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UE Inflammation & Maladies inflammatoires 24/09/20
Mathilde & Juliette
Déroulement de la réponse inflammatoire :
2) Réponse immédiate via l’activation de cellules (PN et MF via TLR) ou via la libération de médiateurs
4 systèmes de protéines plasmatiques :
§ la coagulation
§ la fibrinolyse
§ le complément
§ le système contact
PLAN
I) Déroulement de la réponse inflammatoire
II) Formes morphologiques d’inflammation
III) Variétés pathologiques de la réparation/cicatrisation
IV) Fibroses
V) Réactions inflammatoires à corps étrangers
VI) Granulomes inflammatoires
VII) Quelques inflammations spécifiques
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1 Réaction vasculaire
2) Œdème inflammatoire :
- Du au passage dans le tissu interstitiel de liquide riche en protéines = exsudat
- Responsable de gonflement qui comprime les terminaisons nerveuses et déclenche des
douleurs
ð Lié à l’augmentation de la pression hydrostatique due à la vasodilatation et à l’augmentation de la
perméabilité́ sous l’effet des médiateurs chimiques
Conséquences :
- Augmentation de l’apport de médiateurs chimiques, d’AC (Ig), de facteurs de la coagulation, de
facteurs du complément
- Dilution des toxines
- Limitation de l’inflammation pour empêcher la dissémination des agents infectieux (formation
de fibrine)
- Ralentissement du flux sanguin qui favorise la diapédèse
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3) Diapédèse leucocytaire : migration des leucocytes en dehors de la microcirculation et leur
accumulation dans le foyer lésionnel (les 1ers à migrer sont les PN de H6 à H24 puis les monocytes
et lymphocytes de H24 à H48)
2 Réaction cellulaire
= Formation du granulome inflammatoire ou tissu de granulation inflammatoire
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Différenciation des cellules :
• Accumulation de polynucléaires (libération d’enzymes), durée de vie courte (3–4 jours), nécessité
d’un apport constant
• Différenciation des monocytes en macrophages activés capables de phagocytose, de sécrétion de
nombreux médiateurs et de coopération avec les lymphocytes pour le développement de la
réaction immunitaire (présentation de molécules antigéniques aux lymphocytes). Durée de vie est
plus longue que celle des PN
• Transformation des LB en plasmocytes sécrétant des Ig
• Activation des lymphocytes T : sécrétion de nombreux médiateurs, acquisition de propriétés c
cytotoxiques et coopération avec les lymphocytes B.
• Modification des fibroblastes en myofibroblastes : acquisition de propriétés contractiles et synthèse
des constituants de la matrice extra-cellulaire
Les cellules mononuclées sont plus nombreuses que les PN, au sein
d’une matrice extra-cellulaire œdémateuse
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NB : phagocytes = PN capables de phagocyter des bactéries et des petites particules et par les
macrophages capables de phagocyter les macro-particules.
a) Bourgeon charnu
Réparation = constitution d’un nouveau tissu conjonctif appelé bourgeon charnu prenant
progressivement la place du granulome inflammatoire et remplaçant les tissus détruits au cours de
l’inflammation.
Évolution progressive du bourgeon charnu soit vers une cicatrice soit vers la reconstitution d’un tissu
conjonctif identique au tissu préexistant à l’inflammation
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b) Cicatrice
- Marque définitive parfois laissée par le foyer inflammatoire après la phase de bourgeon charnu
- Formée d’un tissu conjonctif fibreux (prédominance de collagène) prenant la place des tissus
définitivement détruits
- Modification progressive de sa structure pendant plusieurs mois
Au niveau d’un parenchyme (foie, glandes exocrines, rein, etc.), la qualité de la régénération épithéliale
est dépendante de l’importance de la destruction initiale du tissu (et de la trame conjonctive de
soutien), et du pouvoir mitotique des cellules épithéliales.
Au niveau d’un revêtement (peau, muqueuses) :
• Régénération de l’épithélium depuis la périphérie jusqu’au centre de la perte tissulaire, après
comblement par le bourgeon charnu.
