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UE Inflammation & Maladies inflammatoires 24/09/20

Mathilde & Juliette

Exploration anatomo-pathologique de l’inflammation


La réaction inflammatoire

Définition = réaction de défense de l’organisme contre une agression d’origine :


• exogène (infectieuse, physique, traumatique)
• endogène (immunologique)

Réponse protectrice avec :


• Élimination de l’agent pathogène
• Stimulation de la réparation des tissus lésés via :
o Phénomènes systémiques avec AEG, fièvre et syndrome inflammatoire biologique
o Phénomènes locaux qui se déroule dans le tissu conjonctif vascularisé

/!\ Tissus dépourvus de vx (cornée) : impossible de développer une réaction inflammatoire


Tissus épithéliaux n’ont pas de rôle actif dans la réaction inflammatoire et sont parfois lésés par
l’agression mais réparés ensuite

Causes de la réaction inflammatoire :


• Produits chimiques : toxiques, médicaments, venin
• Agents infectieux
• Causes physiques : traumatismes, plaies, brulures, radiations, froid, chaleur
• Corps étrangers : éléments minéraux, allergènes
• Causes « internes » : complexes immuns, lésions athéromateuses, thrombus, proliférations
tumorales, …

Réponse avec effets délétères :


• Réponse inadaptée (allergies, maladies auto-immunes, …)
• Réponse persistante en cas d’inefficacité du traitement de la cause (inflammation chronique, infection
à bas bruit, …)

ð L’intensité et la durée de la réaction inflammatoire seront fonction de l’hôte et de la cause

Inflammation aigue Inflammation chronique

• Réponse immédiate à un agresseur • Pas de tendance à la guérison spontanée


• De courte durée • Atteintes systémiques
• D’apparition brutale • Soit suite à des inflammations aigues répétées
• Avec des signes locaux très importants • Soit due à des maladies systémiques, auto-
• Destruction locale possible de tissus immunes ou néoplasiques
• Guérit spontanément ou avec un traitement

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Déroulement de la réponse inflammatoire :

1) Phase d’initiation = reconnaissance d’un danger


- Agents infectieux
- Produits chimiques
- Traumatismes, plaies « signaux Danger »
- Irradiations
- Éléments minéraux
- Complexes immuns

2) Réponse immédiate via l’activation de cellules (PN et MF via TLR) ou via la libération de médiateurs
4 systèmes de protéines plasmatiques :
§ la coagulation
§ la fibrinolyse
§ le complément
§ le système contact

Ex : Réponse inflammatoire induite par une infection bactérienne

PLAN
I) Déroulement de la réponse inflammatoire
II) Formes morphologiques d’inflammation
III) Variétés pathologiques de la réparation/cicatrisation
IV) Fibroses
V) Réactions inflammatoires à corps étrangers
VI) Granulomes inflammatoires
VII) Quelques inflammations spécifiques

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I) Déroulement de la réponse inflammatoire


1 - Réaction vasculaire
2 - Réaction cellulaire
3 - Détersion
4 - Réparation et cicatrisation

1 Réaction vasculaire

4 signes cardinaux - 3 phénomènes importants

1) Vasodilatation artériolaire puis capillaire provocant une


augmentation d’apport sanguin et un ralentissement du flux
ð Liée à des mécanismes nerveux et surtout des médiateurs
chimiques

Colite congestive : les


capillaires du chorion de la
muqueuse colique sont dilatés
et gorgés d’hématies

2) Œdème inflammatoire :
- Du au passage dans le tissu interstitiel de liquide riche en protéines = exsudat
- Responsable de gonflement qui comprime les terminaisons nerveuses et déclenche des
douleurs
ð Lié à l’augmentation de la pression hydrostatique due à la vasodilatation et à l’augmentation de la
perméabilité́ sous l’effet des médiateurs chimiques

Conséquences :
- Augmentation de l’apport de médiateurs chimiques, d’AC (Ig), de facteurs de la coagulation, de
facteurs du complément
- Dilution des toxines
- Limitation de l’inflammation pour empêcher la dissémination des agents infectieux (formation
de fibrine)
- Ralentissement du flux sanguin qui favorise la diapédèse

Exsudat : matrice lâche, très claire, dissociant les fibres de


collagène, avec des filaments de fibrine (réseau rose) et
quelques leucocytes (en noir)

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3) Diapédèse leucocytaire : migration des leucocytes en dehors de la microcirculation et leur
accumulation dans le foyer lésionnel (les 1ers à migrer sont les PN de H6 à H24 puis les monocytes
et lymphocytes de H24 à H48)

Comment ? Traversée active des parois vasculaires avec


plusieurs étapes :
1) Migration des leucocytes à proximité́ des cellules
endothéliales, favorisée par le ralentissement du courant
circulatoire
2) Adhérence des leucocytes aux cellules endothéliales, par
la mise en jeu de molécules d’adhésion présentes sur la
membrane des leucocytes et sur l’endothélium
3) Passage trans-endothélial des leucocytes
- Émission de pseudopodes entre les jonctions des
cellules endothéliales
- Traversée de la MB (dépolymérisation transitoire via
leurs enzymes)

Passage de leucocytes au travers de la paroi d’un


capillaire dilaté.

