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Chapitre 1 : Circuits en courant alternatif

1.1 Notions fondamentales sur le courant alternatif.


Considérons une spire tournant dans un champ magnétique homogène
dans le sens horaire (voir Figure1.1). Cette spire est alors le siège d’une force
électromotrice (F.e.m) qui varie en fonction de la position de la spire dans le
champ magnétique homogène. Selon la loi de Faraday, ou encore Faraday-Lenz,
la valeur de la F.e.m induite dans la spire est donnée par l’expression (1.1).
𝑒𝑒 = 𝐵𝐵. 𝑙𝑙. 𝑣𝑣. 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 (1.1)
Où :
 𝐵𝐵 : est l’induction magnétique du champ homogène (Tesla : T).
 𝑙𝑙 : est la longueur des deux conducteurs actifs de la spire (m).
 𝑣𝑣 : est la vitesse linéaire de la spire (m/s)
 𝛼𝛼 : est l’angle entre 𝐵𝐵 et 𝑣𝑣 (voir Figure 1.1.b et c). L’angle 𝛼𝛼 est compté à
partir de la position de la spire où son plan est perpendiculaire aux lignes
magnétiques.

Figure1.1 : Principe de la machine à courant alternatif.


Le sens de cette F.e.m est donné par la règle de la main droite dont
l’énoncé est : « Si on place la paume de la main droite perpendiculairement aux
lignes du vecteur induction magnétique de sorte qu’elles y aboutissent, le pouce
écarté orienté dans le sens du mouvement du conducteur, les doigts tendus de la
main indiquent le sens de la F.e.m. »
Lorsque la spire tourne uniformément avec une vitesse angulaire 𝜔𝜔 (rd/s)
autour de son axe alors 𝛼𝛼 = 𝜔𝜔𝜔𝜔 et,en notant 𝐸𝐸𝑚𝑚 = 𝐵𝐵. 𝑙𝑙. 𝑣𝑣 , on aura :
𝑒𝑒(𝑡𝑡) = 𝐸𝐸𝑚𝑚 . 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 (1.2)
La représentation cartésienne de 𝑒𝑒(𝑡𝑡) est donnée par la figure 1.2 qui suit.

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CIRCUITS EN COURANT ALTERNATIF

Figure 1.2 : Représentation cartésienne


 𝛼𝛼 = 𝜔𝜔𝜔𝜔 est appelé phase de la F.e.m à l’instant𝑡𝑡.
 Les valeurs courantes que prend la F.e.m à tout instant sont appelées les
valeurs instantanées de la F.e.m.
 𝐸𝐸𝑚𝑚 est la valeur maximale ou amplitude de la F.e.m.
 L’intervalle de temps nécessaire pour qu’un cycle complet des variations de
la F.e.m se produise est appelé période qu’on note 𝑇𝑇. Elle s’exprime en
secondes (s). La période est aussi définie comme étant le temps que met le
signal pour revenir à sa position initiale dans le même sens de progression.
 Le nombre de cycle du signal en une seconde est appelé fréquence qu’on
note 𝑓𝑓 (voir Figure 1.3). L’unité de la fréquence est le Hertz (1 𝐻𝐻𝐻𝐻 = 1 𝑠𝑠 −1 ).
1
La fréquence est l’inverse de la période 𝑓𝑓 = .
𝑇𝑇

Figure1.3 : Illustration de la fréquence.

 Si à 𝑡𝑡 = 0, la F.e.m est différente de zéro alors, on l’écrit :

𝑒𝑒(𝑡𝑡) = 𝐸𝐸𝑚𝑚 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑) (1.3)

 Le 𝜑𝜑 est appelé phase à l’origine de la F.e.m. Selon le signe de la valeur de


𝜑𝜑, la F.e.m peut être en avance ou en retard par rapport à l’origine des
phases. L’origine des phases est l’axe à partir duquel on commence à
compter les phases (voir Figure 1.4). Si 𝜑𝜑 > 0, la F.e.m est dite en avance

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CIRCUITS EN COURANT ALTERNATIF

sur l’origine des phases. Si par contre 𝜑𝜑 < 0, la F.e.m est dite en retard sur
l’origine des phases.

