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SYNTHÈSE Rédigée

Comment les contrats sécurisent-ils les relations


entre l’entreprise et ses partenaires ?
L’entreprise entretient des relations avec ses partenaires. Ces relations sont souvent matérialisées par des
contrats.

I – LES CONTRATS SÉCURISENT LES RELATIONS PRÉ-CONTRACTUELLES

A – COMMENT DÉFINIR LES POURPARLERS, ÉLÉMENTS ESSENTIELS

DROIT
DE LA PHASE PRÉCONTRACTUELLE ?
La phase précontractuelle est une phase de négociation destinée à aboutir à un contrat. Cette phase
de négociation est appelée « pourparlers ».
Le compromis de vente et la promesse de vente sont des avant-contrats.
Ces deux notions juridiques n’ont pas les mêmes effets juridiques. En effet, la signature d’un com-
promis de vente (ou promesse synallagmatique) intervient lorsque l’acheteur et le vendeur sont sûrs
de vouloir conclure la vente d’un bien immobilier mais que certains points doivent encore être réglés
pour finaliser la vente. La promesse synallagmatique ou compromis de vente engage ainsi les parties
au contrat.
À l’inverse, la signature d’une promesse unilatérale de vente (contrat par lequel une partie, le promet-
tant, accorde à l’autre, le bénéficiaire, après son consentement, le droit d’opter pour la conclusion
d’un contrat dont les éléments essentiels sont déterminés) a lieu lorsque l’acheteur n’est pas certain
de vouloir conclure la vente mais souhaite néanmoins réserver le bien pendant une certaine durée.
L’acheteur sera libre d’acheter le bien ou pas.

B – QUELLES SONT LES RÈGLES DE DROIT QUI RÉGISSENT LA PHASE PRÉCONTRACTUELLE ?


Lors de la phase précontractuelle, quatre grands principes sont à respecter :
• la liberté contractuelle ;
• la bonne foi ;
• l’obligation d’information ;
• la loyauté et l’équilibre dans les échanges.
Ces grands principes sécurisent la période précontractuelle.
Cette phase de négociation aboutit soit à un accord soit à un désaccord des parties.
Lorsque les parties sont en accord, la rencontre d’une offre et d’une acceptation se concrétisent par
la signature d’un contrat. La rencontre des volontés des parties repose sur le principe du consen-
sualisme.
En principe, chacune des parties est libre de rompre les pourparlers, aussi longtemps qu’aucun accord
n’a été conclu : les pourparlers n’engendrent aucune obligation de conclure le contrat futur.
Ainsi, les parties peuvent, d’un commun accord, mettre un terme à leurs relations : la rupture est
loyale et de bonne foi.
Cependant, cette liberté a des limites. Lorsque la rupture résulte d’une faute, elle est considérée
comme déloyale (abusive). Ce sont les juges qui apprécient au cas par cas le comportement de l’auteur
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de la rupture ; sa responsabilité sera plus facilement engagée en cas d’état avancé des pourparlers et
du caractère tardif de la rupture. Cette responsabilité est dite extracontractuelle.
Lorsque la responsabilité de l’une des parties est retenue parce qu’elle a commis une faute en rom-
pant les pourparlers, la victime de la rupture peut agir en justice pour rupture déloyale (abusive) des
pourparlers.

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II – LES CONTRATS SÉCURISENT LES RELATIONS CONTRACTUELLES

A – COMMENT LE DROIT SÉCURISE-T-IL LES RELATIONS LORS DE LA FORMATION


DES CONTRATS ?
Le contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une acceptation par lesquelles les parties ma-
nifestent leur volonté de s’engager.
En droit, le principe qui prévaut est que seules les personnes physiques (individus) majeures et capab-
les peuvent signer des contrats. Cependant, le mécanisme de la représentation permet aux personnes
morales (groupement d’individus) d’accomplir des actes juridiques par le biais des dirigeants (gérant,
DROIT

président, directeur…) qui les représentent.


Les conditions de validité des contrats
Trois conditions doivent être respectées pour que le contrat soit juridiquement valable.
• L e consentement des parties. Il doit être libre et éclairé, c’est-à-dire non vicié. On distingue
trois vices du consentement :
– l’erreur ;
– le dol : il s’agit d’une tromperie ;
– la violence : elle peut être physique, morale, économique.
• La capacité juridique : elle désigne l’aptitude à avoir des droits et des obligations et à les exercer.
Les majeurs et les mineurs émancipés ont la capacité juridique contrairement aux mineurs et aux
majeurs incapables (ex. : adultes sous tutelle).
• Le contenu du contrat doit être certain et licite : le contenu doit exister et être licite au re-
gard de la loi.
Si l’une de ces conditions n’est pas remplie, il y a nullité du contrat.
Le droit sécurise les relations entre les parties lors de la formation du contrat mais aussi lors de son exécu-
tion.

