Vous êtes sur la page 1sur 18

17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

Éditions
de la
Sorbonne
S’orienter dans le langage : l’indexicalité | Perrine
Marthelot

Wortlaut et
remplissement
Maria Gyemant
p. 27-38

Texte intégral
1 L’indexicalité prend dans íes Recherches logiques1 de
Husserl deux formes différentes mais en rapport Tune avec
l’autre. Il y a l’indexicalité du signe d’une part (par exemple
le drapeau indique la nation, les traces dans la neige
indiquent le passage d’un animal). Et, d’autre part, il y a
l’indexicalité des « expressions essentiellement

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 1/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

occasionnelles »2. Une expression comme « Ceci est mon


parapluie » est une expression indexicale en cela que, pour
comprendre entièrement sa signification, il faut la rapporter
au contexte dans lequel elle est exprimée. En vertu de ce
contexte, les mots « ceci » et « mon » trouvent la
détermination de leur signification en fonction de la
personne qui parle et de la présence de tel ou tel parapluie
déterminé. Alors que les signes sont des objets sensibles qui
renvoient à d’autres objets sous une forme antéprédicative,
les expressions essentiellement occasionnelles sont, quant à
elles, des expressions, donc des actes de signification
thématiques, qui renvoient à leur objet d’une façon
déterminée. Cette détermination de l’objet par l’expression
occasionnelle, contrairement au cas des autres expressions,
n’est pas entièrement intrinsèque à la signification mais se
définit aussi en fonction du contexte de son effectuation. On
parle d’indexicalité dans les deux cas car, et les signes, et les
expressions occasionnelles impliquent une certaine fonction
de renvoi.
2 Dans cet exposé je ne ferai référence à l’indexicalité des
expressions occasionnelles que de façon secondaire, car c’est
l’indexicalité des signes qui m’intéressera principalement.
Plus précisément, j’essaierai d’expliquer comment se
comporte un certain type de signe : le signe verbal, le
Wortlaut (Wort = mot, Laut = son /bruit ; Wortlaut signifie
donc corps sonore du mot). Je m’intéresserai donc à un type
déterminé d’indexicalité, à une fonction de renvoi spécifique,
celle du Wortlaut, pour vérifier si cette fonction peut ou non
fonder un rem-plissement.
3 Voyons d’abord quelle est la place que le Wortlaut occupe
dans les Recherches logiques. Husserl commence sa
première Recherche logique avec la mise en place d’une
distinction entre deux types de signes : les indices
(Anzeichen) et les expressions (Ausdrücken). Le terme
« expression » relève ici d’une équivoque. Il peut signifier,
d’un côté, la totalité de ce qui est communiqué, c’est-à-dire
un acte de signification complet, ou bien simplement le côté
physique, effectivement extériorisé, de cet acte, notamment

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 2/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

le Wortlaut : le côté sensible des mots. Dans le cas de


l’indexicalité de l’expression, c’est ce deuxième sens
d’expression qui est convoqué : celui d’expression comme
Wortlaut, comme entité sensible qui renvoie à autre chose
qu’elle-même. « Tout signe », nous dit Husserl, « est signe
de quelque chose mais tout signe n’exprime pas une
signification »3. La différence entre indices et Wortlaut
consiste donc dans la façon dont ils indiquent un certain état
de choses. Les indices n’ont pas de fonction expressive, ils
indiquent en vertu du fait qu’ils constituent un trait
caractéristique de la situation ou de l’objet qu’ils indiquent.
Par exemple, les fossiles sont l’indice de l’existence d’une
certaine forme de vie, les canaux sur Mars sont l’indice de
l’existence d’êtres intelligents4. Les Wortlaut, d’autre part,
sont des signes utilisés par quelqu’un dans l’intention de
communiquer ses vécus psychiques à un interlocuteur. Il
résulte de cette classification que les Wortlaut sont une
classe d’indices qui ont la particularité de présenter, à côté
de la fonction indicative, une fonction de signification. Cette
distinction semble, cependant, insuffisante. Husserl y
revient dans les manuscrits de réécriture de la sixième
Recherche logique de 1913-19145 où il ajoute une distinction
supplémentaire. Il appellera les signes qui ont une
signification des « vrais signes » (echte Zeichen) et il les
distinguera des simples indices (Anzeichen)6. Le trait
caractéristique des indices est qu’ils n’expriment rien, que
rien n’est visé avec eux. Par exemple, les traces qu’un animal
sauvage laisse dans la neige sont l’indice que cet animal est
passé par là, mais il est certain que l’animal n’a rien essayé
de communiquer par ses traces. Mais, alors que la première
Recherche logique ne rangeait que les expressions verbales
du côté des signes véritables, le texte de 1914 fait une
distinction à l’intérieur de cette catégorie entre les signes
catégoriaux et les signes non-catégoriaux. Des signes comme
le stigmate de l’esclave, le drapeau d’une nation (ce sont les
exemples de Husserl), mais aussi tous les signes de
circulation (le feu rouge, le passage à niveau, etc.) seront
appelés désormais par Husserl « signaux ». Ce sont des