Figure 1.4 : graphe de la F.e.m déphasée.

1.2 Valeurs caractéristiques d’une grandeur périodique.


L’appréciation quantitative d’une grandeur périodique se fait à l’aide de
plusieurs paramètres dont les plus essentiels dans le présent cours sont :
1.2.1 Valeur moyenne.
La valeur moyenne d’une grandeur périodique𝑥𝑥(𝑡𝑡) de période 𝑇𝑇 est donnée
par :
1 𝑇𝑇
𝑋𝑋𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 = ∫0 𝑥𝑥(𝑡𝑡). 𝑑𝑑𝑑𝑑 (1.4)
𝑇𝑇

Pour les grandeurs périodiques à symétrie demi-onde dont les grandeurs


alternatives sinusoïdales en sont un parfait exemple, la valeur moyenne sur une
période est nulle. Pour apprécier ces grandeurs, on calcule la valeur moyenne sur
une demi-période et on la multiplie par deux.
Exemple.
Soit la grandeur sinusoïdale𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔). Sa valeur moyenne est
donnée par :

2 𝑇𝑇⁄2 2 𝑇𝑇/2
𝑋𝑋𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 = � 𝑥𝑥(𝑡𝑡). 𝑑𝑑𝑑𝑑 = � 𝑋𝑋𝑚𝑚 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔). 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝑇𝑇 0 𝑇𝑇 0
𝑑𝑑𝑑𝑑
Qu’on écrit en faisant le changement de variable 𝜃𝜃 = 𝜔𝜔𝜔𝜔 donc 𝑑𝑑𝑑𝑑 = :
𝜔𝜔

2 𝜋𝜋 2. 𝑋𝑋𝑚𝑚
𝑋𝑋𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 = � 𝑋𝑋𝑚𝑚 . sin(𝜃𝜃). 𝑑𝑑(𝜃𝜃) =
𝜔𝜔𝜔𝜔 0 𝜋𝜋

1.2.2 Valeur efficace.


Considérons que notre grandeur sinusoïdale soit un courant [𝑖𝑖(𝑡𝑡)] alors, la
valeur efficace de ce courant est égale à la valeur du courant continu qui, au
cours d’un intervalle de temps égal à la période 𝑇𝑇 du courant sinusoïdal,
dissiperait, dans une résistance 𝑅𝑅, la même quantité d’énergie.

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CIRCUITS EN COURANT ALTERNATIF

Si l’intensité du courant continu est 𝐼𝐼, donc l’énergie produite par ce


courant pendant le temps 𝑇𝑇 est :
𝑊𝑊 = 𝑅𝑅. 𝐼𝐼 2 . 𝑇𝑇 (1.5)
Pour le courant alternatif [𝑖𝑖(𝑡𝑡)] et pour un court instant 𝑑𝑑𝑑𝑑, l’énergie produite est
donnée par :
𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑅𝑅. 𝑖𝑖 2 (𝑡𝑡). 𝑑𝑑𝑑𝑑 (1.6)
Sur une période, cette quantité d’énergie est :
𝑇𝑇 𝑇𝑇
𝑊𝑊 = ∫0 𝑅𝑅. 𝑖𝑖 2 (𝑡𝑡). 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑅𝑅. ∫0 𝑖𝑖 2 (𝑡𝑡). 𝑑𝑑𝑑𝑑 (1.7)

En égalisant (1.5) à (1.6) on trouve pour la valeur efficace :

1 𝑇𝑇
𝐼𝐼 = � ∫0 𝑖𝑖 2 (𝑡𝑡)𝑑𝑑𝑑𝑑 (1.8)
𝑇𝑇

D’une manière générale, on écrit pour toute grandeur périodique :

