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THEORIQUE
PLAN
1. INTRODUCTION………………………………………………………..3
2. DEFINITION……………………………………………………………..3
3. EPIDEMIOLOGIE …………………………………………………….... 4
5. PHYSIOPATHOLOGIE………………………………………………… 8
8. CONCLUSION …………………………………………………………34
9. BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………35
1. INTRODUCTION :
L’insuffisance rénale chronique (IRC) représente un enjeu majeur de santé publique, du fait
d’une augmentation régulière de son incidence. La maladie rénale chronique concerne plus
d’un sujet sur dix dans la population générale, dont 4/100 000 atteindront le stade de la
dialyse. [1].Il est estimé que d'ici 2030, plus de 2 millions de personnes aux États-Unis
auront besoin de dialyse.
L’atteinte cardiovasculaire (CV) est devenue un sujet majeur de préoccupation pour le néphrologue
car elle constitue la principale cause de morbidité et de mortalité des patients atteints d’IRC, et
concerne tous les stades de la maladie, y compris les plus précoces.
Pour la population générale au Canada, les plus récentes statistiques démontrent que 27,6 % de tous
les décès seraient attribuables à une maladie cardiaque ou à un accident vasculaire cérébral (AVC).
Pour certaines populations, le risque de décès d’origine cardiovasculaire (CV) est considérablement
plus élevé, c’est le cas dans l’insuffisance rénale chronique.
L’interaction entre le cœur et le rein est beaucoup plus complexe et intriqué que celle d’une simple
pompe et un filtre.
Un trouble physiopathologique de l’un de ces organes peut engendrer un dysfonctionnement aigu ou
chronique de l’autre.
Cette entité nouvellement identifiée démontrant la relation étroite entre ces deux organes est
désormais connue sous le nom de « syndrome cardio rénal »
Les personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique (IRC) ont un risque de décès d’origine CV
significativement plus élevé que celui de la population générale. Le risque qu’un patient atteint d’IRC
subisse un événement CV ou décède d’un événement CV est de loin supérieur au risque de décès dû à
des complications rénales ou au développement de celles-ci.
En effet, les patients atteints d’IRC sont plus à risque de mourir de MCV que de se retrouver au stade
de la dialyse. À ce titre, la prise en charge du risque CV devrait être la principale préoccupation des
professionnels de la santé qui traitent des patients atteints d’IRC.
.
L'introduction de l'échocardiographie ultrasonique et du doppler pulsé dans l'exploration
CV a permis de mieux comprendre et analyser la physiopathologie des cardiomyopathies
urémiques. La principale anomalie morphologique observée chez les insuffisants rénaux est
l'hypertrophie du ventricule gauche (HVG) qui s’observe chez 60 à 80% des patients
débutant la dialyse .L’HVG a une grande valeur pronostique ; c’est un facteur prédictif
indépendant de mortalité cardiaque . Chez l’insuffisant rénal, elle est le plus souvent
associée à une fibrose myocardique extensive et peut avoir des conséquences cliniques
délétères : altération des fonctions diastolique ou systolique (responsable d'insuffisance
cardiaque), arythmie ventriculaire et susceptibilité particulière à l’ischémie myocardique.
La prise de charge de ces patients nécessite la collaboration des néphrologues et des cardiologues
1. DEFINITION :
Définir la maladie rénale chronique et l’insuffisance rénale
Cette définition prend en compte non seulement l’IRC, mais également des
dommages rénaux avec une fonction rénale normale.
2. EPIDEMIOLOGIE :
Les patients atteints de maladie rénale ont plus de risque de développer des maladies du cœur
ou des vaisseaux que la population générale : à un âge identique, la fréquence de ces complications
est jusqu’à 20 fois supérieure (2)
Le risque de développer une maladie cardio-vasculaire est donc élevé. Il existe de plus en plus à tous
les stades de l’insuffisance rénale : il apparait dès les stades précoces, avant la dialyse, et augmente
encore lors des traitements de suppléance (dialyse ou transplantation).
Les statistiques ont démontré qu’environ 75% des patients atteints d’IRC présentent une hypertrophie
ventriculaire gauche, 30 à 63 % présentent une insuffisance cardiaque manifeste, de 75 à 85 %
présentent une coronaropathie et de 12 à 25 % ont subi un syndrome coronarien aigu.
Les taux de mortalité d’origine cardiovasculaire liés à l’IRC sont beaucoup plus élevés que dans la
population générale.
Dans une étude qui a été réalisée à CONAKRY (république de Guinée), 338 malades ont été
hospitalisés dont 122 cas d'IRC, soit 36,09%.
Parmi ceux-là, 89 ont présenté des complications cardio-vasculaires, soit
72, 95% des IRC
Figure 1,2 : CONGRÈS MONDIAL DE NÉPHROLOGIE DE 2011 Le point sur les conséquences ,
cardiovasculaires de l’insuffisance rénale
3. RAPPEL PHYSIOLOGIQUE :
Du fait des fonctions multiples des reins, les perturbations engendrées par l’IRC sont nombreuses.
Fonction émonctoire : Les reins ont pour fonction essentielle, grâce à leur capacité d’excrétion,
d’épurer les déchets de l’organisme (acides organiques, urée).
Stabilité du milieu intérieur (homéostasie) : Les reins assurent l’équilibre hydro-électrolytique
et acido-basique. Ils sont le point d’impact de l’ADH et de l’aldostérone.
Fonction endocrine des reins : Les reins sont en jeu dans trois régulations importantes:
Equilibre tensionnel : La sécrétion de rénine par l’appareil juxtaglomérulaire
conditionne la synthèse de l’angiotensine.
Erythropoïèse (sécrétion de l’érythropoïétine) qui stimule l’hématopoïèse.
Métabolisme phosphocalcique (1-hydroxylation de la vitamine D).