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 3/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

signes arbitraires adoptés par une convention dans


l’intention de renvoyer à une signification précise. Mais ce
renvoi se maintient toujours identique, excluant ainsi toute
possibilité de vari action et, par cela, toute variation
grammaticale. Bien que les signaux soient des signes
renvoyant à une signification, ils ne doivent donc pas être
confondus avec les signes linguistiques (spruchliche
Zeichen). Alors que les signes linguistiques ont une forme
logique catégoriale, c’est-à-dire que leur signification
s’exprime par la mise en rapport d’un sujet avec un prédicat
et que ceux-ci peuvent varier, les signaux se caractérisent par
le fait qu’ils indiquent l’état de choses en question
directement, sans l’entremise de la traduction par une
proposition. Certes, ce que signifie un signal peut se traduire
par une expression catégoriale, mais cette expression lui est
absolument indifférente et peut varier sans que sa
signification ne change7.
« La distinction entre signes catégoriaux et non-catégoriaux
(signaux) réside dans la façon dont ils signifient. Mais il
appartient aux deux le fait qu’ils signifient quelque chose,
qu’ils sont essentiellement communicatifs et que cette
fonction a le pouvoir de constituer le locuteur et l’auditeur,
celui qui donne et celui qui reçoit les signes, dans une
conscience intersubjective, qu’ils se reconnaissent
réciproquement dans leurs actes de compréhension, l’un
communiquant la signification, par les signes, l’autre
comprenant par eux cette même signification. »8

4 Mais il faudrait clarifier une chose supplémentaire. Husserl


distingue les indices des signaux en reconnaissant aux
signaux une fonction de signification que les indices n’ont
pas. Cependant, l’analyse précédente des exemples de
signaux semble indiquer une situation légèrement différente.
Quand je vois le feu rouge, je m’arrête instantanément, sans
réfléchir d’abord à la signification du signal. Je réagis par
réflexe sans passer par une traduction. En réalité, la fonction
de signification semble appartenir plutôt aux expressions
par lesquelles les signaux sont traduits. Lorsque les signaux
relèvent effectivement d’une certaine interprétation, comme
dans l’exemple du signal d’orage, cette interprétation est
https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 4/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

unique et figée. Il me semble que c’est en cela, notamment


par leur non-catégorialité, que les signaux se distinguent des
expressions verbales. Une fois le signal connu, le passage par
la signification n’est plus nécessaire, alors qu’en entendant
des mots, je dois toujours dépasser le niveau du Wortlaut
pour accéder à la compréhension de ce qui est effectivement
visé par lui.
5 Ainsi, ce qui différencie essentiellement les vrais signes des
indices n’est pas tant le fait que les signes ont une
signification alors que les indices n’en ont pas. Car la
signification des signaux n’est pas atteinte de la même façon
que celle des signes verbaux. En effet, si la signification des
signes verbaux appartient plutôt à l’expression qui constitue
leur traduction, les signaux semblent se rapprocher plutôt
des indices que des signes verbaux. Ce qui détermine
cependant Husserl à ranger les signes verbaux et les signaux
dans une seule et même catégorie qui s’oppose à celle des
indices est le fait que, et dans le cas des signes verbaux, et
clans celui des signaux, nous pouvons identifier une visée
déterminée et une intention de la communiquer,
parfaitement absentes dans le cas des indices. La distinction
pertinente entre les vrais signes et les indices consiste alors
en ce que les premiers relèvent d’une visée alors que les
seconds n’en relèvent pas. C’est la visée de celui qui adopte le
signe, visée qui peut être reconnue par celui qui le lit, qui
constitue le trait essentiel des vrais signes.
6 Nous avons donc deux grandes catégories de signes. D’un
côté il y a les indices, signes qui indiquent un état de chose
simplement en vertu d’une relation de causalité, sans qu’il y
ait visée de quoi que ce soit. D’autre part, il y a les signes
véritables, qui se caractérisent justement par le fait qu’à
travers eux quelque chose est visé. La distinction consiste
essentiellement dans le caractère de visée que les signes ont
ou n’ont pas. Or, la sixième Recherche logique nous enseigne
que, là où il y a visée, il y a aussi la possibilité du
remplissement. J’arrive ainsi à la question que je voudrais
proposer dans ce qui suit. Il s’agit de savoir quel est le
rapport entre les signes proprement dits, plus précisément