Les vaisseaux sont remplis de GR les cellules


inflammatoires s’accolent aux cellules endothéliales et
passent au travers de la paroi du capillaire.

2 Réaction cellulaire
= Formation du granulome inflammatoire ou tissu de granulation inflammatoire

Enrichissement du foyer inflammatoire en cellules provenant du sang ou du tissu conjonctif local


Du sang :
• PN, Mono et Lc
• Diapédèse
• Migration vers le foyer lésionnel grâce aux chémokines produites par les tissus altérés, par des
bactéries et par les leucocytes déjà̀ présents dans le foyer inflammatoire (fixation des chémokines sur
leurs R = activation de leur cytosquelette et à leur mobilisation)
Du tissu conjonctif :
• Fibroblastes, cellules endothéliales, mastocytes et macrophages résidents
• Multiplication locale des cellules (fibroblastes, lymphocytes, cellules endothéliales et macrophages)

Granulome visible par les amas cellulaires (petits points


comme un ciel étoilé)

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Différenciation des cellules :
• Accumulation de polynucléaires (libération d’enzymes), durée de vie courte (3–4 jours), nécessité
d’un apport constant
• Différenciation des monocytes en macrophages activés capables de phagocytose, de sécrétion de
nombreux médiateurs et de coopération avec les lymphocytes pour le développement de la
réaction immunitaire (présentation de molécules antigéniques aux lymphocytes). Durée de vie est
plus longue que celle des PN
• Transformation des LB en plasmocytes sécrétant des Ig
• Activation des lymphocytes T : sécrétion de nombreux médiateurs, acquisition de propriétés c
cytotoxiques et coopération avec les lymphocytes B.
• Modification des fibroblastes en myofibroblastes : acquisition de propriétés contractiles et synthèse
des constituants de la matrice extra-cellulaire

Rôles du granulome inflammatoire :


• Assurer la détersion par les phagocytes (polynucléaires et macrophages).
• Développer une réaction immunitaire lymphocytaire B et/ou T.
• Secréter de multiples médiateurs intervenant dans le recrutement cellulaire, la phagocytose, la
défense immunitaire, et la modification de la matrice conjonctive.

Durant les phénomènes de chimiotactisme et de phagocytose, il y a une libération des métabolites


toxiques et des protéases par les leucocytes activés dans l’espace extracellulaire => lésions visibles

Les cellules mononuclées sont plus nombreuses que les PN, au sein
d’une matrice extra-cellulaire œdémateuse

3 Détersion : Parfois contemporaine de la phase cellulaire

• Nettoyage du foyer lésionnel


• Élimination des tissus nécrosés (issus de l’agression initiale ou du processus inflammatoire)
• Élimination des agents pathogènes
• Élimination de l’exsudat

Cette étape est indispensable pour préparer la phase terminale de réparation/cicatrisation. Si la


détersion est incomplète, l’évolution de l’inflammation aiguë ira vers l’inflammation chronique (par
exemple si le pathogène est toujours présent).

Il existe deux types de détersion :


Détersion interne
- Élimination des tissus nécrosés et de certains agents pathogènes (microorganismes infectieux,
corps étrangers) par phagocytose
- Drainage du liquide d’œdème dans la circulation lymphatique et résorption par les macrophages
par pinocytose
- Phagocytose et digestion des particules par les enzymes lysosomiaux :
• Digestion complète ou incomplète
• Résidus rejetés hors de la cellule ou qui s’accumulent dans le micro-environnement

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NB : phagocytes = PN capables de phagocyter des bactéries et des petites particules et par les
macrophages capables de phagocyter les macro-particules.

Détersion externe (si détersion incomplète) :


- Spontanée = liquéfaction du matériel nécrosé (pus, caséum) et élimination par fistulisation à la peau
ou dans un conduit naturel bronchique, urinaire, ou intestinal.
- Chirurgicale = parage chirurgical souvent indispensable lorsque les lésions sont trop étendues ou
souillées

4 Réparation et cicatrisation : Après détersion complète

à Si impossibilité de régénération du tissu lésé ou si destruction tissulaire trop importante = cicatrice


(ex : neurones ou cellules musculaires myocardiques)
à Si possibilité de régénération du tissu lésé et si agressions limitées, brèves, peu destructrices =
restitution intégrale du tissu sans aucune trace de l’agression initiale et de l’inflammation.

Processus de réparation complexe avec :


- Implication de nombreux facteurs de croissance
- Interactions complexes entre les cellules et la matrice extra-cellulaire pour réguler les proliférations
et biosynthèses cellulaires

a) Bourgeon charnu
Réparation = constitution d’un nouveau tissu conjonctif appelé bourgeon charnu prenant
progressivement la place du granulome inflammatoire et remplaçant les tissus détruits au cours de
l’inflammation.