• Régénération sur un mode métaplasique (régénération de l’épithélium cylindrique bronchique
sous la forme d’un épithélium malpighien)
• Régénération sur un mode atrophique avec disparition de certaines fonctions spécialisées (ex :
disparition de cils vibratiles).
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Inflammations chroniques
a) Inflammation aigue
Inflammation congestive et œdémateuse
Caractérisée par une vasodilatation intense et un exsudat particulièrement abondant.
Exemples :
- Réaction allergique au niveau de la muqueuse nasale ou du larynx (hypersensibilité́ de type I
anaphylactique)
- Œdème aigu du poumon au cours d’une infection virale
- Œdème pulmonaire -
Alvéolites œdémateuses : la lumière des alvéoles pulmonaires est
comblée par un exsudat (elles ne sont plus optiquement vides)
Inflammation hémorragique
Extravasation de globules rouges (érythrodiapédèse) par augmentation exagérée de la perméabilité́
capillaire et altération des cellules endothéliales qui va provoquer l’ulcérations d’une muqueuse et de
ses vaisseaux environnants.
Exemples :
- Infections virales (pneumonies, encéphalite, etc.) ;
- Purpura d’une septicémie à méningocoque ;
- Poussée aiguë d’une rectocolite ulcéro-hémorragique.
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Inflammation fibrineuse
- Elle est caractérisée par un exsudat très riche en fibrinogène coagulant en un réseau de fibrine.
- Aspect macroscopique = filaments blanchâtres, très fins ou épais (appelés aussi fausses
membranes), souvent déposés à la surface d’une séreuse
- Ex : « mb hyalines » tapissant l’intérieur des parois alvéolaires dans diverses pneumonies aiguës
Évolution vers : - Soit une lyse complète de la fibrine par les enzymes des polynucléaires et une guérison
sans séquelle
- Soit une détersion incomplète de la fibrine avec remplacement de la fibrine par un
tissu fibreux avec apparition d’adhérences fibreuses focales des séreuses (les brides)
ou d’adhérence diffuse des feuillets séreux appelée symphyse pleurale ou
péricardique (cordon de fibrose)
Inflammation thrombosante
Oblitération des petites veines et artères (possible dans tout foyer inflammatoire, favorisée par des
lésions directes des parois vasculaires ou de l’endocarde.)
Exemples :
- Vascularite systémique : atteinte vasculaire des rejets aigus de greffe rénale ;
- Endocardites infectieuses : les valves cardiaques sont ulcérées et recouvertes de thrombus friables
et septiques (appelés végétations)
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Formes morphologiques d’inflammation aigues purulentes :
• Pustule : accumulation de pus dans l’épaisseur de l’épiderme ou sous l’épiderme décollé
• Abcès : inflammation suppurée localisée creusant une cavité dans un organe plein
• Phlegmon : suppuration diffuse non circonscrite, s’étendant le long des gaines tendineuses, entre
les aponévroses et entre les faisceaux musculaires. Pas de collection = peu de chance d’être détergé,
évolution fréquente vers la chronicité avec formation d’une fibrose.
• Empyème : suppuration collectée dans une cavité́ naturelle préexistante. Exemples : sinusite, pyo-
cholécyste, ...
À gauche
Appendicite aiguë suppurée (pyo-
appendicite fixée au formol à
gauche) : appendice dilaté recouvert
de fibrine blanche et pus à l’intérieur
À droite
Collection de pus en bleu atteignant
la séreuse de l’appendice
Inflammation gangréneuse
Caractérisée par une nécrose tissulaire extensive due à des bactéries anaérobies (libération de toxines,
de collagénases) et/ou à des thromboses dans le foyer inflammatoire (source de nécrose ischémique).
Souvent associée avec une altération de l’état général sévère.
Exemples :
- Cholécystite gangréneuse ou appendicite gangreneuse, avec un risque important de perforation de
ces organes et de péritonite ;
- Gangrène gazeuse par infection d’une plaie.
- Cholécystite gangréneuse -
Paroi presque totalement nécrosée (et un peu
d’épithélium résiduel en surface sur la gauche)
b) Inflammations chroniques
Caractères morphologiques communs aux inflammations chroniques :
Peu ou pas de phénomènes exsudatifs (pas oedeme ni de fibrine), sauf en cas de poussée inflammatoire
aiguë émaillant une évolution chronique (ex : la synovite de la polyarthrite rhumatoïde présente, lors
des poussées actives de la maladie).
