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Immuno-analyse et biologie spécialisée (2011) 26, 55—59

REVUES GÉNÉRALES ET ANALYSES PROSPECTIVES

Différents stades de l’insuffisance rénale chronique :


recommandations
Various stages of the chronic renal insufficiency: Recommendations

B. Dussol

Centre de néphrologie et de transplantation rénale, hôpital de la Conception, 147, boulevard Baille, 13385 Marseille cedex 5,
France

Reçu le 21 août 2010 ; accepté le 30 octobre 2010


Disponible sur Internet le 17 janvier 2011

KEYWORDS Summary The ANAES has defined four stages of chronic renal disease according to the pre-
Renal disease; sence of markers of kidney damage and to Cockcroft clearance (an estimate of endogeneous
Cockcroft; creatinine clearance). Renal insufficiency is defined by a Cockcroft clearance below 60 ml/min
Kidney Damage per 1.73 m2 . Renal insufficiency is moderate if Cockcroft clearance is between 59 and 30 ml/min,
markers; severe between 29 and 15 ml/min, and end stage below 15 ml/min. Recommendations for the
Renal insufficiency management of patients are given at each stage. The National Kidney Fundation has defined
five stages of chronic kidney disease introducing mild renal insufficiency if estimated glomerular
filtration rate is between 89 and 60 ml/min.
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Résumé L’Anaes a défini quatre stades de maladie rénale chronique en fonction de la présence
MOTS CLÉS de marqueurs d’atteinte rénale et de la clairance de Cockcroft (estimation de la clairance de la
Maladie rénale ; créatinine endogène). L’insuffisance rénale est définie par une clairance de Cockcroft inférieure
Cockcroft ; à 60 mL/min par 1,73 m2 . L’insuffisance rénale est modérée entre 59 et 30 mL/min, sévère entre
Marqueurs d’atteinte 29 et 15 mL/min et terminale en dessous de 15 mL/min. À chaque stade correspondent des
rénale ; recommandations pour la prise en charge. La National Kidney Fundation a défini cinq stades de
Insuffisance rénale maladie rénale chronique introduisant la notion d’insuffisance rénale minime pour un débit de
filtration glomérulaire estimé entre 89 et 60 mL/min.
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Définition de l’insuffisance rénale chronique

La fonction rénale s’évalue par la mesure du débit de fil-


tration glomérulaire (DFG) dont la valeur normale est de
120 mL/min par 1,73 m2 . Cela signifie que chaque minute,
Adresse e-mail : Bertrand.DUSSOL@ap-hm.fr

0923-2532/$ – see front matter © 2010 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.immbio.2010.12.003
56 B. Dussol

Tableau 1 Recommandations pour la prise en charge diagnostique et thérapeutique à chaque stade de l’insuffisance rénale
chronique selon l’Anaes.

Stade Définition et calcul du DFG par la formule de Interventions recommandées


Cockcroft

1 Maladie rénale chronique Diagnostic étiologique de la néphropathie (avis néphrologique,


DFG > 60 mL/min par 1,73 m2 examens radiologiques et biologiques, ponction biopsie
Présence de marqueurs d’atteinte rénale rénale. . .)
Traitement spécifique de la néphropathie
Ralentir la progression
Prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaires et des
comorbidités (HTA, diabète, tabagisme, dyslipidémie)
Éviction des produits et médicaments néphrotoxiques
2 Insuffisance rénale modérée 30 ≤ DFG < 59 mL/min Idem stade 1
par 1,73 m2 Diagnostic, prévention et traitement des complications et des
comorbidités (HTA, déséquilibre nutritionnel, anémie,
anomalie du bilan phosphocalcique, acidose métabolique,
hyperkaliémie)
Préserver le capital veineux pour les futurs abords vasculaires
Vaccination contre le virus de l’hépatite B
3 Insuffisance rénale sévère 15 ≤ DFG < 29 mL/min Idem stade 2
par 1,73 m2 Information et préparation au traitement de suppléance :
dialyse péritonéale, hémodialyse, transplantation avec
donneur cadavérique ou donneur vivant
4 Insuffisance rénale terminale DFG < 15 mL/min per Traitement de suppléance :
1,73 m2 Hémodialyse ou dialyse péritonéale
Transplantation rénale
Prise en charge palliative (cancers évolués, démence. . .)

