorification de l'esprit immortel 26
L’hommage suprême 27

6 Beautés de Saturne — L'excursion vertigineuse 28


Soleil bleuté de Saturne 28
Un monde sans chlorophylle 28
Les monstres laids et gracieux 29
Le jour de dix heures 29
Nouveaux aspects de la lumière 29
Pas de vices, pas de mauvaises coutumes et pas de guerres 29
Médiumnité généralisée 30
La science unie à la foi 30
Réunions aériennes 31
Saturne, des mers roses… 31

7 Les âmes souffrantes 32


Le Cercle des Douleurs 32
La pensée est tout. 32
L'expiation de l'égoïsme, de l'avarice et de la luxure 32
Douloureuses dettes de rachat 33
Cris, blasphèmes, larmes 33
La régénération et le triomphe sont possibles grâce à l'amour 33
Le désert de l'expiation rédemptrice 34
La graine de la paix et de l'espoir 34

8 Observations d'une âme 35


Une visite sur Terre 35
La loi de la gravitation subordonnée à la volonté 35
La seule possibilité d'influence du trepassé sur l'incarné 36

5
Souvenirs et larmes 36
L'aura de la Terre et la connexion de l'humanité aux plans invisibles 36
Le baume du réconfort 37
La prière de l'affliction maternelle 37

9 Dans les domaines des souvenirs 38


La révélation décisive pour les religieux et les athées 38
La nécessité de répandre des vérités spirituelles 39
L'explication du maître 39
Histoire d'une réincarnation 39
Visions déchirantes du passé 39
Histoire d'une réincarnation 40

10 L'histoire vivante des choses 41


Pour éveiller la conscience spirituelle 41
Recherches spirituelles 41
Les erreurs de l'histoire 42
Avide de lumière et de paix 42
Des despotes en quête de rédemption morale 42
Les premiers instants de la colonisation du Brésil 42
La vie, éternel phénomène des jeux vibrants 43
Dans l'Egypte ancienne 43
La fervente invocation à Horus 43

11 Jésus est le chemin, la vérité et la vie 45


Le messager lucide du Seigneur 45
Pour le puissant travail de restauration des croyances pures 45
La mission consolatrice des Esprits sur Terre 45

12 Un au revoir 47

13 Dans le plan des désincarnés 49


Une terre perfectionnée 49
Comme dans un grand quartier… 49
Les prières des hommes 50
L’échelle de la lumière 50
Dans l’environnement spirituel 51

14 Dans les régions de lumière 52

6
Une expédition d'études 52
Trois soleils de couleurs différentes 53
Plans d'éclairage améliorés 53

15 Dans les sphères voisines de la Terre 54


La vie partout 54
Les affinités raciales 55
Continuation de la terre 55
L’hégémonie de Jésus ; la sphère pleine de soleil 56

16 La planète Mars 56
Le voyage vertigineux 57
Le paysage de Mars 58
L'évolution martienne 58
Grande spiritualité 59

17 Au seuil des grands événements 59


Esprits hallucinés 60
La tâche du salut 60
Un nouveau cycle évolutif 61
Les courants migratoires 61

18 Un mot aux personnes souffrantes


Pages reçues le 30/10/1936 62

7
1
Au seuil de la vie d'outre-tombe
(Sommaire)

Pour moi, mon cher fils, les dernières impressions de l'existence terrestre et les
premiers jours après la mort ont été très amers et douloureux.
Je veux croire que l'angoisse, qui à ce moment a submergé mon âme, provenait de
la profonde tristesse qui me causait d'être séparée de la maison et des affections
familiales, car, malgré la croyance en l'immortalité, l'appareil de la mort m'a toujours
rempli d’effroi ; et au sein du catholicisme que je pratiquais avec ferveur, la perspective
d'une absence éternelle me terrifiait.
J'ai lutté aussi longtemps que mes forces physiques me l'ont permis, contre
l'influence annihilante de mon corps ; mais c'est un combat singulier que j'ai soutenu,
comme le font souvent les cœurs maternels quand la tranquillité de leurs enfants est en
danger. Cet amour seul m'obligeait à m'accrocher à la vie, car les souffrances que j'avais
déjà éprouvées me privaient de tout le plaisir que je pouvais encore tirer des choses
terrestres.

Derniers instants de tourments corporels


J'ai combattu avec ténacité la maladie qui affaiblissait mon organisme, mais le
jour est arrivé qui a marqué la fin de mes possibilités de résistance. Les dernières heures
furent pour moi un martyre atroce, et après un voyage rempli de violentes douleurs vint
l'interminable nuit d'agonie. J'ai remarqué que mon temps dans le monde s'écoulait
difficilement, aspirant à sa fin comme le travailleur assoiffé et affamé — avide de repos.
Mon état moral se caractérisait par une semi-inconscience car les tourments
corporels agissaient sur mes idées, qui erraient en désordre comme si elles étaient
violemment expulsées de mon cerveau.

La voix désobéie du commandement


Je voulais prier... Cependant, mes pensées ne pouvaient m'obéir, dispersées par la
confusion établie dans mon monde intérieur, en raison des souffrances qui traversaient
mes centres d'activité organique ; et ma volonté était comme une voix de commandement,
totalement désobéie par des éléments rebelles et indisciplinés.
Aujourd'hui, je sais que dans ces moments d'angoisse, de nombreux êtres se sont
tenus, bien qu'intangibles, à mes côtés, en me soutenant de leurs bras protecteurs et
compatissants, mais je ne pouvais pas les distinguer.
Je me sentais succomber lentement ... D'abord, des gémissements de souffrance
s'échappèrent de ma poitrine torturée, constatant l'inefficacité des efforts que je faisais
pour ne pas mourir ; mais si rude fut cette suprême tentative de résistance, que je finis par
m'abandonner à ces forces puissantes et invincibles qui me submergeaient.

8
Comme dans une atmosphère de rêve
L'aube ... Il me semblait alors qu'une trêve avait été trouvée à tant de souffrances.
Je semblais sur le point de m'endormir, mais sous les mêmes impressions de douleur et de
malaise, j'étais enveloppée des influences du sommeil, bien que je fusse en proie à des
cauchemars indescriptibles.
J'entendais tout ce qui se disait autour de mon lit, et je voyais l'inquiétude de ceux
qui s'en approchaient, mais toutes ces impressions je les recevais comme si j'étais plongée
dans un mauvais rêve.
Je voulais parler, exprimer ma volonté et mes pensées ; mais c'était impossible. Je
regardais avec douleur l'image du Crucifié qui avait été plaçée dans mes mains
languissantes, et je voulais sincèrement penser à lui, prier avec onction, selon mes
habitudes. Cependant, me reconnaissant pleine de vie, malgré les douleurs, mes sens
planaient comme dans une étrange atmosphère de rêve ...
Je percevais toute l'affection dispensée à mon corps et qui m'avait été aussi
donnée dans la vie ; et j'entendais les lamentations de ceux qui déploraient mon absence.
J'avais envie de bouger sans qu'aucun membre n'obéisse à mes impulsions, et à d'autres
moments je fournissais des efforts inouïs pour me réveiller, fuyant un cauchemar aussi
singulier.
Il me semblait que j'étais couverte de fleurs et je sentais la caresse des bras de mes
enfants autour de moi avec une tendresse amère ; et je leur disais, mentalement, en larmes
:
- Mes enfants, je ne suis pas morte ! ... Je suis là et je me sens vraiment plus forte
pour vous protéger et vous aimer. Pourquoi pleurez-vous en augmentant mon angoisse ?
Mais ma bouche était raide et mes bras glacés pour rendre ces effusions
d'affection ouverte ! Je n'avais que la sensation de larmes brûlantes, qui roulaient sur mes
joues décolorées, comme la statue vivante de l'amertume et du silence.

Dans le vertige de la rétrospection


Le cercueil me parut un lit neuf ; cependant, quand je fus convaincue qu'on
m'emportait avec lui, au milieu des lamentations angoissées de ceux qui restaient, une
impression douloureuse, atroce, me submergea complètement.
Je me suis alors trouvée sous l'emprise d'un indéfinissable sentiment de peur, qui
anéantissait toutes mes fibres émotionnelles. Un choc de douleur soudaine submergea
mon âme et je perdis conscience de moi-même ...
Au bout d'un certain temps, dont je ne peux déterminer la durée, il m'a semblé que
je me réveillais progressivement ; mais au début je me trouvais enveloppé dans le même
décor onirique.
Comme si la mémoire était dotée d'un admirable pouvoir rétrospectif, je me suis
mise à revoir toutes les images de mon enfance et de ma jeunesse, en me rappelant un par
un les moindres faits de mon existence relativement brève. Je les ai vues, ces images du
passé, avec naturel sans admiration ni surprise…

9
La demeure terrestre vue de l'Au-delà
Cependant, inexplicablement, une amnésie complète avait envahi mon cerveau
spirituel et je n'ai pu me souvenir des liens affectifs qui me liaient encore à vous que
lorsque la vision des derniers instants de ma vie matérielle se présenta à mes yeux.
J’ai alors cherché la maison que j'avais quittée ; mais - oh, atroce surprise ! - Mes
enfants ne m'ont pas reconnu et c'est en vain que je formulais mes appels sincères et
affectueux ! Je croyais avoir des hallucinations et j'ai cherché en vain de vieilles amitiés.
- Vous ne me voyez pas ? Vous ne me reconnaissez pas ? — criai-je, dégoûté par
l'attitude impassible de ceux vers qui je m'approchais pleine d'espoir que mes mots
pourraient être compris ; mais la froideur et l'insensibilité étaient la réponse habituelle.
Alors mes angoisses redoublèrent ... Cependant, à mesure que je m'accommodais
de la nouvelle situation et que je désirais intérieurement être libérée de ces impressions
douloureuses, il me sembla que l'atmosphère s'éclaircissait, comme si dans mon esprit
renaissait la mémoire intégrale de mon passé, en diluant les ténèbres qui l'obscurcissaient.
Et une nuit, alors qu'ils étaient réunis pour prier selon la coutume que j'avais
toujours cultivée, j'entendis que l'offrande des prières à Dieu était faite à l'intention de
mon âme.

Ah ! J'étais morte ...


Enfin, le dernier voile qui couvrait mon être pensant était dévoilé … Je me sentais
en bonne santé, active, agile, comme si je m'étais réveillée à l'instant même … Ah !
J'étais morte ...
Et la mort représentait un grand bien, parce que je me sentais différente, avec mes
facultés complètes, pleines de dispositions favorables pour les luttes de la vie.
Cependant, j'avais l'impression d'être seule, car personne ne répondait à mes
questions, bien que je remarquasse que ma voix n'avait rien perdu de sa vigueur et de son
timbre.
J'essayais délibérément de me faire voir de tous, mais une troublante impossibilité
correspondait à mes pensées. Je me suis alors réfugié dans les prières les plus sincères et
les plus ferventes.
C'est alors que j'ai commencé à voir des figures subtiles et à entendre des voix
caressantes, que j'ai fuies apeurée et craintive, dans l'illusion enfantine que j'étais avec
mon corps physique, pleine de peur et de susceptibilités …

1
2
Le premier jour de l'erraticité
(Sommaire)

Le 2 novembre 1915 était arrivé et plus d'un mois s'était écoulé depuis la date de
ma désincarnation.
Ce jour-là, sous l'influence d'un grand mécontentement, qui me venait de cette
incompréhension, je me rendis tristement à l'Église pour prier, en profitant de sa
tranquille solitude.
En entrant, cependant, je compris que je n'étais pas seule, car j'ai perçu que
d'autres âmes, souffrant peut-être de la même douleur que moi, restaient en extase au pied
des autels, où elles allaient chercher un peu de consolation et d'illumination.
Mais, dès que je me livrai aux ravissements de la prière, je sentis une vibration
intraduisible traverser toutes les fibres de mon être, comme si j'allais avoir un vertige, et
il me sembla être envahi par l'influence du sommeil ; mais cet état ne dura que quelques
instants.

Amertume et joie, nostalgie et jubilation


Je me suis réveillée à nouveau et me suis retrouvée à côté d'une légion d'êtres, qui
faisaient la génuflexion comme moi.
Mais le temple dans lequel je me trouvais était bien différent. Il y avait une grande
et majestueuse enceinte, construite à partir d'éléments qu'il n'est pas possible de qualifier,
faute de termes équivalents dans le vocabulaire humain.
Dans ce magnifique intérieur, il n'y avait pas de sanctuaire particulier pour les
prières, mais plutôt des œuvres d'art sublimes, mettant en valeur une tribune formée de
matière lumineuse, comme faite de brumes évanescentes.
Une prière au Créateur se fit entendre, venant d'un chœur de voix douces et
cristallines, pleines d'harmonies et d'extases. Et ce chant mélodieux ressemblait
davantage à un battement d'ailes ou à un murmure de bise légère unissant des pétales de
fleurs.
Là, plus que jamais, je me suis souvenue des affections qui me liaient à la
maison ; et une terreur incoercible inondait mon esprit, terrifiée à la perspective d'une
séparation éternelle, car après les incertitudes et les angoisses de la mort, je savais que
j'avais été emportée dans un lieu lointain, à moins que je ne fusse possédée
d'hallucinations extrêmes.
D'où venaient ces cadences harmonieuses de cavatine céleste, qui me faisaient
vibrer d'émotion jusqu'aux larmes ?
Alors toute mon âme pleura d'amertume et de joie ; il y avait dans mon cœur un
mélange de désir et de joie inexprimables.

1
La fraternité universelle de la Cause Divine

C'est alors que la figure majestueuse d'un parlementaire se dessina sur la


translucide tribune neigeuse, et il me sembla que l'ange céleste, en qui ressortaient toutes
les perfections, s'était matérialisé là par un procédé mystérieux et sous forme humaine.
Une onde de tendresse indescriptible irradiait de son regard bienveillant et
radieux, qui débordait dans sa voix, saturée de douceur et de suavité :
« Frères, commença-t-il, notre prière, l'hymne de nos cœurs, se mêle à toutes les
harmonies de l'Infini, s'élevant vers Dieu en un torrent de mélodies et d'arômes.
Le lien qui unit en ce moment nos Esprits, mélange de lumières de texture
stellaire, lie aussi tous les systèmes planétaires de l'Illimité, qui s'unissent dans l'amour le
plus sublime à leur Cause Divine.
« Vous qui êtes ici, venant des régions lointains des ombres terrestres ! Possédés
par l'angoisse et l'espoir, qui se reflètent dans les larmes de vos yeux, vous gardez en
vous des souvenirs acerbes de l'existence en exil, comme les charbons qui survivent au
cœur de la Terre lointaine sous les décombres des forêts en feu.
Vous constituez donc la multitude des âmes errantes et souffrantes, errant autour
des objets qui ont formé le paysage de vos mirages trompeurs, car la seule vraie vie est
celle de l'Esprit en possession de sa précieuse liberté. »

Un pâle rayon de lumière dans la nuit du raisonnement


« Toute existence terrestre est basée sur des instruments qui servent aux
manifestations spirituelles et, malheureusement, votre dévouement excessif à ces
dispositifs a vicié votre monde émotionnel, en limitant ses possibilités à l'environnement
terrestre, où vous ne possédez qu'une pâle lueur dans la nuit d'un faible raisonnement.
« Cependant, dans la petitesse éducative qu'on vous a mal enseignée, vous n'avez
pas su ouvrir le voile angoissé qui recouvre le sanctuaire infini de la vie, en vous
accommodant des conceptions étroites qui vous ont été imposées par les idées religieuses
et qui rabaissent la grandeur du Créateur de l'Univers, face à l'orbe que vous êtes venus
abandonner.
Créer un lieu fantastique de jouissance béatifique ou de souffrance éternelle et
inéluctable, centraliser la vie dans un globe d'ombre, n'est que l'œuvre de l'ignorance
inconnue de la toute-puissance et de la sagesse divines.
« C'est que la vie ne palpite pas seulement dans le monde lointain, où vous avez
abandonné vos dernières illusions : partout elle palpite triomphalement et le véhicule de
ses manifestations est celui qui se diversifie dans la multiplicité de ses Plans.
Les mondes sont la continuité d'autres mondes, et les cieux se succèdent sans
interruption à travers les espaces sans bornes. »

1
Dans la patrie commune de toutes les âmes

« Il est nécessaire que vous enleviez de votre esprit le vêtement des tromperies
matérielles, permettant à la spiritualité intérieure de vibrer librement dans toute l'intensité
de sa puissance divine.
« Votre intellect regorge de souvenirs nocifs, dont vous devez vous débarrasser
pour retrouver le bonheur. Ne tardez pas à le faire.
« Le corps de vos impressions persiste, désastreusement, en vous poussant à des
chutes vertigineuses sur les marais, d'où vous êtes revenus, plein de nostalgie et de
tristesse amère.
« Considérez le véritable panorama de la vie universelle : un système de mondes
bienheureux remplit l'univers d'harmonies sublimes ; entre les distances infinies de
l'éther, des terres d'enchantement et de grandeur divine se découvrent ! Au-dessus de vos
têtes s'élèvent les chants des voies lactées sidérales et sous vos pieds se font entendre les
hymnes des soleils resplendissants.
« Méditez sur cette immensité sans commencement ni fin et reconnaissez que
l'Espace est la patrie commune de toutes les âmes.
« Une fois terminées les luttes majestueuses que les êtres mènent pour
l'amélioration de leur âme, ils se réunissent ici pour élaborer de nouveaux projets
grandioses dans de nouveaux élans de perfection et de progrès.
« Dans les existences planétaires, comme celle que vous venez de quitter, les
âmes luttent et subissent les grandes souffrances rédemptrices ; parfois, elles connaissent
de près la coupe de l'amertume, plongeant dans l'océan des larmes, qui sauvent et
régénèrent. Là, dans ces augustes arènes d'apprentissage et de rédemption, les plaies
cancéreuses sont cautérisées, les ulcères malins sont guéris, les sentiments déviés de leur
pureté sont améliorés, les entreprises heureuses se développent et la grande leçon du
bonheur, provenant de la solidarité salvatrice, est connue. »

