Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Éditions
Linguistique pour germanistes | Marco Rühl
1. Sémiologie et
linguistique : les
bases jetées par
Ferdinand de
Saussure
p. 19-33
Texte intégral
1 L’élément de la réalité qui est visé de manière arbitraire,
conventionnelle, constante et abstraite, est le signifié, en
d’autres termes ce qui est signifié par un signe. La
représentation non linguistique ou linguistique qui sert à
exprimer cette visée est le signifiant, en d’autres termes ce
dont peuvent se servir intentionnellement les gens pour
signifier l’élément de la réalité qu’ils entendent viser.
2 En parlant de signes, de signifiés, et de signifiants, nous
nous trouvons dans le domaine de la science qui étudie le
fonctionnement des signes employés intentionnellement
pour assurer la compréhension. C’est la sémiologie. Celui qui
est considéré comme un des pères sinon comme le père
fondateur de la linguistique moderne, le professeur genevois
Ferdinand de Saussure, concevait la linguistique comme une
branche de la sémiologie. Une des clés de voûte de sa
construction théorique, censée répondre à la question de
savoir pourquoi la communication verbale réussit dans la
majorité des cas, est donc une conception profondément
sémiologique du signe linguistique, qui est producteur
majeur de compréhension.
Notes
1. Cours de linguistique générale, édition postume par Ch. Bally et A.
Sechehaye, Lausanne/Paris, [1916] 3e éd. 1969, p. 38. Notons au passage
que F. de Saussure n’a jamais formulé sa théorie sous forme d’un
ouvrage publié. Son Cours est le fruit des notes qu’avaient prises ses
étudiants à Genève lors de trois cours magistraux dans la première
décennie du xxe siècle, ainsi que du travail d’éditeur de Bally et de
Sechehaye, qui ont eu accès également aux papiers que Saussure détenait
chez lui.