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Epistémologie Linguistique

sujet : le signe ?
Palan du travail :
Introduction
I- Délimitation du sens du mot « signe »
1- étymologie et évolution du terme « signe »
2 - définition selon les dictionnaires
3- La « sémiologie » comme science du signe
4- Les théories du signe
II- le signe linguistique :
1- définition de ce signe
2 - caractéristiques du signe linguistique
III- Réflexion sur la dénomination « signe linguistique »
Conclusion

Introduction

L'épistémologie est une science qui touche plusieurs domaines, notamment la


terminologie, C'est ainsi que notre travail consistera à remettre en question la
dénomination « signe linguistique ».
Notre réflexion est gouvernée par la problématique suivante ;
Est-ce que le terme « signe linguistique » est approprié à sa notion ?
I : Délimitation du sens du mot « signe »
1- Etymologie et évolution du terme signe :
Primitivement, le terme « signe » est venue du latin « signum » qui signifie « marque,
signe, empreinte ». Dès son apparition, ce terme est évolué progressivement pour avoir
plusieurs sens. Premièrement, il a eu le sens du « miracle » à la fin du X -ème siècle, puis,
il a pris le sens d’une « démonstration extérieure qu'on fait pour donner à connaître ce
qu'on pense ou ce qu'on veut » au XII -ème siècle. AuXIIIème siècle, il signifiait «marque
distinctive » qui vise à représenter une chose, Jusqu’à ce qu’il arrive à « marque ou tache
sur la peau » vers la fin de XVIIème siècle.

2 - définition selon les dictionnaires :


a- Selon le Robert :
Premièrement, « Le signe représente une Chose perçue qui permet de conclure à
l’existence ou à la vérité (d’une autre chose, à laquelle est liée », citons l’exemple
de « symptôme : signes cliniques d’une maladie ».
Deuxièmement, il est une « Représentation matérielle simple qui se rapporte
conventionnellement, dans une société donnée à une réalité complexe ». Nous
présentons à titre d’exemple « le noir, signe de deuil dans les civilisations occidentales. »
b- Selonle T.L.F.I:
« Le signe est une chose, phénomène perceptible ou observable qui indique la probabilité
de l’existence ou de la vérité d’une chose, qui la manifeste, la démontre ou permet de la
prévoir ». Prenons comme exemple, « les nuages indiquent la présence de pluie. »
Le terme « signe » est employé dans plusieurs domaines à savoir : la médecine,
l’astronomie, la religion et la météorologie.
2- La « sémiologie » comme science du signe :

• Le terme « sémiologie » tire son origine du grec « semeion logos », qui signifie
discours sur les signes. Elle est principalement connue comme une discipline
médicale, qui consiste à étudier les symptômes afin de repérer la maladie. Cette
science est apparue dans les sciences humaines avec le Cours de Linguistique
Généralede Ferdinand de Saussure. À ce propos il affirme que « On peut (…)
concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale ; elle
formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie
générale ; nous la nommerons sémiologie (…). Elle nous apprendrait en quoi
consistent les signes, quelles lois les régissent. (…) »

3- Les théories du signe :


Le modèle américain : triadique
Charles Sanders Peirce (1839-1914) :
« Logicien fort éclectique épris d'axiomatique, qui propose un modèle triangulaire et
extensible où le signe est considéré en relation avec un objet et un interprétant (le
sens). »

 Le modèle européen :le signe comme unité binaire


Ferdinand de Saussure (1857-1913) :
Pour Saussure, tout se passe entre l’image auditive et le concept, dans les limites du mot
(ou du signe) considéré comme un domaine fermé, clos, existant pour lui-même.

Suite à ces deux modèles d’autres travaux ont vu le jour, notamment celui de Roland
Barthes. Ce dernier, est « le plus illustre des sémiologues français ». En effet, il présente
le signe comme étant « un model composé d'un signifiant et d'un signifié », comme le
produit du procès de signification qui unit les deux composantes du signe. Il précise
également que cette distinction entre le signifiant et le signifié n'a qu'une valeur
classificatoire.

II- Le signe linguistique :


1 : définition de ce signe
SelonFerdinand de Saussure le signe linguistique est composé d’une entité à double face,
l’une est perceptible qui est son « signifiant », l’autreest abstraite, qui est son « signifié ».
Ces deux aspects sont associés l’un à l’autre. Autrement, le signifiant représente l’aspect
formel du signe qui évoque un contenu sémantique. Le signifié, quant à lui, représente le
contenu sémantique évoqué par le signifiant.
Ex :
A ces deux distinctions, nous ajoutons une troisième : l’objet lui-même dont nous parlons.
Il s’agit du référent. « Les référents sont des entités matérielles ou conceptuelles (êtres,
objets, lieux, propriétés). »
2- Les caractéristiques du signe linguistique