Les chanceux
« Heureux ceux qui portent la bannière lumineuse de la foi à travers tous les
obstacles et toutes les épreuves, distribuant les biens inépuisables de leur piété et de leur
amour.
« Ils vivent sereinement dans la paix de leur conscience, au milieu des ambitions
corruptrices qui les poursuivent tout au long de leur chemin, et leurs jours représentent un
effort inouï de résistance contre le mal déprimant et oppressif.
« Ils souffrent continuellement et, tombant dans des batailles morales, saignants
de douleur mais enveloppés dans le halo béni de l'espoir et de la croyance, ils s'éveillent
joyeusement à la vraie existence, où l'égoïsme est un mot inconnu et la fraternisation
universelle est la plus légitime des réalités.
« Ils rechargent leurs forces, endurcies par la lutte intense de la vie, dans les
archipels dorés de paix et de repos de l'infini de l'espace, et se préparent ainsi à d'autres

1
combats, à d'autres initiatives, dans l'interminable et bienheureuse activité spirituelle, afin
que leurs pouvoirs s'étendent dans tous les domaines de la sagesse et de l'amour !
« Frères bien-aimés, nourrissons le désir de la vie parfaite !
« Âmes faibles et malheureuses, pleines de nostalgie et de désillusion, secouez la
poussière des sentiers battus, ouvrez vos cœurs à la lumière comme des tabernacles dorés
sous une divine pleine lune !
« Oubliez temporairement le théâtre de vos malheurs, où vous avez souvent été
trahis et humiliés, mais où vous avez aussi obtenu la licence de votre précieuse liberté.
Élevons vers le Père notre prière de gratitude et d'amour, dans laquelle tous nos
sentiments les plus purs sont évoqués, transsubstantiés en harmonies célestes ! ... »

Dans la phalange des esprits bienveillants


Quand l'allocution fut finie, prononcée avec l'éloquence la plus sacrée, et que dans
l'ensemble, je reproduis imparfaitement, les yeux embués de larmes, j'entendis les
sanglots de beaucoup de ceux qui étaient là, qui pleuraient sous l'impulsion de la plus
vive émotion.
Puis nous avons prié, suivant les impulsions inspirées de cet envoyé céleste, qui
cherchait à nous insuffler la foi, l'espérance et la résignation, par ses paroles
compatissantes et pieuses.
Un clair de lune indescriptible, se projetant sur la tribune qui abritait encore sa
lumineuse silhouette, baignait nos fronts, et je pus constater que l'atmosphère était
imprégnée d'un parfum envoûtant.
J'ai aussi remarqué qu'au-dessus des nefs enchantées du temple, des fleurs
tombaient abondamment comme des roses terrestres, mais elles se désagrégeaient au
contact de nos têtes comme des coupes fluides de luminosité et d'arôme.
Oh, comme j'ai pleuré ce jour-là ! Mon âme fragile fut secouée par une émotion
indomptable ; mais, dès cet instant, je m'incorporai à la grande phalange des Esprits
bienveillants qui, dans leurs tâches auprès de la Terre, travaillaient pour le bien de leurs
semblables, en même temps qu'ils s'enrichissaient dans le plus utile des apprentissages.

1
3
Retrouver une affection du passé
(Sommaire)

De nombreux incarnés, qui ont entendu les diverses explications sur la vie des
Esprits dans les Plans d'erraticité, ont une fausse conception du mot, en s'imaginant que
l'existence erratique des entités se transforme en voyages sans fin, sans objectif défini,
sans but précis sans organisation qui régle le phénomène de leurs activités dans les
Espaces.
Cette façon d'aborder les choses n'est pas vraie, puisque la vie dans l'Au-delà se
déroule dans un milieu qui, par ses caractéristiques fluidiques, échappe à votre
compréhension, puisque, dans votre environnement de matière très condensée, vous ne
disposez pas des lois de l’analogie afin qui vous permettraient d'établir une comparaison.

Et la vie continue pour toujours


Dans la vie de l'Espace, la matière existe encore, mais dans des conditions
totalement diversifiées, dans une subtilité inimaginable pour nous et constituant le
véritable prodige de son adaptation à la volonté des Esprits.
Là aussi, la société s'organise, ses lois prédominent, les familles se rassemblent
sous les impératifs des affinités naturelles, combattent et étudient, dans l'amalgame des
sentiments qui caractérisent l'homme rationnel.
Dans d'autres modalités, donc, la vie continue et la seule différence est que l'âme
désincarnée n'est pas aussi contrainte à la fatigue, en raison de la raréfaction des éléments
de la matière.
Ceci en ce qui concerne les régions d'erraticité, car dans les autres orbes,
l'existence suit son cours, le Moi se soumettant à ces forces diversifiées, comme, par
exemple, sur terre nous sommes soumis à ses lois physico-chimiques.

Mes poumons respiraient et mon cœur battait


Dans ma condition d'âme peu évoluée, j'ai donc commencé après la mort, dans cet
environnement de l'Espace, que j'ai décrit dans les pages précédentes.
Après le moment inoubliable où j'avais entrevu la sublime figure de ce mentor
spirituel, venu charitablement panser mes blessures et celles de ceux qui formaient la
grande foule de mes compagnons de nostalgie et de souffrance, bien que je me sois sentie
relativement heureuse, je sentais mon cœur serré par l'angoisse de la distance qui me
séparait du monde que j'avais quitté.
Les liens affectifs, les habitudes, les petits riens de mon existence étaient
entièrement avec moi ...

1
Une de mes premières étranges pensées fut de réaliser que j'étais morte et, en
même temps, de conserver mon corps qui, selon le bon sens, avait été livré à la Terre.
J'ai constaté que mes poumons respiraient et que mon cœur battait tout à fait
normalement.
De telles pensées m'affligeaient. Je m'inquiétais seulement de l'isolement dans
lequel je me trouvais dans cet environnement, dans lequel j'avais été amené sans
préparation préalable.
Il est vrai que je me voyais enveloppé d'un élan de sympathie de la part de ceux
qui m'approchaient ; cependant, mon angoisse étrange grandissait au point de me faire
pleurer.

Le guide invisible
Entre temps, j'élevais avec ferveur ma prière vers Dieu, en entendant, en réponse,
la voix d'un être qui me répondait :
« Maria, ma fille, vous entrez dans l'existence réelle. Oubliez tout ce qui
concerne vos jours sur Terre et essayez d'apaiser le désir qui vous brûle, car les portes de
votre foyer terrestre se sont fermées à vos yeux.
Pour l'instant vous ne pouvez pas me voir, mais c'est moi qui vous ai guidé à
travers les labyrinthes de la planète que vous avez abandonnée. J'étais la voix qui parlait à
votre conscience dans les moments difficiles et j'étais le Cyrénéen qui vous soutenait
dans les passages amers de la mort ! J'ai suivi vos pas quand vous êtes sortie de
l'obscurité du sépulcre, et ma main était jointe à la vôtre quand vous erriez dans
l'obscurité de l'incompréhension.
Depuis le moment béni où vous avez vraiment compris votre situation, j'ai éclairé
votre raison et votre foi.
Vous faites bien de vous tourner vers Dieu dans vos douloureuses conjectures.
Les pensées de la créature, concentrées sur lui, dans sa puissance miséricordieuse,
organisent les facultés spirituelles, en faisant converger leurs possibilités vers une plus
grande puissance de raisonnement et de sentiment, les attributs sublimes de l'existence
des âmes.
Votre corps, dont l’organisation vous insuffle l'étrangeté la plus profonde, est
l'enveloppe de matière quintessentiée, qui constitue l'enveloppe la plus subtile de l'Esprit.
Le fait que vous ayez abandonné votre forme corporelle, tout en conservant une
forme identique, vous impressionne ; c'est que vous n'avez pas été bien éclairée sur le
problème de l'organisme spirituel, qui, en prenant les cellules vivantes dans l'immense
laboratoire des forces universelles, compile l'ensemble des éléments précieux à votre
tangibilité sur l'orbe terrestre.
Votre corps matériel n'était qu'un vêtement qui s'est abîmé dans le maelström du
temps. Considérez cette vérité afin que de vous protéger du détachement nécessaire des
choses du monde. »

Les parents de la Terre ne sont pas des créateurs, mais des


gardiens.
- « Et mes enfants ? » – ai-je demandé mentalement, en larmes.

1
- « Ah ! Je comprends, murmura mon guide invisible, vos hésitations et vos
scrupules… Je loue l'affection de votre cœur aimant et très sensible, mais il faut que vous
fassiez face à tout raisonnablement, en acceptant avec résignation les ordres de la volonté
divine.
« Ceux à qui vous avez prêté le potentiel de vos énergies organiques et qui ont
représenté, comme vos enfants, le grand trésor d'amour de votre cœur, sont comme nous,
les créatures du Père à la miséricorde infinie.
Les parents de la Terre ne sont pas des créateurs mais des gardiens des âmes que
Dieu leur confie dans l'institution sacrée de la famille. Leurs devoirs sont très austères,
tant qu'il est de la volonté supérieure qu'ils restent sur la face du globe ; mais, au-delà des
frontières de la chair, ils doivent considérer leurs enfants comme des frères bien-aimés.
« Il faut aussi qu'ils se détournent de leurs luttes et de leurs douleurs, car le travail
et la souffrance sont des lois impérieuses sur la planète, pour leur propre sauvetage et leur
rédemption psychique.
Tout le monde ne sait pas comment remplir ses obligations parentales et je vous
félicite pour votre désir constant de bien les assumer. Si vous savez bien vous comporter
au sein de notre grande famille d'âmes, il vous sera permis de veiller sur votre petite
famille humaine, dans le tout petit coin de terre où vous avez vécu.
« Maîtrisez donc votre malaise intérieur comme vous avez triomphé des épreuves
morales les plus dures ! ... »

Questions troublantes
J'ai écouté avec extase cette douce voix, qui me berçait de ses sonorités suaves, et
j'ai essuyé mes larmes, me sentant plus prête à affronter ma nouvelle situation.
- À mes côtés, d'innombrables âmes sont restées silencieuses, abattues, et d'autres
se sont retirées en compagnie d'Esprits fraternels. Puis les questions les plus dérangeantes
sont venues à mon cerveau vidé par l'accumulation d'émotions.
- Y serais-je seul, en relation avec les êtres amis qui m'avaient précédé dans l'Au-
delà ? Ne pourrais-je pas reconnaître l'une des anciennes affections de la Terre ? Avant
mon retour dans les lieux sidéraux, ma mère adorée n'y était-elle pas retournée ?

Ma mère, la grande consolation


Livrée à ces questions amères, je me voyais comme une petite fille et je sentais la
sensation des larmes maternelles sur mes joues.
Je me suis souvenue des moindres détails de la maison, quand j'ai ressenti le
contact de mains veloutées sur mes épaules. J'ai soudainement levé les yeux et - oh,
merveille ! - J'ai vu ma mère me contempler avec la meilleure des expressions de
tendresse et d'amour.
Comme je me suis sentie récompensée à ce moment inoubliable pour tous les
malheurs que j'avais subis ! Un sentiment de joie inexprimable envahissait mon âme au
souvenir de l'amertume de la Terre lointaine, car à cet instant, toute mon existence était
concentrée dans cette affection retrouvée pour une immortelle béatitude.
C'étaient mes craintes, mes espoirs, mes affections, mon désir ; bref, tout était là
dans mes larmes de joie intense. Et cet être aimé, qui sur Terre avait été pour moi l'ange

1
de l'amour maternel, se sentait aussi sous l'empire d'une grande émotion. J'ai compris que
nos Esprits s'étaient unis depuis longtemps dans la toile miraculeuse des vies successives,
et je suis tombée dans ses bras aimants, mêlant les sanglots de nos sentiments.
- « Ma mère », ai-je réussi à dire, « peut-il y avoir un plus grand bonheur que
celui-là ? … »
Alors j'ai perçu que j'étais enveloppée par l'onde compatissante de son regard
caressant, tandis que j'entendais sa voix remplie d'une infinie douceur :
- « Maria, tu es fatiguée par des émotions consécutives… Viens te reposer un peu
à mes côtés, ici, ma fille, près de mon cœur ! … »
6 Ah, alors mes paupières se sont fermées sur un sommeil doux et paisible, et je
me suis endormie comme un petit oiseau qui se repose, sous la protection affectueuse de
grandes ailes …

1
4
Dans la vie de l'âme libre
(Sommaire)

Mes premiers jours dans l'au-delà de la tombe se sont passés, dans une
atmosphère de paix et de sérénité.
Malgré ma tranquillité, mes sensations corporelles étaient encore empreintes des
racines profondes des sentiments qui me liaient au monde terrestre.
Il me suffisait d'entrer en contact avec les souvenirs de la vie que j'avais laissée
derrière moi, pour que revivent, dans mon monde intérieur, les incidents que je croyais
enfouis à jamais dans l'oubli, ainsi que les souvenirs les plus amers.
Alors les douleurs très physiques que j'avais éprouvées dans mes derniers jours
sur Terre se sont ravivées ; et je me suis sentie affaiblie par la douleur et le chagrin.

Dans l'Au-delà, la pensée est presque tout


Ce sont ces manifestations de volonté faible et indécise qui torturent le plus les
trépassés au début de leur existence extraterrestre.
Dans la vie libre, la pensée est presque tout. Il n'y a pas de formes déterminées
comme dans le monde de la matière ; et tout est subordonné aux exigences d'une volonté
puissante.

Difficulté de concentration mentale


Ma faible connaissance de l'Esprit et de ses possibilités m'empêchait de
concentrer ma force mentale sur un objectif précis, ce qui aide grandement les êtres
récemment libérés de la chair à comprendre la vie qui les entoure.

L'initiation de l'Au-delà
Francelina - l'Esprit le plus aimable qui m'avait servi de mère - avait obtenu la
permission de m'accompagner dans l'initiation à l'existence spirituelle ; et c'est guidée par
sa douceur que j'ai pénétré dans les régions mystérieuses que la mort nous dévoile sur
d'autres Plans.

Le nid douillet des âmes errantes


Pour vous donner une idée de l'endroit où j'étais, je dirais qu'il est à l'image des
bâtiments majestueux qui s'y trouvent, divisés en appartements confortables.
C'était, si l'on peut dire, une grande maison de secours spirituel, un nid accueillant
pour les âmes errantes et affaiblies.

1
Il y avait là une sollicitude, un zèle et un amour fraternels. Il existe beaucoup de
choses qui ne ressemblent pas aux objets terrestres ; cependant, quelque chose y vit qui
peut servir de formes intermédiaires entre un Plan et un autre.

L'élévation vers la vérité et à la perfection


Dans une salle spacieuse, dont le plafond était la voûte étoilée de l'infini, nous
nous sommes réunis pour prier.
C'est là que, dans un recueillement sacré, nous écoutions, ravis, les leçons les plus
sublimes des maîtres, des esprits brillants qui nous visitaient et qui, comme des guides
consolateurs, dirigaient nos pensées vers les conceptions grandioses de l'univers, en nous
consolant dans notre faiblesse et en nous enseignant la vie exaltée de la vérité.
Souvent, dans ces moments où nous nous consacrions aux prières les plus
ferventes, nous voyions descendre des étendues éthérées qui couvraient nos têtes une
profusion de pétales de fleurs, qui disparaissaient lorsque nous respirions leurs parfums
balsamiques.
Un Esprit évolué m'a expliqué que ces effluves aromatiques étaient les
manifestations du bienfait de la prière, que nous élevions jusqu'aux sommets de la
perfection et qui, en revenant à elles, retournaient dans nos cœurs saturés de l'amour des
âmes bienheureuses qui, par leur connaissance et leurs vertus, devenaient des
collaboratrices directes de la toute-puissance divine.

Le symbole rayonnant de l'âme divine


En d'autres occasions, il nous semblait entendre des musiques étranges et des
rythmes inconnus, qui nous berçaient dans leur caresse harmonieuse.
Parfois il me semblait être déplacé dans sa vibration, en l'accompagnant dans son
interminable parcours, en voyant alors, dans le ciel, un cœur doré et resplendissant de
lumière, dont les pulsations remplissaient de mélodies tout l'univers, comme un symbole
radieux et sacré de l'Âme Divine.

Hosanna !
Psaumes ! … Hosanna ! …
Des hymnes au bonheur intraduisible, nous les avons écoutés, émus, transportés
par des espoirs et des joies indicibles.
Beaucoup de sages mentors qui nous accompagnaient, ont profité de ces
occasions pour matérialiser leurs pensées les plus nobles, en nous transmettant des
messages qui, par instants, restaient merveilleusement écrits sur la toile éthérée de l'Infini
et étaient des appels généreux ou des exhortations profondes, qui demeuraient silencieux
dans le plus intime partie de nos esprits.

2
Le merveilleux apprentissage
On m'a dit plus tard que de telles occasions favorisaient ces phénomènes
singulièrement beaux, parce que la vibration de synthèse de toutes nos pensées unies dans
la prière était mise à profit, comme un grand coefficient de force plasmatique.
Des spectacles indescriptibles, contemplés dans la vie erratique, et les leçons les
plus fructueuses ont été recueillies ;
C'est ainsi que de nombreuses âmes retournent dans le monde terrestre, riches en
connaissances, pour allumer les flambeaux de l'humanité.
Dans ce lieu, l'éducation intellectuelle et l'amélioration des possibilités sensibles
constituent le champ d'action principal de toutes les activités de la créature.
Tout comme vous avez vos livres, qui représentent le dépositaire de votre culture,
il existe également une substance qui conserve les grandes pensées des âmes nobles.
Aucune leçon n'est donc perdue et tous les Esprits cherchent à assimiler l'essence de ces
profonds enseignements.

La nourriture illusoire des Esprits


Cet environnement constitue une grande sphère fluidique, où toutes nos
impressions prennent la forme de la réalité.
Il y a encore de la nourriture, mais l'Esprit absorbe généralement les éléments qui
régénèrent sa vitalité, dans l'oxygène même qu'il respire, dans des conditions de pureté
inimaginables et dans les compositions chimiques les plus délicates de l'atmosphère.
Certains êtres, arrivant là-bas, ont besoin, par la force d'habitudes invétérées,
d'une nourriture analogue à celle de la Terre, qu'ils obtiennent pendant quelque temps,
mais seulement sous l'apparence de la réalité, une illusion conforme aux superficialités du
corps somatique, jusqu'à ce qu'ils s'habituent aux nouvelles modalités de leur existence.