B – COMMENT LE DROIT SÉCURISE-T-IL LES RELATIONS LORS DE L’EXÉCUTION


DES CONTRATS ?
Le contenu des contrats mais aussi ses effets sécurisent les relations lors de l’exécution des contrats.
1 - Le contenu des contrats
Certaines clauses sont autorisées, d’autres sont interdites.
On distingue les clauses générales des clauses particulières.
• Les clauses générales sont celles devant obligatoirement figurées dans un contrat (Ex. pour un
contrat de vente : la désignation, le prix de vente, les délais de paiement, la livraison et les litiges).
• Au-delà des mentions devant obligatoirement figurer dans un contrat, des clauses spécifiques ou
particulières peuvent également y être insérées. Les principales clauses particulières sont :
– l a clause pénale : elle prévoit les sanctions applicables, notamment pécuniaires, au cas où
l’une des parties ne respecte pas ses obligations envers une ou plusieurs autres parties ;
N.B. Malgré le terme pénal, il s’agit d’une simple sanction civile prévue par les parties lors de la rédaction du contrat.
– l a clause de renégociation : elle prévoit l’obligation pour les parties de renégocier le contrat
en cas de survenance d’un évènement imprévu qui bousculerait l’équilibre général du contrat ;
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– la clause résolutoire : elle prévoit sa résiliation automatique dans le cas où l’une des parties
ne respecte pas une des obligations contractuelles ;
– la clause limitative de responsabilité : elle limite, en cas de faute, l’engagement de la res-
ponsabilité de son auteur ;
– la clause de réserve de propriété : elle suspend le transfert de propriété prévu au contrat
jusqu’au complet paiement de l’obligation qui en résulte.

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Les clauses abusives, récemment renommées clauses déloyales, sont interdites. Une clause est quali-
fiée d’abusive dès lors qu’elle crée, au détriment du consommateur (ou du non professionnel), un
déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat.
2 – Les effets du contrat
➜ Effets du contrat à l’égard des parties
Une fois signé, le contrat crée des effets de droit (droits et obligations) auxquels les cocontractants
doivent se soumettre : « les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont fai-
tes ». Le contrat s’impose donc aux parties signataires, on parle de « force obligatoire des contrats ».
Dans le cas où le contrat n’est pas exécuté selon les termes convenus, le créancier peut obtenir l’exé-
cution du contrat.
Au préalable, le créancier doit mettre son débiteur en demeure d’exécuter son obligation (lettre re-

DROIT
commandée avec AR). En l’absence de réponse du débiteur, le créancier peut alors saisir la justice qui
pourra prononcer soit :
• l ’exécution forcée : chaque partie peut l’exiger afin de faire respecter les termes du contrat
dès lors que cette exécution forcée est possible et le créancier de bonne foi ;
• l ’exécution en équivalent : il s’agit du paiement d’une somme d’argent pour compenser l’ab-
sence d’exécution en nature du contrat. On parle ici de dommages et intérêts ;
•la résolution (le contrat est censé n’avoir jamais existé) ou la résiliation (il est mis fin au contrat
pour le futur) : un cocontractant souhaite cesser toute relation contractuelle. En cas d’absence
d’accord, c’est le juge qui contrôle et vérifie s’il existe des manques suffisamment graves pour
invoquer l’inexécution.
Il existe cependant, une exception : l’exception d’inexécution. Pour retenir cette exception, il convient
d’être dans le cadre d’un contrat synallagmatique (chaque partie a des obligations réciproques) et en
présence d’une exécution simultanée des prestations.
Il est ainsi possible d’opposer à l’inexécution de l’autre sa propre inexécution.
➜ Effets du contrat à l’égard des tiers
Le contrat, sauf exception, est inopposable aux tiers. Il ne crée d’obligations qu’entre les parties.
Exception : on peut stipuler pour autrui. L’un des contractants, le stipulant, peut faire promettre à
l’autre, le promettant, d’accomplir une prestation au profit d’un tiers, le bénéficiaire.
Exemples : testament, contrat d’assurance vie.
Tous ces principes, lors de la formation comme lors de l’exécution des contrats, sécurisent les rela-
tions contractuelles entre les parties.
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