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Origine de ces interactions : majoritairement électrostatique : loi de Coulomb (et une part
quantique non détaillée ici).
C. L’interaction de Coulomb
C’est l’interaction la plus simple. Elle existe entre espèces chargées, deux ions, et elle se
manifeste par une attraction des particules de charges opposées. Par exemple entre deux
ions tels le sodium (Na+) et l’ion chlorure (Cl-) :
+
Na +
Na
Cl
Cl
L’interaction de Coulomb existe entre les charges entières des espèces ioniques assimilées
à deux systèmes ponctuels. L’énergie est donnée par l’équation de Coulomb :
QA QB
° °
r QAQB
UC ( r ) =
4πε 0 r
Où Qi est la charge (Qi = ± zi.e, zi est la charge de l’ion et e est la charge élémentaire, e =
1,602×10-19 C), r est la distance entre les deux charges en mètre et ε0 est la permittivité du
z z e2
vide (8,854×10-12 J-1.C2.m-1) : U C ( r ) = A B . Dans un milieu autre que le vide ou l’air, on
4πε 0 r
D. Electronégativité χ, khi
Si χA > χB, la liaison covalente entre A et B est polarisée selon : -δA-B+δ. Cette grandeur n’est
donc pas définie pour un atome isolé.
Applications
• Distinction métal – non métal : les métaux sont peu électronégatifs, ils peuvent
perdre facilement des électrons (caractère réducteur) par contre les non-métaux sont
très électronégatifs (caractère oxydant).
• Polarité des liaisons chimiques : de façon assez grossière, nous pouvons dire que si
χ(A) - χ(B) > 2, la liaison est ionique Ap- Bp+, si 2 > χ(A) - χ(B) > 1, la liaison est polaire,
si 1 >χ(A) - χ(B) > 0, la liaison est covalente apolaire, si χ(A) et χ(B) > 1,8 à 2, la liaison
est covalente A – B et si χ(A) et χ(B) ≤ 1,8, la liaison est métallique.
Exercice d’application
2
1 Cette valeur explique le caractère dissociant de l’eau. En effet, la force de Coulomb ( F ( r ) = − z A z B e ) entre les ions
C 2
4πε 0 ε r r
sera moins élevée que dans un solvant peu dissociant comme le DMSO (DiMéthylSulfOxyde, εr = 46,7), le cyclohexane (εr
= 2) ou le dichlorométhane (εr = 9), de constante diélectrique plus faible.
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E. Polarité et polarisabilité
1. Notion de polarité2
La notion de polarité est liée à une grandeur appelée moment dipolaire et notée µ.
Lorsque deux atomes A et B sont liés et possèdent des électronégativités différentes, alors
les électrons de la liaison tendent à se rapprocher de l’atome le plus électronégatif. La
liaison est alors polarisée.
Tout se passe comme s’il y avait un transfert électronique partiel de + δ.e – δ.e
l’atome A (le moins électronégatif), qui prend une charge qA = + δ.e , vers A : B
l’atome B (le plus électronégatif), qui prend la charge opposée :
dAB
qB = - δ.e = -qA.
La liaison possède alors un caractère ionique partiel (0 < δ < 1). La liaison est purement
covalente si δ = 0 (les deux atomes ont la même électronégativité et les électrons sont
partagés de manière équitable entre les deux atomes en moyenne). La liaison est
purement ionique si δ = 1 (l'atome le plus électronégatif a "arraché" l'électron du second
atome).
μ
D’où : δ = . Si δ = 0, la liaison est purement covalente et si δ = 1, la liaison est purement
d. e
ionique.
Exemple :
Le moment dipolaire d’une liaison purement ionique de longueur dAB = 150 pm vaut :
μ = δ.e.dAB avec δ = 1 soit μ = e.dAB = 1,6.10–19 × 150.10–12 = 2,4.10–29 C.m.
La valeur du moment dipolaire est très petite. On utilise donc une unité plus adaptée.
L’unité usuelle est le debye (D) : 1 D = 3,33.10–30 C.m.
Exemples.