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 5/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

entre les signes verbaux, les Wortlaut, les mots dans leur
forme physique, et le remplissement qui devrait
correspondre à leur propriété essentielle d’indiquer une
visée. Autrement dit, il convient d’analyser s’il y a bien une
visée qui mobilise les signes et qui leur rend leur
signification, et si cette visée peut, éventuellement, se
remplir. A partir des textes des Recherches logiques et des
manuscrits de réécriture de 1913-1914, je voudrais essayer de
répondre à la question du remplissement du Wortlaut et à
celle qui porte sur la nature de ce remplissement.
7 Dans un premier temps je voudrais clarifier, à partir de la
première Recherche logique et du Texte 2 de Hua XX/2, le
caractère d’indice du Wortlaut et son rapport avec la
signification. Nous avons pris comme point de départ le fait
que le Wortlaut est une espèce d’indice qui a la propriété de
se rapporter à une visée. Or, nous dit Husserl dans le § 2 de
la première Recherche logique :
« Quelque chose ne peut être appelé indice que ai et dans le
cas où ce quelque chose sert effectivement à un être pensant
d’indication, pour une chose quelconque. »9

8 Le Wortlaut ne remplit donc son rôle que dans le cas où il


est perçu par un auditeur. Mais le fait d’être entendu ne
suffit pas pour transformer le Wortlaut de simple indice en
signe véritable. Il faut qu’en plus d’être entendu, il soit
compris comme étant l’indice d’un acte de visée du locuteur.
Cette dimension de visée ne peut pas manquer à la
constitution du Wortlaut comme signe verbal. Il devient
ainsi évident que la condition pour dire quoi que ce soit sur
le Wortlaut est de se placer dans la situation intersubjective
de communication. Précisons la nature de ce Wortlaut. C’est
un objet intuitif, un corps sonore ou, dans le cas dérivé, un
signe écrit qui fonctionne comme un pont entre un locuteur
et un interlocuteur, pont par lequel ce qui est transmis est
une certaine visée significative. Le locuteur qui vise un objet
par un acte de signification, dans sa propre vie psychique,
essaie de communiquer cet acte à un auditeur. Pour cela, il
doit donner à son acte une forme qui puisse être perçue par
l’interlocuteur et qui permette à Pacte de sortir de l’intimité
https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 6/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

de la vie psychique du locuteur. Le Wortlaut, du point de vue


du locuteur, constitue un codage qui permet à sa visée de
circuler en dehors de sa vie mentale. Ainsi utilisé, le
Wortlaut cesse d’être objet d’intuition pour devenir un signe
véritable, utilisé par le locuteur ci ans l’intention de
s’exprimer et d’extérioriser sa vie mentale. Pourtant, il faut
observer que, du point de vue du locuteur, il n’y a pas de
distance entre l’acte par lequel il produit le Wortlaut et l’acte
de signification. Les deux actes constituent les faces d’un
seul et même acte d’expression : « son corps et son âme ». La
production du Wortlaut est un faire (Ich tue) qui n’est pas
thématisé comme le geste de la main ou le mouvement de la
tête. Ce qui est effectivement thématisé est la visée de l’objet
par la signification de l’expression tout entière.
9 La fonction d’indice du Wortlaut n’est donc pas visible si on
se situe dans la position du locuteur. Elle devient cependant
évidente lorsque l’on considère la communication du point
de vue de l’auditeur. Chez l’auditeur, il y a une distance entre
le Wortlaut perçu comme objet sensible (comme un son
entendu, un signe écrit ou vu) et le même Wortlaut compris
comme signe. Alors que dans la simple perception, il n’y a
rien d’autre que le phénomène sonore perçu, le Wortlaut, en
tant que signe qui renvoie à autre chose que lui-même,
présuppose de comprendre celui qui parle (et qui produit le
Wortlaut) et de comprendre qu’il parle dans l’intention de
communiquer quelque chose. « Toutes les expressions, nous
dit Husserl, fonctionnent dans le discours communicatif
comme indices. Pour l’auditeur, elles font fonction de signes
des “pensées” de celui qui lui parle, c’est-à-dire de ses vécus
psychiques donateurs de sens. »10
10 La compréhension présuppose donc la superposition de
plusieurs actes. L’auditeur doit entendre le mot dans sa
forme physique, par un acte de perception. Il doit ensuite
comprendre la situation, c’est-a-dire concevoir
l’interlocuteur comme étant en train de lui communiquer
quelque chose. Mais cela ne suffit pas encore pour garantir la
communication. À cela s’ajoute un troisième acte par lequel
le contenu de ce qui est communiqué - sa signification – est