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basophiles (dans certaines infections de type parasitaire) et des mastocytes (à rechercher en cas de
diarrhées) (Pas de PNN)
D. Cicatrice hypertrophique
Excès de tissu conjonctif collagène par excès d’activité des myofibroblastes. Atténuation au cours du
temps
E. Cicatrice chéloïde
Lésion hypertrophique du tissu conjonctif du derme survenant après une plaie ou spontanément,
constituée de gros trousseaux anormaux de collagène et résultant d’une dérégulation de la synthèse de
la matrice extra-cellulaire sur un terrain génétiquement prédisposé (prédominance dans la race noire).
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F. Cicatrice rétractile
Exagération du processus normal de contraction du tissu fibreux cicatriciel (contraction
myofibroblastes).
Le plus souvent après des traumatismes sévères (brûlures profondes) au niveau des plantes et des
paumes ou du thorax
IV) Fibroses
Lésion élémentaire du tissu conjonctif :
• Définie par l’augmentation des constituants fibrillaires de la matrice extra-cellulaire (MEC) dans un
tissu ou un organe
• Composante fréquente des processus inflammatoires mais possible dans d’autres conditions
pathologiques (pathologies vasculaires, métaboliques, tumorales)
La fibrose cicatricielle :
la cicatrice = nouveau tissu fibreux qui remplace définitivement les tissus nécrosés pendant
l’inflammation (fin du processus inflammatoire déclenché par une agression tissulaire)
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• Exemple : fibrose rétro-péritonéale : remplacement du tissu adipeux rétro-péritonéal par
une fibrose inflammatoire entrainant une compression de la veine cave et les uretères
• Exemple : thyroïdite chronique de Riedel : destruction de la glande thyroïde par de la
fibrose
B. Autres origines
Quand le stroma est très fibreux, il est responsable de l’aspect dur et rétracté de certains cancers. Ex
du cancer du sein, c’est ce que l’on recherche à la palpation = les nodules)
C. Aspect macroscopique
- Tissu blanchâtre
- Consistance ferme ou dure
- Souvent associé à une atrophie de l’organe (fibrose rétractile ou sténosante).
- Exemples :
o Sténose cicatricielle fibreuse de la paroi œsophagienne après ingestion de caustiques
ou œsophagite radique ;
o Sténose fibreuse de l’intestin grêle après radiothérapie ;
o Rein déformé et atrophique après désinfections urinaires répétées ayant détruit des
secteurs du parenchyme rénal (pyélonéphrite chronique) ;
o Sténose de la dernière anse iléale atteinte par une maladie de Crohn (maladie
chronique intestinale associant inflammation et fibrose pan-pariétale)
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D. Aspect microscopique
• Fibrose systématisée : la fibrose reste limitée à la charpente conjonctive normale du tissu ; cette
charpente conjonctive apparaît donc épaissie mais l’architecture du tissu reste reconnaissable
car elle reste autour des alvéoles.
• Fibrose mutilante : remplace le tissu normal et donc détruit son architecture. Elle peut être
localisée (ex : cicatrice d’un infarctus, socle d’un ulcère gastrique chronique ou enkystement
d’un abcès) ou diffuse à tout un organe (ex : pancréatite chronique). Elle peut s’élaborer
d’emblée en cas de destruction tissulaire abondante ou être l’évolution terminale d’une fibrose
systématisée.
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Réaction inflammatoire mineure lors de leur mise en place aboutissant simplement à une coque
fibreuse périphérique, sans appel cellulaire.
Attention parfois à l’origine d’inflammations secondaires : le corps étranger peut constituer une niche
bactérienne, peu accessible aux antibiotiques
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E. Inflammation résorptive pure : les granulomes macrophagiques
Si corps étranger de petite taille : phagocytose par un MF
Si corps étranger de gros volume : encerclement par des MF qui fusionnent pour former des cellules
géantes.
Les lipogranulomes :
• Granulomes lipophagiques, hypodermiques, post-traumatiques
• Accumulation au niveau de la zone de nécrose hypodermique de macrophages à cytoplasme
vacuolisé fortement soudanophile et osmophile.