4. PHYSIOPATHOLOGIE :
L’insuffisance rénale chronique se caractérise par une altération irréversible du système de filtration
glomérulaire, de la fonction tubulaire et endocrine des reins[1]. On constate une destruction du
parenchyme rénal puis des anomalies métaboliques, hormonales et cliniques définissant le syndrome
urémique. On estime l'importance de l'insuffisance rénale chronique par:
o La formule MDRD :
eDFG = 175 × (Scr × 0,0113) ⁻¹’¹⁵⁴× âge⁻°’²°³ × 0,742 (si femme) × 1,212 (si noir)
Dans le milieu urémique qui caractérise l’IRC, l’infection, les événements ischémiques et la dialyse
peuvent stimuler le système immunitaire, suscitant la prolifération des cytokines pro-inflammatoires
D’après le Dr Stenvinkel, chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique, l’évaluation du
traitement médicamenteux doit être distincte selon qu’ils présentent ou non une composante
inflammatoire.
Dans l’étude MultiEthnic Study of Atherosclerosis (MESA) (2), à laquelle ont participé 6 800
personnes d’âge moyen atteintes de MCV, les paramètres suivants ont permis de solidement établir le
risque de MCV :
calcifications vasculaires,
épaississement de la paroi artérielle,
hypertrophie du ventricule gauche (HVG),
baisse de la circulation sanguine dans les extrémités inferieures
rigidité vasculaire.
Parmi ces paramètres, les deux derniers sont les plus étroitement associés aux taux de cystatine C
(c’est-a-dire, a l’insuffisance rénale).
La pathologie sous-jacente peut commencer par un remaniement myocardique pour évoluer vers un
remaniement/rigidité artérielle et une circulation sanguine restreinte dans les extrémités inferieures.
D’une manière générale, avec la progression de l’insuffisance rénale chronique, on note l’apparition
des désordres suivants qui présentent des répercussions sur le système cardio-vasculaire:
Hyperkaliémie :
Dès que la clairance de la créatinine devient inférieure à 20 ml/min, il existe un risque croissant
d'hyperkaliémie, qui peut se renforcer subitement.
Des phénomènes accroissent ce risque:
Prise inconsidérée de certains médicaments : IEC, ARA2, AINS, diurétiques épargneurs de
potassium.
Apports exogènes excessifs.
Acidose métabolique.
Tout d’abord, il existe une diminution du catabolisme des lipoprotéines du fait de la diminution de
l’activité de la lipoprotéine lipase (LPL) et de la triglycéride lipase hépatique (TGL). L’acidose
métabolique et l’hyperinsulinisme diminuent l’activité de la LPL, et l’urémie diminue à la fois
l’activité de la LPL et aussi celle de la TGL. De plus, il existe un défaut de conversion des VLDL en
LDL du fait de leur teneur anormale en triglycérides et en apolipoprotéines conduisant à
l’accumulation de lipoprotéines de densité intermédiaire particulièrement athérogènes (IDL).
Il semble donc y avoir une diminution de la répartition du cholestérol dans les HDL au profit des LDL,
IDL et VLDL.
Troubles du métabolisme phosphocalcique :
Caractérisé par :
· Une hyperparathyroidie secondaire
· Déficit en vitamine D active secondaire à la diminution de l’activité 1 alpha hydroxylase rénale
· Hypocalcémie tardive
· Hyperphosphatémie tardive liée à la diminution de l’excrétion rénale des phosphates
· L’acidose métabolique aggrave les lésions osseuses
· Précipitation des dépôts phosphocalciques au niveau des vaisseaux sanguins → athérosclérose,
et au niveau des valves cardiaques → valvulopathies, tissu de conduction cardiaque → troubles
du rythme cardiaque
Deux grands types de lésions osseuses peuvent s’associer à des degrés divers pour constituer la
maladie osseuse rénale :
Ø L’ostéomalacie secondaire au déficit en vitamine D
L’ostéite fibreuse secondaire à l’hyperparathyroïdie
Anémie :
Une anémie apparaît dès que l’IRC est assez évoluée. Elle est due à une conjonction de facteurs:
Diminution de la production érythrocytaire:
Rétention de toxines urémiques (sidération médullaire)
Diminution de la synthèse rénale de l'érythropoïétine
Carence protidique, résultant de l’apparition (tardive) d’un dégoût alimentaire.
Augmentation de l’homocystéine :
La concentration de l'homocystéine est corrélée au débit de filtration glomérulaire et au taux de
créatininémie. La concentration plasmatique d'homocystéine augmente progressivement au fur et à
mesure que la fonction rénale décline. Elle est en outre associée au degré d'athérosclérose et de
l'HVG. Il a été rapporté que chaque augmentation de 5 mmol/l d'homocystéine au-delà de la valeur
seuil (15 mmol/l) correspondait à un risque de 60 à 80% de maladie coronarienne. Il est généralement
admis que l'hyperhomocystéinémie représente un FRCV indépendant tant dans la population générale
que dans la population en IRCT bien que sa responsabilité dans la genèse de l'athérosclérose ne soit
pas entièrement comprise.
L’inflammation :
L’inflammation joue probablement un rôle central dans la physiopathologie et l’évolution de la
maladie athéromateuse.
Une augmentation de la protéine C réactive (CRP) est un facteur prédictif d’événements coronariens
dans la population générale.
Chez le dialysé l’élévation de la CRP est multifactorielle (contamination du dialysat, rôle des
membranes, de l’accès vasculaire, du stress oxydatif). Elle est associée à une augmentation du risque
de décès de toute cause et de cause cardiovasculaire
Une analyse rétrospective de l’essai clinique ( Controlled Rosuvastatin in Multinational Trial in Heart
Failure )(CORONA) a constaté en appliquant cette méthode que les patients affichant des taux élevés
de proteine C-reactive (CRP)
(≥ 2 mg/L) profitaient sensiblement mieux de la rosuvastatine que ceux ayant de plus faibles taux de
CRP.
Facteurs thrombogènes
Un taux élevé de fibrinogène est un facteur de risque cardiovasculaire dans la population générale.
Chez les dialysés le taux de fibrinogène est plus élevé que dans la population générale. Cette
élévation est liée à l’inflammation.
Mais les résultats des études transversales et prospectives évaluant l’association entre fibrinogène et
maladie cardiovasculaire chez les dialysés sont encore très contradictoires.
Fibrinogen as a cardiovascular risk factor: a meta-analysis and review of the literature.Ernst E, Resch KL University
of Vienna, Austria.
Les données sur la prévalence de la coronaropathie chez les patients n'ayant pas encore atteint le stade
de la dialyse sont peu nombreuses.