Composition du bourgeon charnu :


• Leucocytes
• Tissu de granulation
• Fibroblastes et myofibroblastes
• Néo-vaisseaux sanguins
• Matrice extra-cellulaire :
- Lâche (très œdématiée) au début, constituée principalement d’acide hyaluronique, de
collagène de type III et de fibronectine
- Puis enrichissement en fibres collagènes de type I
- Et appauvrissement en fibroblastes, néo-vaisseaux et leucocytes - de volume grâce à l’action
contractile des myofibroblastes

Bourgeon charnu constitué ici de capillaires, de cellules


turgescentes, de fibroblastes jeunes et d’une matrice
extracellulaire lâche avec quelques leucocytes

Évolution progressive du bourgeon charnu soit vers une cicatrice soit vers la reconstitution d’un tissu
conjonctif identique au tissu préexistant à l’inflammation

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b) Cicatrice

- Marque définitive parfois laissée par le foyer inflammatoire après la phase de bourgeon charnu
- Formée d’un tissu conjonctif fibreux (prédominance de collagène) prenant la place des tissus
définitivement détruits
- Modification progressive de sa structure pendant plusieurs mois

Cicatrice cutanée : sous l’épiderme aminci, le derme est dense


en collagène et les annexes pilosébacées et sudorales ont
disparu

c) Régénération épithéliale = reconstitution d’un tissu conjonctif identique au tissu préexistant

- Apparition parallèle à la réparation conjonctive


- Prolifération des cellules épithéliales saines situées autour du foyer inflammatoire qui remplacent les
cellules épithéliales détruites

Au niveau d’un parenchyme (foie, glandes exocrines, rein, etc.), la qualité de la régénération épithéliale
est dépendante de l’importance de la destruction initiale du tissu (et de la trame conjonctive de
soutien), et du pouvoir mitotique des cellules épithéliales.
Au niveau d’un revêtement (peau, muqueuses) :
• Régénération de l’épithélium depuis la périphérie jusqu’au centre de la perte tissulaire, après
comblement par le bourgeon charnu.
• Régénération sur un mode métaplasique (régénération de l’épithélium cylindrique bronchique
sous la forme d’un épithélium malpighien)
• Régénération sur un mode atrophique avec disparition de certaines fonctions spécialisées (ex :
disparition de cils vibratiles).

Exemple des hépatites :

à Dans les hépatites virales aiguës communes :


- Pas de destruction de la trame conjonctive de soutien des hépatocytes
- Régénération hépatocytaire à partir d’hépatocytes non nécrosés, guidée par cette trame
conjonctive = formation de nouvelles travées hépatocytaires normales et sans cicatrice
à Dans les hépatites virales aiguës graves :
- Destruction importante des hépatocytes et de la trame conjonctive initiale
- Régénération hépatocytaire = travées hépatiques épaissies et désorganisées, associées à des
territoires de cicatrice.

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II) Formes morphologiques d’inflammation


Inflammations aiguës :
• Inflammation congestive et œdémateuse
• Inflammation hémorragique
• Inflammation fibrineuse
• Inflammation thrombosante
• Inflammation purulente ou suppurée
• Inflammation gangreneuse

Inflammations chroniques

a) Inflammation aigue
Inflammation congestive et œdémateuse
Caractérisée par une vasodilatation intense et un exsudat particulièrement abondant.

Exemples :
- Réaction allergique au niveau de la muqueuse nasale ou du larynx (hypersensibilité́ de type I
anaphylactique)
- Œdème aigu du poumon au cours d’une infection virale

- Œdème pulmonaire -
Alvéolites œdémateuses : la lumière des alvéoles pulmonaires est
comblée par un exsudat (elles ne sont plus optiquement vides)

Inflammation hémorragique
Extravasation de globules rouges (érythrodiapédèse) par augmentation exagérée de la perméabilité́
capillaire et altération des cellules endothéliales qui va provoquer l’ulcérations d’une muqueuse et de
ses vaisseaux environnants.

Exemples :
- Infections virales (pneumonies, encéphalite, etc.) ;
- Purpura d’une septicémie à méningocoque ;
- Poussée aiguë d’une rectocolite ulcéro-hémorragique.

La muqueuse colique est ulcérée, œdématiée, très congestive et


"pleurant le sang" (typique de la rectocolite hémorragique).

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Inflammation fibrineuse
- Elle est caractérisée par un exsudat très riche en fibrinogène coagulant en un réseau de fibrine.
- Aspect macroscopique = filaments blanchâtres, très fins ou épais (appelés aussi fausses
membranes), souvent déposés à la surface d’une séreuse
- Ex : « mb hyalines » tapissant l’intérieur des parois alvéolaires dans diverses pneumonies aiguës

Évolution vers : - Soit une lyse complète de la fibrine par les enzymes des polynucléaires et une guérison
sans séquelle
- Soit une détersion incomplète de la fibrine avec remplacement de la fibrine par un
tissu fibreux avec apparition d’adhérences fibreuses focales des séreuses (les brides)
ou d’adhérence diffuse des feuillets séreux appelée symphyse pleurale ou
péricardique (cordon de fibrose)

Péritonite aiguë fibrineuse avec des


dépôts de fibrine éosinophile tapissant
la surface de la séreuse (qui est
congestive, épaissie par de l’œdème et
un infiltrat leucocytaire)

Fibrinome leucocytaire en rose à la


surface en histo (photo de droite) et en
blanc en macro (photo de gauche)

Inflammation thrombosante
Oblitération des petites veines et artères (possible dans tout foyer inflammatoire, favorisée par des
lésions directes des parois vasculaires ou de l’endocarde.)