1 𝑇𝑇
𝑋𝑋 = � ∫0 𝑥𝑥 2 (𝑡𝑡)𝑑𝑑𝑑𝑑 (1.9)
𝑇𝑇

Exemple.
Pour la grandeur sinusoïdale 𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔) on trouve, pour la valeur
𝑋𝑋
efficace : 𝑋𝑋 = 𝑚𝑚 = 0.707 𝑋𝑋𝑚𝑚
√2

1.2.3 Facteur de forme.


Le facteur de forme est défini comme étant le rapport de la valeur efficace
à la valeur moyenne. Il est sans dimension. On le note :
X
ξ= (1.10)
Xmoy

Pour une grandeur sinusoïdale, le facteur de forme est ξ = 1.11.


1.2.4 Facteur d’amplitude.
Le facteur d’amplitude est le rapport de la valeur maximale à la valeur
efficace. Il est sans dimension et on le note :
Xm
σ= (1.11)
X

Pour une grandeur sinusoïdale, on aura σ = √2.


1.3 Opérations sur les grandeurs sinusoïdales.
Les grandeurs sinusoïdales intervenant dans les circuits électriques étant de
mêmes pulsations alors, on ne s’intéressera dans ce cours qu’aux opérations sur
les grandeurs de mêmes pulsations.

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CIRCUITS EN COURANT ALTERNATIF

1.3.1 Addition de deux grandeurs sinusoïdales.


Soit les deux grandeurs sinusoïdales de mêmes pulsations qui suivent :
𝑥𝑥 (𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚1 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑1 )
� 1
𝑥𝑥2 (𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚2 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑2 )
On se propose de calculer la somme 𝑥𝑥(𝑡𝑡) de ces deux grandeurs qu’on
mettra sous la forme :
𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑)
On obtient ainsi :
𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚1 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑1 ) + 𝑋𝑋𝑚𝑚2 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑2 )
Qui devient en développant les sinus :

𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚1 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝜑𝜑1 sin(𝜔𝜔𝜔𝜔) + 𝑋𝑋𝑚𝑚1 sin 𝜑𝜑1 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐(𝜔𝜔𝜔𝜔) + 𝑋𝑋𝑚𝑚2 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝜑𝜑2 sin(𝜔𝜔𝜔𝜔)
+ 𝑋𝑋𝑚𝑚2 sin 𝜑𝜑2 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐(𝜔𝜔𝜔𝜔)
Ou bien en rassemblant les termes en sin(𝜔𝜔𝜔𝜔) entre eux et ceux en cos(𝜔𝜔𝜔𝜔) entre
eux :
𝑥𝑥(𝑡𝑡) = [𝑋𝑋𝑚𝑚1 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝜑𝜑1 + 𝑋𝑋𝑚𝑚2 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝜑𝜑2 ] sin(𝜔𝜔𝜔𝜔) + [𝑋𝑋𝑚𝑚1 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝜑𝜑1 + 𝑋𝑋𝑚𝑚2 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝜑𝜑2 ]𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐(𝜔𝜔𝜔𝜔) (1.12)
Comme :
𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑) = 𝑋𝑋𝑚𝑚 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 sin(𝜔𝜔𝜔𝜔) + 𝑋𝑋𝑚𝑚 sin 𝜑𝜑 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐(𝜔𝜔𝜔𝜔) (1.13)
Alors, en identifiant (1.12) à (1.13) on trouve :

𝑋𝑋 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝜑𝜑1 + 𝑋𝑋𝑚𝑚2 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝜑𝜑2 = 𝑋𝑋𝑚𝑚 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐


� 𝑚𝑚1 (1.14)
𝑋𝑋𝑚𝑚1 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝜑𝜑1 + 𝑋𝑋𝑚𝑚2 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝜑𝜑2 = 𝑋𝑋𝑚𝑚 sin 𝜑𝜑
De (1.14) on tire la valeur maximale de 𝑥𝑥(𝑡𝑡) et sa phase à l’origine qui sont de ce
fait :