Dans une population de 369 patients de Brimingham avec IRC (clairance moyenne de la créatinine
calculée 26 ml/min ) suivie prospectivement, une maladie coronarienne (définie par un traitement
anti-angineux et/ou des antécédents d'infarctus du myocarde ou de revascularisation myocardique)
était présente chez 21% des patients.
La fréquence de la coronaropathie s'élève jusqu'à 58% chez des patients âgés (âge moyen 81 +/- 6
ans) avec IRC.
Lorsqu'ils rentrent en dialyse, 38% des patients ont une coronaropathie cliniquement avérée → La
prévalence de la maladie coronarienne est élevée chez le patient dialysé.
Lorsqu'elle est définie par des critères cliniques, sa prévalence est de 42% chez les patients
hémodialysés et de 32% chez ceux traités par dialyse péritonéale.
La prévalence de la cardiopathie ischémique est probablement sous-estimée par les seuls critères
cliniques. Une fréquence élevée d'anomalies coronariennes a été mise en évidence chez des
diabétiques asymptomatiques en IRCT.
La maladie coronarienne a, également chez le dialysé, une gravité toute particulière. L'analyse de la
survie des patients admis en soins intensifs pour infarctus du myocarde a montré que,
comparativement aux patients à fonction rénale normale, les insuffisants rénaux chroniques, qu'ils
soient dialysés ou non, avaient un taux de mortalité significativement plus élevé.
Cette différence existait aussi bien au cours de l'hospitalisation qu'à long terme.
La pathogénie de la maladie coronarienne chez le patient urémique est multifactorielle. La
composition et la nature des plaques d'athérosclérose intracoronariennes sont en effet différentes.
La paroi de l'intima significativement plus épaisse est associée à une importante calcification de la
média principalement chez les patients dialysés. Ces calcifications diffuses sont la conséquence de
l'hyperparathyroïdie et de l'hyperphosphorémie fréquemment rencontrées chez les patients en IRCT
dialysés. Ceci se traduit par un taux élevé de réocclusion après angioplastie transluminale de près de
70% à un an contre 20% dans la population générale.
Par ailleurs, en raison de l'HVG et de la cardiopathie urémique rencontrée, on assiste à une
inadaptation myocardique de la demande d'oxygène avec une réserve coronarienne insuffisante et une
diffusion de l'oxygène inefficace dans les régions sous-endocardiques responsables d'une fibrose
progressive entravant la contractilité et responsable de la dysfonction cardiaque.
Determinants of mortality after myocardial infarction in patients with advanced renal dysfunction. Beattie JN1, Soman
SS, Sandberg KR, Yee J, Borzak S, Garg M, McCullough PA.
Hypertension artérielle :
Elle est précoce, précédant souvent l’insuffisance rénale surtout au cours des néphropathies
glomérulaires et vasculaires et de la polykystose.
Elle est un des facteurs majeurs de progression de l’insuffisance rénale chronique
Elle est essentiellement volo-dépendante, justifiant le régime pauvre en sel et l’utilisation des
diurétiques dans l’HTA de l’insuffisance rénale chronique
L’HTA peut être la cause du développement de l’IRC, ou bien la conséquence de cette dernière
Nous évoquerons l’HTA dans ce travail uniquement comme étant la conséquence de l’IRC :
Hyper volémie engendrée par la rétention sodée : La pléthore sanguine s’exerce à la fois:
Dans le secteur capacitif (circulation veineuse), d’où les œdèmes
Dans le secteur résistif (lit artériel), d’où l’HTA.
Selon l’étude réalisée à CONAKRY, 67% des patients souffrants d’une insuffisance rénale chronique
présentent une HTA
Et l’HTA représente 91% des complications cardio-vasculaires en cas d’insuffisance rénale chronique
TABLEAU1 :MennoT. Pruijma, Edouard Battegayb, Michel Burniera
a Service de néphrologie et Consultations d’Hypertension, Département de Médecine, Centre Hospitalier
Universitaire Vaudois (CHUV), Lausanne
b Medizinische Poliklinik, Universitätsspital Zürich
Un régime pauvre en sel est essentiel afin d’augmenter l’efficacité des bloqueurs du système rénine
angiotensine.
Il est important de noter qu’un régime pauvre en protéines pourrait également s’avérer efficace, mais
il est recommandé d’instaurer un suivi étroit par une diététicienne afin d’éviter une malnutrition et/ou
une perte de la masse musculaire.
De nombreuses études ont démontré l’efficacité des inhibiteurs d’enzyme de conversion et des ARA2
dans la néphropathie diabétique. Ces derniers diminuent la tension artérielle et la protéinurie et offrent
probablement des effets néphroprotecteurs indépendants de la tension artérielle.
L’effet dans la néphropathie non diabétique est peut-être moins bien établi. Toutefois, plusieurs
études ont démontré un effet néphroprotecteur des bloqueurs du système rénine-angiotensine dans les
néphropathies primitives
Angiotensin-Converting Enzyme Inhibitor, Angiotensin Receptor Blocker Use, and Mortality in Patients With Chronic
Kidney Disease (journal of American college of cardiology JACC)
Miklos Z. Molnar, MD, PhD; Kamyar Kalantar-Zadeh, MD, MPH, PhD; Evan H. Lott
L’avantage des bloqueurs du système rénine-angiotensine est qu’ils diminuent non seulement
l’hypertension artérielle, mais également l’hypertension intraglomérulaire. En outre, ils ont des effets
anti-fibrotiques grâce à la diminution de l’angiotensine II et du TGFb («transforming growth factor
b»). Malheureusement, il existe une crainte des praticiens contre :
Il faut néanmoins savoir que le groupe à risque d’une augmentation de leur créatininémie de plus de
30% à savoir les patients avec une sténose de l’artère rénale, étaient exclus de ces deux études.
Une insuffisance rénale aiguë suite à l’introduction d’un IEC ou sartan est définie comme une hausse
de la créatinine avec >44 mmol/l ou >20% heureusement rare, mais pas exceptionnelle.
Elle survient surtout dans le cadre d’une hypoperfusion rénale associée, par exemple, avec une
sténose de l’artère rénale, une hypo volémie/déshydratation, une insuffisance cardiaque et/ou une
hypotension artérielle. Il est évident que l’administration d’un médicament qui compromet la
perfusion rénale (les AINS) est aussi un facteur de risque majeur. L’insuffisance rénale aiguë est
pratiquement toujours réversible, il suffit d’arrêter temporairement le médicament et de corriger une
éventuelle hypotension artérielle
et/ou hypovolémie .
