Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Alfred Dupont Chandler: Sa Contribution Au Contrôle de Gestion
Alfred Dupont Chandler: Sa Contribution Au Contrôle de Gestion
sa contribution au
contrôle de
gestion
Agnès Nabet
VIII
www.scholarvox.com:ENCG Kenitra:791286188:10104049:105.66.6.244:1485507029
la technologie, par les prix et par les coûts, mais aussi sur une domination
en termes de compétences. Dans ce contexte, la diversification dans des
activités de pointe accélère les stratégies d’innovation ainsi que la taille
des
investissements dans la recherche et le développement.
2.2. Un contrôle de gestion : outil
nécessaire
à l’autonomie des divisions
Dans ce contexte, le contrôle de gestion se sophistique pour deux raisons
essentielles.
D’une part, l’investissement dans la recherche et développement mène
à la distinction des produits en termes de maturité sur le marché. Dans ce
cadre, le contrôle de gestion permet d’arbitrer le développement des
produits, d’évaluer la contribution à la performance des nouveaux produits
et
d’allouer les ressources entre eux. D’autre part, les investissements
changent de nature ; ils deviennent offensifs : l’investissement
d’expansion
visant à accroître les capacités s’ajoute à l’investissement de
remplacement
et croît proportionnellement au volume d’affaires et/ou de production. Le
contrôle de gestion s’arme alors d’outils permettant d’optimiser
l’allocation des ressources entre production en cours et production et
distribution
futures. L’objectif des outils de gestion utilisés est d’évaluer les moyens
engagés (actifs et/ou capitaux permanents) et de suivre la rentabilité du
capital investi.
Ainsi, des indicateurs nécessaires à la prise de décision d’un centre
d’investissement se généralisent :
– En ce qui concerne les relations clients/fournisseurs entre centres de
responsabilité d’une même organisation, on formalise des prix de
cession internes.
– En matière d’évaluation de la performance des décisions prises, le
calcul d’un ROI (Return On Investment) s’impose. Les indicateurs
économiques et financiers sont regroupés dans l’outil de prise de
décision et de contrôle qu’est le tableau de bord. Le tableau de bord
est utilisé de manière centrale puis décliné pour chaque centre de
responsabilité. Ce document synthétique permet alors de choisir les
objectifs à atteindre, les indicateurs et le niveau de performance
correspondant au niveau central et local. Un contrôle de gestion
prévisionnel et correctif se développe.
Parmi ces indicateurs, Chandler (1979) souligne l’importance de
l’indicateur de rentabilité ROI en faisant référence à la formule de Brown.
Brown décompose le taux de rentabilité des investissements en deux
composantes : le taux de rotation des actifs et le taux de profitabilité des
ventes.
166 LES GRANDS AUTEURS EN CONTRÔLE DE GESTION
www.scholarvox.com:ENCG Kenitra:791286188:10104049:105.66.6.244:1485507029
3. SYNTHÈSE
Chandler montre que l’organisation dynamique de l’entreprise est
génératrice de croissance. « (…) il est possible de déduire de l’histoire de
ces
grandes entreprises celle des transformations et de la croissance d’une
économie » (Chandler, 1992, tome 3, p. 301).
À partir d’une observation microéconomique, Chandler fait une analyse
historique macroéconomique de la croissance et des grandes
transformations organisationnelles de l’entreprise industrielle moderne de
la fin
du XIXe siècle à la fin du XXe siècle aux États-Unis, en Europe et au Japon.
Son étude historique touche à la relation stratégie/structure et débouche
naturellement sur une grille de lecture de l’évolution du contrôle de
gestion au cours de cette période. L’analyse de Chandler est utilisée pour
montrer que les transformations du contrôle de gestion sont déterminées
par la structure organisationnelle, caractéristique de l’option pour une
stratégie de croissance.
Les entreprises industrielles modernes, au cours de l’histoire, ont
acquis des capacités organisationnelles qui sont du domaine des
installations nécessaires à la production, du domaine du développement
des services marketing, commerciaux et du réseau de distribution, enfin
du
domaine du management. Ces trois investissements interdépendants,
constituent selon Chandler les facteurs ayant conduit à la naissance de
l’entreprise industrielle moderne et à sa supériorité dans la longue
période.
L’avantage concurrentiel est également assuré par la capacité à innover,
développée par les grandes entreprises. En quelque sorte, le niveau de
maturité de l’apprentissage organisationnel déterminé selon Chandler par
l’expérience accumulée dans les produits, les relations avec les clients, les
fournisseurs… permet de déterminer les domaines où l’investissement en
recherche et développement est optimal. Ainsi, l’entreprise industrielle
moderne dans sa forme la plus actuelle sait investir de manière équilibrée
dans des capitaux matériels et immatériels (tangible and intangible
capital)
(Chandler et Hikino, 1997).
168 LES GRANDS AUTEURS EN CONTRÔLE DE GESTION
www.scholarvox.com:ENCG Kenitra:791286188:10104049:105.66.6.244:1485507029
Références
Anthony R.N. (1965), Planning and control systems : a framework for analysis,
Boston, Harvard Business School.
Desreumaux A. (1997), “Structures de l’entreprise”, pp. 3147-3173, dans
Encyclopédie de gestion, Deuxième édition, Economica.
Mc Craw (1988), The essential Alfred Chandler : essays toward a historical theory
of big business, Boston, Harvard Business School Press.
Whittington R. et Mayer M. (2002), The European corporation – strategy,
structure and social science, Oxford University Press.
172 LES GRANDS AUTEURS EN CONTRÔLE DE GESTION
www.scholarvox.com:ENCG Kenitra:791286188:10104049:105.66.6.244:1485507029
William G. Ouchi :
du contrôle à la théorie Z :
un cadre conceptuel
Henri Bouquin
IX
www.scholarvox.com:ENCG Kenitra:791286188:10104049:105.66.6.244:1485507029