les reins épurent 120 mL de déchets azotés (urée, créatinine 1,73 m2 . Bien qu’il existe de nombreux moyens pour évaluer
et acide urique) du sérum. L’insuffisance rénale chronique la fonction rénale, il est difficile de déterminer avec pré-
(IRC) est définie par une diminution permanente du DFG. cision le DFG. Les moyens pour évaluer la fonction rénale
En France, l’Anaes définit l’IRC comme un DFG inférieur à sont :
60 mL/min par 1,73 m2 [1] (Tableau 1). Une IRC correspond
donc à la perte d’au moins la moitié des néphrons. L’IRC est • les dosages sanguins de molécules éliminées par les reins :
à différentier de la maladie rénale chronique au cours de urée, créatinine, cystatine C ou ␤2 microglobuline ;
laquelle le DFG est supérieur à 60 mL/min par 1,73 m2 mais • la mesure de la clairance de la créatinine endogène ;
en présence de marqueurs d’atteinte rénale. • les formules qui permettent d’estimer la clairance de
L’IRC est toujours secondaire à une maladie rénale qui a la créatinine endogène (formule de Cockcroft) [3] ou le
affecté un des quatre secteurs du parenchyme rénal : glo- DFG (formules Modified Diet in Renal Diseases [MDRD]
mérules, tubes, interstitium ou vaisseaux. et Chronic Kidney Diseases Epidemiology Collaboration
L’IRC s’oppose à l’insuffisance rénale aiguë au cours de [CKD-EPI]) [4,5] ;
laquelle la diminution du DFG est transitoire (moins de trois • les mesures de clairances isotopiques ou non isotopiques
mois) et dans la grande majorité des cas réversible. (inuline).
Aux États-Unis, la terminologie est différente et
plus complexe. La National Kidney Fundation ne parle
Aucun de ces moyens n’est parfait en termes de préci-
d’insuffisance rénale que pour un DFG inférieur à 15 mL/min
sion, de facilité d’accès ou de rapport coût/utilité.
par 1,73 m2 [2]. Au dessus de cette valeur, les Américains
Le plus souvent, les cliniciens se basent sur :
parlent de lésions rénales (kidney damage) lorsqu’il existe
des signes de lésions rénales quelque soit le DFG. La mala-
die rénale chronique est définie par un DFG inférieur à • le dosage de la créatinine sérique ;
60 mL/min par 1,73 m2 (Tableau 2). • les formules de Cockcroft [3], MDRD [4] ou CKD-EPI [5] qui
permettent une meilleure évaluation du DFG à partir de
la créatinine sérique.
Comment faire le diagnostic de l’insuffisance
rénale chronique ? La créatinine sérique a comme principal inconvénient de
ne pas faire le diagnostic de l’insuffisance rénale débutante.
Pour faire le diagnostic d’IRC, il faut mettre en évidence une En effet, une diminution du DFG de 120 à 60 mL/min par
diminution permanente du DFG en dessous de 60 mL/min par 1,73 m2 ne s’accompagne pas d’une élévation de la créati-
Stades de l’insuffisance rénale chronique: recommandations 57

Tableau 2 Les cinq stades de maladie rénale chronique selon la classification américaine de la National Kidney Fundation.

Stade DFG estimé par la formule MDRD Description


2
1 > 90 mL/min par 1,73 m Maladie rénale chronique avec DFG normal ou élevé
2 60 ≤ DFG < 89 mL/min par 1,73 m 2
Maladie rénale chronique avec diminution minime du DFG
3 30 ≤ DFG > 59 mL/min par 1,73 m 2
Diminution modérée du DFG
4 15 ≤ DFG < 29 mL/min par 1,73 m 2
Diminution sévère du DFG
2
5 DFG < 15 mL/min par 1,73 m Insuffisance rénale
La maladie rénale chronique est définie par une diminution du DFG inférieure à 60 mL/min par 1,73 m2 (avec ou sans marqueurs d’atteinte
rénale) ou par la présence de marqueurs d’atteinte rénale. La diminution du DFG ou les marqueurs d’atteinte rénale doivent être présents
depuis au moins trois mois. DFG : débit de filtration glomérulaire.