Exemples :
- Vascularite systémique : atteinte vasculaire des rejets aigus de greffe rénale ;
- Endocardites infectieuses : les valves cardiaques sont ulcérées et recouvertes de thrombus friables
et septiques (appelés végétations)

Des végétations thrombotiques rougeâtres recouvrent les


valvules aortiques en partie détruites

Inflammation purulente ou suppurée


Caractérisée par la présence massive de pyocytes (polynucléaires altérés), le plus souvent secondaire à
une infection par des bactéries dites pyogènes (staphylocoque, streptocoque, pneumocoque, etc.).
Parfois aseptique, après arrivée massive de polynucléaires dans un site inflammatoire et libération
massive de leurs enzymes.

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Formes morphologiques d’inflammation aigues purulentes :
• Pustule : accumulation de pus dans l’épaisseur de l’épiderme ou sous l’épiderme décollé
• Abcès : inflammation suppurée localisée creusant une cavité dans un organe plein
• Phlegmon : suppuration diffuse non circonscrite, s’étendant le long des gaines tendineuses, entre
les aponévroses et entre les faisceaux musculaires. Pas de collection = peu de chance d’être détergé,
évolution fréquente vers la chronicité avec formation d’une fibrose.
• Empyème : suppuration collectée dans une cavité́ naturelle préexistante. Exemples : sinusite, pyo-
cholécyste, ...

À gauche
Appendicite aiguë suppurée (pyo-
appendicite fixée au formol à
gauche) : appendice dilaté recouvert
de fibrine blanche et pus à l’intérieur
À droite
Collection de pus en bleu atteignant
la séreuse de l’appendice

Inflammation gangréneuse
Caractérisée par une nécrose tissulaire extensive due à des bactéries anaérobies (libération de toxines,
de collagénases) et/ou à des thromboses dans le foyer inflammatoire (source de nécrose ischémique).
Souvent associée avec une altération de l’état général sévère.

Exemples :
- Cholécystite gangréneuse ou appendicite gangreneuse, avec un risque important de perforation de
ces organes et de péritonite ;
- Gangrène gazeuse par infection d’une plaie.

- Cholécystite gangréneuse -
Paroi presque totalement nécrosée (et un peu
d’épithélium résiduel en surface sur la gauche)

b) Inflammations chroniques
Caractères morphologiques communs aux inflammations chroniques :
Peu ou pas de phénomènes exsudatifs (pas oedeme ni de fibrine), sauf en cas de poussée inflammatoire
aiguë émaillant une évolution chronique (ex : la synovite de la polyarthrite rhumatoïde présente, lors
des poussées actives de la maladie).

Le granulome inflammatoire constitué principalement par des cellules mononuclées : lymphocytes,


plasmocytes, monocytes-macrophages, fibroblastes, parfois avec des polynucléaires éosinophiles ou

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basophiles (dans certaines infections de type parasitaire) et des mastocytes (à rechercher en cas de
diarrhées) (Pas de PNN)

La proportion de ces différentes cellules est variable selon l’étiologie de l’inflammation :


• Prédominance de lymphocytes et plasmocytes dans certaines maladies auto-immunes (ex :
thyroïdite lymphocytaire) ou dans des pathologies virales (ex : hépatite chronique liée au virus C)
• Prédominance de monocytes-macrophages dans certaines infections chroniques et dans les
réactions à corps étrangers pour le resorber.

Aspects morphologiques particuliers des monocytes-macrophages :


- Granulomes épithélioïdes et gigantocellulaires (typique sarcoidose)
- Nappes extensives de macrophages surchargés de phagolysosomes et bactéries mal dégradées
dans les infections s’accompagnant de troubles de la bactéricidie (telles qu’une maladie de
Whipple)
- Inflammation xanthogranulomateuse : foyer inflammatoire jaunâtre et riche en lipophages
(macrophages ayant phagocyté des lipides, présentant un large cytoplasme clair optiquement
vide, « spumeux »)
- Développement constant d’une fibrose, systématisée (bien limitée) ou mutilante

III) Variétés pathologiques de la réparation/cicatrisation


A. Plaie atone
Tissu de granulation inflammatoire déficient entraînant un bourgeon charnu atrophique pauvre en
capillaires sanguins. Cicatrisation impossible.
Exemple : diabète avec neuropathie et troubles de la micro-circulation locale

B. Bourgeon charnu hyperplasique (synonyme : pseudo botryomycome)


Développement excessif d’un bourgeon charnu hyper vascularisé́, lié à des facteurs locaux irritatifs ou
infectieux.

Hyperplasie de l’épiderme ou d’un


revêtement muqueux (hyperplasie pseudo-
épithéliomateuse). Photo 2 : On voit de
multiples vaisseaux qui traverse la lésion
avec des cellules inflammatoires.

C. Hyperplasie épithéliale au pourtour d’un foyer inflammatoire


Hyperplasie de l’épiderme ou d’un revêtement muqueux (hyperplasie pseudo-épithéliomateuse)

D. Cicatrice hypertrophique
Excès de tissu conjonctif collagène par excès d’activité des myofibroblastes. Atténuation au cours du
temps

E. Cicatrice chéloïde
Lésion hypertrophique du tissu conjonctif du derme survenant après une plaie ou spontanément,
constituée de gros trousseaux anormaux de collagène et résultant d’une dérégulation de la synthèse de
la matrice extra-cellulaire sur un terrain génétiquement prédisposé (prédominance dans la race noire).