Dès que le facteur déclenchant s’est corrigé, la fonction rénale se normalise et l’IEC ou sartan peut
être réintroduit.
En résumé, il ne faut pas arrêter immédiatement les bloqueurs de système rénine-angiotensine en cas
d’une hausse initiale de la créatininémie, mais il est indispensable de suivre minutieusement la
fonction rénale (10–15 jours après l’introduction du médicament) et de les stopper seulement si la
créatininémie augmente plus que 20–30%. Dans les cas d’hypovolémie aiguë, les bloqueurs du
système rénine-angiotensine devraient être arrêtés temporairement.
Risque d’hyperkaliémie :Environ 5% des patients en insuffisance rénale chronique sous IEC ou
ARA2 ont présenté une hyperkaliémie.
Toutefois de nombreuses études cliniques ont démontré une faible incidence
d’hyperkaliémie sous IEC et sous sartans pour autant que certaines règles soient respectées et certains
facteurs de risque d’hyperkaliémie évités. Parmi ces risques, il faut citer l’hypovolémie, le diabète,
l’insuffisance cardiaque, et surtout l’administration de médicaments dont les AINS, le kétoconazole,
les bêtabloquants et la spironolactone.
Il faut aussi se méfier des régimes riches en potassium et/ou protéines.
Palmer BF. Managing hyperkalaemia caused by inhibitors of the renin-angiotensin-aldosterone system. N Engl J
Med.2004
Association IEC et ARA2 :
2 études ont été réalisé : étude COOPERATE et l’étude ONTARGET
L’étude COOPERATE a montré que les patients dans le groupe trandolapril + losartan atteignaient
dans seulement 11% des cas le critère de jugement principal (doublement de la créatinine et/ou
insuffisance rénale terminale), contre 23% chez les patients sous monothérapie ; en plus, leur
protéinurie diminuait avec 75,7%, contre 42,1% et 44,3% dans les autres groupes. Cependant, cette
étude présentait des erreurs de calcul statistique et de déroulement importantes si bien que l’ensemble
des conclusions de cette étude a
été mis en doute.
L’étude ONTARGET a démontré que les complications rénales étaient significativement plus
fréquentes avec le traitement combiné (14,5% des patients) que dans les groupes ramipril seul et
telmisartan seul (respectivement
13,4 et 13,5%)
Il semble donc prudent d’utiliser la combinaison IEC/sartan seulement dans des cas exceptionnels (en
cas d’insuffisance cardiaque selon l’étude CHARM ), et de favoriser un traitement unique d’IEC ou
de sartan à bonne dose.
Les diurétiques :
Les diurétiques ont un rôle primordial dans la prise en charge de l’hypertension artérielle de
l’insuffisant rénal chronique, en raison de l’importance de la rétention sodée.
De plus, la déplétion sodée diminue la protéinurie et renforce l’effet des IEC et des sartans.
Les patients insuffisants rénaux ont très souvent besoin d’une bi- ou trithérapie afin de contrôler leur
tension artérielle, et l’association diurétique – IEC/sartan représente le traitement de choix pour toutes
les néphropathies protéiques,
ayant comme avantage leur synergie et la diminution du risque d’hyper- ou hypokaliémie. Les
diurétiques de l’anse sont préférés si la clairance de la
créatinine est inférieure à 45 ml/min, les thiazides si elle est supérieure à 45 ml/min, au vu de leur
demi-vie plus longue.
La lecarnidipine a montré un effet anti hypertensif important en cas d’insuffisance rénale chronique,
car dans l’étude ZAFRA on a noté une bonne tolérance avec une amélioration de la clairance de la
créatinine ainsi qu’une diminution de la protéinurie.
Les patients souffrant d’une insuffisance rénale chronique présentent une hyperactivité du système
sympathique. Il paraît donc raisonnable de leur prescrire des bêtabloquants.
En plus, les insuffisants rénaux ont souvent un profil cardiovasculaire à haut risque (infarctus du
myocarde, angor instable, défaillance cardiaque globale, …) nécessitant l’introduction d’un
bêtabloquant.
Cible tensionnelle :
Dans une méta-analyse récente, on a bien démontré qu’il n’y a pas de données supportant une cible de
tension artérielle inférieure à 130/80 mm Hg en présence d’IRC. Par contre, dans cette étude, on
montre aussi que la tension artérielle inférieure à 130/80 mm Hg pourrait être profitable seulement
chez les patients avec protéinurie. Il semble donc raisonnable de viser en général une tension artérielle
inférieure à 140/90 mm Hg chez les patients atteints d’IRC, mais de
viser une tension artérielle inférieure à 130/80 mm Hg en présence de protéinurie seulement.
Systematic review: blood pressure target in chronic kidney disease and proteinuria as an effect modifier. Upadhyay A1,
Earley A, Haynes SM, Uhlig K
TABLEAU2 :MennoT. Pruijma, Edouard Battegayb, Michel Burniera
a Service de néphrologie et Consultations d’Hypertension, Département de Médecine, Centre Hospitalier
Universitaire Vaudois (CHUV), Lausanne
b Medizinische Poliklinik, Universitätsspital Zürich
Anémie :
Une des conséquences de l’insuffisance rénale chronique qui altère le plus la qualité de vie des
patients est l’anémie. L’anémie est définie par un taux d’hémoglobine inférieur à 11,5g/dl chez la
femme adulte, inférieur à 13,5g/dl chez l’homme adulte et inférieur à 12g/dl chez les adultes de plus
de 70 ans. Cette anémie peut être observée dès que le DFG est inférieur à 60ml/min/1.73m², elle est
très fréquente puisque 3/4 des insuffisants rénaux ont une hémoglobine inférieure à 11g/dl.
L’altération de la qualité de vie se traduit par une asthénie physique (dyspnée d’effort) et
intellectuelle, des troubles du sommeil et de la libido, et une dépression.
Au stade de l’insuffisance rénale prédialytique, l’anémie est très fréquente, cette anémie est précoce,
notamment chez le patient diabétique.
