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Chapitre I
Liaison covalente : Lewis et règle de l’octet
1- Introduction
Une réaction chimique n’est en réalité qu’un processus dans lequel un arrangement de
liaison se transforme en un autre. Il est donc nécessaire de bien connaître la nature de
la liaison pour comprendre les propriétés physiques et chimiques des composés et des
substances.
Les liaisons chimiques se forment, parce qu’en s’unissant, les atomes peuvent
satisfaire à la tendance universelle de tous les systèmes mécaniques à parvenir à un
état d’énergie inférieure. Puisqu’en formant une liaison, deux atomes cèdent une
quantité d’énergie à leur environnement, pour la rompre, il faut fournir à la molécule la
même quantité d’énergie appelée énergie de dissociation de la liaison (qu’on peut
calculer).
Par exemple, pourquoi l’oxyde carbonique et l’eau ont-ils les structures suivantes?
Pourquoi la 1ère molécule est linéaire, et pour l'autre on a un certain angle entre les
liaisons O-H?
Pourquoi la molécule H2 existe alors que He2 n'existe pas?
Pourquoi les molécules ont-elles des formes déterminées?
Tout atome cherche à acquérir la structure du gaz rare le plus proche dans le tableau
périodique.
Chaque atome met en commun son électron (ou ses électrons) célibataire(s) avec ceux
d’un autre atome pour compléter sa couche périphérique.
Donc, lorsqu’un atome s‘associe pour donner une molécule, il a tendance à saturer sa
couche externe et à prendre la configuration électronique du gaz rare le plus proche
(règle de l’octet)
On symbolise la liaison par un tiret ( ̶ ̶ ) liant les deux atomes
Un doublet d’électron non liant est symbolisé par un tiret ( ̶ ̶ ) autour du noyau.
Pour une liaison multiple chaque tiret représente une seule liaison.
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b- Cas des molécules polyatomiques
Exemples : CH4 , NH4+ , PCl5…
4- Liaison de covalence dative: Si les deux électrons sont fournis par un seul atome
(donneur), l’autre atome sera accepteur (existence d’une orbitale vacante), dans ce cas
on parle d’une liaison de covalence dative ou liaison de coordination ou liaison semi
polaire.
Une liaison de covalence dative est symbolisée par une flèche (-->) dirigée du donneur
vers l’accepteur.
H
NH3 + H+ ----------> NH4+ ; H+ <------ N H
H
NH3 + BF3 ----------> H3N -->BF3
5- Liaison covalente polaire : c’est une liaison dans laquelle les électrons ne sont pas
partagés également entre les 2 noyaux mais ils se trouvent au voisinage de l’atome le
plus électronégatif, d’où l’apparition d’une charge q+ sur l’atome électropositif et q- sur
l’atome électronégatif : on dit que la liaison est covalente à caractère ionique.
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d
A-q ---------- B+q q = δ.e (δ < 1)
→ → →
µ=q.d=δ.e.d d = distance entre les deux charges.
Le moment dipolaire d’une molécule diatomique est le moment de la liaison qui unit les
deux atomes A et B.
Ex : H+q-------Cl-q µ = q.d=δ.e.d
d
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Chapitre II
Théorie des orbitales moléculaires (Approximation LCAO)
Dans la théorie quantique, chaque électron de l’atome est décrit par une orbitale
atomique dont la fonction d’onde est χ. Dans la molécule, chaque électron sera décrit
par une fonction d’onde ψ appelée fonction d’onde de l’orbitale moléculaire. Elle est
solution d’une équation de Schrödinger type Hψ =Eψ
Ha rab Hb
ra rb
* Orbitale moléculaire liante responsable de la liaison ayant une énergie E+ plus faible
que celle des orbitales atomiques : la fonction d’onde correspondante est notée ψ+
* Orbitale moléculaire anti-liante qui a une énergie E- plus importante que celle des
orbitales atomiques et qui a tendance à déstabiliser la liaison chimique : la fonction
d’onde correspondante est notée ψ-
- Représentation graphique
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* La densité de probabilité
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- Diagramme énergétique de l’ion moléculaire (H2+)
OM antiliante
OM liante
Les règles de remplissage des orbitales moléculaires sont les même celles des
orbitales atomiques.
.
- Configuration électronique de H2+
(σ1s)1
- Indice (ou ordre) de liaison : Il représente le nombre de liaisons entre les atomes.
Il est défini par l’expression :
lL = 1/2 x (n - n*)
n : nombre d’électrons des orbitales liantes
n* : nombre d’électrons des orbitales antiliantes
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A.N : IL = 1/2 x (1 - 0) = 1/2
Remarque : Plus la valeur de IL est importante plus l’énergie à fournir pour rompre les
liaisons est élevée, c-à-d que la molécule est plus stable et plus la longueur de la
liaison est faible.
- Propriétés magnétiques :
La molécule H2+ est paramagnétique car on a un électron célibataire sur l’orbitale
moléculaire σ1s. Cela représente un avantage de la théorie des O.M.