Assemblée des âmes libérées des futilités terrestres


Les conversations et les assemblées des Esprits sont très instructives.
Des personnalités éminentes y élaborent de grands projets pour leurs activités
futures.
Il n'y a pas de place pour les futilités dont la vie terrestre est remplie. Il n'y a que
l'accumulation d'aspirations édifiantes, ce qui est tout à fait naturel, car, libérée de la
fatigue qui résulte de la lutte pour le pain quotidien, l'âme peut se livrer aux expansions
les plus sanctifiées.

Préparation aux luttes futures


Des influx bénis, des inspirations salvatrices en émanent pour l'humanité : des
messages envoyés par les âmes qui, sous quelque bannière que ce soit, ont vécu en tant
que conducteurs directs ou indirects de collectivités.
La vie s'y déroule donc comme s'il s'agissait d'une station de repos bénie, où l'on
peut se reposer de nombreuses luttes et apprendre les leçons les plus utiles pour
progresser dans les luttes futures.

2
La lumière et la flore de l'au-delà
Ici, le temps n'est pas compté par les chronomètres terrestres, et les phénomènes
du jour et de la nuit sont diversifiés, l'intensité de la lumière du soleil diminuant
légèrement au lieu de l'obscurité de la nuit, qui devient fondue comme dans un de vos
beaux crépuscules, plein de couleurs et de nuances admirables, comme si la lumière
interpénétrait toutes choses.
La végétation est extrêmement intéressante et bizarre par rapport à celle de la
Terre.
Pour vous donner une idée de ce que je décris, imaginez un œillet qui fleurit et
dont les racines s'enchevêtrent dans l'atmosphère même du monde.
Peu de fleurs ressemblent plus ou moins à celles de vos jardins, et la plupart
d'entre elles vous sembleraient extravagantes à première vue ; elles se caractérisent
cependant par leur délicatesse indescriptible et inhabituelle.

Pensées qui guident la formation des cristaux et des fleurs


Certains Esprits m'ont dit que des âmes extrêmement parfaites, qui sont déjà
devenues exécutrices des décrets du Très-Haut, assistent les êtres rudimentaires du règne
minéral et végétal, en les aidant dans l'organisation de leurs formes, avec leurs belles et
sages pensées, qu'elles saturent d'éléments d'astralité, en favorisant ainsi l'embryon
spirituel dans ses premières manifestations.

Des affections qui défient le temps et la mort


Comment pourrais-je décrire la sérénité et la paix dont on jouit dans un
environnement heureux d'erraticité ? Il n'y a pas de mots ni d'élans d'imagination pour le
faire avec fidélité.
C'est là que j'ai trouvé des affections raffinées et que j'ai reconnu les amitiés qui
défient le temps et la mort, dans ces lieux où les reflets de la vie planétaire existent
encore et où l'Esprit acquiert de nouvelles forces pour la lutte sans fin dans le progrès
universel.

2
5
La Terre, planète obscure de l'exil
et de l'ombre, vue de l’Au-delà
(Sommaire)

Après m'être plus ou moins adapté à cette nouvelle vie, il m'est venu à l'esprit
comment je pourrais vous revoir et j'ai demandé à un instructeur des informations à ce
sujet.
- « Savez-vous dans quelle direction se trouve la Terre ? demanda-t-il gentiment.
Face à mon ignorance naturelle, il me désigna de la main droite un point obscur
qui se perdait dans l'immensité, en me recommandant de le regarder attentivement.
J'ai cru le voir grandir dans un tourbillon de sirocco indescriptible. Il me semblait
contempler l'impétuosité d'un ouragan enveloppant une grande masse compacte de
cendres noircies.
Pris d'une peur inhabituelle, je détournai mon regard ; mais mon guide, plein de
sollicitude, s'exclama doucement :
— « Voilà la Terre avec ses contrastes destructeurs ; les vents de l'iniquité la
balaient d'un pôle à l'autre, au milieu des cris angoissés des êtres qui se débattent dans
l'affliction et le carnage.
Ce que vous avez vu est l'effet des vibrations antagonistes, émises par l'humanité
tourmentée dans les calamités de la guerre. Les âmes y sont nourries de la substance
amère de la douleur et à sa surface, la vie est le droit du plus fort. Triste existence que
celle de ces créatures qui s'entretuent pour vivre.
« Les massacres, la faim, les épidémies, le veuvage, l'orphelinat, que nous ne
connaissons pas ici, sont courants là-bas... Obscure planète d'exil et d'ombre ! Cependant,
dans l'univers, peu d'endroits abriteront autant d'orgueil et d'égoïsme ! C'est pourquoi ce
monde a besoin de coups violents et grossiers.
« Cherchez à voir dans ces régions sanglantes le lieu où vous étiez. Pensez à ceux
que vous avez laissés là-bas, remplis d'une nostalgie amère ! Dieu le permet et je vous
aide. »

Le retour spirituel au foyer terrestre


J'ai ensuite décrit dans mon esprit tout ce qui se rapportait à mon existence ultime.
D'abord, je me suis retrouvé au bord d'un paysage marin enchanteur surplombant un long
chemin, que j'étais poussé à suivre.
Je me suis sentie en possession des facultés volitives, que j'avais obtenues avec
mon détachement de la vie charnelle, et en une infime fraction de temps j'étais à vos
côtés.
Ah ! comme je vous ai tous embrassés, émus et recueillis ! Comme je trouvais
petit notre ancien foyer et combien était douloureuse l'image de vos peines et difficultés !

2
J'ai pleuré amèrement sur la misère du monde qui vous contraint à la souffrance et
à un combat incessant ! …
Alors j'ai mêlé, à la prière de l'incarné, souffrant et affligé, celle de mon âme
effrayée.
Puis j'ai mêlé aux prières des incarnés, souffrants et affligés, celle de mon âme
effrayée, en suppliant le Père céleste de vous fortifier dans la lutte rédemptrice, où, à côté
des larmes innombrables et des joies masquées, vole le troupeau des mille tentations qui
harcèlent les Esprits dans le milieu obscur de la vie charnelle, en les forçant à oublier
leurs devoirs et leurs austères obligations morales.

Les désincarnés à la guerre


La grande difficulté des désincarnés, pour se faire comprendre quant aux
modalités de la nouvelle existence avec tous ses détails, réside précisément dans l'absence
de termes comparatifs : il leur manque, pour se manifester dans ce sens, la loi analogique
pour que ce qu'ils disent puisse être dûment assimilé.
Pour donner une idée de ce qu'est notre vie et des détails de notre demeure, il faut
souvent avoir recours aux images que nous offre la Terre, à tout ce que l'homme, dans sa
situation passagère, a emmagasiné dans sa rétine.

Bâtiments et environnements de transition rappelant la Terre


Sur les Plans adjacents au monde, cependant, la vie spirituelle se déroule dans une
atmosphère similaire à celle de la vie terrestre.
Leurs constructions, fondées sur une substance qui nous est inconnue, ont à peu
près les dispositions qu'on y observe ; cependant, dans les moindres choses, il y a un
caractère de transition, qui oblige l'Esprit à élever ses aspirations et ses intérêts vers le
Haut.
Dans les endroits où je séjournais temporairement, il y avait de nombreux
départements qui avaient été préparés à la hâte. Décorations, parures, objets, tout était là
et mélangé, donnant une idée parfaite des grands établissements hospitaliers
soigneusement organisés.

L'arrivée, dans l'au-delà, des désincarnés dans la guerre


Surpris, j'ai appris que les préparatifs étaient destinés aux nouveaux désincarnés
de la dernière grande guerre ; et ce n'est pas sans surprise que j'ai vu arriver les premiers
occupants de ces civières blanches, qui se sont perdus dans les vastes salles, gracieuses et
confortables, ne sachant comment expliquer la nécessité de ce cadre, trop banal, où rien
ne manquait, pas même les instruments de la technique opératoire.
À quelques instants d'intervalle, une vague de brancards arrivait, portés par des
âmes soucieuses et dévouées.
Si de nombreux hôpitaux de sang sont préparés sur Terre, en ces jours peu
propices aux luttes fratricides, les organisations similaires sur les Plans d'erraticité sont
encore plus nombreuses. Cependant, tous ceux qui se désincarnent ne s'abritent pas dans

2
des lieux similaires ; il existe des situations particulières, réservées à ceux qui les ont
méritées.

L’accueil affectueux
J'ai admiré la délicatesse avec laquelle les êtres spirituels recevaient leurs frères
sortis des combats, où des centaines de jeunes vies étaient impitoyablement fauchées. Ils
furent ainsi reçus avec la plus grande bienveillance, comme s’il s’agissait de blessés
entrant dans les hôpitaux communs de la Terre.

L'attrait ultime de la vie matérielle


Beaucoup de ceux qui y sont entrés ont manifesté leur peur de la mort, en criant à
haute voix qu'ils seraient sauvés de la perdition. Ils demandaient aide et assistance à ceux
qui les assistaient, en les suppliant de prolonger leur vie en faveur de leur fiancée
idolâtrée, de leurs parents affectueux et aimés, des êtres inoubliables qui avaient été
laissés à la merci de l'abandon et du malheur.
Il était singulièrement intéressant pour moi d'entendre leurs supplications, car
j'ignorais encore tout le pouvoir somatique sur l'intelligence nouvellement désincarnée.

La convalescence des désincarnés


Ils ont tous été traités avec une affection inexprimable, et leurs plaintes amères
ont obtenu des réponses affectueuses et des promesses encourageantes.
L'alimentation et les traitements ressemblaient tous à ce que l'on peut trouver à la
surface de la terre, même certaines bagatelles qui étaient une source de plaisir pour
certains, comme l'usage du tabac ou des boissons préférées.
Tout ce qui s'y trouve a été préparé par des entités zélées afin qu'elles puissent se
préparer commodément à la connaissance de ce qui se passe. Peu à peu, ils retrouvaient
leurs forces perdues, et ceux qui restaient dans un état que l'on peut qualifier de
convalescent étaient séparés du reste de leurs compagnons.

Premières notions de l'Au-delà


Ils recevaient donc une vague notion de la vérité, en observant des phénomènes
intéressants, opérés par leur volonté sur la matière environnante, dont la malléabilité les
étonnait.
Les maîtres éclairés s'adressaient souvent à eux comme à des apôtres de la paix,
lors d'excursions dans les départements militaires.

Qu'est-ce que la vie sinon l'amour ?


Je me souviens qu'une fois, alors qu'un mentor spirituel supérieur vantait les
bienfaits de la fraternité, l'un des auditeurs lui demanda :
- « Vous ne pouvez pas prêcher la paix en temps de guerre !

2
- « Qu'est-ce que la vie, mon fils, si ce n'est l'amour ? Et peut-il y avoir de l'amour
sans paix ? - répondit l'apôtre avec douceur.
« C'est la méchanceté des hommes qui a engendré la guerre, en décimant les
idéaux et les existences. Les furies de l'impiété balaient presque toutes les parties de la
terre, et les cœurs sont déchirés par le souffle froid de l'adversité ! …
« Dieu, dans sa miséricorde, pourrait-il sanctionner ces crimes infâmes ? Pour sa
bonté infinie, il n'y a pas de Français ni d'Allemands : il y a des enfants bien-aimés de sa
sagesse et de son amour. »

Les morts anonymes, le soldat inconnu


Il y eut cependant, dans la grande assemblée cette étrange voix, une clameur
assourdissante de protestation que l’on entendit.
- « Calmez-vous ! » - objecta-t-il calmement.
« C'est en vain que vous élevez vos cris de protestation ... Écoutez-moi. Écoutez-
moi. Vous avez été correctement préparés à connaître la vérité. Vous ne pouvez plus
rejoindre les rangs des combattants qui prêtent main forte à la politique infâme
d'incompréhension des Lois Divines.
« Vers la Terre, sur le visage de laquelle vous prétendez, vous êtes des anonymes,
vous êtes le soldat inconnu.
« Il a plu à la magnanimité de la Providence de vous accueillir ici avec douceur,
sans secousses néfastes. Vos corps sont loin, dans le giron de la Terre bénie, déchirés par
des forces aveugles et meurtrières !
« Vous êtes entrés dans une autre vie. Il vous appartient donc d'oublier vos jours,
anéantis par la haine exécrable !
« Considérez la loi d'amour qui doit unir toutes les âmes comme un lien éternel et
sacro-saint ! »

Glorification de l'esprit immortel


Puis, comme si une puissance mystérieuse était à l'œuvre, l'atmosphère s'est
transmutée, et il m'a semblé qu'un grand nuage s'était déchiré.
Un paysage merveilleux se dessina dans l'immensité : de nombreuses mères
tendaient leurs bras aimants à leurs enfants dont elles se souvenaient toujours ; beaucoup
d'êtres chers, en pleurant d'émotion et de joie, venaient à la rencontre de ces cœurs
remplis d'émerveillement et de crainte.
Une route fleurie se déployait au-dessus de nos têtes, et un hymne vibrant se
faisait entendre dans les vibrations de l'éther. C'était la glorification heureuse de l'Esprit
immortel, où il y avait des sonorités indescriptibles.
« Ô Seigneur de l'univers, toi qui as créé toutes choses, tu leur as accordé la
beauté de l'immortalité.
"Soyez bénis à travers les siècles des siècles, pour la douleur qui nous a rachetés
et a lavé toute notre culpabilité, pour les luttes dans lesquelles nous avons acquis
l'expérience et le dénouement moral, pour votre amour intraduisible qui nous a légué un
bonheur éternel !

2
« Qu'elle est grande, Seigneur, la joie de notre dernier jour sur terre, si seulement
en toi nous avons cherché abri et consolation, repos et force, affection et protection ! »

L’hommage suprême
Toutes les voix se rassemblèrent alors en un chœur sans pareil et, ce jour-là,
témoin de l'illumination de quelques âmes qui, à partir de cette heure, sont devenues
d'actives collaboratrices de la bienfaisance sidérale, j'ai assisté à l'un des plus émouvants
hommages rendus à la bonté du Créateur.

________________________________________
Remarque - Références à la première guerre mondiale (1914-1918.)

2
6
Beautés de Saturne — L'excursion vertigineuse
(Sommaire)
L'une des planètes dont la constitution m'a le plus impressionnée, alors que je
m'amusais rarement avec ces questions sur Terre, était Saturne, en imaginant combien
seraient prodigieux les phénomènes de lumière à sa surface, en vertu de son anneau et de
ses nombreux satellites.
En révélant ces préoccupations à l'Esprit bienveillant, qui continuait à me protéger
affectueusement ; il m’accorda son aide précieuse pour que je puisse faire une excursion
dans ce lointain orbe.
Il suffisait que nous fixions un tel désir dans nos esprits pour que je me voie aux
côtés d'un très bon compagnon, enveloppée d'une atmosphère différente de celle qui
m'était habituelle dans le voisinage de la Terre.

Soleil bleuté de Saturne


Je me vis alors, sur une surface diversifiée, où il me sembla fouler un amas de
masses plus ou moins analogues à de la glace, me sentant enveloppée d'une température
singulière.
J'ai vu le soleil de très loin, comme une boule de lumière, légèrement bleutée ;
cependant, je ne pouvais savoir que c'était cette étoile que parce que le mentor éclairé et
mon guide dévoué me l'avaient dit, telle était la différence que j'ai remarquée.
La lumière se répandait sur toutes choses, mais sa chaleur était moindre, me
donnant une impression de fraîcheur et de douceur, et en tirant du paysage majestueux, je
voyais des nuances d'un rose pâle et d'un bleu indéfinissable.
Puis j'ai vu plusieurs habitations de style gracieux, où dominaient de grandes
colonnades artistiquement disposées, décorées d'une substance inconnue de moi, qui
changeait de couleur, en de belles nuances, aux reflets de la lumière du soleil.

Un monde sans chlorophylle


Une étrange végétation parsemait le sol blanc, parfois brillant ; cependant la
chlorophylle, qui est connue sur la planète Terre, devait être remplacée par un autre
élément, car tout le feuillage et les branches étaient bleus ; cependant, les spécimens de
fleurs que j'avais en vue étaient de couleurs variées, montrant les teintes les plus
singulières lorsqu'elles refléchissaient la lumière environnante. Des fleurs extraordinaires
par leur originalité et leur parfum ornaient tout l'environnement.

2
Les monstres laids et gracieux
En contemplant l'espace, loin au-dessus de nous, j'ai vu de grandes masses
multicolores, que j'ai pris pour des nuages bigarrés et, en même temps, j'ai remarqué que
des êtres étranges évoluaient dans l'air, dans des mouvements gracieux, bien qu'ils me
semblassent bizarres.
Ils n'avaient rien de commun avec les types de l'humanité terrestre, et me
paraissaient extraordinairement laids avec leur organisation animale, avec leurs
membranes en forme d'ailes, si étranges pour moi, qui leur donnaient le pouvoir de voler
à volonté.

Le jour de dix heures


Devant mon attitude étonnée, le guide m'expliqua avec sollicitude :
— Voyez-vous, ma fille, nous sommes à la surface de Saturne, où le jour est
composé de dix heures et les saisons durent plus de sept années consécutives, selon le
décompte du temps sur la planète que vous avez quittée.
Ici la situation climatique est éminemment bénéfique, en raison de l'équilibre de
l'obliquité de l'écliptique, procurant aux habitants de cet orbe heureux les éléments d'une
santé durable.

Nouveaux aspects de la lumière


Le soleil, présente ici de nouveaux aspects, car sa lumière, en combinaison avec
les éléments atmosphériques, se caractérise par des compositions que vous ne connaissez
pas ; et cette clarté éternelle et douce, qui provoque votre admiration, est conservée dans
ses vibrations par les nombreux satellites qui la réflètent, en multipliant les rayons
lumineux et calorifiques.