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Cicatrice chéloïde : l’épiderme et le derme superficiel sont soulevés


par de gros trousseaux de collagène hyalin

F. Cicatrice rétractile
Exagération du processus normal de contraction du tissu fibreux cicatriciel (contraction
myofibroblastes).
Le plus souvent après des traumatismes sévères (brûlures profondes) au niveau des plantes et des
paumes ou du thorax

IV) Fibroses
Lésion élémentaire du tissu conjonctif :
• Définie par l’augmentation des constituants fibrillaires de la matrice extra-cellulaire (MEC) dans un
tissu ou un organe
• Composante fréquente des processus inflammatoires mais possible dans d’autres conditions
pathologiques (pathologies vasculaires, métaboliques, tumorales)

La fibrose résulte d’une rupture de l’équilibre de la MEC :


- Augmentation de synthèse et de dépôt des constituants de la MEC
- Diminution de la dégradation des constituants de la MEC
- MEC = milieu dynamique multimoléculaire complexe comprenant :
o Fibres de collagènes
o Fibres élastiques
o Glycoprotéines de structure
o Mucopolysaccharides

A. Circonstances étiologiques des fibroses

Évolution spontanée d’une réaction inflammatoire chronique prolongée = souvent fibrose

La fibrose cicatricielle :
la cicatrice = nouveau tissu fibreux qui remplace définitivement les tissus nécrosés pendant
l’inflammation (fin du processus inflammatoire déclenché par une agression tissulaire)

La fibrose = constante au cours des inflammations chroniques. Exemples :


- Les hépatites chroniques (d’origine virale, auto-immune ou médicamenteuse) = Fibrose
élargissant d’abord les espaces portes puis formant des ponts fibreux (septa) réunissant des
espaces portes entre eux ou à des veines centro-lobulaires.
- Dans certaines maladies inflammatoires chroniques de cause inconnue = fibrose mutilante avec
importantes destructions

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• Exemple : fibrose rétro-péritonéale : remplacement du tissu adipeux rétro-péritonéal par
une fibrose inflammatoire entrainant une compression de la veine cave et les uretères
• Exemple : thyroïdite chronique de Riedel : destruction de la glande thyroïde par de la
fibrose

A gauche : on observe une cirrhose


A droite : coloration au trichrome de Masson, en rouge les hépatocytes. Le foie n’est plus uniforme il y
a des lobules de régénération dus à une fibrose par une agression chronique du foie = cirrhose

B. Autres origines

Fibrose dystrophique remplaçant un tissu fonctionnel altéré


• Hypoxie chronique.
• Fibrose atrophique par déficit hormonal (ex : fibrose des ovaires après la ménopause).
• Pathologie métabolique et génétique (ex : développement d’une fibrose hépatique au cours de
l’hémochromatose génétique ou d’une fibrose remplaçant les fibres musculaires détruites dans
les myopathies congénitales).
• Sénescence (ex : fibrose élastosique du derme ; fibrose intimale de l’artériosclérose).

Fibrose du stroma des cancers

Quand le stroma est très fibreux, il est responsable de l’aspect dur et rétracté de certains cancers. Ex
du cancer du sein, c’est ce que l’on recherche à la palpation = les nodules)

C. Aspect macroscopique

- Tissu blanchâtre
- Consistance ferme ou dure
- Souvent associé à une atrophie de l’organe (fibrose rétractile ou sténosante).
- Exemples :
o Sténose cicatricielle fibreuse de la paroi œsophagienne après ingestion de caustiques
ou œsophagite radique ;
o Sténose fibreuse de l’intestin grêle après radiothérapie ;
o Rein déformé et atrophique après désinfections urinaires répétées ayant détruit des
secteurs du parenchyme rénal (pyélonéphrite chronique) ;
o Sténose de la dernière anse iléale atteinte par une maladie de Crohn (maladie
chronique intestinale associant inflammation et fibrose pan-pariétale)

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D. Aspect microscopique

Aspects microscopiques des fibroses variables selon l’ancienneté́ de la fibrose :

• Fibrose récente en voie de constitution : fibrose « lâche » riche en


MEC non fibrillaire (prédominance de mucopolysaccharides), fibres
de collagène peu épaisses et peu condensées (surtout de type III et
IV), nombreux fibroblastes et myofibroblastes, présence de
leucocytes de la réaction inflammatoire.

• Fibrose ancienne : fibrose dense, riche en fibres collagènes


épaisses et condensées (surtout de type I) avec peu de cellules et
moins de substance fondamentale hydrosoluble.

Aspect microscopique des fibroses variables selon la localisation :

• Fibrose riche en fibres élastiques : certaines fibroses pulmonaires,


élastose du derme au cours de la sénescence et sur les zones
cutanées exposées aux rayons ultraviolets et stroma élastosique
de certains cancers du sein.

• Fibrose « réticulinique » colorée par les sels d’argent, riche en


collagène de type III dans la moelle osseuse ou les ganglions
lymphatiques.
Image : fibrose « réticulinique » au cours d’une myélofibrose
primitive : Imprégnation argentique de Gordon-Sweet sur une
biopsie ostéo-médullaire.