𝑋𝑋𝑚𝑚 = �(𝑋𝑋𝑚𝑚1 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝜑𝜑1 + 𝑋𝑋𝑚𝑚2 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝜑𝜑2 )2 + (𝑋𝑋𝑚𝑚1 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝜑𝜑1 + 𝑋𝑋𝑚𝑚2 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝜑𝜑2 )2


� 𝑋𝑋𝑚𝑚1 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝜑𝜑1 +𝑋𝑋𝑚𝑚2 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝜑𝜑2 (1.15)
𝜑𝜑 = atan � �
𝑋𝑋𝑚𝑚1 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝜑𝜑1 +𝑋𝑋𝑚𝑚2 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝜑𝜑2

Conclusion.
La somme de deux grandeurs sinusoïdales de mêmes pulsations est une
grandeur sinusoïdale de pulsation égale à celle des grandeurs initiales.

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CIRCUITS EN COURANT ALTERNATIF

1.3.2 Produit de deux grandeurs sinusoïdales.


Soit les deux grandeurs sinusoïdales suivantes :
𝑥𝑥1 (𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚1 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔)

𝑥𝑥2 (𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚2 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑2 )
Pour simplifier les calculs, on a considéré la phase à l’origine de 𝑥𝑥1 (𝑡𝑡) égale à
zéro.
On se propose de calculer le produit de ces deux grandeurs sinusoïdales qu’on
notera𝑥𝑥(𝑡𝑡). On écrit dans ce cas :
𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝑥𝑥1 (𝑡𝑡). 𝑥𝑥2 (𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚1 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔) . 𝑋𝑋𝑚𝑚2 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑2 )
Ou encore :
𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝑥𝑥1 (𝑡𝑡). 𝑥𝑥2 (𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚1 . 𝑋𝑋𝑚𝑚2 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔) . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑2 )
Qui devient en développant sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑2 ) :
𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚1 . 𝑋𝑋𝑚𝑚2 .[cosφ2 sin2 (ωt) + sin(ωt) . cos(ωt) . sin(𝜑𝜑2 )]

Qui compte tenu des relations trigonométriques suivantes :


1 − cos(2𝛼𝛼)
⎧ 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠2 𝛼𝛼 =
⎪ 2
𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠2𝛼𝛼
⎨ 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠. 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 =
⎪ 2
⎩cos(𝛼𝛼 + 𝛽𝛽) = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐. 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 − 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠. 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠
On obtient pour le produit:
𝑋𝑋𝑚𝑚1 .𝑋𝑋𝑚𝑚2
𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚 [𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝜑𝜑2 − 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐(2𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑2 )] 𝑜𝑜ù: 𝑋𝑋𝑚𝑚 = (1.16)
2

Conclusion.
Le produit de deux grandeurs sinusoïdales de mêmes pulsations est égal à
la somme d’un terme constant et d’un terme sinusoïdale de pulsation double.
1.3.2 Multiplication par une constante.

Soit 𝑥𝑥1 (𝑡𝑡) = 𝑋𝑋𝑚𝑚1 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑1 ) et 𝐾𝐾 = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐. Le produit de cette


grandeur sinusoïdale par la constante 𝐾𝐾 donne:

𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝐾𝐾. 𝑥𝑥1 (𝑡𝑡) = 𝐾𝐾. 𝑋𝑋𝑚𝑚1 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑1 ) = 𝑋𝑋𝑚𝑚 . sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑) (1.17)

Avec : 𝑋𝑋𝑚𝑚 = 𝐾𝐾𝑋𝑋𝑚𝑚1 et 𝜑𝜑 = 𝜑𝜑1

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CIRCUITS EN COURANT ALTERNATIF

Conclusion.
Multiplier une grandeur sinusoïdale par une constante revient à multiplier
l’amplitude de cette dernière par la constante en question.