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 7/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

compris. Cependant, la communication se réalise seulement


par un quatrième acte, un acte d’actualisation, dans lequel
l’auditeur pose pour lui-même le même jugement que celui
qui a été posé et communiqué par le locuteur. Husserl
utilise, pour expliquer cette superposition d’actes, une série
de termes difficilement traduisibles en français. Il joue sur la
différence entre verstehen et einverstehen. Si verstehen est
utilisé pour indiquer la compréhension de la situation de
communication, c’est-à-dire le fait que le Wortlaut ne soit
plus entendu comme simple objet sensible mais comme
signe et que le locuteur soit conçu dans son intention de
communiquer, einverstehen présuppose une dimension
d’accord, une entente non seulement sur le contexte de
communication mais aussi sur le contenu de ce qui est
communiqué. Mais, pour que la communication aboutisse, il
ne suffit pas à l’auditeur d’écouter (hören), ni de
comprendre (verstehen), ni de comprendre la même chose
(einverstehen). Il doit aussi juger avec le locuteur
(miturteilen), croire ce que le locuteur croit lui-même. Dans
le einverstehen, l’auditeur actualise (vergegenwärtigen) le
jugement du locuteur. Il le juge lui-même mais seulement
d’une façon non positionnelle : il fait le même jugement mais
seulement en tant que jugement de l’autre11. En cela,
einverstehen s’oppose à mit-urteilen, c’est-à-dire au fait que
l’auditeur pose pour lui-même, dans sa propre conscience,
par son propre acte de jugement, le même jugement que
celui de son interlocuteur. Une fois que le jugement est ainsi
posé, il peut se remplir par une intuition de l’état-de-chose
qui est jugé. Le but de la communication est donc que
l’auditeur effectue pour lui les mêmes vécus psychiques
donateurs de signification que ceux que le locuteur a
effectués et a mis en commun par le moyen du Wortlaut.
11 La question qui se pose maintenant est de savoir si cette
superposition d’actes, issue de la perception du Wortlaut,
achevée éventuellement par un rem-plissement véritable,
intuitif, de la signification communiquée, peut être conçue
comme une série de remplissements. En d’autres termes,
mon hypothèse est que le Wortlaut, en tant que reçu par un

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 8/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

auditeur, se remplit de façon médiate en passant par tous les


actes intermédiaires qui, les uns après les autres, précisent
progressivement l’objectité visée. Une certaine
interprétation que fait Husserl du rapport entre le locuteur
et l’interlocuteur dans la communication semble indiquer
cette possibilité. En effet, dans le paragraphe 3 du Texte 2,
Husserl explique que nous percevons un autre homme de la
manière dont nous percevons un objet : un seul de ses côtés
est effectivement donné dans la perception, tous les autres
côtés, tout en étant donnés, ne sont pas actuellement perçus.
De même que je ne vois effectivement qu’un seul côté de la
table et que l’autre côté reste invisible tout en étant donné, je
perçois le côté physique de l’homme en face de moi, son
corps et les productions de ce corps, alors que sa vie
psychique me reste inaccessible. La différence entre la
perception d’une table et celle d’un homme est que je ne
peux pas ouvrir l’homme pour voir sa vie psychique : elle
reste à jamais inaccessible. Les seuls vécus que je peux
percevoir sont mes propres vécus. Mais cela ne change pas le
feit que l’homme en face de moi m’est donné dans sa totalité.
Sa vie psychique n’est pas une deuxième chose à côté de son
corps, complètement fermée. Elle est appréhendée
immédiatement et elle est là, elle-même, dans le même sens
que là où la face invisible de l’objet est appréhendée avec sa
face visible. Or, cette vie psychique qui m’est donnée, je peux
l’actualiser par la superposition d’actes que je viens de
décrire. Le pont entre ma vie psychique et celle de l’autre est
le Wortlaut : l’objet intuitif provenant d’un acte de
production du locuteur que je peux percevoir sous le mode
du signe. Dans ce sens, le remplissement du Wortlaut
devrait être équivalent au remplissement d’une intuition,
esquisse par esquisse, tel qu’il est décrit dans la sixième
Recherche logique.
12 Déjà dans la première Recherche logique, le remplissement
était décrit comme une superposition d’actes, plus
précisément comme un recouvrement d’essences
intentionnelles. Une intention de signification (qui
présuppose un côté sensible, un Wortlaut et un côté relevant