Pas de vices, pas de mauvaises coutumes et pas de guerres


Êtes-vous surpris par la contemplation des êtres qui l'habitent ? C'est parce que
vous vous trouvez hors de votre environnement habituel, sans analogie pour comparer les
choses.
Ces créatures, qui vous semblent être des animaux venant des plaines terrestres,
où les zoophytes trouvent leurs éléments de vie, sont hautement douées de sagesse, de
sensibilité et d'intelligence.
Leurs sens et leurs perceptions sont de loin supérieurs à ceux dont les hommes
terrestres ont été dotés, et la plus grande préoccupation de leur existence est
l'intensification de leur pouvoir intellectuel.
Ils ont su dominer tous les éléments de la Nature et appliquer sagement ses lois ;
par leurs adaptations et leurs études continues, ils ont fait de ce monde une des régions
privilégiées de l'Univers, où se tiennent les âmes désireuses de perfection et de beauté, en
se préparant à un avenir glorieux.
Ils ne vivent pas, comme sur Terre, une existence saturée de vices et de mauvaises
habitudes, ni ne se nourrissent en sacrifiant des vies, mais selon la Nature, en profitant de
ce qu'elle fournit spontanément et naturellement, en mangeant avec frugalité.

2
Leurs problèmes ordinaires ont été simplifiés à l'extrême, car, ignorant l'ambition
qui envahit les cœurs sur Terre, ils ont créé une organisation politique selon leur
évolution spirituelle élevée, en réglant avec une équité absolue toutes les questions
économiques, ce qui leur confère une situation d'équilibre enviable, à l'abri de l'action
néfaste des guerres.

Médiumnité généralisée
Ici existe encore le collège le plus sacré de la famille, qui se réunit sous les
impératifs des affinités naturelles.
Lorsqu'ils atteignent un certain âge, les Saturniens écoutent les Esprits, leurs
frères des autres Sphères du système, et il existe parmi eux la médiumnité généralisée la
plus puissante.
Ils connaissent toutes les combinaisons fluidiques nécessaires à leur bien-être, et
l'électricité et la mécanique n'ont aucun secret pour eux, sachant utiliser leurs forces en
pleine conscience de leurs possibilités.
Ils sont également conscients de ce qui se passe sur les autres mondes et chaque
habitant de Saturne peut calculer avec une précision mathématique la position des
satellites des autres planètes d'un moment à l'autre, et répondre avec certitude à toute
question de ce genre.
Ils connaissent l'histoire et les phénomènes des globes cométaires qui leur sont
familiers, et ils peuvent mesurer la parallaxe des étoiles les plus proches, en conservant
une vaste science des choses du ciel.

La science unie à la foi


Parmi eux, la justice et la vérité ne sont pas un mythe, et la science est depuis
longtemps unie à la foi.
Ils n'amassent pas les richesses, qui brillent dans le sol qu'ils foulent, dans lequel
se conservent les matières les plus précieuses, qui ne sont enlevées que pour orner leurs
demeures ou temples de sagesse, où se produisent des manifestations prodigieuses de la
toute-puissance divine.
La simplification de l'existence, par l'application de leur extraordinaire ingéniosité
et à leurs nobles conceptions des finalités de la vie, a réduit leurs peines et leurs travaux,
qui n'ont pas besoin d'être aussi intenses ici.
Ils peuvent se consacrer avec plus de dévotion à ce qui concerne la spiritualité, en
se maintenant au-dessus de la science terrestre dans les problèmes liés à la médecine ; les
maladies incurables parmi eux sont inconnues et les institutions sacrées reçoivent ceux
qui approchent de la transition que vous appelez la mort, sur Terre.
Pour eux, la mort n'existe pas, car ils sont conscients de tout ce qui arrive à
l'Esprit libéré.
Ce ne sont pourtant pas des êtres parfaits comme vous le supposez : ils sont
encore faillibles, mais ce que j'essaie de vous montrer, c'est leur supériorité indéniable sur
l'orbe que vous avez abandonné.

3
Réunions aériennes
En voyant de grands nuages multicolores voltiger au firmament, j'exprimai mon
admiration à mon compagnon zélé, qui m'a expliqué :
- Ce ne sont pas des nuages que vous contemplez. Ce sont des appareils
gigantesques où les Saturniens se réunissent pour des études merveilleuses. Dans chacun
d'eux, une assemblée d'Esprits assoiffés de sagesse est réunie.
La musique, la poésie, tous les arts méritent une affection particulière de leur part,
car un seul objectif les réunit dans un même idéal - la grandeur intellectuelle.

Saturne, des mers roses…


À cet instant, je remarquai que le jour finissait dans l'hémisphère où nous étions,
l'orbe bleuté et lointain du soleil disparaissant dans les horizons de ce monde prodigieux ;
son éclat s'estompa, et quand le reflet céruléen fut observé en toutes choses, une scène
splendide et indicible se déroula devant mon regard étonné.
Dans les immensités de l'éther le crépuscule merveilleux s’alluma ; il semblait
qu'un halo de flammes magnifiquement colorées couronnait cet orbe enchanté, au milieu
des lunes rougeoyantes qui me semblaient être des victoria-régias brillant dans une mer
d'une clarté très douce.
Nous nous dirigeâmes dans une certaine direction et quel ne fut pas mon
étonnement lorsque je tombai sur une grande masse de substance fluide, un peu comme
de l'eau légèrement rosée, mon cher mentor précisant qu'il s'agissait des mers
saturniennes, tandis que j'appréciais les fontaines enchantées et les lacs rosés comme s'ils
étaient incrustés de glaciers blancs.
J'ai alors observé une scène indescriptible : au sommet d'une colline qui semblait
faite de neige, un palais de colonnes précieuses émergeait d'un tapis de fleurs.
Les anneaux lumineux brillaient au firmament et une grande multitude s'y
rassemblait dans une attitude de recueillement et de prière.
Je vis alors une vague de luminosité magique s'élever vers les cieux constellés et,
depuis l'étendue bleue où évoluaient les beaux satellites de cet orbe de sagesse et de
bonheur, un flot de lumière solaire descendit sur ces êtres silencieux et recueillis. C'était
la correspondance visible entre deux Plans ...
Mais à cet instant, le mentor dévoué me tira de l'extase dans laquelle je me
trouvais. Je quittai alors cette atmosphère dense, mais pleine d'enchantements et de
merveilles, emportant avec moi la vision éternelle de cet orbe céleste d'harmonie et de
beauté, qui apparaissait à mon Esprit étroit et imparfait comme une prodigieuse scène des
perfections de l'univers.

3
7
Les âmes souffrantes
(Sommaire)

Dans les régions d'erraticité, tous les lieux ne sont pas des stations de repos,
d'apprentissage ou de bien-être. Il y a des régions obscures, pleines d'amertume, formées
par les consciences polluées qui les peuplent.
C'est une situation difficile pour les âmes souffrantes, qui sont destinées à ces
environnements, car elles vivront avec le fruit amer des graines qu'elles ont semées
pendant les jours de leur vie temporaire.

Le Cercle des Douleurs


J'ai eu l'occasion de visiter certains de ces lieux de peines innombrables et très
amères et j'y ai rencontré certaines de mes anciennes connaissances sur Terre. Combien
douloureux sont les jours qui s'y écoulent lourdement !
C'est aussi aux impressions enracinées dans le corps physique que ces groupes
sont dus, où les souffrances de toutes sortes abondent, mais qui existent sous les
déterminations d'une loi naturelle, qui règle les problèmes de compensation.

La pensée est tout.


Un esprit peut bénéficier de ce qui vient de l'extérieur, mais son monde réel est
celui créé par ses pensées, ses actes et ses aspirations.
La pensée est tout.
Toutes les constructions terrestres, tous les présages qui attestent du progrès, sont
l'œuvre de l'idéal. Les nations, les villes, les lois, sont les extériorisations des pensées.
Elles sont aussi la source causale des manifestations de l'Esprit dans d'autres Plans, où
toutes les formes, bien que très différenciées, témoignent de l'ascendant de l'âme, de son
intelligence et de sa puissance.

L'expiation de l'égoïsme, de l'avarice et de la luxure


Sur les Plans d'erraticité, il y a donc des endroits spécifiques où s'unissent des
êtres dont l'esprit est en accord avec le même diapason.
Il y a ceux qui se sont excessivement attachés aux futilités terrestres, ressentant
avec découragement leur absence ; ceux qui ont placé au-dessus de tout les soucis de
l'égoïsme et de l'avarice ; créant avec leurs idées fixes tout un monde de monnaies et de
valeurs fictives, obsédés par la vision de l'or.
Dans le monde, ceux qui se sont trop livrés aux plaisirs charnels, trouvant en cela
le seul objectif de leur existence, vivent avec les reflets de leurs passions sauvages, et
tous les cadres formés par les vibrations de ces esprits inférieurs et affaiblis sont
caractérisés par leur dense obscurité.

3
Douloureuses dettes de rachat
Dans certains groupes de ces Esprits, le sentiment de chute est si prononcé que,
selon les croyances qu'ils ont rapportées d'un enfer ardent, tout un amas de flammes
terrifiantes s'organise autour d'eux.
Ainsi, certaines visions médiumniques dans l'histoire des peuples, font allusion à
des panoramas infernaux, à l'origine des thèmes exposés dans de nombreuses
oléographies catholiques.
Amers sont les malheurs de ces pauvres créatures, qui n'ont pas su se conduire
dans les labyrinthes des épreuves terrestres nécessaires, contractant de lourdes dettes,
dont la douloureuse rédemption leur apportera un avenir douloureux.

Cris, blasphèmes, larmes


Ses exclamations piquaient mon âme, en la remplissant d'amères souffrances.
- « Oh ! Dieu d'infinie miséricorde, pourquoi humilies-tu si durement mon Esprit
coupable ? Que valaient pour moi les titres de la Terre, ses honneurs et ses distinctions ?
N'ai-je pas déjà reconnu l'énormité de mes déviations, Seigneur ? »
De telles exhortations étaient mêlées à des cris et à des blasphèmes, à des sanglots
et à de nombreuses larmes.

La régénération et le triomphe sont possibles grâce à l'amour


J'ai alors demandé à mon mentor éclairé la cause de ces souffrances.
- « Ces régions, me dit-il, sont celles qui sont les plus proches de la Terre, et
précisément sous ce qui détermine le statut sacré de la compensation, car ces atmosphères
pestilentielles reflètent les sentiments qui y prédominent.
L'envie, l'avarice, l'ambition et le sensualisme sont libres de circuler. Tous les
êtres qui sont entassés ici avec frénésie, peuvent redescendre dans les lieux où ils vivaient
auparavant, attachés à tout ce qui constitue le substractum de leurs plaisirs.
Ils n'ont pas su vibrer avec les idéaux de l'âme et n'ont pas voulu abandonner les
illusions de leurs jours terrestres.
Ils vivent avec leur propre angoisse, en caressant des désirs sans nuances.
Quant à l'éventuel pardon de Dieu, il n'est pas justifié ; de même que les insultes
et les blasphèmes des hommes ne l'atteignent pas, le Puissance Créatrice ne pourrait se
personnaliser pour accorder des compliments.
La loi de Dieu est toujours l'Amour. L'amour est la lumière qui enveloppe
l'univers, c'est l'éther vivifiant, c'est l'affection des Esprits dévoués, c'est la joie des bons,
c'est la lutte qui perfectionne.
L'âme coupable peut, par la supplique, par des vœux réitérés, réorganiser son
monde intérieur, l'équilibrer afin d'obtenir une force plus grande pour les nouveaux buts
de régénération et d'amélioration, en captant ainsi, dans cet Amour universel, les
éléments de son triomphe dans la lutte, mais la prière n'écarte pas du chemin ce qu'elle a
elle-même cherché par ses pensées et ses actes. »

3
Le désert de l'expiation rédemptrice
À l'invitation de mon mentor serviable, j'ai essayé de me mettre en relation directe
avec ces mentalités qui luttaient dans leurs souffrances.
Ah ! Alors, j'ai vu le désert dans lequel ceux qui ont vécu sur Terre pour leur
propre plaisir n'ont connu qu'eux-mêmes...
Les lacs de sang dans lesquels s'étouffaient les anciens dominateurs, responsables
du déclenchement des luttes fratricides les plus horribles. Les larmes poignantes versées
par les traîtres, qui ont sacrifié avec leurs perfidies les cœurs sensibles.
J'ai entendu les gémissements de tous ceux qui avaient transgressé en fuyant
criminellement l'accomplissement de leurs devoirs.
J'ai senti que des larmes me montainent aux yeux, et un malaise inexplicable
m'assaillit ; Cependant, mon compagnon spirituel me tira de cette impression pénible, en
m'invitant à une requête, que nous adressâmes sincèrement à toutes les forces bénéfiques
de l'Univers afin qu'elles assistent ces âmes flagellées dans les souffrances auxquelles
elles avaient rendu justice, en versant sur elles les effluves de la paix et de la résignation,
dans leurs épreuves rédemptrices.

La graine de la paix et de l'espoir


À ce moment-là, alors que nous priions avec ferveur, je vis un rayon de lumière
percer l'atmosphère lourde, en baignant ces visages plongés dans le martyre. Aucun
d'entre eux n'a remarqué ce flash ; seulement chez certains j'ai remarqué l'efflorescence
d'une étrange anxiété qui représentait en même temps un léger soulagement ...
J’ai alors entendu mon guide dire :
- « Allons, ma fille ! Notre prière a été entendue. Si les souffrants n'ont pu
recevoir immédiatement tes bienfaits, en raison de l'état de douleur et d'endurcissement
dans lequel ils se trouvent, il suffit, pour notre joie, que quelques unes de ces âmes aient
vaguement ressenti l'influence sacrée de nos appels ;
Parce qu'aujourd'hui, dans les cœurs qui ont connu le désir du bonheur et de la
perfection, nous avons planté avec nos prières sincères les lys parfumés de la paix et de
l'espérance.

3
8
Observations d'une âme
(Sommaire)

Dès que je me suis habitué à la nouvelle vie dans l'erraticité, l'un des spectacles
les plus excitants a été celui de contempler la Terre à distance.
Les esprits peuvent se déplacer comme ils le faisaient sur Terre, lentement et
lourdement, mais ce n'est pas nécessaire.
Grâce à nos facultés volitives, nous surmontons les plus grandes distances avec
une rapidité inimaginable, pouvant nous stationner en tout point jusqu'à la zone qu'il nous
est possible d'atteindre dans nos conditions de développement spirituel relatif.

Une visite sur Terre


J'ai donc voulu voir l'orbe terrestre, depuis les lieux où se perd l'air raréfié
jusqu'aux étendues infinies et vivantes de l'éther. Je voulais savoir si je pouvais voir la
planète dans ses mouvements de rotation, mais ce que je ressentais à de telles hauteurs
était un immense tourbillon, comme si les atmosphères étaient agitées par des ouragans
destructeurs.
Au loin, j'ai vu des masses informes et indistinctes. En m'approchant peu à peu,
j'ai contemplé la Terre qui ne me semblait pas être un point en mouvement dans l'espace,
mais fixe et obscure. Très loin, je voyais encore dans cette tache sombre qui s'agrandissait
de plus en plus, des détails comme des taches grisâtres et d'autres aussi clairs comme de
gigantesques miroirs : c'étaient les grandes villes et les océans que j'avais sous mes yeux
éblouis.
L'action du soleil donnait à tout cela un ton merveilleux ; cependant, à mesure que
je m'approchais, j'éprouvai une peur indescriptible. Je n'ai pas vu le mouvement de
rotation de la planète ; ce qui m'a effrayé, c'est que je semblais atterrir sur une grande
sphère liquide, dont les extrémités se perdaient dans une substance laiteuse, pour ce qui
est de la couleur, car je ne pouvais pas réfléchir à sa structure intime.

La loi de la gravitation subordonnée à la volonté


Mais une voix salvatrice murmura à mon oreille :
- « Ne croyez pas que vous allez plonger dans les étendues d'eau des océans
terrestres ; cette crainte est injustifiable car la loi de la gravitation est désormais
subordonnée à votre volonté intérieure. Vous n'êtes plus soumise aux lois physico-
chimiques de la Terre, dont les mesures et les poids ne signifient plus rien pour nous.
Pensez à l'endroit où vous aimeriez le plus retourner, idéalisez-le dans votre esprit
en fonction de vos souvenirs et la volonté vous guidera vers le lieu de vos préférences. »
Attentive aux avertissements du mentor qui me suivait, poussée par mon désir, je
changeai de cap et, comme je pensais aux êtres chers que j'avais laissés derrière moi dans
le monde, je me retrouvai soudain parmi eux dans notre ancienne demeure.

3
La seule possibilité d'influence du trépassé sur l'incarné
Personne ne m'a vu, bien que je sois sentie très vivante avec tout le monde. J'ai
donc demandé à l'ami qui m'accompagnait de m'expliquer cette situation embarrassante,
en lui parlant de l'inutilité de notre retour dans l'environnement des incarnés, car ils
n'étaient pas conscients de notre présence.
Il me dit alors que les désincarnés n'avaient pas le droit d'influencer l'initiative de
ceux qu'ils avaient laissés dans le monde, à qui les souffrances et les travaux étaient
particuliers, ajoutant que nous ne pouvions agir que dans les domaines de l'inspiration, en
agissant indirectement pour nous écarter des résolutions insufflées par les mauvais
Esprits qui infestent les milieux humains, où les irradiations de l'ambition, de l'égoïsme et
du mal l'emportent habituellement sur les vibrations élevées du Bien.