1.4 Représentations d’une grandeur sinusoïdale.


Les opérations sur les grandeurs sinusoïdales temporelles ont montré les
difficultés rencontrées pour arriver à la solution désirée. Il est donc judicieux de
chercher d’autres méthodes, simples et efficaces, qui faciliteraient les calculs
dans les circuits électriques. Parmi ces méthodes, on cite :
La représentation cinématique qui est la représentation des grandeurs
sinusoïdales par des vecteurs tournants.
La représentation de Fresnel qui n’est autre qu’une représentation
vectorielle à l’instant 𝑡𝑡 = 0.
La représentation symbolique.

1.4.1 Représentation cinématique.

Dans un repère orthonormé d’axes 𝑥𝑥 ′ 𝑜𝑜𝑜𝑜et 𝑦𝑦 ′ 𝑜𝑜𝑜𝑜, on porte un vecteur ������⃗


𝑂𝑂𝑂𝑂
𝑟𝑟𝑟𝑟
tournant à une vitesse angulaire 𝜔𝜔 ( ) et tel que à 𝑡𝑡 = 0 , ��������⃗ 𝑂𝑂𝑀𝑀0 (voir Figure
𝑂𝑂𝑂𝑂 = ���������⃗
𝑠𝑠
1.5). Le vecteur 𝑂𝑂𝑀𝑀 ���������⃗0 est dit totalement défini, si on connait sa longueur (valeur
maximale : 𝑋𝑋𝑚𝑚 = 𝑋𝑋√2 ou valeur efficace : 𝑋𝑋) et sa phase à l’origine( 𝜑𝜑). On écrit
alors ���������⃗
𝑂𝑂𝑀𝑀0 (𝑋𝑋𝑚𝑚 , 𝜑𝜑) ou bien 𝑂𝑂𝑀𝑀 ���������⃗0 (𝑋𝑋, 𝜑𝜑).

La projection du vecteur ������⃗ 𝑂𝑂𝑂𝑂 sur l’axe des ordonnées nous donne le
vecteur 𝑂𝑂𝑂𝑂. Lorsque 𝑂𝑂𝑂𝑂 tourne à la vitesse angulaire 𝜔𝜔, le vecteur �����⃗
�����⃗ ������⃗ 𝑂𝑂𝑂𝑂 oscille
entre +𝑋𝑋𝑚𝑚 et −𝑋𝑋𝑚𝑚 . Il est donc décrit par la grandeur sinusoïdale :

𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝑋𝑋√2sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑) (1.18)

Figure 1.5 : Diagramme vectoriel cinématique.

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CIRCUITS EN COURANT ALTERNATIF

On aurait aussi bien pu associer à ������⃗


𝑂𝑂𝑂𝑂 sa projection sur l’axe des abscisses
qu’on écrit :

𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝑋𝑋√2cos(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑) (1.19)


Cependant, dans le calcul des circuits à courant alternatif, on associe aux
différents vecteurs représentatifs des grandeurs électriques soit, les projections
sur l’axe des ordonnées soit, les projections sur l’axe des abscisses mais jamais un
mix des projections.