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 9/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

de vécus donateurs de signification) se remplit au moment


où un acte d’intuition, qui vise le même objet dans le même
sens que la signification, vient se superposer sur l’acte de
simple signification. Le remplissement, dans la première
Recherche logique, était décrit comme la coïncidence du
sens de l’intention et du sens de remplissement :
« Le remplissement est le recouvrement du contenu de
l’intention de la signification avec le contenu de l’acte de
perception. Dans l’unité de ce recouvrement, l’objet à la fois
visé et ”donné“ ne nous est pas présenté comme double mais
comme un. »12

13 Cette position est tout à fait conforme à celle de la sixième


Recherche logique mais elle ne concerne que l’essence
intentionnelle de l’intention et de l’acte de remplissement.
La cinquième Recherche logique nous enseigne que cette
essence intentionnelle est composée de la qualité et de la
matière de l’acte. La qualité concerne le caractère
positionnel ou non-positionnel de l’acte, c’est-à-dire le fait
qu’il implique un engagement de la part du sujet ou non par
rapport à la réalité de l’objet visé. La matière est celle qui
donne la spécificité de l’acte. C’est la matière qui détermine
quel est l’objet visé par l’acte et en tant que quoi il est visé.
Quand il y a remplissement, ce qui doit être identique dans
l’intention et dans l’acte remplissant, c’est la matière : les
deux doivent viser le même objet de la même façon.
Cependant, l’essence intentionnelle n’épuise pas l’acte, il y a
un côté de l’acte qui peut varier, alors que l’acte reste le
même. Ce côté est ce que Husserl introduit dans la sixième
Recherche logique sous le concept de plénitude (Fülle).
14 Du point de vue de la plénitude, les actes de signification
sont vides. Us nécessitent donc un remplissement qui leur
sera fourni par des actes d’intuition. La spécificité des
intuitions est de présenter certains aspects de l’objet lui-
même sous le mode de la présence en personne, dans le cas
de la perception, et sous le mode de l’analogie, dans le cas de
l’imagination. Or, ces aspects de l’objet peuvent varier, une
certaine esquisse peut être remplacée par une autre, ai ors
que l’acte continue à viser le même objet. Ce sont ces aspects

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 10/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

de l’objet lui-même, inessentiels à l’acte, mais faisant partie


de lui, qui constituent sa plénitude. Le remplissement est la
synthèse par laquelle un acte de signification vidé reçoit une
certaine plénitude par la superposition avec un acte intuitif
de la même matière, ayant une plénitude plus ou moins
importante. « La synthèse de remplissement, dit Husserl,
manifeste une inégalité des membres réunis, qui consiste en
ce que l’acte remplissant comporte un privilège qui manque
à la simple intention et qui est de lui conférer la plénitude de
“la chose même” (des “selbst”). »13
15 La coïncidence entre sens intentionnel et sens remplissant,
telle qu’elle a été décrite dans la première Recherche
logique, à la lumière de ce nouveau concept de plénitude,
n’est pas encore un véritable remplissement mais
uniquement sa prémisse. Le vrai remplissement implique
une certaine progression du vide vers le plein dont la limite
idéale est le remplissement parfaitement adéquat dans
lequel la chose est donnée dans l’intuition sous tous ses
aspects et fonde une connaissance parfaite. Mais entre le
vide de la pure signification et la plénitude idéale qui
présentifie tous les aspects de l’objet visé, il y a une infinité
de degrés de plénitude qui correspondent aux degrés de la
connaissance de l’objet :
« Plus il y a de ces caractères qui participent à la
représentation par analogie et, pour chacun en particulier,
plus le degré de ressemblance avec lequel la représentation
représente ce caractère dans son propre contenu est élevé -
plus la plénitude de la représentation est grande. »14

16 Se pose alors la question de savoir si le Wortlaut peut se


remplir aussi et si ce remplissement se fait au moment où le
Wortlaut se relie à une signification. Le paragraphe 18 de la
sixième Recherche semble nous donner un indice dans ce
sens. En effet, dans ce paragraphe, Husserl parle de la
possibilité de « chaînes de remplissement s qui, chaînon par
chaînon, se constituent d’intentions signitives »15. Il s’agit
des expressions mathématiques compliquées qui se
traduisent en des expressions plus simples dans ce qui
apparaît comme une « progression déterminée du

