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Introduction
Le contexte de la négociation environnementale consiste en des discussions et
des négociations entre les parties impliquées dans un projet environnemental, en
vue d’arriver à un accord sur les conditions d’autorisation (attentes) du projet.
Cela inclut des réunions formelles et informelles, ainsi que des tractations
publiques et privées entre les différentes parties impliquées dans la mise en
place d’un projet, en vue d’en arriver à une entente. Ainsi la décision finale peut
être le résultat d’un compromis ou d’un consensus entre les parties. Par
conséquent les évaluateurs d’impact doivent conserver à l’esprit l’allégation de
Simos (1990) à l’effet que « connaître, comprendre et respecter les rationalités
des autres partenaires : accepter la diversité, voire les divergences des points de
vue », demeurent des bases essentielles de l’évaluation des impacts
environnementaux.
La négociation environnementale
Le terme « négociation » est habituellement défini comme représentant une «
série d’entretiens, d’échanges de vues, de démarches qu’on entreprend pour
parvenir à un accord, pour conclure une affaire » (Robert, 1986).
Pour Barouch (1989), la négociation se définit objectivement et par opposition
aux conflits, comme une « procédure plus ou moins codifiée socialement en vue
de la résolution de problèmes communs à plusieurs personnes ».
PRIVÉE PUBLIQUE
Volonté de
Nombre de participants
Stratégies de négociation
Les multiples dimensions, problèmes, intérêts et acteurs impliqués en
environnement supposent des stratégies de gestion bien particulières. La plus
globale de ces stratégies responsables est le développement durable. Des
stratégies plus spécifiques permettent toutefois d’atteindre cette future gestion
globale de l’environnement. La négociation environnementale est l’une de ces
stratégies de prise en compte des intérêts et enjeux multiples dans le domaine de
l’environnement. Barouch (1989) présente une approche systémique : le «
système-acteur », qui est définie comme une « procédure de recueil et d’analyse
de données visant à étudier un problème puis à intervenir sur un système ; elle
repose sur la confrontation et l’intégration successive des points de vue
exprimés sur la réalité étudiée.
Parmi les nouvelles stratégies de négociation, Lascoumes et Valluy (1996)
définissent les « activités publiques conventionnelles » comme de nouvelles
pratiques de mise en valeur, de mise en visibilité et d’évolution des façons de
faire. Cette typologie d’activités publiques conventionnelles regroupe les
accords et activités suivantes :
• accords informels non publiés ;
• accords informels publiés ;
• accords formels publiés ;
Pour Gorczynski, il y a cinq étapes principales d’une stratégie de négociation
environnementale :
• l’enquête
• l’inventaire
• l’organisation
• l’action
• la réaction
Types d’acteurs
Pour Jean Simos (directeur du Groupe de recherche sur l’environnement et la
santé (GRES) de l’Institut des sciences de l’environnement et de la Faculté de
médecine de l’Université de Genève, en Suisse) il y a trois grandes classes
d’acteurs :
• Acteurs impliqués d’office (requérants, évaluateurs et autorités responsables) ;
• Acteurs s’impliquant d’eux-mêmes (écologistes et populations concernées) ;
• Acteurs amenés à s’impliquer (diverses administrations et experts-conseils).
Cependant les types d’acteurs peuvent différer selon le pays ou selon l’auteur.
Par exemple la loi canadienne d’ÉIE détermine neuf catégories d’acteurs qui
s’impliquent habituellement dans l’examen des projets au Canada. Ces
catégories sont :
• les habitants locaux ;
• les autochtones ;
• les représentants des gouvernements municipaux et régionaux ;
• les organisations communautaires comme les groupes de propriétaires
domiciliaires, les organisations de personnes âgées, les clubs de service et les
groupes de conservation ;
• les associations professionnelles et commerciales ;
• les propriétaires de petites et moyennes entreprises (PME) ;
• les établissements d’enseignement ;
• les groupes intéressés du public ;
• les médias.
Le U.S. Army Corps of Engineers relève quant à lui une quinzaine de catégories
d’intervenants possibles (Canter, 1996).
De façon plus stratégique, Gorczynski (1991) classe les différents acteurs en
neuf catégories :
• les ingénieurs et autres scientifiques « objectifs » ;
• les politiciens et les élus ou ceux qui espèrent l’être ;
• les bureaucrates ;
• les industriels et les promoteurs ;
• les activistes environnementalistes ;
• les citoyens ;
• les médias ;
• les juristes et les groupes de pression (lobbyistes) ;
• les vulgarisateurs, les porte-parole et les « conciliateurs ».