+δH-Cl-δ +δCl-F-δ
μ = 1,08 D μ = 0,88 D
Le moment dipolaire de la molécule est alors la somme vectorielle de tous les moments
individuels :
m
G G
μ (AXm) = ∑ μ i
i =1
1) Molécules apolaires
G G
Une molécule est polaire si elle présente un moment dipolaire non nul : μ = 0 . Dans la
réalité, cette définition est difficilement applicable.
Pour que la molécule ait un moment dipolaire non nul, il doit y avoir des liaisons polaires,
et pas de centre de symétrie comme dans le cas des molécules diatomiques
hétéronucléaires A – B, A et B étant d’électronégativités différentes ou dans le cas de
molécules polyatomiques dissymétriques telles H2O ou NH3.
Dans de nombreux cas, les molécules présentent un moment dipolaire qui traduit le fait
que le barycentre des charges positives et celui des charges négatives ne sont pas
confondus.
dOH = 95,7 pm
angle H–O–H = 104,5° = α
μ = 1,85 D
y H
( δ)
μ1
(–2δ) O μ x
α
μ2
H
(+δ)
Cas de l’eau :
Charges partielles négatives
-q = 2e δ-
δ- δ- δ- δ-
O °
δ+ H O H δ+ H H
δ+ δ+ °
+q = 2e δ+
-q = 2e δ- O
° H H
µ µ
°
+q = 2e δ+
Noyau E
+
+
- - +
- + -
- +
- + - +
- +
µind µind
Nuage électronique
Défaut
Accumulation en électrons
d'électrons
Voir annexe 3
Voir annexe 4
Remarque. Ce type de calculs est contestable : il ne tient pas compte de la présence des
doublets non liants (qui contribuent forcément au moment dipolaire) et pour appliquer la
méthode le moment dipolaire de la liaison C–H est le plus souvent supposé égal à 0. Malgré
tout, la méthode permet de résoudre certains problèmes.
Compléments en annexe 5.
1. Nécessité expérimentale
• L’interaction ion-dipôle
Un ion solvaté dans de l’eau est stabilisé principalement par l’interaction entre cet ion et
les « dipôles eau » qui l’entourent : l’approche d’un ion et d’un dipôle s’accompagne d’une
interaction stabilisante
H H H H
O O
H H H µ H
O +
O O O
H +
Na H H µ Na
° +q µ H
O H µ H
H O H O µO
H H H
H
De façon plus générale, l’interaction se fait entre une charge QA et le dipôle permanent µ,
séparés d’une distance r.
+q
°
Q
A
-q
° °
Complément en annexe 6.
-q
° +q
°
θ
µA
r µB
°
+q
° -q
Complément en annexe 7.
Remarque : ce type d’interaction existe aussi à l’état solide mais l’expression de l’énergie
d’interaction n’est pas la même ; les molécules d’un solide sont d’autant plus liées entre
elles que leur moment dipolaire est élevé.
Complément en annexe 8.
+
- - +
-
+
- - + r - +
- - +
- + - +
- +
- +
µind,B
µind,A
Complément en annexe 9.
Cette interaction est d’autant plus importante que les molécules (ou atomes) sont
plus polarisables.
Si n’existaient que les forces attractives, on ne pourrait pas expliquer l’existence d’une
distance d’équilibre intermoléculaire. A très courte distance, se manifeste une énergie
potentielle d’interaction répulsive due à l’impénétrabilité des nuages électroniques qui
K'
trouve son origine dans les forces répulsives : E Rep = avec n > 6 de l’ordre de 10 d’où
dn
K K'
l’énergie totale d’interaction : E = E vdW + E Rep = − 6 + n ; la courbe E = f(d) présente un
d d
minimum dont l’abscisse est égale à la longueur de la liaison de van der Waals (somme des
deux rayons de van der Waals)
Graphe Ep = f(d)
He Ne Ar Kr Xe
tf / °C - 272,2 - 248,7 - 189,2 - 156,6 - 119,9
tEb / °C, P° = 1 bar - 268,9 - 246,0 - 185,7 - 152,3 - 107,1
Les espèces ci-dessus sont apolaires (ou peu polaires) ; c’est l’interaction de London qui
intervient uniquement ; les températures de changement d’état augmentent avec la
polarisabilité de l’espèce. La présence de ramifications dans une molécule diminue
l’intensité des forces de van der Waals en éloignant les molécules les unes des autres. Les
constantes physiques sont toujours assez basses lorsque les forces intermoléculaires sont
uniquement de type van der Waals ; alors dans les conditions usuelles, ce sont le plus
souvent des gaz ou des liquides très volatils. La solubilité dépend des interactions solvant –
soluté : I2 est très peu soluble dans l’eau (polaire) mais très soluble dans CCl4 et C6H6.