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 11/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

remplissement »16 et qui constituent ce que Husserl appelle


des remplissements médiats. Le remplissement médiat est
un type de remplissement dans lequel une signification peut
jouer le rôle d’acte remplissant. Or, si cela est le cas, le
Wortlaut pourrait aussi se remplir par une signification.
Pourtant, dans le paragraphe suivant, Husserl remarque que
les remplissements médiats ne sont des remplissement s que
dans un sens impropre et qu’un véritable rem-plissement ne
se produit que par la présence d’un acte intuitif qui
présentifie certaines déterminations de l’objet lui-même.
L’idée qu’un objet proprement intuitif, tel le Wortlaut,
pourrait se remplir par une signification qui, par définition,
est un acte vide, semble absurde.
17 Cependant, l’autre possibilité, qui supposerait que la
signification se remplisse par l’intuition du Wortlaut, non
seulement n’est pas moins absurde mais est explicitement
rejetée par Husserl dans les paragraphes suivants. Il est vrai
qu’un acte de signification ne peut pas être dépourvu de tout
contenu intuitif. La signification, pour ainsi ci ire, ne flotte
pas dans l’air. Elle est liée à une intuition qui constitue son
support et cette intuition est l’intuition du Wortlaut.
Cependant, entre cette intuition et la signification, il n’y a
aucun rapport de remplissement :
« Cette intuition de signe n’a toutefois “rien, à faire” avec
l’objet de l’acte significatif, c’est-à-dire qu’elle n’entretient
aucune relation, de remplissement avec cet acte : mais elle
réalise sa possibilité in concreto comme étant celle d’un, acte
qui tout simplement n’est pas rempli. »17

18 Si le Wortlaut est bien l’objet de l’acte d’intuition, il n’est


nullement l’objet visé par la signification. En outre, ce qui
constitue le support intuitif de la signification n’est pas l’acte
entier d’intuition, mais seulement son contenu présentatif,
c’est-à-dire son côté non essentiel : la partie qui ne rentre
pas dans son essence intentionnelle. Cette essence reste
entièrement hors-jeu, son contenu présentatif étant
déconnecté et fonctionnant simplement comme signe.
L’objet qu’est le Wortlaut n’est pas thématiquement posé
dans sa relation avec la signification. Or, si ce qui se relie à la

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 12/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

signification n’est pas une intention thématique, si la


dimension intentionnelle du Wortlaut est désactivée, alors il
ne peut pas y être question de remplissement.
19 Revenons donc à ce qui nous a déterminés à formuler notre
hypothèse. Les analyses de la première Recherche logique
semblaient aller ci ans la direction d’une superposition
d’actes : un Wortlaut en tant qu’objet sensible se relie à un
acte donateur de sens pour former l’unité d’un acte de
signification. Cet acte, à son tour, se remplit ci an s une
synthèse avec un acte d’intuition de la même matière. Il y a
donc cieux synthèses qui s’opèrent : la première relie
l’intuition du Wortlaut avec un acte de signification, l’autre
relie cet acte synthétique nouveau avec son remplissement
intuitif. La sixième Recherche logique semble mettre à plat
ces écarts entre différents actes. En effet, en posant le
problème de la connaissance, elle situe son point de vue
dans la conscience qu’un seul sujet pensant. Le
remplissement ne peut se produire que par le recouvrement
de deux actes de la même conscience. Or, nous avons vu que
le caractère d’indice du Wortlaut – ainsi que la distance qui
s’ouvre entre lui et la signification – ne devient visible que
dans le contexte que la communication et dans la perspective
de l’auditeur. J’essaierai que montrer ci ans cette troisième
partie qu’il est possible de penser ensemble les résultats, en
apparence contradictoires, de la première et de la sixième
Recherche logique et que c’est ce que Husserl lui-même fait
dans les manuscrits de réécriture de 1913-1914. La solution
vient d’un concept que Husserl utilise dans les Cours sur la
théorie de la signification de 1908 pour qualifier le rapport
entre Wortlaut et signification. Il s’agit du concept de
Tendenz, qui apparaît pour la première fois dans un
appendice aux Etudes psychologiques de 1893, intitulé
« Intérêt (tension) et satisfaction (résolution). A la racine du
couple de concepts : intention – remplissement ». A l’origine
du concept de remplissement se trouve donc un concept plus
primitif, celui de la « satisfaction » d’une tendance. La
Tendenz se constitue dans une tension qui peut prendre des
formes thématiques aussi bien que non-thématiques et qui