Ha rab Hb
e2 r12 e1
((-h/4πme) (∆1+∆2) + e2 / 4πε0 (-1/ra1 -1/ rb1 -1/ra2 -1/ rb2) + e2 / 4πε0 (1/ r12) ψ = E eψ
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On aura comme précédemment deux types d'orbitales moléculaires :
* Orbitale moléculaire liante responsable de la liaison ayant une énergie E+ plus faible
que celle des orbitales atomiques : la fonction d’onde correspondante est notée ψ+
* Orbitale moléculaire anti-liante qui a une énergie E- plus importante que celle des
orbitales atomiques et qui a tendance à déstabiliser la liaison chimique : la fonction
d’onde correspondante est notée ψ-
OM antiliante
OM liante
- Configuration électronique de H2
(σ1s)2
- Propriétés magnétiques :
La molécule H2 est diamagnétique car tous les électrons sont appariés (pas d’électrons
célibataires).
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a- Représentation graphique
L’élément A appartient à la 2ème ou à la 3ème période : on a les O.A ns, npx, npy et npz.
i- Le recouvrement des orbitales ns et npz donne lieu à une O.M σ (liante et antiliante)
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c- Diagramme énergétique pour la molécule diatomique poly électronique de type
A2 (avec la présence des orbitales np)
σ2s < σ*2s < σz < πx = πy < π*x = π*y < σ*z
Ex : O, Ne, F, …. (Z > 7)
Exemple : Molécule O2
O (Z=8) 1s2 2s2 2p4
σ2s < σ*2s < πx = πy < σz < π*x = π*y < σ*z
Ex : C, N,… (Z < 7)
Exemple : Molécule N2
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* E2p – E2s = 5,9 eV interaction s-p
Soit la molécule AB
Les orbitales atomiques hybrides construites par combinaison linéaire des orbitales
atomiques de départ s et p ont l’avantage de rendre compte de la symétrie et de la
géométrie de ces molécules. L'atome pour lequel certaines de ces orbitales ont été
hybridées est dit en état de valence, cet état n’a pas d’existence en dehors de la
formation de la molécule.
Ex : H2O
* les liaisons O-H sont équivalentes
Expérimentalement:
* l'angle entre les liaisons O-H est de 104°
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Théoriquement le recouvrement des orbitales conduit à:
1ère liaison : recouvrement de 2px(O) et 1s(H)
2ème liaison : recouvrement de 2py(O) et 1s(H)
C'est 2 liaisons ne sont pas identiques, en plus on a un angle de 90° entre les 2
liaisons, c'est pour cela qu'on fait appel à l'hybridation pour expliquer cela.
La théorie d’hybridation permet d’expliquer la géométrie de certaines molécules. Elle
donne aussi les valeurs des angles que font entre elles les directions des liaisons dans
une molécule polyatomique.
Il existe trois types d’hybridation : sp, sp2 et sp3
Be (Z=4) 1s22s2
di = ai χ2s + bi χ2pz
B(Z=5 1s22s22p1)
B* 1s22s1p2 - les 3 liaisons ne sont pas identiques
- l’angle entre les liaisons est de 180° ou de 90°.
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Les orbitales atomiques hybrides sont de la forme:
En combinant linéairement les 4 orbitales atomiques 2s, 2px, 2py et 2pz on obtient 4
orbitales atomiques hybrides équivalentes dirigées vers les sommets d’un tétraèdre
régulier ayant l’atome de carbone pour centre.
Les orbitales hybrides sp3 sont de la forme :
Pratiquement :
Aspect énergétique
L’objectif de cette théorie est donc de prévoir la géométrie des molécules à partir du
nombre de doublets électroniques mis en jeu autour de l’atome central A.
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d- Règle de GILLESPIE
1ère règle
Calcul de n:
Le nombre n de doublets électroniques autour de l’atome central est donné par la
relation
1
2 (nb d’e de valence + nb de liaisons σ ± charge)
-
n=
2ème règle
Si l’atome central possède des paires libres dans la molécule, la géométrie change à
cause de l’encombrement du doublet libre; l’angle de la liaison va diminuer, le tableau
ci-dessous précise la nouvelle géométrie en fonction du nombre de paires libres :
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3ème règle
a- Effet de l’électronégativité
Dans la théorie V.S.E.P.R., on considère une liaison multiple comme une liaison
simple, la présence de la liaison π aura le même effet sur les angles que les doublets
libres : variation des angles et raccourcissement des liaisons.
Calcul de n :
On procède de la même façon que dans la 1ère règle, mais on retranche un électron
pour chaque liaison π :
1
n=
2 (nombre d’électrons de valence + nombre de liaisons σ – nombre
de liaisons π ± charge)
Exemple : H2O
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- Caractère ionique d’une liaison (pourcentage)
C = µexp/µ
µion.100 = q.d/e.d = δ.e.d/e.d .100 = δ .100
C : mesure le taux de caractère ionique de la liaison HCl, on dit aussi que la liaison est
17% ionique; elle est donc de caractère covalente prépondérant.
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