Souvenirs et larmes
Il m'a cependant conseillé de m'adresser à vous tous avec insistance, comme si
nous étions dans une conférence animée, ce que j'ai fait en utilisant tout mon potentiel
d'énergie psychique. Avec mes efforts, cependant, je n'ai réussi qu'à faire en sorte que
vous vous souveniez ardemment de moi.
Vous avez parlé de la nostalgie que mon absence produisait dans vos cœurs, de
l'ancienne coexistence, des petits épisodes domestiques dont vous vous souveniez avec
une merveilleuse précision, dans leurs moindres détails, et j'ai franchement pleuré,
touchée en vous écoutant.
Vos souvenirs affectueux m'ont ému, et les bonnes paroles que vous avez
prononcées à mon sujet m'ont fait un grand bien, dictées par des pensées élevées, enfants
de l'affection qui nous unissait.
Ma conscience se sentait plongée dans une atmosphère de sérénité et de paix, et je
me rappelais les larmes que j'avais versées dans les longues nuits de graves
préoccupations morales, les difficultés que j'avais traversées dans l'existence, les
obstacles surmontés avec mes prières constantes pour que notre maison soit un nid de
paix aimante, où la pauvreté matérielle ne nuise pas à la lumière de l'amour, richesse
sublime des humbles.
Je n'ai cependant pas pu me plonger dans ce pêle-mêle de souvenirs. Il fallait se
préoccuper des modalités de ma nouvelle vie et c'est dans cet état d'esprit que j'ai essayé
de m'éloigner de ces quelques minutes de convivialité spirituelle avec vous.

L'aura de la Terre et la connexion de l'humanité aux plans


invisibles
À mon retour des régions atmosphériques de la planète, j'ai été amené par mon
illustre compagnon à contempler ce que l'on peut appeler l'aura de la Terre. J'ai d'abord
vu les couches de l'espace qui lui sont immédiates comme un ensemble homogène d'une
couleur uniforme.
Mais mon guide s'écria :
- « Cherchez à voir comment l'humanité est reliée par la pensée aux Plans
invisibles. Votre regard a couvert le paysage, cherchez les détails maintenant. »

3
En fixant attentivement l'image, je remarquais que d'étranges filaments, en
position verticale, s'entremêlaient dans l'immensité sans se confondre. Il n'y en avait pas
deux pareils et leurs couleurs variaient de l'obscurité à la lumière la plus vive. Certaines
s'éteignaient, mais d'autres s'allumaient dans une succession extraordinaire, et toutes
possédaient un mouvement naturel, sans uniformité dans leurs particularités.
- « Ces filaments, me dit-il aimablement, - sont les pensées émises par les
personnes incarnées ; ce sont des reflets plein de vie grâce auxquells nous pouvons
évaluer les cerveaux qui les transmettent. Vous arriverez progressivement à savoir quelles
sont celles de la concupiscence, celles de la méchanceté, celles de la pureté, celles de
l'amour du prochain.
« Ces rares que vous voyez là, et qui sont caractérisées par leur blancheur
éclatante, sont celles émises par la vertu, et lorsque nous nous mettons en relation
immédiate avec une de ces manifestations qui nous viennent des Esprits de la terre, un
contact direct s'établit entre nous et l'individualité qui nous intéresse. »

La prière de l'affliction maternelle


Ma curiosité s'étant éveillée, j'ai voulu entrer en contact avec une pensée lumineuse
qui me séduisait, abandonnant toutes les autres qui nous entouraient pour fixer mon attention
sur elle seule. Il me semblait que les autres disparaissaient tandis que j'étais enveloppée dans
les radiations sympathiques de cette trace de lumière claire et brillante.
Alors j'ai entendu une voix lointaine s'exclamer :
— « Mon Dieu ! … Mon Dieu ! … Écoutez mon cœur de mère sans défense. Si moi
et mes enfants manquons de la protection du monde, que votre providence miséricordieuse ne
nous fasse pas défaut ! Dans cette vallée de larmes, que votre bonté infinie m'aide, ô ! Notre
père qui est aux cieux ... »
En entendant cette prière émouvante, j'ai aussi vu la figure d'une femme agenouillée
et baignée de larmes. En un atome de temps, par un extraordinaire brassage de pensées, j'ai
pu connaître la raison de ses larmes, de ses inquiétudes et de l'amertume de ses souffrances.
Sensibilisée par les manifestations de cette âme exilée, je lui ai envoyé instinctivement des
pensées consolantes, en prononçant des paroles de foi et d'espoir.
Comme si je l'avais pressenti, je la vis méditer un instant, les yeux remplis d'une
lueur étrange, se relever réconfortée pour affronter le combat, en éprouvant un grand
soulagement.

Le baume du réconfort
Oh, comme j'étais heureuse d'avoir répandu le baume de réconfort sur cette âme
souffrante ! Je savais maintenant comment procéder pour réconforter les malheureux et les
infortunés, qui acceptent leur croix avec abnégation et dévotion, et s'élèvent spirituellement,
en répandant dans les Espaces la lumière de leurs cœurs résignés, lumière qui est le signe
distinctif des rachetés par oppositions aux orgueilleux, qui ne cherchent sur Terre que leurs
couronnes, qui roulent pourries dans le sépulcre.
J'ai continué à reconnaître la valeur de l'angoisse purificatrice pour ceux qui
rachètent, sur Terre, les fautes du passé, ou qui luttent pour l'évolution psychique, en
reconnaissant que les douleurs constituent, en fait, les impérissables trésors du monde.

3
9
Dans les domaines des souvenirs
(Sommaire)
Dans les plans d'erraticité, où je me trouvais, il y avait peu d'êtres dont l'esprit,
dans toute l'intensité de leurs vibrations, avait déjà entrevu le domaine des souvenirs liés
aux existences passées.
Dans les moments qui précèdent immédiatement le post-mortem, rappelant les
impressions physiques, qui persistent dans certaines entités pendant des années, la vie est
presque une copie de l'existence de la personnalité terrestre.
C'est ainsi que j'ai rencontré de nombreux compagnons qui doutaient des
enseignements des maîtres lorsqu'ils se référaient au passé lointain ; et certains d'entre
eux m'ont affirmé qu'ils ne pouvaient admettre la multiplicité des existences de l'âme.
Ces croyances témoignaient de l'ignorance de ceux qui les entretenaient, car
comme sur les plans terrestres, ou dans les régions qui vous sont encore impondérables,
la Nature ne fait pas de bonds.
Dans cet environnement se mêlaient les protestants, les catholiques, les profès
d'autres sectes, y compris les esprits qui militent dans les hôtes du matérialisme le plus
avancé à la surface de la Terre, et si ces phalanges d'âmes n'étaient pas mauvaises, elles
n'étaient pas parfaites non plus. Ils ne se disputaient pas avec ardeur, mais chacun
préférait garder son point de vue en matière religieuse, chéri pendant toute sa vie par la
plus étrange dévotion.

La révélation décisive pour les religieux et les athées


Il est vrai que nous, les catholiques, n'avons pas trouvé le purgatoire et ses
instruments de torture dépurative, ni l'enfer et ses pinces démoniaques, ni le paradis
peuplé d'anges et de vierges.
Les protestants de certaines écoles se sont reconnus éveillés, sans le sommeil dans
lequel on dit que les morts sont plongés, dans l'attente du jugement dernier.
Nous, les religieux, ne trouverons pas ce que nos Églises nous ont promis, tout
comme les athées ne trouveront pas le rien auquel ils ont cru. La position de chacun,
cependant, dans cette affaire, était une position d'attente, comme je le supposais, et
chacun s'appuyait sur ses interprétations personnelles, attendant que les événements
corroborent ses soupçons.
L'ignorance dont nous témoignions par nos doutes face à ce que les prédicateurs
de la vérité venaient nous enseigner, provenait de notre persistance dans l'arriération
spirituelle, inflexible à toute idée nouvelle et enracinée dans des conceptions qu'il nous
fallait bannir à jamais, au profit de notre progrès.
Cette résistance a empêché l'amplitude nécessaire de l'état vibratoire de notre
Esprit pour que les mémoires endormies puissent s'y épanouir. C'est de cette manière que
je justifie l'ignorance qui existait par rapport au passé.

3
La nécessité de répandre des vérités spirituelles
Par ces paroles, vous reconnaîtrez combien il est nécessaire de répandre dans le
monde les vérités spirites ; elles seules servent de base à tous les édifices religieux,
soulageant l'esprit de charges dangereuses.
Habituée à accepter inconditionnellement les enseignements de l'Église,
j'entretenais aussi mes hésitations quant à la croyance aux existences passées. Pourquoi
ne m'en souvenais-je pas, puisque je ne possédais plus le corps terrestre ? Puisque la mort
m'avait arraché aux Plans matériels, il était naturel que cet oubli n'ait aucune justification.
Pendant ce temps, tous les mentors spirituels qui nous guidaient parlaient de notre
passé lointain … Ils parlaient des engagements à racheter, des dettes douloureuses, des
luttes nécessaires à notre épanouissement.

L'explication du maître
Intriguée par ces problèmes, j'ai essayé, comme je l'ai toujours fait, de faire appel
aux âmes dignes qui nous ont guidés dans notre ignorance. Un de ces maîtres m'a
expliqué :
- « L'incrédulité et l'hésitation dont vous êtes possédée relèvent encore d'idées
réflexes, dont seul le temps, allié à une bonne envie, pourra vous dépouiller.
Votre esprit est presque le même que dans le monde qui vous caractérise. Il faut
beaucoup méditer sur cette condition, car les impressions que vous avez apportées avec
vous peuvent durer longtemps, si vous ne souhaitez pas sincèrement éviter cette
ignorance et cet aveuglement spirituels.
Je lui ai demandé son aide et son assistance. Il a promis de m’aider au même
moment, afin de me certifier sur la réalité des existences passées.

Visions déchirantes du passé


Il me demanda de rester mentalement dans une attitude passive et, les mains sur
mon front, il se plaça en position de magnétiseur. J'ai d'abord ressenti une sensation de
tremblement, mais sans la moindre trace de sommeil ou d'inconscience, éprouvant plutôt
une assez extraordinaire augmentation de lucidité et observant une plus grande acuité de
perception, j'ai alors commencé à voir, non pas à l'extérieur, mais dans mon être le plus
profond, une série de choses et d'événements auxquels je me sentais indissolublement
attachée sans le savoir.
Je voyais des êtres auxquels je me sentais liée par des chaînes indéfectibles et
j'entendais leurs voix terribles ou caressantes … J'ai compris tous ces faits qui
s'enchaînaient les uns après les autres.
Ah ! Si j'ai vu dans ces panoramas rétrospectifs quelque chose qui m'a apporté des
plaisirs agréables, j'ai vu aussi les misères de mon âme en quête d'éclaircissement et de
rédemption, et - s'il n'est pas possible de raconter toutes les visions de ces minutes où je
me plaçais sous l'empire de l'excitation vibratoire provoquée par la bienveillance de mon
guide aux fluides puissants, - je peux vous raconter une scène touchante, éternellement
gravée dans mon Esprit.

3
Histoire d'une réincarnation
J'ai éprouvé dans ces sensations de retour au passé, le vide de mon cœur
empoisonné par l'attrait des plaisirs mondains, avant de retourner dans l'orbe pour ma
dernière incarnation ; Je me suis vue comme un être errant, sans destin, crucifiée par
l'isolement et par la condamnation d'une conscience polluée.
En errant, mais en restant au même endroit comme si j'étais ancrée au sol, j'ai
rencntré quelqu'un que j'ai reconnu être un Esprit cher à mon existence. J’avais alors
approché après une longue absence celle qui m'a servi de mère, que vous connaissiez.
Comme j'ai été touchée de la voir dans cette situation d'humilité, aux prises avec mille
difficultés dans un destin de pauvreté ingrate !
Je me suis approchée de cette jeune femme aux joues meurtries par son labeur et
je me suis souvenue des fausses joies auxquelles nous avions partagées dans le passé.
J'avais envie de la pousser à abandonner les peines de sa vie matérielle, mais une voix
impérieuse m'ordonna de tomber à genoux.
Je regardais son visage, plein de grandeur sereine dans le malheur, et je pleurais,
pleurais, beaucoup, en m'écriant :
- « Oh ! Vous qui avez bu avec moi, dans la coupe du bonheur éphémère de la
Terre, le même vin au goût empoisonné, et qui rachetez aujourd'hui les dettes d'autrefois
dans la tunique des pauvres et des humiliés, aidez-moi dans mes bons vœux ... Je veux
aussi cacher dans les haillons de la plèbe anonyme et souffrante les ulcères de mon
énorme disgrâce.
Je laverai avec des larmes les taches de ma conscience, que je sois le sang de
votre sang, la chair de votre chair ! Donnez-moi de vos vêtements et de vos soucis,
donnez-moi de ces douleurs qui aujourd'hui vous crucifient et de ces peines qui défont
vos tromperies et vos illusions, parce qu’elles seules, ces souffrances salvatrices,
panseront mes blessures, en me rendant une paix consolante.
« Recevez-moi, ô Esprit bien-aimé, caressez-moi dans votre giron d'amour pour
que je m'endorme dans l'oubli !... J'ai besoin de l'oubli dans une nouvelle lutte !... »
À ces supplications sincères, je vis que le visage de la femme était couvert de
larmes ; des pensées tristes et amères l'enveloppaient. C'est parce que mes appels ont
résonné dans son cœur.
En pleurant, en pleurant, je me sentais à bout de force, incapable de me relever de
ma prostration ; les vibrations d'une brise mystérieuse balayaient les peines et les soucis
de mon cerveau épuisé.
Je perdais conscience de moi-même. Je faisais le premier pas vers ma renaissance
sur Terre et, selon mes désirs, cette femme m'a accueillie dans son sein pour que, comme
elle, je boive le fiel de l'épreuve rédemptrice et, en l'imitant, je suis aussi devenue mère
pour souffrir et me racheter.

4
10
L'histoire vivante des choses
(Sommaire)

Après s'être adapté à la vie libre des Espaces, lorsque l'être n'est pas sous
l'emprise des passions et que sa conscience est dépeuplée de souvenirs douloureux, on
peut comprendre combien sont sublimes les attributs des âmes, ornements lumineux de
l'incomparable don divin de l'intelligence.
L'une des facultés sur lesquelles j'ai entendu de merveilleuses discussions, était
celle qui donnait à l'Esprit le pouvoir de pénétrer dans le passé lointain, non pour
s'examiner individuellement, mais pour l'étude des époques, des coutumes, des
civilisations, des races, en lisant l’histoire vivante de l'évolution humaine.
Je ne m'étais pas encore aventurée dans ce domaine pour lequel je croyais
manquer de force ; cependant, certains étudiants ont ressenti avec une telle intensité la
soif d'écouter le passé de l'humanité qu'ils ont demandé l'aide de maîtres capables de les
aider à le faire.

Pour éveiller la conscience spirituelle


Des rencontres se sont alors organisées dans le milieu où je me trouvais, où
plusieurs mentors spirituels opéraient, comme s'ils étaient des émules de Mesmer, dans
des expériences magnétiques.
Les esprits désireux d'une relation avec le passé se sont livrés passivement comme
les sujets de ces études, à la différence qu'ils n'ont pas perdu la conscience de leur « moi
», en restant attentifs à tout l'enseignement.
Ces études n'étaient donc pas tout à fait analogues aux vôtres ; elles représentaient
seulement l'effort de certains pour éveiller plus rapidement la conscience spirituelle, dans
toute la grandeur de sa puissance vibratoire.

Recherches spirituelles
Sachant cependant qu'avec l'aide du recueillement dans la prière constante,
chacun pouvait progressivement faire ses propres investigations, j'ai attendu patiemment
mon tour.
Au début, lorsque je me livrais à ces exercices, il me semblait acquérir un second
état d'esprit dans lequel mes pensées étaient des choses en mouvement, actives et
palpables. Il n'y avait rien d'abstrait ou d'imaginaire en elles, tous les éléments étant
caractérisés par des traits particuliers.
Aujourd'hui encore, je ne sais pas si les images que je voyais étaient un souvenir
de mon âme à ses propres existences passées ou si j'étais un observateur de paysages
photographiés à jamais dans les rayons de lumière qui nous entouraient partout.

4
Les erreurs de l'histoire
J'ai d'abord vu les images relatives au passé local de la ville où je suis née, qui
sont trop insignifiantes pour que je les mentionne.
Ma vision, cependant, s'élargissait dans l'espace et dans le temps par rapport à
l'existence de la patrie. Je contemplais, émue par le phénomène qui se déroulait, ses
grands événements historiques comme les révolutions internes, les luttes avec les pays
étrangers, les faits politiques et sociaux.
J'ai vu se dérouler de nombreuses scènes, d'où des effets bénéfiques ou néfastes
irradiaient sur tout le pays, mais j'ai tout regardé avec étonnement, car je n'ai pas vu les
solennités et la pompe que l'histoire fait pour accompagner ses erreurs descriptives.

Avide de lumière et de paix


Dans presque aucune des personnalités qui se sont présentées à mes yeux, je n'ai
vu l'auréole de gloire que la postérité leur a donnée ; au contraire, j'ai pu constater que
d'innombrables de ceux qui sont vénérés par les hommes avec l'encens d'un faux
patriotisme, n'étaient que des âmes misérables qui avaient échoué dans leurs bons
desseins, se conservant, au-delà des voiles physiques, affamées de lumière et de paix.
Ce qui m'a le plus ému dans les images vivantes que j'ai vues de l'existence
collective de la nationalité, ce sont les traces d'héroïsme, les romans de misère et de
douleur, les pages sanglantes de l'esclavage au Brésil.
J'ai vu des êtres crucifiés dans des tortures dantesques, persécutés par des
douleurs atroces, infligées par des maîtres sans cœur et cruels ; mais j'ai pu aussi savoir
que dans ces vêtements de malheur et de souffrance se cachaient d'anciens dirigeants et
bourreaux de l'humanité dans les âges d'autrefois, qui rachetaient péniblement les dettes
du passé ...

Des despotes en quête de rédemption morale


Des souverains et despotes romains, des inquisiteurs de l'Église, des tortionnaires
de collectivités, d'innombrables tyrans de tous les temps ont cherché à se purifier à
travers les épreuves de la captivité, en dominant des climats sauvages, en ravageant des
forêts inhospitalières et en affrontant l'humiliation dans la recherche de leur rédemption
morale.

Les premiers instants de la colonisation du Brésil


Ma vision s'étendait de plus en plus loin et je voyais le sol brésilien habité par les
aborigènes, j'admirais leurs manifestations bizarres de croyance, leur mode de vie très
particulier, je voyais l'arrivée des premiers colonisateurs et la lutte qui avait lieu entre eux
et les indigènes.
En me tournant vers un passé lointain, j'ai personnellement des raisons de croire
que le continent américain n'avait rien de nouveau et que c'est de ses extensions
grandioses que les émigrants sont partis, en masse, pour créer les foyers de civilisation
dans d'autres contrées.