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 13/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

peut se relâcher une fois son attente accomplie. L’exemple


canonique est celui de la personne qui entend le début d’une
mélodie connue et qui attend la suite. Le concept de Tendenz
peut donc couvrir une gamme très large de différentes
attentes : des apparentes inclinations inconscientes
jusqu’aux intentions proprement dites. Dans le cas de l’acte
de signification, nous avons affaire à deux types différents de
Tendenz qu’il faut distinguer soigneusement. D’un côté, il y a
la Tendenz qui va du Wortlaut à la signification. Il s’agit de
ce que Husserl appelle Hinweistendenz18, tendance de
renvoi. De l’autre côté, il y a la Tendenz qui va du mot vers la
chose visée et qui est une intention de signification
proprement dite. La Hinweistendenz est une tendance non-
thématique, c’est-à-dire qu’en elle, le Wortlaut n’est pas
thématisé, n’est pas posé pour lui-même, mais fonctionne
comme pont vers la signification. La conscience ne s’arrête
pas sur lui mais va directement vers la signification à
laquelle il renvoie. En cela, cette Hinweistendenz est
conforme aux analyses de la sixième Recherche logique. Le
Wortlaut n’est pas thématisé. Cela veut dire que l’essence
intentionnelle de l’intuition qui le donne reste hors-jeu.
Cependant, la non-thématicité de cette Tendenz ne réduit en
rien la possibilité qu’elle soit satisfaite et donc, en un certain
sens, remplie.
20 Le rapport entre le Wortlaut et la signification doit être
compris à partir de cette Hinweistendenz. En effet, il s’agit
du concept par lequel Husserl arrive à expliquer que ce
rapport est plus intime que celui d’une simple juxtaposition
(Beieinander). « Le Wortlaut, affirme Husserl, n’est pas un
simple phénomène mais la strate inférieure d’une unité
fondée, l’unité de l’expression. »19
21 Cette conscience d’unité n’est pas vécue à côté de la
conscience du Wortlaut, mais comme la strate supérieure
d’une conscience fondée unique. Elle est une visée qui n’est
pas directe mais toujours fondée et médiée par le passage
par la conscience de la signification. Or, cette Tendenz qui va
du Wortlaut à l’expression ayant une signification, au mot
proprement dit, ne disparaît pas une fois mise en place

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 14/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

l’autre Tendenz, celle qui constitue la visée de l’acte de


signification et qui se remplit par une intuition. Elle
continue à subsister dans l’acte total mais sous une forme
modifiée : celle de la satisfaction (gesättigt). En effet, une
fois la signification atteinte, la Hinweistendenz, qui dirigeait
la conscience du Wortlaut vers la signification, a rempli sa
tâche. Elle ne se présente plus comme tension mais comme
tension relâchée (entspannt). Cependant, elle ne disparaît
pas car elle constitue le fondement de la deuxième Tendenz,
qui n’est rien d’autre que l’intention thématique : la visée
remplie à son tour par l’intuition de l’objet visé. L’erreur de
la première Recherche logique, assumée par Husserl dans le
Texte 13 de Hua XX/220, est de confondre les intentions
signitives, les Hinweistendenzen qui vont du Wortlaut à la
signification, avec les Tendenzen thématiques qui vont de
l’acte de signification à son objet. La première de ces
Tendenzen est une disposition psychique non thématique
qui peut facilement passer inaperçue. L’autre est une
véritable intention qui appelle son remplissement. D’autre
part, ce qui semble être l’erreur de la sixième Recherche
logique consiste en ce qu’elle fait abstraction de
l’entrelacement de ces tendances, du fait qu’elles sont
fondées l’une sur l’autre. Alors qu’il n’appartient pas à la
Hinweistendenz de se remplir par l’intuition, la conscience
signitive revendique, par l’intermède de 1’inteutionnalité,
non seulement le relâchement de la Tendenz signitive mais
aussi de la Tendenz thématique. La tendance de
remplissement, l’Erfüllung proprement dit, n’est donc lui-
même pas simple mais se constitue dans une superposition
de tendances satisfaites. Le fait que la Hinweistendenz se
relâche dans la réalisation de l’acte thématique de
signification ne se confond pas avec le remplissement de cet
acte mais sans la satisfaction de la Hinweistendenz la
Tendenz thématique de la visée n’apparaît pas et le
remplissement par l’intuition est également impossible.
22 Ainsi, nous pouvons conclure, en citant Husserl :
« Partout où il y a effectuation d’une expression intuitive [...]
elle présente une triple strate : la première strate, celle du