Elle est de type normochrome normocytaire et peut participer largement au risque cardio-vasculaire
des patients : l’anémie augmente le travail cardiaque, favorise l’hypertrophie ventriculaire gauche
(HVG) et aussi le remodelage des grosses artères, deux modifications cardio-vasculaires déjà
favorisées par l’urémie et ses toxines
Tous ces méfaits cardio-vasculaires associés à la présence d’une anémie et d’une insuffisance
rénale peuvent-ils être corrigés par l’administration d’érythropoïétine ?
L’EPO n’est pas juste un agent stimulant l’érythropoïèse. Cette hormone a démontré des effets
antioxydants et anti-apoptose. L’EPO protège contre le phénomène d’ischémie-reperfusion.
De plus, elle contrôle l’angiogenèse et la multiplication des cellules endothéliales dans le processus
de réparation vasculaire.
Le taux cible d’hémoglobine doit se situer entre 11 et 12 g/dl lorsqu’on traite par EPO des patients
anémiques avec insuffisance rénale à un stade de prédialyse (filtration glomérulaire < 30 ml/ min). Un
taux plus élevé ne s’accompagne pas
de bénéfice cardio-vasculaire ou de protection rénale supplémentaire, voire aggrave le pronostic.
L’effet sur la qualité de vie n’a pas été fort différent entre ceux atteignant cette cible idéale et ceux
chez qui le taux d’hémoglobine obtenu a été plus élevé.
Toute augmentation du taux visé en hémoglobine s’accompagne en outre de besoins supplémentaires
en EPO et, souvent, en fer. L’EPO est, relativement coûteuse.
De multiples études ont été réalisées dans le but de prouver l’intérêt d’un traitement hypolipémiant
dans l’insuffisance rénale chronique y compris d’étude de SHARP, et l’étude AURORA
L’étude SHARP :avait pour but d’évaluer l’incidence des traitements hypolipémiant sur la
prévalence des événements cardiovasculaires chez les personnes atteintes d’insuffisance rénale
chronique.
Les patients ayant des antécédents définitifs de MCV au départ étaient exclus, ce qui en fait, en
principe, une étude de prévention « primaire ».
Le critère principal de l’étude était un événement athérosclérotique majeur (défini comme étant un
infarctus du myocarde, un décès cardiaque, un AVC ischémique ou toute procédure de
revascularisation).
Les investigateurs ont signalé que, après la première année, l’association médicamenteuse avait donné
lieu à une réduction additionnelle de 1,07 mmol/L du C-LDL par rapport à la simvastatine seule (le
taux moyen de C-LDL au départ était de 2,8 mmol/L). Les auteurs ont estimé que l’ézétimibe
contribuait pour environ un tiers du bienfait hypolipidémiant associé au traitement par l’association.
A la fin de l’étude (suivi moyen : 4,9 ans), on a relevé une baisse de 17 % de l’incidence
d’événements athérosclérotiques majeurs parmi les patients repartis dans le groupe traite a
l’association ezetimibe/
simvastatine par rapport au groupe témoin. Cet écart est très significatif
L’étude AURORA : est l’étude la plus importante jusqu’à présent qui examine les événements CV
chez des patients atteints d’IRT.
Dans l’étude AURORA, l’initiation du traitement par la Rosuvastatine n’a pas causé une réduction du
paramètre combiné incluant la mort d’origine cardio-vasculaire, infarctus du myocarde ou l’AVC,
bien que le taux de C-LDL ait été significativement réduit
Figure3 : SHARP Étude de protection cardiaque et rénale (Study of Heart and Renal Protection) Protocole final
(Version 5 : 12 juillet 2005)
+Effet de la rosuvastatine sur les paramètres cardiovasculaires chez des patients en hémodialyse chronique : L’étude AURORA Présenté
initialement par : Bengt C. Fellström, M.D., Ph.D. Rapport éducatif d’après la présentation sur les toutes dernières études cliniques à la 58e
session scientifique annuelle de l’American College of Cardiology (ACC-09)
29 au 31 mars 2009 Orlando (Florida)
ATTEINTE CARDIAQUE
Hypertrophie ventriculaire gauche :
Secondaire à l’HTA, la surcharge hydro-sodée et l’anémie.
La combinaison de l'expansion volémique induite par l'anémie rénale et la rétention hydrosodée dans
l'insuffisance rénale chronique et de l'augmentation de la post-charge créée par l'hypertension et
l'artériosclérose va développer une hypertrophie ventriculaire gauche concentrique et excentrique.
Celle-ci caractérise les patients avec IRC et les prédispose aux symptômes ischémiques coronariens
en réduisant leur capacité de perfusion coronaire.
Sa prévalence augmente parallèlement avec la baisse du taux de filtration glomérulaire, passant de
27% chez ceux ayant un TFG > 50 ml/min à 45% chez les personnes avec un TFG réduit.
L’HVG est présente chez plus de 75 p. 100 des patients en IRCT et constitue un facteur de
risque de mortalité et de morbidité cardiovasculaire important chez ces patients et ceci de
façon indépendante d’autres facteurs de risque, comme l’âge, l’HTA, le diabète, les
dyslipidémies et le tabagisme . Sa présence place le patient urémique dans une catégorie à
haut risque CV.
Sur le plan anatomique, l’HVG est définie par une augmentation de la taille des myocytes,
sans prolifération, mais par addition de nouvelles unités contractiles (sarcomères).
Cependant, d’autres cellules présentes dans le myocarde (en particulier les cellules
endothéliales des vaisseaux coronariens et les fibroblastes des espaces interstitiels),
augmentent en taille et prolifèrent, avec pour conséquence une production excessive de
matrice extracellulaire et de collagène, entraînant des lésions irréversibles de fibrose
myocardique .
Sa physiopathologie est complexe et bien que les facteurs hémodynamiques ne puissent être
tenus pour seuls responsables, l'augmentation du travail cardiaque, liée aussi bien à une
surcharge de volume qu'à une surcharge de pression en est la raison principale. L'HVG de
l'insuffisant rénal associe les caractéristiques de l'hypertrophie excentrique à celles d'une
hypertrophie concentrique
1.Evaluation de l’HVG
Electrocardiogramme
L’ECG est longtemps resté la seule méthode utilisable en routine. Les critères utilisés
reposent essentiellement sur l’étude du complexe QRS (voltage et durée) dans différentes
dérivations. Les indices proposés sont nombreux. Quel que soit le critère, la spécificité est
bonne, dépassant 90 %, mais la sensibilité de l’ECG reste médiocre,
. Dans la cohorte bordelaise, d’hypertendus le produit de Cornell n’identifie qu’un patient
sur cinq parmi ceux porteurs d’une HVG à l’échocardiographie.