• Fibrose « hyaline » : collagène dense, d’aspect microscopique homogène et vitreux, prenant


fortement les colorants, dans des fibroses anciennes ou les chéloïdes

Aspect microscopique des fibroses variables selon sa topographie :

• Fibrose systématisée : la fibrose reste limitée à la charpente conjonctive normale du tissu ; cette
charpente conjonctive apparaît donc épaissie mais l’architecture du tissu reste reconnaissable
car elle reste autour des alvéoles.

Exemple : dans le poumon, fibrose épaississant les cloisons


interlobulaires et les cloisons alvéolaires (figure 3.29). Quand elle
est étendue à l’ensemble du tissu pulmonaire, cette fibrose
conduit à l’insuffisance respiratoire par perturbation des échanges
gazeux.

• Fibrose mutilante : remplace le tissu normal et donc détruit son architecture. Elle peut être
localisée (ex : cicatrice d’un infarctus, socle d’un ulcère gastrique chronique ou enkystement
d’un abcès) ou diffuse à tout un organe (ex : pancréatite chronique). Elle peut s’élaborer
d’emblée en cas de destruction tissulaire abondante ou être l’évolution terminale d’une fibrose
systématisée.

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V) Réactions inflammatoires à corps étrangers


Définitions : ensemble de réactions inflammatoires déclenchées par une substance reconnue par
l’organisme comme un corps étranger.

2 types de corps étrangers :


• Exogènes : qui peuvent être définis comme toute structure solide ou liquide, étrangère à
l’organisme et ne correspondant pas à un germe ou à un parasite. Ex fil de suture
• Endogènes : toute structure endogène, préexistante ou néoformée déterminant une réaction
inflammatoire de type résorptive. Ex goutte

3 types de réaction inflammatoire à un corps étranger :


• Une réaction inflammatoire mineure voire absente
• Une inflammation résorptive pure caractérisée par des macrophages et des cellules géantes de
type Müller
• Une inflammation granulomateuse impliquant les cellules de l’immunité et pouvant relever de
mécanismes variés :
- Le corps étranger = antigénique, ex prothèse de hanche, elle est reconnue mais bien
tolérée
- Le corps étranger devenu antigénique sous l’action d’enzymes
- Le corps étranger a induit des modifications des protéines du soi alors reconnues comme
étrangères à l’organisme. (ex : sarcoïdose).

C. Absence de réaction inflammatoire

- Nombreux médicaments solubles injectés en sc ou IM


- Discrète réaction inflammatoire transitoire au site de l’injection (congestion vasculaire, diapédèse
leucocytaire) liée au traumatisme de l’aiguille
- Résorption veineuse ou lymphatique du produit

Autres substances inertes : encre de Chine


• Non résorbées
• Pas de réaction inflammatoire

D. Réaction inflammatoire mineure

Substances étrangères, massives ne diffusant pas. Ex : prothèses valvulaires, prothèses articulaires,


matériels de synthèse (clou plaque) , (médoc tatouage)

Réaction inflammatoire mineure lors de leur mise en place aboutissant simplement à une coque
fibreuse périphérique, sans appel cellulaire.

Attention parfois à l’origine d’inflammations secondaires : le corps étranger peut constituer une niche
bactérienne, peu accessible aux antibiotiques

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E. Inflammation résorptive pure : les granulomes macrophagiques
Si corps étranger de petite taille : phagocytose par un MF
Si corps étranger de gros volume : encerclement par des MF qui fusionnent pour former des cellules
géantes.

Ces cellules géantes = cellules de Müller


• Contours irréguliers qui se moulent sur le corps étranger
• S’accumulent à la surface des corps étrangers.
Recrutement macrophagique = essentiel de la réaction à corps étrangers
• Souvent enrichi de plasmocytes et lymphocytes
• Fréquemment associé au développement d’une fibrose, parfois importante

A. Corps étrangers exogènes

- Écharde de bois, matériel de suture (résorbable), talc ;


- Implants divers ;
- Produits d’opacification utilisés en imagerie (baryte, lipiodol) ;
- Paraffinomes et oléomes secondaires à l’inhalation accidentelle de paraffine ou d’huile (les
cracheurs de feu)
- Produits de dégradation de matériels prothétiques et de scellage.

Exemple : après une prothèse de hanche, on peut observer :


• Du polyéthylène (érosion de la prothèse cotyloïdienne, suscitant une intense réaction
macrophagique)
• L’empreinte du ciment (polyméthylmétacrylate), dissout par les solvants, sous forme de
vacuoles rondes, ovales ou muriformes, bordées par des cellules géantes
• L’érosion des têtes métalliques se traduisant par des fins dépôts granuleux, noirs, à l’origine
d’une réaction macrophagique discrète (métallose).

B. Corps étrangers endogènes

Les lipogranulomes :
• Granulomes lipophagiques, hypodermiques, post-traumatiques
• Accumulation au niveau de la zone de nécrose hypodermique de macrophages à cytoplasme
vacuolisé fortement soudanophile et osmophile.