Tophus goutteux
• Constitués d’amas de fines aiguilles (cristaux d’urate) disposées parallèlement au centre du
tophus, entourées d’un feutrage fibrillaire avec nombreuses cellules géantes en périphérie.
• Image : accumulation de macrophages en périphérie des dépôts d’urate de sodium
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A gauche : cellules géantes mononuclées qui s’organise autour du poil pour le résorber
A droite : cristaux de goutte biréfringent en lumière polarisée avec une cellule géante présente
Si agent causal éliminable : réponse inflammatoire aiguë initiale transitoire rapidement remplacée par
une accumulation de macrophages et de lymphocytes avec régression de la réaction inflammatoire
aiguë dès disparition de l’agent causal
Si agent causal persistant (fil de suture, de substances lipidiques, de certaines bactéries, de complexes
immuns, etc.) : inflammation granulomateuse
Parfois inflammation « spécifique » : inflammation dont les caractéristiques sont évocatrices de l’agent
causal de cette inflammation
Exemple :
• Granulome tuberculoïde avec une coloration de Ziehl + = BK
• Granulome pyoépithélioïde fait évoquer yersiniose ou bartonellose (maladie des griffes de chat)
A. Caractéristique du granulome
NB : Les cellules épithélioïdes sont classiquement des macrophages ayant perdu leur fonction de
déplacement et de phagocytose mais possédant une importante fonction sécrétoire
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B. Différentes formes étiologiques
On observe des noyaux en couronne, typique d’une sarcoïdose ou d’une tuberculose avec des cellules
géantes.
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Certaines mycoses et parasitoses
• Réactions folliculaires avec cellules épithélioïdes et nécrose.
• Exemples : l’histoplasmose, cryptococcose, échinococcose
Sarcoïdose
• Cause inconnue
• Réponse cellulaire immune excessive à des Ag d’origine exogène ou endogène ?
• Atteint tous les viscères avec une prépondérance pour l’arbre respiratoire
• Inflammation folliculaire avec des cellules épithélioïdes, des cellules géantes de type Langhans
et des lymphocytes
• Jamais de nécrose
A droite il y a de la nécrose, on suspecte une tuberculose ou une lèpre mais ça reste plus rare.
Nodule rhumatoïde
• Observé dans la polyarthrite rhumatoïde
• Souvent au niveau des synoviales
• Foyer fibrinoïde central cerné par une couronne d’histiocytes à disposition palissadique.
Lésions directes dues aux virus (effets cytopathogènes et cytotoxiques des aux virus)
- Fusion membranaire avec production de cellules géantes plurinucléées
- Lyse cellulaire
Lésions indirectes
- Dues à la réponse immunitaire
- due à une réponse inflammatoire non spécifique : action spécifique et non spécifique sur les
cellules infectées et sur les cellules saines de l’environnement entrainant soit simple congestion
vasculaire avec œdème et infiltration de cellules mononuclées à caractère transitoire soit des
lésions importantes avec retentissement fonctionnel et possible évolution fibrosante (HbS).
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Réaction inflammatoire au contact du parasite très variable en fonction du parasite et de l’état
d’immunocompétence de l’hôte
- Réaction inflammatoire à PNE : les helminthiases
- Réaction inflammatoire à PNN : les infections à protozoaires
o Toxoplasmose chez un patient immunodéprimé́
o Réaction inflammatoire avec formation d’abcès au niveau du SNC
- Absence de réaction inflammatoire : formes enkystées
- Fibrose extensive : Réaction inflammatoire chronique (Ex : bilharziose, par urètre)
Rejet de greffe hyperaigu ou vasculaire d’un organe (dans les premières minutes)
• Congestion massive et brutale de tout l’organe transplanté et arrêt brutal et définitif de sa
fonction.
• Mécanisme du rejet hyperaigu = Fixation des Ac (anti-HLA) du receveur sur les cellules
endothéliales, entrainant une fixation tissulaire vasculaire du complément, avec
vasoconstriction initiale intense dans le greffon puis coagulation en masse dans son système
vasculaire
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