Les troubles de la repolarisation qui accompagnent souvent l’HVG doivent être interprétés
comme un signe de gravité témoignant d’une souffrance ischémique des couches profondes
du myocarde. Ils peuvent aussi être la conséquence de lésions coronaires associées.
Echocardiographie
Plusieurs formules ont été proposées pour le calcul de la MVG. La plus utilisée est celle de
Devereux qui a le mérite d’avoir été validée par rapport à des données d’autopsie [40]. Les
tracés doivent être lus avec rigueur en utilisant l’une des deux conventions disponibles :
convention de la société américaine d’échocardiographie (ASE) ou convention de Penn.
Des techniques échographiques récentes (2D Strain) sont prometteuses, mais leur validation
chez les dialysés demande encore des études Actuellement la seule recommandation est de
réaliser l’échocardiographie au poids théorique (poids sec) pour s’affranchir des conditions
de charge mais avec toutes les difficultés que l’on connait pour déterminer celui-ci.
2.Mécanismes de l’HVG
L’HVG représente une réponse d’adaptation à une augmentation du travail cardiaque
résultant d’une surcharge de volume et de pression. Chez les patients atteints
d’insuffisance rénale chronique, la surcharge de volume peut résulter de la présence d’une
fistule artérioveineuse, d’une rétention hydrosodée et d’une anémie alors que la surcharge
pressive peut résulter d’une hypertension, d’une rigidité artérielle et d’une sténose aortique.
À plus long terme, ces réponses d’adaptation, qui peuvent être initialement réversibles,
peuvent conduire à un déficit énergétique chronique du myocyte et à la mort cellulaire. Cela
s’observe plus facilement en présence d’une atteinte coronarienne qui est un prédicteur
indépendant de la dilatation ventriculaire gauche dans la population urémique. De telles
modifications, résultant d’une mauvaise adaptation à la surcharge de pression et de volume,
peuvent également être aggravées par l’urémie qui peut agir par le biais des toxines
urémiques, d’une activité sympathique excessive et d’anomalies endocriniennes. Par
exemple, un déficit en vitamine D peut contribuer à l’hyperplasie myocardique, alors qu’un
excès d’hormone parathyroïdienne, d’angiotensine II et d’aldostérone a été incriminé dans
la pathogénie de la fibrose myocardique interstitielle. La calcification du myocarde et
d’autres tissus mous
La fonction cardiaque est influencée par les propriétés intrinsèques du myocarde ainsi que
par les conditions de pré- et post-charge ventriculaire. Ceci est d'autant plus crucial chez
l'insuffisant rénal hémodialysé, soumis à d'importantes variations volémiques, tensionelles
et ioniques au cours des séances d'hémodialyse. La fonction ventriculaire devra être
appréciée en fonction de ces divers facteurs, particulièrement lorsque l'évaluation est
effectuée immédiatement après une séance. En effet, la contraction volémique peut majorer
(voire induire de novo) les troubles du remplissage ventriculaire, et au contraire minorer un
trouble de la fonction systolique. De même, l'augmentation des taux plasmatiques de
calcium ionisé au cours des séances d'hémodialyse peut avoir un effet inotrope positif en
aigu et minorer une insuffisance ventriculaire. Pour toutes ces raisons, il est préférable
d'évaluer la morphologie et la fonction ventriculaire à distance d'une séance d'hémodialyse,
de préférence 24 heures après la séance. En effet, c'est à ce moment que la volémie est la
plus proche de celle d'une population témoin.
2 .1 Fonction systolique
Sur le plan clinique, il n’est pas possible de différencier une dysfonction systolique, d’une
dysfonction diastolique du VG qui se manifeste, dans les deux cas, par une insuffisance
cardiaque congestive.
consommation accrue d'oxygène est d'autant plus préjudiciable qu'elle se surajoute à une
cardiopathie préexistante, souvent à une insuffisance coronaire.
La fonction systolique basale est normale ou élevée, mais aux dépens de la réserve
fonctionnelle qui, elle, est entamée. Ceci explique en partie la mauvaise adaptation aux
besoins métaboliques aigus, tels ceux déclenchés par l'effort physique.
3 .2 Fonction diastolique
La dysfonction diastolique du VG est ainsi associée à une mortalité péri opératoire élevée
liée à l’œdème pulmonaire, lors de la transplantation rénale. Inversement, elle est associée
à une incidence élevée d’hypotension perdialytique. Cette association pourrait expliquer
l’incidence élevée de mort subite chez les dialysés .Les diabétiques faisant plusieurs
épisodes hebdomadaires d’hypotension perdialytique ont un risque augmenté de mort
cardiaque. La chute tensionnelle en dessous du seuil d’autorégulation coronaire favorise la
mortalité cardiaque par l’intermédiaire d’épisodes d’ischémie myocardique intermittents.
Le choix d’un traitement antihypertenseur adéquat est d’une grande importance pour
réduire la masse ventriculaire et améliorer les anomalies de la fonction diastolique. Les
vasodilatateurs qui modifient rapidement la précharge ou la postcharge doivent être évités.
Les antagonistes calciques bradycardisants et les bêtabloqueurs doivent être préférés en
raison leur potentiel à augmenter le temps de relaxation ventriculaire et la durée du temps
de remplissage.
Rappelons que les inotropes positifs (dobutamine, digitaliques) sont contre- indiqués dans
ce contexte en raison du risque d’asystolie syncopale par réduction du remplissage
ventriculaire.
Circulation coronaire
Le flux coronaire, exprimé par gramme de tissu, est normal dans les conditions de repos,
maintenu dans des limites étroites, indépendamment des variations de pression, par une
autorégulation. En revanche, en situation de demande maximale, la capacité de
vasodilatation de la circulation coronaire peut s’avérer insuffisante et les résistances
coronaires minimales rester trop élevées. Cette diminution de la réserve coronaire peut
avoir plusieurs origines :
,hypertrophie pariétale des petites artères coronaires limitant leur capacité de vasodilatation,
leur compression liée à l’HVG ou à l’élévation des pressions ventriculaires en
diastole,insuffisance ou retard du développement du réseau capillaire.