4
Ce fut donc un nouveau monde de sensations pour moi que de pouvoir retourner
dans le passé, de ressentir l'anxiété des groupements collectifs et de vibrer avec leur vie
intense.

La fervente invocation à Horus *


À une occasion, j'ai voulu essayer de voir si je pouvais voir quelque chose en
dehors des questions liées à la partie du monde dans laquelle j'avais vécu, et à cette fin,
j'ai pris un document ancien conservé par les égyptologues avec soin et attention.
Il s'agissait d'un papyrus portant une inscription hiéroglyphique dont je ne pouvais
pas connaître l'expression textuelle au premier coup d'œil ; cependant, en le retournant
dans mes mains, je ressentis quelque chose d'extraordinaire.
Je suis entré en contact avec l'état vibratoire de son ancien propriétaire lorsqu'il y
avait écrit le texte compliqué et j'ai su immédiatement qu'il s'agissait d'une invocation
fervente à Horus, formulée par un prêtre thébain dans un moment d'attente angoissée.
Ce que j'ai ressenti alors était comparable à ce que vivent tous ceux qui possèdent
le don de psychométrie.

Dans l'Égypte ancienne


Je me suis attaché à l'existence du prêtre en question et j'ai ressenti ses
impressions à l'instant où il avait formulé sa requête...
J'ai vu à côté de moi la grande pyramide, et non loin de là, j'ai aperçu la forme du
gigantesque sphinx dans le désert de sable, mais il ne portait pas la trace du temps et des
tempêtes. Elle se distinguait par son aspect imposant et grandiose, la splendeur des
époques pharaoniques ...
J’ai poussé une porte latérale dans le corps majestueux de la pyramide, où je suis
entrée, accompagnant ce sage égyptien dans ses profondes méditations ; j'ai traversé des
couloirs sinueux et des chambres obscures, remplies d'un air sombre, comme si elles
étaient peuplées de spectres menaçants.
Arrivée à une certaine hauteur, je suis descendue par des chemins ténébreux où il
y avait les plus grands dangers pour une âme incarnée ; de terribles symboles sont
apparus à cet initié, et j'ai admiré le courage de cet homme aux nerfs d'acier qui ne
craignait ni l'ombre, ni la menace, ni la mort.
À travers des aventures innommables, nous atteignîmes un temple souterrain de
proportions régulières, parmi les murs duquel se trouvaient de nombreux hommes
silencieux, bizarrement vêtus.
Mais je vis à côté d'eux de nombreux êtres spirituels, et parmi ceux qui étaient
présents se détachait la figure majestueuse et complaisante d'un vieil homme, qui était
certainement l’hiérophante suprême ou le grand prêtre de la communauté.
Je l'ai vu étendre ses bras horizontalement, en prononçant des mots dans une
langue inintelligible pour moi, mais dont j'ai pu saisir l'essence en pénétrant sa pensée.

La vie, éternel phénomène des jeux vibrants


J'ai assisté à des cérémonies extravagantes et étranges, en revenant, une fois
terminées, par les mêmes chemins que ceux auxquels j'ai mentionné.

4
En écrivant ses idées sur le papyrus, cet initié a vécu la mémoire de ses vénérables
maîtres.
Les vibrations de son esprit avaient imprégné cet objet, et sa prière y était patente
et immortelle.
Lorsque mon expérience fut terminée, j'ai entendu la voix de mon guide
s'exclamer :
- « Voyez, ma fille, comme toutes les choses ont leur histoire ! …
La vie est l'éternel phénomène des jeux vibratoires et le temps viendra où les âmes
terrestres comprendront le rôle de l'Esprit dans sa sphère d'influence infinie.
Dans cette nouvelle ère, les hommes verront plus loin et construiront, avec leur
connaissance, le bonheur éternel. »

________________________________________
* Remarque — Dieu égyptien, représenté soit par un faucon, soit par un homme à
tête de faucon.

4
11
Jésus est le chemin, la vérité et la vie
(Sommaire)

Il me semblait avoir achevé un cours de préparation à la vie erratique, car, ce jour-


là, j'ai été emmené par des guides aimants et dévoués dans un lieu merveilleux par son
ampleur et sa beauté.
C’était une sphère fluide, en comparant les matériaux délicats de sa constitution
aux éléments grossiers, caractéristiques de la Terre.
Une vaste surface, comme un champ divin, se trouvait sous nos yeux ; la lumière
qui s'étendait, en l'illuminant, était abondante, mais elle n'éblouissait pas, de sorte qu'au-
dessus de nos fronts nous pouvions voir la jonction céleste couverte d'étoiles
scintillantes ...
Mais j'étais plus impressionnée par les fleurs étranges, aux contours bizarres, qui
répandaient dans l'atmosphère un arôme captivant ...

Le messager lucide du Seigneur


Nous avions l'impression d'être dans un temple merveilleux de l'infini, sans
limites dans les présages de sa grandeur.
Les éléments de la vie pénétrèrent à profusion dans notre être, en nous remplissant
d'une délicieuse sensation de bien-être des plus agréables.
Une véritable multitude d'âmes était là lorsque, dans une élévation gracieuse de la
substance qui constituait la surface de cet orbe, comme s'il s'agissait d'une chambre de
brumes opalescentes, se matérialisa l'un des messagers du Seigneur les plus lucides que
j'aie jamais entendus dans l'existence de l'Au-delà du Tombeau.
Une tunique délicate et légère, à la manière romaine, tombait de ses épaules, mais
ce qui nous enchantait le plus, c'était l'extraordinaire pouvoir attractif qui irradiait de
toute sa personnalité.
Ses paroles se déversaient dans nos âmes comme des baumes délicieux, tant la
profondeur de son enseignement se conjuguait à une magie des plus envoûtantes.

Pour le puissant travail de restauration des croyances pures


Il ne m'est pas possible de reproduire avec une fidélité absolue tout ce qui s'est
échappé de ses lèvres ; seulement, dans mes expressions approximatives, je peux
synthétiser la morale de son inoubliable conférence :
— « Frères », commença-t-il, — dans vos expériences sur les Plans de l'erraticité,
vous avez compris à quel point les illusions du monde physique sont fugaces !...
Heureusement, vous avez déjà dépouillé votre corps des impressions matérielles
que vous gardiez dans les souvenirs néfastes de ce qui, pour l'essentiel, constituait le côté
néfaste de votre existence passée. Vous vous êtes reposés au terme de labeurs insensés et
douloureux, en reconstituant votre organisme spirituel, affaibli dans les luttes.

4
« Maintenant, il faut que vous vous éleviez pour les tâches dignes ! De l'autre
côté de la Terre, ceux que vous avez aimés rêvent et souffrent encore. À la surface de cet
orbe lointain, des hommes se débattent, obsédés par l'orgueil et l'impénitence.
Là, tout un champ de travail illimité se déploie sous vos yeux. Guerres
destructrices, sentiments avilissants, cœurs affligés, collectivités souffrantes, flagélées par
les privations les plus dures, les lois absurdes, l'ignorance, le martyre, les folies, tout est
confus, en attendant la lumière spirituelle.
« Les hommes ont lutté pendant des siècles pour trouver la vérité là où elle est
introuvable.
Un jour, il leur fut donné l'occasion de contempler le visage lumineux du Divin
Plénipotentiaire. Il y avait une régénération partielle des abus perpétrés et un grand
argument de civilisation a été observé.
Les créatures humaines, cependant, ont très vite oublié le Sublime Envoyé. Les
abus de toutes sortes reparurent ; la vérité a été obscurcie et l'erreur s'est rétablie dans le
monde.
« Les hommes, dans leur soif de connaissance, ont alors créé des philosophies et
des sciences, qui ne peuvent cependant pas aller au-delà de la matière, dans son
expression la plus grossière.
Dans l'orbe terrestre, il y a donc actuellement une éclipse des lumières spirituelles.
« C'est à nous d'opérer le mouvement grandiose de restauration des croyances
pures. Tournons-nous vers le sol ingrat de ce monde d'expériences et d'épreuves, où le
pain, qui nourrit le corps, est mélangé aux peines amères des âmes.
« Travaillons ! Sortons les créatures humaines de leur inertie morale. Vérifions
notre action sous le regard aimant de Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie … »

La mission consolatrice des Esprits sur Terre


Mais à ce moment-là, il y eut, dans cette merveilleuse conférence, un étrange «
staccato ». Un éclair indescriptible, splendide dans sa beauté et son silence, illumina les
profondeurs de l'Illimité.
Je ne pouvais pas vous dire ce qui s'est alors passé ; un sentiment intraduisible
d'extase et de vénération s'est emparé de nos âmes, nous faisant nous prosterner, pleins de
componction et de larmes.
Tous les esprits, qui fraternisaient ici, ressentirent comme moi à ce moment-là,
une nouvelle énergie et, sans pouvoir dire ce qui s'était passé, nous acquîmes une force
que nous ne possédions pas, une étrange illumination, nous amenant à nous retourner vers
la surface de la Terre, à laquelle nous avons apporté la mission consolatrice.
Depuis cet instant, nous avons intégré les rangs de ceux qui luttent pour
l'émergence d'une nouvelle ère pour l'humanité et, en travaillant aux côtés de tous ceux
qui se trouvent sous l'emprise de la chair, en les éclairant et en les réconfortant, de
manière indirecte, sans ressentir tangiblement l'influence de notre action, nous voulons
dire à tous les hommes ce qui nous a été dit à ce moment indescriptible :
- Suivons Jésus ! … Il est le Chemin, la Vérité et la Vie !
Et que l'Envoyé Céleste, dans son infinie miséricorde, fasse descendre dans
chaque cœur la merveilleuse lumière de l'éclair divin de son amour.
12

4
Un au revoir

Mon fils, voilà dans mes lettres sans prétention, les premières impressions de mon
Esprit dans la vie de l'Au-delà de la Tombe.
Malgré tous mes efforts, je n'ai pas pu être fidèle dans mes descriptions
concernant l'aspect que prennent les environnements de la forme désincarnée.
Les objets et les panoramas qui ne correspondent pas aux choses connues sur
Terre, il est naturel qu'ils restent étrangers à la compréhension de l'homme, et de là naît la
difficulté pour l'âme libérée de se manifester avec l'objectif d'éclairer les créatures
terrestres concernant la vie extra-charnelle.
Mes pages reflètent précisément le panorama des plans d'erraticité dans le
déroulement de la dernière catastrophe mondiale, qui a endeuillé des milliers de cœurs
lors de ma séparation de la vie matérielle. Elles peuvent, aux yeux des incrédules, être
remplies d'affirmations audacieuses et peu accessibles à l'entendement. Mais la mort est
souveraine et un jour, les croyants et les incroyants croiseront les chemins de la vie
erratique et seront certains du sens des choses spirituelles.
À la fin de cette série de mes élucubrations, je rends grâce à Jésus pour les avoir
réalisées et le Guide charitable, qui m'a assisté dans l'exposition de mes idées, en m'aidant
dans les déficiences de mon inculture.
Dans les moments où je vous ai approché pour écrire, j'ai ressenti son influence
salutaire, me dictant des passages entiers afin que je puisse les transmettre le plus
fidèlement possible.
D'innombrables fois, il a corrigé la pauvreté de mes facultés d'expression et je lui
dois ce que j'ai pu écrire grâce à vous.
Il est possible, mon fils, que plus tard je continue à écrire quelque chose de
nouveau ; cependant, tant que ma voix se tait, continuez à accomplir la tâche qui vous a
été confiée, en gagnant le salaire d'un bon travailleur.
Nous savons combien vous avez souffert dans l'accomplissement de vos devoirs
médiumniques.
Les sacrifices, les difficultés et les privations, y compris les épines acérées qui
parsèment vos chemins, tout cela représente le moyen de rédemption que la magnanimité
du Seigneur nous offre sur Terre pour notre sauvetage spirituel.
Supportez donc avec courage, avec une sérénité chrétienne, les revers de votre
existence.

Exercez votre ministère en faisant confiance à la Divine Providence.


Que votre médiumnité soit comme une harpe mélodieuse ; cependant, le jour où
vous recevrez les faveurs du monde comme si vous vendiez ses accords, elle se rouillera
à jamais. L'argent et les intérêts seraient du vert-de gris sur ses cordes.
Soyez pauvres, en pensant à Celui qui n'avait pas de pierre sur laquelle reposer sa
tête endolorie, et quant à la vanité, ne gardez pas son venin dans votre cœur. Dans sa
coupe empoisonnée, beaucoup ont perdu leur existence heureuse sur le plan spirituel
comme s'ils avaient été ivres d'un vin sinistre.

Ne considérez pas votre médiumnité comme un don.

4
Le don est un présent et vous ne méritez toujours pas les faveurs du Très-Haut
dans votre imperfection.
Réfléchissez que si la Vérité vous a beaucoup demandé, c'est que vote dette est
énorme devant la Loi divine.
Considérez tout cela et ne vous écartez pas de l'humilité.
Dans les tourments passagers de votre tâche, souvenez-vous que vous êtes aidé
par l'affection de vos Guides intangibles.
Dans les nuits silencieuses et tristes, lorsque vous élevez votre prière vers
l'Illimité, nous veillons sur vous et nous supplions Dieu de vous accorder force et
résignation.
La vie terrestre est amère, mais elle est éphémère.
Adieu, mon fils ! ... Dans toutes les hésitations et les incertitudes de votre vie,
souvenez-vous que vous avez dans cet autre monde, où vous retournerez, une sœur
dévouée qui s'efforce d'avoir le même cœur débordant de sacrifice et d'amour, auprès des
enfants qu'elle a laissés sur Terre.

13

4
Dans le plan des désincarnés
(Sommaire)

Il n'y a pas longtemps, mon fils, vous avez exprimé le désir que je vous décrive
l'endroit où je me trouve maintenant sur le plan spirituel. Il est assez difficile de donner
une description littérale de mon nouvel environnement, mais je vais essayer de le faire,
malgré les lacunes naturelles qui se présentent.
La Terre est le centre, c'est-à-dire le siège d'un grand nombre de Sphères
spirituelles qui l'entourent de manière concentrique.
Je ne peux pas préciser le nombre de ces Sphères, car elles s'étendent jusqu'à une
limite que ma compréhension ne peut atteindre pour le moment.
Plus l'être sera évolué, plus sa demeure sera élevée, jusqu'à atteindre le point où
ces Sphères s'interpénètrent avec celles d'autres mondes plus parfaits, en suivant les
Esprits dans cette échelle ascendante de progrès, sous tous ses aspects.
Ce n'est que maintenant que j'ai réussi à passer dans la deuxième Sphère, après
des efforts douloureux en faveur de l'amélioration de ma personnalité. Je vais essayer de
résumer le plus possible pour vous donner une idée de mon habitat.

Une terre perfectionnée


Ici, mon fils, je suis surprise, car je vois une sorte de continuation de la planète
que nous avons laissée derrière nous. Imaginez la Terre, pleine de ses beautés naturelles,
mais moralement plus perfectionnée et vous aurez l'image de cette seconde Sphère qui
me sert de demeure.
Nous avons des maisons, des oiseaux, des animaux, des réunions, des instituts
comme ceux des familles terrestres, où les Esprits sont groupés par les plus saintes
affinités.
L'art ici est plus beau et plus parfait, et comme le culte de Dieu fait partie
intégrante de toutes choses dans notre nouvelle vie, il y a beaucoup de joie parmi nous.
Moi, par exemple, je me sens entourée de compagnons très gentils, avec qui je me
consacre aux tâches qui me sont confiées.

Comme dans un grand quartier…


Le lieu où nous nous réunissons est comme un grand district terrestre, sous la
direction d'un chef. L'autre jour, vous avez souhaité connaître les choses plus en détail, et
je cherche à satisfaire votre curiosité.
Notre gouverneur s'appelle Aulus, si je peux vous transmettre ce nom dans un
langage équivalent au dictionnaire terrestre. Il est un Esprit élevé, dont nous sommes loin
d'atteindre le progrès et la supériorité.
Il a été l'un des martyrs anonymes du christianisme naissant et, depuis des temps
reculés, une telle entité a stimulé son évolution, qui se poursuit dans de hauts vols vers le
giron de l'amour de Dieu.

4
Nous l'appelons Prince, si nous pouvons tout vous dire, afin que vous puissiez
comprendre.
Et quant à nous, qui lui obéissons joyeusement, intégrés dans la connaissance de
la hiérarchie qu'il y a ici quelque chose de beaucoup plus sacré que ce qui est connu sur
Terre, nous ne sommes pas inactifs.
Toute l'activité du district spirituel sous l'administration d'Aulus est constituée de
noyaux destinés à aider et à secourir ceux qui luttent parmi les incertitudes et les larmes
de la Terre.

Les prières des hommes


Notre spécialité est d'examiner les prières des êtres terrestres, en allant dans les
maisons de prière ou dans tout lieu où il y a un Esprit qui demande et qui souffre.
Les demandes de chacun sont alors notées et examinées par nous, en nous
efforçant d'établir la nature de la prière, ses mérites et ses démérites, son élévation ou son
infériorité afin de déterminer l'aide nécessaire.
Même les prières des enfants sont prises en considération : chaque demande,
chaque supplication, a sa note particulière.
Il y a des prières sublimes qui s'élèvent de la Terre vers notre région, mais elles
sont si pures qu'elles traversent nos régions comme des jets de lumière, cherchant des
Sphères plus hautes et plus élevées que la nôtre.
Il y a aussi les imprécations les plus noires et les plus douloureuses. Toutes,
cependant, méritent notre affection particulière et une attention attentive.
Il existe de nombreux Esprits élevés sous les ordres immédiats d'Aulus, et qui
viennent nous transmettre les ordres nécessaires.
Nous les appelons des anges, pour vous donner une expression du respect et de la
vénération que ces êtres élevés méritent de notre part, et c'est toujours un de ces anges qui
mène nos expéditions pour assister ceux qui errent et souffrent, dans les tourbillons de la
lutte matérielle.