1. Nécessité expérimentale
Il existe donc des interactions moléculaires plus énergétiques que les forces de van
der Waals.
• Spectroscopie infrarouge
Les alcools purs présentent à environ 3600 cm-1 une bande fine de vibration de valence O–
H libres et à environ 3300 cm-1 une bande large de vibration de valence des O – H liés3.
Les acides carboxyliques purs : pas de bande de valence correspondant à O – H libre.
L’aldéhyde salicylique présente une liaison H intramoléculaire ; on n’observe pas les
vibrations caractéristiques du groupe OH libre.
O H
O
C
H
2. Nature de la liaison hydrogène
C’est une interaction essentiellement électrostatique qui s’établit entre deux groupes
d’une même molécule (liaison intramoléculaire) ou de deux molécules voisines
(liaison intermoléculaire).
• Premier groupe : H est lié à un atome fortement électronégatif tels que F, O, N : -δA-H+δ
• Deuxième groupe : un atome B petit porteur d’un ou plusieurs doublets non liants : O,
N, F, Cl.
3 Une différence de 300 cm-1 correspondant à une différence d’énergie de 3,6 kJ.mol-1.
XB – ENCPB 2011 11/16
D| - - - - H – A
On appelle l’atome D le site H-accepteur (HD) et l’atome A le site H-donneur (HA). Une
molécule présentant des sites HD est dite protogène et une molécule présentant des sites
HA est dite protophile.
Accepteur
Donneur
O OH OH
H
O
HO
OH
H
Remarque : solubilités dans l’eau à 25°C : acide maléique 788 g.L-1 ; acide fumarique 7
g.L-1. Ceci semble en contradiction avec ce qui précède ; en fait, la molécule d’acide
fumarique est non polaire (contrairement à la molécule d’acide maléique), ce qui explique
sa faible solubilité dans l’eau.
Conclusion
1. Rôle ionisant
3. Rôle dispersant
Permittivité relative de l’eau : εr = 80 à 20°C ; c’est une valeur élevée. Cela signifie que
dans l’eau deux charges électriques opposées verront leur force d’attraction divisée par 80
(par rapport au vide) ; ceci est dû à l’association des molécules H2O par liaison hydrogène,
la structure formée faisant écran aux forces électrostatiques.
Remarques :
Solvolyse (hydrolyse) : il s’agit de la réaction de rupture d’une liaison covalente du
soluté sous l’action du solvant.
Le choix d’un solvant pour une réaction en chimie organique est fondamental
puisqu’il doit permettre la présence simultanée des différents réactifs dans une même
phase.
C’est aussi l’utilisation de solvants judicieusement choisis qui permet la séparation,
l’extraction ou la purification des produits d’une réaction chimique.
1. Interactions de solvatation
a. Effet ionisant
La dissolution de la molécule polaire A⎯B peut s’accompagner d’un renforcement de
la polarisation de la liaison A⎯B, qui peut même aller jusqu’à la séparation totale des
charges. Il y a alors formation d’une paire d’ions A+ et B-, qui restent liés l’un à l’autre par
l’attraction électrostatique : A⎯B ⎯⎯→ (A+, B-)
On dit alors que le solvant S exerce sur le soluté AB un effet ionisant qui dépend du
moment dipolaire et de la polarisabilité du solvant.
b. Effet dispersant
Une fois formés, les ions A+ et B- peuvent se séparer : le solvant a alors un rôle un
effet dispersant ou dissociant. Ce phénomène se rencontre dans les solvants possédant un
constante diélectrique εr élevée.