Elle n’est mise en évidence expérimentalement que dans les HVG les plus importantes et se
révèle essentiellement en situation d’augmentation des besoins. Les couches profondes du
myocarde, soumises à la contrainte pariétale la plus forte, ont les besoins en oxygène les
plus importants, mais leur perfusion, qui ne se fait que pendant la diastole, est compromise
par l’augmentation de la pression intraventriculaire, et parfois aussi par la baisse de la
pression diastolique. Ainsi, ces modifications peuvent altérer l’irrigation et la fonction
myocardique surtout en situation d’augmentation des besoins.
Chez l’urémique, les anomalies de la circulation coronaire sont fréquentes et aux lésions
athéromateuses des troncs coronaires, peuvent s’ajouter des anomalies non athéromateuses
de la microcirculation myocardique, liées essentiellement à l’HVG. En effet, 25 à 30 % des
patients hémodialysés présentant une symptomatologie clinique d'insuffisance coronaire
sont indemnes de lésions sténosantes coronariennes [66]. Dans ces circonstances, l'ischémie
myocardique peut être due, à une diminution de la réserve coronaire liée à l'hypertrophie et
à la diminution de la compliance du VG, à une diminution de la distensibilité artérielle, à
l’anémie et à l’augmentation du travail cardiaque.
La mort subite est la première cause de décès des patients hémodialysés, son incidence est
majeure, de l’ordre de 6,9%/an. La population des hémodialysés est particulièrement à
risque, davantage que les autres IRC. Le risque de mort subite augmente, avec l’ancienneté
de l’hémodialyse ,ce risque est plus élevé après 72heures sans séance et dans les 12 heures
qui suivent le début de la séance d’hémodialyse
Parmi les patients dialysés qui présentent une HVG, les deux-tiers décèdent
d’insuffisance cardiaque ou de mort subite .La mortalité à 5ans augmente de 23% à
52% selon que l’index de MVG soit inférieur ou supérieur à 125g/m².
.
Une etude comparant la mortalité des insuffisants rénaux dialyséset des
transplantés par rapport à la population généraleen fonction de l’âge, a
montré qu’aux âges les plus jeunes(tranche 25-34 ans), la mortalité CV
des IRC en dialyse était 100 fois supérieureà celle de la population, alors
que celle destransplantés était seulement 10 fois plus élevée .
Dans le travail de Salari et al, qui a porté sur 27 patients transplantés rénaux,
mois. Il a été constaté une régression de l’index de masse VG qui est passé de
158,30g/m² avant greffe à 141,49 à 3 mois puis à 138,25 après 6 mois post-
greffe .La fonction systolique et diastolique du VG se sont également améliorées
MORT SUBITE:
La mort cardiaque subite affecte environ 13% des adultes aux états unis, son
incidence est en nette augmentation avec l’âge, l’obésité, l’HTA, et le diabète
Un lien étroit a été établi entre la mort d’origine cardio-vasculaire et
l’insuffisance rénale chronique, représenté essentiellement par l’athérosclérose,
et l’insuffisance cardiaque.
Récemment, l’insuffisance rénale chronique a été estimée comme étant un
facteur de risque de mort subite, ce qui a été le sujet de nombreuses études
cohortes.
Définition :
La mort cardiaque subite est définie par une mort inattendue d’une cause
cardiovasculaire avec ou sans maladie cardiaque structurelle.
D'une manière générale, cet événement est défini comme étant soit
précédé 1 heure avant par un collapsus ou un changement aigu de l’état
clinique, ou bien moins de 24 heures après avoir été dans son état de santé
habituel (17)
Epidémiologie :
Environ la moitié des patients atteints d’IRC qui souffrent d’incidents
cardiovasculaires en meurent subitement, fait remarquer le Dr Parfrey, un
néphrologue canadien (2).
Parmi les autres facteurs de risque de mort subite chez les patients en dialyse
figurent le diabète, l’hospitalisation récente, une baisse de 30 mmHg de la
tension artérielle systolique et le délai écoulé depuis la dernière séance de
dialyse.
Il est probable que la cardiomyopathie et l’ischémie prédisposent ces patients
aux anomalies aigues du QT et aux arythmies ventriculaires.
Une étude a montré que la sténose coronaire grave était un facteur important du
développement d’arythmies ventriculaires persistantes pendant et après la
dialyse.
De récentes études ont également recensé d’autres facteurs de risque de mort
cardiaque subite chez les patients en dialyse :
Faible taux de potassium.
Volume accru d’ultrafiltration.
Dialysat pauvre en calcium.
Élimination rapide des fluides pendant la dialyse.
Taux élevés de protéine C-réactive et d’interleukine-6.
De 21 % à 47 % des patients en dialyse souffrent d’apnée du sommeil
obstructive, par rapport à seulement 2 % à 4 % de la population générale.
Dans une étude portant sur des patients diabétiques en dialyse), 40 % des
patients qui sont décédés subitement ont été trouvés morts le matin.
Ce résultat indique le rôle joué par l’hypoxémie nocturne.
Les prédicteurs de survie après l’arrêt cardiaque en dialyse comprennent l’usage
de bétabloquants, d’inhibiteurs du canal calcique, d’inhibiteurs du système
renineangiotensine- aldostérone (SRAA) et de défibrillateurs cardiaques
implantables (DCI).
Aux états unis l’incidence annuelle de mort cardiaque subite est estimée entre
180 000 et 450000 cas, dont 7,9% de ces arrêts cardiaques ont été récupérés.