L’échelle de la lumière
Depuis la Sphère où je me trouve, je perçois parfaitement qu'il existe une échelle de
lumière qui traverse les abîmes en reliant les Sphères entre elles.
La région immédiatement voisine de la Terre abrite de nombreux malades et de
nombreux désespérés. Nous y descendons souvent chercher nos frères qui mendient et pleurent,
en implorant le secours et l'aide de Dieu.
Dans cette région, il y a des organisations parfaites et innombrables de nombreux
mauvais esprits, qui, en se rassemblant, forment des congrégations malfaisantes et terribles. Notre
combat est continu pour garder les incarnés à l'abri de leur traîtrise et de leurs abus.
Nous avons aussi des heures de repos, où nous formons de saints et beaux projets pour
nos bien-aimés qui sont là pour nous comme des morts, enterrés dans leurs tombeaux de chair.
Beaucoup d'âmes aimantes, qui auraient pu s'élever vers des Plans supérieurs et plus
beaux, continuent ici à aider ceux qui luttent, en se postant volontairement dans ces Sphères
inférieures, dans lesquelles je me trouve, pour attendre un époux, un père, un frère, une mère,
beaucoup d'êtres chers du cœur.

5
Dans l’environnement spirituel
Là encore vous observerez que si les abîmes ténébreux existent comme les régions
infernales de certains plans dans l'erraticité, ou comme les purgatoires de la Terre, il y a aussi la
ressource de la bonté divine, qui accorde sans cesse à chacun un ange tutélaire, un stimulant sacré
en faveur de son amélioration et de sa rédemption.
Il existe ici des entités qui ne s'occupent que de la confection des costumes de leurs
compagnons, des musiques et des instruments plus parfaits et plus adaptables à l'harmonie que
ceux connus sur Terre.
Nous avons des fêtes et des assemblées sélectives, des moyens de communication, des
visions à distance, par des procédés que les hommes sont encore très loin de comprendre.
Tous nos travaux et activités sont régis par des lois vibratoires qui nous sont inconnues.
Notre matière est plus délicate, le monde végétal est beaucoup plus superbe et plus riche,
les minéraux existent aussi, plus complexes et plus beaux dans leurs étranges couleurs.
Mais il est déjà tard et nous devons nous séparer. J'ai encore l'intention de révéler
beaucoup plus de choses sur nos occupations et notre mode de vie, ayant obtenu une autorisation
supérieure pour le faire. C'est tout pour aujourd'hui. Puissiez-vous tous reposer dans la paix de
Jésus, notre divin Sauveur.

5
14
Dans les régions de lumière
(Sommaire)
Je souhaite poursuivre ce soir, mon fils, mes dissertations sur les panoramas au
sein desquels se déroulent nos activités spirituelles.
De même que les âmes incarcérées sur Terre ont parfois, lorsqu'elles deviennent
dignes de cette connaissance, des visions parfaites et transcendantes par rapport à la vie
réelle des Plans de pure spiritualité, de même certains d'entre nous, lorsqu'ils font preuve
de résignation aux dictats d'en Haut et de bonne volonté dans l'exécution de la tâche qui
leur est assignée, obtiennent la compagnie d'amis, pleins de sagesse, qui nous éloignent
temporairement de la sphère à laquelle nous appartenons, en nous conduisant à la vision
grandiose d'autres manifestations supérieures de vie supérieure, au sein d'espaces infinis.
C'est ainsi que j'ai réalisé le voyage vers Saturne, déjà décrit.
Seulement, dans les limites de notre évolution, ignorant notre condition d'entités
que l'existence de la Terre caractérise parfaitement, nous contemplons ces mondes
grandioses, scénarios sublimes d'extériorisations perfectionnées de la vie, mais sans
comprendre les phénomènes de son déroulement dans ces milieux, pour nous totalement
inconnus et ignorés.

Une expédition d'études


Il y a peu de temps, j'ai été choisi avec deux compagnons pour une expédition
d'étude relative à la lumière, et sans que je m'y attende, un haut mentor nous a gentiment
conduits sur un Plan dont je ne soupçonnais pas l’existence.
Lorsque nous nous éloignons de la sphère qui nous habite, nous ne nous sentons
jamais immédiatement chez nous. Il en va de même pour l'homme terrestre lorsqu'il est
arraché inopinément de son milieu.
Il y a toujours une sensation d'étrangeté chez ceux qui changent, en ce qui
concerne les conditions environnementales. Heureusement, ces émotions ne nous
dominent guère, car nous avons élargi nos facultés d'action, éduqué notre volonté et
discipliné nos sentiments.
Cependant, comme je le disais, nous avons traversé des abîmes de lumière et des
espaces vides, remplis de froid et d'obscurité, bien que notre mentor et guide nous assure
que l'espace n'est jamais vide, car il y a des manifestations de vie dans tous ses recoins, ce
qu'il ne nous est pas toujours donné de savoir.
À une certaine altitude, nous contemplions l'orbe terrestre qui n'était plus qu'une
étoile dans l'immensité, brillant d'une lumière rougeâtre, reflétant la clarté du soleil qui, à
son tour, nous semblait une lampe plus grande que celles d'usage courant, jusqu'à ce que
le centre rayonnant de notre système et ses compagnons qui tourbillonnent dans
l'immensité, dans des conditions de planètes opaques, semblent être des lucioles perdues
au loin, dans le silence apparent de l'Infini. Mais le spectacle à nos côtés était séduisant et
éblouissant.

5
Trois soleils de couleurs différentes
Nous avons pénétré dans une atmosphère rosée, pleine de lumière, mais d'une
douce clarté, qui se répandait en diffusant des sons dans la plus harmonieuse des
cadences que mes oreilles aient entendues dans les conditions de ma nouvelle vie.
Au-dessus de nos fronts, nous apercevions un magnifique soleil, d'un rose presque
aveuglant, qui donnait à l'atmosphère dans laquelle nous nous déplacions les plus
étranges changements. Mais la nouveauté ne s'est pas arrêtée là.
Puis nous avons remarqué qu'une étoile verdâtre brillait dans les cieux infinis,
mêlant sa lumière émeraude aux teintes rosées qui s'imprimaient sur toutes choses et,
soudain, alors qu'une de ces étoiles était au zénith et l'autre sur le point de disparaître
dans les horizons de cette merveilleuse planète, un autre soleil est apparu, jaune, couleur
d'orange mûre, teintant les paysages comme un nouvel élément.
Les conceptions audacieuses des peintres terrestres seraient en deçà des réalités
sublimes que nous avons observées concernant les effets de la lumière dans ce système
d'enchantements.
L'élément solide de l'orbe que nous avons foulé, dans l'un des mondes privilégiés
qui tournent autour de ces trois soleils de couleurs différentes, était formé de substances
qu'il ne m'est pas possible de décrire. Mais j'y ai observé l'existence d'océans et de forêts,
de jardins, de minéraux, d'animaux, et de bien d'autres choses équivalentes aux objets et
manifestations de la vie sur Terre.

Plans d'éclairage améliorés


J’ai vu les êtres pensants de cet orbe merveilleux, mais ils sont bien supérieurs aux
hommes, et ne s'occupent que de hautes œuvres d'ordre divin, dont je ne peux traduire la vitalité
essentielle dans un langage terrestre, encore si imparfait qu'il reproduit ce qui constitue une chose
inaccessible à l'entendement des hommes actuels.
Là, moi et les amis qui m'accompagnaient avons étudié, sous la férule de notre mentor, de
nombreuses nouveautés relatives aux états de la lumière et de ses vibrations dans l'éther, base
primordiale de toutes les constructions et organisations de la matière dans tous les mondes.
Je dois cependant vous dire que les heureux habitants de ce monde, éclairé par les trois
soleils et où les mots nuit, ombre ou ténèbres ne sont pas connus, ont pu nous voir et nous
comprendre, mais nous n'avons pu pénétrer dans leurs problèmes, ni dans l'élévation et la
supériorité de leurs travaux, en raison de notre état moral.
Seul notre Maître pouvait converser avec eux, mais d'après ce que j'ai pu observer, je dois
ajouter que ce sont des créatures très douées de sensibilité et d'intelligence vive.
Une grande bonté rayonne de leurs pensées, car nous nous sommes sentis
merveilleusement bien disposés lorsque nous étions en contact direct avec leur environnement.
Leurs habitations sont caractérisées par une architecture éminemment intéressante.
Presque toutes les maisons ont des tours comme des aiguilles, tant elles sont élevées, et leur
lumière a des applications que je n'ai pas pu comprendre moi-même, tant est transcendante leur
œuvre, c'est-à-dire les activités où leurs vibrations sont employées.
J'ai appris, cependant, que la lumière des étoiles, dans sa substance intrinsèque, contient
de profondes potentialités de nature électrique. Même sur Terre, dans le futur, les hommes
comprendront ces choses lorsqu'ils seront capables de disséquer et de comprendre le spectre
solaire.
Mais il est déjà tard. J'ai d'autres choses à faire et je reviendrai bientôt. Que Dieu vous
bénisse et vous accorde sa sainte paix.

5
15
Dans les sphères voisines de la Terre
(Sommaire)

Nombreux sont ceux qui, au moment de la mort, présument la rencontre


inattendue d'une source intarissable d'omniscience et jugent, dans leur inertie
intellectuelle, que les Esprits sont des créatures surnaturelles dont la zone lucide a déjà
atteint le zénith de la connaissance.
De tels jugements sont absolument faux non seulement dans leur fondement mais
aussi dans leur structure, puisqu'ils supposent que l'Esprit incarné représente une autre
individualité, conférant à la chair certains pouvoirs qu'elle est très loin de posséder dans
sa situation d'élément passif et malléable. La matière, avec son complexe atomique, ne
signifie rien d'autre qu'une couverture temporaire, une condition nécessaire à la
tangibilité de l'être.
Cependant, ce n'est que lorsque les lésions organiques, au sein des épreuves
individuelles, créent des obstacles à l'élan évolutif de la personnalité, qu'elle dispose
d'une zone d'influence naturelle sur le développement moral des individus.
Par exemple, les fous (non obsédés), les aveugles de naissance, ceux qui viennent
du berceau avec de graves dysfonctionnements corporels ; de tels esprits doivent entraver
leur cercle de progresssion dans l'action de l'organisme.
Mais, pour la généralité des hommes, la matière n'est qu'un vêtement temporaire,
que le phénomène de la mort nous fait échanger contre un autre, différent dans ses
expressions structurelles, mais toujours la même base d'ordre matériel, en accord avec les
besoins du nouveau Plan où nous devrons développer nos activités.
Il est donc naturel que notre environnement soit encore largement caractérisé par
les idées et les conceptions de la Terre.
Nombreux sont ceux qui examinent nos descriptions de l'Espace, imbus d'idées
préconçues, incapables de nous critiquer avec impartialité d'esprit.
Cependant, cela ne change rien à notre manière très particulière de vivre ici. Les
lois naturelles sont toujours les mêmes. L'ordre, dans son expression divine, ne peut être
changé.
Si les noyaux humains entraient dans le tourbillon d'une conflagration universelle
et si toutes les créatures perdaient la vie dans leurs excès, le soleil ne cesserait pas de
voyager dans l'immensité, la lune continuerait ses changements, les courants polaires
seraient les mêmes, la nature continuerait à créer sous le regard miséricordieux de Dieu et
les étoiles, parmi leurs reflets, souriraient, de loin, à la Terre silencieuse et inhabitée
Il est donc inutile de se révolter ou de ressentir de l'incompréhenssion face à nos
exposés de la vie réelle. La critique ne détruit pas les réalités, aussi judicieuses qu'elles
puissent nous paraître.

La vie partout
Notre vie ici est le prolongement de la vie humaine.

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Il n'y a pas de vide dans l'Univers. Toutes les zones interplanétaires regorgent de
vie dans ses manifestations les plus diverses.
Une goutte d'eau renferme un univers infinitésimal où vit, travaille et palpite une
grande humanité microscopique.
Si Dieu demeure inaccessible à notre compréhension actuelle, puisque nous ne
pouvons le concevoir selon notre individualité, le seul indice que nous ayons pour
apprécier les autres, même la Vie comme manifestation de sa divinité n'est pas encore
comprise par nous, dans toute son intensité de ses multiples grandeurs.
Ici, nos activités se déroulent, à la manière des hommes, et dans cette seconde
zone où je me trouve et où j'attends l'heureuse opportunité de me réincarner sur Terre,
tout ce que j'observe, c'est que les hommes sont plus perfectionnés dans leur manière de
sentir, l'hypothèse de guerres et de décimations de toutes sortes étant totalement éliminée.
Il y a plus d'élan de fraternité dans ces noyaux d'êtres, où les sentiments humains sont
agités dans leur généralité.

Les affinités raciales


L'amour, l'espoir, la tristesse, la foi, la confiance, le caractère, la sincérité et
d'autres attributs de la personnalité humaine, sont ici vivants et palpitants.
J'ai observé cependant que, bien que libre du danger des luttes fratricides, il existe
entre tous un grand mouvement d'affinité raciale, et il me semble que la question des
races ici sur la Terre est subordonnée à un fort ascendant de la nature spirituelle.
Les Saxons, les Latins, les Arabes, les Orientaux, les Africains, forment ici de
grandes phalanges à part et dans des endroits différents les uns des autres.
Dans les noyaux de leurs activités, ils conservent les coutumes qui les
caractérisaient et il est profondément intéressant d'observer de près comment ces
immenses colonies spirituelles diffèrent les unes des autres, bien qu'elles soient reliées
par les liens les plus saints de la fraternité et de l'amour.

L’hégémonie de Jésus ; la sphère pleine de soleil


Beaucoup des composants de ces noyaux conservent si profondément enracinés le
mode de pensée qu'ils possédaient sur la planète terrestre, que rares sont ceux qui ne
rechignent pas à accepter l'hégémonie spirituelle de Jésus-Christ, comme orienteur et
guide de l'orbe que nous avons quitté et auquel nous sommes encore liés par de forts liens
de nature affective, selon le degré de progrès que nous avons déjà atteint.
Il est donc courant de remarquer partout des prédicateurs de l'Évangile du Maître,
qui éclairent les consciences et illuminent les raisonnements.
De nombreuses colonies ignorent encore le message de la Bonne Nouvelle, bien
qu'elles aient leurs lois de charité, de fraternité et d'amour, comme la Terre les avait avant
l'accomplissement des prophéties qui annonçaient l'apparition du Seigneur.
Mais au-dessus de toutes ces Sphères, selon les explications que j'ai reçues de
grands maîtres de la Spiritualité, il existe une Sphère pleine de soleil, de clarté
bienheureuse et de beauté indicible, d'où provient la source que nous pouvons appeler
inspirante.

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De son centre émanent toutes les connaissances élevées qui félicitent les lois
humaines et ses rayons sont reflétés par les esprits qui sont en correspondance directe
avec sa grandeur, dans des conceptions de bonté, de tolérance, de sagesse et d'amour.
Cela explique pourquoi, bien avant le Christ, il y avait déjà en Inde de grands
penseurs, essentiellement évangéliques dans leurs doctrines, comme la Grèce, l'Égypte et
l'Orient possédaient déjà les théories de la solidarité et de la fraternité humaine.
De cette sphère grandiose provient l'équilibre de tous les courants spirituels entre
la Terre et les sphères qui lui sont concentriques.

Continuation de la terre
C'est ainsi que j'ai vu ici de nombreuses extravagances de mœurs. Par exemple,
dans la première Sphère, qui est plus attachée à la Terre et à ses illusions, nous avons de
nombreuses organisations à la manière de la planète.
Il existe d'innombrables congrégations d'Esprits qui se consacrent à la sauvegarde
de leurs idéaux religieux sur l'orbe terrestre.
L'Église romaine, par exemple, y a des organisations, des couvents, des
confréries, qui défendent ses erreurs, et ainsi, de faction en faction, vous pourrez
comprendre l'immensité de notre combat.
Dans les colonies des anciens vestiges de l'Afrique, j'ai appris à connaître des
coutumes insolites, comme des danses étranges, au son d'une musique bizarre qui m'a
donné l'impression de fandangos, si préférés des esclaves au Brésil.
La lutte engagée n'est pas mince. Notre existence est la continuité de la vie
matérielle avec toutes ses caractéristiques.
De là vient notre conseil permanent de préparer une vie meilleure par l'acquisition
de la vertu et de la connaissance.
Tout comme j'ai visité d'autres mondes et d'autres environnements, dont la beauté
constitue un stimulant sacré pour ma volonté de progresser et d'apprendre, j'ai également
été témoin de nombreuses choses lamentables, optant toujours pour l'exhortation
fraternelle, afin que vous sachiez profiter de votre temps face à l'orbe que vous habitez
désormais.
J'aimerais vous parler des manifestations de la vie à la surface de Mars, mais il
faut compter avec vous du temps, si nous sommes de votre côté, et c'est ainsi que
j'observe l'avancée des heures. Si Dieu le permet, je parlerai la semaine prochaine d'autres
enseignements obtenus par moi sur cette Terre lointaine.
Que Dieu vous donne bonne nuit et vous bénisse.