Enfin, on peut conclure qu’à tout vecteur tournant ������⃗


𝑂𝑂𝑂𝑂 on a peut associer
une grandeur sinusoïdale, égale à sa projection sur l’axe des ordonnées.
Inversement, on dira qu’à toute grandeur sinusoïdale on peut associer un vecteur
tournant représentatif dont la longueur est égale à l’amplitude de cette grandeur
et dont la phase à l’instant ≪ 𝑡𝑡 ≫ est égale à celle de la grandeur sinusoïdale.
La conclusion susmentionnée ramène donc, la solution de tout problème
dans le plan cartésien à une solution vectorielle de ce dernier. La solution est
ainsi simplifiée et les inconvénients de la solution dans le plan cartésien levés.
1.4.2 Représentation de Fresnel.
Comme dans le calcul des circuits électriques, toutes les grandeurs
tournent à la même vitesse angulaire alors, les positions des différents vecteurs
présents dans un circuit électrique sont fixes les unes par rapport aux autres. Il
est de ce fait possible de se passer des termes dépendant de la pulsation 𝜔𝜔 en
représentant les différents vecteurs à l’instant 𝑡𝑡 = 0. C’est la représentation de
Fresnel. Ainsi, au lieu d’associer à la grandeur sinusoïdale 𝑥𝑥(𝑡𝑡), évoquée au
précédent paragraphe, le vecteur𝑂𝑂𝑂𝑂
������⃗ , on lui associera le vecteur ���������⃗
𝑂𝑂𝑀𝑀0 qui n’est
autre que la représentation du vecteur 𝑂𝑂𝑂𝑂 à l’instant 𝑡𝑡 = 0. ���������⃗
������⃗ 𝑂𝑂𝑀𝑀0 , définit
totalement la grandeur sinusoïdale puisque sa longueur est égale à l’amplitude
de cette dernière et sa phase à l’origine est l’angle que fait 𝑂𝑂𝑀𝑀 ���������⃗0 avec l’axe des
abscisses (voir Figure 1.5). Le diagramme cinématique de la Figure 1.5, qui est
une représentation vectorielle à un instant 𝑡𝑡 quelconque, donnera naissance au
diagramme de Fresnel (voir Figure 1.6) où 𝑋𝑋𝑚𝑚 = 𝑋𝑋√2 est l’amplitude de la
grandeur sinusoïdale.

Figure 1.6 : Diagramme vectoriel de Fresnel.


Remarque.
Comme la grandeur électrique la plus accessible à la mesure est la valeur
efficace, on peut, dans la construction du diagramme de Fresnel, donné au

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CIRCUITS EN COURANT ALTERNATIF

vecteur à représenter une longueur égale à la valeur efficace au lieu de


l’amplitude.
Exemple.
Soit les deux grandeurs sinusoïdales suivantes :

𝑥𝑥1 (𝑡𝑡) = 𝑋𝑋1 √2. sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑1 )



𝑥𝑥2 (𝑡𝑡) = 𝑋𝑋2 √2. sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑2 )
La somme de ces deux vecteurs sera obtenue facilement par le diagramme de
Fresnel.
Pour construire le diagramme vectoriel de Fresnel, on se donne d’abord
une échelle pour les grandeurs à représenter puis, on commence à tracer le
diagramme vectoriel (voir Figure 1.7 qui suit).
Pour avoir le vecteur somme, il suffit, si le diagramme vectoriel est à
l’échelle, de mesurer la longueur du vecteur somme pour avoir la valeur efficace
𝑋𝑋 de ce vecteur et de mesurer sa phase 𝜑𝜑. Le vecteur somme sera alors :

𝑥𝑥(𝑡𝑡) = 𝑋𝑋√2sin(𝜔𝜔𝜔𝜔 + 𝜑𝜑)

Figure 1.7 : Somme de deux vecteurs.


1.4.3 Représentation symbolique.
La représentation symbolique permet de donner, à la grandeur vectorielle
associée à une grandeur sinusoïdale, une expression à laquelle s’applique le
calcul algébrique. C’est une représentation simple et précise qui facilite la
résolution des problèmes sur les circuits en courant alternatif. La représentation
symbolique est une représentation dans le plan complexe. Diverses
représentations complexes sont possibles. Elles sont détaillées dans la suite de ce
paragraphe.
1.4.3.1 Forme rectangulaire.