nine sérique. Cela s’explique par une sécrétion tubulaire


Tableau 3 Les marqueurs d’atteinte rénale.
rénale et une sécrétion digestive de créatinine lorsque le
DFG diminue. Les formules de Cockcroft, MDRD et CKD-EPI La protéinurie > 300 mg/j
évaluent mieux le DFG que la créatinine mais elles manquent La microalbuminurie entre 30 et 300 mg/j
de précision dans certaines situations cliniques : sujet jeune La leucocyturie > 5 103 /mL ou 5/mm3
(< 25 ans) ou âgé (> 75 ans), sujet avec index de masse cor- L’hématurie > 5 103 /mL ou 5/mm3
porelle élevé (> 30) ou bas (< 20) et chez les sujets avec Les anomalies du parenchyme rénal à l’échographie
fonction rénale peu ou pas altérée. (petit rein, hydronéphrose, atrophie segmentaire. . .)
Le dosage de l’urée sanguine est moins précis pour éva- Les anomalies histologiques (lésions vasculaires,
luer la fonction rénale que celui de la créatinine et doit interstitielles. . .)
donc être abandonné. Le dosage de la cystatine C et de la
␤2 microglobuline n’a pas supplanté celui de la créatinine
car les taux sanguins de ces deux molécules sont influencés Le stade 3 correspond à une insuffisance rénale sévère
par des paramètres extrarénaux. définie par un DFG entre 29 mL/min par 1,73 m2 et
La clairance de la créatinine endogène est à abandon- 15 mL/min par 1,73 m2 .
ner (sauf chez la femme enceinte) car elle nécessite un Le stade 4 correspond à une insuffisance rénale terminale
recueil des urines des 24 heures qui en pratique n’est jamais définie par un DFG inférieur à 15 mL/min par 1,73 m2 .
correctement effectué.
Les mesures de clairances isotopiques (EDTA marqué au Classification de la National Kidney Fundation
chrome 51, etc. . .) ou non isotopiques (inuline) sont difficiles
à mettre en œuvre et coûteuses. Ces mesures sont réservées La classification américaine de la National Kidney Fundation
aux essais thérapeutiques. est différente de celle de l’Anaes sur deux points [2]. Pre-
En pratique, lorsqu’un clinicien souhaite évaluer la fonc- mièrement, elle comporte cinq stades car elle ajoute un
tion rénale d’un malade, il demande un dosage de créatinine stade avec diminution minime du DFG (compris entre 89 et
sérique puis il calcule le DFG. Cela lui permet de savoir si le 60 mL/min par 1,73 m2 . Deuxièmement, elle différentie les
malade présente une IRC et si tel est le cas de déterminer stades en fonction de trois notions : présence de marqueurs
le stade de l’IRC. de lésions rénales, valeur du DFG et insuffisance rénale. Ce
terme n’est utilisé que pour un DFG inférieur à 15 mL/min
par 1,73 m2 (Tableau 2).
Les différents stades de l’insuffisance rénale
chronique Marqueurs d’atteinte rénale

Classification Anaes Les marqueurs de lésions rénales sont clairement défi-


nis et sont les mêmes pour l’Anaes et la National Kidney
L’Anaes a défini quatre stades de maladie ou d’IRC Fundation (Tableau 3). Tous ces marqueurs témoignent de
(Tableau 1) [1]. lésions parenchymateuses ayant une expression biologique
Le stade 1 correspond la maladie rénale chronique définie (protéinurie, hématurie. . .), morphologique (petit rein à
par un DFG supérieur à 60 mL/min par 1,73 m2 en présence l’échographie. . .) ou histologique.
de marqueurs d’atteinte rénale (Tableau 3). Le malade est
donc porteur d’une néphropathie évolutive ou non avec pré- Recommandations pour la prise en charge aux
servation de plus de la moitié de la fonction rénale normale.
différents stades de l’insuffisance rénale
Le stade 2 correspond à une insuffisance rénale modé-
rée définie par un DFG entre 59 mL/min par 1,73 m2 et chronique
30 mL/min par 1,73 m2 . Le terme « modéré » ne semble
pas adapté si l’on considère qu’un malade avec un DFG à À chaque stade de maladie ou d’IRC, l’Anaes a défini une
30 mL/min a perdu les trois-quarts de sa fonction rénale. stratégie diagnostique et thérapeutique (Tableau 1).
58 B. Dussol