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 15/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

Wortlaut, la seconde, celle de l’intention de signification et


la troisième, celle du remplissement. »21
23 La première Recherche logique semblait se diriger vers cette
conclusion et c’est à partir de ce texte que j’ai formulé mon
hypothèse. Cependant, elle ne parvient pas à distinguer
jusqu’au bout le rapport de fondation entre le Wortlautet
l’intention de signification qui pose que l’acte de
signification n’est que la résolution d’une Tendenz qui part
du Wortlaut. La sixième Recherche logique, cependant,
semble faire encore moins droit à ces distinctions. Alors qu’il
est évident que l’objet visé, dont l’intuition pourrait remplir
l’acte de signification, n’est pas le Wortlaut lui-même, il est
cependant possible d’envisager un remplissement non
thématique du Wortlaut sous la forme du relâchement de sa
Tendenz. Autrement dit, le concept de Tendenz, plus large
que celui d’intention, va de pair avec un concept plus large
de remplissement dans le sens de 1’Entspannung
(relâchement) et de la Sättigung (la satisfaction). Dans ce
sens élargi, nous pouvons donc affirmer que le Wortlaut
peut, effectivement, se remplir.

Notes
1. E. Husserl, Recherches logiques, tome II/1, tr. fr. H. Elie, A. Kelkel, R.
Schérer, Paris, PUF, 1996.
2. Ibid., § 26.
3. E. Husserl, Recherches logiques, (en abrégé RL), op. cit., tome II,
partie 1, RLI, p. 27.
4. Ibid., p. 28.
5. E. Husserl, Husserliana, (en abrégé Hua), XX/2, Dordrecht, Springer,
2005.
6. Hua XX/2, Texte 2, § 7.
7. Husserl nous offre un exemple très intuitif : le signal d'orage, qui peut
se traduire par les propositions « Il y a un orage qui vient du nord-est »,
« Il faut attendre un orage du nord-est », « Un orage vient du nord-est »,
etc.
8. Hua XX/2, Texte 2, § 7, p. 54.
9. E. Husserl, RLI, p. 31.
10. E. Husserl, RLI, § 7, p. 38.

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 16/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

11. Hua XX/2, Texte 2, § 4, p. 38.


12. E. Husserl, RLI, p. 60.
13. E. Husserl, Recherches logiques, tome III, tr. fr. H. Elie, A. Kelkel, R.
Schérer, Paris, PUF, 1963, p. 86.
14. E. Husserl, RLVI, p. 99.
15. Ibid., p. 90.
16. Ibid., p. 91.
17. Ibid., p. 113.
18. Hua XX/2, Texte 13.
19. Der Wortlaut nicht bloßerscheint, sondern Unterstufe einer
fundierten Einheit ist, eben die Einheit der Aussage, und dass in dieser
Einheit zwei Schichten zu unterscheiden sind, deren eine bevorzugt ist
durch eine hindurchgehende Tendenz. (Hua XX/2, Texte 13, p. 134.)
20. P. 204.
21. Hua XX/2, Texte 8.

Auteur

Maria Gyemant
© Éditions de la Sorbonne, 2011

Licence OpenEdition Books

Référence électronique du chapitre


GYEMANT, Maria. Wortlaut et remplissement In : S’orienter dans le
langage : l’indexicalité [en ligne]. Paris : Éditions de la Sorbonne, 2011
(généré le 17 septembre 2023). Disponible sur Internet :
<http://books.openedition.org/psorbonne/329>. ISBN :
9782859448127. DOI : https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.329.

Référence électronique du livre


MARTHELOT, Perrine (dir.). S’orienter dans le langage : l’indexicalité.
Nouvelle édition [en ligne]. Paris : Éditions de la Sorbonne, 2011 (généré
le 17 septembre 2023). Disponible sur Internet :
<http://books.openedition.org/psorbonne/321>. ISBN :
9782859448127. DOI : https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.321.
Compatible avec Zotero

S’orienter dans le langage : l’indexicalité

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 17/18
17/09/2023 22:29 S’orienter dans le langage : l’indexicalité - Wortlaut et remplissement - Éditions de la Sorbonne

Ce livre est cité par


(2017) Heidegger et Wittgenstein. DOI:
10.3917/herm.gauvr.2017.01.0351

https://books.openedition.org/psorbonne/329?lang=fr 18/18

Vous aimerez peut-être aussi