Le pronostic de survie de ces arrêts cardiaques est mauvais chez les insuffisants-
rénaux chroniques, dont la probabilité de survie diminue proportionnellement à
la diminution de la GFR
Incidence de mort subite est 2,5 fois plus élevé chez les patients avec clairance
de la cystacine C diminuée
Deo R, Sotoodehnia N, Katz R, Sarnak MJ, Fried LF, ChoncholM, Kestenbaum B, Psaty BM,
Siscovick DS, Shlipak MG: Cystatin Cand sudden cardiac death risk in the elderly. Circ Cardiovasc
Qual Outcomes 3: 159– 164, 2010
Physiopathologie:
La physiopathologie de la mort subite dans l’insuffisance rénale chronique est
assez complexe :
• Le remodelage cardiaque: hypertrophie ventriculaire gauche et fibrose
augmentent le risque de survenue d’arythmies ventriculaires → MORT
SUBITE
• Calcifications et rigidité vasculaire → accidents ischémiques →
arythmies → MORT SUBITE
Surtout dans l’insuffisance rénale terminale ++++
• Fibrose myocardique et les désordres phospho-calciques atteignent le
tissu de conduction → Arythmies → MORT SUBITE
• Hyperactivité sympathique → Arythmies → MORT SUBITE
• Désordres hydro-électrolytiques chez l’hémodyalisé → Arythmies →
MORT SUBITE
o Traitement de l’anémie :
Doit être envisagé dès que l’hémoglobinémie est ≤11g/dl de façon stable, en
fonction du contexte (âge, activité physique et sociale, commodités)
Nécessite de corriger une carence martiale
Repose sur l’administration d’érythropoïétine recombinante
A pour objectif l’obtention d’une hémoglobinémie entre 10 à 12 g/dl
L’indication des transfusions est rare et doit être limitée aux situations urgentes.
CONCLUSION :
Chez les patients n’ayant pas encore de maladie cardiovasculaire, il faut à la fois
cibler les facteurs traditionnels et les facteurs spécifiques liés à l’IRC et ceci
bien avant le stade d’IRC terminale.
Ces patients nécessite une lourde prise en charge qui repose sur l’étroite
collaboration des néphrologues et des cardiologues afin d’optimiser les
traitements.
BIBLIOGRAPHIE :
9. Anemia - Erythropoietin - Chronic kidney disease Cardiovascular risk J.M. Krzesinski (1),
B. Dubois (2)
10. Anker S, Mohacsi P, Coats A, et al.— Haemoglobin level is associated with adverse
outcomes in patient with severe chronic heart failure : results from the COPERNICUS study
(abstract). Eur Heart J, 2003
11. SHARP Étude de protection cardiaque et rénale (Study of Heart and Renal Protection)
Protocole final (Version 5 : 12 juillet 2005)
12. Effet de la rosuvastatine sur les paramètres cardiovasculaires chez des patients en hémodialyse chronique :
L’étude AURORA Présenté initialement par : Bengt C. Fellström, M.D., Ph.D. Rapport éducatif d’après la
présentation sur les toutes dernières études cliniques à la 58e session scientifique annuelle de l’American
College of Cardiology (ACC-09) 29 au 31 mars 2009 Orlando (Florida)
14. Revue médicale Suisse 2003 P. Meier, P. Saudan, M. Burnier, P.-Y. Martin
17. CKD and Sudden Cardiac Death: Epidemiology, Mechanisms, and Therapeutic
Approaches Isaac R. Whitman,* Harold I. Feldman, and Rajat Deo Department of Medicine,
and †Center for Clinical Epidemiology and Biostatistics, University of Pennsylvania,
Philadelphia, Pennsylvania; and ‡Section of Electrophysiology, Division of Cardiovascular
Medicine, University of Pennsylvania, Philadelphia, Pennsylvania
18. Goldenberg I, Moss AJ, McNitt S, Zareba W, Andrews ML, Hall WJ, Greenberg H,
Case RB; Multicenter Automatic Defibrillator Implantation Trial-II Investigators: Relations
among renal function, risk of sudden cardiac death, and benefit of the implanted cardiac
defibrillator in patients with ischemic left ventricular dysfunction. Am J Cardiol 98:
485–490, 2006
19.Deo R, Sotoodehnia N, Katz R, Sarnak MJ, Fried LF, ChoncholM, Kestenbaum B, Psaty
BM, Siscovick DS, Shlipak MG: Cystatin Cand sudden cardiac death risk in the elderly. Circ
Cardiovasc Qual Outcomes 3: 159– 164, 2010
PARTIE
PRATIQUE
Introduction :
La prévalence des maladies cardiovasculaires est 10 à 30 fois plus élevée chez
les IRC que dans la population générale.
Matériels :
Critères d’inclusion:
Nous avons inclus dans notre étude rétrospective les 03 patients souffrants
d’insuffisance rénale chronique sévère :
Clairance de créatinine < 30ml/min/1,73 m²,
Ces patients ont été reçus à l’unité de soins intensifs cardiologiques du service
de Cardiologie A1 du CHU MUSTAPHA à ALGER durant la période allant du
01/01/2016 au 09/06/2016.
Critères d’exclusion:
Ont été exclue de notre étude les patients ayant une insuffisance rénale légère à
modéré
Méthodes :
Notre méthodologie était de recueillir et d'exploiter les données des dossiers
cliniques, afin d’établir les paramètres suivants:
1-Démographique: Age, sexe
2- Antécédents : HTA, diabète
3-Motif d’hospitalisation
4-Biologie :
Clairance de la créatinine selon la formule MDRD
Anémie
Kaliémie
5- Troubles du rythme
6- Insuffisance cardiaque
7- Dialyse
8- Décès
RESULTATS
Résultat 01 :
Commentaire :
1.5
1
0.5
0
[50-60[ [60-70[ [70-80[
Commentaire :
Commentaire :
4
2
0
HTA Pas d'HTA
Commentaire :
Commentaire :
20
10
0
Commentaire :
2/3 des patients ont été admis pour Syndrome Coronarien Aigu ST+
Commentaire :
2
1
0
Commentaire :
Commentaire :
Les 03 patients souffrent d’une insuffisance rénale sévère avec une clairance de
la créatinine < 30ml/min
4
3
2
1
0
Pas d'anémie Anémie
Commentaire :
Commentaire :
2.5
2
1.5
1
0.5
0
Pas de dialyse Dialyse
Commentaire :
Commentaire :
En conclusion :
Nous avons noté aussi que les complications cardiaques de l’insuffisance rénale
chronique à notre niveau sont représentées essentiellement par les
coronaropathies, compliquées dans les deux tiers des cas d’uns insuffisance
cardiaque,
Service de Cardiologie A1
Du Pr CHENTIR