Les granulomes cholestéroliques


• Réaction inflammatoire macrophagique au sein de foyers de nécrose autour de cristaux de
cholestérol dans les parois vasculaires (classiquement observés dans les plaques d’athérome)
• Image : macrophages au contact de cristaux de cholestérol au sein d’un foyer de nécrose

L’irruption dermique (souvent post-traumatique) du contenu d’un follicule pilo-sébacé


• Granulome à corps étranger, secondaire à la résorption de débris pilaires, de kératine ou de
sébum.
• Phase d’inflammation aiguë puis cicatrices fibreuses
• Résorption de fragments de gaine pilaire par des macrophages dans un contexte de folliculite

Tophus goutteux
• Constitués d’amas de fines aiguilles (cristaux d’urate) disposées parallèlement au centre du
tophus, entourées d’un feutrage fibrillaire avec nombreuses cellules géantes en périphérie.
• Image : accumulation de macrophages en périphérie des dépôts d’urate de sodium

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A gauche : cellules géantes mononuclées qui s’organise autour du poil pour le résorber
A droite : cristaux de goutte biréfringent en lumière polarisée avec une cellule géante présente

VI) Granulomes inflammatoires


Définition de l’inflammation :

Si agent causal éliminable : réponse inflammatoire aiguë initiale transitoire rapidement remplacée par
une accumulation de macrophages et de lymphocytes avec régression de la réaction inflammatoire
aiguë dès disparition de l’agent causal

Si agent causal persistant (fil de suture, de substances lipidiques, de certaines bactéries, de complexes
immuns, etc.) : inflammation granulomateuse

Le granulome inflammatoire = prédominance de cellules mononuclées correspondant à :


• Des histiocytes (macrophages, cellules épithélioïdes et/ou cellules géantes multinucléées)
• Des lymphocytes
• Plus rarement associés à d’autres éléments cellulaires (PNN, PNE, plasmocytes...)
• Des fibroblastes

Parfois inflammation « spécifique » : inflammation dont les caractéristiques sont évocatrices de l’agent
causal de cette inflammation
Exemple :
• Granulome tuberculoïde avec une coloration de Ziehl + = BK
• Granulome pyoépithélioïde fait évoquer yersiniose ou bartonellose (maladie des griffes de chat)

A. Caractéristique du granulome

Des histiocytes aux inflexions morphologiques et fonctionnelles variables


Des macrophages « d’allure normale » sans signes de transformation morphologique
Des cellules épithélioïdes = cellules de grande taille avec cytoplasme éosinophile abondant
Des cellules géantes (ou cellules multinucléées) à cytoplasme abondant éosinophile à limite nette, avec
très nombreux noyaux est variable :
• Les cellules de type Langhans issus de la fusion de cellules épithélioïdes présentes dans les
granulomes de la tuberculose ou de la sarcoïdose (noyaux typiquement disposés en fer à cheval
ou en couronne dans le cytoplasme)
• Les cellules de type Müller présentes dans les granulomes à corps étrangers avec noyaux très
nombreux disposes au hasard dans le cytoplasme.

NB : Les cellules épithélioïdes sont classiquement des macrophages ayant perdu leur fonction de
déplacement et de phagocytose mais possédant une importante fonction sécrétoire

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B. Différentes formes étiologiques

Granulomes provoqués par des agents pathogènes : les mycobactéries

Physiopathologie de la réponse tissulaire aux infections mycobactériennes :


Mycobactéries phagocytées par des macrophages
• Production d’IL-12 par les MF
• IL-12 induit la différenciation des LT en Th1 qui sécrètent de l’IFN-g
• IFN-g stimule les MF et induit la formation de granulomes épithélioïdes
et gigantocellulaires
Si déficience sur la voie de l’IL-12 : susceptibilités innées aux infections
mycobactériennes

Lésions histologiques dues à la pénétration du bacille tuberculeux


• Réaction inflammatoire commune aiguë spécifique, associant
congestion vasculaire, œdème, diapédèse leucocytaire et infiltration de
cellules mononucléées
• Mise en évidence du bacille tuberculeux
• Soit régression de la réaction inflammatoire (avec aide des AB)
• Soit réaction folliculaire :
- Secondaire à la mort des bacilles tuberculeux :
- Déclenchement d’une réaction inflammatoire par les phospholipides membranaires
des BK relargués avec des cellules épithélioïdes, des cellules de Langhans, et une
couronne de lymphocytes
- Nécrose d’homogénéisation avec caséification
• Évolution vers une lésion fibreuse une calcification, chronique cicatricielle (caséum non
résorbable qui peut sécher et se calcifier, ou se liquéfier et ensuite être drainé avec création de
cavernes tuberculeuses
• Évolution de la maladie sur le long terme, en absence de traitement, caractérisée par des
poussées successives avec constitution de nouvelles lésions

A droite : espace pont normal, en clair ce sont les


alvéoles
A gauche : couronne inflammatoire avec cellules
géantes qu’on ne voit pas à cause du
grossissement et présence de fibrose,

On observe des noyaux en couronne, typique d’une sarcoïdose ou d’une tuberculose avec des cellules
géantes.