Si 𝑉𝑉
�⃗ est le vecteur associé à une grandeur sinusoïdale 𝑥𝑥(𝑡𝑡) quelconque et si
𝑎𝑎 et 𝑏𝑏 sont les projections de ce vecteur sur les axes 𝑥𝑥 ′ 𝑜𝑜𝑜𝑜 et 𝑦𝑦 ′ 𝑜𝑜𝑜𝑜 (voir Figure 1.8)
alors, en passant au plan complexe et en nommant l’axe 𝑥𝑥 ′ 𝑜𝑜𝑜𝑜, axe des réels (R) et
l’axe 𝑦𝑦 ′ 𝑜𝑜𝑜𝑜, axe des imaginaires (I), on peut écrire pour ce vecteur :

𝑉𝑉� = 𝑎𝑎 + 𝑗𝑗𝑗𝑗 (1.20)

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CIRCUITS EN COURANT ALTERNATIF

 La composante 𝑎𝑎 est la partie réelle du vecteur complexe 𝑉𝑉� .


 La composante 𝑏𝑏 est la partie imaginaire du vecteur complexe 𝑉𝑉� .
 La lettre 𝑗𝑗 placée devant la composante 𝑏𝑏 signifie qu’elle est portée par
l’axe des imaginaires.

Figure 1.8 : Représentation en coordonnées rectangulaire.


𝜋𝜋
Le facteur 𝑗𝑗 est un opérateur qui fait tourner, de dans le sens antihoraire,
2
tout vecteur qu’il multiplie. Ainsi, si on considère les quatre vecteurs de la Figure
1.9, on peut écrire, si la longueur de chacun d’eux est égales à 4:
����
𝑂𝑂𝑂𝑂 = 4 ; ����
𝑂𝑂𝑂𝑂 = 𝑗𝑗4 ; ����
𝑂𝑂𝑂𝑂 = −4 𝑒𝑒𝑒𝑒 ����
𝑂𝑂𝑂𝑂 = −𝑗𝑗4
���� ���� = 𝑗𝑗 2 ����
𝑂𝑂𝑂𝑂 = 𝑗𝑗𝑂𝑂𝑂𝑂 𝑂𝑂𝑂𝑂 = 𝑗𝑗 3 ����
𝑂𝑂𝑂𝑂

Figure 1.9 : Application du facteur rotateur j.


1.4.3.2 Forme trigonométrique.
En coordonnées polaires, un vecteur est défini par son module 𝜌𝜌 et son
argument 𝜑𝜑. Dans le plan complexe, on aura pour ce mode de représentation, le
diagramme vectoriel donné par la Figure 1.10 qui suit :

Figure 1.10 : Représentation en coordonnées polaire.


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CIRCUITS EN COURANT ALTERNATIF

On a alors quel que soit φ:

𝑎𝑎 = 𝜌𝜌. 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 ; 𝑏𝑏 = 𝜌𝜌. 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝜌𝜌 = �𝑎𝑎2 + 𝑏𝑏 2


𝑎𝑎 𝑏𝑏
Avec : 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 = 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 =
𝜌𝜌 𝜌𝜌

Il s’ensuit que:
𝑉𝑉� = 𝑎𝑎 + 𝑗𝑗𝑗𝑗 = 𝜌𝜌. 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 + 𝑗𝑗𝑗𝑗. 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠 = 𝜌𝜌. (𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 + 𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗) (1.21)
Tout comme j, (𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 + 𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗) est appelé opérateur 𝜑𝜑. Il a pour propriété de
faire tourne d’un angle 𝜑𝜑 tout vecteur qu’il multiplie. On note alors, 𝑉𝑉� = 𝜌𝜌⌊𝜑𝜑 et on
lit, 𝜌𝜌 opérateur 𝜑𝜑. Ce mode de représentation est appelé représentation de
Kenelly.
1.4.3.3 Forme exponentielle.
En utilisant les formules d’Euler qui suivent :

𝑒𝑒 𝑗𝑗𝑗𝑗 = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 + 𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗


� −𝑗𝑗𝑗𝑗
𝑒𝑒 = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 − 𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗

On peut écrire, pour le vecteur complexe 𝑉𝑉� donné dans le paragraphe


précédent, l’expression exponentielle suivante :

𝑉𝑉� = 𝜌𝜌. (𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 + 𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗𝑗) = 𝜌𝜌. 𝑒𝑒 𝑗𝑗𝑗𝑗 (1.22)

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