Arbitraire Conventionnel Linéaire


Le signifiant se présente de
Le caractère arbitraire façon linéaire dans l’axe du
signifie qu’il n’y a pas une « Pour que les membres temps. Il nous faut du
relation « naturelle » entre d’une communauté se temps pour prononcer un
le signifié et la réalité comprennent, il faut qu’ils mot, pour le réaliser de
physique qui lui est s’entendent sur les mêmes façon physique. De même,
associée (référent). conventions ou sur les il y a un ordre qui est suivi
« Par exemple le choix du signes. Partager la même lors de la prononciation.
mot langue, c’est aussi partager Ex :[wazo], il ne m’est pas
« Bureau » ne repose sur un certain nombre de permis de prononcer les
aucun critère qui aurait pu conventions. » sons dans un ordre
favoriser le choix d’un tel différent si je veux que les
mot plutôt qu’un autre ». autres me comprennent.

III - Réflexion sur la dénomination « signe linguistique »


o De toute évidence, un lien de correspondance référentielle est établi entre un
concept et sa dénomination.
Bien entendu, un concept a un champ de référence auquel son nom doit obligatoirement
correspondre pour que sa dénomination soit correcte et pertinente.
C’est ce qui explique G. Kléber‘’ […] Il n’y a en effet relation de dénomination entre X
et x si et seulement s’il y a eu un acte de dénomination préalable, c’est-à-dire
l’instauration d’un lien référentiel ou d’une fixation référentielle’’
Or, si on applique cette définition sur le concept du signe linguistique émis par F. Saussure
‘’ le signe linguistique est donc une entité psychique à deux faces ‘’,
Nous constatons qu’il y a des éléments exclus du champ référentiel du signe linguistique à
savoir les noms abstraits (ex : « Amour » n’a pas ni un signifié ni un référent) et F.
Saussure n’en cache pas ‘’ […] il est clair que seuls les rapprochements concernés par la
langue nous apparaissent conformes à la réalité et nous écartons n’importe quel autre
qu’on pourrait imaginer ‘’
Donc le concept de « signe linguistique », élaboré par F. Saussure, n’inclut pas la totalité
des éléments qu’il doit normalement inclure. C’est, en d’autres mots, travailler sur la
langue en excluant une partie de la langue.
Voyons maintenant les choses sous un autre angle.Les définitions mentionnées ci- dessus
montrent bien que le mot signe porte en lui le sème de ‘’disparition ‘’ autrement, le signe
est passager. En effet, les signes d’une maladie vont disparaitre à un moment donné. C’est
le cas aussi pour d’autres exemples comme ‘’ Les nuages sont signe de pluie. ‘’ et ‘’
Reporter ses affaires est un signe de paresse.’’ En fait, dans les deux cas, les signes vont
disparaitre (sauf dans les cas où le terme ‘signe’ est employé dans les sens de symbole.
Ex : la Croix est symbole/signe du christianisme)

On déduit alors que la terminologie « signe linguistique » n’est pas appropriée à sa notion
ou son concept pour les raisons que nous venons d’expliquer.
A ce stade, nous n’allons pas nous contenter seulement de critiquer mais, nous allons
essayer de proposer une autre terminologie plus pertinente du concept ‘’signe
linguistique’’ à savoir « unité linguistique ».
Le terme « Unité linguistique » comporte tous les éléments de la langue qu’ils soient
abstraits ou concrets. L’essentiel qu’ils soient des mots existant dans la langue.
En fait, nous entendons par «unité linguistique » tout élément constituant de la langue
sans aucune exclusion.
Cette nouvelle terminologie nous amène à adhérer que la notion de « signifié » en elle-
même doit être mise en question et il serait plus convenable qu’elle soit remplacée par la
notion du « référent » dans la mesure où le référent n’est pas obligatoirement matériel
(pour les cas des noms abstrait) et pourrait se former à travers un processus que nous
appelons « processus d’illustration ».
Nous allons nous appuyer sur l’exemple suivant :
Quand en prononce le mot « amour » pour chacun de nous il y a une image qui va se
former dans notre pensée : l’un peut se rappeler de sa mère, l’autre peut se rappeler de
son amie et etc. Donc, le référent est une illustration qui se fait dans notre pensée et qui
peut être soit matérielle c’est-à-dire conforme à la réalité soit abstraite illustrée par une
idée ou un symbole.

Conclusion
Références bibliographiques :
o George Kléber, (2001), remarques sur la dénomination.
o Cahiers de pragmatiques, N°36 pages 21-41.
o Alise Lehman, Françoise Martin-Berthet, (2018) dans lexicologie, chapitre 2, le
signes linguistique pages 25-32.
o Saussure, (1916), cours linguistique générale, page 33.
o Ibid. (99[133]).
o Ibid. (158-59[231]).
o Élodie Mielczareck, qu’est-ce la sémiologie.
o Dictionnaire, le Robert.
o Dictionnaire, T.L.F.I.

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