Granulomes provoqués par des agents pathogènes :

Lèpre dans sa forme tuberculoïde


• Caractérisée par des granulomes épithélioïdes dermiques et des nerfs.
• Presque totalement dépourvues de bacille de Hansen

Granulomes pyoépithélioïdes d’origine bactérienne


• Centre est constitué d’une nécrose riche en polynucléaires neutrophiles et en pyocytes
• Périphérie constituée de cellules épithélioïdes et de quelques cellules géantes de type Langhans
• Au cours de la maladie de Nicolas Favre (due à des Chlamydiae), de certaines yersinioses, dans
la maladie « des griffes du chat » (Bartonella)

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Certaines mycoses et parasitoses
• Réactions folliculaires avec cellules épithélioïdes et nécrose.
• Exemples : l’histoplasmose, cryptococcose, échinococcose

Sarcoïdose
• Cause inconnue
• Réponse cellulaire immune excessive à des Ag d’origine exogène ou endogène ?
• Atteint tous les viscères avec une prépondérance pour l’arbre respiratoire
• Inflammation folliculaire avec des cellules épithélioïdes, des cellules géantes de type Langhans
et des lymphocytes
• Jamais de nécrose

A droite il y a de la nécrose, on suspecte une tuberculose ou une lèpre mais ça reste plus rare.

Nodule rhumatoïde
• Observé dans la polyarthrite rhumatoïde
• Souvent au niveau des synoviales
• Foyer fibrinoïde central cerné par une couronne d’histiocytes à disposition palissadique.

VII) Quelques inflammations spécifiques


Mécanisme de défense contre les infections virales :
Les lymphocytes T ont un rôle essentiel dans la guérison des affections virales. Les cellules T
cytotoxiques, générées en réponse à l’expression d’antigènes viraux à la surface des cellules (dont la
reconnaissance nécessite l’expression simultanée des antigènes HLA de classe 1) détruisent les cellules
infectées en induisant leur entrée en apoptose par deux mécanismes : le système Fas Ligand/Fas et/ou
la production de cytotoxines (granzymes et perforine).

Lésions directes dues aux virus (effets cytopathogènes et cytotoxiques des aux virus)
- Fusion membranaire avec production de cellules géantes plurinucléées
- Lyse cellulaire

Lésions indirectes
- Dues à la réponse immunitaire
- due à une réponse inflammatoire non spécifique : action spécifique et non spécifique sur les
cellules infectées et sur les cellules saines de l’environnement entrainant soit simple congestion
vasculaire avec œdème et infiltration de cellules mononuclées à caractère transitoire soit des
lésions importantes avec retentissement fonctionnel et possible évolution fibrosante (HbS).

Inflammations liées aux infections parasitaires :

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Réaction inflammatoire au contact du parasite très variable en fonction du parasite et de l’état
d’immunocompétence de l’hôte
- Réaction inflammatoire à PNE : les helminthiases
- Réaction inflammatoire à PNN : les infections à protozoaires
o Toxoplasmose chez un patient immunodéprimé́
o Réaction inflammatoire avec formation d’abcès au niveau du SNC
- Absence de réaction inflammatoire : formes enkystées
- Fibrose extensive : Réaction inflammatoire chronique (Ex : bilharziose, par urètre)

Inflammations liées aux infections mycotiques :

Réaction inflammatoire au contact du champignon, variable en fonction du champignon, et de l’état


d’immunocompétence de l’hôte.
- Réaction inflammatoire aiguë purulente (PNN) : candidoses
- Réaction inflammatoire nécrotique
o Tropisme vasculaire de certains champignons filamenteux responsable d’une effraction
des vaisseaux, des embolies mycotiques et des thromboses
o Aspergilloses
- Réaction inflammatoire granulomateuse : histoplasmoses
- Certaines mycoses particulièrement graves en cas d’immunosuppression = réaction
inflammatoire cellulaire minime : dissémination de la maladie

Inflammations liées aux pathologies auto-immunes :

Aspect des lésions variable selon les mécanismes pathogéniques


• Cytotoxicité́ à médiation cellulaire
• Dépôts de complexes immuns dans les parois vasculaires

Inflammation chronique avec


• Infiltration leucocytaire
• Destructions tissulaires
• Tentatives de réparation
• Degré́ variable de fibrose.

Suivant la pathologie, prédominance


• Tableau inflammatoire (vascularites primitives)
• Atrophie tissulaire (atrophie villositaire du duodénum au cours de la maladie cœliaque, atrophie
fundique de l’estomac au cours de l’anémie de Biermer)
• Association des 2 (thyroïdite d’Hashimoto)
• Fibrose (sclérodermie).

Inflammations liées aux greffes et transplantations :

Rejet de greffe hyperaigu ou vasculaire d’un organe (dans les premières minutes)
• Congestion massive et brutale de tout l’organe transplanté et arrêt brutal et définitif de sa
fonction.
• Mécanisme du rejet hyperaigu = Fixation des Ac (anti-HLA) du receveur sur les cellules
endothéliales, entrainant une fixation tissulaire vasculaire du complément, avec
vasoconstriction initiale intense dans le greffon puis coagulation en masse dans son système
vasculaire

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Rejet de greffe aigu et cellulaire (après qq jours)


• Immunisation du receveur contre les Ag du CMH du donneur
• Médié par des lymphocytes T effecteurs du receveur.
• Traité par les IS
• Infiltrat inflammatoire dense à cellules mononuclées (T CD8+) et œdème

Rejet de greffe chronique (après qq mois)


• Diminution progressive de la fonction du greffon,
• Lésions vasculaires et fibrosantes

Réaction du greffon contre l’hôte (GVH)


• Destruction des tissus de l’hôte par les LT du donneur
• Réaction inflammatoire avec nombreux LT activés et destruction cellulaire la pathologie,
prédominance

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