Stade 1 Stade 3

Au stade 1, le point le plus important est le diagnostic Au stade 3, l’ensemble des interventions recommandées
de la maladie rénale chronique. Parfois, le diagnostic est au stade 2 reste valide. Il faut y ajouter, compte tenu du
évident. C’est le cas par exemple du malade diabétique caractère sévère de l’insuffisance rénale, l’information et
de type 1 qui présente une microalbuminurie après 20 ans la préparation au traitement de suppléance si celui-ci est
d’évolution de diabète : il ne peut s’agir que d’une glomé- envisagé en cas d’évolution vers le stade 4. L’information
rulosclérose diabétique au stade de néphropathie incipiens. est donnée par le néphrologue sur les différentes modali-
Parfois, le diagnostic va nécessiter des explorations biolo- tés du traitement de suppléance : dialyse ou transplantation
giques, radiologiques ou histologiques. L’Anaes recommande rénale. La dialyse se décline elle-même en deux modalités :
de demander un avis néphrologique chez tout malade ayant hémodialyse avec nécessité de mettre en place un abord vas-
une maladie rénale chronique. culaire ou dialyse péritonéale avec nécessité de mettre en
Évidemment, si la maladie rénale chronique peut béné- place un cathéter péritonéal. La transplantation rénale qui
ficier d’un traitement étiologique, ce traitement doit être nécessite un bilan somatique complet se décline elle-même
proposé. Au stade 1, en fonction du type de maladie rénale en deux modalités : transplantation avec un rein de cadavre
chronique surtout si elle peut laisser des séquelles paren- ou avec un rein d’un donneur vivant apparenté comme
chymateuses ou si le traitement ne peut pas l’éradiquer l’autorise les lois de Bioéthique. Une infirmière connais-
complètement, il faudra déjà mettre en place le traite- sant les modalités du traitement de suppléance est souvent
ment conservateur (Tableau 4) [6]. Dès ce stade, il est par d’une aide précieuse pour conseiller le malade et son
ailleurs recommandé de prendre en charge les facteurs de entourage.
risque cardiovasculaires et d’éviter les produits et médica-
ments néphrotoxiques. Il faut rappeler que l’IRC est un des
plus puissants facteurs de risque cardiovasculaires [7]. De Stade 4
même, la microalbuminurie [8] et la protéinurie [9] sont des
facteurs de risque cardiovasculaires. L’évolution vers le stade 4 signe l’échec des traitements
recommandés aux stades précédents. Le traitement de sup-
pléance est débuté dès que le DFG est inférieur à 5 mL/min
Stade 2 par 1,73 m2 en l’absence de signes clinique d’urémie ou infé-
rieur à 10 mL/min par 1,73 m2 s’il existe des signes d’urémie
Au stade 2, l’ensemble des interventions recommandées [1]. Chez le malade diabétique, le traitement de suppléance
au stade 1 reste valide. Il faut y ajouter des interventions est parfois commencé dès 15 mL/min par 1,73 m2 .
justifiées par les conséquences de l’insuffisance rénale : Chez certains patients et toujours avec leur accord ou
traitement de l’anémie, des troubles phosphocalciques, de celui de leur entourage, il ne sera pas proposé un traite-
l’acidose et de l’hyperkaliémie. ment de suppléance mais une prise en charge palliative.
Il faut penser à préserver le capital veineux en veillant à Cette situation assez rare concerne les malades ayant un
ce que le patient soit prélevé si possible dans les veines cancer évolué avec une espérance de vie courte, les sujets
du dos de la main ou au minimum en préservant un des déments ou ayant une affection psychiatrique rendant le
deux membres supérieurs. Enfin, compte tenu du risque traitement par dialyse dangereux et de façon générale, tous
élevé d’infection par le virus de l’hépatite B au cours de les malades pour lesquels la balance bénéfice risque d’un
l’insuffisance rénale, la vaccination est recommandée avec traitement par dialyse est défavorable (cachexie, mala-
contrôle du titre des anticorps spécifiques pour s’assurer dies chroniques très évoluées sans espoir thérapeutique
d’une protection efficace contre le virus [10]. etc. . .).

Tableau 4 Traitement conservateur de l’insuffisance rénale chronique.

Mesures thérapeutiques Objectif

Traitement anti-HTA PA < 130/80 mmHg


Traitement antiprotéinurique (inhibiteurs de Protéinurie < 0,5 g/j
l’enzyme de conversion ou sartans)
Régime hypoprotidique Apport protidique : 0,8 g/kg par jour
Normalisation de la glycémie chez le malade Hémoglobine glyquée (HbA1c) < 7 %
diabétique
Éviction des substances et médicaments Éviter une aggravation irréversible de la
néphrotoxiques (produits de contraste iodés, fonction rénale
AINS, aminosides, sels de platine,
amphotéricine B, etc. . .)
Arrêt du tabaca Sevrage complet et définitif
Correction de l’anémie par l’EPO-r-hua Hb > 12 g/100 mL
Diminution du LDL cholestérol par les statinesa LDL cholestérol < 1 g/L
a Traitements proposés bien que l’efficacité n’ait pas été démontrée dans des essais thérapeutiques.
Stades de l’insuffisance rénale chronique: recommandations 59

Conflit d’intérêt [5] Levey AS, Stevens LA, Schmid CH, et al. A new equa-
tion to estimate glomerular filtration rate. Ann Intern Med
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2005;89:489—509.
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