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La planète Mars
(Sommaire)
Mes amis, c'est avec la permission de nos Guides sur les Plans Supérieurs que je
souhaite poursuivre mes récits d'Outre-Tombe ce soir. Nous n'avons pas la prétention de
résoudre des inconnues scientifiques ou de déroger aux décrets du Très-Haut, qui, de ce
côté, mérite la plus sublime de toutes les vénérations.
J'écris ces impressions dans le seul but de consoler ceux qui souffrent, dans le but
d'élargir les espoirs de ceux qui nous comprennent, afin qu'ils attendent, confiants dans la
bonté de Dieu, le prix gratifiant de la vie dans d'autres lieux plus heureux, où la joie ne
s'éteint pas, comme sur la Terre, et où la paix est une vibration permanente dans la pensée
de toutes les créatures.
Ici, j'ai appris qu'il existe des mondes de toutes sortes, diversifiés dans leur nature
comme l'essence des sentiments des âmes. Des mondes de douleur, de bonheur,
d'apprentissage, de lutte, de régénération.
Toutes ces patries lointaines, que vos télescopes focalisent, dans l'immense nuit,
ne sauraient être vides et abandonnées. Une ville bâtie, riche de monuments et
d'ouvrages, sans habitants et sans vie est incompréhensible. Les planètes, qui roulent à
l'infini, constituent la famille universelle par excellence. Chacune d’elles renferme une
humanité, sœur de toutes les autres qui vibrent dans l'immensité.
C'est une vanité insensée pour l'homme terrestre que de prétendre être la seule
créature pensante de l'Univers, même si la Terre est l'un des plans les plus sombres et les
plus amers pour ceux qui ont déjà connu une partie de l'immortalité que l'évolution du
sentiment et du raisonnement peut procurer. Pour les âmes enflammées par l'amour, la
Terre est vraiment le coin de l'exil et de l'ombre.
Cependant, vous qui étudiez, pris de la disposition bienfaisante de connaître la vie
spirituelle dans ses modalités les plus lointaines et les plus multiples, vous devez
conserver dans votre cœur le trésor divin de l'espérance. Si la douleur vous assaille
aujourd'hui, vous savez que la vie n'est pas circonscrite dans le cadre mesquin de l'orbe
terrestre. C'est le patrimoine de la Création et la divinité de toutes choses, c'est la
vibration lumineuse qui s'étend à travers l'infini, dans sa grandeur et son mystère sublime.

Le voyage vertigineux
Mais j'avais promis de vous parler de mon excursion sur la planète qui est votre
voisine et je m'égare dans des considérations doctrinales et philosophiques, en oubliant la
portée de ma visite.
C'est une affirmation audacieuse pour votre science que de vous dire que j'ai pu
voir la planète Mars, en m'identifiant à ses éléments pour connaître de plus près ses
beautés ignorées.
La vérité, cependant, a aussi ses révélations à travers les chemins de la foi. Tout
ne se montre pas seulement dans l'analyse à froid des laboratoires et de leurs cornues. Les
grandes réalités parlent d'abord au cœur. À l'heure actuelle, en l'absence d'éléments

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matériels plus positifs, nous vous parlons comme si nous étions victimes de nos élans
imaginatifs, mais un jour viendra où les hommes vérifieront, avec les positivités requises,
la véracité de nos affirmations.
Comme en d'autres occasions, mes amis, je ne pouvais pas faire seul une
excursion de cette nature. Mon guide habituel a guidé mes pas. Ainsi, une forte pensée de
notre volonté, concentrée sur cet objectif, a suffi pour que nous fassions ce voyage
vertigineux, qui n'a duré que quelques secondes, selon votre compte du temps sur Terre.

Le paysage de Mars
Je me suis vu devant un lac merveilleux, à côté d'une ville, composée de
bâtiments profondément analogues à ceux de la Terre. Seule la végétation était
légèrement rougeâtre, mais les fleurs et les fruits se distinguaient par la variété des
couleurs et des parfums.
J'ai parfaitement compris l'existence d'une atmosphère semblable à celle de la
Terre, mais l'air, dans sa composition, m'a semblé beaucoup plus léger. Le Maître, qui
m'accompagnait, m'a assuré que la densité sur Mars est beaucoup plus faible, ce qui rend
l'atmosphère très raréfiée.
J'ai vu des hommes plus ou moins semblables à nos frères terrestres, mais leurs
corps avaient des différences appréciables. En plus des bras, ils avaient de légères
protubérances le long des omoplates en guise d'ailes qui leur donnaient des facultés
volitives intéressantes.
J'ai réalisé que la vie de l'humanité martienne est plus aérienne. Des machines
puissantes, très curieuses dans leur structure, traversaient l'air dans toutes les directions.
J'ai vu des océans, même si l'eau m'a semblé moins dense et ces mers étaient très
peu profondes.
Il y a un système de canalisations là-bas, non pas en raison des travaux
d'ingénierie de ses habitants, mais en raison d'une détermination naturelle de la
topographie de la planète qui met toutes les mers en communication continue.
Je n'ai pas vu de montagnes, les immenses plaines étant remarquables, où les
heureux habitants de cet orbe exercent leurs activités coutumières.
Les eaux sont beaucoup plus rares. Les pluies sont quasi inexistantes, montrant le
ciel généralement sans nuages.
Le protecteur m'a dit qu'une grande partie des eaux de cette planète disparaissait
dans les infiltrations du sol, se combinant avec les éléments chimiques des roches,
s'excluant de la circulation ordinaire de l'orbe.

L'évolution martienne
Le sage mentor spirituel m'a également assuré que l'humanité de Mars a évolué
plus vite que celle de la Terre et que depuis le début de la formation de ses noyaux
sociaux, elle n'a jamais eu besoin de détruire pour vivre, loin des conceptions des
hommes terrestres dont la vie ne va pas sans mort et dont les estomacs sont toujours
pleins des viscères et des victuailles des autres êtres de la Création.

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Le jour y est le même que sur Terre, car il compte 24 heures et presque 40
minutes, mais les années se composent de 668 jours, ce qui allonge les saisons, sans
changements brusques de nature climatique si néfastes à la santé humaine.
Le maître prudent m'a également dit que les Martiens avaient déjà découvert une
grande partie des secrets des forces cachées de la Nature. Ils connaissent les profondes
énigmes de l'électricité, savent s'en servir avec maîtrise. En matière d'astronomie, ils sont
éminemment plus avancés que leurs congénères terrestres, comprenant tous les
phénomènes et la plupart des mystères de la nature de votre planète.
J'y ai vu de formidables appareils photoélectriques qui enregistrent, avec une
précision mathématique, presque toutes les expressions phénoménales des mondes les
plus proches de cet orbe merveilleux. Au lieu du satellite qui éclaire vos nuits, j'ai
observé que Mars est desservi par deux. Deux lunes qui semblent graviter l'une vers
l'autre, mais plus petites, beaucoup plus petites que la vôtre.

Grande spiritualité
Cependant, ce qui m'a le plus surpris n'était pas les expressions physiques de cette
planète, si avancée par rapport à la vôtre. La société y est constituée de telle manière que
les guerres ou les fléaux seraient des phénomènes jamais prévus ou soupçonnés. La
vibration de paix et d'harmonie qui y est ressentie irradie dans les cœurs un bonheur
jamais rêvé sur Terre. La spiritualité la plus profonde caractérise cette humanité, riche
d'amour fraternel et de respect du Créateur.
Il ne m'est pas possible pour le moment de vous parler de l'organisation de leurs
collectivités, régies sur la base de la meilleure fraternité. Cependant, j'espère toujours le
faire avec la permission de notre Père.
Et comme notre ami Emmanuel a encore besoin d'écrire, je vais m'arrêter ici, en
suppliant Jésus de nous envelopper tous dans la vibration lumineuse et divine de la
bénédiction de son amour.

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Au seuil des grands événements
(Sommaire)

Dans le lieu où nous nous trouvons, notre intérêt pour les études est très profond
et grandissant, que nous perfectionnons, au prix d'initiatives pas toujours faciles à
conquérir.
Comme je l'ai déjà observé, mes activités se développent autour d'un grand
nombre d'entités qui ne se consacrent qu'aux problèmes d'aide spirituelle à toutes les
âmes qui souffrent et se rachètent sur Terre, dans le creuset des renoncements et des
grands sacrifices.
Ces derniers temps, nous avons été réunis en mouvements extraordinaires, près du
pont dont j'ai déjà parlé, et qui traverse la distance incommensurable qui sépare votre
orbe de la première sphère qui lui est concentrique. Il y a d'innombrables Esprits qui
luttent de l'autre côté de celui sur lequel nous nous trouvons, en s'efforçant de faire la
difficile traversée.

Esprits hallucinés
Les spectacles auxquels nous assistons sont douloureux, car ces âmes perturbées
et souffrantes constituent une immense foule d'hallucinés et de fous. Beaucoup de nos
compagnons traversent courageusement l'abîme (parfois ces mouvements présentent des
dangers aux esprits inexpérimentés de ma Sphère, dangers de nature fluidique, donc
conformes aux éléments de notre matière et de notre organisation) mais leurs efforts pour
consoler ces créatures mutines sont frustrés.
Imaginez quelqu'un sous l'empire d'une souffrance indescriptible ; la douleur
l'impressionne de telle manière, en désorganisant sa faculté sensorielle, qu'il est incapable
d'entendre la consolation fraternelle ou l'exhortation amicale.
C'est peut-être à cause de cet état de trouble extrême que les âmes affligées, au
secours desquelles nous sommes engagés, ne nous entendent pas, et se laissent aller aux
imprécations les plus douloureuses. Des suppliques, des cris angoissés, des sanglots, des
gémissements, résonnent en nous et nous avons cherché, dans le refuge de la prière à
Dieu, les ressources nécessaires pour ces collectivités spirituelles, sorties de la planète en
ces derniers jours. Très rares sont les individualités qui parviennent à entendre notre
appel ou à appréhender nos observations.

La tâche du salut
Nous avons ici des instruments semblables à des canots de sauvetage, où certains
Esprits parviennent à se transporter dans notre environnement, pour se donner le

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traitement et le repos qui leur sont nécessaires, mais les conditions psychiques de ces
âmes sont très regrettables.
Trop touchants sont les cris maternels, les prières ferventes et angoissées que nous
avons entendues, filles des opprimés gémissant de mains malheureuses.
Nous cherchons à offrir l'aide de notre assistance à tous ; néanmoins, il est
difficile d'obtenir un résultat immédiat et efficace.
Malgré l'incompréhension avec laquelle nous sommes généralement accueillis,
nous parvenons encore à éviter bien des maux et à conjurer bien des malheurs dans la
limite des possibilités de notre influence indirecte.

Un nouveau cycle évolutif


Nous interrogeons les Maîtres qui nous dirigent sur les situations douloureuses
auxquelles nous assistons, avec une infinie tristesse, en raison des dernières luttes
fratricides qui se sont déroulées à la surface de la planète. Et nos vénérables mentors
spirituels nous éclairent toujours en nous expliquant que la Terre est en train de connaître
un nouveau cycle évolutif.
Ils nous expliquent donc que ces mouvements ne visent pas seulement à
l'accomplissement exact des épreuves individuelles et collectives des hommes et des
peuples, mais qu'ils représentent également un travail épuisant sur les multitudes
humaines, en sélectionnant les âmes alors incarnées en ce monde.

Les courants migratoires


Nos Maîtres nous ont parlé des grands courants migratoires qui modifient les
civilisations, en affirmant que le monde actuel est à la veille de ces mouvements
inévitables. Nous avons alors compris que tout progrès dans la civilisation terrestre
dépend de l'économie, sur laquelle repose tout l'édifice de l'organisation sociale.
Nous avons ainsi appris qu'à une époque très reculée, alors que la planète était sur
le point d'inaugurer une nouvelle position progressiste, il s'est produit le déplacement des
races aryennes qui ont envahi les territoires européens.
La congestion de certains pays, le problème de l'économie réglementée, le besoin
d'expansion que de nombreuses nationalités éprouvent à l'époque moderne constituent
une détermination désespérée de ces courants migratoires, dont le passage est marqué par
des guerres destructrices, répétant de nouvelles solutions aux grandes questions de vie
collective.
Nos guides affirment donc que nous ne faisons que commencer à assister aux
grands événements qui doivent se produire inévitablement dans les années à venir. Les
races jaunes et certains noyaux de la civilisation occidentale ont besoin d'expansion et
d'une nouvelle source économique pour résoudre les problèmes qui les assaillent ; et,
dans ces mouvements douloureux mais nécessaires, l'humanité se purifie, se perfectionne
de plus en plus pour son glorieux avenir spirituel.
Tout en reconnaissant tout cela, pour des âmes peu expérimentées en ce qui
concerne ces énigmes des peuples, les tableaux isolés, tels que nous les avons connus,
sont profondément affligeants.

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Mais la douleur, la douleur souveraine qui, là-bas sur Terre, fait plier tous les cous
et soumet tous les fronts, est également ici avec nous, dans l'acquisition des
enseignements, en exerçant sa fonction de remodelage et de perfectionnement de toute la
gloire suprême de la vie.
Cependant, Seigneur, vous qui êtes la grandeur et la suprême miséricorde de
l'Univers, étendez vos mains magnanimes vers la Terre, demeure d'ombres et d'épreuves,
où nos frères se livrent au plus profitable des apprentissages.
Donnez-leur la force d'esprit et la résignation dans leurs luttes contre l'adversité
douloureuse, en levant les yeux vers vos empires resplendissants, où nous comprenons les
affirmations lumineuses de la Vie Spirituelle.
Protègez-les tous, Seigneur, en intégrant leurs consciences dans le droit chemin
du salut et leurs intelligences dans la compréhension profonde de vos lois. Que la Terre
connaisse la nouvelle ère de l'amour et de la fraternité spirituelle.

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Un mot aux personnes souffrantes
Pages reçues le 30/10/1936
En concluant la deuxième édition de notre volume, consacré aux petits orphelins,
mon fils voudrait que j'adresse un mot à ceux qui souffrent.
Mais je ne peux pas leur en dire plus que ce que je vous ai déjà dit dans
l'ensemble de mes pages sans prétention et humbles. J'ai dit à tous ceux qui souffrent,
avec des mots simples, mes impressions d'Outre-Tombe, en essayant de m'adresser en
particulier à tous les souffrants pour lesquels le vent du malheur est le plus froid.
Beaucoup d'Esprits ont passé négligemment leurs yeux sur les pages où j'ai essayé
de consigner les émotions de mon âme, malgré les difficultés insurmontables pour me
faire comprendre. D'autres ont déploré l'absence de caractéristiques scientifiques dans
mes communications, soucieux de la rigueur des critiques détaillées.

Ces lettres, cependant, n'ont pas été écrites pour les théories scientifiques qui
fleurissent en ce siècle, au bord de la route du Spiritisme évangélique. En consacrant mon
respect et ma vénération aux études des sages terrestres, je ne saurais répondre à leurs
désirs de connaissances supérieures, dans mon insignifiance individuelle.
Je les ai écrites en pensant aux mères souffrantes, dont le cœur déchiré n'a pas
d'autre lumière sur le chemin obscur de la Terre, que les espérances et les supplications
placés dans le Ciel ; Je vois, d'ici, les amères difficultés et les acerbes douleurs et je sens,
émue par la torture des affligés, crier à la miséricorde infinie de Jésus.
Je les ai écrites en méditant sur les attentes anxieuses des hommes désolés que les
douleurs entourent et humilient, dans les voies aspirantes du devoir et les obligations les
plus douloureuses.
Oui !… La phalange où je dois exécuter les plus saintes déterminations
spirituelles, connaît bien des misères cachées et bien des larmes inconnues …
Les grands malheurs ne se limitent pas toujours aux maisons publiques de la
souffrance. Sous les soies somptueuses et au son de la musique festive, nous cherchons à
guérir les ulcères cancéreux et à paralyser les sanglots de nombreux cœurs qui se
purifient sur Terre.
Nous ne dédaignons pas les précieuses activités des Esprits insatisfaits qui
élargissent actuellement les horizons scientifiques du siècle, avec l'aide de l'Outre-
Tombe. Mais nous considérons l'expression évangélique et moralisante du spiritisme
comme son objectif premier.
L'Europe n'est-elle pas, depuis la fin du siècle dernier, pleine de phénomènes
supranormaux, et servie par les constitutions médianimiques les plus puissantes ? De
grands maîtres n'ont-ils pas offert à tout le continent le fruit de leurs examens et de leurs
recherches, dans la large voie des sciences terrestres ? Cependant, depuis de nombreuses

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années successives, la confusion s’y est installée dans les âmes, empoisonnant les sources
culturelles de l'Ancien Monde.
Dans les terribles tromperies politiques de l'Église catholique romaine, toute
l'Europe se prépare, dans l'attente anxieuse, de la cruelle guerre des extrêmes.
Entre la science humaine et la sagesse spirituelle, il y a toujours eu une distance
considérable. La première est l'enfant du travail agité et passager des hommes. La
seconde est la fille des grandes et bienheureuses révélations des âmes. Dans le premier
cas, des doutes amers et des hypothèses faillibles subsistent. Dans le second vibrent les
grandes et éternelles espérances du cœur, de l'idéal éclairé de la vie supérieure.
Au sein des sciences terrestres, des incrédulités inquiétantes et angoissantes ont
prévalu de tout temps ; les œuvres dissolvantes de la critique des champs adverses ont
toujours visé la destruction du patrimoine sacré de l'être.
Aujourd'hui encore, de nombreux journalistes et éminents chercheurs, parlant de
Crookes et de Lombroso, cherchent à les discréditer en les accusant d'une baisse de
compréhension dans le traitement des phénomènes spirites. Et, dans ce mouvement
d'accusations, un temps précieux est perdu, ainsi que de nombreuses énergies qui
pourraient servir à la construction de l'édifice du bonheur humain.
Des phénomènes ? L'homme n'en trouvera jamais de plus grande que la vie de
Jésus, située dans l'Histoire. Des messages explicatifs ? Pourrait-il y avoir quelque chose
de plus grand que la parole constante de Son Évangile ?

C'est pour vous, Esprits souffrants de la Terre, que le Spiritisme a apporté un


alléluia d'espérances et de glorifications. Héros obscurs et ignorés du monde : Quelqu'un
connaît vos sacrifices, vos renoncements et vos dévouements que la planète terre ne peut
connaître ! …
Pleurez vos larmes de repentir, les yeux fixés sur le Ciel, où toutes vos pleurs sont
gardés et où toutes vos prières et aspirations sont connues.
Apprenez, à partir des expériences douloureuses de la Terre, à épeler l'alphabet de
l'amour, de la pitié et de la résignation, car si vous éprouvez l'angoisse douloureuse des
âmes malheureuses et incomprises du monde, il y a quelqu'un au Ciel qui vous tend ses
mains aimantes et compatissantes.
Travaillez, souffrez et ayez confiance dans la miséricorde divine, car ces paroles
divines n'ont pas été prononcées pour les Esprits satisfaits et heureux : « Heureux sont les
affligés sur la terre, car à eux appartiennent les joies du Ciel. »

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